Le paradoxe de l'aquaculture selon l'agro-business...

"Le paradoxe de l'aquaculture", un article du quotidien Le Monde...

Après avoir lu l'article de Jérôme Fenoglio "Le paradoxe de l'aquaculture", on reste sur sa faim. L'aquaculture serait limitée aux élevages de saumon, de bar, d'anguille, de Tilapia (en intensif).

Il s'agit non pas du paradoxe de l'aquaculture, mais du paradoxe de la pisciculture industrielle... Du paradoxe de l'élevage intensif de poissons carnivores (saumon, bar, anguille, truite, sériole,...) nourris aux farines et aux huiles de poisson issues des grandes pêcheries minotières...

Illustration du dessinateur Red, tirée d’un article de l’Age de Faire : Sauvons les saumons !

Cet article est la vision d'une aquaculture que colporte l'agro-business, celle des fabricants d'aliments piscicoles associés à l'industrie minotière. "Le grand enjeu, c'est d'arriver à convaincre nos carnivores préférés, le saumon et ses congénères, de bien vouloir devenir végétariens..." écrit Jérôme Fenoglio.

En réalité, le grand enjeu, c'est de réduire cette pêcherie minotière qui absorbe près du quart des captures mondiales et de valoriser les petits pélagiques (appelés péjorativement poissons-fourrage) pour la consommation humaine directe. En finir avec les farines d'Anchois, Sardine, Hareng, Chinchard, Maquereau, Merlan bleu... En surimi, le Merlan bleu vaut mieux que de la farine : Merlan bleu. Joseph Roty II, un chalutier-usine plein de douceurs...

Il y a bien d'autres aquacultures....

L'aquaculture dans toute sa diversité, coquillages, algues, crustacés, agro-pisciculture, représente plus de 90% des quantités produites. Globalement, l'aquaculture est confrontée à des obstacles plus importants que de savoir comment convertir des espèces carnivores au végétarisme afin de limiter la part des farines et huiles de poisson dans les rations alimentaires.

Aujourd'hui, le développement aquacole doit faire face à l'accaparement de l'espace côtier, et aquatique en général, aux pollutions, à la destruction des écosystèmes aquatiques, au remblaiement des zones humides, au changement climatique (hausse niveau mer, tempête, maladies,...). En France, l'aquaculture régresse... : Les moules de filière que ne veulent pas ces rentiers des trente glorieuses.

Enjeux fonciers : Voir plus bas le forum organisé par les CESER de l’Atlantique (Bretagne / Pays de Loire / Poitou-Charentes / Aquitaine) le 28 octobre 2013 aux Sables d’Olonne (Vendée) pour restituer leur dernière étude interrégionale intitulée « Populations et activités sur le littoral atlantique : Enjeux fonciers - Quelle gouvernance avec quels outils ? ».

Le paradoxe de l'aquaculture

Source : LE MONDE | 15.10.2013 à 17h57 | Par Jérôme Fenoglio

Vous aimez le saumon ? Lui aussi apprécie le poisson. A l'état sauvage, il le consomme en quantité, frétillant dans les eaux vives. Dans les fermes d'aquaculture, il en mange aussi, sous forme de farines et d'huiles intégrées à son alimentation. Rien d'anormal à cela: le saumon est carnivore, comme le bar, la daurade ou les truites. Quand on élève ces animaux, autant leur donner la nourriture qu'ils préfèrent, qu'ils digèrent le mieux et qu'ils transforment le plus efficacement en chairs vouées à finir dans nos estomacs.


Ce qui est plus étonnant, c'est que, depuis une vingtaine d'années, d'autres créatures aquatiques, qui n'y tenaient pas plus que ça, se sont mises aussi à manger du poisson. Ces bêtes, nous ne les reconnaîtrions sans doute pas sur une photographie. Soit parce que nous ne les fréquentons qu'en filets sous film plastique, sur les étals des supermarchés. C'est le cas du tilapia, originaire des eaux douces ou saumâtres d'Afrique, devenu le symbole de l'aquaculture mondialisée depuis qu'il est élevé dans toutes les zones chaudes de la planète. Soit parce qu'elles demeurent très éloignées de nos assiettes et, sans vouloir les vexer, de nos centres d'intérêt. Comme les carpes chinoises, élevées, depuis quatre mille ans, dans les étangs de l'empire du Milieu à la manière des cochons de nos campagnes. Rebuts de la production agricole, déjections des volailles et restes des repas: tout part à l'eau, là-bas, pour faire prospérer planctons et algues qui nourriront les poissons.

Carpes chinoises et tilapias sont en effet principalement herbivores, sans pour autant se comporter en intégristes de cette pratique. Opportunistes, ils peuvent compléter leur régime avec insectes et autres invertébrés. Aussi, lorsque les éleveurs leur ont proposé de la farine de poisson afin d'accélérer leur croissance, ils n'ont pas rechigné. C'est là que tout s'est compliqué.

Car des tilapias, et surtout des carpes, il s'en élève énormément. Beaucoup plus que des saumons et autres carnivores de nos contrées. La Chine n'est pas pour rien, de très loin, le premier pays d'élevage aquacole au monde. En centaines de milliers de tonnes cumulées, les petits 5% de farine de poisson incorporés dans les rations de ces espèces, qui pourraient s'en passer, pèsent autant que les proportions bien plus larges (de 30% à 50% selon les âges) servies au saumon.

Ils accentuent encore ce défaut congénital de l'aquaculture, qui lui donne l'aspect d'une "révolution du néolithique" inachevée. Souvenirs du collège: le néolithique est la période de la préhistoire où les hommes, plus ou moins rapidement, cessèrent de dépendre de la chasse et de la cueillette pour leur alimentation, grâce à la naissance de l'agriculture et de l'élevage. Huit mille ans plus tard, l'essor des fermes à poissons aurait pu parachever cette évolution. Mais l'aquaculture est un élevage qui dépend encore trop d'une chasse, la pêche en l'occurrence. Une partie de sa nourriture est toujours prélevée dans la faune sauvage de nos océans. Et son succès a encore rendu plus urgent de desserrer ce lien.

Convertir le saumon

Pour la première fois de l'histoire, l'aquaculture déposera, en 2010, plus de poissons dans nos assiettes que ne l'a fait la pêche traditionnelle, menacée par la raréfaction de ses espèces de prédilection. Cette inversion des courbes devrait s'amplifier dans les années qui viennent. Et avec elle, les responsabilités des éleveurs et chercheurs qui doivent trouver comment alimenter les poissons qui nous nourrissent, sans vider davantage les océans.

Répondre à cette demande revient à tenter de résoudre une équation dont les termes ne cessent de bouger : la psychologie des hommes et les comportements des poissons, les goûts des uns et des autres, les règles de santé publique, les modes nutritionnelles, la concurrence entre bouches à nourrir, la préservation de l'environnement et, bien évidemment, les rendements et les coûts des nouvelles pratiques à inventer. Dans ce jeu des échanges de régimes alimentaires, comme toujours, ce n'est pas l'homme qui devrait avoir à se résoudre aux plus grands sacrifices. Ni la carpe chinoise ni le tilapia d'ailleurs, qui peuvent toujours revenir à leurs goûts naturels. Le grand enjeu, c'est d'arriver à convaincre nos carnivores préférés, le saumon et ses congénères, de bien vouloir devenir végétariens...

Suite dans LE MONDE

Autres articles :

Pour aller plus loin...

« Populations et activités sur le littoral atlantique : Enjeux fonciers - Quelle gouvernance avec quels outils ? »

Forum

Lundi 28 octobre 2013

Les Sables d'Olonne / Vendée / Pays de Loire

Les CESER de l’Atlantique (Bretagne / Pays de Loire / Poitou-Charentes / Aquitaine) organise un Forum le 28 octobre 2013 au Centre des Congrès des Sables d’Olonne pour restituer leur dernière étude interrégionale intitulée « Populations et activités sur le littoral atlantique : Enjeux fonciers - Quelle gouvernance avec quels outils ? ».

Une table-ronde réunira notamment des élus issus des différents territoires de la façade atlantique, ainsi que des représentants des principaux acteurs de la gestion foncière.

Enjeux fonciers sur le littoral atlantique : quelle gouvernance, avec quels outils ?

Les enjeux fonciers sur le littoral sont multiples : préserver les espaces naturels et les espaces exploités par les activités primaires et maritimes, concilier développement économique et gestion économe de l’espace, permettre à toutes les catégories de populations de se loger, etc. C’est pourquoi les CESER de l’Atlantique ont souhaité produire un état des lieux partagé des enjeux fonciers auxquels est confronté le littoral de leurs 4 régions Bretagne, Pays de la Loire, Poitou-Charentes et Aquitaine. Forts de ce diagnostic, ils ont adopté en juin dernier 21 propositions pour parvenir à une gestion plus raisonnée du foncier et l’inscrire dans la perspective d’un développement durable des territoires côtiers.

