Philippines. Vie de pêcheurs pauvres anéantie par le typhon Haiyan...

Aux Philippines, un nouveau fardeau anéanti la vie de milliers de pêcheurs pauvres dans le centre de l'archipel. Le typhon Haiyan s'ajoute au séisme d'octobre et aux troubles liés à la rébellion en septembre dernier...

Texte actualisé le 20 novembre 2013

Avant et après le passage du super typhon. Sur le littoral, le typhon Haiyan a balayé des communautés entières de pêcheurs, démolissant bateaux et matériels comme ici à Guiuan, un port de pêche important au Sud-Est de l’Ile de Samar...

Sur l'île de Samar, le port de pêche de Guiuan, où le typhon Haiyan a touché terre, dans le centre des Philippines, n'est plus désormais qu'un amas de ruines... Cette ville de 47.000 habitants a été littéralement soufflée par le cyclone Haiyan  (aussi appelé Yolanda aux Philippines), et non inondée comme Tacloban, la capitale régionale.

L'illustration nous montre les dégâts sur le port de pêche de Guiuan après le passage du super typhon. Rien ou presque n'a résisté aux vents dépassant les 300 km/heure. Pas même l'église de l'Immaculée Conception du XVIIIe siècle qui a perdu son toit. L'imposante toiture en tuile de l'édifice religieux en bas à gauche sur l'image "Google Earth" (avant le passage du super typhon) a disparu sur la photo aérienne "AFP" (après son passage).

En 1994, j'avais traversé cette région de l'archipel philippin, aujourd'hui dévastée... Une région très pauvre, mais riche en ressources marines, notamment en élevages d'huître, de moule et d'algue... 

Le Typhon a causé des dégâts considérables dans les communautés villageoises

Le typhon a causé des dégâts considérables, notamment sur les infrastructures. Des poteaux électriques et des arbres ont été arrachés, entravant des routes ; des bâtiments entiers ont été soufflés et les habitations dans des matériaux peu solides ont été totalement détruites. Certaines zones étant encore inaccessibles, notamment sur l’île de Samar, l’électricité et les communications doivent être rétablies et les routes dégagées afin de pouvoir évaluer plus précisément l’étendue des dégâts et acheminer au plus vite l’aide aux populations touchées.

Près de 11 millions de personnes, selon les estimations de l’ONU, soit plus de 10% de la population du pays, ont été touchées aux Philippines dans la matinée du vendredi 8 novembre par le typhon Haiyan, l’un des plus puissants jamais enregistrés dans le monde. Sur place, les humanitaires de l'ONG Oxfam décrivent des scènes de dévastation totale dans les régions les plus durement frappées.

Dans la ville de Daanbantayan, située sur la pointe nord de l’île de Cebu, ils ont trouvé un paysage de désolation : 98% des maisons et constructions ont été endommagées. Les gens cherchent désespérément de quoi se nourrir.

« A l’aide ! Nous avons besoin d’eau, de nourriture et de médicaments ».

« Cette catastrophe aggrave encore les conditions difficiles dans lequelles vivent les personnes les plus pauvres aux Philippines, explique Marie Madamba-Nuñez, d’Oxfam aux Philippines. Les petits agriculteurs et les personnes qui dépendent de la pêche pour assurer leurs moyens de subsistance sont les plus touchés. Leurs champs, leurs embarcations, leurs outils de travail ont été gravement endommagés et ils ont donc besoin d’aide, pas seulement aujourd’hui mais dans les mois qui viennent. »

« Haiyan risque de compromettre davantage le rétablissement d’un pays déjà durement frappé par des catastrophes antérieures, tandis que les ressources des organisations non gouvernementales humanitaires risquent d’atteindre rapidement leurs limites, » explique l'Ong Oxfam qui lance un appel aux dons...

Philippines, pays gangréné par la corruption, où règne la loi du chacun pour soi...

Les journaux nous apprennent que des philippins en colère veulent fuir la catastrophe... Pendant que les humanitaires affluent du monde entier pour porter secours aux sinistrés... Ainsi que des philippins exilés pour retrouver leurs proches...

Quels sont ces philippins qui se battent pour une place d’avion sur l’aéroport dévasté de Tacloban... Assurément pas ces milliers de pêcheurs pauvres qui ont subi de plein fouet le cataclysme et qui habituellement ont tout juste de quoi survivre au jour le jour...

En 1994, j’avais rencontré des communautés de pêcheurs très très pauvres dans cette région aujourd’hui dévastée par le Typhon Haiyan. Sur les Îles Daram au Nord de Tacloban, les villages manquaient de riz même en temps normal. Et pour beaucoup d’iliens prendre la navette pour rejoindre la ville étaient bien au-dessus de leurs moyens !

Que peuvent espérer les communautés de pêcheurs de Samar ? Bastion de la rébellion communiste dans le pays, l'île de Samar est totalement délaissée par le pouvoir central alors que c'est la région déjà la plus pauvre de l’archipel philippin.

Plus à l’Ouest, le Visayan Daily Star nous apprend que les dégâts sont également très importants sur l’île de Negros, obligeant l’armée à suspendre ses opérations contre la rébellion National People's Army (NPA). Surnommé, « l’île au sucre » des Philippines, Negros est détenu par de richissimes planteurs, les barons du sucre, qui règnent en maitre sur une population misérable d’ouvriers agricoles et de ruraux sans terre. Au moment de la crise du sucre dans les années 1980, ces grands propriétaires terriens avaient mis sur la paille leurs personnels. Poussés par la faim et le désespoir, nombre de Negrenses prennent alors le maquis pour rejoindre le NPA (National People's Army)... De nos jours, Negros demeure le plus gros producteur de sucre de canne du pays, avec 450.000 ha plantés, soit plus de la moitié de la superficie arable de l'île et à peu près 60% de la production nationale de sucre. Aux alentours de ces énormes plantations, on rencontre encore de misérables petits villages dont les habitants demeurent pratiquement sans ressources, n'ayant aucun accès légal à la terre. (1)


Des pêcheurs pauvres qui produisent et élèvent des millions de tonnes de poissons, coquillages,  crustacés, algues...

Les Phillipines sont classées à la 5e place des pays halieutiques dans le monde avec une production annuelle de plus de 5 millions de tonnes de produits aquatiques...

Dans l'attente de la suite... lire le communiqué de la FAO : Philippines: Graves dégâts à l’agriculture et aux pêches après le passage du typhon Haiyan

Et

Typhon Haiyan: Programme d’emplois d’urgence pour restaurer des moyens de subsistance

L'OIT participe à la mise en place d'un programme d'emplois d'urgence dans le cadre d'un plan d'aide de l'ONU estimé à 301 millions de dollars.

GENÈVE – L’Organisation internationale du Travail (OIT) travaille avec le gouvernement, les entreprises et les travailleurs des Philippines en vue de lancer un programme d’emplois d’urgence pour aider quelque trois millions de personnes qui ont perdu toute ressource en raison des dommages causés par le typhon Haiyan.

«Les pertes humaines et l’ampleur des destructions font peine à voir et des millions de personnes se trouvent dans une situation désespérée», a déclaré le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder. «Elles ont besoin de nourriture, d’eau, d’abris, de soins médicaux – elles ont aussi besoin de commencer à reconstruire leur vie sans perdre de temps. Nous travaillons avec le gouvernement et les partenaires sociaux des Philippines, et avec nos agences sœurs de l’ONU, pour aider les communautés affectées par la tragédie et nous invitons la communauté internationale et le grand public à se montrer généreux dans leur soutien.»

L’OIT participe à la mise sur pied en urgence de programmes d’emploi et de «travail contre rémunération» dans le cadre de l’appel des fonds de 301 millions de dollars de secours lancé aujourd’hui par les Nations Unies.

Selon les premières estimations, environ trois millions de travailleurs ont perdu leur emploi, soit à titre temporaire, soit de façon définitive. Certains d’entre eux ne pourront pas retrouver leur ancien travail à cause de la catastrophe. Parmi eux, 44 pour cent sont des travailleurs vulnérables – pour la plupart des agriculteurs de subsistance, des pêcheurs et des opérateurs de l’économie informelle.

L’essentiel des infrastructures de subsistance, comme les routes reliant les fermes aux marchés, les sites d’amarrage des bateaux de pêche et les systèmes d’irrigation des champs, a été détruit ou reste encombré de débris et nécessite une reconstruction ou une réhabilitation d’urgence.

Le programme de réponse aux catastrophes de l’OIT va donner la priorité aux emplois qui contribuent à reconstruire les infrastructures communautaires, y compris les marchés locaux, les routes, les canaux de drainage et les voies d’accès, ainsi que le nettoyage des débris. Il va aussi créer des emplois et développer des compétences afin de faciliter la construction d’abris d’urgence, et étendre la protection sociale à tous les employés, y compris un salaire minimum et une assurance santé et accident du travail.

Philippines : sur les ruines de la première ville frappée par le typhon


Le port de pêche de Guiuan, où le typhon Haiyan a touché terre, dans le centre des Philippines, n'est plus désormais qu'un amas de ruines où des survivants traumatisés semblent prêts à tuer pour trouver à manger.

Guiuan, première ville des Philippines dans laquelle avait débarqué l'explorateur portugais Ferdinand Magellan en 1521, sur l'île de Samar, était connue pour ses plages et sa riche histoire coloniale. Elle restera aussi dans l'histoire comme la première à avoir subi de plein fouet vendredi l'un des plus puissants typhons à avoir jamais touché terre, laissant la population privée de tout, eau, nourriture, électricité.

Port de pêche de Guiuan avant le passage du Typhon Haiyan


Pendant plus de deux jours, le sort des 47.000 habitants de la ville coupée du monde était inconnu de tous. Mais lundi (11 novembre ndlr), des hélicoptères transportant soldats et journalistes sont enfin arrivés, permettant de découvrir l'étendue du cataclysme qui l'a frappée, les maisons rasées, les arbres arrachés et les survivants traumatisés.

"C'est terrifiant ici. Il y a des voleurs armés qui rodent. S'ils savent que vous avez stocké de la nourriture, ils vont entrer de force dans votre maison et vous voler, sous la menace d'une arme", raconte un habitant terrorisé à un journaliste de l'AFP. D'autres résidents confirment l'existence de ces hommes armés de pistolets à la recherche non pas d'argent, mais de riz, devenu une denrée de luxe dans une ville dévastée.

Arbres, poteaux électriques, maisons, stade, système d'approvisionnement en eau, télécommunications, rien ou presque n'a résisté au typhon et à ses vents dépassant les 300 km/heure. Pas même l'église du XVIIIe siècle qui a perdu son toit.


"Nous sommes si peu, ils sont si nombreux"

Dans un entrepôt, un des rares bâtiments encore debout, la foule pille tout ce qu'elle peut trouver: nourriture bien sûr, mais aussi vêtements, jouets, et autres babioles. "Nous ne pouvons rien faire ici", se désole un policier. "Nous sommes si peu, et ils sont si nombreux". Seuls quelques-uns de ses 35 collègues viennent encore travailler, poursuit-il. Les policiers aussi font partie des victimes, certains aident leur famille, d'autres sont portés disparus.

Sur l'île de Leyte, qui a reçu une grande partie de l'attention du gouvernement et de l'aide ces derniers jours, les autorités craignent la mort de plus de 10.000 personnes (pour la ville de Tacloban ndlr). Mais à Samar, le bilan officiel, bien que probablement sous-évalué, est pour l'instant beaucoup moins lourd, le gouverneur de l'île ayant confirmé 433 morts.

