"Le commerce de services dans la pêche : Perspectives émergentes sur les accords de pêche étrangers"


News de la pêche dans le monde  : Afrique, Asie, Amérique et Océanie 

Mois de Mars 2015

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Suite de la revue de presse : Avril 2015

Le 31 Mars 2015

"Le commerce de services dans la pêche : Perspectives émergentes sur les accords de pêche étrangers"

Trade in fishing services : Emerging Perspectives on Foreign Fishing Arrangements

Revue du rapport de la Banque Mondiale... A télécharger Ici

25 Mars 2015

En Décembre 2014, la Banque mondiale a publié un nouveau rapport sur les modalités d'accès aux pêcheries, intitulé "Le commerce de services dans la pêche : perspectives émergentes sur les accords de pêche étrangers". Ce rapport a l’ambition de fournir une nouvelle réflexion sur la façon dont les accords de pêche d'accès peuvent être améliorés au profit des pays en développement. Il est présenté comme un rapport important, représentant plusieurs années de travail de la plupart des spécialistes de la pêche attachés à la Banque.

Source : Cape-cffa

Bien qu'il existe une vaste littérature sur les accords de pêche, un nouveau rapport sur ce thème est le bienvenu. Beaucoup de questions cruciales restent en suspens. La nature des investissements dans la pêche et les activités des entreprises de pêche étrangères dans les pays en développement évoluent dans un contexte d'instabilité financière, de diminution des ressources et, dans certains endroits, d’une plus grande concurrence avec les pêcheurs locaux en mer et sur les marchés de produits de la pêche. Dans quelle mesure ces accords de pêche permettent-ils de faire progresser le bien-être et la sécurité alimentaire des communautés de pêcheurs et des citoyens dans les pays en développement? C’est un thème important dans les débats sur la pêche.

Cependant, ce dernier rapport est décevant. Il n’offre pas de nouvelles données empiriques sur les modalités d'accès aux pêcheries ni sur leurs impacts. Plus interpellant encore, ce rapport contient de nombreuses hypothèses contestables et des conseils discutables en matière de politique, sans parvenir à aborder certains des défis politiques les plus importants.

Ci-dessous, nous examinons brièvement ce rapport de la Banque afin d'encourager une réflexion plus critique sur les options politiques qu’il promeut. Sept points nous semblent clés dans ce rapport :

1] Une compréhension limitée de l'économie politique des accords de pêche d’accès

Bien que le rapport se présente comme voulant comprendre les coûts et bénéfices des accords de pêche d'accès, il n’offre aucune perspective sur ce point. Au lieu de cela, le rapport tente d'expliquer les facteurs qui déterminent les choix faits par les Etats et par ceux qu'il appelle les "fournisseurs de services pour la capture et le traitement du poisson" - à savoir les compagnies de pêche.

Cela conduit à une description de la ‘théorie de l'agent principal’ (principle agent theory), par laquelle la négociation d'accords de pêche d'accès est le résultat de la négociation concurrentielle entre ‘le principal’ (l'Etat qui possède la ressource) et ‘l'agent’ (la société qui fournit un service pour exploiter la ressource pour l'Etat). Ce faisant, le rapport propose un modèle abstrait qui offre un aperçu insuffisant de ce qui contribue effectivement à informer les décisions et les comportements des partenaires dans les accords de pêche d'accès.

Tout au long du rapport, l'accent est mis sur les responsabilités des institutions des pays hôtes, élément clé pour comprendre les résultats décevants des accords de pêche d'accès, mais rien n’est dit sur les comportements des entreprises étrangères, leurs investisseurs et les gouvernements de leurs Etats, et comment ces acteurs étrangers influencent les institutions qui régissent la pêche dans les pays en développement.

Le rapport ne répond pas à la question fondamentale de la façon dont les coûts et les avantages sont distribués dans les accords de pêche, qui sont les gagnants et les perdants, quel rôle jouent les pouvoirs en place, voire les conflits d'intérêts, et qui ont une influence sur le résultat de ces accords.

2] Les dangers du fondamentalisme de marché

3] Une compréhension étroite de la "richesse"

4] L’échec du questionnement du lien entre croissance et richesse

5] Le traitement superficiel des réformes démocratiques

6] Une approche des droits humains ‘pour la forme’

7] L'accent mis sur l'aide à l'amélioration du "capital humain" et sur les réformes institutionnelles dans les pays en développement

Ce rapport ne nous aide donc pas à comprendre l'économie politique des accords de pêche, d’une façon qui nous aiderait à comprendre comment l'aide au développement peut être utilisée de façon plus judicieuse pour assurer que l'accès aux pêches soit bénéfique pour la richesse des citoyens des pays en développement.