Un forum de restitution de ces travaux et de débat est organisé le 28 octobre de 14h30 à 17h, au Centre des Congrès Les Atlantes des Sables d'Olonne.

Centre des Congrès Les Atlantes - 1 Promenade du Maréchal Joffre, 85100 Les Sables-d’Olonne
 
Programme, cliquer Ici

Inscription avant le 23 octobre 2013, cliquer Ici

L'étude « Populations et activités sur le littoral atlantique : Enjeux fonciers - Quelle gouvernance avec quels outils ? » est téléchargeable Ici sur le site du CESE des Pays-de-Loire

Pour toutes informations : gaelle.frostin@ces-atlantique.fr

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Ain : 3è journée "Poissons de Dombes"

L'Association pour la promotion des étangs de Dombes organisait ce samedi une journée "portes ouvertes" dans la pisciculture locale. L'occasion pour le grand public de découvrir la pêche traditionnelle, une activité héritée du Moyen-Age qui doit être redynamisée pour ne pas disparaître.

Pisciculture dans l'Ain



En interview dans ce reportage : Thibault Liatout, Pisciculteur ; Jean Deframond, Propriétaire de l'étang de Quinson à Lapeyrouse ; Eric Liatout, Négociant ; Baptiste Liatout, Pisciculteur

Source : France 3 Rhône-Alpes par Sandra Méallier le 19 octobre 2013

La filière est en danger : un quart des étangs de la Dombes ne sont plus exploités et la production est passé, en 20 ans, de 2500 tonnes de poissons à 1200 tonnes. La présence des cormorans y est pour quelque chose : ces oiseaux migrateurs sont de redoutables prédateurs et font baisser la rentabilité des étangs.

Pourtant, depuis dix ans, les poissons pêchés ici bénéficient d'un regain d'intérêt : le secteur exportait autrefois un tiers de sa production qui trouve désormais preneur localement, chez les particuliers et les restaurateurs. La carpe, notamment, a meilleure réputation que par le passé, on en pêche 800 tonnes par an.

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Le 10 Janvier 2014

Equarrissage. Les sociétés s'étripent pour l'alimentation animale et de poisson

Équarrissage : 120 emplois menacés chez Saria

Exclu de neuf départements, après appel d'offres, Saria Industries menace de fermer l'usine de traitement de Guer (Morbihan) et trois centres de collecte, dont un en Mayenne.

Source : Ouest France  par Guillaume Le Du

« La perte de ces marchés nous conduirait à fermer l'usine de traitement de Guer (Morbihan) et trois centres de collecte à Bazougers (Mayenne), Chalagnac (Dordogne) et Curgy (Saône-et-Loire). On parle de 120 emplois. » Les responsables du groupe Saria Industries (Sifdda) n'acceptent pas d'avoir été exclus du marché de l'équarrissage dans neuf départements français dont la Mayenne, la Sarthe et la Manche.

Le groupement des associations ATM (animaux trouvés morts en ferme), groupement qui réunit toutes les filières de l'élevage (ruminant, volaille, porc etc.), a décidé de confier le « service public de l'équarrissage », pour 2014 et 2015, à Atemax (groupe Akiolis).

Saria Industries conteste l'attribution de ces marchés devant le tribunal de Paris. « Jusqu'à la décision du tribunal, nous continuerons de collecter les animaux morts dans les fermes », annonce l'entreprise d'équarrissage qui s'interroge sur les conditions sanitaires du ramassage des animaux morts réalisé par son concurrent. Autrement dit Atemax, qui possède un site de transformation à Saint-Langis-lès-Mortagne (Orne), des centres de collecte à Javené (Ille-et-Vilaine), Sillé-le-Guillaume (Sarthe) et Clécy (Calvados), aurait-il la logistique suffisante... Saria met aussi dans la balance les conséquences sociales de la perte des neuf départements.

Un marché de 140 millions d'euros

« Nous avons tenu compte du prix et de la qualité des prestations. Cette attribution nous permet de réduire de 10 % les tarifs », justifie Guillaume Roué, le président de la coordination du groupement de commandes des ATM.

Ce « service public de l'équarrissage » qui permet de transformer les cadavres d'animaux morts en carburant pour chauffer les cimenteries, en engrais, en biocarburant ou en aliments pour animaux (déchets d'abattoir), se finance par la contribution volontaire obligatoire des éleveurs (25 %) et une taxe sur les grandes surfaces qui vendent la viande (75 %). C'est un marché national de 422 000 tonnes à traiter (cadavres d'animaux, déchets d'abattoir) et 140 millions d'euros.

Un marché juteux que quatre équarrisseurs (Sifdda, Atemax, Sopa et Monnard) se disputent. Saria Industries, qui possède deux usines de transformation à Guer (Morbihan) et Plouvara (Côtes-d'Armor) et 22 centres de collecte sur le territoire, reste le leader avec 48,6 % du marché national (203 000 tonnes mais 235 000 tonnes avant 2014) dans 38 départements contre 44 % du marché à Atemax, qui voit sa part passer de 160 000 à 190 000 tonnes.

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Le 26 février 2014

Nutrition animale : InVivo parie sur l'aquaculture

Un poisson sur deux consommés dans le monde est issu d'un élevage. Une manne pour l'industrie de l'alimentation animale.

Source : Les Echos par Marie-Josée Cougard 

« La plus grosse croissance de l'alimentation animale viendra du développement de l'aquaculture au cours des prochaines années », dit Hubert de Roquefeuil, directeur général adjoint d'InVivo NSA, la division nutrition et santé animale de la plus grosse union de coopératives en France. Désormais, l'élevage fournit en effet 50 % des poissons consommés dans le monde, selon la FAO, l'organisation des Nations unies pour l'agriculture et alimentation. Des chiffres de nature à stimuler quelques ambitions.

Déjà actif dans ce domaine, InVivo NSA y voit néanmoins un axe privilégié pour contribuer au doublement du chiffre d'affaires qu'il s'est fixé à l'horizon 2025. A cette échéance, il prévoit que son activité totalisera 3 milliards d'euros, contre 1,4 milliard sur l'exercice 2012-2013 clos le 30 juin. Une année difficile pour l'industrie mondiale en raison des crises sanitaires en Asie, de la flambée des matières premières auxquelles se sont ajoutées les difficultés de l'Europe et une croissance négative de l'agriculture au Brésil.

InVivo NSA pense s'appuyer particulièrement sur le développement des élevages de crevettes, de pangas (une espèce importante au Vietnam) et de tilapias, un poisson blanc, bon marché, élevé en Asie, dont les filets sont vendus dans le monde entier.

Parier sur l'innovation

Le groupe pense être en mesure de proposer des formules alimentaires plus concentrées, garantissant la même croissance au poisson tout en diminuant les rejets. « L'alimentation animale est pour nous un produit d'appel pour vendre nos services et nos conseils, source de forte valeur ajoutée », explique encore Hubert de Roquefeuil. Une évolution indispensable pour s'adapter aux marchés matures, où les ventes d'alimentation animale régressent. Tous ces projets passent par une forte capacité à l'innovation, l'autre pilier sur lequel InVivo NSA veut faire reposer son développement. « Nous voulons casser les freins à l'innovation en la plaçant dans les mains des acteurs de la création de valeur », dit encore Hubert de Roquefeuil. C'est dans ce but que le groupe prépare pour la fin 2015 la construction d'un « incubateur de l'innovation » à Saint-Nolff, dans le Morbihan. Confié à Jean-Pierre Maignan, l'édifice, à nul autre pareil, a l'ambition de « décloisonner » les échanges entre tous les occupants.

L'idée est d'y accueillir des starts-up, des chercheurs, des universitaires, des porteurs de nouvelles technologies et des spécialistes du marketing, afin de faire naître des solutions très innovantes. Et de déboucher sur de nouveaux partenariats. Si affinités.

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Pour Capital (M6), le Tilapia est un produit low cost !

Comprendre que le Tilapia est un poisson à prix faible du fait qu'il est omnivore contrairement au saumon, bar et autre dorade qui exigent une ration à base de farine et d'huile de poisson très coûteuse...

C'est plutôt M6 qui produit des émissions Low Cost, vu comment l'émission Capital aborde le sujet... Une vraie arnaque que ce reportage !

Nouveaux produits low cost : arnaques ou bonnes affaires ? 

