Variation mytilicole

Visualisez une élite religieuse. Un souverain pontife enveloppé d’un costume de saltimbanque et coiffé d’un chapeau rigolo. Du haut d’une éminence, plein de superbe et dégoisant du verbiage polyglotte, affecté de simagrées sophistiquées, il harangue une foule subjuguée, bouche bée. Vous l’imaginez cette élite ?… et bien elle a une chose en commun avec l’idiot du village qui croupit dans la crasse et la pauvreté aux tréfonds d’un trou de balle de la planète : ni l’un ni l’autre n’ont la preuve de l’existence de Dieu pas plus d’ailleurs que les milliards de croyants de toutes obédiences à travers le monde qui prient plusieurs fois par jour debout, assis, couchés et debout, assis, couchés.

Sans doute l’idiot du village a plus de chances d’avoir vu Dieu dans ses délires psychotiques. A quoi ressemble celui-ci du coup ? Il parait que nous, humains, sommes façonnés à son image. On imagine un homme dans la force de l’âge avec une barbe blanche. Mais en fait rien n’interdit de croire qu’il pourrait s’agir d’une femme ou d’un hermaphrodite… et s’il existait plusieurs Dieux ? Mais encore, il pourrait s’agir d’un animal, d’un ours, d’un cochon, d’un rat, ou d’une huître… non, plutôt une moule…

J’ai une révélation à vous faire : Dieu m’est apparu ce matin au petit déjeuner… C’est en fait une Déesse ! Elle s’est présentée à moi, c’est une Moule et elle s’appelle Gertrude !

Voici Gertrude la déesse moule !!!



Faites place à son grand Racumam, le petit crabe Neuneu !



Neuneu le Grand Racumam affirme que Gertrude La Grande Moule est la créatrice de l’univers. Cette assertion est aussi recevable que les autres puisque comme les autres elle ne peut être ni confirmée ni infirmée. Comme les autres elle reste donc à l’état d’hypothèse.

Et les livres sacrés, c’est pas des preuves peut-être ? A priori, ils ont été écrits par des hommes qui n’étaient pas plus éclairés que les croyants d’aujourd’hui. Ce qui ne les a pas empêchés de gribouiller des tartines de certitudes, des dogmes qu’on enfonce dans la tête de gamins maltraités dans d’obscures écoles religieuses et dont l’avenir probable oscille entre celui de ministre du culte illuminé, postillonnant des invectives, l'anathème aux lèvres et la sainteté qui pue la charogne ou celui de meurtrier suicidaire déterminé à assassiner des justes et des innocents.

Si les certitudes sont autant de barreaux de prisons qui enferment et obscurcissent la raison, les hypothèses appellent des multitudes de questions, celles-là mêmes qui autorisent l’émerveillement. Et dans l’intimité de cette sagesse, avec l’intuition que nous appartenons à un tout, que nous sommes une étincelle de vie reliée aux autres vivants dans l’immensité, alors germera peut-être cette grâce qu’on appelle la foi.

Commentaires

Anonyme a dit…
Je fais plus confiance au Q.I. d'une huître qui s'adapte au réchauffement climatique qu'à la religion féroce qui l'ignore et nous mène à la catastrophe comme Andreas Lubitz. Mais comme je ne maîtrise pas les algorithmes qui mènent ce bal, j'ignore où je le dirige en envoyant ce message .....
Anonyme a dit…
Des amateurs de coquillages et crustacés