Avec Labeyrie Fine Foods, une coopérative agricole devient leader sur le marché du poisson…

Avec Labeyrie Fine Foods, la coopérative agricole basque Lur Berri entre en force sur le marché français des produits de la mer. Elle devient leader sur le marché du saumon fumé, crevette tropicale, caviar, tarama et autre pétoncle… 

Le lundi 30 janvier 2012, la coopérative Lur Berri annonçait la fin d'Alfesca, un groupe détenu par l'homme d'affaires islandais Olafur Olafsson, un groupe leader européen dans les produits alimentaires festifs (saumon fumé et foie gras), dans un communiqué de presse sur le site web d'Alfesca en cours de restructuration...

En prenant le contrôle de l’islandais Alfesca et en rebaptisant le groupe "Labeyrie Fine Foods" (redevenu 100% français), la coopérative Lur Berri avec ses 5000 agriculteurs porte son chiffre d’affaires à plus de 1,2 milliard d’euros et devient "propriétaire" des marques reconnues sur le marché halio-alimentaire français : Labeyrie, Delpierre et Blini.... 

Le groupe "Labeyrie Fine Foods", c’est 700 millions d’euros de CA et 3000 emplois sur 15 sites de production en France et au Royaume-Uni. 

Labeyrie réalise un chiffre d'affaires annuel de 700 millions d'euros (contre 412 M€ en 2008), dont 50 % sont réalisés en France. Il bénéficie dans le Sud-Ouest d'une image plutôt foie gras, bien que ce dernier ne représente en réalité que 20 % de son activité. C'est le saumon (et autres poissons fumés) qui arrive en tête (40 %), devant les crustacés et coquillages (30 %), crevettes, gambas, coquilles Saint-Jacques cuisinées notamment. (Source : Sud Ouest) 

Une petite révolution dans le landerneau du marché du poisson que cette arrivée en force d’une coopérative agricole accompagnée d’un pool financier fortement impliqué dans la filière agricole (la banque Crédit agricole, les céréaliers d'Unigrains,…).

Face au tassement de la production agricole, cette croissance externe de Lur Berri n'a rien d'anodin. Elle permet à une coopérative agricole "aux dents longues" d’atteindre la taille de ses homologues (voisines mais concurrentes comme le landais Maïsadour et le béarnais Euralis) et d’entrevoir un avenir radieux avec le développement constant du marché des produits de la mer.

Le marché français du poisson et autres produits aquatiques toujours en croissance est estimé à plus de 10 milliards d’euros (*). Et ce secteur alimentaire des produits halieutiques ne se tasse pas contrairement à d’autres marchés agricoles comme celui de la viande…

Labeyrie Fine Foods, 100% de capitaux français mais 20% de produits Made in France 

Faut-il crier Cocorico ! Comme le fait le quotidien Le Figaro en cette période électorale où tous les candidats à la présidence française s'affichent du côté « Produit en France » : Cocorico ! Le foie gras et le saumon fumé Labeyrie, leaders dans l'Hexagone, sont redevenus français. La coopérative agricole basque Lur Berri et le fonds d'investissement LBO France ont annoncé lundi le rachat de 46,3% du groupe Alfesca, la maison mère de Labeyrie, jusque-là détenus par des actionnaires islandais (Kjalar Invest, Singer and Friedlander). La coopérative, qui est progressivement montée au capital d'Alfesca au cours des derniers mois, passera de 49,9% à 62,9%. Cela fait dix ans que Lur Berri, qui réalise 610 millions d'euros de chiffre d'affaires, est le fournisseur exclusif en canard de Labeyrie.

En achetant Labeyrie, « Lur Berri double presque son chiffre d'affaires de 700 millions d'euros, à 1,2 milliard d'euros », a indiqué Olivier Gemin, directeur général de la coopérative basque. Le groupe pyrénéen conforte ainsi les débouchés industriels de ses adhérents coopérateurs, qui élèvent des canards. Il gagne aussi un portefeuille de grandes marques, telles que Delpierre, un leader des poissons fumés et des crustacés, ainsi que Blini, spécialiste des produits apéritifs cosmopolites. Auquel il convient d'ajouter un volume très important de marques de distributeur vendues en Europe. Lur Berri produit également des légumes surgelés et de la viande. 

Avec Labeyrie Fine Foods, les 5000 agriculteurs de Lur Berri vont bénéficier d’un réseau commercial à l’échelle européenne pour vendre leur canard et autre foie gras. Mais, ils entrent aussi en compétition avec leurs collègues français, conchyliculteurs et pêcheurs, avec des produits phare que sont le saumon fumé, la crevette tropicale et le pétoncle, tous des produits de la mer issus de l’importation… 

Ces agriculteurs basques sont-ils au courant du poids qu'ils représentent maintenant sur le marché du poisson hexagonal ? Les détails de cette opération seront présentés aux 5 000 agriculteurs adhérents de Lur Berri lors de l'assemblée générale de la coopérative, le 17 février prochain. 

Philippe Favrelière

(*) Pour 2006, l'Insee estimait que le poisson et autres produits aquatiques représentaient 10,7 milliards d'euros sur un total de 63 milliards de dépenses alimentaires des ménages à domicile (hors dessert)

Autres articles :

Pour aller plus loin....

 Le 22 septembre 2012

Maïsadour goûte au meilleur du saumon fumé !!!

Dans le Sud-Ouest, les coopératives agricoles ont les dents longues...

En prenant exemple sur sa voisine basque, du groupe coopératif Lur Berri (qui en janvier 2012 avait mis la main sur Labeyrie et son saumon fumé), la coopérative landaise, Maïsadour, vient d'entrer dans la filière « Saumon ».

MVVH, la holding financière du groupe agroalimentaire Maïsadour (plus d’1,2 milliard d’euros de chiffres d’affaires) vient de prendre le contrôle de la Saumonerie Saint-Ferréol de Brioude, connue par ses saumons fumés label Rouge de la marque Robert Delmas....

Auparavant, la plus grande coopérative de maïsiculteurs de l'hexagone avait repris la société Delpeyrat (foie gras, jambon de Bayonne, plat cuisiné,...) et La Comtesse du Barry (foie gras et boutique)...

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Le 9 mars 2012

Aquitaine et Midi-Pyrénées lancent leur label alimentaire (Le Télégramme)

Les consommateurs pourront bientôt mieux identifier les produits alimentaires du Sud-Ouest grâce à un label commun lancé par Aquitaine et Midi-Pyrénées. D'autres régions ont déjà créé leur bannière. Mais c'est la première fois que deux d'entre elles s'unissent pour promouvoir la production de leur agriculture et de leur industrie agroalimentaire, premier employeur du Sud-Ouest, a souligné le président socialiste du conseil régional de Midi-Pyrénées, Martin Malvy.

93.000 exploitations

Entre les vins de Bordeaux, le foie gras, le Roquefort ou le pruneau d'Agen, Aquitaine et Midi-Pyrénées totalisent à elles deux 250 labels officiels de qualité (label rouge, AOC pour Appellation d'origine contrôlée ou encore IGP pour Identification géographique protégée). Mais le consommateur peut connaître un produit sans savoir forcément qu'il vient du Sud-Ouest, observe Martin Malvy. Partant du constat qu'on les associe généralement l'une à l'autre quand il est question du Sud-Ouest, les deux régions se sont rapprochées pour mieux affirmer une identité commune et aider ce secteur à conserver ses parts de marché et en conquérir de nouvelles, en France et à l'étranger. Le secteur représente 210.000 emplois, 93.000 exploitations et 1.500 entreprises dans le Sud-Ouest.

Sud Ouest France

Qu'il s'agisse des vins, des viandes, des fromages ou des préparations traditionnelles, la bannière «Sud Ouest France» figurant sur les emballages garantira l'origine et la qualité à un consommateur de plus en plus exigeant sur la traçabilité. Un cahier des charges énonçant des conditions draconiennes, selon Martin Malvy, est en cours d'élaboration. Les produits et les entreprises pourront aussi se regrouper lors de salons professionnels sous l'emblème «Sud Ouest France», mariant les logos des deux régions.

Remarque personnelle : Aucune mention concernant les produits de la pêche et de l'aquaculture (truite et huître) dans les communiqués et le dossier de presse. S'appuyant principalement sur les labels officiels, la bannière « Sud Ouest France » pourrait bénéficier aux saumons issus des élevages de Norvège, d'Ecosse et d'Irlande qui sont estampillés label rouge et Bio une fois sortie des ateliers du plus grand fumeur hexagonal "Labeyrie fine foods" dont le siège est dans le Sud-Ouest....

Télécharger le Dossier de presse


Martin Malvy, président de la Région Midi-Pyrénées, a conduit une délégation régionale sur le Salon de l’agriculture de Paris, ce mardi 28 février, aux côtés de Jean-Louis Cazaubon, président de la Chambre régionale d’Agriculture de Midi-Pyrénées et de l’Irqualim, et Vincent Labarthe, vice-président de la Région en charge de l’agriculture.

Région Midi-Pyrénées

Au cours de cette visite des éleveurs et exposants de Midi-Pyrénées, Martin Malvy est revenu sur la création de la bannière « Sud Ouest France », lancée la veille officiellement avec Alain Rousset, président de la Région Aquitaine :

« Il s’agit d’une première en France et sur le salon, a indiqué Martin Malvy. Les deux régions, qui ont ensemble une superficie comparable au Portugal, comptent 93 000 exploitations agricoles, 1 500 entreprises agroalimentaires et 210 000 emplois dans le secteur. Elles représentent 17 milliards de chiffre d’affaires, soit 8 % du chiffre d’affaires national et 10 % des exportations agricoles françaises.

A travers cette bannière, nous souhaitons promouvoir avec Aquitaine nos produits de qualité issus d’un même terroir, le Sud Ouest, et accompagner la filière économique qui représente le premier employeur de nos deux régions.

Elle a pour objectifs, dans un contexte économique difficile, de maintenir voire de gagner des parts de marchés dans les différents circuits de commercialisation - aux plans local, national et international -, de fédérer les filières et les producteurs, et de mutualiser les moyens des deux régions pour la mise en place d’opérations conjointes.....

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Voir la très bonne émission de la télévision suisse : A Bon Entendeur


Le salage, puis le fumage des poissons et des viandes, c'est à la fois une méthode de conservation et un plaisir gustatif connu depuis la nuit des temps. Mais aujourd'hui, plus question d'exposer les produits à la fumée d'un feu au fond d'une grotte. Camille Knockaert de l'IFREMER connaît tout des méthodes actuelles utilisées par l'HOMO INDUSTRIALIS pour fumer son saumon.

« La méthode traditionnelle, chez le petit artisan, consiste à confiner et exposer le saumon à de la fumée qui vient d'un feu placé au-dessous ». Le problème de cette méthode traditionnelle, c'est la maîtrise des températures suivant la saison, comme le saumon est censé se fumer à froid, fumer toute l'année était difficile, alors on a imaginé dès le début du 20ème siècle, de séparer la production de fumée de l'enceinte de fumage et de les relier par un tuyau. On va chauffer par pyrolyse des copeaux de bois ou faire tourner une turbine contre une bûche pour produire de la fumée.

Il existe même aujourd'hui une méthode industrielle de fumée sans feu. La fumée liquide est atomisée dans une cellule, produisant un brouillard de fumée. L'avantage de cette méthode, c'est sa facilité d'utilisation à large échelle, sans risque d'incendie. Mais la qualité du produit final dépend de bien d'autres paramètres que le fumage, suivant les coûts de production que l'on veut pratiquer.

Pour mieux comprendre le rapport entre la qualité du saumon et sa méthode de production, Camille Knockaert nous décrit deux extrêmes: « Le saumon le plus cher à produire n'a jamais été congelé. Il est salé au sel, puis séché avant d'être fumé. Le saumon le moins cher à transformer est fait à partir de produits congelés, ce qui permet à l'industriel d'optimiser ses achats. Ensuite, le sel n'est pas réparti sur le saumon, mais injecté sous forme de saumure directement dans le produit. En terme de poids, le produit gagne 10% à la sortie d'usine, alors que l'autre méthode lui en fait perdre. Enfin, le saumon est recongelé ». D'après Camille Knockaert, cette dernière méthode peut dénaturer quelque peu le goût du produit final, mais sa production est optimisée et le prix devrait donc être plus bas.

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Ces deux reportages sont tirés de l'émission du 3 novembre 2009 : Saumons d'élevage : du bio dans le bassin ?

A Bon Entendeur : Emission du 03 novembre 2009 sur la RTS.ch

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Maïsadour goûte au meilleur du saumon fumé !!!

Dans le Sud-Ouest, les coopératives agricoles ont les dents longues...

En prenant exemple sur sa voisine basque, le groupe coopératif Lur Berri (qui début 2012 avait mis la main sur Labeyrie et son saumon fumé), la coopérative landaise, Maïsadour, vient d'entrer dans la filière « Saumon ».

MVVH, la holding financière du groupe agroalimentaire Maïsadour (plus d’1,2 milliard d’euros de chiffres d’affaires) vient de prendre le contrôle de la SaumonerieSaint-Ferréol de Brioude, connue par ses saumons fumés label Rouge de la marque Robert Delmas....

Auparavant, la plus grande coopérative de maïsiculteurs dans l'hexagone avait repris la société Delpeyrat (foie gras, jambon de Bayonne, plats cuisinés,...) et « La Comtesse du Barry » (foie gras et boutique)...


Communiqué de presse du 18 septembre 2012


MVVH, Holding de Delpeyrat et filiale du Groupe coopératif Maïsadour, reprend la Saumonerie Saint Ferréol à Brioude (43)

Thierry Blandinières, Directeur général de MVVH, Président de Delpeyrat et de Comtesse du Barry annonce la reprise de la Saumonerie Saint Ferréol à la barre du Tribunal de Commerce de Lyon.

Implantée depuis 1892 à Brioude (Haute Loire), cœur historique de la pêche au saumon, la Saumonerie Saint Ferréol est la première entreprise, en 1994, à obtenir la certification Label Rouge pour du saumon fumé. Cette entreprise familiale est spécialisée dans une production haut de gamme, façonnée à la main. Face depuis plusieurs mois à d'importantes difficultés économiques, elle était placée en redressement judiciaire. La reprise par le groupe Delpeyrat va permettre la poursuite de l'activité et la sauvegarde de nombreux emplois.

« Fidèle au modèle de développement de nos filières canard à foie gras, jambon de Bayonne et caviar, nous inscrivons cette reprise d'activité dans un projet de production-transformation valorisée. Nous souhaitons développer une gamme de saumon très haut de gamme en nous appuyant sur un savoir-faire traditionnel. Cette production premium n'est pas vouée à développer une activité cœur de marché mais à être commercialisée sous la marque Comtesse du Barry, ou dans le réseau de la restauration haut de gamme en France et à l'international » précise Thierry Blandinières.

C'est donc un vrai projet de valorisation de filière au savoir-faire unique que propose le groupe Delpeyrat assorti de perspectives à moyen et long termes. Après le caviar, et grâce à Comtesse du Barry, le groupe Delpeyrat  poursuit son développement en s'appuyant sur des produits festifs et haut de gamme.