Source : M6

Jusqu'où ira le low cost ? Aujourd'hui, il semble qu'aucun secteur de la consommation ne soit épargné par cette tendance qui vise à toujours écraser davantage les prix. Évidemment, cette offre de produits bon marché est la bienvenue alors que notre pouvoir d'achat ne cesse de baisser. Mais comment s'y prennent les industriels pour produire moins cher ? Quels sont les nouveaux pays transformés en usines à bas prix ? Et surtout faites-vous toujours une bonne affaire en achetant ces nouveaux produits à petit prix ? Du high tech à l'habillement en passant par l'alimentation, Capital vous révèle les secrets de quelques-uns de ces nouveaux produits low cost.

Les chaussures « premier prix » sont-elles dangereuses ?

Que valent les smartphones à moins de 200 euros ?

Le nouveau poisson miracle

http://www.reportagestv.com/2014/02/24/capital-le-nouveau-poisson-miracle/

Durée du reportage 24 minutes... Cliquer Ici pour le visualiser

Il a un drôle de nom mais son prix est presque imbattable : entre 6 et 8 euros le kilo au rayon surgelé des grandes surfaces. Ce poisson au goût neutre et quasiment sans arrêtes est adoré par les enfants. Mais d'où vient le tilapia ? Au départ, on le pêchait dans les fleuves d'Afrique mais aujourd'hui, il est élevé de manière industrielle en Chine. Herbivore, il a le gros avantage d'être nourri au maïs et au soja et non pas avec des farines de poissons comme le saumon. Cependant, pour en produire toujours plus, des éleveurs abusent des antibiotiques et des hormones. Parfois même, ils fertilisent les bassins avec des excréments de cochon ou de poulet. Alors avec le tilapia, le poisson reste-t-il toujours un bienfait pour la santé ?

Géraldine Doussier

Pièces auto: l'homme qui fait baisser la facture

Fan li doit se retourner dans sa tombe !

Il y a 2500 ans, le chinois Fan li décrivait dans un traité consacré à la pisciculture de son époque, la technique de l’agro-pisciculture. Cette méthode ancestrale associe un élevage terrestre (porc, volaille) avec son caca et un élevage de poisson dans des étangs d’eau douce...

Lire l'article de Roland Billard à ce sujet : Le Traité de Fan Li (5ème Siècle av. JC) et la pisciculture en Chine

2500 ans plus tard, cette technique traditionnelle serait suspecte !

Parfois même, ils fertilisent les bassins avec des excréments de cochon ou de poulet. Alors avec le tilapia, le poisson reste-t-il toujours un bienfait pour la santé ?

Intégration agriculture-aquaculture : Principes de base et exemples

FAO Document technique sur les pêches. No. 407. Rome FAO. 2003. 161p.

Institut International pour la reconstruction rurale
Worldfish Center
FAO
Rome, 2003

Résumé

Ce document est une version corrigée et légèrement révisée d'un dossier d'information technologique précédemment publié sur l'intégration agriculture-aquaculture (IAA ou agro-pisciculture). Il contient 38 chapitres en sept sections, exposant les points fondamentaux et les caractéristiques des systèmes IAA avec une utilisation généreuse de dessins et d'images.

Les quatre premiers articles présentent des considérations socioculturelles, économiques et environnementales relatives à l'introduction des techniques IAA. Cette section est suivie par une vue d'ensemble des systèmes agricoles intégrés, accompagnée par six exemples, allant des systèmes intégrés herbacées-poissons et digues-poissons pratiqués en République populaire de Chine aux méthodes de cycles courts en étangs saisonniers et fossés au Bangladesh, en passant par le système VAC du nord du Viet Nam. La section suivante contient quatre documents qui concernent les systèmes d'élevage animal-poisson avec intégration de poules, canards et porcs. Deux sections avec un total de 16 présentations abordent ensuite différents aspects des systèmes riz-poissons, commençant par huit exemples techniques de cinq pays, y compris les systèmes d'irrigation concernant les crevettes marines en régions côtières et les crevettes d'eau douce en régions continentales. Huit autres présentations donnent des recommandations sur le choix du site, la préparation de la rizière, l'empoissonnement, l'alimentation, la gestion du riz et les questions relatives à la gestion intégrée des déprédateurs dans les systèmes riz-poisson. Une autre section de quatre documents concerne les aspects relatifs à l'alimentation et la gestion des poissons en IAA, tels que l'utilisation dans les étangs du fumier animal, des eaux usées domestiques et du lisier de bio-gaz, ainsi que les sources végétales d'aliments pour poissons. La dernière section contient quatre articles sur la propagation et l'alevinage des poissons se concentrant sur la production de petits et grands alevins et sur les carpes. Y est incluse une description de la propagation de la carpe en champs de blé et de l'alevinage en rizière comme activités de saison morte, et de la production en rizière irriguée de grands alevins.


Le but de cette publication est de donner aux décisionnaires des organisations gouvernementales et non gouvernementales ainsi que d'autres organisations impliquées dans l'agriculture et le développement rural, une vue d'ensemble et une base pour comprendre les principes du système IAA et les aider ainsi à décider s'ils souhaitent s'engager dans de telles activités et les inclure dans leurs programmes. Pour ceux qui travaillent directement avec les agriculteurs, cette publication vise à fournir de bons exemples du système IAA, mais elle n'est pas conçue comme une compilation de procédures à suivre à la lettre. Elle devrait plutôt contribuer à convaincre les lecteurs/usagers que les agriculteurs peuvent effectivement améliorer leurs conditions de vie soit en introduisant des systèmes IAA, soit en les développant davantage et en améliorant les nombreuses possibilités d’IAA sur leurs fermes actuelles au sein de leurs communautés.

Cliquer Ici pour télécharger le document "Intégration agriculture-aquaculture : Principes de base et exemples"

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Le 18 mars 2014

La filière du saumon d'élevage privilégie le développement durable par rapport à l'aspect compétitif afin de répondre à la demande des consommateurs


Boston, March 18, 2014 /PRNewswire

Aujourd'hui, au salon des produits de la mer Seafood Expo North America, à Boston, la Global Salmon Initiative (GSI), avec le World Wildlife Fund (WWF), la Food and Agricultural Organization (FAO) de l'Organisation des Nations Unies (ONU) et Rabobank parleront d'une seule voix pour la première fois aux États-Unis afin de montrer de quelle manière la filière mondiale du saumon d'élevage ouvre la voie à la modification des pratiques actuellement appliquées dans les exploitations aquacoles, afin d'assurer un avenir durable à ce secteur.

Pour consulter la version multimédia de ce communiqué de presse, veuillez cliquer sur le lien suivant :

Les États-Unis constituent le plus grand consommateur au monde, par pays, de saumon d'élevage, avec une consommation qui, en 2013, s'est élevée à plus de 282 000 tonnes. La demande des consommateurs en saumon d'élevage a augmenté de 14 % au cours des 5 dernières années pour les seuls États-Unis, et cette tendance ne montre aucun signe de fléchissement. À l'échelle mondiale, la demande en saumon a augmenté encore plus rapidement. Elle a doublé au cours des dix dernières années et devrait doubler à nouveau d'ici 2020.

Le séminaire Pathways  to  Sustainability (« Chemins vers le développement durable ») présentera un exemple de la manière dont la coopération entre les différents membres de l'industrie des poissons et fruits de mer pourra mener à la durabilité et être appliquée dans d'autres secteurs. De nombreux chefs d'entreprise sont convaincus que seule une profonde modification des pratiques actuelles du secteur permettra aux professionnels d'exploiter tout le potentiel de ce marché et de répondre à la demande mondiale future en saumon. Des cadres supérieurs de la GSI, qui rencontreront à Boston des leaders mondiaux en matière de développement durable, affirment leur engagement à privilégier l'aspect durable du développement plutôt que l'aspect compétitif, afin d'élaborer un modèle unique de coopération environnementale comme moteur de réussite de leur filière.


« Il est extrêmement rare de voir des PDG, qui se font généralement une concurrence effrénée pour conquérir des parts de marché, joindre leurs forces pour relever des défis en termes de développement durable », souligne Jason Clay, senior vice-président de la division Transformation du marché pour le WWF. « Ce type d'action collective audacieuse menée pour le saumon d'élevage devrait l'être également pour tous les produits alimentaires si nous voulons pouvoir nourrir 9 milliards de personnes tout en préservant la biodiversité. »

Au cours de ce séminaire qui aura lieu le 18 mars, un panel d'experts se joindra aux dirigeants de la GSI pour examiner les premiers résultats du modèle de coopération de la GSI et discuter de la façon dont la collaboration au sein de ce secteur d'activité peut se traduire par des améliorations.  Ce travail s'inscrit dans la recherche d'une solution durable sur les plans économique et environnemental pour répondre à la demande mondiale croissante en aliments à teneur élevée en protéines.

