Moule de Bouchot : Recettes du succès des moules marinières

"Moule de Bouchot : Recettes de la réussite des moules marinières" publié la première fois le 23 août 2013

Depuis l'année 2013, le travail des boucholeurs est officiellement reconnu par l’Europe comme une culture traditionnelle. La moule élevée sur des pieux en bois est devenue le premier produit français à être enregistré au niveau européen en tant que Spécialité Traditionnelle Garantie (STG).

Lire aussi : Mytiliculture. En tout temps, les moules gardent la frite !

Les recettes du succès des moules de bouchot

Prenez une casserole (ou bien deux casseroles comme nous le verrons plus loin...) Versez les moules de bouchot : 1 kilo pour deux personnes...

Plus vous faites vite et simple, plus vous cuisez et servez rapidement... Et plus vous régalerez votre tablée...

Un grand chef nantais parle des moules de bouchot de La Plaine-sur-mer, des moules élevées près de l’embouchure de la Loire, en pays de Retz. Philippe Vételé, patron du deux étoiles Anne de Bretagne : « Goûteuses et un peu sucrées, les moules de La Plaine n'ont pas le même goût que les autres, décrit-il. Élevées dans l'estuaire, elles ne se nourrissent pas du même plancton, ce qui les rend particulières. Je les fais le plus nature possible, en gardant l'eau de la moule. Un goût authentique ! » (1)

La Plaine-sur-mer, Oye-Plage, Agon-Coutainville, Le Vivier-sur-mer, Hillion, Jospinet, Pénestin, L’Aiguillon-sur-mer, Charron, Esnandes (2), Marsilly, Les Boucholeurs, Brouage... Des petits coins perdus sur le littoral de l’Atlantique et de la Manche... Des villages qui vivent de l’estran au rythme des marées... Des champs marins... Des paysans de la mer au milieu des alignements de pieux de chêne : les fameux bouchots à moules.

C’est au gré des marées et de la richesse en plancton que les moules de bouchot vont grossir. Jusqu'à 18 mois de travail avant d'arriver dans l'assiette...

Depuis mai 2013, le travail des boucholeurs est officiellement reconnu par l’Europe comme une culture traditionnelle. La moule élevée sur des pieux en bois devient ainsi le premier produit français à être enregistré au niveau européen en tant que Spécialité Traditionnelle Garantie (STG).
 
Dans la baie de l’Aiguillon, « C’est lorsque les blés sont murs, que les moules sont bonnes, » peut-on lire sur le portail de La Charron... En Loire-Atlantique, la saison de la moule démarre « quand la vigne du muscadet est en fleur... » En juin. (1)


A chacun son goût !

Spécificité française, la moule de bouchot a fort à faire avec la concurrence étrangère. En France, des restaurateurs lui préfèrent les « Moules de corde ». Plus grosses et bien en chair, ces moules sont élevées au large, en pleine mer sur des filières. Toujours immergées, elles « poussent » rapidement en suspension entre deux eaux.

Selon l'Institut national de l'origine et de la qualité (Inao), les caractéristiques des moules de bouchot sont notamment que « leur chair cuite est de couleur crème à jaune orangé, et exempte de tout crabe ou grains de sable. Elle est onctueuse et non farineuse. » (3)
 
En Belgique, on peut imaginer la situation rocambolesque des couples avec leurs deux casseroles dans la cuisine : « De Zélande pour Mr, bouchot pour Mme ! » Le journal belge "l'avenir.net" rapporte que les femmes préfèrent le goûteux et la finesse de la Bouchot, alors que les hommes penchent plutôt pour les grosses moules de Zélande, des coquillages élevés sur les fonds estuariens de l’Escaut, au sud des Pays-Bas. Katty, poissonnière à Mouscron, explique : « J’ai des couples qui viennent et qui prennent les deux. Les hommes préfèrent généralement les grosses moules bien en chair (de Zélande ndlr). Les femmes apprécient plutôt les bouchots car elles ont plus de goût. Elles viennent du Mont Saint-Michel et je suis la seule à en demander à mon fournisseur. Le fait qu’elles soient plus petites, ne dérangent pas mes clientes, elles disent aimer prendre le temps de les décortiquer. Ainsi, à la maison, chacun se cuit sa casserole de moules différentes ! » (4)

Pour la paix des ménages, la bouchot de la baie du Mont Saint-Michel et les moules de Zélande ont débuté leur saison 2013 : le mercredi 24 juillet 2013 !!!


La Bouchot marque son territoire !

Poids lourd de l’aquaculture, les moules se placent au premier rang des espèces aquacoles dans l’Union Européenne. La mytiliculture produit bon an mal an 500.000 tonnes de moules chaque année sur un total de 1,2 million T de productions aquacoles dans toute l'UE. Viennent ensuite truite, saumon, bar/daurade, carpe, huître,...

Avec une production annuelle de près de 50.000 tonnes, la Bouchot fait figure de petit poucet dans le paysage mytilicole européen. C’est la raison qui pousse les professionnels français à marquer leur territoire sur un marché de plus en plus ouvert à la concurrence. Mais aussi, à bien planter le décor face aux détracteurs des rangées de pieux de bouchots comme c'est le cas actuellement en Baie de Vilaine (5) et au Cap Gris Nez (6). 

Le 8 août dernier, le Comité national de la conchyliculture (CNC) a lancé une campagne de communication nationale pour valoriser les moules de bouchot auprès des consommateurs.

L'AFP transmet le message : La moule de bouchot compte sur son label pour résister à la concurrence

Les producteurs français de moules de bouchot comptent sur leur label récemment obtenu de "spécialité traditionnelle garantie" (STG) pour se protéger contre une concurrence étrangère croissante qui lamine leurs marges.

En 2011, 50.000 tonnes de moules ont été produites sur les pieux (les "bouchots") plantés le long des littoraux de la Manche et de l'Atlantique. Elles représentaient ainsi l'essentiel de la production française de ce coquillage (70.000 tonnes).

Depuis quelques années, la filière mytilicole française subit une concurrence exacerbée des producteurs espagnols, hollandais, premiers et seconds producteurs européens avec des tonnages qui avoisinent 250.000 et 100.000 tonnes.

La concurrence est aussi irlandaise, italienne, grecque, voire chilienne et brésilienne.

La consommation de moules étrangères avoisine ainsi plus de 44.000 tonnes, dont plus de la moitié sont espagnoles et hollandaises, selon les dernières estimations des douanes françaises et de FranceAgrimer.

"Nous devons nous montrer vigilants sous peine de disparaître" et cela passe par une maîtrise des circuits de distribution, explique Jacques Godefroy, président du secteur mytilicole au sein du Comité national de la conchyliculture, et producteur lui-même en Normandie.

Il pointe du doigt la grande distribution qui assure l'écoulement de 75% de leur moules et leur impose des prix toujours plus bas.

"Cela fait trois ans que les prix ne cessent de chuter. Certains producteurs vendent au prix de revient, ou même en dessous", explique M. Godefroy. En 2011, les prix ont reculé de 2,7%, avec un effet positif pourtant: faire bondir la consommation de moules de 8,6%.

D'où les espoirs suscités par l'obtention de l'appellation "moules de bouchot".

"L'octroi de l'appellation +spécialité traditionnelle garantie+ est le fruit d'une lutte de plus de 20 ans menée par l'ensemble des producteurs pour protéger leur mode de culture", relève-t-il.

"Notre STG devrait désormais dissuader certains pays producteurs qui pratiquent une concurrence déloyale et n'hésitent pas à commercialiser des moules prétendument de bouchot, mais qui n'ont jamais vu un pieu de bois de leur vie", fait valoir Jean-Paul Delamaire, président du syndicat mytilicole de la Baie du Mont Saint-Michel et de Cancale.

Les moules de bouchot sont élevées sur 1.650 kilomètres de littoral de la Manche et de l'Atlantique.

Deux zones de cultures sont particulièrement réputées: la baie du Mont Saint-Michel dont les moules sont doublement labellisées puisqu'elles ont reçu aussi en 2011 l'appellation d'origine contrôlée" (AOC), et la baie de l'Aiguillon aux limites des départements de la Vendée et de la Charente maritime.

La Spécialité traditionnelle garantie (STG) est un label européen qui garantit que le mode de production traditionnel (dans ce cas, l'usage des pieux) est respecté. Certains produits phare comme la mozzarella italienne ou le jambon serrano espagnol en bénéficient.

En France, les moules de bouchot sont le seul produit à en bénéficier pour l'instant.

"Il faut 12 à 18 mois pour élever les moules jusqu'à leur taille marchande de 4 cm environ et suivre un cahier des charges très contraignant", explique M. Delamaire.

La saison mytilicole débute selon les régions entre la mi-juillet et la mi-août pour se terminer mi-février, mais "les fins connaisseurs savent que les meilleures moules sont celles récoltées au début de l'automne", explique-t-il.

Philippe Favrelière (modifié le 19 juin 2018)

(1) Ouest France : Les moules de La Plaine-sur-Mer (44) s'offrent une appellation
(2) Esnandes. Ce petit village de l'Aunis, en bordure de baie de l'Aiguillon, serait le berceau de la mytiliculture sur bouchot selon la légende de Patrice Walton.... Cet irlandais s'échoue à Esnandes dans les années 1200. Pour survivre, il tente de capturer les oiseaux de mer en posant des filets sur l'estran. Il constate alors que les bouts de bois piqués dans la vase se couvrent de moules... 
(3) France 3 Basse-Normandie : Les moules de bouchot prennent du galon
(4) L’Avenir : « De Zélande pour Mr , bouchot pour Mme ! »
(5) France 3 Bretagne : Damgan (56). Vent debout contre l'agrandissement des parcs à moules
(6) La Semaine dans le Boulonnais :  La bouchot des deux caps menacée ?

Autres articles :

Mortalité des moules - printemps 2014 : revue de presse en bas de page

Octobre 2014

Image de la moule auprès des consommateurs et des professionnels

FranceAgriMer

Edition Septembre 2014

Les cabinets d'études CoSpirit Médiatrack et Marketing Seafood ont réalisé pour FranceAgriMer au premier semestre 2014 une étude sur l'image de la moule.

Source : FranceAgriMer

Ils ont interrogé des consommateurs et des professionnels de la filière pour mieux comprendre leurs attentes, leurs connaissances du marché et leurs comportements.

L'objectif de l'étude était d'identifier des leviers de différenciation par rapport à l'offre étrangère afin de mieux orienter les futures campagnes de promotion de la moule française.

Attention, la promotion est un outil nécessaire mais qui ne réglera pas seul le problème de la baisse de compétitivité de la moule de bouchot...

Cliquer Ici pour télécharger la synthèse des résultats de l'étude "Image de la moule auprès des consommateurs et des professionnels"

Extrait du document

Résultats

Enquête auprès des consommateurs

La moule est un produit largement consommé en France : 8 français sur 10 déclarent en manger au moins une fois par an, avec comme principal mode de consommation le plat moules-frites.


• La principale raison de non/très faible consommation de moules est liée aux propriétés intrinsèques du mollusque (aspect/goût) qui déplaisent à certains.
Chez les consommateurs, les perceptions et l’imaginaire associés à l’univers de la moule sont très positifs :

• Le produit évoque le plaisir, l’évasion, la convivialité, la simplicité. Il s’agit également pour eux d’un produit naturel, bon marché et d’un plat équilibré.
› Seuls quelques consommateurs voient des contraintes d’ordre pratique (une préparation chronophage ou difficile, une importante quantité de déchets après consommation, un plat « salissant ») ou encore un risque sanitaire possible du fait qu’il s’agit d’un produit fragile.

Concernant l’offre existante, l’étude montre que les consommateurs ont une assez bonne connaissance de la provenance géographique….

• 92% citent spontanément une provenance géographique, 75% une provenance française et 40% étrangère avec en tête l’Espagne et la Hollande.

…mais lorsqu’il s’agit du produit acheté/consommé la provenance n’est pas connue et notamment au restaurant :

• Lors de l’achat de moules pour une consommation à domicile, 61% déclarent connaître la provenance géographique des moules achetées.

• Et seulement 17% lorsque les moules sont consommées au restaurant.

Actuellement, peu de consommateurs (27%) perçoivent une différence selon le lieu de production : France versus Etranger

• L’aspect naturel du produit (produit provenant de la mer) et le sentiment que tout comme la France, les pays étrangers doivent respecter des normes de production inspirent confiance à la grande majorité des consommateurs.

• La principale différence observée, la taille du produit, est neutre en terme de préférence.

• Au final, seulement 17% des consommateurs mettent en avant des différences avantageuses en faveur de la moule Française, notamment un meilleur goût, une plus grande fraîcheur du produit (plus de proximité, plus de contrôles).

La grande majorité des consommateurs semble savoir que les moules sont principalement produites/élevées par des professionnels mais leur connaissance reste limitée.

• En effet, lorsque l’on s’intéresse aux moules élevées sur Bouchot qui représentent plus de 80% de la production française, on observe que :
- L’appellation Bouchot est très connue : 60% citent spontanément la Bouchot comme type de moules qu’ils connaissent et 81% déclarent en avoir déjà entendu parler.
- … mais elle n’est pas vraiment associée à sa méthode de production… (seulement par 28% des consommateurs).
- Par contre son origine Française est assez bien assimilée puisque la majorité des consommateurs pense qu’il s’agit d’une moule uniquement produite en France.

Autres résultats

• Telle que déclarée par les répondants à l’enquête, la consommation de moules à domicile concerne 93% des consommateurs et la consommation au restaurant 72% des consommateurs.
• Concernant les principaux lieux d’achat (hors restaurant), la GMS arrive en tête (66%), puis le marché (29%), la poissonnerie (28%) et le producteur (13%).

Résultats

Enquête auprès des Professionnels

Stratégies commerciales : la moule est un produit de promotion pour la grande distribution, un produit de gestion facile pour les poissonniers et une marge assurée pour la restauration :

• Pour les professionnels, les moules représentent une part importante de leur activité de négoce en termes de volume, de chiffre d’affaires et de marges.

• En grande distribution :
- la moule est un produit d’appel ( « TOP 5 » des promotions). Le prix est le facteur clef d’achat.
- Certaines enseignes mettent en avant une offre segmentée (par origine / par bassin) quand d’autres communiquent sur le concept de « la meilleure moule au meilleur moment est ici ».

• En poissonnerie :
- En saison, la moule est un produit important en termes de chiffres d’affaires et elle devient pour certains un complément de gamme hors saison. La mise en avant des promotions est peu pratiquée, ils sont nombreux à appliquer un prix fixe toute l’année.

• Dans la restauration, le 1er argument commercial pour les restaurateurs est le prix de vente : moules frites à tant d’euros (à volonté ou non).

Comportements d’achat : le marché de la moule semble être marqué par une lente dessaisonalisation des ventes.

• Historiquement la consommation de moules était concentrée sur les mois de août à novembre. Mais au cours des années, la période de commercialisation a démarré de plus en plus tôt dans l’année. Le secteur de la restauration semble principalement touché par ce phénomène.


Politiques d’achat

• Les acheteurs professionnels de la Grande Distribution ont une idée précise et exhaustive des conditions d’élevage et de pêche des moules en France et à l’étranger. Ils s’approvisionnent auprès de l’ensemble des bassins français et pays européens selon l’attractivité prix.

• Pour les restaurateurs, les principaux critères d’achat sont le prix et la praticité. Le bénéfice généré sur ce produit populaire présenté en plat à prix fixe repose sur la capacité des restaurateurs à acheter des moules bon marché. Ils n’hésitent pas à substituer une origine par une autre.

Une perception généralisée d’une baisse de qualité de la moule de Bouchot particulièrement en début et fin de saison :
• Une combinaison de facteurs expliquent la baisse de la qualité des moules de Bouchot (baisse du taux de remplissage et baisse de la taille des moules) : Variations naturelles des conditions du milieu, pratiques d’élevage trop intensives, certaines étapes nécessaires à l’élevage d’une moule de qualité négligées par certains producteurs sous la pression économique, respect plus ou moins strict des cahiers des charges, vente de moules en dehors des périodes optimales.

Mais les acheteurs semblent s’accommoder de la baisse de la qualité parce que le prix est le 1er critère d’achat et l’offre est variée.

Les moules françaises occupent une position privilégiée mais elles sont fortement concurrencées par les moules étrangères considérées de qualité.

• Il nous a été rapporté que les moules étrangères présentent des caractéristiques hautement appréciées : qualité parfois supérieure avec un prix inférieur aux moules françaises.

• Le seul critère de l’origine (moule de France) ne suffit pas si elles ne sont pas à la hauteur des attentes des acheteurs (taux de remplissage, prix).

La concurrence intra bassin, ou entre mode de production (corde versus bouchot) est réelle. Les importants écarts de coûts de production rapportés par les producteurs, au profit de la moule de corde consolident la compétitivité de ces dernières, notamment sur le secteur de la moule conditionnée sous vide.

Fragilité économique : une pression sur les prix et les marges des professionnels

• Les professionnels dénoncent une stagnation des prix d’achat et un déclin des rendements à la production (baisse de la productivité, prolifération de prédateurs) quand le prix des intrants ne cesse d’augmenter.

Les labels ne sont pas tous perçus de la même manière par les professionnels :
• Les mentions Moule de la baie du Mont Saint Michel, et Certification biologique sont valorisées par les professionnels car reconnues par les consommateurs.
• A noter que les produits portant l’AOP ont été cités autant en termes positifs (goût distinctif/ supérieur) que négatifs (prix en hausse/ trop élevé, non compétitif).
• Le label STG laisse les professionnels sceptiques quant au respect des normes et au contrôle de sa traçabilité.
• Enfin les appellations locales, telles que la moule de Pénestin, la moule de Charron jouissent d’une reconnaissance locale, qui n’est pas ou peu valorisée hors région.

Les professionnels disent unanimement l’intérêt des communications auprès des consommateurs, notamment des publicités télévisées qui, disent-ils, stimulent les ventes.

• Tous sont favorables à une communication nationale.
• Majoritairement ils sont d’avis à rappeler que le produit est naturel et sain afin de rassurer sur l’aspect sécurité sanitaire du produit qui peut être un frein chez certains consommateurs.
• Les communications de type événementiel semblent très bien fonctionner (braderies de Lille et de Lyon).
• Enfin, expliquer les méthodes d’élevage ou parler du producteur et de son métier n’apparaît pas un axe primordial de communication pour les professionnels.

Résultats

Les leviers de commercialisation et de consommation de la moule française

Le principal objectif de la campagne de communication est d’inviter les consommateurs à manger les moules françaises à la bonne saison. Plutôt que de stimuler les ventes.

Les moyens de communications

Les thèmes à aborder au sein des communications afin de promouvoir la moule française

Les consommateurs à cibler en priorité

Les pistes créatives de la communication

• L’attente des consommateurs est plus axée sur le rêve, l’évasion, et non pas sur la technique d’élevage qu’ils ne connaissent pas actuellement.

Pour les campagnes il faut donc utiliser des visuels, des ambiances sonores et des slogans évocateurs pour les consommateurs :
– Un éleveur / mytiliculteur plutôt qu’un estran couvert de bouchots (évocation d’un savoir-faire, d’une production artisanale vs industrielle.
– Un décor mer : évocation de l’évasion, naturalité, authenticité.
– Une mise en scène de plats cuisinés plutôt qu’un mollusque brut (promesses gastronomiques, qualité du produit, qui donne envie).
– Une mise en scène évoquant la convivialité, le partage entre amis/famille, avec enfants.