 « Cette reprise d'activité a été menée avec le soutien d'acteurs locaux et notamment la Caisse Régionale de Crédit Agricole de Haute Loire et la Banque Chalus, filiale de la Caisse Régionale du Crédit Agricole Centre France. Je tiens à les remercier pour leur accompagnement et la confiance qu'ils nous ont accordée » tient à souligner Thierry Blandinières.

Dans un contexte économique tendu, c'est un nouveau départ qui est offert à la "Nouvelle Saumonerie Saint Ferréol", maison plus que centenaire. Les productions de qualité issues de filières certifiées sont aujourd'hui plus que jamais plébiscitées par les consommateurs et ont toute leur place. Source : MVVH
 
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Le 9 novembre 2012

Les maïsiculteurs du Sud-Ouest s’attaquent au marché du caviar

La société Huso va vendre son caviar sous la marque Delpeyrat qui appartient au groupe coopératif Maïsadour dont l’attrait pour les mets de choix n’est plus à démontrer : foie gras, saumon fumé et maintenant caviar...


La société Huso vient de produire ses premières boîtes dans sa pisciculture. C'est le pari au long cours d'un entrepreneur passionné.
Laurent Deverlanges a ouvert la pisciculture au début de l'année et aura bientôt tout son cheptel d'esturgeons

Sur 19 hectares de la plaine de Neuvic, entre l'Isle et le Vern, Laurent Deverlanges fait le pari de devenir l'un des grands producteurs de caviar d'Aquitaine dans les prochaines années. Ce projet, lancé l'an dernier sur l'ancienne pisciculture du Moulin de la Veyssière, commence déjà à porter ses fruits. Les premières boîtes produites sur place vont se vendre cette fin d'année sous la marque Delpeyrat, l'un des partenaires de l'opération. « Nous pouvons espérer 200 à 300 kilos pour cette première saison », pense le PDG.

Déjà, 3 millions d'euros ont été investis, et ce n'est pas fini. De nouveaux bassins s'ajouteront aux deux qui ont déjà été rénovés, qui accueillent les milliers de poissons du cheptel, aux âges échelonnés. Les plus vieux atteignent 6 ans, l'âge minimum pour produire les précieux œufs qui donneront du caviar.

D'autres productions en Aquitaine

Deux autres piscicultures produisent déjà du caviar en Dordogne. À Montpon, c'est l'entreprise Prunier, avec l'homme d'affaires Pierre Bergé comme principal actionnaire, qui s'est installée depuis 1991. Elle produit un peu plus de trois tonnes par an. Aux Eyzies, la petite société Aquadem monte doucement en production avec sa marque Perle noire du Périgord.

Trois autres producteurs sont installés en Gironde. Le plus important est Sturgeon, qui a plusieurs sites autour de Saint-Seurin-sur-l'Isle à deux pas de la Dordogne. Sur le bassin d'Arcachon, on trouve le Moulin de Cassadotte à Biganos et l'Esturgeonnière au Teich.

Un copieux tour de table

L'entreprise a été baptisée Huso « du nom latin de l'esturgeon », précise Laurent Deverlanges son créateur. Ingénieur en agroalimentaire âgé de 46 ans, il a roulé sa bosse dans de nombreuses grosses entreprises (dont le consultant Ernst and Young) et jusqu'en Afrique, finissant par se constituer un copieux carnet d'adresses. « Je suis depuis toujours passionné par les poissons et j'ai décidé de me lancer dans le caviar. J'ai trouvé cette pisciculture à vendre, elle avait toutes les autorisations. Et je suis devenu périgourdin depuis cette année. »

Laurent Deverlanges a apporté ses fonds propres et a réuni un copieux tour de table : l'industriel landais Delpeyrat (groupe Maïsadour) a pris 10 %, rejoint par les hommes d'affaires Didier Suberbielle (Nutrition et Santé), les frères Mommeja (de la famille Hermès), Nicolas Durand (ex-Panosol) et le fonds Intelagri. Des aides de la Région Aquitaine et de Périgord Initiative ont aussi été les bienvenues.

De 1 000 à 2 000 euros le kilo

« Pour le futur laboratoire de transformation, qui coûtera 500 000 euros, on espère aussi des aides du Conseil général. » La transformation se fait pour l'instant au lycée agricole de Périgueux. L'entreprise emploie déjà huit personnes, « toute des passionnées des poissons ».

Dès la saison 2013, Laurent Deverlanges espère produire 1,5 tonne de caviar. Il augmentera progressivement pour arriver dans quelques années à cinq à six tonnes (la France produit actuellement 20 tonnes). Le kilo se vend de 1 000 euros en grande surface à plus de 2 000 euros en épicerie fine. La commercialisation se fera d'abord sous les couleurs de ses acheteurs (Delpeyrat, Comtesse du Barry…), mais Huso aura aussi l'an prochain sa propre marque. À terme, Laurent Deverlanges espère un label d'origine pour le caviar d'Aquitaine.

Pour l'instant, le cheptel, importé d'Italie, s'acclimate au Périgord et deviendra 100 % local au fil du temps. « Nous avons beaucoup misé sur le côté sanitaire et nous nous sommes entourés de spécialistes », insiste le PDG d'Huso.

Un poisson préhistorique

Tout l'élevage est surveillé par des capteurs radio qui mesurent en temps réel la température et l'oxygénation de l'eau. Une grosse station de pompage permet de renouveler les bassins. Et un forage dans la nappe de surface est utilisé pour les bassins d'affinage des mères en âge de pondre. « Cela permet de supprimer le goût de vase que l'on trouve dans certains caviars. »

Les esturgeons sont des poissons assez étonnants, avec une origine préhistorique. Ils ressemblent plus à des anguilles ou des requins qu'à des truites. Ils sont rustiques et assez faciles à manipuler : ils ne savent pas nager en arrière pour s'échapper. « Nous les attrapons pour les peser, pour faire des échographies qui séparent les femelles des mâles (qui sont revendus pour la pêche), puis pour voir l'état des œufs au bout de six à sept ans », explique Laurent Deverlanges. L'extraction des œufs se faisait jusqu'à maintenant en tuant les poissons, mais une nouvelle méthode non léthale est en cours de mise au point.

Malheureusement pour les curieux, l'élevage ne se visite pas encore. Laurent Deverlanges privilégie ses futurs clients qui viennent même du Japon, intéressés par l'image de qualité du made in France. Car il y a bien longtemps que le caviar des pays de l'Est, trop souvent dopé aux métaux lourds, n'a plus la cote.

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Par Colette Goinère (Aquitaine) - Publié le 25 septembre 2012, à 15h56

La ferme d’élevage d’esturgeons installée à Neuvic-sur-l’Isle (Dordogne) compte produire six tonnes par an de caviar.

Les travaux vont bon train dans l’entreprise Huso crée par Laurent Deverlanges à Neuvic-sur-l’Isle (Dordogne). Cet ingénieur agroalimentaire a racheté une pisciculture installée sur 18 hectares, et monte sa ferme d’élevage d’esturgeons.

Les bassins ont été agrandis, recouvert de liners. Une station de pompage a été mise en place. Une unité d’abattage, découpe et transformation est en construction. La concentration en nombre de poissons n’excèdera pas 30 kg par mètre cube. Un gage de qualité. Au total, c’est un investissement de 4 millions d’euros qui est engagé.

A peine avait-t-il crée son entreprise, en octobre 2011, que Laurent Deverlanges attirait dans son capital Delpeyrat, le numéro un du foie gras. Ce dernier a pris une participation à hauteur de 10 %, Laurent Deverlanges détenant 60 %, au coté de personnes physiques (30 %).

L’objectif de Delpeyrat est d’attaquer le marché du caviar, en prenant appui sur une production locale. L’entreprise que détient le groupe Maïsadour s’engage à acheter son caviar exclusivement auprès de la société Huso. Sur une production annuelle de six tonnes, Delpeyrat devrait absorber un peu moins de la moitié de la production. Fin 2012, la PME aura produit quelques centaines de kilos de caviar écoulés notamment chez Delpeyrat qui veut profiter des fêtes de fin d'année pour lancer ses premiers tests en grande distribution auprès de l’enseigne Cora.

Laurent Deverlanges compte bien aussi distribuer le caviar sous sa propre marque, par le réseau de la vente en ligne, des épiceries fines, et par le biais d’une boutique en propre implantée à Paris ou Bordeaux.

A l’export, des négociations sont en cours avec des importateurs. "Nos futurs consommateurs sont en Asie et au Moyen-Orient", souligne-t-il. Employant 7 salariés, Huso vise un chiffre d’affaires prévisionnel de 3 millions d'euros d’ici 2015.

Laurent Deverlanges veut s’attaquer à un autre chantier, celui de la reconnaissance d’une IGP (Indication Géographique Protégée) pour le caviar, en collaboration avec d’autres producteurs, tels que Sturgeon. "Il faut se distinguer par la qualité, et montrer notre différence géographique. La France produit à peine 20 tonnes de caviar par an. Demain, la Chine ou le Vietnam exporteront leur caviar en Europe", indique-t-il. Le cahier des charges de cette IGP n’a pas encore été déposé.

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Par Keren Lentschner

Delpeyrat, poids lourd du foie gras, lancera à Noël une boîte de 25 grammes de caviar en grande surfaces.

Il s'attaque à Sturgeon et Labeyrie, qui ont démocratisé les œufs d'esturgeon dans les grandes surfaces.

Dernier symbole du luxe dans l'alimentaire, le caviar est en voie de démocratisation. Delpeyrat, poids lourd du foie gras, lancera à Noël une boîte de 25 grammes, vendue 40 euros en grandes surfaces. Un caviar Baeri, produit en Aquitaine, agrémenté de perles de Beluga, la plus prestigieuse des variétés d'esturgeons. Avec sa boîte en métal, ses lettres dorées et ses couleurs noir et rouge, il emprunte les codes des maisons de luxe (Pétrossian, Kaspia). Delpeyrat affiche ses ambitions: «Nous voulons devenir leader du caviar en grandes et moyennes surfaces et créer la référence d'ici à trois ans», déclare Thierry Blandinières, président de Delpeyrat, qui a pris l'an passé une participation dans un élevage d'Aquitaine (Huso). Il entend profiter de la notoriété de sa marque pour faire découvrir le caviar à de nombreux Français.

Le marché du caviar en hyper et supermarchés pèse entre 12 et 15 millions euros et représente un quart du marché total en France, le reste étant réalisé en épiceries fines et dans les restaurants. Les ventes de caviar en grandes surfaces ont augmenté de 15 % en 2011, dopées par l'arrivée de Labeyrie, no 1 du saumon fumé et du foie gras, qui revendique près de 30 % du marché, derrière le leader Sturgeon.

Appellation contrôlée

«Nous visons cette année les 100.000 boîtes vendues, deux fois plus que l'an passé», déclare Pierre-Yves Ballif, de Labeyrie. En débarquant il y a deux ans dans les rayons, l'industriel a contribué à la démocratisation du caviar et facilité les achats d'impulsion. Comme ses concurrents, il a opté pour de petits grammages (10 à 30 g), afin de rester accessible. Pétrossian a lancé une marque dédiée aux grandes surfaces, Dom Petroff.

La crise n'a pas dissuadé les Français. «L'an passé, le caviar a mieux résisté au contexte économique que le foie gras», indique Laurent Dulau, directeur général de Sturgeon. «Quitte à rester chez eux et à ne plus aller au restaurant, les Français sont prêts à se faire plaisir», renchérit Pierre-Yves Ballif.

Depuis la mise hors jeu du caviar sauvage de Russie et d'Iran, la France, avec ses élevages d'Aquitaine datant du début du XXe siècle, a émergé comme 2e producteur mondial, derrière l'Italie.

Face à la concurrence venue d'Italie, d'Allemagne, de Bulgarie mais aussi de Chine, l'Aquitaine met en avant la qualité de son caviar, vendu 15 % plus cher. Ses ambassadeurs, parmi lesquels Sturgeon et Delpeyrat, espèrent à terme qu'une appellation contrôlée, de type AOP ou IGP, verra le jour.

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Le 21 août 2013

Lur Berri / Maïsadour :  Deux groupes coopératifs agricoles pour le leadership du saumon fumé

Début 2012, le groupe coopératif basque Lur berri est devenu le numéro 1 français (n°2 européen) du saumon fumé en prenant le contrôle de Labeyrie. Son voisin landais, Maïsadour, se lance à son tour à la conquête d'un marché évalué à plus de 550 millions d'euros en France avec sa propre marque : Delpeyrat... Rachat d'un fumeur auvergnat en septembre 2012, des Viviers de France (truite fumée)...

La bataille pour le leadership sur le marché du saumon fumé en France passera par le rachat de la société normande Ledun Pêcheur d'Islande (LPI), numéro 4 français....

Cany-Barville : deux dossiers de reprise pour l'entreprise Ledun Pêcheurs d'Islande

Les demandes seront examinées vendredi 23 août par le tribunal de commerce du Havre. Le pôle de transformation du saumon de la société Ledun a été placé en redressement judiciaire en juin

Source : France 3 par Sylvie Callier

Les sociétés Delpeyrat et Labeyrie renommées dans la transformation du saumon sont candidates à la reprise de la société cauchoise.

La société Delpeyrat propose la reprise des 2 pôles de fabrication de Cany-Barville, saumon et crevettes.
La société Labeyrie est intéressée par le pôle saumon. Son dossier de reprise a été déposé après le délai fixé par le tribunal de commerce

Ledun Pêcheurs d'Islande emploie 220 personnes à Cany-Barville. Les origines de cette entreprise remontent à 1872.


Le marché du saumon fumé en Europe

The most common secondary processed product based on Atlantic salmon, is smoked salmon. The European market for this product was 160,000 tonnes product weight (PW) in 2012, where France and Germany were the largest markets. The amount of raw material needed for this production was around 258,000 tonnes HOG, up 11.5% since 2009.

The ten largest producers of smoked salmon in Europe are estimated to have a joint market share of more 60%. The production is mainly done in Poland, France, UK, Baltic states and the Netherlands.

After the acquisition of the German company Laschinger, Morpol is the largest producer of smoked salmon in Europe. Morpol is based in Poland and is selling most of its production to the German market. (Fin 2012 Marine Harvest a pris le contrôle de Morpol ndlr).

Labeyrie is the second largest and sells most of its products to France, but are also found in UK, Spain, Italy and Belgium. Marine Harvest has its smoked salmon production in France (Kritsen) and in Belgium (La Couronne). Marine Harvest sells its smoked salmon in France, Italy and Belgium. Marine Harvest has acquired about 87% of the shares in Morpol and is awaiting the outcome of a competition authority filing (expected during Q3 2013). Source : Salmon farming industry handbook 2013

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Le 31 août 2013

« Nous participons à la restructuration de la filière poisson »

Thierry Blandinières, directeur général de Maïsadour et PDG de Delpeyrat

En février 2013, Delpeyrat se fixait un objectif de 1000 à 1500 tonnes de saumon fumé d'ici 3 à 5 ans (LSA : Après le caviar, Delpeyrat se lance sur le marché du saumon fumé).