Pionnière en matière de changements dans le secteur de l'aquaculture, la GSI a été créée pour contribuer à modifier les pratiques professionnelles actuelles et privilégie un modèle de coopération environnementale comme moteur de réussite.

« Les entreprises actives au sein de la GSI reconnaissent que la durabilité est raisonnable en termes commerciaux, et qu'en s'engageant publiquement pour des pratiques durables, elles contribuent à faire de la durabilité un moteur stratégique de réussite sur le long terme », constate Jeroen Leffelaar, co-directeur de Rabobank Global Animal Protein.


La GSI a choisi trois domaines prioritaires où appliquer les résultats du modèle et les traduire en améliorations notables pour le secteur.  Parmi les priorités spécifiques de la GSI figurent :
  • Faire en sorte que toutes les entreprises membres détiennent la certification Salmon Standard de l'Aquaculture Stewardship Council (ASC) d'ici 2020. À ce jour, les membres de la GSI ont fait certifier leurs trois premières fermes - témoignage du succès de ce modèle unique.
  • Concentrer les efforts sur la biosécurité, et gérer avant tout le problème des poux de mer ainsi que les maladies. Les entreprises membres utilisent le transfert des connaissances pour élaborer de meilleures pratiques de gestion.
  • Travailler avec des partenaires du secteur afin d'assurer des sources durables d'alimentation et de répondre à la demande croissante.

« Nous pouvons travailler aussi dur que possible, en tant qu'entreprise individuelle, pour améliorer notre fonctionnement et nous développer de façon plus durable, mais la nature même de notre activité fait que nous subissons systématiquement les retombées des actions de nos voisins et collègues », remarque Jon Hindar, co-président de la GSI et directeur général de Cermaq. « Nous constatons qu'au contraire, en privilégiant la coopération et la collaboration, nous pouvons progresser à bien plus grande échelle et à un rythme plus soutenu. »

Forcing des éleveurs de saumon au pays du saumon d'Alaska 

Actualisation salmonicole : En 2013, la Norvège a atteint 1,1 million de tonnes et les Féroé près de 60.000 tonnes... Les autres pays sont quasiment inchangés...
À propos de la GSI

La Global Salmon Initiative (GSI) est une initiative de leadership établie en 2013 par des producteurs mondiaux de saumon d'élevage visant à réaliser des progrès significatifs en matière de durabilité de ce secteur d'activité. La GSI est déterminée à atteindre intégralement l'objectif commun consistant à fournir une source extrêmement durable d'alimentation saine pour une population mondiale croissante, tout en minimisant notre empreinte environnementale et en continuant à améliorer notre contribution sociale.

Parmi les entreprises membres de la GSI figurent Bakkafrost, Blumar, Cermaq, Compañía Pesquera Camanchaca, Empresas AquaChile, Grieg Seafood, Lerøy Seafood Group, Los Fiordos, Marine Harvest, Norway Royal Salmon, SalMar, Multiexport Foods SA, The Scottish Salmon Company et Scottish Sea Farms. Les entreprises de la GSI sont présentes au Chili, au Canada, en Norvège, aux îles Féroé et en Écosse, et contribuent notablement aux économies de leurs pays respectifs.

(Ces 14 sociétés représentent près de 90% de la production aquacole mondiale de saumon atlantique (Salmo salar). Parmi les grands producteurs manquent à l'appel le canadien Cooke Aquaculture et l'australo-chinois Tassal (du groupe Pacific Andes) NDLR)

Pour davantage d'informations, veuillez contacter le secrétariat de la GSI, AXON, à l'adresse GSI@axon-com.com ou consulter le site Internet http://www.globalsalmoninitiative.org.  Suivez la GSI sur Twitter @GSI_Salmon.

À propos de l'ASC

ASC est l'acronyme d'« Aquaculture Stewardship Council », une organisation indépendante à but non lucratif. L'ASC a été fondée en 2010 par le WWF et l'IDH (Dutch Sustainable Trade Initiative) afin de gérer les normes mondiales pour une aquaculture responsable. Ces normes sont élaborées par les « Dialogues de l'aquaculture », un programme de tables rondes créé à l'initiative du WWF, qui en assure la coordination. L'ASC a pour objectif d'être le principal programme mondial de certification et d'étiquetage pour des élevages responsables de poissons et de fruits de mer. L'ASC est une organisation mondiale travaillant avec des producteurs de poissons d'élevage, des transformateurs de poissons et de fruits de mer, des entreprises de distribution et de restauration, des scientifiques, des groupes de protection ainsi qu'avec le public, afin de promouvoir le meilleur

choix, sur les plans environnemental et social, en matière de produits de la mer. Le programme de l'ASC pour la certification de l'aquaculture et l'étiquetage des poissons et fruits de mer reconnaît et récompense l'aquaculture responsable.

RÉFÉRENCES

Disponibles sur demande.

Contacts  pour  les  médias :
Sophie Ryan
AXON Communications
+44(0)7809-390-664
sryan@axon-com.com

Jill Moors
AXON Communications
+44(0)203-595-2415
jmoors@axon-com.com

Illustrations : Projet de cages d'élevage géantes de la société Salmardans le Dailymail : The giant floating robotic fish farm set to revolutionise salmon production

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Enjeux et stratégies des fabricants d’aliments pour animaux

La compétitivité du maillon nutrition animale vue par ses acteurs et ses interlocuteurs

FranceAgriMer

Mars 2014

Dans un contexte économique difficile pour les filières animales, FranceAgriMer a réalisé une étude sur les stratégies mises en place par les fabricants d’aliments pour animaux, sur la compétitivité de ce maillon et son positionnement au sein des filières animales.

La démarche d’étude s’est organisée autour des trois questions classiques de la réflexion stratégique :

Quels sont les atouts et handicaps de ce secteur dans le contexte actuel ?

Quelles sont les opportunités et menaces pour demain ?

Quelles sont les perspectives stratégiques de ce maillon ?

Réalisée sur la base d’entretiens des fabricants d’aliments pour bétail et d’interlocuteurs gravitant autour de ce maillon, cette synthèse décrit les principaux enjeux pour demain de ce maillon.

Cliquer Ici pour télécharger cette étude de FranceAgriMer

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Le 7 mai 2014

UE : 1 milliard d’euros pour le développement de l’aquaculture ! Quelles aquacultures ?

Lors du Seafood de Bruxelles, Maria Damanaki, Commissaire européenne aux affaires maritimes, a confirmé l’appui de la Commission européenne au développement de l’aquaculture dans l’Union Européenne. Bruxelles veut doubler la production aquacole de l'UE d'ici à 2020. Pour atteindre cet objectif, la Commission entend dégager « jusqu'à près d'un milliard d'euros », au delà des 700 millions déjà garantis par le Fonds européen aux affaires maritimes et à la pêche (FEAMP), a précisé la commissaire grecque...

Quelles aquacultures ?

Parmi les pistes à suivre, selon Maria Damanaki, un projet irlandais d'élevage en haute-mer, ou des recherches française et écossaise pour réduire la consommation de poissons des saumons d'élevage.

En clair :
  1. Appuyer le projet de salmoniculture de 15 000 tonnes de saumon bio porté par la multinationale norvégienne Marine Harvest dans la baie de Galway en Irlande. Que vaut une ferme de mille vaches en Picardie comparée à ce projet qui produira 15 000 tonnes de saumon chaque année (l’équivalent de 15 000 bœufs à viande).
  2. Appuyer la conversion des salmonidés au régime végétarien, projet porté notamment par l’Inra en France...

Pour en savoir + sur le projet de salmoniculture en Irlande : Saumon biologique. Marine Harvest écrit l'histoire du saumon bio européen en Irlande

Bruxelles, le 7 mai 2014.

Poisson d'élevage UE – La commissaire Damanaki soutient les pisciculteurs de l'UE au salon Seafood Expo Global 2014

La pisciculture est saine et durable et elle peut contribuer à lutter contre la surpêche et à protéger les stocks halieutiques sauvages. Tel sera le message de la commissaire européenne chargée de la pêche et des affaires maritimes, Mme Maria Damanaki, lors d'un événement organisé tout spécialement dans le cadre du salon Seafood Expo Global à Bruxelles.

Source : Europa

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Cet événement, qui fait partie de la campagne «Inséparables» lancée par la Commission en vue de promouvoir les produits de la mer durables, donnera l'occasion à Mme Damanaki de souligner les qualités particulières de la pisciculture (ou aquaculture) européenne :«Au fur et à mesure que la population croît, la demande de poisson augmente. Sans la pisciculture, il n'y aurait tout simplement pas suffisamment de poissons pour satisfaire la demande, et la durabilité à long terme de nos stocks de poissons sauvages serait mise en péril. Frais, produit localement et sain, le poisson élevé dans l'UE est conforme à des normes strictes de protection des consommateurs et il a un goût délicieux.»