• Le consommateur français semble avoir un fort attachement patriotique.
Il est donc important de valoriser la différence française au sein des communications :
– Plus que de production française, parler de producteurs bretons, normands …
– Utiliser des slogans « évocateurs » : « les moules de nos côtes, les producteurs de nos régions »

 Attention, la promotion est un outil nécessaire mais qui ne réglera pas seul le problème de la baisse de compétitivité de la moule de bouchot.

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Pas de moule de bouchot de Charron, mais...

Le 23 Juillet 2014

Mont Saint-Michel. La saison des moules de bouchot démarre



Les moules AOP de la baie du Mont Saint-Michel sont sur les étals. Elles doivent respecter un cahier des charges strict.

Source : Ouest France par Stéphanie Bazylak

Chaque année, c'est la même chose. Après 16 à 18 mois passés à grandir dans les eaux riches de la baie du Mont Saint-Michel, les moules de bouchots ont atteint leur maturité et attendent d'être dégustées. Mais pour être labélisées Appellation d'origine protégée (AOP), elles doivent respecter un cahier des charges strict.

Le label AOP assure en effet au consommateur la provenance de la moule, une chair « généreuse, ample et appétissante », l'identité du mytiliculteur et, enfin, des contrôles rigoureux et fréquents pour vérifier le goût, la texture et la présentation de la moule. Le label assure également le respect de la saison, de juillet à février.
Plusieurs mois

Depuis quelques jours, le label AOP est disponible sur les étals. Les consommateurs ont maintenant plusieurs mois pour ces produits de la mer, cuisinés à la marinière, à la crème ou au curry, ou, plus original, à la plancha, au wok ou au four, pour agrémenter une soupe thaïe ou un risotto.

Les moules de bouchot AOP de la baie du Mont Saint-Michel ont obtenu leur label de la Commission européenne le 1er juin 2011. Il s'agissait alors du premier du genre en France pour une production marine. Objectif : valoriser et protéger les caractéristiques uniques de ces produits à la chair charnue et colorée.

5 conseils pour préparer les moules de bouchot du Mont Saint-Michel

La star des mollusques démarre sa saison. La récolte a commencé et les consommateurs peuvent déjà la déguster. Pour ce cru 2014, les mytiliculteurs évoquent une moule de bouchot charnue et très colorée. Reste à connaître les astuces pour les préparer. Voici tous les conseils avec le Comité AOP "Moules de bouchot de la baie du Mont Saint-Michel".

Source : La Montagne

1/ Attention à la coquille

Il est conseillé d'acheter les moules fraîches dont les coquilles ne sont pas abîmées ou ne baillent. Celles-ci doivent être humides et fermées.

2/ 500g par personne

Les recommandations portent à 500g la portion par personne. Cela équivaut à 175g de chair.

3/ A conserver au frais

Après achat, les moules de bouchot se conservent dans le bac à légumes du réfrigérateur. Il est impératif de les manger dans les deux jours, pour profiter de toute leur saveur.

4/ Gratter les coquilles

Avant de les mettre dans une marmite, ou une gamelle, il convient de gratter les coquilles pour enlever les coquillages. Mais, sachez que compte tenu de l'élevage sur bouchots, les mollusques ne contiennent que très rarement du sable ou des petits crabes dans leurs coquilles.

5/ Laissez-vous aller à l'inspiration culinaire

Au roquefort, à la crème, marinières... Les moules de bouchot se prêtent à de nombreuses recettes, plus ou moins élaborées. Même les pires cuisiniers peuvent réussir à la préparer. Le Comité AOP leur conseille par exemple de les cuire sanS eau, avec un peu de sel, après les avoir grattées et lavées. Il suffit d'attendre qu'elles soient ouvertes pour les déguster

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La Plaine-sur-Mer / Loire-Atlantique

L'entreprise Baudet : mytiliculteurs depuis trois générations

Hugo Baudet et sa compagne Marion ont repris l'affaire familiale en 2011Hugo Baudet et sa compagne Marion ont repris l'affaire familiale en 2011

Source : Le Courrier du Pays de Retz

L’atout culinaire de La Plaine sur Mer, c’est sa moule de bouchot. Ce petit mollusque qui fait le bonheur des pêcheurs à pied est aussi un vecteur économique majeur pour la commune. Une entreprise tient les rênes en ce domaine. Et cela dure depuis 60 ans. Créée en 1954 à Port-Giraud par le conchyliculteur Jean Donarier, elle est reprise en 1966 par Pierre Baudet. Son fils Patrick lui succède en 1978. La société compte une quinzaine de salariés, auxquels s’ajoute une dizaine de saisonniers.

Devenue à l’étroit dans ses murs, et souhaitant poursuivre son développement, Patrick et Marie Baudet décident de déplacer l’entreprise dans la zone d’activité du Marais, entre la Prée et la Tara où elle trouve place en 2007. Les locaux, plus vastes et fonctionnels, aux normes sanitaires européennes, se dotent d’un système de douchettes alors unique en France, servant à purifier les coquillages avant leur mise en vente. Aujourd’hui des bassins de purification encore plus performants remplacent ce système.

Une entreprise qui se visite !

La SAS Baudet produit chaque année environ 700 tonnes de moules de bouchot qui prospèrent en pleine mer sur 20.000 pieux en bois situés sur le banc du Nord entre Saint-Nazaire et Saint-Brevin, à 25 minutes de bateau du port de Gravette. En 2011, Patrick et Marie ont laissé l’entreprise à leur fils Hugo et à sa compagne Marion. La renommée de la société et de son mollusque phare n’est plus à faire. Si la majeure partie des ventes s’effectue localement, sur les marchés notamment, dans les restaurants et les poissonneries, la moule de bouchot s’exporte un peu partout en France.

Depuis quelques étés, l’entreprise s’ouvre au public, histoire pour les mytiliculteurs de partager leur passion pour leur métier.

Utile. Visites hebdomadaires de la SAS Baudet. Tarif 2€, gratuit pour les enfants de moins de 10 ans. Contact et réservation 02 40 21 51 02.

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Pays-Bas, Zélande : le premier jour de la récolte des moules, un événement à Yerseke

Reportage en Zélande, région du sud des Pays-Bas qui produit la moule de la Braderie de Lille. Début septembre 800 tonnes seront englouties par les quelque 2 millions de visiteurs. Mercredi 16 juillet, événement à Yerseke avec le premier jour de récolte. 

Récolte des moules en vue de la braderie de Lille



Source : France 3 Nord Pas-de-Calais

Ce sont les stars de la braderie - les moules - consommées sans modération... Savez-vous qu'elles proviennent majoritairement des Pays-Bas ? La récolte vient tout juste de débuter là-bas. Direction la petite ville d'Yerseke, sur l'Escaut oriental où se sont rendus Marie-Noëlle Grimaldi et Dominique Dumont. Voici leur reportage ci-dessus.

Si le mosselman trône à l'entrée du port, c'est que depuis 150 ans, à Yerseke, toute l'économie tourne autour de la mytiliculture. Cette petite ville de 6500 habitants est le plus gros producteur de moules du pays, 70 navires récoltent le coquillage.

Alors après trois mois de pause dans la production, le premier jour de récolte est un véritable événement.

La France absorbe un quart de la production des Pays-Bas. Mais les Belges sont loin devant nous. D'où la présence des principaux médias du pays.

Et cette année la moule de Zélande est effectivement plus petite mais pas de quoi décevoir ce chef étoilé. Edwin Vinke a même accepté de nous confier son petit secret : "Cuisez les vraiment rapidement sinon elles deviennent caoutchouteuse et aussi ne mettez pas trop d'ingrédients, la moule doit s'exprimer par elle-même."

Pour le premier jour de récolte, près de 400 tonnes ont été ramassées… Il en faudra deux fois plus pour alimenter la braderie de Lille début septembre.

La nouvelle moule de Zélande arrive et sera bien présente à la braderie de Lille

La moitié des 400 tonnes de moules consommées à la braderie de Lille vient de la Zélande (Pays-Bas). A Yerseke, dans l’Escaut oriental, on commence tout juste les premières récoltes de la saison.

Source : Nord Eclair

La « terre de la mer » a dévoilé son nouveau cru. La moule de Zélande 2014 a une petite coquille, certes, mais une grosse chair. Pêchées depuis mardi dernier à Yerseke, à moins de 2h de Lille, les moules néerlandaises auront une place de choix à la braderie des 6 et 7 septembre prochain  : elles font jeu égal avec les moules de Bouchot. Mais pour Yerseke, où sont récoltées et transformées les moules de Zélande, la manifestation représente 4  % de la production annuelle, soit 200 tonnes de mollusques. Et chaque année, c’est près d’un quart des exportations néerlandaises qui sont à destination de la France. Loin devant, la Belgique, qui importe les deux tiers de la production de moule de Zélande, en particulier pendant la saison touristique.

« Les Français, eux, consomment énormément de moules à la rentrée, avec un second pic au début de l’année. Je ne devrais pas le dire, mais ils préfèrent quand même les moules de Bouchot, qui sont moins iodées » avoue Ineke Nijssen, la porte parole de l’Office des moules de Zélande, qui regroupe les mytiliculteurs néerlandais. Une moule élevée sur pied en France, alors qu’elle est raclée au fond de la mer aux Pays-Bas, une fois à maturité (vers 2 ans).

De l’Escaut à l’assiette

Récoltée entre juillet et avril, la moule de Zélande est vendue à la criée. Chaque bateau mis aux enchères est jugé selon le tonnage de moules qu’il ramène (autour de 50 par bateau) et du taux de chair du produit. Pour la première vente de l’année, les prix  s’élèvent à 1 €/kg, en moyenne. Pour des moules « brutes». Encore faut-il les laver, les trier et les emballer avant de les exporter. Ce qui quintuple le prix en magasin.

Dans les poissonneries nordistes, la moule de Zélande n’est pas si évidente à trouver. Au Petit mousse, à Lille, elle n’est par exemple vendue que sur commande. « Les gens préfèrent la moule de Bouchot. En plus, à 4  €, elle est 1  € moins chère que la hollandaise ». 50 000 tonnes de moules de Zélande devraient cependant être vendues cette année dans le monde, soit plus de 7  % du volume mondial.

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Pêche en Normandie. Sur l'Enzo, la moule de Barfleur pêchée à la drague

Belle, blonde et sauvage de pleine mer... c'est la saison de la moule de Barfleur ! Embarquement à Saint-Vaast (Manche) sur l'Enzo, avec Mickaël Hubert et ses quatre marins.

Source : Ouest France par Xavier Oriot

20 h 30 sur le port de Saint-Vaast-la-Hougue. Un soleil encore généreux perce les nuages quand toute la Normandie est sous la pluie. Mickaël Hubert, patron de pêche, et ses quatre hommes embarquent sur l'Enzo, bateau de 12 m qui porte le nom de son fils. Il restera à moins d'un mile de la côte pour pêcher la moule de Barfleur. Cette moule sauvage par 13 m et jusqu'à 60 m de fond dans la Manche, pêchée avec une drague, quand celle de Bouchot est d'élevage sur ses pieux.

Blonde et ivoire

La blonde de Barfleur doit ce deuxième nom à une coquille aux reflets dorés. Sa chair ivoire est plus charnue et elle est reconnaissable avec son petit crabe ; « il y en a moins, seulement deux à trois par kilo » a relevé Mickaël, 43 ans, pêcheur de moules « depuis l'âge de 14 ans. Comme mon père et mon grand-père. Ça fait 16 ans que je suis à mon compte ». Le jeune patron aime son métier « Je ne ferais pas autre chose. Même dans une autre vie. J'aime la liberté ». Un travail pénible ? « Trois heures en mer cinq jours sur sept, du dimanche au jeudi, il ne faut pas se plaindre ».

La pêche de la moule de Barfleur est réglementée. L'ouverture est fixée le 15 juin jusqu'en novembre « après on passe à la coquille Saint-Jacques dans la baie de Seine. Il arrive que l'on passe de la moule à la coquille le même jour. On ne dort pas beaucoup ». La quantité pêchée est limitée à 480 kg par homme embarqué rémunéré à la part plus rémunatrice, ce qui fait 2,4 tonnes à cinq sur l'Enzo. On ne pêche que de 21 h à 18 h 30 le lendemain. Selon les marées, Mickaël pêche le soir ou la nuit « pour m'occuper des livraisons, de la paperasse et de la vente directe en journée avec ma femme ».

Lame d'1,60 m de large

21 h. La moule qui est en suspension dans l'eau, le jour, reste la nuit sur la roche ou dans la vase au fond de la mer. C'est là que la drague, avec sa lame d'1,60 m de large vient la chercher. La drague déverse ses 400 kg à l'arrière du bateau. Avec deux grandes pelles, Nicolas, le frère de Mickaël, et Christophe déposent les moules dans l'entonnoir de la dégrapeuse. Les moules séparées descendent sur une grille par un cylindre inondé d'eau. Les plus petites passent à travers, les plus grosses sont triées à la main par Richard et Bernard à bâbord. Alors que Christophe est repassé à l'avant pour les mettre en sac. « Avec 38 %, l'indice de chair (la part de chair dans la coquille) est très bon » se réjouit Mickaël.

On parle peu. Pas le temps de lever la tête pendant le tri manuel dans un geste sûr et rapide. « Les moules sont propres. Mais, à 5 h, nous les laisserons deux heures dans deux bassins pour les dessabler », explique Mickaël.

65 pêcheurs

Dans la cabine, des lignes se croisent sur l'écran de l'ordinateur. Ce sont les passages de la drague. « Les moules sont trop petites. On change d'endroit » annonce Mickaël qui met les gaz pour atteindre une nouvelle zone de pêche, à peine un kilomètre plus loin « entre Réville et Grandcamp ». Avant même de quitter le port de Saint-Vaast, la totalité de la pêche était vendue 1,30 € à 2 € pour les plus grosses, à des poissonniers, quelques restaurants... Le reste au détail. 0 h 40. Retour au port de Saint-Vaast à la jetée. La marée est trop basse dans le port.

Comme Mickaël, 65 pêcheurs avec des bateaux de 10 à 15 m ont une licence renouvelée chaque année pour pêcher à l'est du Cotentin, entre Cherbourg et Port-en-Bessin, sur les quatre gisements de Barfleur, Réville, Ravenoville et Grandcamp.

Le tonnage annuel de 6 500 à 7 500 tonnes (80 par jour) n'est pas comparable aux 65 000 tonnes de moules de bouchot. 900 tonnes majoritairement distribuées en Normandie bénéficient du label Normandie fraîcheur mer et d'une charte qualité depuis 2001. Cet été, l'Ifremer a relevé une ressource importante. C'est heureux : la grosse période de consommation, du 14 juillet au 15 août, commence.

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Pénestin

Au phare de Tréhiguier, à la découverte de l'histoire des moules

Sur le port de Tréhiguier, la maison de la mytiliculture retrace la culture des moules. L'exposition a pris place dans un phare, construit en 1880. « Il a été ouvert jusqu'en 1989. Puis, il a fallu le fermer à cause de l'envasement de l'estuaire. Les bateaux ne distinguaient plus le phare », explique Frédéric Brettier, en charge de la communication et du patrimoine à la mairie de Pénestin. En 1996, la mairie décide alors de racheter la bâtisse pour en faire un musée. Du haut de son toit, elle offre un beau panorama sur l'estuaire de la Vilaine. « Ce phare est un élément important du patrimoine architectural de Pénestin. »

Source : Ouest France par Katell Morin.

Trois salles d'exposition

Dans ce musée, trois salles d'expositions permettent de découvrir les aspects de production et de traçabilité des moules de Bouchot. « La mytiliculture est une activité importante dans notre secteur. Une trentaine de chantiers mytilicoles entoure la commune. Ici, on est dans une région de production et non d'élevage », poursuit Frédéric Brettier. Dans la salle du bas, on découvre la petite coquille bleue dans son milieu naturel. À l'étage, une salle d'exposition est consacrée à la mytiliculture d'autrefois et l'autre, à l'activité des mytiliculteurs aujourd'hui. L'exposition est agrémentée de vidéos qui dévoilent ce métier, l'histoire de la Mine d'or, site emblématique de Pénestin avec ses falaises de couleur ocre, et l'origine du port de Tréhiguier.

Journées de la myticulture

Ce vendredi 18 juillet et le mercredi 20 août, la municipalité organise ses journées de la mytiliculture, sur le port de Tréhiguier. Une visite guidée du phare-expo sera conduite par un professionnel de l'élevage des moules. Elle sera suivie de la découverte d'un chantier mytilicole, puis d'une soirée Mytilus sur le thème des pirates, proposée par la confrérie des Bouchoteurs et la ville. Au programme : concert et premier challenge des mangeurs de moules. Les réservations se font à l'office de tourisme (02 99 90 37 74). Le premier groupe partira à 14 h 15. La deuxième visite est programmée à 15 h 45. Port de Tréhiguier, à Pénestin. Cette manifestation est gratuite.

Visites guidées

La maison de la mytiliculture est ouverte tous les jours durant l'été, de 10 h 30 à 12 h 30 et 15 h à 18 h. Des visites guidées sont également proposées tous les mardis, du 8 juillet au 19 août, de 15 h à 17 h. Tarifs : - de 7 ans : gratuit ; 7-12 ans : 2,70 € ; adultes : 3,70 €.

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Le 17 Juin 2014

Les moules de l'Est Cotentin arrivent sur les étals

Dimanche soir, ils étaient une soixantaine de bateaux à partir pêcher les moules de l'Est Cotentin sur les cinq gisements en eau profonde ouverts pour la campagne 2014.

Source : Ouest France

Après avoir passé plus de trois semaines à quai pour redonner un coup de neuf aux bateaux, l'ouverture de la campagne de pêche aux moules sur les gisements de l'Est Cotentin était attendue comme un bol d'air pour les armements du Calvados et de la Manche : « Nous avons terminé la saison de pêche à la coquille Saint-Jacques au large vers le 15 mai. Après une saison hivernale où nous avons essayé de sortir en mer tous les jours, les bateaux et le matériel ont souffert. Mettre à l'eau, traîner et remonter les dragues met le bateau à rude épreuve », déclare trois pêcheurs saint-vaastais.

Pendant ces dernières semaines, peinture et mécanique ont été au programme : « Nous en avons profité pour faire quelques vérifications de mécanique et remettre le matériel en état avant d'embarquer les dragues à moules. »

7 000 tonnes de qualité

À la vue des premiers débarquements, la pêche est correcte et les tonnages devraient égaler la saison passée : « Il a été débarqué entre 6 500 et 7 500 tonnes de moules au cours de la saison, dans les ports de pêches de Port-en-Bessin à Cherbourg, soit environ 80 tonnes par jour », explique David Rigault, président de la commission moules au Comité régional des pêches et patron du chalutier Thortevald. « Selon les gisements, il y a de 100 à 113 moules au kilogramme et la taille s'échelonne entre 44 et 51 millimètres. Quant à la qualité du produit, les taux de chair se situent entre 28 et 30 %. De plus, il y a une bonne épaisseur de moules sur les fonds et beaucoup de juvéniles, c'est prometteur pour les prochaines semaines ! » Au niveau du prix, il s'est négocié pour la première journée entre 1 € et 1,20 € le kilogramme.