Et à Guiuan, les habitants estiment, eux aussi, que les morts seront relativement peu nombreux. "Moins d'une centaine", assure un homme aux vêtements en lambeaux. La ville a surtout été victime du vent, et pas des vagues géantes qui ressemblaient plus à un tsunami qu'à une tempête, qui ont ravagé Leyte. Mais il faudra du temps pour avoir une idée du véritable bilan humain, si c'est un jour possible. "Il y avait quelques corps ici. Et quelques autres là-bas", explique un homme en montrant des débris ajoutant "il y avait peut-être une cinquantaine de morts, mais nous les avons déjà enterrés".

Philippines : Guiuan, première ville frappée par le typhon, reçoit enfin de l'aide

Ce port de pêche a été coupé du monde pendant plus de deux jours. Les reporters de France 2 y sont arrivés jeudi, en même temps que l'aide humanitaire.



Source : Francetv info  Par FRANCK GENAUZEAU et MATTHIAS SECOND – FRANCE 2
Mis à jour le 14/11/2013 | 17:56 , publié le 14/11/2013 | 16:30

Le typhon Haiyan, qui a fait plusieurs milliers de victimes, a ravagé de larges zones du centre des Philippines. Le typhon a affecté au total, selon l'ONU, plus de 11 millions de personnes, soit plus de 10% de la population du pays, dont 673 000 ont été déplacées. Sur l'île dévastée de Samar, à l'est du pays, des zones côtières entières sont transformées en paysages désolés, jonchés de débris.

Le port de pêche de Guiuan, première ville frappée vendredi 8 novembre par le typhon, a été coupé du monde pendant plus de deux jours. Les reporters de France 2 y sont arrivés jeudi, en même temps de l'aide humanitaire. Les images témoignent de la violence du typhon : ainsi, un cargo se retrouve au milieu d'une forêt de cocotiers, et ses quatre membres d'équipage n'ont toujours pas quitté le navire. Ils décrivent la nuit d’épouvante qu'ils ont vécue lorsque Haiyan est arrivé : "Les amarres ont rompu en quelques instants, toutes, et après ça on s'est mis à dériver, je n'arrive toujours pas à croire que l'on est encore vivant", confie l'un des marins. Les habitants de Samar s'étaient réfugiés dans l'édifice le plus solide de l'île, une église, dont le toit s'est envolé.

Philippe Favrelière (actualisation le 14 novembre 2013)

(1) Negros, l'île au sucre

Autres articles :

Pour aller plus loin....

  • Nouveau fardeau pour les paysans et les pêcheurs pauvres
L’organisation Oxfam qui travaille sur place, explique que le typhon Yolanda (Haiyan) ajoute un nouveau fardeau sur les paysans et les pêcheurs pauvres de la région saccagée. En effet, la zone centrale des Philippines avait été touchée par un séisme en octobre, et elle est politiquement instable, sujette à des troubles suite à la rébellion contre le gouvernement central, plusieurs centaines de morts et des milliers de déplacés en septembre dernier...

  •  Réflexion sur l'habitat...

Economiste à la Banque mondiale, Stéphane Hallegatte est spécialiste de la gestion des risques, notamment environnementaux. Selon lui, la catastrophe philippine démontre une fois de plus combien la question de la qualité de l'habitat est cruciale. Et appelle à des plans d'urbanisation maîtrisés.

Aux Philippines, la précarité de l'habitat a aggravé les conséquences meurtrières du typhon Haiyan. N'est-ce pas le lot de tous les pays pauvres, ceux les plus vulnérables aux catastrophes naturelles ?

  • Secteur de la pêche et changement climatique...
Ce que le secteur de la pêche philippin peut apprendre du Typhoon Haiyan
Par Jose Ingles du WWF, responsable du programme « Coral Triangle »

  • Retour de Philippins exilés pour retrouver leurs proches



Source : Euronews le 13/11 08:16 CET

Dans ce ferry qui relie Cebu à Ormoc, ils sont des dizaines à rentrer chez eux. Ce sont des Philippins qui travaillent à l‘étranger, impatients de savoir ce qu’il est arrivé à leurs proches. Nous avons suivi le périple de Ramon, ouvrier du bâtiment, parti d’Arabie Saoudite trois jours plus tôt.

“Je n’ai dormi que deux heures, je ne fais que penser à ma famille, je me demande ce qu’il est arrivé à mes proches à Tacloban et à Leyte”, dit-il.

Car pour avoir de leurs nouvelles, Ramon n’a d’autre choix que de se rendre sur place. Arrivé dans la province de Leyte, il découvre son île dévastée et craint le pire.

Il lui faudra encore quelques heures de route pour rentrer chez lui. A la nuit tombée, il rejoint enfin son domicile ou plutôt ce qu’il en reste.

“Il n’y a plus de toit”, dit-il.

Mais, déjà, des silhouettes se profilent. Deux de ses fils viennent à sa rencontre.

Pour Ramon, les retrouvailles sont un moment de joie, sa femme et ses cinq enfants ont survécu. Un petit bonheur au milieu d’un grand désastre.

^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^

Le 11 Décembre 2013

Dégâts colossaux au secteur de la pêche et de l’aquaculture des Philippines

La FAO lance un appel pour une reconstruction rapide et durable des moyens d’existence dans les régions frappées par le typhon Haiyan

Source : FAO

Illustration : Le typhoon a touché une région productrice de moules de bouchot (sur des pieux de bambou). Cette photographie est tirée d'un prospectus sur la capitale de la moule verte aux Philippines (île de Samar)... Après les Vacances de Noël, je vous montrerai en détail cette production à partir de photographies prises in vivo en 1994...

Les pêcheurs philippins sont confrontés à d'énormes dégâts causés aux secteurs des pêches et de l'aquaculture dans les régions victimes du typhon, a déclaré la FAO aujourd'hui, invitant à reconstruire au plus vite les moyens d'existence.

"Même si nous n'avons qu'un tableau incomplet de la situation, il est clair que les dégâts causés au secteur des pêches sont colossaux et portent sur l'ensemble de la filière, des captures au marché", indique Rodrigue Vinet, Représentant par intérim de la FAO aux Philippines. "En termes de moyens d'existence, ces pertes sont désastreuses".

Selon les évaluations préliminaires effectuées par le Ministère philippin de l'agriculture, les petits pêcheurs ont été les plus durement touchés par le typhon qui, en novembre, a détruit ou endommagé des dizaines de milliers de petites embarcations et de matériel de pêche, alors que les pertes essuyées par les plus grands navires commerciaux ont été moins importantes.

Quelque 16 500 producteurs d'algues – essentiellement des femmes – ont également perdu leurs moyens de subsistance.

Producteur d'algue rouge (Euchema). Photographie prise au Sud de la zone dévastée sur l'île de Mindanao (Printemps 1994)

Le typhon a balayé les infrastructures de base, y compris les jetées et les ports de débarquement, les installations de congélation et les chambres froides, les locaux de réparation et d'entretien des bateaux, les usines de transformation et les marchés.

Les principales infrastructures aquicoles ont également été détruites, à savoir les pontons utilisés pour la culture d'huîtres, les élevages de crabes, de crevettes et de moules, de même que les étangs à poisson, les cages flottantes de tilapias et les écloseries

Pertes économiques

Les pertes économiques infligées au secteur sont encore en cours d'évaluation, mais selon le Bureau des pêches et des ressources aquatiques des Philippines, les régions accusant les plus graves dommages (les Visayas orientales, centrales et occidentales et Mimaropa) sont les principaux producteurs de pêche et d'aquaculture.

En 2011, les pêches marines et continentales de ces régions ont assuré 21 pour cent (514 492 tonnes) de la production totale des pêches municipales et commerciales des Philippines. La pêche marine municipale est pratiquée jusqu'à 15 km au large des côtes, ce que sont habilités à faire uniquement les navires de moins de 3 tonnes.

L'aquaculture – notamment la culture d'algues – des quatre régions concernées représente 33 pour cent de la production aquicole nationale totale.

Remise en état durable

La FAO a mis en garde sur l'importance de la coordination dans la reconstruction pour ne pas risquer de compromettre la vie et les moyens d'existence des pêcheurs et des pisciculteurs, ainsi que des personnes directement ou indirectement tributaires du secteur.

"Le Gouvernement des Philippines a déployé d'importants efforts pour soutenir la pêche artisanale, et nous devons veiller à ce que la réponse à cette catastrophe n'annule pas leur travail", a souligné M. Vinet.

"L'expérience du tsunami de 2004 dans l'océan Indien et d'autres catastrophes de grande ampleur ont montré qu'une surcapacité involontaire de navires et de matériel de pêche durant la phase de relèvement est susceptible d'appauvrir les stocks de poisson, de réduire les prises, de nuire aux écosystèmes et aux moyens d'existence des pêcheurs restants", a-t-il ajouté.

"Les bateaux doivent être reconstruits ou remplacés, mais cela doit être fait de manière coordonnée afin de ne pas dépasser la capacité de pêche actuelle. Nous devons nous assurer qu'avec le temps, les bateaux ne seront pas supérieurs en nombre aux poissons".

M. Vinet a souligné que les engins de pêche qui seront remplacés doivent être réglementaires et non destructeurs, et que les bateaux doivent être construits et réparés au moyen de matériels de qualité, sans user d'expédients.

"La sécurité des pêcheurs est une priorité absolue", a-t-il insisté.

Plan de redressement

La FAO collabore avec le Gouvernement philippin pour dresser un plan de relèvement et de reconstruction à court et moyen ou long terme s'appliquant à tous les sous-secteurs de l'agriculture, y compris les pêches.

L'Organisation sollicite 5 millions de dollars pour commencer à restaurer les moyens d'existence des pêcheurs et des communautés côtières frappées par le typhon.

Outre la réparation des bateaux et de certains matériels de pêche, les efforts de réhabilitation à court terme doivent prévoir la fourniture d'outils de transformation pour les femmes, la démarcation des sanctuaires de pêche gérés par les communautés, et la promotion de programmes argent-contre-travail pour contribuer aux efforts de nettoyage.

La remise en état des mangroves est également importante car elles servent de zones tampon contre les ondes de tempête et de refuge et de lieu de fraie pour de nombreuses espèces.

Par ailleurs, la FAO envisage de soutenir le relèvement des cultivatrices d'algues dont le travail peut porter ses fruits en 60 jours, procurant ainsi des recettes vitales après le passage du typhon.

La FAO a souligné que tout effort de redressement des pêches et de l'aquaculture aux Philippines doit observer des pratiques durables et respecter l'aménagement et le zonage côtiers.

^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^

Le 20 Novembre 2013

Philippines :  Entre désespoir et débrouillardise des pêcheurs philippins

http://www.rtbf.be/video/detail_philippines-debrouillardise-pour-faire-bateaux-de-peche?id=1871208&utm_source=rss&utm_medium=feed

 Débrouillardise des pêcheurs de Tanauan pour construire des bateaux de fortune

Cliquer Ici pour visualiser le reportage de la RTBF : Philippines. Débrouillardise pour faire bateaux de pêche

Après le typhon, le désespoir des pêcheurs philippins

Accompagné par un journaliste de l'AFP, Marjohn Mugas, pêcheur dans le village de Baybay, sort un Milkfish (ou Chanos Chanos). La prise lui arrache un sourire. "C'est un poisson d'eau douce, il vient sûrement d'étangs détruits par la tempête. Ça ira pour aujourd'hui", dit-il. "Demain est un autre jour".

Illustration : Le Milkfish est un poisson très apprécié des Philippins. Cette espèce est couramment élevée dans les lacs et les étangs...

AFP - Deux branches étiques sur une sépulture sauvage: la mort et le deuil, c'est tout ce qu'il reste à Baybay, petit port philippin, sur la côte ouest de l’île de Leyte, dont le typhon Haiyan a emporté la flottille, aggravant la misère des pêcheurs désœuvrés.

Non loin de la tombe, la carcasse d'un cochon pourrit dans le sable. La plage a été lessivée, le village anéanti par le vent et des vagues de plusieurs mètres de haut qui ont plongé dans le désespoir les pêcheurs trahis par l'océan.