Dans le cadre de la réforme de la politique commune de la pêche, l'Union européenne s'est engagée à continuer à soutenir le secteur aquacole. Un ensemble de lignes directives rendu public récemment présente les priorités communes et les objectifs généraux du secteur de la pisciculture européenne, notamment l'amélioration de l'accès à l'espace et à l'eau, le maintien de normes élevées en matière sanitaire et environnementale, la réduction de la charge administrative et le renforcement de la compétitivité. Un soutien financier sera fourni afin de réaliser ces objectifs, grâce au nouveau Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche, et en parallèle, la recherche visant au développement durable de l'aquaculture européenne sera également financée.

Au cours de cet événement, Mme Damanaki sera rejointe par deux chefs renommés: l'Italien Gianfranco Vissani et le Britannique Kevin MacGillivray. Dans le courant de l'année, un projet scolaire organisé par l'UE dans dix États membres sensibilisera encore davantage les citoyens aux bienfaits de la consommation de poisson d'élevage.

Contexte

La pisciculture, que l'on désigne aussi sous le nom d'aquaculture, est l'élevage d'animaux et de plantes d'eau douce ou marins. Pratiquée dans toute l'Europe, elle permet de produire de nombreuses espèces de poissons, de mollusques, de crustacés et d'algues, grâce à diverses méthodes d'élevage, dont des méthodes traditionnelles telles que celles qui utilisent des cordes, des filets et des réservoirs, ou des méthodes extrêmement sophistiquées telles que celles qui font appel à des systèmes de recirculation (recyclage) de l'eau.

Près de la moitié de la production piscicole de l'UE est constituée par les crustacés et mollusques, parmi lesquels les moules et les huîtres sont les produits les plus populaires, à côté d'autres espèces: les poissons marins tels que le saumon, la dorade et le bar, et les poissons d'eau douce tels que la truite et la carpe. Les règles européennes strictes en matière d'hygiène et de protection des consommateurs s'appliquent tant aux poissons sauvages qu'aux poissons d'élevage et garantissent que seuls des produits sûrs et sains se retrouvent sur notre table.

Dans l'UE, nous importons 68 % des poissons et fruits de mer que nous consommons alors que seulement 10 % des produits consommés ici sont d'élevage européen. En consommant le poisson produit localement, nous dépendons moins des importations de l'étranger et nous disposons de produits extrêmement frais. Le secteur aquacole de l'UE emploie déjà de manière directe plus de 80 000 personnes, et ce chiffre devrait croître au fur et à mesure de l'augmentation de la part des producteurs européens dans notre consommation de poissons et de fruits de mer.

Le salon Seafood Expo Global, qui se déroule au Heysel, à Bruxelles, du 6 au 8 mai, s'affirme comme le plus grand rendez-vous mondial des professionnels du secteur des produits de la mer et accueille plus de 1 600 exposants en provenance de plus de 70 pays. La Commission européenne disposera de son propre stand (hall 7, stand n° 1411), où le grand public et la presse auront l’occasion de rencontrer des experts et de discuter d'un vaste éventail de questions liées à la pêche et aux affaires maritimes.

Pour de plus amples informations :

La Commission européenne veut doubler la production aquacole de l'UE

Bruxelles, 7 mai 2014 (AFP)

En dépit des réticences des consommateurs et des écologistes, la Commission européenne veut doubler la production aquacole de l'UE d'ici à 2020 pour sauver les poissons sauvages et contrer la concurrence asiatique, a indiqué mercredi sa responsable pour la pêche, Maria Damanaki.

Source : Marine et Océans

Pour atteindre cet objectif, la Commission entend dégager "jusqu'à près d'un milliard d'euros", au delà des 700 millions déjà garantis par le Fonds européen aux affaires maritimes et à la pêche (FEAMP), a précisé la commissaire grecque dans un entretien à l'AFP.

En dépit d'une forte progression de la demande mondiale de produits de la mer, "la production européenne a stagné ces dernières années, à cause de trop de bureaucratie et d'un manque de fonds et d'espaces disponibles", regrette-elle.

"Actuellement l'UE produit environ un tiers de sa consommation de produits de la mer, dont 10% provenant de l'aquaculture. Elle pourrait porter cette part à 20%, si nous réussissons à dépasser ces obstacles", dans la logique de la nouvelle politique commune de la pêche.

La Commission s'apprête ainsi à évaluer des plans nationaux de soutien au secteur soumis par les 28, incluant une planification géographique des zones dédiées à la pisciculture.

"Si l'on veut donner à tous le droit de manger du poisson, l'aquaculture est une alternative à la surpêche" qui menace d'extinction les espèces sauvages, a-t-elle souligné, lors d'une intervention au salon SeafoodExpo à Bruxelles.

- L'UE "numéro un en qualité" -

Représentant plus de 80.000 emplois directs, la production aquacole de l'UE est restée globalement stable depuis 2000, autour de 1,2 million de tonnes par an, en dépit d'une croissance de la production mondiale d'environ 7% par an.

Le secteur est mené dans l'UE par le Royaume-Uni et la France, qui assurent chacun environ 20% de la production, suivis de la Grèce.

Des nuisances environnementales des fermes à crevettes asiatiques aux saumons norvégiens farcis de pesticides et antibiotiques, Mme Damanaki reconnait que l'aquaculture peut souffrir d'une mauvaise réputation.

Mais "numéro un au monde en qualité, avec les règles les plus strictes", le modèle européen peut garantir, selon elle, "de bons produits et une aquaculture plus durable".

"Il est hypocrite de dire qu'il ne faut pas produire plus, et en même temps importer du Vietnam, de Chine" ou d'ailleurs "des produits que nous devons contrôler", juge-t-elle.

Elle exclut toute révision à la baisse des normes sanitaires ou environnementales, au profit de plus d'innovation. Parmi les pistes à suivre, selon elle, un projet irlandais d'élevage en haute-mer, ou des recherches française et écossaise pour réduire la consommation de poissons des saumons d'élevage.

Avec ses normes, l'UE est à la peine pour être compétitive face à la concurrence d'Asie ou d'Amérique latine, admet-elle. D'où l'importance de tabler sur l'information du consommateur, avec notamment les nouvelles règles d'étiquetage prévues par la nouvelle politique de pêche, qui précisent si le produit est frais ou décongelé, s'il est cultivé ou sauvage, et sa zone de production.

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Le 20 Mai 2014

La consommation mondiale de poissons grimpe en flèche

La production aquacole mondiale a affiché un record de plus de 90 millions de tonnes en 2012.

Au cours des 50 dernières années, la consommation mondiale de poisson a pratiquement doublé, en grande partie grâce à l'aquaculture. La consommation mondiale par tête a atteint 19 kilos par an en 2012.

Source : L'express

La consommation mondiale de poisson a grimpé en flèche au cours des 50 dernières années et a pratiquement doublé entre 1960 et 2012, en grande partie grâce à l'aquaculture, selon un rapport de l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) publié lundi.

Selon la FAO, la consommation mondiale par tête a atteint 19 kilos par an - contre 10 kilos en 1960, soit 158 millions de tonnes en 2012, "10 millions de tonnes de plus qu'en 2010".

Si les captures marines sont demeurées stables par rapport à 2010 avec environ 80 millions de tonnes, en revanche "la production aquacole mondiale a affiché un record de plus de 90 millions de tonnes en 2012", dont la Chine a représenté plus de 60% du total", précise-t-elle.

La FAO signale tout de même que pour continuer de croître "de façon durable", l'aquaculture devra devenir moins dépendante du poisson sauvage pour nourrir ses élevages.

Le poisson représente désormais 17% des apports en protéines dans le monde et jusqu'à 70% dans certains pays côtiers. Il fait vivre 10 à 12% de la population mondiale, soit quelque 60 millions de personnes, en grande majorité (84%) en Asie. "Depuis 1990, l'emploi dans le secteur a progressé plus vite que la croissance démographique", insiste la FAO.

Quand le poisson devient végétarien

À Saint-Pée-sur-Nivelle (64), l’Inra travaille à une solution 100 % végétale pour nourrir les salmonidés.

Au pied de la montagne basque, avec vue sur le pic de la Rhune, l'Aquapôle de Saint-Pée-sur-Nivelle se niche discrètement dans un écrin de verdure. Il abrite un centre de recherche de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) consacré aux poissons, aux salmonidés en particulier. Dimanche dernier, il ouvrait ses portes - ce qui n'était pas arrivé depuis dix ans - pour présenter au public ses travaux, dont certains peuvent avoir des implications directes sur l'alimentation humaine. Ainsi, ceux du laboratoire Nutrition, métabolisme, aquaculture (Numea). Dirigé par Sandrine Skiba, il s'intéresse à la nutrition des poissons d'élevage, un sujet très « sensible ».