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Le 30 Mars 2015

La Première Nation Heiltsuk est prête à tout pour protéger le hareng

Pêche au hareng : une Première Nation occupe les bureaux de Pêche et Océans Canada

La Première Nation Heiltsuk occupe depuis dimanche les bureaux de Pêche et Océans Canada, près de Bella Bella en Colombie-Britannique, pour s'opposer à la réouverture controversée d'une pêcherie de hareng.


La Première Nation précise, par voie de communiqué, qu'environ 50 de ses membres ont bouclé les bureaux et ont installé des tentes sur la pelouse vers 17 h 30.

Source : Radio Canada

« La délégation de dirigeants élus, de chefs héréditaires, de femmes et d'enfants refuse de quitter les lieux ou de laisser qui que ce soit pénétrer dans les bureaux jusqu'à ce que nous obtenions réponse à nos exigences », soutient la Première Nation Heiltsuk dans son communiqué publié dimanche.

Selon les prévisions de Pêche et Océans Canada, une abondance de hareng permet des occasions de pêche commerciale durable dans la région.

La Première Nation soutient que la pêcherie n'est pas durable et que sa réouverture sur ses terres ancestrales lundi dernier est une violation de son droit constitutionnel.

La chef Marilyn Slett affirme que les négociations entre les Heiltsuk et Pêche et Océans Canada la semaine dernière n'ont mené à rien. Selon elle, la Première Nation est prête à tout pour protéger le hareng.

Un bateau de pêche au hareng au filet sur la côte centrale de la Colombie-Britannique.  Photo :  Première Nation Heiltsuk/ICI Radio-Canada 

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Le 29 Mars 2015

Voyage dans un nouveau Groenland


Changements climatiques, économiques, culturels et sociétaux… Après un mois passé entre le 67e et le 77e parallèle nord, le photographe Sébastien Tixier nous transporte dans un "grand blanc" en mutation.
Découvrir le reportage dans L' Obs

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Le 28 Mars 2015

"Un océan en bonne santé équivaut à un climat préservé"


Illustration : copie d'écran du portail Plateforme Océan et Climat

Alors que se prépare la conférence climatique des Nations Unies à Paris en décembre, 40 acteurs du monde de la mer se mobilisent pour promouvoir la plateforme "Océan et Climat". Explications.

Source : Sciences et Avenir Par Sylvie Rouat

En décembre 2015 aura lieu à Paris la 21e conférence climatique des Nations Unies (COP21). Mais alors que les océans représentent 71% de la surface terrestre, "qu’ils sont essentiels à l’équilibre de la planète et du climat, ils sont absents des négociations internationales et climatiques", constate la navigatrice Catherine Chabaud. C’est fort logiquement en France, qui possède le deuxième plus grand domaine maritime mondial, qu’a émergé la plateforme Océan et Climat, présentée ces jours derniers par Catherine Chabaud, la biologiste Françoise Gaill, Julien Rochette de l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI) et Romain Troublé de Tara Expéditions. Depuis juin 2014, Océan et Climat regroupe 40 des principaux acteurs du monde de la mer en France et à Monaco : instituts de recherche, associations environnementales, entrepreneurs, armateurs, etc. 

La plateforme repose sur trois piliers : connaissance, sensibilisation, plaidoyer. Françoise Gaill, chercheur au CNRS, présidente du conseil stratégique et scientifique de la flotte océanographique française, a pris la barre du comité scientifique chargé de produire de la connaissance. En juin 2015, annonce-t-elle, "l’ONU va publier le premier état des océans. Cela va être une bible, un état zéro de tout ce qu’on connaît sur les océans, une source de connaissances colossale". Mais, regrette-t-elle, le défaut de cet exercice c’est qu’il n’y a pas de problématique posée. Il n’y est pas question, par exemple, de l’impact des transformations en cours dans les océans sur le climat. Or, "si la température de l’eau augmente, elle va se dilater, son volume augmenter, le niveau des mers va monter et cela aura des conséquences pour la biodiversité et l’homme".