Tout s'est accéléré en ce mois d'août. Reprises coup sur coup, des sites de transformation du norvégien Norways Seafood et ceux du normand Ledun Pêcheurs d'Islande. Dès lors, Delpeyrat peut miser sur 4000 tonnes de saumon fumé... Plus crevette, plus poisson blanc, plus truite fumée...

En moins d'un an, le groupe coopératif Maïsadour -au départ des maïsiculteurs du Sud-Ouest- devient l'un des leaders de la filière poisson en France....

Cany-Barville (76) : la société Ledun Pêcheurs d'Islande reprise par Delpeyrat

Un soulagement pour les 214 salariés des deux sites spécialisés dans le saumon et les crevettes. Delpeyrat,  groupe connu pour ses produits du sud/ouest veut se diversifier dans le saumon fumé

Source : France 3 Haute Normandie par Sylvie Callier

Delpeyrat était en concurrence avec Labeyrie pour la reprise du site Ledun de Cany-Barville.  Deux grands noms intéressés par un savoir-faire qui remonte à 1872 dans la région de Fécamp. Le redressement judiciaire avait été prononcé en juin dernier.  Les salariés redoutaient une reprise partielle. Ce sont finalement les deux sites, saumon et crevettes, qui sont repris avec tout l'effectif.

Reportage de G. Archiapati et O. Flavien à Cany Barville

Delpeyrat se fait un nom… dans le saumon

Avec l’acquisition, hier, de Pêcheurs d’Islande, le groupe landais conforte son pôle maritime et hisse ses prétentions au niveau de son grand voisin Labeyrie.

Source : Sud Ouest

Si incroyable que cela puisse paraître, le groupe Maïsadour et sa filiale Delpeyrat ont créé en l’espace d’un mois un pôle maritime qui fait désormais d’eux l’un des premiers acteurs français du saumon frais, du saumon et de la truite fumés, du poisson blanc frais et de la crevette, vendus dans les rayons de la grande distribution.

C’est un relais de croissance supplémentaire qui vient s’ajouter à l’éventail des productions de la coopérative landaise (1,6 milliard d’euros de chiffre d’affaires) originellement fondée sur la culture du maïs et sa valorisation à travers la volaille et le canard gras.

4 000 tonnes à la barre

Le coup était parti timidement, il y a un an à peine, avec la reprise de la petite saumonerie (Label rouge) Saint-Ferréol, à Brioude, en Haute-Loire. « Mais cela nous a permis de comprendre le marché », explique Thierry Blandinières, directeur général de Maïsadour et PDG de Delpeyrat.

Puis, au début de ce mois d’août, tout s’est accéléré. Au terme de longues négociations, la SA MVVH (commune à Maïsadour, à Vivadour et à Val de Sèvre Holding) a pu acheter Viviers de France (75 millions d’euros de chiffre d’affaires, 230 salariés), jusqu’alors propriété du groupe norvégien Norway Seafoods. Soit deux usines, l’une à Castets (40), l’autre à Boulogne-sur-Mer (62), transformant 15 000 tonnes de poissons par an : 8 000 tonnes de saumon, 3 000 de truite et 4 000 de poisson blanc.

L’offre de Labeyrie écartée

Enfin, hier, le tribunal de commerce du Havre a répondu favorablement à l’offre de Delpeyrat pour la reprise de Ledun Pêcheurs d’Islande, qui était en redressement judiciaire. Cette entreprise, installée à Cany-Barville (76), où elle dispose de deux usines, est spécialisée dans le saumon fumé (environ 4 000 tonnes par an) et la crevette (3 000 tonnes). Elle réalise un chiffre d’affaires annuel de 52 millions d’euros et compte 234 salariés, dont l’emploi sera sauvegardé.

Delpeyrat n’était pas seul à convoiter Pêcheurs d’Islande. Son grand voisin de Saint-Geours-de-Maremne (40), Labeyrie Fine Foods, filiale du groupe basque Lur Berri, était aussi sur les rangs. En février dernier, le groupe avait déjà mis la main sur l’activité hareng de l’entreprise normande. Et il voyait donc là une belle occasion de conforter son leadership national dans le saumon fumé, où, à travers ses marques Labeyrie et Delpierre, il représente près de 30 % de parts de marché. Mais le tribunal en a décidé autrement, et, par conséquent, Labeyrie voit surgir un redoutable concurrent à sa porte.

En l’absence de son président, Xavier Govare, Labeyrie Fine Foods n’a pas souhaité réagir hier. En revanche, du côté de Maïsadour-Delpeyrat, on ne s’en est pas privé. « Pour nous, c’est un enjeu stratégique, affirmait Thierry Blandinières. Le saumon entre tout à fait dans l’univers alimentaire festif haut de gamme du Sud-Ouest que nous développons autour du foie gras et du jambon de Bayonne. »

D’autant que les perspectives de marché semblent bonnes : « La consommation de poisson est en plein essor, tant au niveau français que mondial, la tendance par rapport à la viande rouge lui est favorable. » La progression de la consommation de saumon a toutefois pour effet un renchérissement de la matière première, dont la production reste stable dans les fermes aquacoles de Norvège. Ce sont elles, principalement, qui alimentent les unités de transformation françaises ; avec, à un degré moindre, les fermes écossaises.

Des occasions

Dès lors, un certain nombre de transformateurs nationaux se sont trouvés en difficulté, parce que, précise Thierry Blandinières, « ils ne sont pas parvenus à répercuter la hausse du prix du saumon auprès de la grande distribution ».

C’est ainsi que Delpeyrat et d’autres ont pu récupérer des entreprises à la barre des tribunaux de commerce. « Nous participons à la restructuration de la filière poisson », justifie-t-il. Mais ne craint-il pas les mêmes effets ? « Les distributeurs ont accepté une hausse de 10 % en juin, et 10 % supplémentaires sont prévus en septembre. Disons que nous arrivons au bon moment » !

La carte que joue Delpeyrat dans cette affaire est celle de la « notoriété » associée à sa marque, pour lui permettre de bien valoriser le produit, souligne le président de Maïsadour, Michel Prugue. La qualité et la traçabilité seront des éléments mis particulièrement en avant auprès du consommateur. « Nous accordons la plus grande vigilance à la traçabilité de nos produits », affirme Thierry Blandinières. La période des fêtes de fin d’année sera le moment choisi pour le lancement, avec, laisse-t-on entendre, une grosse campagne de communication à la clé.

Le saumon de Normandie sauvé par un canard du Sud-Ouest

Delpeyrat, le spécialiste du canard et des foies gras, qui s'est lancé récemment dans le saumon, a été désigné par le tribunal de commerce du Havre pour la reprise de Ledun Pêcheurs d'Islande (LPI), spécialisé dans le saumon fumé et les crustacés, a annoncé l'entreprise vendredi 30 août dans un communiqué.

Source : Paris Normandie

LPI, dont le siège est à Cany-Barville (Seine-Maritime), réalise un chiffre d'affaires de 52 millions d'euros. Son entrée dans le giron de Delpeyrat permet la sauvegarde des 234 emplois et la relance des deux activités, saumon et crevettes, selon Delpeyrat, filiale du groupe coopératif Maïsadour.

LPI avait été placé en redressement judiciaire le 21 juin.

Delpeyrat a récemment fait l'acquisition de deux sites industriels de Norway Seafoods, spécialistes de la transformation des poissons roses et blancs. Il s'agit des Viviers de France et des Viviers Marins, respectivement à Castets dans les Landes (siège de Norway Seafood en France) et Boulogne-sur-Mer, qui transforment près de 8.000 tonnes de saumons, 3.000 tonnes de truites d'Aquitaine et environ 3.000 tonnes de poissons blancs par an.

Le président de Delpeyrat, Thierry Blandinières, avait justifié ces acquisitions par la volonté de l'entreprise de chercher "ailleurs" que dans le foie gras et les jambons un nouveau relais de croissance. Dans son communiqué, Delpeyrat place sa reprise de LPI sous le signe de la "conquête" dans une "économie marquée par la flambée des cours du saumon et un déséquilibre entre l'offre et la demande".

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Le 14 octobre 2013

Brest. Manifestation des salariés de l’agroalimentaire, ce lundi, à l’aéroport

Source : Ouest-France

Les syndicats CGT et FO agroalimentaire de chez Doux, de Gad et d’autres entreprises appellent à un rassemblement tôt, ce lundi matin, à l’aéroport de Brest (Finistère).

« Tous les salaries sont concernés, soutient Nadine Hourmant. On est tous dans le même bateau. » La syndicaliste fustige le discours du gouvernement après la chute de Gad, vendredi. « 87 personnes sur les 1 000 personnes licenciées chez Doux ont trouvé un emploi. Que le gouvernement arrête de nous dire n’importe quoi. Nous voulons du travail. Ils ont trouvé de l’argent pour les banques quand il fallait ! Et ils n’en trouvent pas pour l’agroalimentaire ? Nous n’avons aucune envie d’aller à Pôle emploi. Même si nos emplois sont difficiles, nous y tenons. Le boulot des élus politiques est bien d’accompagner, que l’argent aille pour moderniser l’outil et former les salariés. Et que nous puissions contrôler le parcours de cet argent. »

« Derrière Pôle emploi, le RSA »

Nadine Hourmant ajoute : « Derrière Pôle emploi, c’est le RSA… Je sais la détresse. Que les gens soient conscients de ce qui se passe. Il faut privilégier l’être humain. Qu’on arrête de nous jeter comme des mouchoirs. Et la ministre Marylise Lebranchu qui réagit le dernier jour pour Gad ! On ne peut pas digérer cela. »

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Nouvelle saignée dans l'agroalimentaire breton

Source : Le Monde par Laurence Girard

Un léger tremblement de terre a secoué la pointe bretonne, vendredi 11 octobre. Heureusement, sans gravité. Mais une autre secousse, plus forte celle-là, a de nouveau bousculé le tissu social breton. Avec pour épicentre le Finistère.

Près d'un millier d'emplois vont être supprimés dans les abattoirs de porcs Gad. Le verdict, attendu, a été prononcé par le tribunal de commerce de Rennes, vendredi 11 octobre. En approuvant le plan de continuation de Gad, placé en redressement judiciaire, le tribunal a prononcé la fermeture de l'abattoir de Lampaul-Guimiliau, dans le Finistère, mais aussi du siège de Gad, également dans ce département, et d'un autre site à Saint-Nazaire. Seul l'abattoir situé à Josselin, dans le Morbihan, poursuivra son activité.

Les salariés de Lampaul, qui attendaient que le couperet tombe en faisant blocus devant leur usine, depuis jeudi, ont été rejoints par les employés de l'usine voisine du charcutier Jean-Caby. Ces derniers ont appris, eux aussi vendredi, qu'ils allaient subir une restructuration. L'entreprise veut sous-traiter son activité de désossage, ce qui devrait conduire à une suppression de 80 postes sur un total de 500.

Juin 2012, Début de la série noire

La saignée se poursuit donc dans l'agroalimentaire breton. La liste des fermetures de sites ne cesse de s'allonger. La série noire a débuté en juin 2012, avec l'annonce de la faillite du volailler Doux. L'entreprise a, depuis, supprimé un millier d'emplois. En juin 2013, c'était au tour du leader mondial du saumon, la société norvégienne Marine Harvest, de dévoiler son projet de fermetures de deux sites. L'un à Poullaouen, près de Carhaix, dans le Finistère, l'autre à Châteaugiron, en Ille-et-Vilaine. Ils devraient fermer au printemps 2014. A la clé, plus de 400 emplois supprimés.

La coopérative Cecab, connue pour sa marque de conserves d'aucy, premier actionnaire de Gad, a aussi prévu la fermeture début 2014 d'une usine de transformation de légumes de sa filiale Boutet-Nicolas, à Rosporden (Finistère). Elle emploie 140 salariés permanents et près de 200 saisonniers. "On peut estimer à 3 500 le nombre d'emplois directs menacés dans l'agroalimentaire breton", affirme Jean-Luc Feillant, chargé de l'agroalimentaire à la CFDT Bretagne.

D'autres sociétés sont dans une situation financière délicate. A l'instar du concurrent de Doux sur le marché de la volaille exportée, Tilly-Sabco. Il emploie près de 400 personnes à Guerlesquin, dans le Finistère.

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Peut-on parler de crise du "modèle breton" ? "L'agroalimentaire en Bretagne s'est développé dans les années 1960-1970, passant de l'artisanat à l'industrie. Maintenant, une page se tourne. Face à la mondialisation, des zones comme le Finistère ne sont pas prêtes", affirme Christian Troadec, maire de Carhaix. Il fustige la société Marine Harvest, qui "affiche des bénéfices et préfère investir en Pologne où les salaires sont moins chers". "Ils se conduisent comme des requins", ajoute-t-il.

Sa commune a tout fait pour accueillir le chinois Synutra, qui a signé un accord d'approvisionnement en lait breton auprès de la coopérative Sodiaal et s'apprête à construire deux tours de séchage. M. Troadec milite pour un modèle plus souple et plus réactif avec de plus grands pouvoirs donnés aux régions. "Le vieux carcan de l'Etat français est dépassé", déclare-t-il.

Des manifestations prévues

Le mécontentement contre l'Etat se cristallise dans un front commun d'élus, de salariés comme d'agriculteurs ou de transporteurs pour rejeter l'écotaxe poids lourds en Bretagne. Des manifestations sont prévues, le 12 octobre, sur les lieux d'implantation des portails censés permettre de prélever cette taxe.

Le syndicat FGTA-FO a décidé d'une action collective des salariés des entreprises Gad, Doux, Tilly-Sabco et Marine Harvest, le 14 octobre. Il menace de bloquer l'aéroport de Brest. Nadine Hourmant, déléguée FO de Doux, s'interroge "sur le mutisme des pouvoirs publics alors que l'hécatombe continue".

Le premier ministre Jean-Marc Ayrault, pris à partie par les salariés de ces entreprises et par les éleveurs lors de sa visite au salon Space à Rennes, en septembre, avait annoncé un plan spécifique pour la Bretagne, formalisé d'ici la fin de l'année.

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Labeyrie. New article [B.M-D.]

Labeyrie propose une nouvelle gamme Sélection de trois références de saumons fumés élevés dans les Highlands d’Ecosse. Les plateaux de 8 tranches déclinent ce saumon garanti jamais congelé en « finement glacé », tranché fin ou classique (PMC de 13,99 € les 220 à 270 g, avec intercalaires).

Source : Linéaires 

Après une saison festive plutôt réussie et des volumes en hausse de 14 % à 57 tonnes, les Tentations de Labeyrie sont reconduites pour une troisième année. De cinq recettes, elles passeront cependant à quatre : baies roses & fine champagne ainsi que 4 agrumes sont remplacées par une référence baies roses et pavot (prix marketing conseillé de 10,49 € les 6 tranches, 230 g).

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L’inoxydable Robert Labeyrie

L’homme de Saint-Geours-de-Maremne, très attaché à ses amis et au pays, a 90 printemps. Portrait.

Robert Labeyrie doit sa fortune au foie gras et au saumon.