Source : Sud Ouest par Jacques Ripoche

Selon les chiffres de la FAO, organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, la consommation annuelle de poissons dans le monde s'élève à 150 millions de tonnes, soit 90 millions de poissons de pêche et 60 millions de poissons d'aquaculture. En 2001, l'aquaculture ne représentait que 35 millions de tonnes : « Nous sommes sur des taux d'accroissement de l'ordre de 6,3 % par an », précise la chercheuse. Et ce n'est pas terminé.

La solution « végétale »

Dans l'alimentation des poissons d'élevage entrent les huiles et farines de petits poissons issus d'une pêche dite « minotière ». « Les farines apportent les protéines et les acides aminés qui vont bien, les huiles sont riches en acides gras oméga 3, bons pour la santé humaine », explique Sandrine Skiba. Mais la ressource minotière diminue en même temps que la pression augmente. Par conséquent, alors qu'au début du siècle farines et huiles de poissons comptaient pour encore 40 % dans la ration, on est tombé à 15 % aujourd'hui, précise-t-elle. Évidemment, le prix monte, sachant que la nutrition représente plus de 50 % des coûts de production en aquaculture.

Il convient donc de trouver une alimentation de substitution. C'est, précisément, ce que cherche le laboratoire Numea, le seul en France à être spécialisé dans ce domaine, en recherche publique du moins. « Le végétal est la solution », affirme la chercheuse. Mais, petit problème, on s'aperçoit qu'avec le végétal « les performances de croissance sont plus faibles qu'avec des éléments nutritifs à base de poisson ». Dès lors, souligne-t-elle, « notre travail est de comprendre pourquoi, mais aussi d'agir pour trouver de nouvelles stratégies, trouver la meilleure adéquation entre le poisson et l'aliment ».

À Saint-Pée-sur-Nivelle, on étudie actuellement deux options : « Adapter l'aliment au poisson et adapter le poisson à l'aliment. » La première option cible les matières premières qui peuvent présenter le profil de bons candidats.

Algues, insectes aussi

Parmi les végétaux, ceux qui sont riches en protéines, comme le colza, le soja, le lupin, le pois, la féverole. « Mais on s'intéresse également aux algues, pour les acides gras, et aux insectes, pour les protéines », indique Sandrine Skiba.

En ce qui concerne les insectes, l'Inra est partenaire d'un projet financé par l'Agence nationale de la recherche (ANR) et développé par l'entreprise Ynsect. Nommé « Désirable », il vise à évaluer la performance de la larve de mouche soldat et du ver de farine pour le nourrissage des poissons. La recherche ne s'interdit pas de travailler également sur les protéines animales transformées (farines de porc et de poulet) - les fameuses PAT -, mais à des fins scientifiques seulement. En effet, bien qu'elles soient autorisées dans l'Union européenne, la filière aquacole française se les interdit pour des raisons d'acceptation sociétale. Le syndrome de la vache folle n'est pas loin…

Sélection génétique

S'agissant d'adapter le poisson à l'aliment, le premier moyen utilisé est celui de la sélection génétique : « On sélectionne ceux qui s'adaptent le mieux au 100 % végétal, et on les fait se reproduire. On en est aujourd'hui à la quatrième génération. » Mais il est encore trop tôt pour en tirer des conclusions. Un autre moyen est de procéder par stimuli pour « faire accepter au poisson des glucides dont il n'a pas la nécessité ». Dans la nature, rappelons-le, les salmonidés sont des carnivores.

Sandrine Skiba et son équipe préparent actuellement un dossier pour répondre à l'appel à projets lancé pour le Fonds unique interministériel (FUI) pour la fin de l'année. « C'est un projet qui me tient à cœur », dit-elle. Il s'agira, avec des moyens financiers spécifiques, d'approfondir le travail sur les matières premières. Autrement dit : « En jouant sur les matières premières, voir comment on améliore ou pas la croissance de l'animal. » Ce projet de recherche appliquée intéresse en premier lieu les professionnels de l'alimentation du poisson, et, au-delà, toute la filière… jusqu'au champ. « On peut imaginer que le végétal destiné à l'alimentation des poissons d'élevage puisse être cultivé localement », affirme la chercheuse. Il y a du développement économique potentiel derrière… »
Jacques Ripoche

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Le 3 mai 2014

Le poisson à la loupe

Journée Portes ouvertes

Saint-Pée-sur-Nivelle / Pyrénées-Atlantique 

Dimanche 18 mai 2014

Découvrez les recherches de l'Aquapôle Inra de Saint-Pée-sur-Nivelle !

Comment grandissent les poissons ? Pourquoi étudier les poissons sauvages ? Que mange le poisson que je mange ? Autant de questions auxquelles les chercheurs vous apporteront des réponses lors de cette journée Portes Ouvertes grand public au travers d'ateliers thématiques et par la découverte du dispositif d'expérimentation.

Qu'est ce que l'Aquapôle ?

L’Aquapôle Inra de Saint-Pée-sur-Nivelle représente l’ensemble des activités de recherche conduites par l’Inra sur les poissons en Aquitaine. Il comprend deux unités de recherche et une unité d’appui à la recherche, ainsi que leurs installations expérimentales, dont deux piscicultures (Donzacq dans les Landes et Lées-Athas dans les Pyrénées-Atlantiques).

Nutrition, Métabolisme, Aquaculture (NuMéA)

Le laboratoire NuMéA (Inra) développe des recherches dans le domaine de la nutrition des poissons d’élevage. Il s’agit de mieux comprendre le rôle des nutriments dans le contrôle du métabolisme et la croissance des poissons et proposer de nouvelles recommandations pour des stratégies alimentaires innovantes. Les recherches visent à optimiser la croissance et l’efficacité alimentaire des poissons d’élevage dans le respect de la durabilité.

Écologie et biologie comportementale des populations de poissons (ECOBIOP)

Les recherches du laboratoire Ecobiop (Inra-UPPA) ont pour objectif de comprendre le fonctionnement des populations naturelles de poissons. Il s’agit d’améliorer les pratiques de gestion des populations exploitées, notamment en essayant de prédire leur évolution sous la pression des activités anthropiques et des changements globaux.

Des ateliers thématiques et ludiques pour découvrir et comprendre les recherches de l'Inra sur les poissons

Laboratoire de recherche Écologie comportementale et Biologie des Populations de Poissons (ECOBIOP, Unité mixte de recherche INRA-UPPA)
        Capture et marquage, pour quoi faire ?
        Étudier les poissons sauvages, pourquoi ?
        Mais quel âge a ce poisson ?
        L’ADN : à la découverte de la biodiversité
        Suivi comportemental des civelles
        A la découverte des poissons migrateurs

Laboratoire de recherche Nutrition, Métabolisme, Aquaculture (NuMéA, unité Inra)
        Que mange le poisson que je mange ?
        Quelle est la qualité nutritionnelle du poisson que je mange ?
        Comment grandissent les poissons ?
        Nutrition et phénotype de la truite : voyage au cœur du génome
        Découvrir le dispositif piscicole expérimental

Et l’Aquapôle d’hier à aujourd’hui
    Histoire et évolution du site de recherche

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Le 31 Janvier 2015

Sortie de la revue Étangs


L’équipe d’Aquafilia est fière de vous annoncer le lancement de sa nouvelle revue, Étangs !

Étangs, c’est :
  • seize pages d’articles de fond et de fiches techniques dédiés à la gestion de votre étang, de son entretien à sa valorisation ;
  • des contenus rédigés par des professionnels de la filière.

Vous y trouverez 11 thématiques qui sauront vous intéresser : Écosystème, Espèce, Nuisible/Pathologie, Ouvrage, Gestion piscicole, Matériel/Produit, Législation, Diversification, Parcours de pêche, Marché et

Profitez  de l’occasion et envoyez-nous les vôtres ! Elles paraîtront avec le numéro 1 d’Étangs. Sortie prévue, mi-mars.

Pour plus d'informations : Aquafilia

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L'aquaculture, une "schizophrénie française"

http://www.cipa-pro.fr/web/index.php


La schizophrénie est un trouble mental sévère et chronique appartenant à la classe des troubles psychotiques. Ce trouble apparaît généralement au début de l'âge adulte et affecte environ 1% de la population. Comme les autres psychoses, la schizophrénie se manifeste par une perte de contact avec la réalité et une anosognosie, c'est-à-dire que la personne qui en souffre n'a pas conscience de sa maladie (à tout le moins pendant les périodes aiguës). Cette particularité rend difficile l'acceptation du diagnostic par la personne schizophrène et son respect du traitement. (Source : Wikipedia)

L'aquaculture, une "schizophrénie française"

Mal vue, empêtrée dans la bureaucratie, et pourtant souvent high-tech, l'aquaculture reste confidentielle en France, alors que la deuxième puissance maritime mondiale importe la majorité de sa consommation de produits de la mer.