Des vulnérabilités à identifier

Les chercheurs veulent maintenant identifier l’ensemble des vulnérabilités des océans : qu’il s’agisse de l’acidification des océans qui met en péril le plancton, du réchauffement des eaux qui entraîne la mort des coraux, de la fonte estivale de l’Arctique, de la production et l’absorption du carbone par océans. L’action, c’est le rôle du groupe Plaidoyer mené par Julien Rochette : "Il n’est pas question d’utiliser les négociations climatiques pour régler les problèmes des océans, assure-t-il. Mais il y a un lien indissociable entre océan et climat. Nous allons profiter de la route vers COP21 pour former les acteurs du climat et des négociations, et les amener à comprendre l’impact des émissions de CO2 sur l’océan et le rôle de l’océan dans la machine climatique". Plus de 25% du CO2 émis chaque année par l’homme dans l’atmosphère est absorbé par l’océan et il est également le premier fournisseur net d’oxygène de la planète, au moins à hauteur des forêts. L’océan est ainsi le principal poumon de la planète. Dans cette perspective, la plateforme a proposé au GIEC de produire un rapport spécial océans. La réponse est encore en suspens.

Sensibiliser le grand public

Romain Troublé cite alors Eric Tabarly : "La mer, pour les Français, c’est ce qu’ils ont dans le dos lorsqu’ils regardent la plage". Partant de ce constat quelque peu désabusé du grand navigateur, la tâche de sensibilisation du public paraît bien lourde. D’où l’importance de l’arsenal que la plate-forme va déployer à Paris et en régions. Le message développé a été résumé en six fiches pédagogiques (disponibles sur www.ocean-climate.org) qui expliquent, par exemple, le rôle de thermostat de l’océan qui capte la chaleur, la transporte et la stocke, son action de pompe à chaleur menacé par l’augmentation de la température et l’acidification. La mobilisation va monter crescendo au cours des prochains mois.

Calendrier provisoire des actions :
- Le 1er avril sera lancé le Tour de France pour le climat au départ de Monaco.
- Le 8 juin : journée mondiale de l’océan, un événement phare organisé par  l’Unesco. La plateforme lancera ce jour-là l’Appel des océans pour le Climat en présence de Laurent Fabius et Albert II de Monaco.
- Du 15 au 21 juin, des actions vont être menées durant le salon du Bourget.
- Décembre 2015 : au moment de Cop 21, installation d’un espace Ocean-Climat sur les quais de Seine, sous le pont Alexandre III. La goélette Tara devrait jeter l’ancre au même endroit.

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Le 27 Mars 2015

Accord relatif aux Pêcheries du Sud de l’Océan Indien (APSOI)

La Réunion choisie pour accueillir le siège d'une organisation internationale


L’Union européenne a choisi La Réunion pour accueillir le siège du secrétariat de l’Accord relatif aux Pêcheries du Sud de l’Océan Indien (APSOI). Cette organisation de gestion des pêches va gérer les activités de pêche non thonières dans une zone de haute mer de 30 millions de km²

Source : La Réunion 1ère

La ministre des Outre-mer et le secrétaire d’Etat chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche ont salué ce choix par voie de communiqué. "Cette décision a été validée lors de la dernière réunion, à l’Ile Maurice, des parties contractantes de l’APSOI (l’Union européenne, la France, l’Ile Maurice, les Seychelles, le Japon et les Iles Cook, l’Australie et la Corée). Elle permet à la Réunion d’accueillir le premier siège, sur le territoire français, d’une organisation régionale de gestion des pêches (...)

L’obtention de ce siège offre également à l’Ile de la Réunion un positionnement stratégique et une visibilité privilégiée pour la défense des intérêts de la France, notamment pour la gestion de la pêche de la légine australe.

La pêche de la légine est, en valeur, la première pêcherie française dans le monde. Elle génère un chiffre d’affaires annuel de 65 millions d’euros. Il s’agit du deuxième revenu d’exportation de la Réunion avec 300 emplois directs et 1000 emplois indirects".

Cliquer Ici pour plus d'information sur "Accord relatif aux Pêcheries du Sud de l’Océan Indien (APSOI) ou South Indian Ocean Fisheries Agreement (SIOFA)"

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Le 26 Mars 2015

D’une vie convenable à la misère


"Plutôt que d’enfoncer davantage plusieurs milliers de travailleurs saisonniers dans la misère, le gouvernement fédéral devrait preuve d’un minimum d’empathie en assouplissant les règles pour permettre une pratique qui, tout compte fait, est un acte charitable envers des gens qui méritent d’avoir un minimum de revenus pour se loger, se nourrir et vêtir leurs enfants."