Source : Sud Ouest

D’autres, dans notre région, ont vendu leur entreprise à prix d’or et sont partis en Suisse pour échapper à l’impôt. Robert Labeyrie fut encouragé à les imiter. « Je préfère payer en France et rester avec mes copains, ma ferme, mes pins, mes œuvres d’art, mes poules et mes œufs », confie, serein, le Landais de Saint-Geours-de-Maremne qui possède un gros patrimoine immobilier à Bordeaux, à Biarritz, à Paris et en Tunisie. « L’argent ne représente rien, j’ai ce dont j’ai besoin », ajoute celui qui doit à son flair et à son travail la réussite de l’entreprise qu’il a cédée en 1990 et continue à porter son nom.

Fils d’un ouvrier des chemins de fer, Robert Labeyrie, qui est né le 12 août 1923 à Saubusse, dans les Landes, a eu 90 ans cet été. Son anniversaire a donné lieu à une fête amicale avec les proches et les amis, loin des mondanités et des flatteries.

Comment le jeune homme qui, en 1946, à 23 ans, montait à Bordeaux pour vendre les produits gastronomiques landais - les saumons, les aloses, les brochets, les tanches, les poulets jaunes, le foie gras - est-il devenu le numéro un du saumon fumé ? « J’avais de l’avance, j’ai fait ce que les autres ne faisaient pas », explique Robert Labeyrie, qui transgressa les pratiques et les habitudes, quitte à déplaire. Il fut le premier à exporter des foies gras crus à l’étranger (en Suisse), alors que l’Alsace était le marché obligé et qu’aller ailleurs équivalait à se faire fermer le robinet. « J’adorais le saumon fumé, qui coûtait une fortune dans les épiceries fines. Je voulais me lancer mais je ne savais pas fumer et personne ne voulait me montrer », raconte le citoyen de Saubusse. Le salut viendra de la Norvège, d’où un émissaire envoyé par ses soins reviendra au bout de six mois avec le savoir-faire indispensable.

700 salariés, 14 magasins

Robert Labeyrie est convaincu que le saumon fumé ne doit pas rester un produit élitiste et que la solution réside dans le sous-vide. Il sera le premier à le conditionner dans des sachets et prendra une nouvelle fois le contre-pied en décidant, seul contre tous, de travailler avec la grande distribution. « Je n’ai perdu ni mon âme ni ma marque, c’est ce qui a permis à l’entreprise de se développer », insiste-t-il. Nous sommes au début des années 1960 et les premiers saumons fumés achetés par la grande distribution sont… les saumons sauvages de l’Adour. L’élevage arrivera vite (1965), les volumes grossiront et, en 1968, l’usine actuelle de Saint-Geours-de-Maremne sera construite. À l’apogée de la marque, elle comptera 700 salariés et 14 magasins ouvriront dans l’Hexagone. La grande distribution de l’époque n’est pas la grande distribution d’aujourd’hui : « Ils sont devenus les seigneurs, ils veulent des prix, le consommateur aussi, et la qualité en souffre », commente Robert Labeyrie, pour qui élevage ne rime pas avec médiocrité « quand les saumons mangent des poissons ». Et qui sait que, pour gagner du poids (et de l’argent), les industriels ne salent plus les saumons au sel sec, préférant des infiltrations d’eau salée à l’aide d’aiguilles, d’où cette sensation désagréable en bouche de chair pâteuse et de goût fort.

L’art et l’immobilier

« Si j’avais été aidé, j’aurais continué, les banques me suivaient », confie Robert Labeyrie, pour qui le successeur désigné de l’entreprise était son fils Vincent. « Il avait la capacité. Dans ma tête, j’avançais pour lui. » Les relations, aujourd’hui renouées, s’arrêtèrent le jour où Vincent, encore étudiant, se maria et tourna le dos à la succession.

Robert Labeyrie avait 67 ans quand il quitta Saint-Geours-de-Maremne. Il n’est pas resté inactif depuis, s’employant à faire fructifier un patrimoine financier et immobilier auquel il consacre son temps et son énergie. Cultivé et épris d’art, il partage sa vie avec Monette Loza, une artiste belge d’origine espagnole, vive et gaie, ancienne danseuse de la compagnie de Maurice Béjart, qui façonne au chalumeau des sculptures en acier puissantes et originales reconnues dans plusieurs pays.

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Le 12 novembre 2013

Groupe coopératif Maïsadour : Éleveurs ambitieux

Pour ses volailles et palmipèdes gras, le groupe Maïsadour mise sur des marques fortes.

Les éleveurs de volailles de Maïsadour s’attendent à une concurrence accrue sur les marchés en 2014, à la suite de la crise avicole qui touche la Bretagne.

Source : Sud Ouest

jl.hugon@sudouest.fr

Avec la hausse du prix des céréales et un printemps 2013 calamiteux, la production de volailles de chair et de palmipèdes des éleveurs landais a connu quelques difficultés au cours de l’année 2012-2013. Notamment chez les adhérents des associations d’aviculteurs livrant au groupe coopératif Maïsadour. En volailles de chair, les 363 adhérents ont produit 17,4 millions de volailles, dont 10 millions en label (-2 %), 330 000 volailles festives (-1,4 %) et 5,2 millions de volailles certifiées et standard (dont cailles, coquelets, poulets de 10 semaines, soit +,0,4%).

Pour l’exercice actuel, le marché a repris, à tel point que le groupe manque de producteurs. « Nous en cherchons 20 nouveaux et 200 bâtiments mobiles de 60 m², explique Bernard Tauzia, président du groupement ». De plus, l’association voudrait poursuivre son plan de développement de 100 bâtiments supplémentaires de 400 m², jusqu’ici à moitié atteint.

Mais la crise qui frappe actuellement les éleveurs bretons pourrait avoir aussi des conséquences pour les Landais. Michel Prugue, président de Maïsadour, rappelle que « le poulet de qualité, comme le label rouge auquel nous sommes ici très attachés, ne représente que 25 % de la consommation en France, et seulement 15 % à l’exportation, contre 85 % pour le poulet standard. Alors, maintenant les Bretons, s’ils ne peuvent plus exporter car non compétitifs par rapport aux Brésiliens ou aux Allemands, vont quand même chercher à utiliser les bâtiments qu’ils ont construits et qu’ils doivent tout de même amortir. On peut donc s’attendre l’année prochaine à une augmentation des volumes produits et donc à une concurrence plus forte sur les marchés. »

Bien-être animal

Pour les palmipèdes gras, les 160 éleveurs et gaveurs ont produit de leur côté 1,7 million de canards et 22 500 oies. « Les objectifs de +2 % ont été atteints, précise la présidente Chantal Brèthes, et les plannings pour cette fin d’année sont corrects. Mais pour les mois qui viennent, notre plus gros challenge est celui de la mise aux normes des salles de gavage par l’installation de logements collectifs, dans le respect du bien-être animal. Le mouvement a connu une accélération sur les 12 derniers mois, puisque 44 % des ateliers sont d’ores et déjà aux normes. Mais il faut que tout le monde soit prêt le 1er janvier 2016. »

En conclusion de l’AG qui s’est déroulée mardi à Hagetmau, le P-DG de Maïsadour ,Thierry Blandinières, a fait une intervention remarquée sur l’avenir du groupe. « En période difficile, assure-t-il, les marques fortes s’en tirent toujours mieux que les autres. Delpeyrat a réalisé ses objectifs et obtenu le même résultat que l’an dernier, alors que les Fermiers landais, leaders historiques, et les Fermiers du Gers ont, eux aussi, connu un résultat positif. Inversement, les produits de Sovol, des Fermiers du Périgord et d’Excel, qui n’ont pas pu répercuter la hausse des prix de revient à nos acheteurs, ont eu des marges négatives. Il faut mieux se positionner d’un point de vue stratégique. »

À l’avenir, le groupe va donc réduire ses marques, pour ne garder que celles qui sont fortes. En foie gras, ne resteront que Delpeyrat (pour la grande distribution) et Sarrade (pour le circuit professionnel). La marque Excel va donc disparaître au profit de cette dernière, bien mieux connue sur le secteur de la restauration, de même que les plats cuisinés, qui, désormais, se nommeront Sarrade. La Comtesse du Barry, niche haut de gamme, sera développée, tandis qu’en produits de la mer, c’est Delmas, marque créée à Brioude (centre de la France), qui commercialisera saumon, truite, crevettes, brandade de morue, poisson blanc…

Même démarche en poulets avec les marques Fermiers landais, Poulets du Gers, Poulets des Landes, Poulets du Périgord. Pour 2020, le but est d’atteindre le chiffre d’affaires d’1 milliard d’euros en produits d’élevage transformés, en gardant l’équilibre (50-50) avec les produits végétaux. Donc, un objectif de 2 milliards de chiffre d’affaires, soit le double de ce qu’il était lors de l’exercice 2009-2010. Très ambitieux.

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Le 18 Novembre 2013

Chez Labeyrie, le saumon fumé fête ses 50 ans

Sur fond de conflit avec son rival Delpeyrat, le groupe de Saint-Geours-de-Maremne revendique un savoir-faire d’un demi-siècle et réaffirme son leadership national.

Source : Sud Ouest

La guerre du saumon fumé aura bien lieu. Elle a même commencé. Le landais Labeyrie (groupe Lur Berri) vient d’attaquer en référé le landais Delpeyrat (groupe Maïsadour) pour une publicité, diffusée à la télévision ces dernières semaines, qu’il juge « calomnieuse » à son encontre. Nouvel acteur dans le monde du saumon fumé après avoir racheté, en août dernier, l’entreprise Ledun Pêcheurs d’Islande, Delpeyrat s’était en effet lancé dans une campagne de communication très offensive.

Elle faisait la promotion d’un « saumon supérieur » qui renvoyait en quelque sorte les autres à la préhistoire. Petit problème, un pack de saumon Labeyrie apparaissait très fugitivement sur le film. Il a disparu depuis, mais chez Labeyrie on n’a pas voulu passer l’éponge sur ce que l’on considère comme du « dénigrement » à son égard mais aussi pour l’ensemble de la filière. Le jugement est attendu pour la semaine prochaine. Chez Delpeyrat, le directeur général Thierry Blandinières se dit « serein », tout en se défendant d’intention malveillante.

2 millions d’euros de pub

Chez Labeyrie, on l’a d’autant plus mauvaise que le groupe fête cette année les 50 ans de l’implantation de la première unité de saumon fumé par Robert Labeyrie sur le site de Saint-Geours-de-Maremne (40). Sans lien de cause à effet, assure-t-on, avec le climat qui règne entre les deux rivaux landais et nationaux, Labeyrie passe lui aussi à l’offensive. Et pour cela, il dégaine à son tour l’artillerie lourde : plus de 2 millions d’euros investis dans cinq petits films publicitaires qui seront diffusés à la télévision tout au long du mois de décembre.

« Bienvenue dans la plus belle usine de saumon fumé du monde ! » s’est exclamé Jacques Trottier, directeur général de Labeyrie, en accueillant jeudi la presse spécialisée et économique, ainsi que la presse régionale, pour une sorte de journée portes ouvertes comme on en avait peu connu ces dernières années. Accompagné de ses directeurs industriel, marketing, achats, et du responsable qualité, son propos constant, exemples à l’appui, a été de mettre en évidence le « modèle Labeyrie ».

Le modèle d’une « réussite française » à la fois sur le plan économique (150 millions d’euros de chiffre d’affaires pour le saumon) et social (340 CDI pour le saumon). Mais également modèle technologique et d’innovation. Bref, message assumé : le saumon fumé français, c’est Labeyrie depuis cinquante ans, et il n’y a pas de raison que ça change. « Nous avons un vrai savoir-faire et nous nous efforcerons de garder toujours nos dix années d’avance », a affirmé Jacques Trottier pour bien enfoncer le clou.

3 millions de saumons

L’innovation (35 millions d’euros investis sur le site ces dix dernières années) s’illustre notamment par une machine de tranchage du poisson équipée d’un lecteur 3D, qui permet de découper les tranches de saumon avec grande précision et régularité. Elle s’illustre aussi par une nouveauté 2013, bête comme chou à première vue, mais compliquée à réaliser : un séparateur de tranches à la fois visible et rigide. Dans le jargon maison, on appelle ça un « intercalaire ». Il répond à « une demande de praticité de la part du consommateur », explique le directeur industriel Laurent Lesquibar. Prendre l’onglet entre le pouce et l’index, et le tour est joué.

Labeyrie réalise sous sa marque 5 500 tonnes de produits finis par an. Cela nécessite 11 000 tonnes de matière première, soit un peu plus de 3 millions de saumons. Ils proviennent de fermes d’élevage de Norvège et d’Écosse principalement, mais aussi d’Alaska quand il s’agit de poisson sauvage. Ils arrivent entiers, tête comprise, et éviscérés à Saint-Geours-de-Maremne, où sept fumoirs, « le cœur de l’usine », les attendent : « En gros, il faut compter de trois à quatre jours entre le moment où ils sont abattus et celui où ils sont transformés », précise Jaques Trottier.

Élevage et alimentation

Labeyrie se recommande de disposer d’une « équipe achat » de huit personnes qui veillent à la sélection de fermes d’élevage et du poisson. Il se recommande aussi d’une certification Certiconfiance, contrôlée par un organisme indépendant, Bureau Veritas. Crucial quand on sait que les conditions d’élevage font débat, comme l’a montré récemment un numéro d’« Envoyé spécial » sur France 2. « C’est un vrai sujet, concède Jacques Trottier, auquel nous nous efforçons de répondre sur le fond. Nous sommes très exigeants sur les pratiques d’élevage et la bonne alimentation des poissons. »

Chez Labeyrie, l’activité saumon fumé a triplé en vingt ans. La marque représente aujourd’hui le quart du marché français et voit, comme semblent l’indiquer des études de consommateurs, des marges de progression tant au moment des fêtes que tout au long de l’année. Pour ces fêtes, il n’y aura que l’embarras du choix : 240 produits différents au prix moyen de 36 à 37 euros le kilo !

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Face à la crise bretonne, le groupe Guyader résiste

Dans la tempête qui secoue l'agroalimentaire breton quelques entreprises, comme Guyader Gastronomie parviennent à tenir le cap. Son PDG, Christian Guyader se « félicite » de ses choix stratégiques définis il y a une quinzaine d'années. Son credo : « Le développement n'est pas un objectif, mais la conséquence de la qualité de l'entreprise ».

Source : Ouest France

En 1989, l'entreprise avait fait le choix d'abandonner son activité traditionnelle de charcuterie pour se tourner vers les produits élaborés de la mer. En 1999, avec le rachat de la salaison Guégen, débute une série d'acquisitions qui va faire de l'entreprise un groupe de 450 salariés. L'innovation est une valeur essentielle de l'entreprise, partagée par les salariés. « Les services recherche, développement et marketing priment sur la production, il est indispensable que nous ayons une longueur d'avance, » confie Christian Guyader.

Ces innovations, comme l'huile de homard, se traduisent par de nombreux prix décrochés au SIAL, ou au Seafood de Bruxelles. La marque est aussi à l'écoute des attentes des consommateurs. La recherche et le développement s'appliquent à concevoir des produits de qualité, sains et goûteux, cuisinés sous vide, sans colorant, ni conservateur. « Il faut offrir au consommateur le plaisir de bien manger, » martèle le PDG.