Source : France 24

"Je n'ai jamais eu peur de la mer mais le jour où Yolanda est arrivé, j'ai pleuré", explique Cesar Magdua en désignant Haiyan par son nom local.

Teint de bois sombre, visage taillé au large, l'homme de 54 ans, fervent catholique, a perdu son bateau et la foi dans l'océan d'où son père avant lui puisait comme à une source.

"Nous n'avons pas eu le temps de mettre tous nos bateaux à l'abri, de les sortir de l'eau. Les vagues se sont fracassées à une vitesse folle, en emportant tout", dit-il, prenant à témoin un cocotier décapité par les rouleaux.

"Le dicton est vrai, la mer reprend ce qu'elle donne", soupire-t-il.

Le 8 novembre, Haiyan a dévasté des îles du centre des Philippines avec des vents soufflant à plus de 300 km/h et des vagues de cinq à sept mètres qui ont pénétré loin à l'intérieur des terres. On recense provisoirement quelque 4.000 morts.

A Baybay, le typhon a détruit 1.500 habitations, mais aussi les bateaux et les filets.

Cesar Magdua ignore le nombre de villageois tués. Des cadavres sont ramassés quotidiennement.

"Je n'ai pas revu beaucoup de mes amis", confie simplement ce père de huit enfants qu'il a sauvés en les installant dans la maison d'un ami, à un kilomètre du rivage.

Il était affairé à consolider sa maison à l'aide de cordes et de sacs de sable quand la première vague a déferlé. Il s'est cramponné à une bouée. La mer l'a avalé puis miraculeusement recraché.

"Le problème maintenant, c'est de survivre. On ne pourra pas toujours compter sur l'aide" d'urgence apportée par le gouvernement, les ONG et les États étrangers qui, comme les États-Unis, ont engagé d'importants moyens en hommes et matériel, se lamente le pêcheur.

"Nous ne sommes pas riches, mais nous étions heureux"

Au bout d'un étroit chemin de côte, un conseiller municipal, Nonelon Wenceslao, organise l'abattage d'un porc errant. Autour de lui, une petite foule demande sa part.

Un drapeau philippin claque au vent devant un large panneau en bois sur lequel est écrit: "Aidez-nous. Nous avons besoin de nourriture et d'eau".

Des enfants s'égayent au passage d'un hélicoptère militaire apportant l'aide, d'autres jouent sur une plaque de béton morcelée à l'endroit où s'élevait avant la tempête un restaurant de fruits de mer.

"Nous ne sommes pas riches, mais nous étions heureux, nous avions tout", assure Nonelon Wenceslao. "Il ne reste plus rien. Nos bateaux sont détruits. Comment commencer à reconstruire quand on n'a même pas de quoi survivre?".

Un pêcheur gagne entre 500 et 800 pesos (8-13 euros) par jour. Avant Haiyan, les touristes apportaient un important complément.

"Nous implorons le gouvernement de nous aider. S'il vous plaît, aidez-nous à construire des bateaux", lance Nonelon Wenceslao.

Marjohn Mugas, 23 ans, n'a pas eu le temps d'attendre. Sa femme et leurs deux enfants n'ont presque rien mangé pendant une semaine après le typhon.

Alors il a raccommodé tant bien que mal ses filets démaillés et les a jetés dans des eaux peu profondes, capturant escargots de mer et de rares poissons. Accompagné par un journaliste de l'AFP, il sort un poisson-lait*. La prise lui arrache un sourire.

"C'est un poisson d'eau douce, il vient sûrement d'étangs détruits par la tempête. Ça ira pour aujourd'hui", dit-il. "Demain est un autre jour".

* Milkfish ou Chanos chanos

^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^

Foyer de l’Apostolat de la mer à Cebu

Un jésuite français, le Père Roland Doriol, breton d’origine, a fondé en 1990 un centre d’accueil « Stella Maris » pour les marins de tous pays qui ont l’occasion de passer par Cebu qui est un grand port des îles Philippines, en Asie.

Cebu est une île de 3 millions d’habitants située au centre de l’archipel et carrefour de routes maritimes dans cet archipel écartelé en plus de 7000 îles.

Situons le monde des marins aux Philippines : le nombre total des marins enregistrés en l’an 2000 était de 520 000, pour 200 000 marins en activité et 205 000 à la fin 2001 (une augmentation de 20% par rapport à 1995 et de 78% par rapport à 1990). Pour plus d’informations : P. Roland Doriol sj aux Philippines

Philippines : l'Apostolat de la Mer ouvre un fonds de solidarité

Sous la houlette du Conseil pontifical pour les migrants
    
Le cardinal Antonio Maria Veglio, président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, et Mgr Joseph Kalathiparambil, secrétaire, annoncent que le dicastère a décidé d'instituer un fonds spécial pour les marins victimes du typhon Haiyan aux Philippines, avec un premier don de 7.500 euro (10.000 dollars).

Source : Zenith

L’Apostolat de la Mer, qui dépend de ce dicastère, entend en effet « apporter le témoignage de sa proximité et de sa solidarité au peuple philippin » touché par le typhon meutrier le 8 novembre.

« Le fonds financera des projets de reconstruction à long terme, à réaliser solidairement avec l'Apostolat de la Mer des Philippines, afin d'aider les gens de la mer des zones touchées lorsque ceux-ci devront retourner à la vie "normale", après les premières semaines d'urgence », précise un communiqué du 13 novembre.

Le texte dénonce « la puissance catastrophique de la nature qui, en moins d'un mois, a touché deux fois la même zone des Philippines (Centre – Southern Visayas). Le 15 octobre il y eut un tremblement de terre dévastateur, et le 7 novembre le typhon Haiyan s'est abattu sur le pays, balayant tout (choses et personnes) sur sa route. Les morts se comptent par milliers, et les survivants luttent pour remettre ensemble les morceaux qui restent de leurs vies ».

Le dicastère assure de ses « prières » et de sa « solidarité » « tous les marins philippins qui se trouvent à des milliers de kilomètres de ceux qu'ils aiment et dont ils ignorent le sort ».
Il salue le geste des Centres de l'Apostolat de la Mer dans le monde, « qui leur ont fourni des cartes téléphoniques et l'accès gratuit à Internet pour leur permettre de contacter leurs familles ».

« Nombre de nos aumôniers ont célébré des messes de suffrage pour les défunts et ont aidé les marins à trouver un sens à cette immense dévastation et à leur angoisse », ajoute également la note, remerciant la Compagnie de Croisière “Carnival” qui a demandé l’envoi d’aumôniers catholiques à bord de ses bateaux afin de soutenir les équipages philippins.

^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^

Le 3 Juin 2014

Six mois après le passage du typhon, les Philippines se relèvent encore

De nombreux survivants du typhon ont besoin d’aide pour reconstruire leurs moyens de subsistance

Source : Irin / Manille, 3 juin 2014

Plus de six mois après le passage du typhon Haiyan, qui a dévasté des régions entières du centre des Philippines, la reconstruction des moyens de subsistance enregistre des progrès. Du chemin reste toutefois à parcourir pour les rendre durables.

« Ce qu’il nous faut aujourd’hui, c’est intensifier les efforts d’urgence en matière d’emploi sur le terrain et amorcer la transition vers des programmes en faveur de moyens de subsistance durables », a dit à IRIN Ruth Honculada-Georget, coordinatrice du relèvement rapide et des moyens de subsistance auprès de l’Organisation internationale du travail (OIT) à Manille, pour qui l’ampleur du travail à abattre est « considérable ».

Selon un rapport du mois de mai de l’Observatoire des situations de déplacement interne, dont le siège se trouve à Genève, les progrès en matière de solutions durables pour les survivants sont décisifs pour le relèvement et la résilience des personnes affectées par le cyclone de catégorie 5 qui a secoué la région le 8 novembre 2013, déplaçant plus de 4 millions de personnes et laissant plus de 6 000 morts sur son passage.

Sur les 14 millions de sinistrés, 5,9 millions de travailleurs (60 pour cent d’hommes, 40 pour cent de femmes) ont perdu leurs sources de revenus et leurs moyens de subsistance, a annoncé le Early Recovery and Livelihoods Cluster - ER&L, cluster dédié au relèvement rapide et aux moyens de subsistance constitué de 50 ONG locales et internationales et co-dirigé par le gouvernement, l’OIT et le Programme de développement des Nations Unies - le 14 mai.

Pour plus de 2,6 millions d’entre elles, les personnes affectées vivaient déjà sous le seuil de pauvreté ou exerçaient une activité précaire avant le passage du typhon, notamment dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche et de la sylviculture.

Le vent et les violentes ondes de tempête ont détruit ou endommagé des actifs clés et ébranlé les activités de subsistance, ce qui s’est traduit par une perte de revenus de plus de 70 pour cent à l’échelle de la région, a révélé l’Évaluation multi-sectorielle initiale rapide (MIRA II) – une initiative solidaire regroupant plus de 40 organisations œuvrant dans les neuf régions touchées.

Les secteurs de l’agriculture de la pêche ont été gravement affectés, ont dit les autorités, et en particulier les activités agricoles en lien avec la culture de riz, de cocotiers ou autres cultures sur pied. De nombreux habitants ont perdu leurs outils de travail – outils agricoles, filets et bateaux de pêche, etc. - et seule une minorité de survivants a la capacité de se livrer à des activités de subsistance alternatives lors du déplacement.

Six mois plus tard, plus de 100 000 personnes ont bénéficié d’un emploi à court terme, d’une aide aux moyens de subsistance et de services – notamment d’une formation pratique et d’une aide à la microentreprise. Pourtant, les véritables besoins vont bien au-delà.

« Les agriculteurs, les pêcheurs et les femmes ont un besoin urgent de soutien pour la prochaine étape du relèvement », a dit Leo Roozendaal, le directeur régional adjoint d’Oxfam en Asie.

« L’aide alimentaire en nature touche à sa fin. D’ici là, les gens devront avoir rétabli leurs moyens de subsistance ou s’être trouvé des sources alternatives de revenu pour prendre la relève », indique un rapport de Terre des hommes (TDH), en signalant que « l’essentiel des besoins de subsistance demeure non couvert ».

La course au riz

(...)

Des pêcheurs dans le besoin

Le secteur de la pêche - qui emploie près de 150 000 personnes dans la région - a lui aussi été sérieusement ébranlé, avec environ 30 000 bateaux de pêche perdus ou endommagés, selon le Bureau des pêches et des ressources aquatiques (Bureau of Fisheries and Aquatic Resources, BFAR).

« Au début, nous avons donné la priorité à la réparation et à la fabrication de bateaux afin que les gens puissent pêcher et aient au moins de quoi se nourrir », a dit Asis Perez, le directeur pays du BFAR.

« Nous avons identifié 32 000 bénéficiaires qui constituent notre cible initiale, et avons déjà distribué 24 000 bateaux. Nous recherchons à présent des moyens de lever des fonds pour des congélateurs. Nous devons reconstruire la chaîne des valeurs [du marché] de façon à ce que les pêcheurs puissent effectivement vendre et vivre du fruit de leur pêche. »

En dépit de ces améliorations, les pêcheurs rapportent que les prises sont rares.

« Les pêcheurs nous disent que les débris emportés par la tempête se sont déposés au fond de la mer, sur les récifs et le corail dont se nourrissent les poissons », a expliqué Maria Madamba-Nunez, directrice des campagnes, de la représentation et des médias chez Oxfam.

En moyenne, le revenu quotidien pour les activités de pêche oscille entre 7 et 13 dollars, en fonction de la météo, de la saison et du temps, révèle le rapport de TDH.