Le dossier de mardi sur les pratiques en cours chez plusieurs employeurs de travailleurs saisonniers soulève de nombreuses questions. Remettons le dossier en perspective.

Source : Acadie Nouvelle par Jean Saint-Cyr

Il fut un temps où la mise en banque d’heures travaillées n’était pas interdite. La pratique n’était non plus formellement permise. En fait, elle n’était pas nécessaire dans la plupart des secteurs, y compris pour les travailleurs de l’industrie des pêches quand les saisons de pêche débutaient en mars ou en avril pour s’étendre jusqu’au début de l’hiver et qu’il ne fallait que dix semaines pour être admissibles aux prestations de chômage.

De nombreux changements sont par la suite intervenus. Prenons le cas des travailleurs de l’industrie des pêches.

Jusqu’au milieu des années 1980, tout baignait dans l’huile pour les travailleurs saisonniers des pêches. Puis, la ressource du crabe s’est effondrée en 1989, les saisons ont été écourtées, et les usines se sont converties à la mécanisation, au grand dam des travailleurs d’usines qui avaient manifesté avec ardeur.

Au début des années 1990, c’est au tour des ressources de poisson de fond de s’effondrer. Trois ans après le moratoire de la pêche à la morue, le gouvernement Chrétien décide de resserrer les règles d’admissibilité aux prestations de chômage. La période d’admissibilité aux prestations est allongée, le pourcentage du salaire en prestations est diminué, les travailleurs doivent dorénavant travailler 14 semaines, plutôt que 10, pour accéder aux prestations qui représentent cinquante-cinq pour cent du salaire plutôt que soixante. L’effet sur les travailleurs saisonniers de la pêche a été dramatique. Au moment où les saisons de pêche sont écourtées, il faut travailler plus longtemps pour recevoir des prestations plus basses.

L’effet négatif de la réforme de l’assurance-emploi au milieu des années quatre-vingt-dix n’a pas seulement affecté les travailleurs saisonniers. Ceux-ci ayant vu fondre leurs revenus disponibles annuels comme beurre au soleil, tant du côté des salaires que des prestations, sont forcés de diminuer leur consommation. Tout le secteur des services, les restaurants, les boutiques de linge, les concessionnaires automobiles pour ne nommer que ceux-là, accuse une perte substantielle de ses ventes. Des commerces ferment, d’autres renvoient des employés, le chômage augmente.

C’est dans ces circonstances que le gouvernement du Nouveau-Brunswick institue l’aide aux travailleurs d’usine: on met sur pied un programme d’emploi temporaire pour aider les travailleurs saisonniers à «gagner leur chômage», évitant ainsi à la province d’avoir à gonfler le budget d’aide sociale. Là où les travailleurs saisonniers des pêches gagnaient suffisamment pour vivre convenablement, devient une vie de misère.

C’est aussi dans ces circonstances que la mise en banque des heures commence. Les heures de travail hebdomadaires en usine ayant diminué dramatiquement, on veut aider les travailleurs à au moins pouvoir soumettre une pleine semaine de 40 heures de façon à ne pas réduire indûment les prestations de chômage.

Dans l’esprit de la réforme de l’assurance-emploi entreprise il y a deux ans par le gouvernement actuel, il ne faudrait pas se surprendre de le voir partir à la chasse des banques d’heures dans les entreprises qui emploient des travailleurs saisonniers.

Deux raisons, essentiellement, motivent les employeurs à accepter de mettre en banque les heures travaillées en vue d’accéder à un niveau acceptable de prestations de chômage. D’abord, on veut garder un noyau de travailleurs en offrant des conditions minimales de gain et on veut aider des gens démunis à trouver un minimum de revenus.

Plutôt que de partir à la chasse des banques d’heures et d’enfoncer davantage plusieurs milliers de travailleurs saisonniers dans la misère, le gouvernement fédéral devrait preuve d’un minimum d’empathie en assouplissant les règles pour permettre une pratique qui, tout compte fait, est un acte charitable envers des gens qui méritent d’avoir un minimum de revenus pour se loger, se nourrir et vêtir leurs enfants.