Pour ce début de saison de pêche, le constat est positif pour les pêcheurs : « Selon les gisements, il faut entre 1 heure 30 et 2 heures pour réaliser un quota égal à 1, 8 tonnes, ce qui est encourageant. Les dernières semaines de soleil ont permis aux moules de filtrer beaucoup de plancton et de grossir. C'est un produit de qualité au tau de chair qui ne va que s'améliorer », insiste Alain Rigault, patron du Cap à l'Amont.
Dessalée avant l'assiette

Afin d'améliorer la qualité des moules avant la vente, de nombreux pêcheurs font transiter les mollusques dans des bassins à terre. « Quand nous les débarquons, nous emmenons les moules dans des bassins afin qu'elle filtre l'eau et se dessable pendant un laps de temps de 2 heures à 4 heures, selon les moules pêchées. C'est un gage de qualité pour les consommateurs qui ne retrouvent ainsi aucun craquant sous la dent. »

Et Alain Rigault d'insister sur le label...

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Le 27 mai 2014

Basse-Normandie. Moules : la campagne de pêche débute le 15 juin

Dimanche 15 juin, les premières moules sauvages de la côte Est de la Manche et du Nord du Calvados seront débarquées dans les ports bas-normands.

Source : Ouest France

Vendredi, la commission moule du comité régional des pêches a pris la décision d'ouvrir la nouvelle campagne de pêche le 15 juin à 21 h. « La pêche sera autorisée sur l'ensemble des gisements de Réville, Ravenoville, Barfleur et Grandcamp », explique David Rigault, président de la commission. Au total, 62 licences de pêche sont octroyées pour les pêcheurs de la Manche et du Calvados.

Quant au produit, il sera de qualité et en quantité, comme le démontre la prospection effectuée en mars par Ifremer. « Les tailles des moules vont de 30 mm à Ravenoville à 45 mm sur le gisement de Grandcamp. Toutefois, il y a un fort pourcentage de moules juvéniles, de 25 % à 90 % selon les gisements, sauf devant Grandcamp où seulement 6 % des moules sont juvéniles, déclarent les représentants d'Ifremer qui ont également analysé les taux de chair. Pour le taux de chair, il dépasse les 30 %. À noter beaucoup de mortalité par endroits. »

Quotas fluctuants

De nouveaux quotas de pêche ont été décidés par la commission. « Du 15 au 30 juin, le quota de pêche autorisé sera de 360 kg par homme et par jour et de 1,8 tonne par navire. En juillet et août, ce quota de pêche sera de 480 kg par homme avec un maximum de 2,4 tonnes par navire par jour », poursuit David Rigaut.

Pourquoi une augmentation du quota ? « Il y a un manque de produit sur le marché et, de ce fait, il y aura de la demande », explique le président de la commission.

Du côté des pêcheurs, la saison est attendue. « Nous attendons beaucoup de cette nouvelle saison de pêche aux moules avec l'espoir que les prix de vente soient corrects afin de pouvoir faire vivre nos armements », déclare un groupe de pêcheurs saint-vaastais.

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Moule d'Irlande / Plus verte que jamais

La moitié de la mytiliculture irlandaise est en bio. Cette stratégie qui suit celle du saumon, déteint en vert sur les autres filières agroalimentaires avec la charte Origin Green.

Source : pdm-seafoodmag  par B. Vaudour

Avec 15 000 tonnes de moules par an dont plus de la moitié cultivée en parcs sur le fond, l’Irlande ne produit que 8 % de la production de l’Union. En revanche, la moitié de sa mytiliculture est certifiée biologique, ce qui place les Irlandais en première ligne des fournisseurs européens sur ce mode d’élevage. Le cahier des charges bio européen régit par le règlement 710/2009 sert de référence. La certification biologique garantit une production respectueuse de l’environnement, en particulier de la biodiversité. Cela implique une prise en compte des zones protégées afin de réduire l’impact sur la flore et la faune sensible. L’Irlande compte 96 sites Natura 2000 intégrant la bande côtière et la qualité des eaux littorales a été validée par un plan national d’analyses comportant plus de 20 000 tests. « L’étude a montré que le niveau de dioxines et de PCB dans les moules d’élevage, le poisson et les langoustines d’Irlande est bien inférieur aux seuils légaux » a souligné Finnian O’Luasa du Bord Bia à l’occasion de la Mussel Academy organisée au Seafood de Bruxelles sous l’égide de la société néerlandaise Premier.

De son côté, Dave Garforth de l’organisme certificateur Global Trust a expliqué en détail la procédure d’agrément de la moule bio irlandaise. Il a rappelé également l’importance du cycle naturel de la moule : « seul le captage naturel est autorisé en bio. La production biologique exclut par ailleurs tout OGM ainsi que l’emploi de produits chimiques de synthèse. »

7 500 tonnes de moules bio

Autre point fort, la réduction et le recyclage des déchets sont obligatoires. À terme, le mytiliculteur bio devra utiliser uniquement des matériaux recyclables. Aucun antifouling ne peut servir en prévention des salissures sur les structures immergées. Le nettoyage s’effectue à la main ou par des moyens physiques.

L’objectif d’utiliser une énergie renouvelable et l’emploi de moteurs électriques sur batteries fait partie intégrante du référentiel. Enfin l’exploitation bio doit minimiser l’impact visuel des bouées de filières et traiter toutes les moules abîmées ou hors tailles afin d’éviter les odeurs.

En conclusion, Finnian O’Luasa du Bord Bia a présenté le cadre plus large de la démarche Origin Green dans laquelle l’aquaculture irlandaise a joué les pionnières. Plus de 40 entreprises de production et de transformation de produits de la mer irlandais adhèrent à la charte de développement durable Origine Green. Cet engagement volontaire cherche à limiter l’empreinte carbone lors du processus de production. L’économie d’énergie, le traitement des déchets et de l’eau sont les trois cibles du programme qui touche l’ensemble de l’agroalimentaire irlandais.

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    Mortalité des moules de filière et de bouchot

    Depuis mars 2014, mortalité massive des moules de la baie de l'Aiguillon

    Le 5 avril 2014

    Les mytiliculteurs sont inquiets

    Les producteurs locaux attendent des résultats de l’Ifremer pour comprendre la mortalité qui sévit depuis un mois sur leurs élevages.

    Source : Sud Ouest par Philippe Baroux

    Que se passe-t-il dans les eaux des pertuis charentais ? La question posée depuis 2008 avec les surmortalités d'huîtres n'a pas trouvé d'autre réponse que la mise à l'index de la dégradation du milieu, reliée à une mauvaise gestion qualitative et quantitative des apports d'eau douce du bassin versant. Et voici que l'acuité de l'interrogation se trouve renforcée par un nouvel épisode de mortalité. Les victimes cette fois, ce sont les moules.

    Les producteurs charentais et vendéens ont dressé les premiers constats au début du mois de mars. Un phénomène disparate dans sa répartition géographique et ses seuils qui, semble-t-il, serait aujourd'hui en phase de stabilisation. Encore qu'il faille être prudent et attendre la prochaine grande marée, mi-avril, pour disposer d'une photo affinée de la situation.

    De 5 à 70 % de mortalité

    Quel est à ce jour l'état des lieux ? La situation était appréciée avant-hier, lors d'une réunion convoquée par Mme la préfete de la Charente-Maritime, en présence des représentants des services de l'État, de l'Ifremer et des professionnels. Tandis qu'une équipe de la direction des territoires et de la mer évaluait ce même jour la situation sur les élevages du nord du département, et le lendemain dans le sud des zones de production, entre Aix et Châtelaillon. Dans l'attente des conclusions de ces relevés officiels, les professionnels avancent leurs propres éléments. « Les pertes sont très fortes sur les filières du Pertuis breton, fortes sur les bouchots du pertuis, moindres partout ailleurs », exprime le président du Syndicat des mytiliculteurs du Breton et vice-président moules au Comité régional conchylicole, Benoît Durivaud.

    « Très fort », c'est un impact de 70 % environ dans le pertuis Breton, qui à lui seul fournit 10.000 des 15.000 tonnes du département. Une cinquantaine de producteurs travaillent ces concessions (Vendéens compris), qui, dans leur majorité, ne bénéficient pas de l'apport de sites moins touchés pour rééquilibrer leurs volumes marchands.

    Salinité et turbidité

    Dans le sud de la zone de production, sur les terrains de Châtelaillon et les filières de la baie d'Yves, et jusqu'à Boyardville et Brouage, les pertes sont les moins sévères. « Seule la base des bouchots jusqu'à une hauteur de 50 centimètres sur 2 à 2,50 m est touchée », relève le producteur de Marsilly qui a croisé ses informations avec le Fourasin Christophe Margat et le Bourcefrançais Francis Baudet. « Sur ces sites, nous estimons les pertes à 10 % sur les filières d'Yves, et 5 à 10 % sur les bouchots », ajoute Benoît Durivaud. Il était en mer hier avec son frère François, et leurs équipes. Tous couvraient ce périmètre à l'aide de leur atelier mytilicole et de trois embarcations annexes.

    Des hypothèses qui expliqueraient le phénomène ? Prudence là encore, dans l'attente des résultats d'analyses en cours à l'Ifremer. Mais François Durivaud pointe le relevé d'une sonde de l'institut qui, aux abords des filières du Pertuis breton, relève en continu les données environnementales. Il se trouve que début mars, au moment où les mytiliculteurs ont relevé les mortalités, la sonde pointait à la fois une baisse de salinité « bien en deçà de la normale », et une hausse de la turbidité « hors de la normale ». L'appréciation de ces niveaux vient du chercheur trembladais Tristan Renault, de l'unité génétique et pathologie de l'institut. À cette époque, les coquillages sont aussi fragilisés par la période de reproduction. Si l'hypothèse est avérée, elle constituerait un moindre mal pour les mytiliculteurs.

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    Les moules sont comestibles

    Au plan commercial, les producteurs ne pouvaient pas rencontrer pire scenario. C'est au mois de mai pour les lots de moules provenant des filières, et en juin-juillet pour celles cultivées sur bouchots, que débute la pleine saison de commercialisation des moules charentaises.

    Source : Sud Ouest

    Le consommateur doit-il s'inquiéter de la situation actuelle ? Au plan sanitaire, la réponse est non. Les moules qui restent en vie sont saines, absolument saines. Exactement comme les huîtres qui connaissent des surmortalités depuis sept ans.

    L'autre question qui se pose est de savoir si le marché pourra être alimenté en moules charentaises. La réponse est un «oui mais». Oui, les marchés de proximité auront sûrement des bouchots sur les tables estivales. Mais assurément, les producteurs seront moins enclins à desservir leurs marchés les plus lointains. On peut s'attendre à une augmentation du prix.

    Une autre inquiétude les taraude: la préservation de l'emploi. Les 112 établissements mytilicoles du département emploient entre 300 et 500 personnes. Si la situation s'aggravait, des mesures de chômage partiel pourraient être envisagées. Jeudi, devant les services de l'Etat, la profession a sollicité des aides pour l'accompagner dans cette période: ouverture d'un dossier de calamités agricoles, médiation bancaire, allègement de charges, et soutiens de trésorerie jusqu'au lancement de la campagne de commercialisation, à la fin du printemps.

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    Le 8 Avril 2014

    Baie de L'Aiguillon : mortalité anormale de moules


    Les mytiliculteurs ont tiré la sonnette d'alarme. Des analyses sont en cours pour connaître les causes de l'hécatombe. Les premiers résultats excluent tout risque sanitaire pour le consommateur.

    Source : Ouest France  Loïc Tissot

    Quel est le constat dans la baie de L'Aiguillon-sur-Mer ?

    Mi-mars, la filière mytilicole a alerté les services de l'État sur une mortalité anormalement élevée de moules au niveau de la pointe d'Arçay. Cette mortalité, explique la préfecture, « touche des moules de taille marchande et juvéniles et peut entraîner des pertes allant jusqu'à 80 % du cheptel dans les filières (NDLR : en pleine mer) et sur les bouchots de l'ensemble de la baie de l'Aiguillon. » Ce qui n'est pas anodin.

    Car cette baie est le berceau de la mytiliculture sur bouchots. Les professionnels du secteur y exploitent 44 km de linéaires de ces pieux en bois sur lesquels grandissent les moules, sur les 187 km disponibles dans la région. Ils produisent 19 000 tonnes de moules (source : comité régional de la conchyliculture). C'est un pan économique local important.

    Est-ce que cette mortalité est sectorisée ?

    A priori, si l'on regarde par le prisme vendéen. « Aucune mortalité n'est actuellement à déplorer sur l'île d'Yeu et sur la baie de Bourgneuf », confirme la préfecture. Par contre, un phénomène similaire se développe dans le Morbihan (à Pénestin) et en Charente-Maritime.

    Il faut dire que la qualité de l'estran de la baie de L'Aiguillon est telle qu'ils sont très nombreux, du département voisin, à travailler dans ce secteur. « Si 80 % des exploitations sont sur le domaine public vendéen, 80 % des exploitants sont Charentais », confirme ce spécialiste.

    Comment réagissent les mytiliculteurs ?

    Selon un professionnel vendéen, « nous n'avons jamais vécu cela. Nous sommes un peu perdus. Les moules sont pauvres en nourriture et elles meurent. » Il a eu vent des ravages du mitylicola, un parasite, qui a décimé la production de moules dans la baie de L'Aiguillon. Mais cela remonte aux années 60-70. « Nous avons eu, ces dernières années, des problèmes liés à la dinophysis, une algue toxique, qui entraînait l'interdiction de consommation de coquillages. Mais cela restait temporaire. »

    Il s'interroge sur le long terme. Quel impact sur son entreprise, le travail de ses deux ouvriers ? « Malgré cette mortalité, il nous faut continuer à travailler tous les jours. Il faut enlever les coquilles mortes, nettoyer les pieux pour les regarnir l'an prochain. En espérant que les naissains ne soient pas affectés. » Il attend impatiemment les résultats des analyses.

    Où en sont les analyses menées par l'Ifremer ?

    C'est l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) de La Tremblade qui est en charge du dossier. Il joue le rôle de « médecin légiste ». « Les analyses sont très larges sur les virus, les bactéries. Il faut attendre un mois avant les premiers résultats », explique Sandrine Richard, chef de service à la Direction départementale des territoires et de la mer (la DDTM). Les premières conclusions sont rassurantes pour les consommateurs : elles excluent tout problème sanitaire. « Plusieurs causes peuvent être à l'origine d'un stress sur la moule. » Hypothèse évoquée ? Un problème de « turpitude » dans la mer, avec un fort apport d'eau douce, dû aux fortes pluies récentes. « Je suis très dubitatif. Si on a ce problème, le Finistère devrait connaître le même », estime ce mytiliculteur.

    Quelles sont les conséquences ?

    Moins de moules, moins de ventes. Une lapalissade qui a des conséquences directes sur l'économie et l'emploi pour la soixantaine d'entreprises concernées. « Il n'y aura pas de moules de filières sur le marché et en bouchot, ça va fortement diminuer », prédit ce mytiliculteur. Cela aura-t-il un impact sur les prix ? Trop tôt pour le dire, et « les grandes centrales se serviront ailleurs. »

    La préfecture a d'ores et déjà pris la mesure du phénomène : elle lance une mission d'enquête pour activer le dispositif calamité agricole.

    Un dispositif d'aides exceptionnelles est demandé au ministère de l'Agriculture. La Banque de France est sensibilisée pour que les établissements bancaires acceptent, via la médiation du crédit, des reports d'échéance.

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    Le 13 avril 2014

    La mortalité des moules souligne la détresse de la filière

    Après la mortalité des huîtres, celle des moules ternit l’inauguration du salon conchylicole.

    Source : Sud Ouest par Philippe Baroux

    « Nous prêchons dans le désert. Tout le temps… » En aparté des allocutions officielles inaugurant la 42e édition du salon du matériel ostréicole, conchylicole, cultures marines et pêches, ce fin connaisseur des questions ostréicoles ne cache même plus sa lassitude.

    C'est que, depuis sept éditions déjà, le rendez-vous de La Tremblade fait écho aux mortalités des huîtres. Celle du naissain à partir de 2008, et, depuis l'année dernière, la perte du cheptel des huîtres de taille marchande. Le tableau se noircit encore cette saison, avec les mortalités que subissent les mytiliculteurs depuis le début du printemps. Le lien terre mer n'a jamais été aussi menacé, la dégradation du milieu marin n'est plus contestable, et les conchyliculteurs qui travaillent à l'exutoire des bassins versants, reçoivent tout ce que les terriens leur abandonnent d'indésirable. Des années qu'ils agitent les bras comme des moulins pour que cesse le saccage, qu'ils expriment le sentiment de n'être pas entendus. Alors s'installe la lassitude, et l'inauguration trembladaise n'a plus rien à voir avec celle d'une fête professionnelle. On y dénombre les victimes.

    « Situation très grave »

    « Nous, élus, allons devoir réfléchir pour faire en sorte que le milieu soit viable pour de longues années encore », exprime le maire de La Tremblade, Jean-Pierre Tallieu. Il convoque les énergies, et Gérald Viaud, qui lui succède, ne se fait pas prier pour dire sa colère. Le président du comité national conchylicole met en exergue les niveaux de mortalités, lâchant au passage qu'ils atteignent aussi dans les pertuis charentais cette année ceux des pétoncles et des coquilles saint-jacques (ce qui ne va pas manquer de pénaliser les pêcheurs professionnels l'hiver prochain).

    « Cela fait 40 ans que nos écosystèmes -qui nous fournissaient une biodiversité incroyable-, n'en peuvent plus. Les coquillages sont des sentinelles environnementales. Leurs mortalités sont en temps réel le reflet de ce qui nous arrive. »

    Le vice-président du Conseil régional Benoît Biteau, farouche défenseur du lien terre mer, lui fait écho, soulignant que la noblesse du principe « pollueur-payeur » ne saurait se dispenser d'une refonte de la gouvernance des agences de l'eau, ces bras armés des actions de préservation de la qualité des eaux sur les bassins versants.

    « Une situation très grave », dira le député Didier Quentin qui va interpeller le gouvernement le 6 mai prochain, pour réactiver les soutiens à la conchyliculture : avances de fonds, reports des cotisations patronales, aides spécifiques pour les pertes des huîtres marchandes, mise en place du fonds européen de la pêche.

    Pétoncles et saint-jacques

    Il y a urgence, et le Royannais reprend à son compte certaines des propositions professionnelles pour étaler ces difficultés : réensemencer les parcs avec des huîtres pêchées dans l'estuaire de la Gironde ou réintroduire depuis l'étranger, et pourquoi pas le Brésil, des huîtres mères pour repeupler nos eaux.

    Mais cela ne réglera pas le problème de fond : la dimension environnementale des difficultés de la profession.