Source : Courrier Picard / AFP

"Il y a une vraie schizophrénie française: la consommation de poisson a augmenté de 50% en dix ans, mais nous ne sommes autosuffisants que pour 20%. Il n'y a pas les politiques pour qu'on puisse produire", tempête Jean-Sébastien Bruant. Ce pisciculteur de l'île d'Oléron en sait quelque chose: 40 millions d'alevins de daurades éclosent chaque année dans sa ferme. Ils seront exportés à 90% vers le bassin méditerranéen. Nés grâce à des technologies de pointe, ces poissons grossissent ensuite en Grèce, Turquie ou Espagne. Qui les revendent à la France une fois arrivés à maturité.

Qu'est-ce que la pisciculture ?



CIPA

Savez-vous ce qu'est la pisciculture ? C'est tout simplement l'élévage de poissons. Grâce à cette vidéo, découvrez de manière simple et ludique la filière piscicole en France, les étapes de l'élevage des poissons, le métier de pisciculteur mais aussi les différentes espèces de poissons que vous pouvez retrouver sur les étals de votre poissonnier ou en grande surface. Vous verrez quelle est la recette d'un poisson aux bienfaits nutritionnels et gustatifs assurés, il y en a pour tous les goûts ! Et si vous voulez en savoir plus sur la filière, optez pour l'aqua-tourisme !


D'où un déficit commercial énorme pour le secteur des produits aquatiques: 3,6 milliards d'euros en 2013. La France importe 80% de sa consommation de produits marins issus de l'élevage. Il pourrait difficilement en être autrement: aucun élevage de poissons marins n'a vu le jour en France depuis 15 ans, selon l'INRA. Ceux qui existent couvrent seulement 15 hectares du territoire métropolitain, dont cinq en mer. Les poissons d'eau douce ne sont pas mieux lotis. La production de truites a diminué de près de moitié en quinze ans, selon le Comité interprofessionnel des produits de l'aquaculture (CIPA).

Pourtant, l'aquaculture explose au niveau mondial. La production a doublé entre 2000 et 2012, atteignant 90 millions de tonnes. Pour la première fois en 2014, le poisson vendu sur le marché mondial est venu en majorité de l'aquaculture et non de la pêche, selon la FAO (l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation). L'Asie, Chine en tête, produit 90% des produits marins d'élevage, contre 2% pour l'UE.

- Concurrence avec le tourisme -

Mais la concurrence du poisson chinois bon marché n'est pas la seule explication du retard de la France. La géographie de l'Hexagone ne facilite pas l'installation d'élevages de poissons marins, avec une côte Atlantique sujette aux tempêtes et des fonds peu profonds. En Bretagne et en Manche, les eaux sont trop froides l'hiver pour élever des bars et des daurades, explique Olivier Poline, responsable aquaculture de la plateforme d'innovation Nouvelles Vagues, à Boulogne-sur-Mer. La Méditerranée est plus propice mais "il y a des problèmes d'accès aux terrains, car on préfère privilégier le tourisme", ajoute-t-il. Ainsi la Corse n'élève que 1.500 tonnes de bars et daurades par an, alors qu'elle a le potentiel pour 10.000, regrette le spécialiste.

Découverte de la ferme aquacole du golfe d'Ajaccio



Pavillon France : Cap sur la pêche française (émission 38)

Surtout, les entreprises doivent faire face à moultes "réglementations sanitaires et environnementales, alors que ce sont souvent de petites exploitations avec une capacité d'investissement limitée", déplore Marine Levadoux du CIPA. "Pour créer un nouveau site en France, c'est l'aventure", résume Marc Lamothe, le président du même syndicat. Le gouvernement le reconnaît aussi : "la situation n'est pas normale et le dispositif auquel nous sommes parvenus est trop complexe", soulignait en novembre Alain Vidalies, le secrétaire d'Etat à la pêche, devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale.

"La pisciculture fait les frais de sa petite taille. La réglementation est faite sans tenir compte des éleveurs", estime Marc Vandeputte, chercheur à l'INRA. Les investisseurs restent frileux. La pisciculture, à la merci de la moindre épidémie dans un élevage, est "une activité avec un retour sur investissement assez lent", souligne Thierry Missonnier, directeur du pôle de compétitivité Aquimer, à Boulogne-sur-Mer.

- Maternité aquatique -

Localement, des craintes de pollution par les rejets d'élevage sont souvent invoquées pour refuser de nouveaux sites. "On part d'une très petite production, donc le moindre accroissement est suspecté de causer des dommages irréversibles. C'est un peu exagéré", selon M. Vandeputte. Un avis partagé par le président de France Nature Environnement, Denez L'hostis, pour qui l'aquaculture "n'est pas à éliminer d'un revers de manche". Les élevages de poissons marins sont soumis à des études d'impact très poussées pour qu'il y ait assez de courant et de profondeur pour disperser leurs déjections. A l'heure actuelle, tous les sites existants respectent ces critères et n'ont "pas beaucoup de densité de poisson", assure M. Poline.

Manual de la acuicultura europea de peces del programa Fishfarm Europe



Sources : Acuicultura Marine et Plateforme européenne Fishfarm

Malgré ces difficultés, le point fort de la France reste la technologie.

La ferme marine du Douhet, sur l'île d'Oléron en est un exemple éclatant. Construite sur un ancien élevage ostréicole, l'entreprise est aujourd'hui l'une des plus grandes écloseries d'Europe. Cette maternité aquatique "fait naître les bébés poissons mais aussi leurs biberons", du zooplancton nourri par des algues cultivées dans des laboratoires aseptisés, surveillées comme le lait sur le feu par des employés ultra-spécialisés, explique Jean-Sébastien Bruant. Quinze ans de prévention sanitaire minutieuse ont fait chuter drastiquement le taux de mortalité des alevins, sans utiliser d'antibiotiques. Un enjeu financier important: les microscopiques daurades, très vulnérables aux germes, sont facturées à la pièce. Pour les protéger, l'eau de mer pompée pour faire fonctionner le site est pasteurisée, filtrée et soumise aux rayons ultra-violets. Le tout fonctionne en circuit fermé, sur la terre ferme, un système qui recueille de plus en plus de suffrages. "On recycle l'eau, que l'on peut refroidir ou réchauffer. On peut aussi récupérer les rejets et les boues pour les transformer en engrais pour l'agriculture", explique Olivier Poline.

Meralliance, le plus gros producteur de saumon fumé français, espère commencer à produire des saumons dans un élevage de ce type début 2017, près du port breton du Guilvinec. Près de Dunkerque, le plus gros élevage français de bars et daurades, Aquanord, fonctionne grâce à l'eau chaude rejetée par la centrale nucléaire de Gravelines. Les circuits d'eau, très surveillés, évitent la partie radioactive de l'installation.

- Haut de gamme -

L'avenir pourrait aussi prendre la forme de plateformes off-shore, à une centaine de kilomètres des côtes, qui élèveraient en symbiose poissons, algues et coquillages. Le secteur travaille aussi à améliorer la nourriture des élevages. Actuellement composée de farines à base de poissons sauvages, elle menace la survie des stocks en mer. "Nous travaillons sur de nouvelles matières premières: protéines et huiles à base d'algues ou farines d'insectes riches en protéines", explique Olivier Poline. L'INRA (Institut national de la recherche agronomique) essaie d'adapter la génétique des poissons à ces nouveaux aliments. "La recherche est performante mais c'est difficile de passer le cap au niveau économique", résume Thierry Missonnier, qui "compte bien mobiliser" les fonds alloués à la France par Bruxelles dans le cadre de la nouvelle Politique commune des pêches.

Un "plan stratégique" national est en préparation. Il table notamment sur la qualité des produits . "On ne pourra jamais avoir une production de masse et concurrencer les Chinois. Il faut aller vers le haut de gamme", préconise M. Missonnier.

Reste à convaincre les consommateurs que les poissons d'élevages sont aussi goûteux que leurs congénères sauvages. C'est la "différence entre un faisan et un poulet de Bresse", assure M. Bruant. A Oléron, il n'hésite pas à faire goûter ses daurades à des chefs.

Heureux comme un poisson dans l'eau



Source : Arte - Jeudi 29 janvier à 14h05 (42 min)

Surpêche, pollution des mers, conditions d'élevage scandaleuses : s'il semble inévitable d'interroger nos habitudes de consommation, faut-il renoncer à manger du poisson ?