Guyader ne réalise que 8 % des 75 millions de son chiffre d'affaire à l'export. Malgré la difficulté d'exporter des produits frais, le groupe vise les 20 % dans les années à venir. « Nous devons aller découvrir ce qui se fait à l'autre bout du monde. » Christian Guyader reste cependant attaché à ses racines, il est sensible au développement harmonieux des territoires ruraux de la Bretagne. Ses 5 sites de productions sont installés à Quintin, Fouesnant, Landrévarzec et Kervignac. Le Grand Prix Guyader à Douarnenez fait partie de cette stratégie : « On est heureux d'avoir contribué à faire de cette manifestation un événement grand public »

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Le 3 février 2014

Le premier saumon d’aquaculture durable arrive sur les tables

© Aquaculture Stewardship Council

Deux fermes piscicoles étroitement liées (Villa Arctic AS Jarfjord  et Lerøy Midt Hognseset Nord) viennent d‘obtenir la certification d’aquaculture durable ASC (Aquaculture Stewardship Council).

Source : Fish2Fork

Le label ASC est à l’aquaculture ce que le MSC (Marine Stewardship Council) est à la pêche.

Il existe dorénavant plus de 740 produits portant le label ASC d’aquaculture durable sur le marché.

Le saumon provenant des deux élevages norvégiens est prédestiné à nourrir la clientèle du groupe IKEA, qui s’est fixé l’objectif de ne servir, dans ses restaurants, que du saumon labélisé aquaculture durable d’ici 2015.

Pour les autres espèces la grande enseigne suédoise, porte son dévolu sur du poisson durable labélisé MSC ou bien recommandé par le WWF.

Chris Ninnes, le directeur de l’ASC déclare: « C’est une étape cruciale qui vient d’être franchie pour l’industrie du saumon d’élevage et nous félicitons Villa Arctic AS pour les efforts réalisés pour certifier l’élevage de Jarfjord. »

 « Le saumon est un produit en forte demande et il ne fait aucun doute que les efforts de la société Villa reflétant leur responsabilité sociale, va  attirer l’intérêt des consommateurs et des professionnels de la filière. »

Trois élevages norvégiens supplémentaires, appartenant eux aussi au groupe Lerøy, espèrent ainsi obtenir la certification d’ici la fin de l’année. Un élevage en Australie se penche également sur la question tandis qu’en Ecosse, grand producteur de saumon d’élevage, aucun élevage n’a encore signé pour se faire certifié.

Tout élevage souhaitant se faire évaluer suivant le référentiel ASC doit suivre les grandes lignes suivantes : tout d’abord l’alimentation des saumons doit être effectuée en quantité raisonnable et durable. Il doit ensuite démontrer qu’il a pris toutes les dispositions nécessaires pour minimiser leur impact sur les stocks de saumons sauvages en limitant les incidences d’échappements de saumons et par un meilleur traitement des parasites.

Vidar Skarr, directeur général de la société Villa Arctic déclare : « Le processus de certification ASC n’a pas été des plus simples, néanmoins il nous a permis d’identifier et d’améliorer certains de nos modes de fonctionnement et la qualité de nos services en suivant les étapes requises pour obtenir le label. »

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Les critiques sur le saumon ont profité à la truite

La diffusion sur France 2, en novembre 2013, dans l'émission Envoyé spécial, d'un reportage sur les dessous pas toujours reluisants des élevages de saumon en Norvège et dans la Mer Baltique a jeté un froid sur les consommateurs français. Au point de réduire leurs achats de ce poisson gras dans les magasins.

Source : Le Monde.fr | 31.01.2014 à 18h28 | Par Laurence Girard

Mais les fabricants de saumon fumé ont poussé un ouf de soulagement à la fin de l'année 2013. A la veille des réveillons, les clients ont fini par faire leurs emplettes dans les rayons. Finalement, « le marché du saumon fumé a baissé en valeur de 1,3 % en novembre et décembre 2013, par rapport à la même période de 2012 », explique Jacques Trottier, le directeur général de Labeyrie.

Marques distributeurs en recul

La marque Labeyrie a maintenu ses positions de leader, avec 32,5 % de part de marché, malgré l'arrivée d'un nouveau concurrent, Delpeyrat. Ce sont les marques de distributeurs qui perdent du terrain, passant de 44,6 % à 41,2 %.

Mais comme le souligne M. Trottier, « la crise du saumon a profité à la truite ». Les ventes de truite fumée ont bondi de 22,6 % en valeur à Noël 2013. Là encore, les marques de distributeurs sont en recul, passant de 66,1  % à 60,6 % de parts de marché. Le plus grand bénéficiaire de ce report des consommateurs est la société Aqualande avec la marque Ovive, qui détient 18,4 % du marché. Labeyrie en revendique 8,9 %.

Labeyrie, dont le capital est détenu aux deux-tiers par la coopérative Lur Berri et pour un tiers par le fond LBO France, revendique également la place de numéro un sur le marché du foie gras, qui, lui, a progressé de 3,4 % en valeur à l'occasion des Fêtes de fin d'année 2013.

L'entreprise, qui affiche un chiffre d'affaires de 255 millions d'euros, se diversifie maintenant dans les plats cuisinés. Elle a commencé à tester son offre de produits traiteurs frais haut de gamme chez Monoprix. Les plats sont fabriqués par la société Festin de Sologne, implantée à Lamotte-Beuvron. (Loir-et-Cher).

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Labeyrie confirme son leadership sur le saumon et le foie gras pour les fêtes de fin d'année 2013

La marque confirme sa place de leader sur le foie avec 26,2 de part de marché, juste derrière les MDD.

Source : LSA par Julie Delvallée 

Alors que les produits festifs ont connu une mauvaise fin d’année 2013, Labeyrie a su tirer son épingle du jeu. Le saumon fumé n’a pas échappé au sort des produits festifs, qui affiche un repli de 1,4 en volume (et +1,6 % en valeur).

Le marché du poisson roi des fêtes de fin d’année affiche des volumes en chute libre, à -10% ( et -1,3 % valeur. Source : IRI, CAM, P12 et P13 2013). En cause ? Un reportage sur l'industrie du saumon de Norvège diffusé sur France 2 dans l'émission Envoyé Spécial et jugé "à charge" par l'ensemble des acteurs du secteur. Après la diffusion le 7 novembre, les ventes ont plongé de plus de 15,5 % la semaine suivnte...Ajouter à cela des problèmes d’approvisionnement pour certains acteurs, le tout sur fond de contexte économique morose, ce qui n'a rien arrangé…

Malgré ce contexte tendu, Labeyrie reste la marque leader, derrière les MDD qui restent le premier acteur.

Delpierre (groupe Labeyrie) demeure la deuxième marque du marché. A noter l’arrivée de Delpeyrat sur ce marché, qui se félicite de terminer à 4,5 % de part de marché valeur à la fin de ses premières fêtes sur le saumon.

Foie gras en cours de valorisation...

(...)
Pour 2014, Labeyrie parie sur des investissements médias massifs, qui vont doubler sur 2014. Elle soutiendra sa nouvelle gamme de plats cuisinés individuels dans le métro parisien.

Labeyrie propose aussi, depuis ce début d’année, des saumons fumés haut-de-gamme sortis à l’occasion des fêtes de fin d’année 2013, venus du cercle polaire norvégien et des High Lands d’Ecosse. Le tout avec un nouveau packaging « qui se veut plus premium et moderne » assure jacques, Trottier, le directeur général de Labeyrie.

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Le 15 mai 2014

Groupe Aqualande sur Youtube

23 reportages qui présentent les engagements du groupe Aqualande, les élevages et la transformation des truites... Cliquer ici ou sur l'illustration pour visualiser les clips vidéo

https://www.youtube.com/channel/UChsaRe9UiaIHMVThSYyk2aQ


Poisson Fumé : Saumon en berne, la Truite entre en lice....

Aqualande, qui produit 10.000 tonnes de truites par an dans ses élevages du Sud-Ouest, a constaté "une explosion des ventes" sur les six à huit derniers mois, se réjouit son directeur commercial Eric Mezrich.

Saumon fumé : pour rebondir, les professionnels lorgnent vers la truite et l'aquaculture

Bruxelles, 8 mai 2014 (AFP)

Pour les professionnels français du saumon fumé, truite et aquaculture pourraient être des solutions pour rebondir dans un contexte tendu par la flambée des prix et les polémiques sur les conditions d'élevage.

Les étapes de la transformation de la truite fumée chez Aqualande



  
Avec un marché qui a reculé de 5% depuis le début de l'année, "tout le monde est tendu dans la profession. On a dépensé beaucoup d'énergie pour rétablir nos marges", explique Jean-François Floch, directeur commercial saumon de l'entreprise bretonne Guyader, présente au salon SeafoodExpo à Bruxelles. Le saumon, poisson le plus consommé au monde, occupe une large place de l'événement.

Malgré de bonnes ventes à Noël, le secteur a été traumatisé en 2013 par la diffusion en novembre d'un reportage d'Envoyé Spécial très critique sur les élevages de saumon norvégiens, d'où viennent la majorité des poissons ensuite fumés en France. Mais surtout, les industriels souffrent de la forte hausse des prix de la matière première ces deux dernières années, liée à une demande en forte progression. Or le prix du saumon frais représente entre 50 et 75% du prix du produit fumé.

"Beaucoup d'industriels en France n'ont pas réussi à répercuter sur leur prix", d'où la fragilité et la concentration du secteur, expliquait récemment à l'AFP Jacques Trottier, directeur général de Labeyrie, et président du Syndicat français des industries du saumon et de la truite fumés (STF). Le norvégien Marine Harvest, n°1 mondial du saumon, est en passe de supprimer 400 postes en Bretagne pour doper sa rentabilité.

Pour certains, le salut pourrait passer par la truite, qui "a une belle image (...) et a pu bénéficier de transferts" en raison des suspicions sur le saumon, selon M. Trottier. Les ventes ont augmenté de 25% début 2014 par rapport à 2013, selon des données transmises par Labeyrie.

Aqualande, qui produit 10.000 tonnes de truites par an dans ses élevages du Sud-Ouest, a constaté "une explosion des ventes" sur les six à huit derniers mois, se réjouit son directeur commercial Eric Mezrich. "L'origine locale joue beaucoup", estime-t-il. La truite consommée en France provient en grande majorité de l'Hexagone.

La filière truite mise sur pied en Bretagne par Guyader bénéficie aussi des évolutions récentes.

"A produit identique, la truite coûte 15% moins cher à produire que le saumon", souligne M. Floch, qui estime que les prix élevés du saumon risquent de se maintenir faute d'une augmentation suffisante de la production norvégienne.

Meralliance, 3e producteur de saumon fumé après Marine Harvest et Labeyrie, espère de son côté se lancer dans l'aquaculture, quasiment inexistante pour le saumon en France. Avec une production d'un million de tonnes par an, la Norvège est dans une telle position de force qu'il est difficile d'exiger des gages de qualité, reconnaît Vincent Gelamur, responsable de l'innovation chez Meralliance. 

Pour redorer l'image du saumon en France, l'idée serait donc d'élever les poissons dans une ferme sur le sol et non dans des cages en mer. La technique permettrait "d'éliminer les problèmes de rejets, de stress, d'attaque de la faune sauvage" qui sont reprochés aux saumons norvégiens, explique M. Gelamur. Construite à côté du port breton du Guilvinec, l'installation profiterait de l'eau de mer pompée par le port pour la criée et surtout des coproduits de la pêche (déchets de poissons), qui seraient réutilisés pour fabriquer de la nourriture pour les saumons. L'objectif de production reste modeste: 800 tonnes, quand Meralliance en importe 20.000 chaque année de Norvège et d'Ecosse. Mais le modèle pourrait ensuite être répliqué dans deux autres sites en France, voire à l'étranger où seules deux fermes de ce type existent, au Danemark et au Canada. Le projet, dont le financement n'est pas encore bouclé, s'élèverait à 12,5 millions d'euros. S'il se concrétise, la ferme pilote pourrait produire ses premiers saumons début 2017.

Lire aussi Ouest France : Le marché du saumon fumé plonge

Flambée des prix et polémiques sur les conditions d'élevage ne font pas les affaires des professionnels français. Ils cherchent des alternatives, notamment du côté de la Bretagne.

Le marché du saumon fumé a reculé de 5 % depuis le début de l'année. « Tout le monde est tendu dans la profession », confie Jean-François Floch, directeur commercial saumon de l'entreprise bretonne Guyader, présente au salon SeafoodExpo, qui s'est achevé, hier, à Bruxelles.

Le secteur a été traumatisé par la diffusion en novembre d'un reportage de l'émission Envoyé Spécial sur France 2 très critique sur les élevages de saumon norvégiens, d'où viennent la majorité des poissons ensuite fumés en France. L'alimentation aux croquettes et l'utilisation de pesticides pour lutter contre les poux de mer qui attaquent les poissons ont marqué le public. Dans la foulée, plusieurs chaînes de la TNT ont consacré à leur tour un reportage au sujet.

Mais surtout, les industriels souffrent de la forte hausse des prix de la matière première ces deux dernières années, liée à une demande en forte progression. Or le prix du saumon frais représente entre 50 et 75 % du prix du produit fumé. « Beaucoup d'industriels en France n'ont pas réussi à répercuter sur leur prix », d'où la fragilité et la concentration du secteur, explique Jacques Trottier, directeur général de Labeyrie, et président du Syndicat français des industries du saumon et de la truite fumés (STF). Le norvégien Marine Harvest, n° 1 mondial du saumon, est en passe de supprimer 400 postes en Bretagne pour doper sa rentabilité.

La truite pour se rattraper

Pour certains, le salut pourrait passer par la truite, qui « a une belle image [...] et a pu bénéficier de transferts » en raison des suspicions sur le saumon, poursuit Jacques Trottier. Les ventes ont augmenté de 25 % début 2014 par rapport à 2013. Guyader élève également des truites : « A produit identique, la truite coûte 15 % moins cher à produire que le saumon », souligne Jean-François Floch.

Meralliance, troisième producteur de saumon fumé après Marine Harvest et Labeyrie, espère de son côté se lancer dans l'aquaculture, quasiment inexistante pour le saumon en France.

L'idée serait d'élever les poissons dans une ferme sur le sol et non dans des cages en mer (exit le problème des poux). Construite à côté du Guilvinec (Finistère), l'installation profiterait de l'eau de mer pompée par le port et surtout des déchets de poissons pour nourrir les saumons.

Cette ferme pilote pourrait produire ses premiers saumons début 2017.

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Le 14 Mai 2014

Avis aux consommateurs de poisson

Questionnaire sur le poisson issu de pisciculture marine

https://twitter.com/Dantoulon/status/459604373333479426/photo/1 


https://twitter.com/dabbadie/status/465881448319160320

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Le 5 Septembre 2014

Rabobank voit l'avenir en rose dans l’industrie du saumon

Le hollandais Rabobank, banque très impliquée dans la filière saumon, mise sur un doublement de la production du saumon d'élevage entre 2010 et 2020. 