    Vice-président moules au Comité régional conchylicole, Benoît Durivaud confirme la progression des mortalités de moules décrite par la préfète. Béatrice Abollivier, venue dire par sa présence que l'État est au côté des conchyliculteurs, en ces temps difficiles. De fait le dispositif des calamités agricoles est déclenché pour les 120 mytiliculteurs touchés. Crues, tempêtes hivernales, permettent d'activer ce ressort.

    Sur le terrain, le constat que nous relations il y a dix jours ne s'améliore pas. 100 % de mortalités sur les filières du pertuis Breton, et des pertes variables, mais supérieures à 50 % sur les bouchots du même secteur. Dans les élevages mytilicoles du sud du département, les mortalités sont de 5 à 10 %. Mais le mal, n'est toujours pas jugulé, et sa cause reste inconnue. L'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer poursuit ses travaux et doit communiquer des résultats complémentaires.

    Philippe Baroux

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    Les moules de la baie de l'Aiguillon meurent par milliers

    Cette mortalité anormalement élevée pourrait entraîner des pertes allant jusqu'à 80 % du cheptel dans les filières et sur les bouchots de l'ensemble de la baie de l'Aiguillon. »

    Mortalité des moules dans la baie de l'Aiguillon



    Les explications de Christian Béchemin, responsable du laboratoire "environnement ressources", IFREMER La Tremblade au micro de nos confrères de France3 pays de de Loire

    Source : France 3 Poitou-Charentes  par François Gibert

    C'est l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer , l'Ifremer de La Tremblade qui est en charge du dossier.

    « Les analyses sont très larges sur les virus, les bactéries. Il faut attendre un mois avant les premiers résultats », explique Sandrine Richard, chef de service à la Direction départementale des territoires et de la mer..

    Tout problème sanitaire est exclu

    L'hypothèse invoquée: un problème de « turpitude » dans la mer, avec un fort apport d'eau douce, dû aux fortes pluies récentes.

    Les premières conclusions sont rassurantes pour les consommateurs : elles excluent tout problème sanitaire.

    La baie de l'Aiguillon est le berceau de la mytiliculture sur bouchots. Les professionnels du secteur y exploitent 44 km de linéaires de ces pieux en bois sur lesquels grandissent les moules, sur les 187 km disponibles dans la région. Ils produisent 19 000 tonnes de moules.

    Mytiliculture en chiffre dans la baie de l'Aiguillon

        44 km de linéaires exploités
        9 000 tonnes produites
        80% des parcs sont dans le domaine public vendéen
        80% des exploitants sont des Charentais

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    Charente-Maritime: surmortalité des moules "jusqu'à 70%"


    Ce phénomène touche surtout les filières au large.

    Source : Charente Libre par Agnès Marroncle

    Après les huîtres, les producteurs de moules de Charron, Esnandes et de la baie de l’Aiguillon constatent depuis trois semaines des pertes sur leurs bouchots, mais surtout sur leurs filières au large. "Pour certaines entreprises, cette mortalité atteint 70% du cheptel", affirme Benoît Durivaud, président du syndicat des mytiliculteurs de Charente-Maritime. Peu sensible du côté de Fouras et Chatelaillon, le phénomène est surtout important au nord de la Charente Maritime, ce bassin de la baie de l’Aiguillon, second de France en production après la Normandie, d’où partent chaque année 10 000 tonnes de moules.

    L’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer, l’Ifremer, fera connaître la semaine prochaine les résultats de tests approfondis. En attendant, les professionnels font des suppositions. "L’hiver a été très agité. Les tempêtes à répétition ont dû mettre en suspension des sédiments retenus dans la vase. Ensuite, il a beaucoup plu, les terres agricoles ont été lessivées, les lâchés d’eau douce ont entraîné une irrégularité de la salinité de l’eau dans la baie."

    S’il ignore la cause exacte de cette mortalité des coquillages, Benoît Durivaux a déjà chiffré le manque à gagner pour lui et ses collègues "à ce jour, ça représente 8 millions de perte". La commercialisation n’a pas débuté. Les moules des pertuis Breton et d’Antioche n’arriveront sur les étals qu’à la fin du printemps. "Il n’y a aucun risque à la consommation, les moules vivantes sont parfaitement saines", tient à souligner le représentant de la profession mytilicole.

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    Le 19 avril 2014

    La détresse des mytiliculteurs charentais

    Depuis 15 jours, des rumeurs alarmantes concernant une mortalité exceptionnelle sur les parcs de moules en Charente-Maritime circulaient sur les pontons de La Rochelle et de Charron. Sur le terrain, dans la baie de l'Aiguillon, le constat est encore pire qu'on ne pouvait l'imaginer.




    Source : France 3 Poitou-Charentes par Yann Salaun publié le 16/04/2014

    Des grappes de coquilles vides, des tonnes de coquillages morts... En remontant sur sa barge ses premières filières ou en examinant ses kilomètres de bouchots plantés dans la baie de l'Aiguillon, BenoÏt Durivaud le sait : 2014 sera une année noire pour la mytiluculture.

    Les premiers résultats des analyses effectuées par IFREMER confirment que nous ne sommes pas en présence du même élément pathogène qui sévit depuis quelques années sur la filière ostréicole. On parle plutôt d'une trop grande turbidité de l'eau et d'une salinité déréglée par les abondantes chutes de pluie de cet hiver.

    Quoi qu'il en soit, pour beaucoup de professionnels, il va être difficile de garder le cap. Benoît, comme ses collègues, espèrent limiter les dégâts dans les parcs du sud de la zone, apparemment épargnés.
    Mais des mesures de reconnaissance de catastrophe naturelle sont déjà à l'examen en préfecture et les organismes bancaires ont également été alerté.

    Du côté des collectivités locales, tant en Vendée qu'en Charente-Maritime, on s'inquiète également de l'impact environnemental de cette catastrophe annoncée et on réfléchit déjà à des filières temporaires de traitement de ces tonnes de déchets naturels.

    La mytiliculture charentaise représente près de 20% de la production nationale, mais est, surtout, le bassin historique de culture de naissain pour l'ensemble de la filière.

    Cette crise pourrait donc bien avoir des répercussions qui dépasseraient largement les frontières de la baie de l'Aiguillon.

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    Mytiliculture. "Aucune moule en baie de L'Aiguillon cette année"

    La Faute-sur-Mer 

    S'ils essaient de conserver un peu d'humour, le cœur n'y est pas vraiment chez les mytiliculteurs frappés de plein fouet. S'ils essaient de conserver un peu d'humour, le cœur n'y est pas vraiment chez les mytiliculteurs frappés de plein fouet. | Ouest-France


    Source : Ouest France

    Le 100 % de mortalité relevé sur les moules de L'Aiguillon-sur-Mer inquiète les mytiliculteurs. Ils tiennent à informer le public tout le week-end.

    Le constat est sans appel : « Le taux de mortalité atteint 100 %, il n'y aura aucune moule de la baie de L'Aiguillon cette année ». Profitant de l'afflux du public ce week-end de Pâques, les mytiliculteurs ont installé des banderoles sur les trottoirs du pont, entre La Faute et L'Aiguillon, surmontant des grands bacs remplis de ce qui aurait dû constituer la récolte de l'année, et ne contenant en réalité que des coquilles vides.La version officielle du « problème climatique dû à l'excès d'eau douce de l'hiver » ne les satisfait pas réellement ; ils souhaitent que les recherches soient plus approfondies, « mais ça n'avance pas assez vite ». Pendant ce temps, « nos entreprises continuent à travailler sans rentrée d'argent durant 18 mois ».Adieu les quelque 10 000 à 12 000 tonnes de production, mais il reste à débarrasser les bouchots et les cordes de toutes les coquilles pour faire place nette. Le captage du naissain, déjà formé, devrait être possible. Encore faudra-t-il qu'il se développe et ne subisse pas le même sort que les aînés. Car « s'il y a une seconde année sans moules, nous mettons tous la clé sous la porte ».


    La colère gronde dans le pertuis

    Les résultats scientifiques tardent à arriver et les mortalités se poursuivent. Forte tension pour 140 mytiliculteurs.

    Source : Sud Ouest par Philippe Baroux le 16/04/2014

    Les producteurs de moules vont-ils devoir déposer les rôles d'équipages, autrement dit recourir à une période de chômage qui toucherait leurs équipages ? La question se pose face aux mortalités des moules dont les toutes dernières évaluations - réalisées hier matin - confirment la gravité de la crise que traversent près de 120 producteurs en Charente-Maritime et une vingtaine de Vendéens.

    Ils ont en commun de produire des moules sur filières et sur bouchots dans le pertuis Breton, le secteur le plus nettement frappé par ces mortalités dont les premières ont été constatées au début du mois dernier. Yannick Marionneau et Benoît Durivaud, respectivement vice-présidents des sections moules des comités régionaux conchylicoles de Poitou-Charentes et des Pays de la Loire, partagent le même bilan du sinistre : 100 % de pertes sur les filières du pertuis Breton, 100 % sur les bouchots depuis le secteur des Écluseaux (face à La Tranche-sur-Mer) à la pointe d'Arçay (à l'embouchure du Lay). Pour le reste des bouchots du Breton, la mortalité atteint 60 %.

    Le premier des deux producteurs embarquait hier une équipe de la Direction départementale des territoires et de la mer, en vue de poser des pourcentages précis qui préfigurent l'instruction d'un dossier de calamités agricoles. Le second avait à son bord le maire de Charron, Jérémy Boisseau, et le représentant du service économique de la Communauté de communes Aunis Atlantique.

    Un bilan fait à Charron

    Avant-hier soir à Charron, les professionnels se sont réunis pour débattre du sujet, et poser des perspectives qui se referment au fur et à mesure que la mortalité persiste. La saison 2014 est d'ores et déjà compromise pour la moule de filières. Les longues lignes de la baie d'Yves, qui sont encore épargnées (5 à 10 % de mortalités) ne couvriront pas la demande du marché au départ de la saison, au mois de mai.

    Un mois de mai que ces entreprises attendent pourtant avec impatience dans leur gestion. La trésorerie, mise à plat par l'inactivité du commerce, de novembre à mai, et les investissements hivernaux consacrés à l'entretien des concessions et du matériel, reprend en principe de l'air à cette période. Les mytiliculteurs savent déjà qu'ils vont devoir faire sans cette bouffée d'oxygène. Et puis, il y a ceux qui, après coup, ne pourront pas se relancer avec les bouchots, s'ils n'ont pas de lignes de production au sud de la Charente-Maritime où ces élevages sont moins touchés. C'est, par exemple, le cas des Vendéens, explique Yannick Marionneau qui concentrent « 100 % de leurs élevages dans le pertuis Breton ».

    « Le climat est très tendu, renchérit Benoît Durivaud. Nous sommes dépités de voir mourir le cheptel sans connaître la cause de ces mortalités. Et dépités d'être suspendus à la réactivité de l'État. Si elle ne se manifeste pas concrètement dans les prochaines semaines (et j'ai tendance à mettre la formule au singulier), nous ne pourrons pas contenir des comportements isolés. La colère gronde. »

    Pollution, apports d'eau ?

    Les professionnels attendent avec impatience que toutes les analyses soient bouclées à l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer. Les premiers constats faits sur les paillasses écartent de plus en plus virus, bactéries, algues toxiques comme source éventuelle de ces ravages. Mais il reste des analyses à approfondir et une orientation plus environnementale de la recherche à mener sur les causes. Turbidité de l'eau et baisse de salinité remontent jusqu'aux scientifiques. « J'ai discuté avec des marins pêcheurs professionnels, ils m'ont dit que les filets qu'ils relèvent en ce moment sont gluants…, note Benoît Durivaud. Ils font d'étranges constats. La semaine dernière, ils ont remonté une tonne de seiche. Et mardi, alors que les vents étaient favorables, rien. »

    Les mytiliculteurs regardent en direction d'une dégradation du milieu, reliée à une éventuelle pollution d'origine maritime ou aux apports d'eau douce des bassins versants que drainent les deux rivières qui se jettent dans la baie, le Lay et la Sèvre niortaise. Quelles ont été les quantités de ces apports cet hiver, et quelle a été leur qualité ? Les deux responsables professionnels le demanderont demain, à Luçon, où l'Établissement public du Marais poitevin réunit les commissions locales de l'eau.

    Philippe Baroux

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    Olivier Falorni au soutien des mytiliculteurs

    Le député était invité dans le pertuis Breton, hier.

    Source : Sud Ouest le 19/04/2014

    Olivier Falorni a écouté les explications de Benoît Durivaud sur le problème de la mortalité des moules....

    À l'invitation de Benoît Durivaud, président du Syndicat des mytiliculteurs du pertuis Breton, Olivier Falorni, député de la première circonscription de la Charente-Maritime, a pris la mer, hier. Il s'est rendu sur les zones de moules de filières, touchées à 100 % par la mortalité, et sur celles de bouchots, décimées elles à 70 %.

    Manifestation aujourd'hui (samedi 19 avril 2014)

    Ce samedi, à 10 heures, symboliquement, les professionnels devraient créer des cimetières de moules au péage du pont de l'île de Ré, au port du Pavé à Charron et à L'Aiguillon-sur-Mer.

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    Mytiliculture : la gestion de l'eau inquiète


    Les professionnels vendéens estiment que le climat n'est pas seul responsable de la mortalité catastrophique des moules.

    Source : Ouest France

    Quarante mytiliculteurs de la baie de L'Aiguillon se sont réunis, dans le calme, ce jeudi, à Luçon, devant l'établissement public de l'eau du Marais poitevin (EPMP) réuni en conseil d'administration annuel.

    « Nous voulons sensibiliser et alerter sur les conséquences d'une mauvaise gestion de l'eau et du marais, indique Benoît Duriveau, vice-président du comité régional de la conchyliculture (CRC) Poitou Charentes et président des mytiliculteurs du pertuis Breton. Actuellement, 10 000 tonnes de moules, soit près de 100 % du cheptel, sont mortes en un mois, pour des raisons climatiques. Les cultures marines, c'est 3 000 emplois directs en Charente-Maritime et Vendée, 300 emplois et 15 millions d'euros de chiffre d'affaires rien que pour la baie de l'Aiguillon. Le pertuis Breton a été le plus atteint alors que le pertuis d'Antioche est moins touché, pourquoi ? ».

    Comme dans les années 1960

    Yannick Marionneau, vice président de la CRC Pays de la Loire, ajoute : « Certes les moules sont en période de reproduction donc plus sensibles, mais on pense qu'en plus des raisons climatiques, il y a d'autres raisons. Qu'y a-t-il dans l'eau douce qui s'est écoulée du marais ? La dernière mortalité de cette ampleur remonte aux années 1960, et elle était due à un parasite. On attend les résultats des analyses ».

    L'EPMP met en place fin avril un groupe de travail sur la baie de L'Aiguillon : « c'est dommage qu'on ait perdu autant de temps », estiment les mytiliculteurs.

    Un fonds européen mobilisé

    Présent auprès des mytiliculteurs vendéens touchés par une surmortalité de moules dans la baie de l'Aiguillon, Bruno Retailleau a alerté de cette crise Alain Cadec, vice-président de la commission pêche du Parlement européen. « Il m'a averti qu'il avait obtenu que le Fonds européen des affaires maritimes et de la pêche soit très rapidement mobilisé dans le cadre d'un accord actuellement discuté entre la France et la commission européenne », explique le président du conseil général.

    Ce fonds doit permettre d'indemniser les producteurs touchés, de soutenir des plans d'action pour reconstituer les stocks et entretenir les bassins versants, et d'investir dans la modernisation des exploitations. « Ce plan devrait être mis en place dans les tout prochains mois, mais les opérations déjà engagées pour affronter cette crise devraient être rétroactivement éligibles ».

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    L'agro-écologie, c'est concilier économie et environnement

    À Sées, dans l'Orne, 290 personnes ont participé au début du mois à un colloque sur l'agro-écologie proposé par les services de la DDT (Direction départementale des territoires) et des étudiants en BTS au lycée agricole. Michel Griffon, agronome et économiste était l'intervenant vedette de la journée consacrée à l'agro-écologie. Il a développé le concept d'intensification écologique.

    Source : Ouest France

    Ryk Vandererven, le représentant du ministère de l'Agriculture, était présent à ce colloque. « Stéphane Le Foll veut que la France soit le leader européen de l'agro-écologie ». Alors, que cache ce terme, conjugué à tous les temps ? « C'est concilier la performance économique et la performance environnementale. Ces deux aspects ne doivent plus être antagonistes mais au contraire être en synergie » précise Michel Griffon.

    Amis des vers de terre

    Trois agriculteurs ornais, Anton Sidler, Thierry Lemaître et Nicolas Duboust, des adeptes de la première heure (« Nous, les amis des vers de terre ») ont partagé leur expérience de terrain et prolongé le message.
    « Il faut arrêter de mettre en opposition les agriculteurs conventionnels et nous. Il n'y a pas d'un côté les gentils et de l'autre, les méchants. Nous sommes des agriculteurs qui avons pris conscience de l'importance des ressources du sol. Préserver le sol pour assurer la production et l'alimentation de la population, voilà notre leitmotiv. Et on peut vivre de notre passion de paysan. »

    Cohérence

    Sur quoi, un agriculteur interpelle le représentant du ministre : « On nous demande de préserver la biodiversité ? D'accord, mais pourquoi nous enlever de la Pac les surfaces de haies, mares... Il faudrait être cohérent ! ».

    Cohérence ? Un enseignant opine du chef : « Pourquoi alors, diminuer les heures d'agronomie dans les programmes du bac pro et du bac STAV ? » (sciences et technologies de l'agronomie et du vivant).

    En conclusion, Jean Cézard, responsable de la Draaf (Direction régionale de l'Agriculture, l'Agroalimentaire et la Forêt) se disait « satisfait que ce premier rendez-vous au niveau régional sur l'agro-écologie se soit déroulé dans le cadre du lycée agricole ». Les étudiants, visiblement, ont réussi leur mission.

    « Les agriculteurs vont devoir s'habituer à gérer la complexité »

    Point de vue par Michel Griffon, agronome et économiste.

    L'agriculture du futur

    « Elle devra être plus adaptée aux changements climatiques. À partir d'environ 2070, le climat deviendra méditerranéen jusqu'à Poitiers. Il faudra trouver des alternatives pour réduire les pesticides, limiter les pollutions en général, intégrer la biodiversité dans les objectifs de production, inventer une agriculture plus économe en énergie en raison notamment de la hausse du prix du pétrole... L'addition de ces contraintes fait l'agriculture va devoir s'adapter. Les opportunités existent (augmentation de la demande en grains, biocarburants de 2e et 3e générations, bio molécules) ».

    L'intensification écologique

    « C'est l'utilisation intensive de concepts de l'écologie. C'est une démarche qui part de l'agriculture conventionnelle et qui va le plus loin possible vers l'utilisation de l'écologie à des fins productive avec la réduction des intrants chimiques. Il n'y a donc pas une forme d'agriculture écologiquement intensive. Il existe un soubassement scientifique extrêmement sérieux à l'agro écologie et l'intensification écologique ».

    Gérer la complexité

    « En considérant le système de production dans un écosystème, les générations montantes d'agriculteurs vont devoir comprendre et s'habituer à gérer la complexité. Ce n'est pas une mince affaire. Mais l'irruption de l'écologie productive va aussi en faire l'un des métiers les plus passionnants. Conduire un écosystème productif d'une grande exploitation de par exemple 300 ha sera équivalent à être un pilote d'avion. Cela reviendra à savoir intégrer un très grand nombre de raisonnements et savoir prendre les décisions opportunes ».