Le 25 Mars 2015

Droits fonciers et droits de pêche 2015 : Un forum mondial sur les approches fondées sur les droits de pêche



Que nous soyons sur l'eau ou autour d’une table, nous jouons tous un rôle dans  la réalisation de la durabilité de nos pêches. Nous savons que nous devons gouverner et gérer nos pêcheries afin qu'elles  produisent du poisson  de manière durable. La production durable – qui se base sur des  considérations économiques, sociales et environnementales - est fondamentale pour garantir des possibilités d'emplois stables, la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des communautés de pêcheurs et des consommateurs. Nous savons que la définition des droits fonciers dans le secteur des pêches est la clé pour obtenir des ressources halieutiques suffisantes, pour les générations actuelles et à venir.

La mission d'UserRights 2015 est de favoriser une compréhension mutuelle des défis rencontrés par les différents groupes dans nos communautés de pêche et de trouver un terrain d‘entente et des alternatives pour l'autonomisation et l'avenir des pêcheurs et de nos pêcheries.  Les présentations scéniques, les panels de discussions, les visites aux communautés de pêche avoisinantes, les présentations d'études de cas et les discussions plénières fourniront aux acteurs de la pêche et aux décideurs des conseils sur la façon de soutenir des systèmes basés sur les droits appropriés pour les pêcheries, ce qui contribuera à construire un avenir durable.

UserRights 2015 a été conçu pour rassembler toutes les personnes qui gravitent autour du secteur de la pêche afin de discuter des questions fondamentales  inhérentes à l'occupation et aux approches fondées sur les droits. En fournissant une plateforme qui permet à toutes les voix de  se faire entendre, UserRights 2015 met en contact des pêcheurs, des communautés de pêcheurs, des universitaires, et des représentants d'ONG, de gouvernements et d‘organisations internationales de part le monde.

Directives volontaires visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale dans le contexte de la sécurité alimentaire et de l'éradication de la pauvreté.




La vidéo sur la Gouvernance responsable des régimes fonciers fournit une introduction aux Directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale (VGGT). Vous trouverez sous la vidéo un lien vers les Directives d'application volontaire visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale dans le contexte de la sécurité alimentaire et de l'éradication de la pauvreté.  La vidéo a été produite par le programme «Amélioration de la gouvernance mondiale pour la réduction de la faim»  financé par l'Union européenne et mis en œuvre par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture.

Pour en savoir plus : FAO

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Le 24 Mars 2015

Forum Social Mondial de 2015

FSM Tunis 2015

24-28 Mars 2015

Contexte du FSM Tunis 2015

La décision du Conseil International d’organiser l’édition du Forum Social Mondial de 2015, à nouveau en Tunisie a été prise lors de la réunion de Casablanca en novembre dernier.

Elle répond à une demande formulée par les mouvements sociaux régionaux et internationaux.

Après évaluation des impacts du Forum 2013 en Tunisie, ils ont estimé qu’il était encore nécessaire :

1- de consolider les dynamiques de changements issus de la révolution tunisienne et des mouvements démocratiques dans la région,

2- d’approfondir les débats sur la crise du modèle libéral et la crise civilisationnelle

3- d’approfondir les débats sur les enjeux géopolitiques nouveaux

4- de promouvoir des alternatives qui respectent le droit des peuples, et qui soient fondées sur la paix et la justice sociale...

Pour en savoir plus sur le programme : FSM Tunis 2015

Préparation du Forum Mondial pour l’Accès à la Terre et aux ressources naturelles

Le FMAT présent au Forum Social Mondial de Tunis avec deux ateliers

L'objectif du Forum FMAT 2016 est de débattre des évolutions mondiales en matière d'accès à la terre et aux ressources naturelles qui ont eu lieu depuis le Forum Mondial sur la Réforme Agraire (FMRA, 2004) et la Conférence Internationale sur la Réforme Agraire et le Développement Rural (CIRADR 2006).

Au nom des signataires de l’appel pour un Forum Mondial sur l’Accès à la Terre, FMAT 2016, AGTER et CERAI, qui assurent le secrétariat permanent du FMAT, proposent deux ateliers au Forum Social Mondial de Tunis, 2015 :

Les ateliers FMAT permettront à tous les participants au FSM, de partager leurs expériences, analyses et propositions avec les participants du processus FMAT, ouvert de février 2015 jusqu’à mars 2016, date prévue pour la rencontre mondiale.