Documentaire de Frank Diederichs (Allemagne 2013, 42 mn).

L’aquaculture : aubaine ou catastrophe écologique ?

Face à l’appauvrissement de la biodiversité marine, pourquoi ne pas simplement faire de l’élevage de poisson ? La plupart des saumons commercialisés en Allemagne proviennent de l’aquaculture. Or cette pratique présente de gros inconvénients : les éleveurs ont presque toujours recours aux médicaments et les eaux sont polluées par les déchets organiques (aliments et excréments des poissons). Malgré tout, certains experts sont persuadés que les fermes aquacoles seraient non seulement un moyen de protéger les océans, mais également de nourrir la population mondiale en constante augmentation.

Source : Arte - Théma "Surpêche"

Une source de protéines

Dans l’alimentation humaine, le poisson est d’ores et déjà la première source de protéines au monde, devant les viandes de volaille et de porc. Il permet déjà à près de 17 % des êtres humains de couvrir l’essentiel de leurs besoins en protéines : dans 10 à 15 ans, la demande aura plus que doublé. « Sans élevages de poissons, impossible de répondre aux besoins protéiniques d’une population en pleine croissance », affirme Ulfert Focken, expert en élevage et alimentation aquacoles au Thünen-Institut d’Ahrensburg en Allemagne. L’aquaculture est en effet bien plus avantageuse que l’élevage porcin ou bovin, car les poissons et autres organismes marins s’alimentent moins que les animaux terrestres.

Pour produire un kilo de viande de bœuf par exemple, il faut 15 fois plus de nourriture que pour produire un kilo de carpe. Les poissons consomment en effet moins d’énergie que les animaux terrestres, et ce pour deux raisons. D’une part, ce sont des animaux à sang froid : leur température interne suit à peu près celle de leur environnement. Ils n’ont donc pas besoin de la réguler comme les mammifères ou les oiseaux. D’autre part, se mouvoir en milieu aquatique leur demande peu d’efforts.

Un poisson sur deux provient de l’élevage

D’après l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), la moitié des poissons qui arrivent jusque dans nos assiettes de nos jours ne sont pas des poissons sauvages (données 2010). Cependant, l’importance de l’aquaculture diffère d’un pays à l’autre. En Europe centrale, comme en Allemagne, les poissons sauvages sont les plus prisés. En revanche, en Chine, la culture aquacole est une tradition millénaire qui remonte aux débuts de la domestication des carpes. Jusqu’à présent, la Chine est sans conteste le premier pays dans cette filière, fournissant près des deux tiers de l’ensemble de la production mondiale de poisson d’élevage.

Une pratique de plus en plus critiquée par les écologistes

À mesure que l’aquaculture se développe, elle suscite de plus en plus de critiques de la part des écologistes, car elle a aggravé le problème de la surpêche au lieu de le résoudre. En effet, la plupart des espèces d’élevage étant carnivores, elles se nourrissent d’autres espèces qui sont pêchées dans leur milieu naturel. L’élevage de thon en aquaculture est le plus catastrophique, car contrairement au saumon, cette espèce ne peut se reproduire en captivité. Les éleveurs capturent donc de jeunes thons sauvages et les nourrissent de poissons coûteux pêchés en mer. Enfermés dans des cages, les thons n’ont pas la moindre possibilité de se reproduire.

Le bilan est bien plus positif chez d’autres espèces carnivores. « Le saumon d’élevage a aussi besoin de poisson dans son alimentation pour pouvoir grandir, mais la quantité a pu être réduite, au point qu’il est aujourd’hui possible de produire 1 kg de saumon avec 1,2 kg de poisson », indique Michael Ebeling, économiste spécialisé dans l’aquaculture, Institut Thünen de Hambourg. Dans les fermes aquacoles, les poissons reçoivent plus d’aliments d’origines végétales et leurs besoins en apport énergétique sont moins importants qu’à l’état sauvage, car leurs efforts sont réduits. En revanche, les saumons en liberté se nourrissent d’une grande variété de poissons.

« Dans ce contexte, il serait judicieux de réduire l’aquaculture des espèces carnivores et de se concentrer sur les poissons qui se nourrissent essentiellement de plantes, comme les carpes », suggère Michael Ebeling. Mais les Européens, et parmi eux beaucoup d’Allemands, apprécient justement la chair des poissons marins carnivores, ce qui fait croître la demande sur ce marché peu écologique. Par ailleurs, la question de la provenance des aliments se pose aussi dans le cas des espèces herbivores. Michael Ebeling explique : « Si la production aquacole requiert d’augmenter la culture de soja, qui elle-même conduit à la déforestation, alors les conséquences pour l’environnement sont aussi destructrices que la pêche de poissons sauvages destinés à l’aquaculture ». 

L’élevage intensif et ses conséquences

L’aquaculture présente un autre inconvénient : l’élevage intensif, dont les conséquences sont les mêmes qu’il s’agisse d’animaux marins ou terrestres. Les poissons d’élevage, vivant nombreux dans un espace réduit, sont plus exposés aux maladies que leurs congénères sauvages. En 2011, au Mozambique, la quasi-totalité de la production de crevettes a été détruite par un virus. En 2012, les fermes aquacoles situées sur les côtes de Madagascar ont à leur tour été contaminées. Pour éviter ce genre de scénario, les éleveurs d’Asie du Sud-Est donnent aux poissons des antibiotiques ou d’autres médicaments. Or ces antibiotiques ne font déjà plus effet, car les agents pathogènes sont devenus résistants. De plus, lorsque l’élevage se fait dans des cages placées directement en mer, les poissons sauvages peuvent également être contaminés.

Par ailleurs, les excréments des poissons, riches en nutriments, sont responsables de l’eutrophisation des eaux, que l’élevage soit en mer ou en eau douce. Dans les mangroves d’Asie du Sud-Est, les écosystèmes des cours d’eau ont ainsi été asphyxiés. À cela s’ajoute la déforestation de grande ampleur qui a été nécessaire pour faire de la place aux fermes. D’après les données de la FAO, 3,6 millions d’hectares auraient été déboisés depuis 1980 en faveur de l’aquaculture.

L'aquaculture durable, c'est possible

Entre temps, certains pays ont déjà montré qu'une autre voie était possible. Ainsi, en Norvège, les méthodes de production de saumon d'élevage ont été optimisées. Notamment, des vaccins ont permis aux éleveurs de renoncer presque entièrement à l'utilisation d'antibiotiques. De plus, les poissons nourris grâce à d’autres méthodes rejettent moins d'excréments.

En mettant en pratique les bonnes idées, il est également possible de préserver les milieux aquatiques : « au lieu de laisser les nutriments des fermes aquacoles se mêler aux eaux non polluées, on peut les utiliser intelligemment », déclare Werner Kloas de l'Institut Leibniz dédié à l’écologie aquatique et de pêche côtière, chef du projet « Tomatenfisch » (littéralement, « poissons-tomates »). Ainsi que son nom le laisse deviner, le but de ce projet est de coupler l'élevage de poisson à la culture de légumes. Werner Kloas explique : « l'eau est utilisée deux fois. Une première fois dans les bassins d'élevage, puis une deuxième fois pour l'irrigation et la fertilisation des plants de légumes, comme les tomates ». Sur les parois des serres où poussent les tomates, l’eau se condense. Elle est récupérée et réutilisée dans les bassins à poissons. Le chef de projet ajoute : « en comparaison avec des écosystèmes semblables, le nôtre gaspille beaucoup moins d’eau ». Ainsi, 220 litres d’eau suffisent à produire 1 kg de poisson et 1,6 kg de tomates. Dans les écosystèmes traditionnels, il faut 600 à 1000 litres d’eau pour 1 kg de poisson et environ 1000 litres pour 1,6 kg de tomates. Les « poissons-tomates » ont déjà éveillé l’intérêt des industriels. D’après Werner Kloas, les premiers écosystèmes devraient être opérationnels d’ici un an.

Les choses bougent du côté des industriels, mais aussi du côté des consommateurs. « Les clients font beaucoup plus attention et achètent du poisson d’origine contrôlée », affirme Michael Ebeling. Garantissant un poisson élevé dans le respect de l’environnement, les labels « Bioland » et « Naturland » ont été créés il y a quelques années déjà pour guider les consommateurs en Allemagne. En outre, le label européen « Aquaculture Stewardship Council » (ASC) a été mis en place en 2012, certifiant une aquaculture durable. Les producteurs et distributeurs qui souhaitent acquérir ce label doivent non seulement respecter la protection des espèces, de l’environnement et de l’eau lors de l’élevage, mais également des normes sociales strictes.

Inka Reichert, le 6 septembre 2013

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