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    Le 21 avril 2014

    Charron: Les moules meurent par milliers

    A Charron, sur les bouchots et les filières, il ne reste rien de vivant

    Charron (17) Ramassage des moules mortes



    Les explications de Yannick Marionneau, vice Président du comité régional de la conchyliculture, au micro d'Eric Vallet et de Pierre Layahe

    Source : France 3 Poitou-Charentes par François Gibert publié le 20/04/2014 | 

    Sur les filières du pertuis breton, 100% de la production est anéantie et des pertes supérieures à 50% sur les bouchots du même secteur.

    Pour les professionnels, environ 300 personnes sur la baie de l'aiguillon, c'est la catastrophe.

    La saison devait débuter dans trois semaines. Désormais les entreprises sont donc financièrement prise à la gorge. Elle demande aujourd'hui au pouvoir publics des aides d'urgence pour pouvoir faire face.

    La seule certitude que l'on ait c'est qu'ici, dans le berceau historique de la mytiliculture française, personne n'avait connu un tel épisode aussi violent, massif et inexpliqué.

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    Mortalité des moules en Charente-Maritime : "je pense qu'on a été saboté"

    Les mytiliculteurs ont manifesté leur désarroi, ce week-end, face à la mortalité des moules de la baie de l’Aiguillon.

    Source : Sud Ouest par Yannick Picard

    «On doit connaître la cause de cette mortalité ! » Présente avec de nombreux élus autour des mytiliculteurs dépités, Suzanne Tallard, député de la deuxième circonscription de la Charente-Maritime, n'a pas manié la langue de bois, samedi, au port du Pavé.

    Le mystère de cette mortalité reste entier 
    Pour cette journée de mobilisation des mytiliculteurs exerçant dans la baie de l'Aiguillon, dont la totalité de la production est aujourd'hui décimée sans en connaître la cause, trois cimetières de moules avaient été créés.

    Une profession en deuil.

    Le premier au péage du pont de l'île de Ré, le second à L'Aiguillon-sur-Mer et le dernier au port du Pavé, lieu autant symbolique que mythique pour la profession.

    « Je pense qu'on a été saboté. J'ai des moules en baie de Saint Brieux et elles sont magnifiques ! » Colère pour Stéphane Pairpaix, producteur marsellois venu déposer une gerbe aux pieds des bacs contenant les moules mortes.

    Aujourd'hui, le mystère de cette mortalité reste entier, car localisée exclusivement dans la baie de l'Aiguillon, et toutes les hypothèses circulent maintenant à vitesse grand V, dans les rangs des professionnels : dégazage sauvage en mer, lâcher d'eau douce trop important du côté des bassins versants expliquant une dessalure importante, boum planctonique…

    Seule certitude, afin de ne pas créer de psychose, le mollusque n'est et n'a pas été malade ; il est mort, tout simplement.

    Chronique de la mort d'une profession annoncée ?

    "Nous mettrons deux à trois années à nous relever" 

    Si le député aunisien Olivier Falorni interpellera prochainement Frédéric Cuvilier, secrétaire d'État de la Pêche et de la Mer, Suzanne Tallard demande, elle, qu'une cellule de crise soit immédiatement créée par la préfecture, afin de réunir autour d'une même table professionnels, représentant de l'État, l'ensemble des maires de la baie, politiques et banquiers.

    « Il faut que l'on tienne », dit Yannick Marionneau, sans verser dans l'euphorie, qui essaie malgré tout de positiver.

    « Si les naissains qui se fixent actuellement ne meurent pas, la production sera là l'année prochaine. Mais nous mettrons deux à trois années à nous en relever. » Dans le cas contraire, selon lui, c'est la mort à coup sûr de la profession.

    Si tel était le cas, après Xynthia en 2010, Charron paierait encore là un lourd tribut et serait certainement amené à revoir sa copie sur le projet de la nouvelle zone de la Marina destinée aux mytiliculteurs.

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    Le département soutient les exploitations mytilicoles

    Publié le 08/04/2014 à 21:31 - Modifié le 19/04/2014 à 23:27

    Suite à une catastrophe naturelle ayant détruit la majorité des productions de moules en Vendée, Bruno Retailleau apporte son appui aux producteurs d'exploitations de mollusques. 

    Conseil Général de Vendée : Communiqué du 08 avril 2014 : 

    "La filière mytilicole vendéenne est touchée de plein fouet par un phénomène inexpliqué de surmortalité des moules.

    Je me suis rendu, hier, auprès des représentants des mytiliculteurs de la baie de l’Aiguillon, l’un des bassins de production majeurs de moules sur le plan national et j’ai pu constater en mer avec eux les conséquences dramatiques de cette catastrophe qui a détruit près de 90 % de la production et qui, désormais, fragilise gravement l’équilibre financier des exploitations mytilicoles.

    J’ai demandé au Préfet de la Vendée une réunion d’urgence, qui a été fixée au 11 avril prochain, pour que toutes les initiatives soient prises afin de répondre à l’inquiétude de nos mytiliculteurs et que puissent être envisagées très rapidement les mesures de soutien à cette filière essentielle à notre économie maritime.

    J’exprime, bien évidemment, ma totale solidarité à la soixantaine de producteurs de la baie de l’Aiguillon qui craignent, aujourd’hui, pour l’avenir de leur exploitation et les assure que je serai à leurs côtés pour les aider dans leurs démarches visant à trouver les causes de cette mortalité anormale de la production mytilicole et à bénéficier, auprès de l’Etat, d’une légitime indemnisation."

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    Mortalité des moules : le député H. Fourage mobilisé

    Vendée - 15 Avril

    Depuis mars, des mytiliculteurs de la baie de L'Aiguillon-sur-Mer ont constaté des pertes importantes sur leurs productions de moules de filières et de bouchots.

    Source : Ouest France

    Hugues Fourage, député PS, a écrit à Frédéric Cuvillier, secrétaire d'État en charge des transports, de la mer et de la pêche, au sujet de cette mortalité inexpliquée. Il a aussi contacté le préfet. Le député PS a pris rendez-vous avec des professionnels le 11 avril. Il demande à Frédéric Cuvillier « son attention au dossier, en vue de mesures exceptionnelles, voire activer le dispositif de calamité agricole ».

    L'Ifremer réalise actuellement des études sur le sujet.

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    Le 25 avril 2014

    Mortalité des moules en Charente-Maritime : Léon Gendre pointe du doigt les agriculteurs

    "Il faudrait savoir ce qui provient de la Sèvre niortaise", appuie le conseiller général et maire de La Flotte-en-Ré

    Source : Sud Ouest

    Le Conseil général de la Charente-Maritime a décidé ce vendredi de faire "un premier geste" en faveur des mytiliculteurs de la baie de l'Aiguillon touchés par la mortalité importante des moules, en les exonérant du paiement des redevances d'occupation temporaire public (portuaire et départementale).

    Devant l'assemblée départementale, Léon Gendre, conseiller général et maire de La Flotte-en-Ré, en a profité pour demander à ce que toute la lumière soit faite sur l'origine de ce phénomène. "Il n'y a pas que ce problème dans le pertuis Breton, a-t-il souligné. On a également une détérioration de la qualité des eaux du milieu maritime, qui sont passées de A à B dans certains secteurs, et un apport massif d'algues vertes à partir du printemps jusqu'à l'automne".

    L'élu rétais est allé jusqu'à pointer du doigt la responsabilité des agriculteurs situés au bord de la Sèvre niortaise, qui se jette dans la baie de l'Aiguillon. "Il faudrait savoir ce qui provient de la Sèvre Niortaise. Car c'est bien, l'enrichissement des terres agricoles pour dépasser les 100 quintaux à l'hectare de production céréalière, mais, avec les pluies qu'on a eues au cours de l'hiver, tout ça a des conséquences. Et le réceptacle, c'est le pertuis Breton."

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    Menaces sur les moules-frites en Charente-Maritime

    La mortalité des moules de la baie de l’Aiguillon fait craindre un été difficile pour les mytiliculteurs de la Charente-Maritime. Les restaurants, eux, s’adapteront.

    Source : Sud Ouest par Frédéric Zabalza

    Farcie, à la marinière, en panaché ou en grande marmite, la moule est la vraie star de l'été sur le Vieux Port de La Rochelle, plus que les artistes des Francofolies ou les réalisateurs du Festival international du film. Rien ne remplace l'incontournable moules-frites dans le cœur des vacanciers.

    Pourtant, les mytiliculteurs locaux n'ont pas la patate. L'importante mortalité qui frappe les moules de la baie de l'Aiguillon, entre la Vendée et la Charente-Maritime, le troisième bassin producteur de France avec 10 000 tonnes par an, où naît la célèbre moule de Charron, leur fait craindre de passer un été difficile. « Ça va être tendu pour la trésorerie », confirme Benoît Durivaud, propriétaire de l'un des 62 établissements de la baie - une cinquantaine en Charente-Maritime - et président départemental du Syndicat des mytiliculteurs.

    A quel prix ?

    La mortalité dans la baie de l’Aiguillon fera-t-elle flamber le prix des moules cet été ? « On ne peut pas se permettre de doubler le prix de la vente directe au consommateur. Pour ce qui est de la grande distribution, nous avons proposé une augmentation, que la plupart de nos clients ont acceptée. Ils comprennent. Après, il ne faudrait pas que des opérateurs extérieurs interviennent et nous coupent l’herbe sous le pied », confie Benoît Durivaud.

    Calamité agricole

    Comme ses confrères, il pense que les dégâts observés ces trois dernières semaines dans les concessions n'augurent rien de bon. « On a entre 90 et 100 % de mortalité dans les filières. Le phénomène se stabilise dans les bouchots, à Marsilly et à Esnandes. Il va falloir nettoyer les pieux et les filières de toutes les moules mortes pour préparer la récolte 2015, en essayant de récupérer les moules encore vivantes, mais il faudra effectuer un tri minutieux. À court terme, on n'a pas de solution, on attend la reconnaissance de calamité agricole. Les banques nous disent pour l'instant : “Dites-nous de combien vous avez besoin, on verra ce qu'on peut faire…” », confie Benoît Durivaud, qui n'a pas plus d'informations sur les analyses effectuées actuellement par l'Ifremer. Pollution, manque de salinité lié aux intempéries du début d'année ? La raison de cette mortalité reste un mystère.

    Le mercredi 30 avril, le comité départemental d'expertise étudiera la recevabilité de la reconnaissance de calamité agricole. La même démarche est prévue ce vendredi côté vendéen. Les députés Suzanne Tallard et Olivier Falorni ont sollicité le soutien du secrétaire d'État chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche, Frédéric Cuvillier, afin de mettre en place des mesures d'accompagnement : exonération des redevances domaniales, exonération de charges sur les cotisations patronales et salariales, etc. Les professionnels estimaient, il y a peu, la perte financière à environ 15 millions d'euros, pour un secteur qui fait vivre 300 familles.

    Les Bretons à l'affût

    Déjà, à La Rochelle, sur les terrasses des restaurants du Vieux Port, les serveurs s'entendent demander : « Y aura-t-il des moules cet été ? »

    « Personne n'est vraiment inquiet du côté des restaurateurs, rassure l'un d'eux. S'il n'y a pas de moules de Charron, il y aura toujours de la bretonne, de la norvégienne ou de l'irlandaise. On vend nous-mêmes de la moule d'Irlande. »

    « Je pense que cette crise va surtout profiter aux producteurs bretons. Ils ont un beau produit et une grosse production dans la baie du Mont-Saint-Michel », estime Sylvain Hadjab, vendeur à l'étal de Frédéric Voisin au marché central de La Rochelle, qui propose lui-même des moules de la baie de l'Aiguillon. « Pour l'instant, on ne ressent pas trop les conséquences de la mortalité, mais d'ici quelques semaines peut-être. Nos deux producteurs nous annoncent une année noire, même s'il y a un peu moins de casse [sic] dans leurs concessions situées plus au sud, à Châtelaillon. Et à Fouras, pas loin de là, il n'y a rien. Comme quoi, tous les mytiliculteurs ne sont pas touchés. Pour nous, il est encore tôt pour prendre une décision, mais si on ne peut pas se fournir ici, on ira voir ailleurs. D'autant que la demande la plus forte est en été. »

    « On a beau bien s'entendre, il est évident que s'ils en ont la possibilité, les centres de production bretons, normands ou autres iront chercher de nouveaux débouchés. À moins qu'un grand élan de solidarité les pousse à nous proposer leur surplus de moules. On saurait leur être redevables », remarque Benoît Durivaud, qui tâchera de réduire les pertes de son exploitation par la vente de moules d'Irlande.

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    Des investisseurs bretons misent sur la moule de Dunkerque

    Stéphane Hesry vient de racheter la société dunkerquoise L'Epaulard qui exploite une centaine de filières de moules au large de Zuydcoote.

    Source : Le Phare Dunkerquois

    Ce Breton, d'une quarantaine d'années qui produit 1 000 tonnes de moules AOC en Bretagne, mise sur le mollusque local. Avec ses associés, il veut développer le produit et le commercialiser dans toute la France. Il assure qu'il gardera l'identité de la moule de Dunkerque : « La moule de Dunkerque est un beau produit ! » A terme, il compte sortir 600 tonnes de sa concession.

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    Le 29 Mai 2014

    Après l'herpès de l'huître, le vibrio de la moule...

    Les chercheurs approchent la cause de la mortalité des moules. Ils désignent notamment la bactérie vibrio splendidus.

    Les mytiliculteurs peuvent être inquiets...

    La mortalité des moules rappellerait-elle celle des huîtres ?.. Effet en plus... Puisque le seul vibrio splendidus décimerait massivement et sans distinction toutes les générations de moules...

    Illustration : Copie d'écran de l'article de Philippe Baroux du 5 avril 2014 : Les mytiliculteurs sont inquiets

    Pertuis breton : une réponse sur la mortalité des moules

    Les chercheurs approchent la cause de la mortalité. Ils désignent notamment la bactérie vibrio splendidus.

    Dans un rapport transmis lundi dernier à la direction générale de l'alimentation dont les mytiliculteurs n'ont pas encore connaissance, l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) pose les premiers éléments sur les causes de mortalité des moules de Charente-Maritime.

    Source : Sud Ouest par Philippe Baroux

    Les recherches engagées depuis le mois de mars sur cinq lots morts dans le pertuis Breton désignent la famille des bactéries classées sous le groupe des vibrio splendidus, comme « agent infectieux posant problème », explique en substance Jean-Pierre Baud, coordinateur sur les dossiers conchylicoles, à l'Ifremer. Un agent infectieux qui n'est pas nocif pour l'homme.

    Des travaux génétiques et génomiques poussés ont été conduits à la station trembladaise de l'institut. La mortalité des moules a été reproduite en laboratoire par injection d'un broyat de moules mortes à des moules vivantes. Après 24 heures d'incubation, 100 % des lots travaillés étaient morts eux aussi.

    Une grande famille

    La filtration opérée alors a écarté la présence de virus, de même qu'a été réfutée la contamination par une toxine. En revanche, les doutes qui subsistaient encore sur la bactérie vibrio splendidus se sont confirmés. Elle est bien associée au problème que rencontrent les mytiliculteurs de la Charente-Maritime.

    La difficulté, c'est que derrière la dénomination splendidus se retrouvent environ 200 souches variables de la bactérie. Une grande famille que les chercheurs connaissent depuis vingt ans sur l'huître, mais qui, jusqu'alors, « n'avait posé aucun problème sur les moules ».

    « La grande question est : pourquoi cette émergence aujourd'hui sur les moules ? », interroge Jean-Pierre Baud. La dégradation du milieu et la fragilisation de l'animal lors de sa période de reproduction sont des pistes associées dont les chercheurs tentent aujourd'hui de démontrer les interactions avec la bactérie, et l'issue fatale pour les moules. « Cela peut sembler un peu facile d'évoquer ici le changement global. Mais il est démontré dans le cas du pertuis Breton que l'année a été exceptionnelle avec des tempêtes à répétition (et les apports de matières minérales, donc la turbidité associée), la baisse de la salinité, et une température de l'eau plus élevée de 1 à 2° que la moyenne. »

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    Forum Ostrea : Mortalité des moules

    24 mai, 05:22, par benoit

    bonjour à tous
    mortalités dans la baie de l’aiguillon sur le naissain : rien. très bon développement des cordes. on verra dans l’automne ...l’info d’Ifremer sur la présence du vibrio splendidus n’est pas nouvelle, on le sait depuis 2 mois ! sauf qu’on ne sait pas si les moules vivantes contiennent aussi le même vibrio...de même, Est-ce que les moules des autres centres contiennent aussi du vibrio ?
    en baie d’Yves, mortalités reprennent sur Chatelaillon, Aix, Fouras, à différents degrés. A ce jour, pas d’interdiction de transfert de naissain, vu que tout a été envoyé ! et si les huitres contaminaient les moules ? (on se le demande depuis 2008, et pas de reponse...) face à toutes nos angoisses légitimes, on ne peut qu’attendre des aides providentielles ? certainement pas, battons nous pour éviter que de l’eau pourrie dégueule des fleuves, ca ne sert à rien de gueuler en réunion ou sur les forums, il faut agir et faire pression sur nos politiques, et occuper les postes clés dans les instances (CLE, agence de l’eau...)

    Source : Ostrea.org

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    Bonjour,

    Je viens de voir votre réaction...

    Vous avez tout à fait raison...  Tous les postes professionnels des instances de l'eau sont détenus par quelques agriculteurs... dans les parties hautes (irrigation) et les marais (évacuation de l'eau)..

    Dimanche dernier, l'INRA de Saint de Laurent de la Prée (à côté de Rochefort) organisait des visites pour ses 50 ans... 50 années d'assèchement des marais pour le développement de l'agriculture intense, au départ du maïs et maintenant de l'agro-écologie !  Une agro-écologie intensive et rentable... Où le souci majeur est le trop d'eau... évacuée dans les canaux puis à la mer...

    De l'eau dont personne ne connait la qualité...

    Depuis plus de 10 ans, ce centre de l'Inra n'a plus de chercheur pour suivre la qualité des eaux évacuées à travers le réseau de drains, de canaux... Le contrat du chercheur parti à la retraite n'a pas été renouvelé !!! Restriction de budget...

    En résumé :
    La réglementation demande aux pisciculteurs de suivre la qualité des eaux issues de ses bassins d'élevage... Mais un agriculteur peut faire ce qu'il veut... il pratique maintenant l'agro-écologie !!!

    Aquablog

    Préserver l'eau notamment par deux analyses sur 24h



    Groupe Aqualande

    Préserver l'eau : véritables acteurs environnementaux des rivières, les pisciculteurs jouent un rôle important dans le suivi de la qualité des eaux qui entrent et qui sortent de leur élevage.

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    Le 5 Juin 2014

    Les mortalités mytilicoles sont-elles de nouvelles pathologies « inconnues »?

    Pas vraiment mais elles représentent un risque différent !