Les ateliers FMAT seront ouverts par des grands témoins :
  • Samir Amin (Forum des Alternatives, Egypte),
  • Ibrahima Coulibaly (Président du CNOP, Mali), 
  • Ramesh Sharma (Ekta Parishad, Inde) 
  • Vicent Garcés (Président du Comité International d’Organisation du FMAT2016, ex-député européen)
  • Marcel Mazoyer (AgroParisTech et Université Paris Sud, France),

Atelier FMAT 1 Accaparement des terres et des ressources naturelles dans le monde : état des lieux
- Diversité des formes et ampleur réelle de l’accaparement ?
- Causes profondes ? (logique financière, orientations politiques dominantes)
- Impacts sur les sociétés humaines (culture, paix, environnement, économie, droits fondamentaux…) ?
- État des résistances ?
- Portée véritable des réponses politiques apportées jusqu’ici ?

Atelier FMAT 2 Accaparement des terres et des ressources naturelles dans le monde : renverser la situation
- Quelles propositions ?
- Des droits d’utilisation pour qui ? Régulés par qui et comment ? Pour quelles utilisations des ressources ? Avec quelles forces de revendication ?
- Quelles actions et quelles forces de revendication et quelles alliances ?

Pour en savoir plus : AGTER

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Le 23 Mars 2015

Pêcheries : Des yeux sur l'océan



Fisheries: Eyes on the ocean

Daniel Pauly tire la sonnette d'alarme sur les captures mondiales de poisson, mais d'autres pensent qu'il fait trop de bruit.

Daniel Cressey, dans Nature (19 mars 2015)

Au large des côtes du Maroc, de petites barques de pêche en bois, à la pêche des calmars. De l'autre côté de l'océan Atlantique, de puissants yachts de croisière, avec des touristes en quête d’énormes dorades coryphène, wahoo et marlins.

Aucun de ces navires n’est répertorié – notamment dans le décompte officiel des captures maritimes, tenus par l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture des Nations Unies (FAO). Cette base de données mondiale, connue sous le nom « Situation mondiale des pêches et de l'aquaculture », ou SOFIA, est généralement considérée comme la bible des informations sur les ressources alimentaires marines. Mais SOFIA n’indique que les informations transmises par les pays à la FAO. De qualité variable, ces informations ignorent le plus souvent la pêche de subsistance, l'exploitation illégale et la pêche sportive.

Daniel Pauly est obsédé par tous ces navires de pêche oubliés et par les quantités inconnues de nourriture qu'ils tirent des océans. Le biologiste marin à la voix douce mais intense de l'Université de la Colombie-Britannique (UBC) à Vancouver (Canada), tente de les sortir de l'ombre. Au cours d'une longue carrière tantôt encensée tantôt controversée, il s’est fixé l'énorme tâche de résoudre ce qu'il appelle les « true catch » (captures réelles) de la pêche dans le monde. Il espère que ces chiffres aideront les pays - en particulier dans le monde en développement - à prendre le contrôle de leurs ressources afin de nourrir leurs populations.

Cas du Sénégal : Estimations des captures : FAO vs Sea around us project (UBC)


Pour plus d'explications dans Nature

Cliquer Ici pour télécharger l'article de Nature

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20 Mars 2015

Thaïlande, les damnés de la pêche...

Les dessous de la mondialisation...




Vendredi 20 mars à 17h15 sur Public Sénat. 

Un documentaire réalisé par Florence Morice. (Disponible en replay). 

Les Etats-Unis, principal importateur, menacent d’un boycott. Le vice-ministre de Thaïlande a beau tenir un discours ferme, l’esclavage perdure. « Thaïlande, les damnés de la pêche », le documentaire de Florence Morice, en compétition au Figra 2015, est un appel de plus pour que ces êtres humains retrouvent leur liberté. 

Esclaves en 2015

"Sold to the Sea" de l'ONG EJF... Pour en savoir plus dans : Thaïlande. Cartons pleins... Et cartons rouges pour le Cambodge ?

L'industrie de la pêche thaïlandaise, en plein essor, fonctionne grâce à l'exploitation de clandestins birmans,  dans les mains de mafieux. Témoignages édifiants dans "Les damnés de la pêche" sur Public Sénat.