Par ailleurs, Rabobank prévoit le maintien des prix élevés sur le marché à l'export et par conséquent des bénéfices record dégagés par les salmoniculteurs...

Cliquer Ici pour télécharger l'étude de la banque hollandaise, Rabobank : Salmon Industry Tackles Legal & Biological Limits - Rabobank Industry Note #453-August 2014

Remarque personnelle : Les pêcheurs français vont trinquer ! Des prix record à l'export, et du saumon, produit d'appel, vendu sans marge bénéficiaire dans les GMS... Ces poissonneries surnagent en margeant le poisson de nos côtes... Conclusion : les éleveurs de saumon de Norvège voient la vie en rose au dépend des pêcheurs français !!!

L'industrie du saumon doit rassurer pour continuer de croître

Échaudée par les polémiques sur les facteurs biologiques et environnementaux, l’industrie du saumon doit convaincre du bien-fondé de son action pour poursuivre son essor.

Source : Business Marché  par Franck Stassi

« A l’avenir, le développement durable sera le principal objectif de l’industrie du saumon », d’après Gorjan Nikolik, analyste chez Rabobank. La banque néerlandaise rappelle que la filière ne pourra faire l’économie d’une remise en question de ses pratiques environnementales, notamment en Norvège. Les limites de production limitées par le législateur contraignent toutefois ce scénario.

Les autorités norvégiennes émettent des licences d’exploitation « vertes », qui renforcent les normes environnementales auxquelles doivent se plier les producteurs de saumon. La mise en place de techniques plus vertueuses, la réduction de la mortalité et un travail sur la génétique figurent parmi les conditions. Au Chili, un projet de loi vise pour sa part à réduire la densité des exploitations. De récentes crises sanitaires ont déjà permis d’amorcer un changement de mentalité chez les producteurs.


Les marchés émergents prennent le relais de la Russie

Ces pratiques doivent notamment permettre d’accompagner la progression de la demande anticipée par Rabobank. Premier consommateur mondial de saumon, l’Union européenne devrait maintenir son rang au cours des prochaines années. L’embargo russe sur les importations agroalimentaires contraint à réaffecter 100.000 tonnes de saumon, qui devraient l’être dans l’Union européenne et dans une moindre mesure aux Etats-Unis, selon Gorjan Nikolik. « Comme la consommation de saumon continue de se mondialiser, il y aura un nombre croissant de marchés capables d’absorber des volumes supplémentaires », complète-t-il.

Les Etats-Unis constituent pourtant un important vivier de consommateurs potentiels, compte tenu de la faiblesse de la consommation de saumon par habitant. Les pays émergents représentent des débouchés bien plus forts. La Chine, le Mexique ou l’Inde figurent parmi ces marchés, en raison de l’augmentation des revenus, de l’essor des classes moyennes et de l’amélioration de la logistique. Les marchés émergents recensés par Rabobank pèsent aujourd’hui pour 35% des livraisons de saumon d’Atlantique, contre 20% il y a dix ans.


Les transformateurs se consolident

Pour toucher toujours plus de consommateurs, la filière peut également s’appuyer sur l’appétit pour les produits transformés à base de saumon. La rentabilité des acteurs de la transformation fait toutefois office de talon d’Achille, en raison d’un difficile équilibre à trouver entre les prix au comptant du saumon et la pression des distributeurs. Un mouvement de concentration a déjà été observé dans le secteur. Afin d’assurer leur avenir, les professionnels du saumon doivent toutefois mettre un terme aux polémiques actuelles sur les facteurs biologiques et environnementaux. Gorjan Nikolik estime à environ trois ans le délai nécessaire pour résoudre la plupart des problèmes identifiés, en tablant sur l’innovation.

Cliquer Ici pour télécharger l'étude de la banque hollandaise, Rabobank : Salmon Industry Tackles Legal & Biological Limits - Rabobank Industry Note #453-August 2014


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Le 4 Septembre 2014

Saumon fumé. Un fleuron de l'industrie alimentaire bretonne passe sous pavillon étranger

Le saumon MerAlliance passe sous pavillon thaïlandais

MerAlliance est le premier transformateur français de saumons frais aux marques de distributeurs... MerAlliance transforme 21.000 tonnes de poisson par an pour un CA de 160 millions d'euros. Basé à Quimper, le groupe français est implanté en Ecosse, en Pologne et en Norvège...

Le groupe MerAlliance est repris à 100 % par Thaï Union Frozen Products, le numéro un mondial du thon en conserves.

Thaï Union Frozen Products (TUF) est déjà  propriétaire de Petit Navire en France. Le chiffre d'affaires du groupe thaîlandais s'élève à environ 3 milliards d'euros (3,6 milliards de US$ en 2013), ce qui place TUF dans le Top 5 de l'industrie halio-alimentaire dans le monde...

Lire le communiqué de presse commun : TUF et sa filiale MW Brands annoncent l'acquisition du Groupe MerAlliance, l'une des sociétés leader du saumon fumé en Europe. Ce communiqué indique que le groupe thaïlandais a les dents longues "devenir leader européen sur le marché du frais". Dans un entretien accordé au Bangkok Post, Thiraphong Chansiri, Directeur de TUF affiche clairement les ambitions de son groupe : doubler les recettes actuelles d’ici 2020 et ainsi atteindre un CA de 8 milliards USD.

Redistribution des cartes sur le marché français (1e marché mondial du saumon fumé)
CA : 541 millions d'euros pour 34 308 tonnes (estimation 2013 Adepale) :

7 acteurs majeurs du saumon fumé :
  • 3 multinationales étrangères : Marine Harvest (Norvège), TUF (Thaïlande), Suempol (Pologne)
  • 2 groupes coopératifs agricoles français : Lur Berri (marques : Labeyrie, Delpierre) et Maïsadour (marque : Delpeyrat)
  • 2 groupes français : Intermarché et Guyader (Bretagne saumon)

Pour en savoir plus sur le saumon fumé, lire RPA : Ici et

Une page se tourne chez MerAlliance. Gilles Charpentier le propriétaire depuis deux décennies de cette entreprise de transformation de saumons vend la totalité de ses actions au géant thaïlandais de la conserve de thon, Thaï Union Frozen Products pour un montant non communiqué. La cession sera effective d’ici à la fin de l’exercice en cours puisque le projet est soumis à l’avis de l’Autorité de la Concurrence. Premier transformateur français de saumons frais aux marques des distributeurs, MerAlliance dont Azulis Capital est actionnaire à hauteur de 35%, réalise un chiffre d’affaires annuel de 160 millions d’euros pour 21.000 tonnes de poissons transformés.

Source : Les Echos par Stanislas Du Guerny / Correspondant à Rennes | Le 04/09 à 17:58

La reprise de cette affaire bretonne de 950 salariés également installée en Pologne, en Norvège et en Ecosse où elle possède la société de transformation de saumons Esco, ouvre de nouvelles perspectives européennes au géant Thaï Union Frozen qui a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 3 milliards d’euros. MerAlliance, implanté à Quimper dans le Finistère, va rejoindre le périmètre de MW Brands (Paris), la filiale européenne de TUF. « Le rachat de Mer Alliance, indique Elisabeth Fleuriot, la directrice générale de MWBrands, nous permettra un développement dans le secteur du poisson frais dont nous sommes absent, notre objectif est d’en devenir l’un des leaders européens ». 

Propriétaire des marques de conserves de thons John West en Grande-Bretagne, Hollande, Irlande et Moyen Orient, ainsi que Mareblu en Italie, MW Brands est aussi à la tête des conserves de sardines Parmentier et de la marque Petit Navire dont l’usine est installée à Douarnenez dans le Finistère. Une affaire qui se porte très bien et qui « continue de progresser », indique encore Elisabeth Fleuriot.

Propriétaire de Petit Navire

Forte de ses 300 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel pour un résultat net de 18 millions d’euros, Petit Navire regroupe la moitié des activités de MWBrands qui vient d’ailleurs d’engager un investissement de 400.000 euros au siège de Petit Navire pour renforcer son service de R&D. Il intervient pour le compte de l’ensemble des marques de conserves de MW Brands dont les ventes s’effectuent en France pour 50%, le reste étant réparti entre les autres pays européens, le Moyen-Orient et l’Afrique . L’ensemble regroupe 5.500 salariés, 4 usines et 8 thoniers. Les divisions conserves de poissons et saumons frais vont rester distinctes,  car les technologies, la logistique, les marchés sont très différents affirme l’entreprise. Gilles Charpentier va continue de diriger MerAlliance jusqu’en avril 2016.

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Le 9 Octobre 2014

Les paris de Guyader pour devenir un gros poisson

Antoine Gorioux, directeur général de Guyader, active tous les leviers pour émerger sur le rayon des poissons fumés.

Source : LSA

La société familiale grandit à vitesse grand V sur le marché des poissons fumés. Dominée par des gros acteurs – Labeyrie, les MDD et Delpeyrat – et positionnée sur un marché mal orienté, Guyader doit jouer la carte de la différence pour émerger dans ce rayon.

Difficile de se faufiler parmi les géants. Depuis le rachat de Bretagne saumon, en 2012, Guyader veut se faire une place dans les linéaires dédiés aux poissons fumés, où règne le saumon. Un pari pas évident. D’abord parce que le marché se porte mal : depuis un an et demi, le saumon subit coup sur coup les polémiques concernant le saumon norvégien et cumule ainsi des évolutions à la baisse. Ce marché de 22 000 ton­nes chutait encore, en cumul annuel mobile à fin juin, à - 13,9 % en volume, selon Iri.

Ensuite, parce que personne n’attendait l’arrivée de Guyader en tant que marque nationale sur ce rayon. Labeyrie domine ce marché depuis des décennies, les MDD tirent vers elles les plus gros volumes. Et parmi elles, Delpeyrat est venue s’implanter en challenger début 2013. Alors, forcément, il faut être malin pour émerger à leurs côtés.

Ambitieux objectifs

Dès 2010, la firme a mis en place son plan de bataille en accélérant sa diversification sur la truite, une alternative un peu plus abordable que le saumon en GMS. Désormais, ce poisson pèse 45 % de l’activité poissons fumés de l’entreprise qui en produit 800 tonnes par an. Antoine Gorioux, directeur général, compte bien prendre « 25 à 30 % de part de marché en volume d’ici à deux ans » sur cette espèce ; il est actuellement à 7,8 %.

Identité bretonne

Deuxième levier actionné pour se développer, Guyader veut inscrire sa griffe dans le rayon. Il est déjà un grand acteur du saumon, mais 70 % de sa production sont dédiés… aux MDD. L’entreprise souhaite accélérer ses efforts : elle a lancé sa gamme dans le saumon il y a tout juste un an et espère atteindre un équilibre de 50 % de sa production à marque. Pour cela, pas question d’abandonner ses partenariats historiques avec les enseignes, mais elle a gonflé son équipe de commerciaux pour être mieux diffusée. Car, à ce jour, l’offre n’est pas encore présente partout et se concentre principalement sur le Grand Ouest.

Cette région, c’est justement son terrain de jeu favori pour s’asseoir face aux gros acteurs du saumon. La société vante ses origines à tout-va. Elle lance d’ailleurs pour la rentrée toute une gamme de produits issus de la pêche bretonne. Elle travaille aussi beaucoup sa notoriété au niveau régional : elle a ouvert son magasin d’usine et compte développer le modèle pour plusieurs sites. Guyader a en outre effectué une tournée estivale dans toute la Bretagne avec son food-truck pour faire connaître son offre, et apparaît à la télévision sur les chaînes locales. Une démarche visiblement efficace : la société a augmenté ses volumes de 15 % en un an, et son chiffre d’affaires a fait un bond de 10 % entre août 2013 et 2014.

Julie Delvallée

Comment la marque se distingue ?

En se diversifiant La société s’est très tôt lancée dans la truite (45 % de sa production de poissons fumés). Une bonne alternative par rapport au saumon, en déclin depuis dix-huit mois.

En misant sur son identité bretonne Elle s’appuie sur sa région pour jouer à fond le terroir ; elle est très bien ancrée dans le Grand Ouest (en MDD et à marque).

En se recentrant sur la marque Guyader fait 70 % de MDD sur le saumon, elle veut rééquilibrer ses activités en faisant du 50 % pour sa marque et pour les distributeurs.

En renforçant ses équipes L’équipe commerciale s’est agrandie, la direction vient de la concurrence (Marine Harvest, Delpeyrat) et maîtrise donc bien les enjeux du secteur.

73 M €

Le chiffre d’affaires 2013, dont 70% de l’activité pour les GMS

Le poisson fumé est sa principale production (40%), ses activités historiques sont la charcuterie (30%) et le traiteur (30%)

Source : Guyader

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Le 20 Octobre 2014

Tentations : le saumon dans tous ses états



Entrée des grandes occasions devenue quasi ordinaire, le saumon fumé est très prisé des Français qui en consomment régulièrement. Encore faut-il savoir de quoi on parle… Chaque mois, la rubrique Tentations dans Enjeux Les Echos.

Source : Enjeux Les Echos | Le 01/10

Longtemps considéré comme un mets de luxe réservé aux grandes tables ou aux fêtes de fin d’année, le saumon fumé s’est peu à peu banalisé. Devenu un aliment comme les autres, c’est désormais un incontournable de la grande distribution, qui vogue sur une demande en constante augmentation. Selon France¬Agrimer, la France – premier pays consommateur de saumon fumé en Europe – en achète en moyenne plus de 53 kg… chaque minute ! Des quantités considérables, donc, issues largement de l’élevage. Car la surpêche, la pollution et la perturbation des routes migratoires ont fait fondre les stocks de saumon sauvage de l’Atlantique, d’Amérique du Nord, d’Europe et de la mer Baltique, au point que l’espèce a carrément disparu de beaucoup de régions. Certes, on pêche encore du saumon sauvage, mais presque tous les saumons fumés commercialisés en Europe sont issus d’élevages norvégiens, écossais ou irlandais.

La Norvège, numéro Un

Les espèces les plus présentes en épicerie sont celui de l’Atlantique (d’élevage) et trois espèces sauvages du Pacifique (rouge, kéta et rose), la plupart du temps conditionnés sous vide. A première vue, tous se ressemblent ; la qualité, cependant, tient moins à la provenance qu'aux conditions d’élevage, intensif ou non. Rappelons l’énorme quantité de poissons – entre 2,5 et 5 kg – nécessaire pour produire un seul kilo de saumon. Numéro 1 mondial, la Norvège offre tous les niveaux de qualité… et de prix. L’Ecosse, quant à elle, occupe une position intermédiaire, avec une production axée sur le Label rouge, même si elle n’est pas totalement labellisée. L’Irlande, spécialiste du bio, est considérée comme haut de gamme.