Et bien que des efforts soient menés en faveur de la réhabilitation d’autres branches du secteur de la pêche, notamment la culture des algues marines et l’aquaculture, le BFAR a reconnu qu’il ne s’agissait que de petites avancées dans un contexte bien plus large. « J’aimerais pouvoir dire que nous allons dans le sens d’une diversification des moyens de subsistance [pour davantage de durabilité], mais à l’heure actuelle, nous devons vraiment commencer par revenir à la base », a dit M. Perez.

De l’importance de la noix de coco

Le typhon Haiyan a porté un coup particulièrement dévastateur au secteur de la noix de coco, d’une importance vitale pour le pays. De l’avis de certains, il faudra une décennie à l’industrie pour se relever.

Avec 26,6 pour cent de la production mondiale, les Philippines comptent parmi les plus gros producteurs de noix de coco de la planète.

(...)

« Plus nous retardons le déblayage des fermes, plus nous tarderons à planter des cultures à croissance rapide et à garantir la disponibilité immédiate de nourriture et de revenus », a-t-elle dit.

Sur les 788 millions de dollars du Plan de réponse stratégique pour le typhon Haiyan, 117 millions de dollars étaient requis pour le relèvement rapide et les activités de subsistance. Seuls 27 pour cent de cette somme ont été financés jusqu’à présent, ce qui représente un déficit de quelque 85 millions de dollars à la date du 28 mai.

^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^

Le 18 Juillet 2014

Philippines

Trop belle (pour eux) la plage !

Des centaines de communautés de pêcheurs habitent le long des 39.289 kilomètres du littoral philippin et, après une journée en mer, tirent leurs « bankas » sur des plages de rêve. Trop belles (pour eux) ces plages ! Ne seraient-elles pas mieux « rentabilisées » par l’industrie touristiques ? Heureusement, un décret délimitant une bande de terre interdite à la construction (no build zone) de 40 à 200 mètres dans les zones à risque a été opportunément promulgué au lendemain du passage du typhon Hayan.

Source : Blog de Philippe Revelli

A une vingtaine de kilomètres au sud de Tacloban, dans la commune de Tanauan, le Barangay (quartier) Bislig abrite une communauté de pêcheurs artisanaux.

Ici, le typhon Hayan (baptisé Yolanda aux Philippines) a tout cassé : les maisons, les bateaux, les cocotiers (qui constituaient un revenu complémentaire essentiel). Après quoi les survivants ont retroussé leurs manches, tant bien que mal reconstruit des habitations, fabriqué de nouveaux bateaux avec les matériaux fourni par des ONG.

Aujourd’hui, la situation est loin d’être revenue à la normale – une normalité qui, dans leur cas, n’a jamais été faste –, mais les habitants de Bislig n’ont pas la moindre intention d’aller s’installer ailleurs. Même si des représentants de la municipalité les menacent d’expulsion car une bonne moitié des habitations de la communauté sont bâties à moins de 40 mètres de la mer, sur une zone récemment interdite à la construction (no build zone).

C’est au lendemain du passage d’Hayan, qu’une bande côtière de 40 à 200 mètres de profondeur a été déclarée non constructible dans les zones considérées comme à risque. Dans un pays balayé chaque année par une trentaine de typhons, la mesure peut sembler de simple bon sens, mais…

MAIS aux Philippines des centaines de communautés de pêcheurs artisanaux vivent sur cette frange littorale et, selon une estimation basse de la Commission nationale contre la pauvreté (National Anti-poverty Commission), la mise en œuvre des « no build zones » conduirait au déplacement de 252.688 familles.

MAIS ces familles, généralement pauvres parmi les pauvres, n’ont pas d’autre endroit où aller ni d’autre moyen de subsistance que cette mer dont la proximité leur est indispensable.

MAIS huit mois après le passage du typhon les critères de mise en œuvre des « No build zones » n’ont toujours pas été clairement définis, les fonds manquent pour l’achat de terrains destinés à la réinstallation des communautés déplacées et le sort de celles-ci demeure dans le flou.

MAIS la mesure fait un peu trop le jeu d’investisseurs intéressés par les terrains ainsi « libérés » de leurs occupants pour qu’on ne soit pas tenté d’y soupçonner des motivations autres que purement humanitaires.

Alors, bien sûr, ça n’a rien à voir mais…
… en 2016, les Philippines devraient accueillir quelque 6 millions de touristes étrangers (4,2 millions en 2013), d’où un besoin urgent d’accroître la capacité d’hôtelière du pays, aujourd’hui notoirement insuffisante.

Suite et reportage photos : Blog de Philippe Revelli 

^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^

Juillet 2014

« Fixez vos ambitions plus haut », la société civile dit à l'ONU

Le vieux débat sur les fins et les moyens s'occupe, en général, des procédures inacceptables qui revendiquent la légitimité en raison des résultats escomptés. Pas plus maintenant. Dans le débat international actuel sur les objectifs de développement pour les Nations Unies, les « fins » sont fixées si basses qu'aucun effort important n'est vraiment nécessaire de la part de personne. Roberto Bissio, le rédacteur en chef du Rapport Social Watch 2014, lors de son lancement le 9 juillet à New York à l’occasion de la réunion ministérielle du Forum politique de haut niveau de l'ONU, a commenté qu’aucun moyen n'est nécessaire si les objectifs n'ont pas de sens.

Source : Social Watch

Le rapport, intitulé « Fins et moyens », est un examen sommaire de cinquante rapports nationaux et une analyse des tendances mondiales, menés par les organisations de la société civile. Il surveille la manière dont le gouvernement et les institutions internationales font la mise en œuvre de leurs engagements solennels pour éradiquer la pauvreté, assurer la justice entre les sexes et promouvoir le développement durable.

Dans tous les pays, les organisations de la société civile estiment que les Objectifs du Millénaire pour le développement qui ont guidé les efforts de développement pendant plus d'une décennie ont été fixés trop bas pour de nombreux pays et ont détourné l'attention de l'accroissement des inégalités dans le monde entier.

Aux Philippines, par exemple, une quarantaine de personnes concentre plus de trois quarts de la croissance économique de l'ensemble du pays. Ces « économies oligarchiques » sont de plus en plus courantes tant dans les pays riches que dans les pays pauvres, et pourtant, il y a des alternatives disponibles : de nombreux pays d'Amérique du Sud parviennent à réduire les inégalités et à grandir en même temps.

Le rapport de Social Watch regrette que deux ans après Rio +20 les pays développés n'aient encore offert aucun indice sur un nouvel engagement de leur côté. À leur tour, les pays en développement sont réticents à s'investir dans des réussites pour lesquelles aucun moyen de mise en œuvre n'est mis à disposition.

Sans la volonté, il n'y aura pas de transformation et l'injustice flagrante du monde actuel ne peut que s'aggraver, conclut le rapport.

Pour plus d'informations : Rapport Social Watch 2014 (en Anglais)

^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^

Le 27 Février 2015

Les Philippines sont menacées par la montée des eaux



L'archipel souffre d'ores et déjà du réchauffement de la planète. Certains Philippins ont même dû quitter leur maison.

Source : France 2

Alors que le chef de l'État est actuellement aux Philippines pour évoquer la question du réchauffement climatique, l'archipel est sérieusement menacé par la montée des eaux. Certains habitants ont d'ores et déjà dû quitter leur maison à cause du dérèglement climatique. Inondations, tempêtes, cyclones..., les Philippins sont victimes de la hausse des températures.

Les poissons désertent les côtes

"C'est clairement un dérèglement climatique. Nous vivons une météo anormale. Il y a du soleil et puis soudainement, il pleut", constate une femme au micro de France 2.

Dans de nombreux villages, la vie quotidienne est bouleversée. Les poissons ont déserté les côtes, au grand dam des pêcheurs. "Ça me coûte 12 euros par jour pour l'essence et les appâts, et parfois, nous ne ramenons rien du tout", déplore l'un d'entre eux. En cause ? L'eau de mer est de plus en plus chaude. Les températures ont progressé de 2 degrés au niveau du rivage en quelques années.

Le cyclone Haiyan a touché terre à Guiuan, village de pêcheurs au sud-est de l'île de Samar 



Pour plus d'explications lire : Philippines. Vie de pêcheurs pauvres anéantie par le typhon Haiyan

Philippines: Hollande et Cotillard sur l'île de Guiuan, touchée par le typhon Haiyan

Le chef de l'Etat est a fait escale vendredi dans cette île très durement touchée par le typhon Haiyan. A l'occasion, il a annoncé une aide d'1,5 million d'euros de la France.

Sur l'Île de Samar, le village de pêcheurs de Guiuan : avant et après le passage du cyclone Haiyan

Pour son deuxième jour aux Philippines, François Hollande est a fait escale vendredi dans l'île de Guiuan, touchée en 2013 par le super typhon Haiyan. La visite du chef de l'Etat français doit permettre d'attirer l'attention sur "ce que peut être le dérèglement climatique".

Source : Bfmtv / Afp

"Nous étions comme à Ground Zero"

"Ma visite n'est pas seulement celle d'un président de la République française mais celle de la communauté internationale qui se mobilise pour faire réussir la conférence de Paris", a expliqué François Hollande. Il s'agit de "donner une visibilité à ce que peut être le dérèglement climatique", a souligné le président, qui devait, le temps d'une escale de deux heures, aller à la rencontre des pêcheurs et de la population de cette île de 47.000 habitants.

D'une violence inouïe, sans précédent dans les annales, Haiyan et ses vents soufflant à 230 km/h avaient fait plus de 7.350 morts le 8 novembre 2013, touchant terre précisément sur l'île de Guiuan où l'ampleur des destructions fut considérable.

"Les vents les plus violents ont frappé nos côtes si bien que nous étions comme à Ground Zero" où s'élevaient à New York les tours jumelles détruites par les attentats du 11-Septembre, s'est souvenu le maire de Guiuan, Christopher Sheen Gonzales, considéré comme un héros national aux Philippines pour son exceptionnelle mobilisation lors du désastre.

Hollande et Aquino lancent "l'appel de Manille"

François Hollande a annoncé une aide d'1,5 million d'euros à l'occasion de cette visite, alors que la France avait dégagé 1,5 million d'euros en nature pour venir en aide aux Philippines après le passage d'Haiyan. Cette nouvelle aide doit aller à l'ONG française Acted pour la reconstruction de logements, le soutien aux revenus des cultivateurs ou la mise en place d'un système sanitaire pour faire face à de nouveaux "événements climatiques extrêmes".

François Hollande était accompagné de Marion Cotillard, Oscar 2008 de la meilleure actrice pour son rôle dans La Môme et de trois membres du gouvernement, Laurent Fabius (Affaires étrangères), Ségolène Royal (Ecologie) et Annick Girardin (Francophonie et Développement).

Ségolène Royal a proposé à Marion Cotillard de lui porter son sac. L'actrice est en effet embarrassée par des béquilles.

Jeudi, le président français et son homologue philippin Benigno Aquino ont lancé l'"Appel de Manille" pour encourager la communauté internationale "à conclure un accord ambitieux, équitable et universel sur le climat" lors de la conférence mondiale que la France réunira fin décembre à Paris sous l'égide de l'ONU.

Le serment de Hollande à Guiuan : réussir la conférence sur le climat de Paris


JT TF1

Le serment Après avoir lancé "l'Appel de Manille" pour exhorter le monde à trouver un accord sur le climat en décembre à Paris, François Hollande a fait vendredi le serment d'y parvenir sur l'île philippine de Guiuan, symbole des ravages du réchauffement climatique.

"Je suis venu ici, chez vous, à Guiuan, pour montrer au monde entier ce qu'avait été le désastre, le typhon que vous avez subi, vos maisons détruites, votre port de pêche abîmé, votre église effondrée, votre marché dévasté", a lancé le chef de l'Etat français devant la population de l'île.