Source : NouvelObs par Pierre Hedrich

En dégustant sardines, maquereaux, seiches ou calamars provenant de Thaïlande, nous participons sans le savoir à un vaste réseau d’esclavage. C’est ce que révèle ce documentaire. Il met clairement au jour les différentes étapes du trafic humain qui transforme des milliers d’immigrés, principalement birmans, en esclaves pour l’industrie de la pêche thaïlandaise, fleuron de l’économie du pays, troisième exportateur mondial dont les deux tiers pour les Etats-Unis, l’Europe et le Japon. Un marché qui a rapporté 5 milliards d’euros en 2012. Kyaw a vécu ce terrible engrenage. Au départ, il voulait travailler en Thaïlande pour nourrir sa famille. Sans moyens, des passeurs lui proposent un marché :

Je te paye ton trajet et tu me rembourseras en travaillant

Ils lui font miroiter un emploi bien payé en usine. Mais arrivé au port, il découvre la supercherie et le montant de la dette : 500 euros. Vingt fois le salaire moyen en Birmanie. C’est le début de l’engrenage. Il est enrôlé de force sur un chalutier. Un travail harassant. Sans relâche. Vendu pour 600 euros, il n’est plus qu’une main-d’œuvre corvéable à merci. Quand les bourreaux de Kyaw lui ont ouvert le crâne à coups de pelle et quand il a vu un de ses camarades se noyer à côté de lui sans pouvoir rien faire, il a décidé de fuir au péril de sa vie. Mais les réseaux mafieux sont organisés, et ce n’est pas facile d’y échapper. Parce que même libres, mêmes recueillis dans des foyers de Bangkok, les bourreaux traquent les rebelles pour les tuer. La condition humaine n’a pas beaucoup de prix. Malgré les appels des ONG et des observateurs internationaux, le problème est loin d’être réglé. Encore beaucoup d’employeurs et de propriétaires de bateaux ne sont pas condamnés. La corruption gangrène même les officiels. Depuis quatre ans, la Thaïlande est sur la liste américaine des pays sous surveillance pour trafic humain. Les Etats-Unis, principal importateur, menacent d’un boycott. Le vice-ministre de Thaïlande a beau tenir un discours ferme, l’esclavage perdure. « Thaïlande, les damnés de la pêche », le documentaire de Florence Morice, en compétition au Figra 2015, est un appel de plus pour que ces êtres humains retrouvent leur liberté.

Pour en savoir plus dans RPA :

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La croissance externe profite à TUF

L’empereur de la conserve de poisson Thai Union Frozen Products a réalisé un chiffre d’affaires record de 3,35 milliards d’euros en 2014. L’arrivée dans son giron du fumeur français MerAlliance et des sardines appertisées King Oscar gonfle mécaniquement les ventes du groupe thaïlandais. TUF a annoncé une augmentation de capital de 367,5 millions d’euros afin de financer en partie l’acquisition de Bumble Bee Seafood, géant américain de la conserve.

Source : pdm-seafoodmag

Le bénéfice net de TUF est reparti à des sommets l’an dernier avec 141 millions d’euros, presque le record obtenu en 2011. L’augmentation des marges sur le thon et le petfood est à l’origine des bons résultats. La répartition des ventes fait apparaître cinq activités majeures : conserves de thon (44%), crevettes (24%), sardine et maquereau (5%), saumon fumé (5%) et petfood (7%). Chiken of the Sea, John West, King Oscar, Petit Navire, Parmentier, Mareblu et Century constituent le portefeuille de marques internationales de TUF. Ses principaux marchés à l’exportation sont les États-Unis (44% des ventes), l’Union européenne (29%) et le Japon (7%).

Le travail inhumain concerne aussi TUF

Associated Press links slave fishing labor to Thai Union, prominent U.S. firms




The Associated Press (AP) on Tuesday linked seafood products harvested by slave laborers on fishing boats in Indonesia to major seafood companies around the world, including Thai Union Frozen Products (TUF), Thailand’s largest seafood corporation and one of the largest in the world.

Source : Seafoodsource By James Wright, Senior Editor

Published on Wednesday, March 25 2015
Its article, titled “Are slaves catching the fish you buy?” details oppressive living and working conditions for laborers, mostly from Myanmar, one of the world’s poorest nations, on fishing boats and in isolated locations in Indonesia. Those considered flight risks are often locked up as prisoners.

The AP then linked the products the workers harvested to major international and U.S. seafood companies like TUF, California distributor Santa Monica Seafood, Stavis Seafoods in Boston and retail giants like Walmart, Kroger and Safeway and foodservice distributor Sysco.