100 % made in France

En France, le saumon de l’Adour, le dernier bassin où il peut être prélevé, est le seul à faire l’objet d’une pêche commer¬ciale. Ce saumon 100% made in France est réputé pour son goût sauvage et sa texture grasse sans comparaison avec le saumon d’élevage. Alors, élevage ou sauvage ? Difficile de répondre, pour Joël Robuchon : « Les inconditionnels du saumon sauvage devront respecter les saisons pour être sûr d’avoir un produit frais et non congelé. Quant aux néophytes, pour éviter les mauvaises surprises, je leur conseille de choisir un poisson d’élevage labellisé : la nourriture, le mode d’élevage et les étapes sont intégrés dans un cahier des charges et sont contrôlés par comparaison à un saumon sauvage. » Ensuite, tout est question de goût. Le saumon est considéré comme un poisson gras, bien que son contenu en lipides varie sen¬si¬blement selon l’espèce. « Généralement, le norvégien est le plus gras, suivi de l’écossais et de l’irlandais », poursuit-il.

Le saumon de l'Adour : retour d'un produit d'exception



France 3 Aquitaine

De l'aulne, pas n'importe quelle "fumée"

«  Mais attention, met en garde Joël Robuchon, que ce soit en Norvège, en Ecosse, en Irlande ou au Danemark, vous avez des élevages intensifs et des élevages raisonnés. » Outre les protéines, minéraux, oligo-éléments et vitamines qu’il contient, le saumon a pour lui d’être très riche en oméga-3. Sauf qu’il peut recéler dioxines et PCB. Préférez donc les petites structures familiales prônant la qualité et non la quantité, et surtout pas la production de grandes entités appartenant à des groupes financiers.  Pour que le Salmo salar (son véritable nom) reste donc un mets d’exception, parfumé plus que fumé, des matières premières exceptionnelles sont indispensables : des saumons sauvages ou élevés en pleine mer au plus près du cercle polaire et salés aux cristaux de sel gemme ; un feu de bois de bûches d’aulne, ni sciure ni générateur de fumée ; un fumoir traditionnel pour que l’opération soit totalement naturelle. Sur l’emballage, la mention « fumé au bois de… » garantit que le poisson l’a été par combustion lente de bois provenant d’une seule essence. La mention « fumé » ou « arôme de fumée » sans plus de précision dénote une vaporisation de fumée liquide.

Thierry Marx : les AOC et les petites producteurs

Les mentions « tranché à la main » et « jamais congelé » indiquent que la découpe s’est faite manuellement au couteau, contrairement au tranchage à la machine qui nécessite le rai¬dis¬sement du poisson par congélation partielle autour de -10 °C. Pour les produits Label rouge, le refroidissement en dessous de -2 °C est totalement proscrit. Les tranches doivent être larges et de couleur homogène. Elles ne doivent pas être striées de petites lignes blanches, signe d’un poisson trop gras. Généralement, un colorant est ajouté au saumon d’élevage pour améliorer son aspect, mais même ainsi, il n’aura jamais la belle apparence du saumon sauvage. « Ce qui reste primordial, estime Thierry Marx, le chef étoilé qui dirige les cuisines du Mandarin Oriental, c’est de pouvoir tracer le produit jusqu’à sa source. Et donc de faire confiance aux AOC et aux petits producteurs du Sud-Ouest. Il vaut mieux aussi privilégier le saumon d’Ecosse, celui qui selon moi se rapproche le plus du saumon de l’Adour. » « Evidemment, concède ce magicien qui n’a pas son pareil pour faire aimer le poisson, le sauvage est meilleur, mais on ne parle pas du même produit : un saumon d’élevage n’est pas un prédateur, il a été nourri par l’homme et n’a donc pas développé la même tonicité musculaire. »

Allons-y…
Maison Barthouil, 41, rue Charlot, 75003 Paris. Tél. : 01 42 78 32 88.
Côté sauvage, Route de la Côte Sauvage, ZA de Kergroix, 56510 Saint-Pierre Quiberon. Tél. : 02 97 30 73 38.
Petrossian (nouvelle boutique), 106, boulevard de Courcelles, 75017 Paris.Tél. : 01 47 66 16 16.
Le Fumoir du Porge, 53, avenue du Bassin d’Arcachon, 33680 Le Porge. Tél. : 05 57 70 94 67.
Bernard Joo', pour Enjeux Les Echos

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Boulogne. Marine Harvest ne connaît pas la crise

Le géant du saumon semble avoir le vent en poupe. Le groupe norvégien a lancé une première tranche de recrutement, d’une vingtaine de postes en CDI, pour son usine flambant neuve, construite en 2012.
La conjoncture n’est pourtant pas facile, surtout à Capécure. Plus surprenant encore, il ne s’agirait que d’un début. « D’autres embauches sont prévues pour la fin de l’année 2014 », précise Alexandre Savet, directeur du site. « Si nos projets pour l’année prochaine et notre organisation l’exigent toujours, et si notre situation le permet », prévient-il. Aussi, le directeur confie que les déçus du premier recrutement pourront être repêchés, si leur profil correspond aux attentes de l’entreprise. « Il a fallu faire une sélection, cela ne veut pas dire qu’ils ne seront pas rappelés », précise-t-il.

Plus de précisions dans notre édition du mercredi 22 octobre.

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Espagne : hausse de la consommation de saumon

L'Espagne a augmenté sa consommation de saumon de 15,6% au 1er semestre de l'année par rapport à la même période de 2013. Ainsi, les importations de saumon de Norvège ont enregistré une croissance notable par rapport aux années précédentes. Au premier trimestre 2014, l’Espagne a importé 31.150 tonnes de saumon norvégien, ce qui représente une hausse de plus de 15% par rapport à la même période de 2013.

Source : agroalimentairenews

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La Norvège tente de lever la suspicion sur son précieux saumon


Est-il dangereux de manger du saumon d'élevage? Après plusieurs polémiques, la Norvège, premier producteur mondial et premier fournisseur de la France, tente de redorer l'image de son poisson star, mais le débat sur l'impact sur la santé est loin d'être tranché, tout comme ses conséquences sur l'environnement.

Source : Var matin

Novembre 2013: un reportage d'Envoyé Spécial (France 2) provoque l'émoi en France (voir la vidéo ci-dessus). Il présente le saumon norvégien comme "la nourriture la plus toxique au monde", bourrée de produits chimiques.

A l'été 2014, les importations de saumon en France reculent de 5% sur un an. Une baisse liée avant tout à la flambée des prix mondiaux.

Mais "il est possible que (les polémiques) aient eu un impact, même si c'est difficile à quantifier", reconnaît Gabriel Chabert, responsable marketing en France du groupe norvégien Marine Harvest, premier producteur mondial de saumon d'élevage.

L'enjeu est crucial pour la Norvège qui produit 1,2 million de tonnes par an et en exporte 15% vers la France, son premier client. La Norvège est aussi le premier fournisseur de l'Hexagone, avec 85% des parts de marché.

"Les niveaux de contaminants dans le saumon d'élevage sont bien en-dessous des normes fixées par les autorités sanitaires", contre-attaque Randi Nordstoga Haldorsen, responsable de la sécurité alimentaire chez Marine Harvest, où l'AFP a pu se rendre à la mi-septembre.

- Moins d'antibios et de dioxine -

L'écrasante majorité des élevages norvégiens a renoncé à utiliser des antibiotiques, confirme Greenpeace Norvège.

Ils ne sont plus nécessaires car "depuis des années nous vaccinons les saumons. Il n'y a presque plus de maladies", explique Hermund Asheim, responsable de l'une des 114 fermes d'élevage de Marine Harvest, perdue dans un fjord brumeux, à 100 kilomètres au nord de Bergen, la deuxième ville de Norvège.

Posés sur la mer tels de gigantesques nénuphars, des filets de 30 mètres de profondeur enserrent de 60.000 à 180.000 saumons chacun.

Testés par l'association de défense des consommateurs "60 Millions de consommateurs" cet été, 18 filets de saumon d'élevage, dont dix norvégiens, ne montraient pas "de résidus d'antibiotiques quantifiables".

La Norvège met aussi en avant ses progrès sur les PCB (polychlorobiphényle) et dioxines, résidus industriels suspectés d'être cancérigènes.

"En dix ans, ils ont reculé d'un tiers", constate Ingvild Eide Graff, directrice de recherche à l'Institut national de recherche sur la nutrition et les produits de la mer (Nifes).

Les PCB sont présents dans tous les saumons testés par 60 Millions de consommateurs mais en "faibles teneurs". En France, sur les cinq dernières années, la Direction générale de l'alimentation (DGAL) a détecté seulement deux saumons "non-conformes" pour ces polluants. En 2013, tous les saumons norvégiens testés respectaient les normes européennes.

Cette évolution est liée à celle de la nourriture des saumons, des granulés autrefois composés essentiellement de farines et d'huiles de petits poissons, contaminés par la pollution industrielle marine.

Aujourd'hui, ils contiennent davantage d'huile végétale (colza, parfois soja).

Pour prendre en compte ces évolutions, un comité scientifique norvégien travaille à une nouvelle évaluation de la toxicité du saumon qui sera publiée fin 2014.

"Quand nous aurons terminé, je pense que le gouvernement révisera sa recommandation", estime Janneche Utne Skaare, directrice de la recherche à l'Institut vétérinaire norvégien.

Pour le Nifes, on peut sans problème "manger plus" de saumon qui n'est "pas plus contaminé que d'autres aliments", soutient Mme Graff. Et le saumon norvégien n'est "pas plus toxique" que l'écossais ou l'irlandais, estime Patricia Chairopoulos qui a effectué l'étude de 60 Millions de consommateurs.

- Quid des pesticides ? -

Mais les scientifiques ne sont pas tous d'accord. Pour Jérôme Ruzzin, toxicologue à l'université de Bergen, le saumon d'élevage "est aujourd'hui un produit alimentaire totalement différent de ce qu'on mangeait il y a cinq ans", à cause justement de la modification de sa nourriture.

Certes, pas de dioxine dans l'huile de colza, mais quid des pesticides ? interroge le chercheur.

Cette question "mérite d'être surveillée de près", reconnaît Ingvild Graff. Jusqu'ici, en Norvège comme dans l'UE, "il n'y avait pas de limites pour les pesticides dans le saumon car cela ne semblait pas nécessaire. Mais comme la composition de la nourriture évolue, cela pourrait changer", souligne-t-elle.

Pour Patricia Chairopoulos, les pesticides sont "le principal problème", peut-être aussi parce que les élevages norvégiens sont souvent "proches des côtes, plus exposés à certaines pollutions venant de l'agriculture notamment".

Le changement d'alimentation du saumon d'élevage a aussi fait diminuer sa teneur en oméga-3, réputés protéger contre les maladies cardio-vasculaires.

Malgré cela, "il y a 200 fois plus de vies qui sont sauvées par les effets bénéfiques du saumon que perdues à cause des cancers provoqués par les dioxines", affirme Mme Graff, citant une étude de 2011 de la FAO et de l'Organisation mondiale de la santé.

Des bénéfices plus grands que les inconvénients? "Je n'y crois pas. Cela n'est pas démontré scientifiquement et nos résultats montrent le contraire", rétorque Jérôme Ruzzin.

En 2010, il a dirigé une étude sur des rats nourris avec de l'huile de saumon. Les effets bénéfiques des oméga-3 disparaissaient si l'huile n'était pas purifiée de ses polluants.

Marine Harvest commence à détoxifier son huile de poisson, mais pas l'huile végétale.

L'incertitude entoure aussi l'éthoxyquine, un antioxydant ajouté aux farines et huiles de poisson. Il n'existe aucune évaluation officielle de son impact sur la santé alors que ce produit était à l'origine utilisé comme pesticide.

"C'est surveillé mais pas retiré", reconnaît Marine Harvest.

-Poux de mer-

En Norvège, la qualité du poisson est malgré tout jugée globalement rassurante. Le débat se focalise en fait sur l'impact écologique des élevages.

"Dans certaines régions, l'industrie n'arrive pas à contrôler les poux de mer, qui finissent par affecter les saumons sauvages", qui peuvent en mourir, regrette Truls Gulowsen, de Greenpeace Norvège.
Selon lui, les industriels ne font pas assez d'efforts pour réduire le volume de saumons dans chaque cage, propice au développement des parasites.

La lutte anti-poux est pourtant "notre grande priorité", assure Catarina Martins, responsable du développement durable chez Marine Harvest. L'entreprise respecte désormais la proportion, fixée par le gouvernement, de 97% d'eau pour 3% de poisson dans ses filets.

Les industriels utilisent aussi de petits poissons "nettoyeurs" pour aspirer les parasites. Mais ils n'arrivent pas encore à se passer de traitements chimiques.

Les fuites de saumons hors des fermes, à cause de tempêtes ou de l'usure des filets, inquiètent aussi, car ils se reproduisent alors avec les saumons sauvages.

"Il y a beaucoup de spéculations sur les conséquences génétiques. Les poissons sauvages pourraient devenir moins aptes à la survie", estime Terje Svasand, de l'Institut de recherche marine, qui a énormément développé son département aquaculture, avec des programmes de surveillance des rivières et de l'impact des déjections d'élevage sur l'écosystème marin.

Les échappées reculent depuis quelques années, mais 200.000 saumons se sont tout de même fait la belle en 2013.

"L'industrie innove beaucoup" pour résoudre ces problèmes mais ces technologies "coûtent très cher. C'est peut-être pour ça que cela ne va pas plus vite", résume Solveig Van Nes, de l'ONG Bellona.

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Le 14 Novembre 2014

Les français plébiscitent le saumon fumé à Noël 


Sur les plateaux de fêtes dans sept foyers sur 10, le saumon fumé a néanmoins souffert d’une baisse des ventes en 2014. Et les consommateurs ignorent que le produit est majoritairement élaboré en France.

Source : pdm-seafoodmag  par B.Vaudour

Un vent favorable porte le marché du saumon fumé vers les réveillons. Tendance que confirment la forte activité promotionnelle programmée en fin d’année par les distributeurs et des commandes en hausse par rapport à 2013. Un an plus tôt, les fumeurs faisaient triste mine suite au reportage à charge d’Envoyé spécial contre le saumon norvégien, de loin la principale matière première à entrer dans les fumoirs avec 67 % des volumes utilisés. « Malgré le reportage, les semaines 51 et 52, se sont avérées très positives, nuance Jacques Trottier, directeur général de Labeyrie et président du groupe saumon fumé d’Entreprise traiteur frais (ETF), regroupement d’industriels au sein de l’Adepale. Preuve que le saumon fumé reste un référent des menus festifs aux côtés des huîtres et du foie gras. Une bonne chose pour l’industrie car 35 % des ventes de saumon fumé s’effectuent au moment des fêtes. Avec une constante sur l’année :40 à 45 % des volumes vendus en GMS sont sous promotions.

Un marché chahuté

Ceci étant, « l’impact de l’émission a été très négatif sur la consommation globale de saumon », poursuit le responsable. L’autre épine plantée dans le pied des fabricants est le prix du saumon matière première : trop élevé jusqu’à cet été pour dégager de la marge et tirer la consommation. Bilan cumulé fin octobre 2014 par rapport à 2013, les ventes de saumon fumé ont chuté de 12,8 % en volume et 6,2 % en valeur. Même si le tassement des cours en août a fait respirer les fumeurs, le répit pourrait être de courte durée étant donné la pression de la demande mondiale. «En rayon à Noël, les prix du saumon fumé devraient être sensiblement identiques à ceux de 2013. Je suis confiant sur le potentiel d’un marché qui a triplé en volume sur les 20 dernières années et qui offre encore de belles perspectives », se félicite Jacques Trottier.