"Mais je voulais aussi montrer au monde entier ce qu'étaient votre courage, votre force, votre résilience", a-t-il enchaîné.

Le temps d'une escale de près de trois heures, François Hollande, accompagné de nombreuses personnalités parmi lesquelles les actrices Marion Cotillard et Mélanie Laurent ainsi que de son "envoyé spécial pour la protection de la planète" Nicolas Hulot, a pris la mesure de la violence inouïe du super typhon qui avait frappé cette île de 47.000 habitants le 8 novembre 2013.

Haiyan et ses vents soufflant à 230 km/h avaient fait ce jour-là plus de 7.350 morts aux Philippines. Sur la seule île de Guiuan, la première terre qu'il avait rencontrée sur son passage, 110 morts et 3.625 blessés avaient été dénombrés mais le bilan aurait été bien plus lourd encore si une vaste opération d'évacuation préventive n'avait été menée.

"Les vents les plus violents ont frappé d'abord nos côtes si bien que nous étions comme à Ground Zero (le site du World Trade Center après le 11 septembre à New York), a raconté le maire, Christopher Sheen Gonzales.

L'île porte encore, bien visibles, les stigmates du typhon avec ses forêts de cocotiers dévastées et ses innombrables constructions de fortune en tôle ondulées. Signe de sa reconstruction inachevée, le président français qui devait faire le vol depuis Manille à bord d'un Airbus militaire A400M de l'armée de l'air française a finalement emprunté un petit appareil des forces philippines. La piste semblait trop fragile pour accueillir l'avion français.

François Hollande a parcouru les routes et les rues de Guiuan en compagnie aussi du patriarche orthodoxe Bartholomée Ier. "La foi en Dieu donne du courage et de l'espoir aux gens même dans les conditions les plus mauvaises", a observé celui que l'on surnomme "le patriarche vert" en raison de son engagement écologique, très ému devant les décombres de l'église romane.

- 'Je verrai vos visages' -

"Nous avons encore besoin de maisons solides et pérennes", a souligné pour sa part le maire de l'île.

La France avait dégagé 1,5 million d'euros d'aide en nature pour venir en aide aux Philippines après le passage d'Haiyan. Et François Hollande a promis cette fois la même somme pour Guiuan. Elle ira à l'ONG française Acted qui entend reconstruire 300 logements, soutenir les maigres revenus des cultivateurs et préparer l'île à de nouveaux "événements climatiques extrêmes".

Jeudi, le président français et son homologue philippin Benigno Aquino avaient appelé la communauté internationale "à conclure un accord ambitieux, équitable et universel sur le climat" lors de la Conférence mondiale sur le climat que la France réunira fin décembre à Paris sous l'égide de l'ONU.

"Quand je l'ouvrirai, cette conférence, je verrai vos visage", a lancé le chef de l'Etat français sur l'île pavoisée aux couleurs françaises. Et si c'était "un succès, je reverrais vos visages et je vous dirais que nous avons agi au nom du monde et de votre commune pour ne plus jamais revoir ce que vous avez vécu", a-t-il enchaîné avant de conclure dans un anglais hésitant: "I promise you that we will succeed in Paris" (je vous promets que nous réussirons à Paris).

Au terme de cette visite de deux jours aux Philippines, la première d'un président français depuis l'indépendance de l'archipel acquise en 1947, François Hollande devait encore rencontrer la communauté française avant de regagner Paris.

^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^

Le 28 Février 2015

Les philippins doivent faire face à la précarité, la corruption et aux inégalités sociales plus qu’au changement climatique... Précarité et inégalité sociale favorisées par la libéralisation économique au niveau mondial...
Philippines : Hollande en visite sur l'île de Guiuan, dévastée par un typhon en 2013



En marge de la conférence sur le climat en décembre prochain, François Hollande alerte sur les conséquences du réchauffement climatique.

Source : France 3

François Hollande est aux Philippines, ce vendredi 27 février, afin d'évoquer la question du réchauffement climatique. Dans ce pays fortement menacé par le dérèglement du climat, le chef d'État a appelé la communauté internationale à trouver un accord sur la question, en décembre prochain.

Au deuxième jour de sa visite, le Président a choisi de se rendre sur l'île de Guiuan. Le choix du lieu n'est pas anodin. "En novembre 2013 elle a été frappée de plein fouet par le typhon Haiyan qui a fait plus de 7 000 morts", explique l'envoyée spéciale de France 3 sur place, Béatrice Gelot.

Les stigmates du typhon sont encore présents

Une manière pour François Hollande d'attirer l'attention de la communauté internationale sur les conséquences du réchauffement de la planète. "Le Président a passé deux heures sur Guiuan. Il a été très chaleureusement accueilli par le chant de jeunes écoliers. Il a pu voir encore les stigmates du passage du typhon", rapporte la journaliste.

François Hollande a notamment promis aux habitants de réussir la conférence sur le climat à Paris, en décembre.

Climat : Hollande fait son service après-vente auprès des Philippins

Source : Le Monde.fr | 27.02.2015 | Par Nicolas Chapuis (Manille, envoyé spécial) 

Avec François Hollande, même quand il s'agit de climat, le prisme économique n'est jamais loin. Au second jour de son déplacement aux Philippines, le chef de l'Etat avait choisi d'illustrer, en faisant arrêt à Guiuan, port de pêche ravagé par le typhon Haiyan en 2013, la capacité de « résilience » du pays hôte.

Un mot bric-à-brac, répété à l'envi lors de ces quarante-huit heures, qui permet d'évoquer les drames liés aux réchauffement climatique, mais aussi d'envisager l'étape d'après, celle de la reconstruction, génératrice de croissance et d'investissements.

Lors de sa déambulation dans cette ville côtière de 47 000 habitants, François Hollande a pu constater par lui-même les stigmates encore visibles de la tempête qui a détruit la quasi-totalité des habitations. Les ruines de l'église du village, superbe ouvrage du XVIe siècle, témoignent de la violence des éléments. Sur le port, les cases des pêcheurs sont quasiment toutes bâchées avec des toiles marquées du sceau du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Au cœur de la foule rassemblée dans la cour de la principale école de la ville, beaucoup de Philippins arborent les tee-shirts colorés des grandes ONG venues participer à la reconstruction de la ville. Le président s'est adressé aux habitants :

« Je voulais montrer au monde entier ce qu'était votre courage, ce qu'était votre force, votre capacité de résilience : ici vous avez subi, mais ici vous avez agi. »

Et d'ajouter : « Il faut reconstruire en évitant de nouveaux drames. Notre responsabilité, ce n'est pas seulement de vous aider, c'est d'éviter que cela se reproduise. » En conclusion, le chef de l'Etat tente même quelques mots dans un anglais poussif, qui rappelle celui de ses prédécesseurs. Mais le discours est bien accueilli par une foule ravie de l'intérêt porté à la ville. François Hollande s'affiche qui plus est à la tribune avec le maire de la ville, Christopher Sheen Gonzales, célébré en héros par le pays pour son attitude lors du passage du typhon. Peu avant, il a annoncé une contribution de 1,5 million d'euros à l'ONG française Acted, impliquée dans la reconstruction de la ville.

Lire aussi : Climat : Hollande veut « entraîner, mobiliser et engager »

Hollande à Guiuan, ville dévastée par le typhon Haiyan en 2013



6Medias

Un témoignage de solidarité pour les pays du Sud

Dans le cortège qui suit François Hollande dans les rues de Guiuan, on retrouve plusieurs responsables d'entreprises françaises dans le domaine de l'énergie, des transports et de la santé. Une centaine de compagnies sont installées dans le pays et emploient près de 40 000 Philippins. Pour décrocher un succès lors de la COP21, la France a décidé de mettre au cœur de sa stratégie les partenariats avec les entreprises qui voient dans la lutte contre le réchauffement climatique un potentiel de développement. « Si les entreprises basculent vers la croissance verte, c'est gagné, explique Ségolène Royal, la ministre de l'environnement. Et pour elles, ça devient positif, on ne parle plus de nouvelles taxes. »

Une première capitalisation financée par les Etats à hauteur de 10 milliards d'euros a été actée pour le Fonds vert pour le climat, qui doit participer à la transition énergétique des pays émergents. Mais pour parvenir à l'objectif des 100 milliards d'euros par an à l'horizon 2020, une implication du secteur privé est nécessaire. « Il est absolument crucial pour nous de travailler dès le début avec tous les acteurs, les gouvernements, les ONG mais aussi les entreprises privées, les établissements bancaires et la société civile, pour faire jouer tous les leviers de croissance », estime Hela Cheikhrouhou, la directrice exécutive du Fonds vert, qui était du voyage.

Pour Nicolas Hulot, qui a en partie organisé le voyage présidentiel aux Philippines, l'étape à Guiuan est un signe envoyé au reste du monde de l'importance des investissements à effectuer : « Ce voyage est un vrai témoignage de solidarité pour les pays du Sud, et on a besoin d'eux pour réussir la conférence climat. » Et de saluer lui aussi la « résilience » des Philippins, mais cette fois-ci psychologique : « Ce qui est frappant ici, c'est la dignité, la chaleur humaine. On ne soupçonnerait pas, au vu des visages, qu'il y a eu un drame ici. »

Hollande aux Philippines : dans les coulisses d'un voyage «vert»

Le chef de l'Etat est rentré dans la nuit de vendredi à samedi après 48 heures passées aux Philippines, pour tenter de mobiliser sur les enjeux climatiques, avant la conférence sur le climat. Revue de détail d'une tournée menée tambour battant, sous un soleil écrasant.

Source : Le Figaro Par Solenn de Royer, le 28/02/2015 à 12:15

Le président prêcheur

C'est Saint Paul, de retour du chemin de Damas. François Hollande, fraichement converti à l'écologie, à laquelle il ne s'intéressait guère avant son arrivée à l'Elysée, a pris son bâton de pèlerin pour tenter de «convaincre le monde entier» de l'urgence à sauver la planète des dégâts causés par le réchauffement climatique. C'était le but de son déplacement de 48 heures aux Philippines, au cours duquel il a lancé un «appel de Manille», censé réveiller les consciences avant la COP21, la future conférence sur le climat.

Le plaidoyer présidentiel en faveur de la planète a souvent pris des accents de prêche. Appelant à «l'alliance universelle» pour un succès de la conférence, François Hollande a opposé l'ombre des «forces obscures» qui font «le choix du fatalisme, de la désillusion, de la division» et la «lumière» de Guiuan, île dévastée par un violent typhon en 2013, en pleine reconstruction.

Comme les récents convertis, Hollande ne recule pas devant l'emphase, quitte à surjouer parfois. «Je suis venu ici pour montrer au monde entier ce qu'avait été le désastre du typhon», a-t-il lancé, vibrant, sous un dais de toile planté dans le jardin d'une école primaire, devant les habitants de Guiuan, qui l'écoutent religieusement. «Je voulais montrer au monde entier la catastrophe climatique. Montrer au monde entier ce qu'était votre courage, vote force, votre capacité de résilience»

Le président poursuit, plus lyrique encore: «Quand j'ouvrirai la conférence sur le climat, je verrai vos visages, vos regards.» Avant de conclure, comme un pasteur qui harangue ses ouailles: «Be courageous, be you!» (Soyez courageux, soyez vous-mêmes»). Resté silencieux deux jours durant, le patriarche Bartholomée 1er , n'aurait pas fait mieux. Le primat de l'église orthodoxe de Constantinople surnommé le «patriarche vert», longue barbe blanche, a vaillamment suivi le président deux jours durant, supportant le poids d'une longue et épaisse tunique noire et d'une toque de même couleur, en dépit d'un soleil écrasant.