    Jean-François Le Bitoux, Vétérinaire en aquaculture

    Billet n°11

    Ce 3 juin 2014, on dispose encore de peu d’éléments « officiels » pour analyser les mortalités mytilicoles récentes. Le journaliste Philippe Baroux a rencontré récemment les partis concernés et ce qu’il nous apporte « C’est du lourd » : tout y est ou presque ! (Journal le Sud-Ouest du 05/04/2014 et 13/04/2014). Ces informations – relayées par l’auteur de ce blog, sinon je passais à côté - sont suffisantes pour faire une hypothèse de travail en accord avec mon expérience du terrain. Cette hypothèse de travail ne nait pas de cette unique source d'informations mais prend forme parce que j’ai vécu des mortalités similaires et que j’ai pu les étudier de manière approfondie à différentes échelles. De ces conclusions, des techniques d’intervention peuvent découler en temps utile selon la demande, mais ce sera une autre histoire.

    Face à ce nouveau coup du sort qui affecte la Profession, j’ai été stupéfié de la position de la Recherche. Sa réponse à ces nouvelles catastrophes écologique, économique et sociale est un appel désespéré à l’Administration (Cultures Marines n°276) ! « La crise nécessite un outil administratif d’urgence ». Après plus d’un siècle de mortalités conchylicoles le long des côtes françaises, on peut penser que si l’Administration avait une solution, elle l’aurait déjà mise en œuvre ! C’est sans doute une illustration d’une note de l’anthropologue économiste Paul Jorion : dans les domaines des petits métiers de la mer « l’Etat a laissé s’installer une situation dont, en fait, il tire profit » (Les pêcheurs d’Houat p. 156).

    Suite...

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    Le 6 juin 2014

    Les moules vendéennes décimées, 300 emplois percutés


    Les mytiliculteurs n’ont plus rien à vendre. Le Secrétaire d’État, Frédéric Cuvillier promet son soutien. Région et Vendée aussi.

    Source : Ouest France  par Jean-Pierre Buisson

    Soixante-dix exploitations en Charente-Maritime et Vendée (300 salariés), sont victimes d’une importante et soudaine mortalité des moules. La perte du chiffre d’affaires est évaluée à vingt millions d’euros. « Nous n’aurons pas de production cette année », a alerté, dès avril, la section conchylicole de L’Aiguillon-sur-Mer. Pour autant, les mytiliculteurs doivent continuer à investir pour préparer la saison 2015. Autrement dit, sans coup de main, certaines entreprises n’y résisteront pas.

    Mercredi, matin, Frédéric Cuvillier, Secrétaire d’État aux Transports, à la Mer et à la Pêche, a reçu une délégation de professionnels et d’élus ligériens et charentais. « Nous n’avons jamais connu une situation d’une telle ampleur », constate le ministre. « Il faut épauler les entreprises pour qu’elles franchissent cette mauvaise passe, qui semble ponctuelle. » La surmortalité, qui touche 100 % de la production, serait due aux mauvaises conditions climatiques de l’hiver (tempêtes successives et apports d’eau douce importants).

    Plusieurs leviers vont être actionnés : report ou exonération de cotisations sociales, mobilisation du plan calamités agricoles, exonérations domaniales… Frédéric Cuvillier s’engage aussi à étudier la mise en place d’un fonds de garantie mobilisable dans le cadre du Feamp (Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche). Le Conseil régional des Pays de la Loire, lui, a voté lundi « la mise en place de prêts à taux zéro pouvant aller jusqu’à 125 000 €. La Région engage une enveloppe de 1,35 million d’euros à destination de douze entreprises de L’Aiguillon » . Un coup de pouce pour attendre les avances de trésorerie des banques et des aides nationales.

    La Vendée se mobilise aussi. Le Département va « prend à sa charge les analyses d’eau de la Baie de l’Aiguillon, de même que le traitement des déchets mytilicoles et des redevances domaniales portuaires ». Un plan d’aide aux investissements productifs doit aussi être voté lors de la prochaine session du conseil général ce mois-ci. « Le côté positif, c’est d’avoir fait prendre conscience, à tous les politiques concernés, de l’ampleur des dégâts », commente Gérald Viaud, président du Comité national de la Conchyliculture. « L’important, c’est que ce dispositif soit rapidement mis en place. » Président du comité ligérien de la conchyliculture, Jacques Sourbier, craint toutefois, « que l’enveloppe ne soit un peu trop courte pour accompagner les professionnels jusqu’à l’été 2015. »

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    10 millions d’euros pour aider les mytiliculteurs

    Mercredi à Paris, le ministre de la Mer Frédéric Cuvillier a pris acte de la situation

    Source : Sud Ouest par Philippe Baroux

    Pour aborder la crise mytilicole liée aux surmortalités au nord de la Charente-Maritime et au sud de la Vendée, une réunion de travail présidée par le ministre de la Mer, Frédéric Cuvillier, se tenait hier à Paris.

    La délégation des parlementaires des deux départements (Olivier Falorni, Didier Quentin, Suzanne Tallard et Dominique Bussereau pour la Charente-Maritime) était renforcée par des professionnels de la conchyliculture, Gérald Viaud, le président du Comité national conchylicole, et Benoît Durivaud, le président du syndicat des mytiliculteurs du nord du département.

    La question des causes et de leur incidence immédiate et à plus long terme posée, « l'urgence de comprendre » s'est invitée dans le débat lorsque, élus et professionnels, ont « mis en avant l'urgence d'une aide » de trésorerie immédiate, résume le député rochelais Olivier Falorni.

    Une aide complémentaire

    Frédéric Cuvillier, a battu les clés du dispositif habituel d'aide en cas de crise : exonération de redevances domaniales, remise ou étalement des cotisations sociales, fond d'allégement des charges pour l'exonération des intérêts d'emprunts. Le secrétaire d'État y a ajouté la proposition d'une aide complémentaire, sans toutefois en préciser les modalités. De même a-t-il été question de tenter d'accrocher un soutien dans le cadre du Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP).

    Il était aussi mis en exergue la nécessaire coordination des concours financiers de l'État avec ceux des collectivités territoriales, Départements et Régions, et précisé que l'ensemble du dispositif représente pour l'heure une enveloppe de 10 millions d'euros. Laquelle pourrait être abondée le 11 juin, quand sera examinée la question de l'éligibilité du sinistre des mytiliculteurs au régime des calamités agricoles.

    « Bon début de négociation »

    « Frédéric Cuvillier a été plein de bonne volonté, commente pour sa part Dominique Bussereau. Je pense toutefois qu'en l'espèce, les moyens de l'État ne sont pas tout à fait à la hauteur de la situation. Frédéric Cuvillier nous a bien entendus, bien écoutés. Il faut voir à présent la réalité du concours financier. »

    « Ce sont bien en effet les précisions sur cette aide complémentaire que nous attendons », commente pour sa part Benoît Durivaud qui estime que cet échange à Paris « constitue un bon début de négociation ».

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    Au Canada, des moules zébrées invasives éradiquées avec de l'engrais


    Des scientifiques canadiens annoncent mardi 3 juin qu'ils sont parvenus à éradiquer d'un lac une colonie de moules zébrées, des mollusques d'eau douce particulièrement invasifs. Menée dans une baie du lac Winnipeg, dans la province centrale du Manitoba, l'expérience a été « un succès » : « l'éradication de toutes les moules a été confirmée neuf jours après » la dispersion initiale du produit chimique, selon les autorités du Manitoba qui gèrent les questions d'environnement.

    Source : Le Monde

    Natives d'Europe orientale et du Moyen-Orient, ces petites moules d'eau douce ont été détectées l'année dernière pour la première fois dans le lac Winnipeg. Très fécondes, et donc invasives, elles mettent en danger la survie des autres espèces de mollusques.

    Les premières moules zébrées ont été repérées en Amérique du Nord en 1988 dans les Grands lacs qui séparent les États-Unis du Canada. Elles avaient voyagé dans les ballastes de cargos venant de traverser l'océan Atlantique. Depuis, Washington et Ottawa dépensent chaque année des millions de dollars pour combattre ces mollusques, sans que les résultats ne soient probants.

    Pour parvenir à s'en débarrasser dans la baie du lac Winnipeg, les agents de la faune ont dispersé de la potasse liquide, un engrais extrait massivement dans la province voisine de Saskatchewan, pendant dix jours, dans une baie qui avait été fermée pour l'occasion. L'injection de la potasse dans les eaux du lac n'a aucun effet sur les poissons, ni sur la qualité de l'eau, assurent les autorités environnementales.

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    Le 18 Juin 2014

    Naufrage conchylicole : de la psychose au malaise...

    Charron (Charente-Maritime) - 21 avril 2014

    Mortalité des moules. Début de psychose en Charente-Maritime

    Source : Le Télégramme

    Dans la baie de l'Aiguillon, les mytiliculteurs sont extrêmement inquiets : leur production de moules a été décimée, mais ils n'en connaissent pas la cause. Ce week-end, ils ont manifesté leur désarroi, avec une image forte : des cimetières de moules. C'est ce que nous rapporte "Sud Ouest".

    "Je pense qu'on a été saboté"

    En Charente-Maritime, cela est en train de tourner à la psychose. "Je pense qu'on a été saboté", a ainsi indiqué Stéphane Pairpaix à nos confrères. Ce qui inquiètent, intriguent, les professionnels du secteur, c'est ce que cette hécatombe est cantonnée à la baie de l'Aiguillon. Toutes les hypothèses restent donc valables. Cela pourrait-il être "la conséquence d'un dégazage sauvage en mer, d'un lâcher d'eau douce trop important du côté des bassins-versants expliquant une dessalure importante… ?", s'interroge "Sud Ouest".


    Les mytiliculteurs sont en tous cas déterminés, ils veulent avoir le fin mot de l'histoire. Afin d'essayer de faire bouger les lignes, ils ont décidé de solliciter les élus, de les alerter, à l'image de la députée PS Suzanne Tallard, selon laquelle "on doit connaître la cause de cette mortalité".

    Crise mytilicole : la réunion parisienne est annulée

    Elle devait se pencher ce mercredi sur les mortalités des moules dans le pertuis Breton et statuer sur le régime des calamités agricoles 

    Source : Sud Ouest par Philippe Baroux

    Les mytiliculteurs du nord de la Charente-Maritime attendaient beaucoup de la réunion programmée ce mercredi à Paris, par le Comité national de gestion des risques en agriculture. En raison de la grève à la SNCF, la réunion est annulée et reportée sine die.

    Les producteurs du département, confrontés depuis mars dernier à de très forts taux de mortalités sur leur cheptel dans le pertuis Breton, ont un besoin pressant de trésorerie, leur saison 2014 étant compromise. Les aides au titre du régime des calamités agricoles sont un soutien qu'ils espèrent. Ils attendaient de cette réunion qu'elle tranche sur l'octroi ou non de cette aide.

    le 18/06/2014

    Les conchyliculteurs au bord du malaise

    Le président des conchyliculteurs, Gérald Viaud, relaie la colère qui monte.

    Source : Sud Ouest par Philippe Baroux

    Gérald Viaud est râleur par nature. Mais cette fois, il est plus que jamais irrité par l'absence de réponse scientifique et par le piétinement de l'État, face aux mortalités de cheptel que rencontrent les producteurs de moules et d'huîtres, avec les difficultés qu'elles induisent dans les entreprises.

    Le président du Comité régional conchylicole Poitou-Charentes et du Comité national conchylicole, réunit donc aujourd'hui à Paris les présidents de chaque bassin de production. Il les sondera sur l'envie d'un mouvement de contestation de grande ampleur. Au minimum, il envisage l'organisation d'une réunion publique professionnelle avant mi-juillet dans le bassin de Marennes-Oléron.

    Loin du compte

    Avis de grand frais sur le métier. L'annulation la semaine dernière - suivie du report le 10 juillet - de la réunion qui devait statuer sur le volet calamités agricoles des mortalités de moules, a fait monter la pression d'un cran. Les professionnels parlent d'urgence de la situation ; l'État ne semble mesurer que l'urgence du report, déplore en substance Gérald Viaud. « Le ministre Cuvillier a annoncé des aides. J'attends de voir… Le besoin en trésorerie des mytiliculteurs est de 14 à 16 millions d'euros. Or, les calamités agricoles, si nous les obtenons, ne s'élèveront pas à plus d'1,5 million, les exonérations des redevances domaniales et portuaires à 24 000 et 70 000 euros, l'exonération des taxes des concessions à 50 000 euros… On est loin du compte. Que nous propose-t-on alors ? D'emprunter avec prise en charge des intérêts d'emprunt. »

    Autre grief : les réponses partielles de l'Ifremer. L'institut a identifié le vibrio splendidus comme cause de mortalité des moules, mais « il ne répond pas à la vraie question : pourquoi cette bactérie présente dans nos eaux depuis des lunes devient-elle soudainement agressive pour nos produits ? » Le raisonnement vaut aussi pour la virulence des bactérie et virus qui s'attaquent aux huîtres. Des huîtres dont la mortalité repart de plus belle avec la douceur printanière. Toutes les classes d'âge, huîtres de taille marchande comprises, sont touchées.

    Et les sondes de mesure ?

    Gérald Viaud attend une solide ambition de sauvetage d'une profession proche du naufrage. « Un plan d'action d'ensemble interministériel, qui compense le préjudice subi à la hauteur de sa réalité. Des analyses plus fines, avec par exemple la nomination d'un expert qui reprendrait, entreprise par entreprise, et parc après parc, l'historique des lots d'huîtres marchandes qui meurent. » Mais il y aurait plus simple à réaliser dès à présent. Commencer par réparer les sondes de mesure d'Ifremer tombées en panne à Marennes-Oléron.

    Philippe Baroux

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    Le 30 Juin 2014

    Mortalité des moules. Un observatoire des eaux marines en projet en Vendée

    Le conseil général a voté 18 000 € pour aider la filière mytilicole vendéenne, touchée par une mortalité anormalement élevée des moules. La création d'un observatoire des eaux marines a également été évoquée.

    Source : Sud Ouest  par Joël Bigorgne

    Le mystère reste entier. Quelle est la cause de la mortalité anormalement élevée des moules sur l'ensemble de la baie de L'Aiguillon ? « L'une des pistes évoquées serait un problème de turbidité de l'eau de mer, avec un apport d'eau douce conséquent, note Dominique Souchet, conseiller général de Luçon. Ce problème serait dû aux fortes tempêtes et pluies des mois de janvier et février dernier... Mais il ne s'agit que d'une hypothèse. La seule certitude que nous ayons concerne l'absence de contamination virale. La mortalité, elle, reste à ce jour inexpliquée... »

    La situation agace quelque peu le conseil général. Et certains imaginent le pire : « Voilà dix ans que cela dure, tonne Jacques Oudin, conseiller général de Noirmoutier. Soit on ne sait pas chercher... Soit on nous cache la vérité... »

    Pour tenter de trouver des explications à cette mortalité catastrophique, le Département a donc demandé au laboratoire de l'environnement et de l'alimentation de Vendée des analyses complémentaires. Il prendra également en charge leur montant, dont le coût s'élève à 8 000 €.

    Exonérations et aides à l'investissement

    D'autres dispositions ont été prises par le département pour soutenir financièrement les mytiliculteurs. « 100 % de mortalité, c'est du jamais vu, poursuit Dominique Souchet. La trésorerie des douze entreprises vendéennes de la baie de L'Aiguillon est donc particulièrement tendue cette année. » Un dispositif d'aide à l'investissement, destiné notamment à la remise en état des parcs, va donc être lancé. Les modalités de cette aide seront connues dans les semaines prochaines.

    Par ailleurs, les douze entreprises touchées seront exonérées de la taxe d'usage portuaire et de la redevance de ramassage des filets de catinage, qu'elles versaient à la commune de L'Aiguillon-sur-Mer. Le conseil général versera le montant de ces retenues qui s'élève à près de 10 000 €.

    Enfin, le conseil général prendra en charge (6 000 €) l'évacuation des 60 tonnes de déchets (coquilles, filières et bouchots) occasionnés par cette mortalité mytilicole exceptionnelle.

    Avant de conclure son intervention, Dominique Souchet a évoqué l'avenir. « Comment faire pour qu'une telle catastrophe ne se renouvelle pas ? s'est interrogé le conseiller général de Luçon. On a besoin d'avoir des analyses sur la durée. Les agences de l'eau et Ifremer ont des difficultés financières et ne pourront pas mener à bien ces missions. Je propose donc de créer un observatoire des eaux marines. »

    L'idée « intéressante » séduit Bruno Retailleau. Le président du conseil général est donc revenu sur son idée d'une création d'un observatoire de la mer. Qui aurait comme champ d'action l'érosion des côtes, les risques de submersion et la qualité des eaux marines.

    Et Bruno Retailleau de conclure : « J'en ai marre que depuis des années on nous balade. Et qu'on ne connaisse toujours pas les causes de la mortalité... »

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    Les apiculteurs travaillent sur la mortalité des abeilles

    Réunis samedi dernier aux Ruchers de Cybèle à Charron, une cinquantaine d'apiculteurs du Syndicat apicole départemental de la Charente-Maritime (SAD 17), ont tenu leur assemblée annuelle.

    Source : Sud Ouest par Yannick Picard

    Thème retenu et d'actualité pour cette occasion, les travaux d'été au rucher. Mais hormis la conférence et le débat animé par leur président Christian Giraudet, les membres présents du SAD17 ont également pu échanger sur l'hétérogénéité géographique rencontrée actuellement sur la mortalité des abeilles. Pour peu en effet que l'on se situe au nord ou au sud du département, ce phénomène qui met à mal les 600 apiculteurs de la Charente-Maritime, depuis maintenant plusieurs années, n'a pas la même ampleur.

    Dans la partie la plus au nord, pour Christian Giraudet, président du SAD17 « cela tient la route à peu prêt pour le moment, car le maïs et le tournesol ne sont pas encore en fleur ». Inquiétude cependant pour les jours à venir même si le cheptel remonte très légèrement, « mon rucher compte actuellement 4 à 500 ruches, mais il devrait en avoir 2 000 ». La faute à qui ? Au néonicotinoïdes dégagé par les plantes issues de graines enrobées selon ce dernier. Une fois en fleur, la plante devient alors toxique pour les abeilles. Situation inverse rencontrée dans le sud de la Charente-Maritime par Michel Duret secrétaire du SAD17. À Corme Royal, entre sa récolte de miel de printemps fin avril et celle de châtaignes fin juin, il est obligé de nourrir ses abeilles en cette période qu'il qualifie de disette et a constaté une très forte mortalité. « Mes abeilles ont dû aller boire ailleurs et notamment dans les maïs et les vignobles aux alentours. »

    Cette thèse de proximité des grandes cultures, néfaste pour les abeilles selon le syndicat, pourrait bien être corroborée par la situation géographique d'un autre rucher appartenant à Michel Duret, « dans la forêt domaniale de Saint-Palais-sur-Mer, il n'y a aucune culture intensive à proximité, et je n'ai jusqu'à aujourd'hui constaté aucune mortalité… »

    Sans pour autant vouloir jouer les oiseaux de mauvais augure et stigmatiser qui que ce soit, Christian Giraudet a poussé le raisonnement plus en amont. Il a évoqué, à demi-mot malgré tout, l'éventualité d'une relation de cause à effet entre la mortalité rencontrée par les moules de la Baie de l'Aiguillon, et des rejets de pesticides à usage du traitement de la vigne, présents dans les fleuves et cours d'eau se jetant dans la Baie.