Nombreux segments

L’enquête consommateurs réalisée par CSA pour ETF en octobre confirme la force du marché français. Le premier en Europe, aux côtés de l’Allemagne, avec 35 000 tonnes mises en marché. Du côté des acquis, 9 Français sur dix consomment du saumon fumé, une majorité en occasionnels (65 %) et certains régulièrement (22 %). Ils sont 71 % à en consommer lors des réveillons et des grandes occasions.

Sur les possibilités de croissances, les pistes sont nombreuses. Comme en témoigne le développement des grandes tranches (45 g) cette année. Si la tranche reste plébiscitée à 93 %, plus de la moitié des consommateurs consomment le saumon fumé sous des formes multiples : dés, pavés, tartare, carpaccio, cœur de filet, sushis… C’est dire le potentiel d’innovation à explorer en présentations, recettes, arômes, occasions de consommation. À partir d’une palette de produits finis allant du premier prix (12 €/kg) au milieu de gamme (25 à 30 €/kg) jusqu’au produit artisanal bio (à plus de 100 €/kg).

À la segmentation classique par pays d’élevage ou de pêche, s’ajoutent le type de fabrication (ficelle, fumage à chaud…), le type de bois, les petites origines (France, Islande, Tasmanie, Patagonie…). Mais plus simplement, l’enquête CSA révèle les progrès à réaliser sur l’information en rayon. Alors que 75 % des saumons fumés vendus en France proviennent d’usines et d’ateliers hexagonaux, seuls 10 % des Français savent que ce saumon est fumé dans leur pays. Aux fabricants de lever les couleurs sur une activité qui fournit quelque 3 000 emplois. Première productrice européenne de saumon fumé avec la Pologne, la France a produit 30 700 t en 2013 pour un chiffre d’affaires d’un demi-milliard d’euros.

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Le saumon tarde à faire son retour dans les assiettes des Français



En France, depuis un an, les consommateurs chipotent devant le rayon du saumon fumé. Selon les chiffres dévoilés mercredi 12 novembre, par le syndicat Les entreprises du traiteur frais (ETF), les ventes de ce produit ont baissé de 12,8 % en volume entre octobre 2013 et octobre 2014. Les Français consomment tout de même encore 35 000 tonnes de saumon par an.

Source : Le Monde.fr | Par Laurence Girard

Si le saumon se fait plus rare dans les assiettes, il le doit à la vague de défiance suscitée par le reportage d’« Envoyé Spécial », diffusé, le 7 novembre sur France 2. Cette émission jetait un regard cru sur certaines dérives supposées de l’aquaculture intensive norvégienne. Elle évoquait le cocktail de PCB, de dioxines et autres substances toxiques, que les poissons gras stockent dans leur organisme. Ce voyage glaçant au pays du premier producteur mondial de saumon n’a pas manqué de rallumer les craintes alimentaires des consommateurs français.

Effet prix

L’effet prix joue aussi dans ce recul des ventes. Depuis fin 2012, la tension sur les cours du saumon est très forte. Le saumon qui se négociait à 25 couronnes norvégiennes à l’automne 2013, a atteint un sommet à 50 couronnes en décembre 2013. Depuis, il est en légère décrue, repassant sous le seuil des 40 couronnes, ce qui demeure un niveau niveaux élevé.

Les industriels ont donc été contraints de répercuter dans leurs prix de ventes la hausse des cours. « Les prix ont augmenté de 5 à 6 % en moyenne en 2013 », explique Jacques Trottier, président de l’ETF et directeur général de Labeyrie. D’ailleurs, cette revalorisation permet de contenir la baisse du marché du saumon fumé à 6 % en valeur. « Ce marché est estimé à 525 millions d’euros », affirme M. Trottier, qui espère que les fêtes de fin d’année redonneront un coup de fouet à ce produit. Une période cruciale car plus d’un tiers des ventes se jouent sur les deux derniers mois de l’année.

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Noël au saumon, Pâques aussi avec Labeyrie

Le foie gras et le saumon premium seront les produits phares pour les fêtes, à la grande satisfaction du directeur général.

Source : Sud Ouest par Olivier Bonnefon 

« Sud Ouest ». Comment se présentent les fêtes de fin d'année pour Labeyrie ?
Jacques Trottier. C'est une période charnière pour l'entreprise, puisque nous réalisons entre Noël et jour de l'An, 75 % de notre chiffre d'affaires annuel pour le foie gras et 50 % pour le saumon. Cette édition 2014 se présente bien, selon les études d'opinion qui ont été réalisées ces dernières semaines. Le saumon et le foie gras seront les produits incontournables des tables de fête. Tout change et rien ne change, car la clientèle reste attachée à une présentation traditionnelle mais elle sert le foie gras et le saumon de plus en plus à l'apéritif par exemple.

La collection de Noël 2014 disposera d'une nouvelle gamme qualité traiteur et mettra en avant le bloc de foie gras entier, la partie la plus noble et raffinée. On constate en effet une progression continue des produits premium, qui restent imperméables à la crise. Maintenant, le bilan final, on le dressera le 31 décembre, quand la grande distribution aura les chiffres de vente.

Comment faire en sorte de réduire cette saisonnalité ?
On ne se plaint pas trop de cette saisonnalité. Labeyrie est aujourd'hui positionnée clairement comme une marque premium, attachée à la qualité, au plaisir et à la fête. Notre objectif n'est absolument pas de devenir une marque du quotidien. Cela casserait notre précieuse image. En revanche, on développe des produits destinés à multiplier les occasions festives : un dîner à deux, une communion, une fête de famille, la Saint-Valentin… Pâques est devenu au fil des ans notre second moment fort.

Quel est aujourd'hui le rythme de croissance de Labeyrie ?
Environ 5 % l'an. Le marché du saumon a été multiplié par trois en vingt ans, passant de 6 000 à 18 000 tonnes par an. Idem pour le marché du foie gras qui pèse aujourd'hui 6 000 tonnes contre 2 000 tonnes en 1994. Et le créneau qualitatif est celui qui progresse le plus.

Au sein de ce marché, que pèse aujourd'hui le bio ? Pourra-t-on trouver bientôt du saumon de l'Adour Labeyrie ?
Le bio est une vraie tendance de fond. Nous sommes archi leader sur ce créneau qui se développe chaque année, avec des saumons en provenance essentiellement de fermes bio de Norvège et d'Irlande. Le saumon de l'Adour est une micro niche avec des produits vendus 170 euros le kilo. En revanche, nous avons de solides positions sur le saumon sauvage d'Alaska, que nous travaillons depuis quinze ans. Pour proposer des produits raffinés, il faut commencer par soigner ses approvisionnements. C'est la même chose pour le foie gras. C'est une des raisons pour lesquelles nous avons investi 7,3 millions d'euros à Came (64).

La loi sur la souffrance animale n'est-elle pas une menace à terme sur le foie gras ?

L'entreprise est aujourd'hui un symbole des Landes qui gagnent. Pas question de délocaliser ?

1 500 personnes travaillent aujourd'hui pour Labeyrie dans les Landes, dont 1 200 sur le site de Saint-Geours-de-Maremne, et 300 à l'abattoir de Came (Pays basque).

260 millions d'euros, c'est le chiffre d'affaires de Labeyrie qui réalise 55 % de ce dernier dans les produits de la mer et 45 % avec les produits du terroir dont le foie gras.

84 c'est le pourcentage du marché français dans l'activité de Labeyrie qui a doublé en dix ans sa part vers l'international. Elle est aujourd'hui de 16 %.

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Le 13 Décembre 2014

Landes : pour les fêtes, pas de fumée sans truites



Plombé par quelques casseroles, le saumon fumé se vend moins, tandis que la truite explose. Près des trois quarts de celles que nous avalons sont fumées en Aquitaine.

Source :  Sud Ouest par Sylvain Cottin

Déjà pris en sandwich entre le foie gras et les huîtres, voilà qu'à l'approche des fêtes le saumon boucané part un peu plus en fumée. Tandis que sa consommation explose partout ailleurs dans le monde, les ventes ont encore chuté de 13 % le mois dernier en France. Plombé par de nombreux reportages dénonçant la toxicité de son alimentation, le poisson rose s'y débat en eau d'autant plus trouble que son prix a dans le même temps bondi d'environ 10 %.

Un poisson moins festif ?

Selon le principe des assiettes communicantes, c'est donc sa cousine la truite fumée qui en profite pour afficher cet automne une pêche d'enfer. « Encore plus 20 % depuis le début de l'année », sourit Stéphane Dargelas, le directeur commercial d'Aqualande, archi-leader du marché hexagonal.

Mais si le groupe aquitain commercialise bien quelques barquettes pyrénéennes sous la marque Ovive (1), de l'eau a coulé sous les ponts des vallées d'Aspe et d'Ossau depuis la création de l'entreprise en 1981. Village peuplé d'irréductibles Gascons résistant encore et toujours à l'envahisseur norvégien (2), c'est désormais à Sarbazan - dans l'est des Landes - que 320 salariés abattent et fument quotidiennement 70 % des truites consommées en France. « Avant d'arriver, ici, vivantes par camions spéciaux, toutes sont élevées deux années durant dans l'une de nos 30 piscicultures du Sud-Ouest », explique Stéphane Dargelas. « Uniquement des gros poissons de 3 kilos, pour que l'on puisse tailler de vraies tranches dedans. »
Las, si jamais les œufs de lompe n'ont supplanté le caviar dans l'estomac des nantis, pour le saumon, la truite joue en revanche les empêcheurs de tourner en rond dans l'eau. « Sans que l'on puisse parler encore de véritable substitution, le phénomène n'est plus marginal », assure Éric Hémar, patron de la puissante société de transport IG Logistics. « Essentiellement produit en France, ce poisson profite de conditions environnementales mieux maîtrisées. »

À Sarbazan, loin des chalets nordiques et de leur fumeuse image d'Épinal, c'est à l'ombre d'une usine ultramoderne que 2 400 tonnes de poissons s'en vont pourtant chaque année en fumée. « Oui, mais celle-ci vient exclusivement des copeaux de hêtre que nous brûlons », insiste le maître de cérémonie.

Le business « Canada Dry »

Quoique toujours considérée comme moins festive que son rival, la truite fumée devrait malgré tout réaliser 20 % de ses ventes en cette fin d'année. De quoi renforcer encore le chiffre d'affaires annuel d'Aqualande que, par ouï(e)-dire, les spécialistes estiment à 72 millions d'euros. « À l'inverse de la truite fraîche - qu'achète une clientèle plus âgée -, la grande distribution joue de plus en plus le jeu de la truite fumée pour Noël et le jour de l'An », explique son directeur commercial.

Croisée hier parmi les rayons d'un supermarché bordelais, comme beaucoup de consommateurs, Anne-Sophie avoue plus prosaïquement être une convertie de l'effet « Canada Dry » : « J'ai remplacé le saumon par la truite simplement parce que c'est moins cher et que ça a exactement le même goût, la même allure. »

Qu'importe la mauvaise réputation du Viking, la petite bête n'est pour autant pas sur le point de manger la grosse d'une bouchée. Selon la filière, plus de neuf Français sur dix auront encore croqué au moins une fois du saumon fumé en 2014.

(1) 8 % du volume, le reste étant vendu sous l'appellation Landvika et différentes marques distributeurs.
(2) En trente ans, la Norvège a multiplié sa production par 30. La moitié de la consommation française y est importée.

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Le 14 décembre 2014

Le saumon  fumé

Fiche pratique de la concurrence et de la consommation de la DGCCRF

Ces dernières années, les ventes de saumon fumé ont beaucoup augmenté en grandes surfaces et les périodes de fin d’année ne représentent plus qu'une petite moitié du débit annuel. Si la consommation de ce produit s’est démocratisée, le saumon fumé de bonne qualité reste encore un produit relativement  onéreux.  

Pour l’information du consommateur, l’étiquetage doit préciser, outre la dénomination de l’espèce, si le poisson utilisé lors des opérations de fumage a été pêché ou élevé, la zone de capture pour les poissons pêchés et le pays d’élevage pour les poissons d’aquaculture. 


Les espèces sur les étals

Le saumon fumé est le plus souvent élaboré à partir de saumon Atlantique d’élevage provenant de Norvège, d’Irlande ou d’Écosse et depuis quelques années du Chili. Il existe deux élevages de saumon Atlantique en France. Cette espèce peut être vendue sous la dénomination "saumon". Les opérations de tranchage et de fumage sont majoritairement effectuées en France mais le fumage dans d’autres pays de l’Union européenne se développe, notamment en Pologne.

Les saumons du Pacifique : les plus connus sont le saumon rose du Pacifique (pink) Oncorhynchus gorbuscha le saumon rouge du  Pacifique (sockeye) Oncorhynchus nerka et le saumon keta du Pacifique (chum) Oncorhynchus keta. Parmi ces espèces, il est possible de trouver  des poissons sauvages.    Le saumon Atlantique, dont le nom scientifique est Salmo salar, peut être soit sauvage et rarissime, soit  d’élevage et abondant.  Les connaisseurs préfèrent le saumon Atlantique.


Bien choisir un saumon fumé

La couleur 

Si le ton importe peu, une couleur uniforme est le signe d'une alimentation bien menée. Les taches  brunes doivent être rares et la bordure de tranche ne doit jamais être plus foncée. Seuls les saumons  sauvages peuvent présenter quelques taches (hématomes), sans incidence sur la qualité. Des tranches  larges aux nervures espacées sont le gage d'un poisson bien développé et indiquent qu'elles viennent de  la partie avant du poisson, la plus moelleuse.

Le fumage, tranchage, salage 

Préférez les saumons fumés dont l’étiquetage précise :
  • que le fumage a été réalisé au feu de bois ;
  • que le poisson n’a jamais subi de congélation ;
  • que le poisson a été tranché à la main ;
  • que le salage a été effectué au sel sec.   

Si l’étiquetage est muet sur ces différents points, les opérations évoquées ont sans doute été réalisées  avec des méthodes plus expéditives.  L’étiquetage doit également indiqué si le saumon fumé a est décongelé.

La composition

Évitez les produits où du sucre apparaît dans la liste des ingrédients.

L’emballage

Si vous optez pour les produits vendus préemballés, méfiezvous des emballages sousvide qui ne sont  pas conservés dans des enceintes réfrigérées. Le saumon fumé se conserve entre 0 et 4°.  Rejetez les emballages mous où le poisson sue : lorsque des gouttelettes apparaissent, le poisson est  trop chaud et est conservé dans de mauvaises conditions. 

Les contrôles de la DGCCRF

Les contrôles de la DGCCRF portent sur l’étiquetage, la composition et l’hygiène des saumons. Depuis  1993,  une  surveillance  régulière  de  la  contamination  par  Listeria  des  denrées  alimentaires  à  la  distribution est réalisée. Le saumon fumé, denrée sensible, est régulièrement contrôlé dans le cadre de  ces plans de surveillance.

Pour tout renseignement complémentaire, reportez-vous aux textes applicables ou rapprochez-vous de la direction départementale de la protection des populations (DDPP) ou de la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP) de votre département.


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