Marion Cotillard, guest star de la caravane présidentielle

Deux actrices, Marion Cotillard et Mélanie Laurent, engagées dans la lutte pour la préservation de la planète, accompagnaient François Hollande dans son déplacement, à l'initiative de l'ambassadeur pour la planète, Nicolas Hulot, qui cherche à fédérer toutes les bonnes volontés au secours de sa cause. Mais c'est Marion Cotillard qui a eu le beau rôle: lire jeudi soir le texte de l'appel de Manille, élaboré par Hollande et son homologue philippin, désireux de mobiliser avant la COP21. «Les Américains ont Leonardo Di Caprio, la France a Marion Cotillard», a vanté Nicolas Hulot.

Silhouette menue, vêtue d'une marinière et d'une veste sombre, un feutre bleu marine fiché sur la tête, l'actrice oscarisée pour son rôle dans La Môme a fait une première apparition devant les caméras jeudi matin, après la cérémonie d'accueil au Monument Rizal, à Manille. «Je me suis sentie fière de mon pays, d'être française, a-t-elle expliqué, d'une voix basse, murmurante. La France accueille la Cop 21, alors qu'il n'y avait pas beaucoup de candidats. C'est magnifique!»

Dans l'Airbus présidentiel qui reliait Paris et Manille, dans la nuit de mercredi à jeudi, l'actrice a diné avec François Hollande, «qui a un discours vraiment intelligent, réfléchi», s'est-elle encore esbaudie. «On sent qu'il y a une vraie détermination du gouvernement pour une belle réussite à Paris en décembre. (...) J'ai senti quelque chose qui fait du bien.» Très à l'aise devant la presse présidentielle, Marion Cotillard a été rappelée à l'ordre à plusieurs reprises par un officier de sécurité, qui lui demandait de rejoindre le bus où l'attendaient les autres membres de la délégation: «Madame Cotillard, s'il vous plait...» Mais l'actrice a pris son temps pour répondre aux questions des journalistes.

Fair play, elle a joué le jeu pendant les deux jours du déplacement. La deuxième actrice (aussi réalisatrice), Mélanie Laurent, qui rentrait d'un tournage en Inde, a lu d'une traite deux interventions, parfois arides: l'une devant la société civile à Manille, une autre devant les habitants de Guiuan. Mais contrairement à Marion Cotillard, la comédienne a soigneusement évité la presse, pendant tout le voyage.

Blessée au pied, Marion Cotillard a suivi la caravane présidentielle à l'aide de béquilles. D'où l'insistance de Ségolène Royal pour lui porter son sac. Ce qu'elle a fait d'autorité, en dépit du refus poli de l'actrice, qui a tenté par deux fois de récupérer son bien, solidement arrimé à l'épaule de la ministre.
Laurent Fabius rabroué par le protocole

Jeudi soir, à la présidence philippine, à Manille. La délégation française est en place, dans les jardins du palais de Malacanang. On attend François Hollande et le président philippin, Benigno Aquino. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, vient saluer la presse, contenue derrière un cordon. Il aimerait réagir au voyage surprise des quatre parlementaires français en Syrie. Le ministre prend la pose derrière le cordon, les caméras s'installent. Mais le protocole philippin, sur des charbons ardents, ne l'entend pas ainsi. Une responsable philippine demande à Fabius de revenir à la place qui lui a été assigné. «Bon, bon, ça n'est pas possible», lance le ministre dépité aux journalistes, avant de battre en retraite, privé d'interview.
Ségolène et François

A quoi pense-t-elle? Jeudi soir dans les jardins de la présidence philippine, dans la nuit moite de Manille, Ségolène Royal, tout de vert vêtue, se tient droite, à côté du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et des autres membres de la délégation française, qui accompagnent François Hollande dans cette visite d'Etat aux Philippines. Le chef de l'Etat écoute la Marseillaise et les coups de canons, tirés par l'armée philippine. Puis il passe en revue les troupes. La ministre de l'Ecologie, qui a rêvé de l'Elysée, assiste aux honneurs rendus à son ex compagnon. Impassible, un mince sourire énigmatique flottant sur ses lèvres.

Pendant ces deux jours passés au bout du monde, François Hollande et Ségolène Royal ont affiché une évidente complicité. Jeudi soir toujours, à l'issue de la conférence de presse tenue par les deux présidents, les ministres Laurent Fabius et Ségolène Royal signent des contrats avec leurs homologues philippins. François Hollande et Benigno Aquino se tiennent debout, juste derrière la table des signatures. Quand le nom de la ministre est appelé par le protocole, Hollande esquisse un sourire attendri. Il ne la quitte pas du regard quand elle s'approche de la table officielle. Royal n'a pas de poche intérieure, donc pas de stylo. Prévenant, Hollande sort le sien de sa poche, le lui tend. Il le reprendra subrepticement après le départ de la ministre de l'Ecologie.

Vendredi soir, le chef de l'Etat vient dire quelques mots informels à la presse dans la bibliothèque colorée du lycée français de Manille. Il arrive avec Ségolène Royal. Aucun des deux autres ministres qui l'accompagnent dans cette visite d'Etat, ni Laurent Fabius, ni Annick Girardin, ne sont là. La ministre de l'Ecologie, que certains hiérarques du PS ont baptisé «la présidente» depuis son retour au gouvernement s'assoie à la droite du chef de l'Etat. Il parait bien loin le temps où les plus hauts responsables du PS ou de l'exécutif, assuraient, il y a un an à peine, que jamais, non jamais, l'ex candidate à la présidentielle de 2007 ne pourrait entrer au gouvernement, compte-tenu de ses liens personnels avec le président.

Ce soir-là, François Hollande explique une nouvelle fois les enjeux de la conférence climat que Paris accueillera fin 2015. A plusieurs reprises, il se trouve vers la ministre (numéro trois du gouvernement), cherche gentiment son assentiment, lui donne la parole. Royal savoure. «Je ferai des déplacements sur ce thème tout au long de l'année, les ministres aussi. Et toi, Ségolène, que vas-tu faire?...», interroge-t-il. Un ange passe dans cette minuscule bibliothèque tapissée de livres d'enfants.

Besoin d'actions ambitieuses face à la crise climatique ! Remplissez vos obligations !

Déclaration de mouvements sociaux et de la société civile à l'occasion du déplacement de François Hollande aux Philippines : Besoin d'actions ambitieuses face à la crise climatique ! Remplissez vos obligations !

http://www.bastamag.net/Francois-Hollande-aux-Philippines-quand-les-paillettes-supplantent-les-actes

Réchauffement. La société civile philippine rappelle à Hollande ses engagements sur le climat

Source : Bastamag par Maxime Combes 26 février 2015

Des stars et des paillettes au pays dévasté par les typhons. La visite de François Hollande aux Philippines, en présence de Marion Cotillard, Mélanie Laurent et Jeremy Irons, est la première visite officielle d’un chef de l’État français dans l’archipel de plus de 7 000 îles, dont une bonne partie est extrêmement vulnérable aux conséquences des dérèglements climatiques. De dévastateurs typhons, dont la fréquence et l’intensité augmentent au fil des ans, balaient chaque année le pays. En novembre 2013, le typhon Haiyan a causé plus de 7 000 morts, rasé des villes et des villages entiers et occasionné des dégâts toujours visibles.

François Hollande, dont la conversion à l’urgence climatique est récente, proclame sa volonté de « laisser une trace » dans l’histoire en obtenant un « accord historique sur le climat » lors de la prochaine conférence internationale de l’Onu sur le changement climatique qui se tiendra à Paris (Le Bourget) en décembre 2015. Avec le président philippin Benigno Aquino, il prévoit de rendre public un « Appel de Manille pour le climat » visant à solliciter « la mobilisation de tous en vue d’un accord à Paris ». Une opportunité saisie par les organisations philippines œuvrant à la justice climatique pour rappeler quelques-unes de leurs exigences, tant envers François Hollande et les pays développés, qu’envers leur propre gouvernement.

« Simple coup de publicité »

Ces organisations ne veulent pas que « ce déplacement se transforme en un nouveau fiasco de promesses et de déclarations non suivies d’effets ». Ils ne veulent pas que ce soit un « simple coup de publicité ». Ils exigent au contraire que cet appel de Manille « ait du sens pour le peuple philippin et pour les populations vulnérables de la planète ». Ils demandent au Président de la République française et à l’ensemble des gouvernements de la planète de s’engager à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de manière à ne pas dépasser 1,5°C de réchauffement global. On en est très loin. A l’heure actuelle, les engagements des pays conduisent à un réchauffement de plus de 3,5°C, occasionnant une forte montée du niveau des mers, la disparition de nombreuses îles et côtes peuplées et une augmentation de la fréquence et de l’intensité des phénomènes climatiques extrêmes.

Pour la société civile philippine, il ne suffit pas de promettre la fin des soutiens au charbon, encore faut-il la mettre en œuvre « immédiatement », écrivent ses représentants dans une déclaration rendue publique ce jeudi 26 février (télécharger le document). Ils réclament également les financements adéquats permettant aux pays du Sud de financer leurs politiques d’atténuation et d’adaptation face au réchauffement climatique. Ils font remarquer que le milliard de dollars promis par François Hollande pour alimenter le Fonds Vert pour le climat est ridicule au regard du coût des conséquences des dérèglements climatiques. Les dégâts occasionnés par le typhon Haiyan s’élevent à plusieurs dizaines de milliards de dollars.

Les exigences des mouvements philippins comprennent également le rejet des mécanismes de compensation et de marché carbone. Et tracent les contours de ce que devraient être les engagements de la communauté internationale dans la perspective d’un accord contraignant, à la hauteur des enjeux. Il n’est pourtant pas certain qu’ils soient entendus. Alors que l’urgence climatique se précise, François Hollande va-t-il une nouvelle fois se limiter à quelques photos « people » et à de nouveaux discours non suivis d’effets ?

^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^

Le 17 Mars 2015
 
L'agriculture et la pêche paient le plus lourd tribut aux catastrophes, selon un nouveau rapport de la FAO

Les catastrophes naturelles, un bien lourd fardeau pour l'agriculture, l’élevage, la pêche et les forêts dans les pays les plus pauvres...

Le cyclone Pam a frappé Vanuatu au moment où des experts de l'ONU étaient réunis à Sendaï (Japon) pour discuter des mesures de réduction des risques. Dans un rapport "The Impact of Natural Hazards and Disasters on Agriculture and Nutrition and Food Security" présenté durant cette réunion, la FAO soulignait que l'agriculture était la principale victime des catastrophes naturelles. Sur une période de dix ans, de 2003 à 2013, le secteur agricole (cultures et élevage) a subi des dégâts estimés à quelque 70 milliards de dollars, dont environ 22 pour cent causés par des catastrophes naturelles, notamment la sécheresse, les inondations, les tempêtes ou les tsunamis.

Source : FAO, 17 mars 2015, Sendai (Japon)

Près d'un quart des dégâts causés par les catastrophes naturelles dans le monde en développement sont assumés par le secteur agricole – une part plus importante que prévu – selon les premiers résultats d'une nouvelle étude de la FAO parue aujourd'hui à la Conférence mondiale des Nations Unies sur la réduction des risques de catastrophes.

L'Organisation a également annoncé le lancement d'un mécanisme spécial destiné à aider les pays à mieux équiper leurs secteurs de production vivrière pour réduire l'exposition aux risques, limiter les impacts et être mieux préparés à affronter les catastrophes.

C'est le secteur agricole qui concentre 22 pour cent de tous les dégâts dus aux risques naturels tels que sécheresses, inondations, tempêtes ou tsunamis, comme le montre l'analyse de la FAO de 78 évaluations des besoins après la catastrophe dans 48 pays en développement sur la période 2003-2013.

Ces dommages et pertes affligent souvent les communautés rurales et semi-rurales pauvres dépourvues d'assurance et manquant des ressources financières nécessaires pour rebâtir leurs moyens d'existence détruits. Pourtant, seulement 4,5 pour cent de l'aide humanitaire après la catastrophe durant la période 2003-2013 ciblait l'agriculture.