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    Guerre des moules en perspective à Saint-Malo


    Très critiqué, un projet expérimental sur 19 hectares est en passe de démarrer au large de la petite cité littorale de Saint-Coulomb entre Saint-Malo et Cancale. La réponse du préfet d’Illle-et-Vilaine est attendue lundi.

    Source : Les Echos par Stanislas Du Guerny / Correspondant à Rennes

    Les producteurs de moules de Cancale et plus largement de la baie de Saint-Malo veulent augmenter leur production. La France consomme 130.000 tonnes de moules par an, mais n’en produit que 74.000 tonnes. Le Comité régional de conchyliculture de Bretagne Nord porte, à titre expérimental, un projet de création d’un élevage de moules sur filières qui consiste à les faire grandir sur des cordes immergées dans l’eau à environ 2 kilomètres des côtes. Cette technologie est largement utilisée à l’étranger, elle se substitue aux élevages de moules sur bouchots – alignement de pieux – qui découvrent à marée basse-. Seulement 24 élevages sur filières existent en France. Un premier projet a été refusé en 2012 par le préfet d’Ille-et-Vilaine. Une enquête publique a été organisée pour un seconde dossier d’une taille modeste puisqu’il s’agit d’occuper un espace de 19 hectares au large de la petite cité littorale de Saint-Coulomb entre Saint-Malo et Cancale. 600 000 à 700 000 euros y seront investis.

    1000 hectares en perspective pour l’élevage

    Si l’élevage s’avère profitable, le projet pourrait porter, dans son ensemble, sur une surface globale de 1.000 hectares craignent les défenseurs de l’environnement. Le commissaire enquêteur a rendu un avis défavorable, la décision finale revient au préfet d’Ille-et-Vilaine, qui doit rendre son verdict dans la journée. Sans attendre sa décision, les élus locaux montent au créneau. « Accepter ce projet c’est s’engager dans un véritable désastre écologique  », tonne Loïc Levillain, le maire de Saint-Coulomb. Il évoque également un risque de  diminution de la fréquentation touristique . « On ne peut pas être opposé à tout, rétorque le député Gilles Lurton, les entreprises de mytiliculture veulent travailler plus longtemps, les élevages sur filières leurs permettent d’allonger leur saison ». Mais ce député est conscient que la zone choisie est « écologiquement fragile ».

    Le Comité de conchyliculture fait le « gros dos »

    La listes des structures et organisations opposées à ce nouveau mode d’élevage est longue. Le conseil municipal de Saint-Malo a voté contre à la quasi-unanimité de ses membres. Le président de la CCI s’y est également déclaré opposé comme le célèbre restaurateur Olivier Roellinger installé dans la commune de Cancale. Une commune dont les producteurs de moules sur bouchots ont obtenu avec leurs voisins de la baie du Mont-Saint-Michel une AOP -appellation d’origine protégé.- . Le président de l’office de tourisme, le syndicat des cafetiers et hôteliers sont également vent debout contre ce dossier manifestement très sensible. Face à cette fronde, le Comité régional de la Conchyliculture fait le gros dos et refuse de s’exprimer pour éviter toute polémique. Mais il espère obtenir gain de cause. Les 70 producteurs de moules de la région malouin et du Mont-Saint-Michel - 200 emplois directs- cherchent des zones nouvelles d’élevages éloignées du littoral pour ne pas gêner les activités touristiques et profiter d’une eau plus généreuse en planctons. Plusieurs observateurs pensent que le préfet d’Ille-et-Vilaine qui a mis en place un comité de suivi pour accompagner ce projet dans l’un des principaux bassins français de mytiliculture , devrait autoriser l’exploitation... mais seulement à titre expérimental.

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    La levée de l’interdiction fait bouillir la marmite de moules

    La cueillette des moules est de nouveau autorisée à Mers. Mais sur fond de scandale. Car les locaux pestent contre le pillage de la ressource par les professionnels.

    Source : Courrier picard  par Anne-Marie Quéméner

    Faute d’autorisation à Mers, c’est au Tréport que les pêcheurs ont ramassé les moules pendant des années.

    Râteau contre cuillère. Ou professionnels de la cueillette contre Mersois et estivants. Au centre de cette bataille, des mollusques : les moules. L’interdiction de les pêcher, en vigueur depuis 2001 pour préserver la ressource sur la zone de production Bois de Cise – Mers-les-Bains, a été levée par arrêté préfectoral. Sauf que l’événement, qui se voulait familial et joyeux, a viré au cauchemar.

    Hier matin, les Mersois ont vu débarquer sur leurs galets une quinzaine voire une vingtaine de professionnels de la cueillette venus du Pas-de-Calais, râteaux et sacs en toile de jute sous le bras. Car l’arrêté pris le 26 juin autorise le pêcheur professionnel à ramasser jusqu’à 160 kg de moules ! Le particulier n’a le droit qu’à 5 kg. La taille minimale est fixée à 40 mm pour l’ensemble des pêcheurs.

    «  Plus de deux tonnes de moules ont été pillées ce matin, peste Jean-Louis Caudron, habitant de la station balnéaire. C’est inadmissible. On nous a interdit à nous, les Mersois, de cueillir pendant 13 ans et là, on autorise à grande échelle. Tout le monde râle. Ces pêcheurs de Boulogne viennent là parce qu’ils ont tout raclé chez eux ; la ressource ne se reproduit plus. Pour faire autant de route, c’est que ça doit rapporter gros la revente au restaurant »

    La technique des professionnels est simple, rapide et efficace. Une fois le banc moulier repéré, ils l’arrachent au râteau (4 dents avec un espace minimum de 15 mm entre chaque), le foulent au pied. Grâce à un tamis, seules les grosses moules sont conservées. Les petites sont abandonnées sur place. L’arrêté préfectoral stipule qu’il «  est interdit de mettre à blanc les rochers par grattage  ». Des témoins affirment pourtant en avoir vu ce vendredi matin.

    « D’ici un mois ou deux, les bancs seront lessivés »

    Le problème, c’est qu’une fois départi du byssus (petits filaments qui l’entourent), le mollusque ne peut plus se refixer au rocher. Il meurt. «  Si ces professionnels viennent tous les jours ou presque, d’ici un mois ou deux, les bancs seront lessivés et il n’y aura plus rien pour personne, ni pour eux ni pour nous  », craint ce pêcheur anonyme, qui régulièrement bravait l’interdiction.

    Joint en pleine session du Conseil général de la Somme, Emmanuel Maquet, maire Mers-les-Bains, est particulièrement en colère : «  Depuis plusieurs années, nous avons régulièrement demandé des expertises pour connaître l’état de la ressource et savoir s’il était possible de lever l’interdiction. Plutôt que de l’apprendre par vous (ndlr : nous avons appris l’information au maire jeudi soir par messagerie vocale), j’aurais apprécié que les services des affaires maritimes nous informent, nous la mairie, à l’origine de la demande. C’est la moindre des courtoisies républicaines.  »

    Quand ses concitoyens lui ont rapporté que des professionnels étaient au petit matin au travail sur le gisement mersois, l’édile a carrément vu rouge. Ce qu’il voulait lui, c’est une cueillette familiale pour ses habitants et les estivants. «  Dans nos demandes, il n’a jamais été question d’autoriser la cueillette avec un râteau, martèle-t-il. C’est vraiment du grand n’importe quoi. C’est scandaleux, il va falloir que les Affaires maritimes m’expliquent les textes. On se fout du monde. Cette pêche intensive détériore le gisement. On va se retrouver confronté à la même situation qu’il y a 15 ans parce qu’on aura régalé des professionnels avec de la ressource naturelle  »

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    Etude  sur l'origine des mortalités de moules sur le secteur d'élevage de Oyé-Plage et Marck



    Créocéan / CRC Normandie Mer-du-Nord

    Cliquer Ici pour télécharger l'étude

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    Les moules du bassin d'Arcachon sont de nouveau consommables

    La dernière interdiction qui frappait les moules du banc d'Arguin a été levée

    Source : Sud Ouest

    Après sept semaines d'interdiction, les moules du bassin d'Arcachon sont de nouveau propres à la consommation.

    En mai dernier, des résultats d'analyses, effectuées par le réseau de surveillance de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), ont révélé une contamination des moules dans ce secteur.

    Le banc d'Arguin restait le dernier secteur sous le coup d'une interdiction sanitaire, laquelle vient d'être levée.

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    Le phytoplancton, le stress et le planning familial

    Une efflorescence de phytoplancton au large de l'Argentine

    Crédits : NASA

    Les forêts tropicales sont souvent décrites comme les "poumons" de la planète. Un titre qu'elles devraient partager avec... le phytoplancton. En effet, ces organismes microscopiques, en suspension dans les océans, produisent à eux seuls la moitié de l'oxygène que nous respirons. Leur développement est saisonnier et donne lieu à de larges et magnifiques efflorescences, pouvant s'étendre sur plusieurs milliers de kilomètres. Pour qu'une population d'une telle taille puisse subsister, il est nécessaire que le nombre d'individus soit finement régulé. Sinon, les carences en nutriments, le manque de luminosité et les attaques virales pourraient rapidement mettre fin à la belle efflorescence. Le phytoplancton s'astreint donc à une sorte de "planning familial".

    Source : BE Israël 

    Une équipe de scientifiques dirigée par le docteur Assaf Vardi de l'Institut des sciences Weizmann s'est intéressée à la manière dont les diatomées, une espèce commune de phytoplancton, détectent et réagissent à la surpopulation. La qualité de leurs résultats leur a permis de publier leurs travaux dans la très prestigieuse revue scientifique PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences).

    La photosynthèse et les dérivés réactifs de l'oxygène (DRO)

    Les dérivés réactifs de l'oxygène, ou DRO (ROS en anglais), sont des espèces chimiques détenant un groupe oxygène capable de réagir facilement en présence d'autres espèces. Ces dérivés sont notamment produits par les cellules des êtres vivants lors du métabolisme de l'oxygène, qu'il s'agisse de la photosynthèse (production d'oxygène grâce à l'énergie lumineuse) ou de la respiration (dégradation d'oxygène pour produire de l'énergie).

    Si, en faible quantité, ils favorisent la prolifération et la survie cellulaire, ces sous-produits sont toxiques lorsqu'ils se retrouvent en trop forte concentration dans un milieu. Cette situation critique est en général liée à un trop grand "stress" cellulaire, provoqué par exemple par un manque de nutriments, de luminosité, une surpopulation trop aigue, etc. On parle alors de stress oxydant. Dans ces conditions, la trop grande concentration en DRO peut provoquer des dommages cellulaires létaux et irréversibles, pouvant conduire à la destruction rapide d'une large efflorescence de phytoplancton.

    Les DRO, à la fois problème et solution

    En menant des recherches sur les diatomées, des micro-algues unicellulaires et l'un des constituants majeurs du phytoplancton, les scientifiques israéliens se sont rendu compte que, de façon assez ironique, les diatomées se servaient des DRO pour lutter contre l'apparition de trop fortes concentrations de DRO. En effet, grâce à une innovante approche protéomique développée en collaboration avec le docteur Yishai Levin du Centre national Nancy et Stephen Grand pour la Médecine personnalisée, les chercheurs ont mis en évidence un large réseau composé de plusieurs centaines de protéines sensibles aux DRO.

    Ce réseau protéique répond rapidement aux modifications de la concentration en DRO en activant des voies métaboliques spécifiques. Si le niveau de DRO est élevé mais demeure raisonnable, le réseau enclenche un programme de "survie" : l'activité métabolique de la cellule est réduite afin que moins de DRO soient générés. En complément, des antioxydants sont produits afin d'éliminer l'excès de DRO et de diminuer leurs effets toxiques. Si le niveau de DRO est trop élevé, l'apoptose (ou mort cellulaire) programmée est enclenchée. Une méthode efficace pour réguler le nombre d'individus en cas de surpopulation ou de carence en nutriments.

    Quelles perspectives pour cette étude ?

    Cette étude permet donc de mieux comprendre l'écologie et les capacités adaptatives des diatomées. Et cette connaissance pourrait bien se révéler cruciale dans le futur. En effet, dans un monde de plus en plus pollué et avec un effet de serre de plus en plus menaçant, il nous serait difficile de nous passer de ce "poumon" qu'est le phytoplancton. Et pourtant... L'équilibre de cet écosystème est dangereusement menacé par les activités humaines (réchauffement climatique, pollution, surpêche, chasse aux baleines qui se nourrissent du plancton, etc.).

    Outre leur intérêt écologique, ces travaux pourraient permettre de mieux comprendre l'impact des DRO sur le métabolisme humain, notamment dans le vieillissement et le développement des cancers.

    Pour en savoir plus, contacts :

    - Laboratoire du docteur Assaf Vardi - http://www.weizmann.ac.il/weizsites/vardi/
    - Le phytoplancton - http://fr.wikipedia.org/wiki/Phytoplancton
    - Les diatomées - http://fr.wikipedia.org/wiki/Bacillariophyta
    - Les DRO - http://redirectix.bulletins-electroniques.com/zhYKD
               
    Sources :

    - Shilo Rosenwasser, Shiri Graff van Creveld, Daniella Schatz, Sergey Malitsky, Oren Tzfadia, Asaph Aharoni,Yishai Levin, Alexandra Gabashvili, Ester Feldmesser, and Assaf Vardi, "Mapping the diatom redox-sensitive proteome provides insight into response to nitrogen stress in the marine environment", Proc Natl Acad Sci U S A. Feb 18, 2014; 111(7): 2740-2745.Published online Feb 3, 2014. doi: 10.1073/pnas.1319773111 - http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3932894/
    - "Drift against the Tide", Weizmann Wonder Wander, 9 avril 2014 - http://wis-wander.weizmann.ac.il/drift-against-the-tide#.U2Jng48wue5

    Rédacteurs : Coralie Ebert, Volontaire internationale chercheuse à l'Institut Weizmann

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    Le 19 Juin 2014

    Saint-Coulomb : "C'est pas bon les moules !..." "Les moules, c'est bon pour la planète..."
               
    Ille-et-Vilaine : un projet controversé de parc à moules de 1.000 hectares


    Société - 2min 11s - à 13h35

    Près de Saint-Malo, un projet de parc à moules de 1.000 hectares devrait voir le jour. Un impact sur le paysage et des risques de pollution pour cette zone très touristique. La décision devrait tomber dans les mois à venir.

    Un potentiel de production de 2 à 3 millions de tonnes en Norvège....

    La production alimentaire comme solution pour lutter contre le réchauffement climatique

    La Norvège, avec ses kilomètres de longues côtes et ses fjords, pourrait justement profiter de ces atouts géographiques pour résoudre en partie le problème du changement climatique. Le CO2 pourrait en effet être stocké dans les forêts de varech et au fond des fjords, et avec l'aide de nouvelles mesures, la production de moules et d'algues serait même susceptible d'augmenter.

    Source : BE Norvège

    La chercheuse Sissel Andersen [1] de l'Institut pour la Recherche Marine (IMR) explique qu'il faudra dans l'avenir produire plus de nourriture tout en réduisant les émissions carbones. Le projet veut permettre de contrôler la remontée des eaux profondes à forte concentration en nutriments vers la surface. De la sorte, les phytoplanctons se développent mieux et offrent aux autres espèces de la chaine alimentaire comme les moules un environnement propice à la croissance.

    Nutrients from the deep



    Nettavis Om Forskning
    Dans les fjords norvégiens, les fonds sont riches en nutriments. Le phytoplancton qui se trouve en surface, dépend de ces nutriments pour se développer. Cette vidéo explique comment il serait possible d’envoyer ces nutriments en surface...
     
    Les fjords dans lesquels la remontée des eaux est contrôlée permettraient donc une croissance des moules de trois à quatre fois supérieure aux zones non contrôlées. Le Lysefjord (région du Rogaland, dans l'ouest), avec ses 4400 kilomètres carrés offre un potentiel de production de deux à trois millions de tonnes de moules, alors que l'ensemble de la Norvège cultive actuellement un peu plus de 1000 tonnes.

    Le stockage du CO2

    Une zone propice de 2000 km2 permettrait une augmentation du stockage du CO2 de 0,58 million de tonnes au fond des fjords, ce qui représente 6% de l'ensemble des émissions liées au trafic routier en Norvège dit Oivind Strand [2], responsable de la section du rapport traitant du contrôle de la remontée des eaux.

    Finalement, le projet souhaite favoriser le développement des forêts de varech dans le nord du pays, où les conditions ne permettent pas une implantation naturelle. Ces forêts de varech offriraient une neutralité carbone à la région tout en permettant un meilleur environnement pour le cabillaud côtier.

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    Le 17 Juin 2014

    Les moules de l'Est Cotentin arrivent sur les étals

    Dimanche soir, ils étaient une soixantaine de bateaux à partir pêcher les moules de l'Est Cotentin sur les cinq gisements en eau profonde ouverts pour la campagne 2014.

    Source : Ouest France

    Après avoir passé plus de trois semaines à quai pour redonner un coup de neuf aux bateaux, l'ouverture de la campagne de pêche aux moules sur les gisements de l'Est Cotentin était attendue comme un bol d'air pour les armements du Calvados et de la Manche : « Nous avons terminé la saison de pêche à la coquille Saint-Jacques au large vers le 15 mai. Après une saison hivernale où nous avons essayé de sortir en mer tous les jours, les bateaux et le matériel ont souffert. Mettre à l'eau, traîner et remonter les dragues met le bateau à rude épreuve », déclare trois pêcheurs saint-vaastais.

    Pendant ces dernières semaines, peinture et mécanique ont été au programme : « Nous en avons profité pour faire quelques vérifications de mécanique et remettre le matériel en état avant d'embarquer les dragues à moules. »

    7 000 tonnes de qualité

    À la vue des premiers débarquements, la pêche est correcte et les tonnages devraient égaler la saison passée : « Il a été débarqué entre 6 500 et 7 500 tonnes de moules au cours de la saison, dans les ports de pêches de Port-en-Bessin à Cherbourg, soit environ 80 tonnes par jour », explique David Rigault, président de la commission moules au Comité régional des pêches et patron du chalutier Thortevald. « Selon les gisements, il y a de 100 à 113 moules au kilogramme et la taille s'échelonne entre 44 et 51 millimètres. Quant à la qualité du produit, les taux de chair se situent entre 28 et 30 %. De plus, il y a une bonne épaisseur de moules sur les fonds et beaucoup de juvéniles, c'est prometteur pour les prochaines semaines ! » Au niveau du prix, il s'est négocié pour la première journée entre 1 € et 1,20 € le kilogramme.

    Pour ce début de saison de pêche, le constat est positif pour les pêcheurs : « Selon les gisements, il faut entre 1 heure 30 et 2 heures pour réaliser un quota égal à 1, 8 tonnes, ce qui est encourageant. Les dernières semaines de soleil ont permis aux moules de filtrer beaucoup de plancton et de grossir. C'est un produit de qualité au tau de chair qui ne va que s'améliorer », insiste Alain Rigault, patron du Cap à l'Amont.
    Dessalée avant l'assiette

    Afin d'améliorer la qualité des moules avant la vente, de nombreux pêcheurs font transiter les mollusques dans des bassins à terre. « Quand nous les débarquons, nous emmenons les moules dans des bassins afin qu'elle filtre l'eau et se dessable pendant un laps de temps de 2 heures à 4 heures, selon les moules pêchées. C'est un gage de qualité pour les consommateurs qui ne retrouvent ainsi aucun craquant sous la dent. »

    Et Alain Rigault d'insister sur le label...