Ce chiffre de 22 pour cent ne représente que les dégâts constatés par le biais des évaluations de risque post-catastrophe, aussi ne donne-t-il qu'une indication de l'ampleur, l'impact réel étant vraisemblablement plus élevé. Pour obtenir une estimation plus proche du véritable coût financier des catastrophes pesant sur l'agriculture du monde en développement, la FAO a comparé les baisses de rendements durant et après les catastrophes avec les tendances de rendement dans 67 pays frappés par au moins un phénomène de moyenne ou de grande envergure entre 2003 et 2013.

Bilan final: 70 milliards de dollars de dommages aux cultures et à l'élevage pendant cette période de 10 ans.

L'Asie a été la région la plus touchée, avec des pertes estimées à 28 milliards de dollars, suivie de l'Afrique avec 26 milliards.

"L'agriculture et tout ce qu'elle englobe est non seulement déterminante pour nos approvisionnements alimentaires, mais elle demeure aussi une source principale de moyens de subsistance un peu partout dans le monde. Si le secteur est à risque, l'agriculture peut néanmoins constituer le fondement sur lequel bâtir des sociétés plus résilientes et mieux équipées face aux catastrophes", a déclaré le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva.

«C'est pourquoi une des priorités absolues de la FAO consiste à renforcer la résilience des moyens d'existence aux menaces et aux crises", a -t-il ajouté.

Quelques faits et chiffres

De l'analyse des dégâts signalés par les évaluations de besoins


Les estimations de la FAO basées sur les 78 évaluations des besoins après la catastrophe dans 48 pays sur la période 2003-2013 montrent que sur les 140 milliards de dollars de pertes enregistrés dans tous les secteurs économiques, 30 milliards concernent le secteur agricole (récoltes, bétail, forêts, pêches).

En cas de sécheresse, l'agriculture absorbe jusqu'à 84 pour cent de tous les impacts économiques.

Au sein du secteur agricole, ce sont les cultures qui essuient 42 pour cent des pertes estimées (13 milliards de dollars) – avec les inondations en tête de liste (responsables de 60 pour cent des dégâts aux cultures), suivies des tempêtes (23 pour cent).

L'élevage est le deuxième sous-secteur le plus touché après celui de l'agriculture, comptant 36 pour cent de tous les dégâts et pertes, pour un total de 11 milliards de dollars durant la période 2003-2013.


Sur les 78 catastrophes recensées, 45 concernaient le sous-secteur des pêches (1,7 milliard de dollars, soit 6 pour cent de tous les dégâts causés au secteur agricole). La part du lion (70 pour cent) revient aux tsunamis, des phénomènes généralement peu fréquents. Les tempêtes comme les ouragans et les typhons représentent environ 16 pour cent de l'impact économique sur les pêches, suivies des inondations (10 pour cent).

Le secteur forestier a subi 737 millions de dollars de dégâts et pertes, représentant 2,4 pour cent du total du secteur agricole.

Nouveau mécanisme de réduction des risques dans l'agriculture

Afin d'aider les pays à mieux se préparer et intervenir en cas de catastrophe touchant le domaine agricole, la FAO a lancé aujourd'hui un nouveau dispositif visant à acheminer un appui technique là où il s'avère le plus nécessaire et qui consistera à intégrer la réduction des risques dans l'agriculture à tous les niveaux par des activités diverses.

"Avec ce nouvel effort, nous comptons limiter l'exposition des populations aux risques, conjurer ou atténuer les impacts le cas échéant, et renforcer la préparation afin d'intervenir rapidement en cas de catastrophe", a souligné M. Graziano da Silva.

Des études ont montré que chaque dollar dépensé au profit de la prévention des catastrophes permet d'économiser au moins quatre dollars en termes d'impacts évités ou diminués, a-t-il fait remarquer.

Les travaux de ce nouveau mécanisme seront encadrés par le Programme-cadre de la FAO sur la réduction des risques de catastrophes pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

L'agriculture demeure un secteur clé

A l'échelle mondiale, 2,5 milliards de personnes dépendent de l'agriculture pour vivre. Ces petits agriculteurs, éleveurs, pêcheurs et communautés tributaires de la forêt génèrent plus de la moitié de la production agricole mondiale et sont particulièrement exposés aux catastrophes qui détruisent ou endommagent récoltes, matériels, fournitures, animaux, semences, cultures et aliments stockés.

Au-delà des conséquences évidentes sur la sécurité alimentaire des populations, les économies et les trajectoires de développement de régions et de nations entières peuvent être bouleversées si l'agriculture est victime d'une catastrophe. Le secteur représente 30 pour cent du PIB national dans des pays tels que le Burkina Faso, le Burundi, l'Ethiopie, le Kenya, le Mali, le Mozambique, le Niger, la République centrafricaine ou le Tchad.


Il faut compter également des pertes induites dans des sous-secteurs dépendant de l'agriculture, avec d'importantes conséquences pour les échanges commerciaux. Les pays analysés ont affiché une hausse des importations agricoles à raison de 18,9 milliards de dollars et un fléchissement des exportations agricoles de 14,9 milliards suite à des catastrophes naturelles entre 2003 et 2013.

Ce qu’il faut savoir sur la réduction des risques de catastrophe

Des organisations non gouvernementales (ONG) de développement ont critiqué le nouveau plan mondial de préparation aux futures catastrophes naturelles et climatiques issu de la conférence de Sendaï, au Japon, qui s’est terminée ce 18 mars. Elles lui reprochent de manquer d’ambition et de pénaliser les pays les plus pauvres qui sont les plus exposés.

Source : IRIN

La Conférence mondiale sur la réduction des risques de catastrophe a convenu d’un cadre d’action pour les 15 prochaines années privilégiant sept objectifs généraux, dont « une réduction substantielle de la mortalité mondiale liée aux catastrophes, une réduction substantielle du nombre de personnes touchées et une réduction des pertes économiques par rapport au [produit intérieur brut] mondial ». Les objectifs chiffrés ont cependant été évités et le plan ne présente pas d’engagements financiers concrets, contrairement à ce qu’espéraient les militants.

« Les gouvernements ont une fois de plus abandonné à leur sort les populations les plus pauvres du monde, qui sont les plus vulnérables face aux catastrophes naturelles, » a dénoncé l’ONG Oxfam. « À Sendaï, les négociateurs étaient censés se mettre d’accord sur un nouveau plan courageux et nécessaire pour renforcer la résilience des pays face à des évènements tels que le cyclone Pam, qui vient de balayer le Vanuatu, l’un de nos pays les moins développés. À la place, ils ont adopté une série de demi-mesures qui ne seront pas à la hauteur des risques de catastrophes qui se multiplient à toute vitesse dans le monde entier. »

Tout en saluant l’importance accordée dans l’accord aux femmes, aux enfants, aux personnes âgées et aux handicapés, « qui sont particulièrement vulnérables face aux catastrophes », Oxfam a averti que « l’incapacité de la communauté internationale à s’engager concrètement pour financer la réduction des risques de catastrophe menace d’entamer son ambitieux programme de lutte contre la pauvreté et augmente la pression sur les gouvernements pour que ces derniers prennent des mesures audacieuses lors de conférences internationales sur les objectifs de développement durable ayant plus de retentissement et pour mettre au point un nouvel accord mondial ambitieux sur le changement climatique plus tard cette année ».

Organisée par le Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNISDR), la conférence de Sendaï a réuni pendant cinq jours 187 représentants de gouvernements dans l’objectif de préparer le terrain pour deux conférences mondiales à venir. « Elles sont interconnectées, c’était l’occasion de partir du bon pied », a dit à IRIN Scott Paul, conseiller principal en politique humanitaire d’Oxfam. « Pour nous, les objectifs étaient une mise à l’épreuve obligeant les gouvernements à rendre des comptes. »

Bien que les militants pour la lutte contre la pauvreté soient déçus par l’issue de la conférence de Sendaï, cette dernière a propulsé le concept de réduction des risques de catastrophe en haut de la liste des grandes idées actuelles du milieu de l’aide mondiale. IRIN s’est donc penché sur ce qu’il signifie, au cas où ce terme ne vous serait pas encore familier.

Un nouveau terme à la mode ?

La réduction des risques de catastrophe n’est pas un terme nouveau. Il est apparu à la fin des années 1970, quand la compréhension des causes des catastrophes et des techniques d’atténuation des risques a commencé à s’améliorer. La réduction des risques de catastrophe a pour objectif de réduire les dommages causés par les aléas naturels grâce à la prévention, à la préparation et à l’atténuation des effets. Elle cherche en outre à créer un lien entre les interventions humanitaires et le développement durable. Le changement climatique et les réflexions relatives à la résilience ont donné un nouvel élan à la réduction des risques de catastrophe, inscrite dans le Cadre d’action de Hyogo pour 2005-2015, remplacé par celui de Sendaï.

La réduction des risques de catastrophe est « une façon de penser, une cause importante, mais ce n’est pas un bon outil d’analyse », a dit à IRIN Simon Levine, du groupe de réflexion britannique Overseas Development Institute (ODI). « Je ne suis pas sûr de ce que les évènements de Sendaï et le processus de Hyogo ont à voir avec le monde réel. En même temps, nous disons que nous voulons de meilleures innovations, de meilleurs entrepreneurs – [mais cela implique de prendre des risques, ce qui est quelque peu] contradictoire. »

Présenté comme une solution économique

La logique de la réduction des risques de catastrophe est souvent réduite à un calcul économique. Le nombre de catastrophes dans le monde est en augmentation, tout comme les coûts pour y faire face. Si la prévention permet de réduire ces coûts de manière significative et puisque l’aide au développement ralentit, il est logique d’investir dans la réduction des dommages.

Aussi prudent que cela puisse paraître, les dépenses dans la réduction des risques de catastrophe ne représentent toujours qu’une maigre fraction du financement total de l’aide. En 2010, les missions de maintien de la paix ont englouti 9,5 milliards de dollars, contre seulement 1,1 milliard pour la réduction des risques de catastrophe. Le discours des opportunistes qui n’ont qu’une vision à court terme et qui considèrent que ces fonds sont gaspillés si aucune catastrophe n’a lieu (ou qui font ce pari et ne dépensent pas ces fonds) est bancal, selon le Dispositif mondial de réduction des effets des catastrophes et de relèvement, un partenariat international dirigé par la Banque mondiale pour aider les pays en développement à atténuer leur vulnérabilité face aux aléas naturels. Investir dans des infrastructures plus résilientes a en effet un coût, mais aussi des bénéfices pour le développement, même en l’absence de catastrophe. Et s’il est difficile de prouver le nombre de vies sauvées par la réduction des risques de catastrophe, la baisse du nombre de morts par cyclone au Bangladesh ces dernières dizaines d’années semblent être la preuve du succès d’un programme de construction d’abris, d’amélioration des prévisions et d’alerte précoce, dont la valeur n’est pourtant pas mesurable.

Qui bénéficie de financements pour la réduction des risques ?

Une question politique

Les humanitaires sont-ils d’ailleurs les mieux placés pour comprendre ces économies politiques locales ?

Démarche descendant ou soucieuse des populations ?


Comment les catastrophes entraînent le déplacement – et comment y remédier


Le risque que des personnes soient déplacées par des catastrophes naturelles a quadruplé au cours des 40 dernières années. Si les États n’adoptent pas des programmes nationaux et mondiaux pour s’attaquer aux principales causes de déplacement, de plus en plus de personnes vont perdre leur logement à cause des inondations, des séismes et des glissements de terrain à l’avenir.