    (...)


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    Le 2 avril 2014

    Charente-Maritime : Mortalité des moules de bouchot et de filières

    Depuis mi-mars 2014, les élevages de moule dans les pertuis charentais subiraient de fortes mortalités...

    Voir : Ostrea

    Pour rappel en 2013

    À Oye-Plage, une étude est lancée pour connaître l’origine de la mortalité des moules de bouchot

    Source : Voix du Nord par Éric Dauchart Publié le 10/07/2013

    Lors de la réunion du conseil municipal de Oye-Plage, qui s’est tenue lundi soir salle Dolto, les élus ont décidé de participer financièrement à la réalisation d’une étude pour connaître l’origine de la mortalité des moules de bouchot, qui touche durement les exploitants. Celles-ci restent consommables.

    « Toutes les analyses sanitaires ont été réalisées. Il n’y a aucun risque à la consommation de nos moules, aucun problème sanitaire », explique-t-on du côté de l’exploitation familiale Daubelcour. Les conchyliculteurs font face, depuis environ quatre ans, à une surmortalité de leurs moules, installées sur 18 000 pieux sur l’estran de Marck et Oye-Plage. Cette année, cette mortalité a augmenté et pourrait concerner environ la moitié de leur exploitation. La cause reste inconnue : « N ous n’avons aucune idée et c’est l’étude, qui va durer six mois, qui trouvera les causes », ajoute l’exploitant.

    Lundi soir, les élus ansériens ont approuvé leur participation au financement de cette étude, d’un coût global de 60 000 euros. La commune de Oye-Plage est accompagnée dans cette démarche par la CCI Côte d’Opale, le conseil général, le conseil régional, Cap Calaisis, la ville de Marck et la communauté de communes de la région d‘Audruicq. Tous unis pour sauver « un produit identifié à Oye-Plage, comme la chicorée et les asperges. Avec cette étude, nous prenons toutes les précautions d’usage. Et je pense aussi aux quatre emplois de l’exploitation », lance le maire Olivier Majewicz.

    La délibération fait état d’une « présence de plus en plus régulière de vase sur l’estran, dans et à proximité des concessions. La pérennité de l’activité mytilicole sur ce secteur est clairement remise en cause car les pertes massives impactent la rentabilité des entreprises présentes ».

    L’étude sera conduite par le comité régional de la conchyliculture Normandie-Mer du Nord. Une réunion du comité de suivi s’est déroulée en sous-préfecture de Calais le 6 juin : « Il n’y a pas de danger, poursuit Guy Vermersch, adjoint à l’environnement qui a participé à cette réunion. Les moules meurent par étouffement, pas à cause d’une bactérie. On sait aussi que la vasière s’étend depuis plusieurs années ».

    L’envasement de l’estran est montré du doigt. Pour le conseiller municipal Albert Rémy, les boues pourraient « provenir de l’Aa, qui n’est jamais draguée. Et à Oye-Plage, l’eau est bonne, on a le pavillon bleu. Et si l’eau est bonne pour l’homme, elle est bonne pour les moules ». La délibération a été adoptée à l’unanimité moins deux abstentions. Les conclusions de cette étude ne devraient pas être connues avant la fin du mois de décembre.

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    En Méditerranée, pas de moules de bouchot... Mais, des moules en transhumance sur l'île de Beauté !

    Pas de moules de bouchot en Méditerranée, une mer non rythmée par les marées.... Mais....

    La transhumance des moules en Corse

    Avant l'arrivée de fortes chaleurs, en Corse, les moules transhument : de l'étang de Diana en direction de la mer. Un étrange ballet de barges sur la côte orientale de l'île.

    Anne-Marie Leccia et Pauline Guigou détaillent cette initiative unique en son genre...



    Avec Félix Paoli, employé et Thierry Legoahec, employé

    Images sous-marines Jean-Luc Leccia

    Source : France 3 Corse par Jean Crozier le 27/06/2013

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    Le 30 août 2013

    Lille : des moules-frites à la Braderie, oui. Mais à quel prix ?

    Pas de Braderie sans moules-frites. Mais attention ! Toutes les moules ne se ressemblent pas. À J-2 du coup d’envoi, nous avons levé le couvercle de ce plat. Présentation non exhaustive.

    Les moules de la Braderie se dégustent traditionnellement dans un poêlon.

    Source : Voix du Nord publié le 29/08/2013 par Philippe Clogenson et Jessica Genetel (Photos)

    Deux types de moules.

    Grâce à un prix plus accessible, la moule hollandaise est et reste la variété la plus répandue à la Braderie. L’emblématique restaurant « Aux Moules » (34, rue de Béthune) a d’ailleurs opté pour cette sorte. Quelques établissements comme « L’Écume des Mers » (10, rue de Pas) et la « Brasserie André » (71, rue de Béthune) servent exclusivement des moules de bouchot de la baie du Mont-Saint-Michel AOP (Appellation d’origine protégée).

    Saveurs d’ici et d’ailleurs.

    À la Braderie, qui dit moules-frites dit moules marinières. Elles ne seront servies que de cette façon « Aux Moules » et aux « 3 diables » (3, boulevard Jean-Baptiste-Lebas). « Ce sont les plus appréciées », explique le gérant de « La Taverne Flamande » (15, place de la Gare). Proposer une recette unique représente aussi un gain de temps non négligeable. Certains établissements, comme « Le Bistrot du Pélican » (12, place de la Gare) proposeront au contraire diverses saveurs : au roquefort ou à la crème. Dans un esprit plus ch’ti, des moules au maroilles pourront être dégustées à « La Chicorée », à « La Houblonnière » ou « Au Roy des Gueux » (51, rue de Puebla). Les moules au basilic et à la citronnelle de « Thaï Enjoy » (5, rue Nicolas-Leblanc), raviront les papilles de ceux en quête d’exotisme.

    Les prix, ces inconnus.

    Une sorte d’omerta règne sur les prix des moules-frites. « Nous ne dévoilons nos prix que le samedi midi », affirme Frédéric Lévêque, gérant de « La Chicorée » (15, place Rihour). Une « coutume observée par les restaurateurs pendant la Braderie » selon lui. Même son de cloche du côté du restaurant « Aux Moules ». Malgré cette concurrence acharnée, certains jouent la transparence. « Flunch » (avenue Charles-Saint-Venant) propose des moules-frites à volonté pour 7,95 €. « La Ducasse » (95, rue de Solférino), facture le plat de moules-frites à 11 €. « La Houblonnière » et « Le Coq Hardi » (42 et 44 place du général de-Gaulle) vendent leurs moules marinières à 14 € et à 15 € au maroilles. La portion de moules de bouchot est à 20 € à la « Brasserie André ».

    Des tonnes de moules à servir dans des poêlons.

    Plusieurs tonnes de moules (au sens propre !) envahiront les tables lilloises. En moyenne, chaque établissement commande une tonne de moules. La palme revient au restaurant « Aux Moules » avec 5 tonnes. Certains prévoient déjà des réassorts dans la nuit de samedi à dimanche. Côté présentation, les moules se dégustent dans un poêlon, petite casserole de métal dans laquelle elles ont mijoté. Un poêlon contient généralement un kilo de moules. Certains préfèrent les servir dans une grande assiette. D’autres, pour éviter la casse, les présentent dans des barquettes en plastique.

    Effectifs et sièges multipliés.

    « C’est simple, on double notre effectif de personnel le week-end de la Braderie ! », s’enthousiasme le gérant d’« Aux Moules ». Dans les autres établissements, on compte aussi sur les renforts pour faire face à la masse d’estomacs affamés. Les terrasses se voient greffer des extensions courant jusqu’au milieu des rues. De 12 places extérieures en temps normal, les « 3 diables » sautent à 200. La Braderie ou le week-end de tous les records.

    Le concours du plus gros tas de moules

    L’imaginaire collectif associe invariablement Braderie de Lille à concours du plus gros tas de moules. Ce n’est pourtant qu’à la fin des années 1890 que ces mollusques font leur apparition au sein de ce grand événement. Et dans des proportions en rien comparables à aujourd’hui.

    C’est probablement au restaurant « Aux Moules » qu’on doit la désormais traditionnelle montagne de moules. Vides bien sûr ! Pour des raisons d’hygiène, la municipalité demanda à ce que les reliquats de moules soient déposés dans des sacs, devant ce restaurant. De fil en aiguille, l’espace vint à manquer et l’on autorisa finalement les établissements à jeter leurs coquilles vides dans la rue.

    Même si les restaurateurs se défendent d’avoir jamais participé à un quelconque concours du plus gros tas de moules, les bradeux se permettent d’en douter. Pour eux, officiel ou officieux, ce concours existait bel et bien.

    Rares sont ceux qui perpétuent aujourd’hui encore la célèbre coutume. Mauvaise odeur et difficulté de nettoyer en sont les raisons principales. « Aux Moules » résiste quant à lui, encore et toujours.

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    Le 12 septembre 2013

    Les producteurs de moules de bouchot en quête d'un label

    La moule de bouchot reste le coquillage le plus acheté par les français, devant l'huître et le saumon. Les mytiliculteurs charentais espèrent pouvoir bénéficier rapidement d'un label rouge qui consacrerait leur produit. 

    Source : France 3 Poitou-Charentes par Bernard Dussol

    La saison mytilicole s'achève sur de bons résultats en Charente-Maritime




    Reportage réalisé par France 3 Atlantique.

    Les mytiliculteurs commencent à respirer. Après un été en demi-teinte, leur production de moules de bouchot leur permet d'atteindre à présent un bon rendement et de la qualité gustative. À peine pêchées les moules sont préparées sur les bateaux mytilicoles pour la vente à terre. De la production à la commercialisation, les moules sont contrôlées en permanence.

    La technique des moules élevées sur filières se développe dans le pertuis d'Antioche (Chatelaillon/Île d'Oléron). Elles grandissent et grossissent rapidement car elles peuvent constamment se nourrir en restant immergées dans l’eau en permanence. Cette méthode permet d’obtenir des moules de grande qualité gustative et de belle taille. Pour les mytiliculteurs, le temps de la reconnaissance officielle de leur produit est venu. Ils travaillent depuis longtemps à l’obtention d’une certification Label Rouge pour ce mode d’élevage. Ce dossier de labellisation est désormais entre les mains de l'Inao (Institut national de l'origine et de la qualité) depuis septembre 2012. Les producteurs engagés dans cette démarche espèrent obtenir le label en début de saison 2014.

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    La France défend ses mytiliculteurs et ses spécialités régionales

    La saison de la moule de bouchot débute pour les producteurs français, inquiets des prix tirés vers le bas.
    Ils espèrent mieux valoriser leurs produits grâce à l'obtention du signe de qualité « spécialité traditionnelle garantie ».

    Source : Les Echos par Matthieu Quiret | 11/09 |

    Plus de onze ans pour décrocher trois petites lettres. Alors que s'ouvre la nouvelle saison de récolte, les producteurs de moules de bouchot français disent retrouver de la sérénité. L'obtention au début de l'été de la « spécialité traditionnelle garantie » (STG) leur offre une meilleure protection juridique de leur méthode de production spécifique. D'après Jacques Godefroy, représentant de la filière au comité national de la conchyculture (CNC), les Français sont les seuls au monde depuis deux siècles à élever leurs bivalves sur des pieux (bouchots), condition de meilleure qualité, quand les autres grands pays de la moule comme les Pays-Bas, la Grèce, l'Espagne ou l'Italie utilisent des cordes. La STG grave dans le marbre de la loi le cahier des charges à respecter pour prétendre « faire de la bouchot » au niveau européen. Les producteurs français espèrent ainsi dissuader les vendeurs de moules de pêche ou d'élevage classique de vendre abusivement leurs produits comme des moules de bouchot. Or, selon la saison, les prix de ces dernières sont très variables « Nous n'avons jamais réussi à pousser jusqu'au bout une plainte contre un fraudeur. Maintenant, la loi est avec nous », assure Jacques Godefroy.

    Protéger un savoir-faire

    La filière réfléchit depuis une vingtaine d'années à protéger son savoir-faire. Après avoir écarté l'idée de créer une marque, elle a dû également renoncer aux appellations classiques de l'agroalimentaire comme les AOC ou les IGP car les moules de bouchot ne sanctionnent pas l'identité d'un terroir mais une méthode particulière pratiquée sur une grande partie du littoral français. Voilà pourquoi ils se sont lancés dans la STG et en ont essuyé les plâtres puisque ce sont les premiers à décrocher cette distinction. Elle est un signe de qualité européen qui existe depuis 1992 et qui protège une recette traditionnelle, explique l'Inao. Jacques Godefroy ne décolère pas contre les lourdeurs de l'Inao, onze années ayant été nécessaires pour obtenir la STG.

    Cette protection était d'autant plus attendue que beaucoup d'entreprises disent se retrouver de plus en plus à vendre au coût de revient. La filière évoque les prix écrasés par la grande distribution, qui écoule 70 % des 120.000 tonnes consommées en France. La STG pourrait paradoxalement déboucher sur la conversion d'opérateurs européens à la méthode de bouchot en toute légalité, pourvu qu'ils respectent le cahier des charges établi par le CNC.

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    Le 1 octobre 2013

    Bio : des producteurs de moules se jettent à l'eau dans la Manche

    Cultimer se lance dans la mytiliculture sur bouchot biologique, à Chausey. La commercialisation à grande échelle démarrera en 2014. Un marché porteur selon cette société de producteurs.

    « La certification bio dans l'aquaculture, en particulier dans la mytiliculture, est très récente » certifie l'Agence bio qui recensait, en 2011, seulement 18 exploitations de coquillages et crustacés (crevettes, huîtres, palourdes et moules) en France, dotées du précieux label. Depuis trois ans, on peut aussi trouver, dans les étals, des moules de corde bio importées d'Irlande.

    Source : Ouest France par Sarah Caillaud

    Désormais, on pourra compter sur des productions bio sur bouchots en Normandie. Basée à Dol-de-Bretagne, la société Cultimer, qui fédère 25 producteurs de Basse-Normandie, Bretagne et Charente-Maritime, commercialise, depuis trois semaines, ces coquillages élevés sur des pieux immergés dans l'archipel de Chausey, au large de Granville. « C'est un marché porteur. On trouve de plus en plus de produits biologiques, on voulait en faire partie », explique Didier Bezançon, le directeur commercial de Cultimer qui possède un autre site dédié au bio en Charente-Maritime.

    Qualité de l'eau et densité
    Les différences avec les moules traditionnelles, c'est avant tout une histoire de qualité de l'eau. Toutes les moules de bouchot ne peuvent pas prétendre à la labellisation. « À partir de prélèvements, l'Agence de l'eau détermine les sites éligibles », détaille Didier Bezançon. Deuxième étape : mettre en place un cahier des charges, sous le contrôle de l'INAO (Institut national d'appellation d'origine). « On agit par exemple sur les densités (30 % de moins que pour de la moule traditionnelle), sur le tri des déchets, le matériel utilisé, les modes de production... » Résultat : « Sur le fond, elle est toujours noire à l'extérieur, jaune à l'intérieur. Mais elle est plus charnue. »

    Un peu plus chères
    Avec une zone en Charente-Maritime et dans le Nord-Bretagne, l'archipel au large de Granville est une des zones de production de Cultimer éligibles, selon l'Agence de l'eau. « Nous avons aussi sélectionné nos deux sites en fonction de leurs capacités de production. »

    La préservation de l'environnement a un prix. Pour l'étiquette bio, il faudra compter 20 centimes d'euros de plus au kilogramme que pour la moule traditionnelle. « Cela nous permet d'avoir des densités sur les bouchots plus faibles et de couvrir les frais administratifs liés au label et sa conservation. »

    Démarrage
    Elles sont encore distribuées de manière confidentielle mais Cultimer entend inonder le marché français en 2014. On trouvera ces moules en grande surface et dans des barquettes « pour éviter la contamination avec d'autres produits non bio ». La société qui produit 7 500 tonnes de moules de bouchot par an a estimé un potentiel de production biologique de 1000 à 1500 tonnes.

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    Le 24 Janvier 2014

    Etang de Berre : des moules pour Carteau

    Depuis une quinzaine de jours à Martigues, on aperçoit quelques bateaux de pêcheurs qui remontent des monceaux de moules. 

    Illustration : Dragage de juvéniles dans l'étang de Berre (copie d'écran)

    Cliquer Ici pour voir la vidéo avec William Polias, mytiliculteur en plein dragage de naissains.

    Ces pêcheurs sont plus précisément des mytiliculteurs. Autrement dit des producteurs de moules, établis dans l'anse de Carteau du côté de Port-Saint-Louis du Rhône.

    Source : Maritima.info par U.Téchené

    Mais que font-ils sur l'étang de Berre ? Ils récoltent des naissains de moules pour les mettre en élevage. Cette pêche est autorisée depuis 2008, quand la qualité de l'eau de l'étang est passée de la catégorie 'D' à 'C'. Il faut savoir que les eaux où existent de la production de coquillages sont classées en quatre catégories, et ce depuis 1994.

    Pour la zone 'C', les coquillages ne peuvent être mis sur le marché « qu’après un reparcage de longue durée ou après une purification intensive ». Ici, les naissains ne font qu'un à deux centimètres. Les durées d'élevage varient selon différents facteurs comme la taille du naissain capté ou, autre exemple, la courantologie où est placé le parc : huit mois au plus court, seize au plus long.


    La zone de pêche pour ces mytiliculteurs s'étend de Martigues à Istres sur une largeur de un kilomètre environ. Il en existe d'autres sur le pourtour de l'étang, définies par les Affaires Maritimes en relation avec le GIPREB pour la surveillance scientifique. William Polias est un des 40 producteurs de moules à avoir une licence ici. Il insiste sur le fait qu'il ne capte les naissains que sur à peine 1 à 2% de sa zone. Pas besoin d'aller plus loin, les moules foisonnent au fond de l'eau. Deux périodes de l'année sont propices à la récolte: septembre et février, mois qui suivent les périodes du frai.

    Une fois ramassées, ces moules juvéniles sont mises dans des 'chaussettes', filet d'environ 3 mètres de long, puis intègrent les parcs à moules dans l'anse de Carteau à 5 mètres sous l'eau en moyenne. Quand elles arriveront dans les assiettes, elles porteront le label Parc Régional de Camargue.


    A Port-Saint-Louis du Rhône ils sont une cinquantaine d’exploitants pour une production de 2500 à 3000 tonnes chaque année, soit près de 10 % de la production nationale.

    Quant à créer des parcs à moules dans l'étang de Berre, idée lancée parfois ici ou là, William Polias lui oppose un problème potentiel: la température de l'eau pendant les quatre mois d'été. Quand l'eau devient trop chaude, doublée à l’eutrophisation et une de ses conséquences, le manque d'oxygène, elle peut occasionner des pertes certaines de moules dans les parcs.



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