Source : IRIN, Londres, le 16 mars 2015

C’est le message principal du rapport publié jeudi par le Centre de surveillance des déplacements internes (IDMC) à l’occasion de la troisième Conférence mondiale sur la réduction des risques de catastrophes qui se déroule à Sendai, au Japon, du 14 au 18 mars. Les États membres des Nations Unies doivent adopter un programme mondial pour réduire les risques de catastrophes, dans le prolongement du Cadre d’action de Hyogo (CAH) adopté il y a 10 ans.
Le CAH a porté sur la réduction des risques de catastrophes, mais pas sur le risque d’être déplacé par une catastrophe naturelle. Depuis lors, des centaines de milliers de personnes ont péri dans des "méga-catastrophes" – séismes, tsunamis et cyclones – et il y a une prise de conscience croissante de la nécessité d’inclure dans les accords futurs le déplacement causé par les catastrophes.

Le rapport de l’IDMC mesure le risque de déplacement en évaluant la vulnérabilité d’une population donnée lorsque cette dernière est exposée à un risque. D’après la conclusion du rapport, les régions où l’urbanisation rapide et non planifiée a concentré un grand nombre de personnes dans des zones exposées à des risques graves et fréquents continueront d’être les premières touchées par les catastrophes.


Les petits États insulaires en développement comme Haïti, ainsi que les Philippines, présentent le plus fort indice de risque de déplacement futur en cas de catastrophe établi par le rapport. En Asie du Sud et du Sud-Est, le risque de déplacement devrait continuer à augmenter.

« Haïti est l’un des pays qui seront marqués par un déplacement incessant si nous ne prenons pas des mesures radicalement différentes », a déclaré à IRIN le directeur de l’IDMC, Alfredo Zamudio. « Les petites îles vont être particulièrement touchées à cause de la fréquence et de l’intensité des risques, mais il est possible de réduire leur vulnérabilité. »

Il a souligné que lors du tremblement de terre dévastateur qui a frappé Haïti en 2010, le Chili, son pays d’origine, a été beaucoup moins touché par un séisme d’une magnitude encore plus élevée. « La différence était qu’il existait au Chili une réglementation en matière de construction qui a commencé à s’établir au début des années 1960 et qui a été respectée. Ainsi, lors du grand tremblement de terre, les personnes ont eu plus de temps pour quitter les bâtiments construits de façon à les rendre plus flexibles. Cette réglementation a donc sauvé des vies. »

En revanche, il n’existait pas de normes de construction en Haïti où l’accès difficile à la propriété foncière et aux moyens de subsistance obligeait également la population à s’installer dans des zones à risques.

« La croissance économique d’un pays n’est pas suffisante [pour réduire le risque de déplacement] », a ajouté M. Zamudio. « C’est une question de développement, de gouvernance et de droits à donner aux habitants afin qu’ils puissent trouver eux-mêmes de meilleures solutions. »

L’étude a également révélé que près d’un tiers des éleveurs du nord du Kenya, du sud de l’Ethiopie et du sud et du centre de la Somalie pourraient être déplacés de façon permanente au cours des 25 prochaines années en raison de la sécheresse. Et cela sans même tenir compte du risque accru lié au changement climatique.

C’est l’Asie qui compte le plus de déplacements causés par les catastrophes

D’après le rapport, même si le changement climatique devrait contribuer à des phénomènes plus fréquents et extrêmes à l’avenir, il n’a pas été jusqu’à présent un facteur significatif de déplacement. Au cours des dernières décennies, le facteur principal a été le développement rapide et non planifié dans les zones à risques des pays pauvres, où les structures de gouvernance limitées ou corrompues poussent les habitants à vivre sur des terrains dangereux. Les conflits peuvent mettre davantage en péril la capacité des communautés vulnérables à se prémunir contre les catastrophes et à s’adapter.

Réinstaller les communautés exposées hors de la zone de danger, comme le gouvernement des Philippines tente de le faire depuis le passage du typhon Haiyan qui a déplacé quatre millions de personnes en 2013, est une stratégie qui peut s’avérer hasardeuse. Un récent rapport de Refugees International a révélé que la politique de réinstallation mise en place après Haiyan avait été mal planifiée et appliquée, et qu’elle avait aggravé la vulnérabilité des populations touchées au lieu de les soulager.

« La réinstallation doit bénéficier de financements suffisants et être organisée en concertation avec les populations touchées », a signalé M. Zamudio. « Si la réinstallation consiste à déplacer les habitants dans des zones où ils n’auront pas accès aux moyens de subsistance ni aux services, alors cela ne va pas améliorer leur vie. »

Pour réduire le risque de déplacement causé par les catastrophes, les États devront s’employer à résoudre toute une série de problèmes de fond tels que la nécessité d’un meilleur aménagement urbain et d’un meilleur accès à la propriété foncière et aux moyens de subsistance. « Une politique seule ne résoudra pas le problème », a déclaré M. Zamudio.


^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^

Le 1 Avril 2015

Climat : « on mobilisera sur les solutions, pas sur le constat » défend Nicolas Hulot


Sénat : Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, commission du développement durable (Sénateur(s) : Maurey Hervé, Raffarin Jean-Pierre)

Audition de Nicolas Hulot, envoyé spécial du Président de la République française pour la protection de la planète, sur la Conférence Paris climat 2015 (COP21)

Durée : 45:38 / Date : 01/04/2015

Pour plus d'informations : Sénat

Climat : « on mobilisera sur les solutions, pas sur le constat » défend Nicolas Hulot

« Nous avons des motifs d’être inquiets, du moins de ne pas tomber dans un optimisme béat », a confié Hervé Maurey, président de la commission du développement durable du Sénat à Nicolas Hulot, auditionné ce matin par le Sénat.

Source : Public Sénat par Natacha Gorwitz

Avant minuit, hier soir tous les « pays prêts à le faire » devaient présenter leur « contributions nationales » pour la lutte contre le réchauffement climatique. A huit mois de la Conférence de Paris qui doit aboutir à un nouvel accord international sur le climat, seuls 3 pays sur les 195 pays participants ont communiqué leurs objectifs de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. Or, en tant que pays hôte, « la France joue gros dans cette affaire » souligne l’ex-premier ministre, Jean-Pierre Raffarin.

Conscients de l’enjeu, les sénateurs étaient nombreux ce matin. « Le monde qu’il y a autour de la table témoigne de [notre] intérêt » souligne Jérôme Bignon qui a confirmé auprès de l’envoyé spécial du président de la République pour la protection de la planète : « on est à disposition et on est mobilisé ».
« Le scepticisme n’est plus un argument opposable »

 « Tous les modèles scientifiques montrent que « les conséquences » du réchauffement climatique, au-delà de deux degrés, seront « irréversibles ». Aujourd’hui, le « constat » est avéré et « le scepticisme n’est plus un argument opposable » a martelé Nicolas Hulot. D’ailleurs, parmi les « 195 Etats » participants, aucun ne s’y risque : « pas un ne conteste la responsabilité de l’humanité » dans le réchauffement climatique.

Actuellement, nous sommes « à un carrefour », ajoute-t-il : « On a fait le constat », mais « on n’a pas encore réalisé ce qu’il faut développer et ce à quoi il faut renoncer ». « Je comprends l’état de sidération » confie-t-il puisqu’« on découvre que la norme, c’est pas l’abondance mais la rareté ». Or, « la rareté ça se pilote » commente Nicolas Hulot, sinon « c’est la pénurie ».

« A Lima, certains ont sous-estimé la défiance des pays du Sud »

« A Lima, certains ont sous-estimé la défiance des pays du Sud ou des pays les plus vulnérables à l’égard des promesses annoncées à Copenhague ». Il avait été question de doter le « Fond Vert » de « 100 milliards » de dollars par an d’ici « 2020 ». Aujourd’hui, « ces pays ne nous croient plus » explique Nicolas Hulot. Promis par les pays industrialisés lors de la conférence de Copenhague en 2009, le Fond vert pour le climat n’a dépassé que la barre 10 milliards à Lima en décembre dernier. Il faut « aborder ces sujets dans la transparence et la confiance », ajoute Nicolas Hulot, notamment à l’occasion du « G7 » et surtout, du « G20 » qui aura lieu deux semaines avant la COP21.

La Conférence sur le climat tombe en même temps que les régionales, « une coïncidence malheureuse »

« Le calendrier n’est pas opportun », regrette Hervé Maurey puisque la Conférence sur le climat « tombe en même temps que les élections régionales ». Même si cela « a été signalé », aujourd’hui c’est « acté », ajoute le président de la Commission du développement durable du Sénat. « Je le déplore également », surenchérit Nicolas Hulot. C’est une « coïncidence malheureuse », ne serait-ce qu’ « en termes de politesse » à l’égard des 195 pays que la France accueille sur son sol pour la COP21. Apparemment, il n’aurait pas été possible de faire autrement, en raison de « problèmes constitutionnels », précise l’envoyé spécial du président de la République pour la protection de la planète.
« Pour convaincre, il faut dessiner un horizon désirable »

Si, la Chine était arrivée « à reculons à Copenhague », le plus gros émetteur de gaz à effet de serre de la planète s’« inquiète » aujourd’hui des conséquences de « la pollution » et s’est « mobilisée » sur le sujet, précise-t-il. De même, le risque d’ « instabilité » que présente le réchauffement climatique, est « un argument de poids auprès des Etats-Unis » et auquel « les Républicains » sont sensibles précise Nicolas Hulot. « En moyenne », « 27 millions de déplacés » en raison du réchauffement climatique, un chiffre qui pourrait atteindre « plusieurs centaines de millions » au « milieu du siècle ».

Certes, les négociations en cours prennent parfois l’allure de « tragiques parties de poker » « où chacun abat ses mauvaises cartes en premier ». Nicolas Hulot en est convaincu, « on mobilisera sur les solutions, plus que sur le constat ». «  J’entends trop souvent : ‘comment peut-on faire autrement ?’ » déplore-t-il. Si « nos institutions ne sont pas adaptées aux enjeux globaux », « nous ne sommes pas pris en défaut sur le modèle de transition énergétique » explique-t-il d’un ton rassurant. La « seule » question à se poser, c’est « quand et à quel rythme » nous entreront dans « l’économie bas-carbone ». « Pour convaincre, il faut dessiner un horizon désirable » insiste-t-il pour conclure.

La question des « financements », une « priorité »

D’un point de vue pratique, pour atteindre « les objectifs », il faut « des instruments pour les réaliser ». L’accès aux « financements », c’est « une priorité », précise Nicolas Hulot. « Si on ne donne pas un prix au carbone » nous ne pourront « pas rentrer dans une économie bas-carbone » insiste-t-il. Aujourd’hui, il y a « 650 milliards de dollars de défiscalisation aux énergies fossiles » dans le monde, précise-t-il autant de fonds qu’ « il faut flécher » vers « des modèles » de transition énergétique. L’autre « sujet difficile », c’est la question de « la transparence » et de « l’évaluation de ces engagements » puisque cela touche à la « susceptibilité » des Etats.

Une chose est sure, « le monde ne s’arrêtera pas » en cas d’ « échec à Paris », souligne Nicolas Hulot. Mais, ça provoquerait un « sérieux coup d’arrêt » aux négociations. A terme, cela serait « lourdement préjudiciable pour nos économies et nos démocraties ». Cette conférence sur le climat, « c’est l’occasion ultime de nous retrouver sur ce qui nous rassemble » a-t-il insisté.

L’envoyé spécial du président de la République pour la protection de la planète a appelé les sénateurs à se mobiliser, que ce soit à travers les groupes d’amitié, ou plus largement, sur le terrain, aux côtés de la société civile. A leur demande, il s’est engagé à fournir aux parlementaires une « feuille de route » à suivre sur les actions possible à conduire. En outre, une proposition de résolution sera examinée par le Sénat sur les objectifs à l’occasion d’un un débat public dans l’hémicycle.

^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^

Commentaires