Richard Stavis, president of Stavis Seafoods, told the AP that his company and others like it “care and are working as hard as they can” to source from responsible fisheries, including notarized certification of legal practices and third-party audits. “The truth is, these are the kind of things that keep you up at night,” he said.

The AP’s year-long investigation started in Benjina, Indonesia, where reporters found hundreds of men trapped on the island village and treated as prisoners. Talking to more than 40 current and former slaves, the article documented the journey of a single large shipment of slave-caught seafood that it tracked by satellite to Thailand and then outward to the global seafood supply chain.

Product shipped to Thailand, where “slave-caught seafood starts to lose its history,” the article stated. Numerous Thai factories were identified, including one that sells to TUF. Company CEO Thiraphong Chansiri emailed a statement to the AP that condemned human rights violations but also admitted the difficulty in cleaning up Thailand’s seafood industry.

Several of the Thai processing plants where the product was shipped sell to customers in Europe and Asia, but the AP traced shipments to the United States, where trade records are public. Logan Kock, VP of responsible sourcing for Santa Monica Seafood, said the industry is well aware of the problem.

Suite : Seafoodsource
  
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Le 19 Mars 2015

"Laissez-le dans le sol" (Keep it in the ground)



La fondation Gates sous pression pour exclure les énergies fossiles de ses investissements

Le quotidien britannique The Guardian fait campagne pour convaincre la fondation Gates d’exclure les énergies fossiles de ses investissements. En quelques jours seulement, sa pétition a recueilli près de 100 000 signatures. Le message est simple : à quoi bon vacciner des enfants et financer le développement si vous financez les entreprises qui ruinent l’avenir de la planète ? Une contradiction assumée jusque-là par la Fondation.

Avec sa campagne intitulée "Laissez-le dans le sol" (Keep it in the ground), le quotidien britannique The Guardian se lance dans un journalisme citoyen. Il appelle à signer une pétition pour demander aux deux plus grandes fondations mondiales de cesser d’investir dans les énergies fossiles.

Alan Rusbridger, rédacteur en chef du journal, s’en explique : "Nous ne pouvons pas brûler le pétrole encore sous terre sous peine de voir le réchauffement climatique s’aggraver de façon irréversible. Nous faisons cette campagne parce que nous avons la ferme conviction que cela va aider à mettre le sujet à l’agenda des conseils d’administration et des mécènes qui ont des dizaines de milliards à leur disposition pour changer les choses."


Pointer les incohérences des fondations

Suite dans Novethic 

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Le 17 Mars 2015

L'agriculture et la pêche paient le plus lourd tribut aux catastrophes, selon un nouveau rapport de la FAO

Les catastrophes naturelles, un bien lourd fardeau pour l'agriculture, l’élevage, la pêche et les forêts dans les pays les plus pauvres...

Le cyclone Pam a frappé Vanuatu au moment où des experts de l'ONU étaient réunis à Sendaï (Japon) pour discuter des mesures de réduction des risques. Dans un rapport "The Impact of Natural Hazards and Disasters on Agriculture and Nutrition and Food Security" présenté durant cette réunion, la FAO soulignait que l'agriculture était la principale victime des catastrophes naturelles. Sur une période de dix ans, de 2003 à 2013, le secteur agricole (cultures et élevage) a subi des dégâts estimés à quelque 70 milliards de dollars, dont environ 22 pour cent causés par des catastrophes naturelles, notamment la sécheresse, les inondations, les tempêtes ou les tsunamis.

Source : FAO, 17 mars 2015, Sendai (Japon)

Près d'un quart des dégâts causés par les catastrophes naturelles dans le monde en développement sont assumés par le secteur agricole – une part plus importante que prévu – selon les premiers résultats d'une nouvelle étude de la FAO parue aujourd'hui à la Conférence mondiale des Nations Unies sur la réduction des risques de catastrophes.

L'Organisation a également annoncé le lancement d'un mécanisme spécial destiné à aider les pays à mieux équiper leurs secteurs de production vivrière pour réduire l'exposition aux risques, limiter les impacts et être mieux préparés à affronter les catastrophes.

C'est le secteur agricole qui concentre 22 pour cent de tous les dégâts dus aux risques naturels tels que sécheresses, inondations, tempêtes ou tsunamis, comme le montre l'analyse de la FAO de 78 évaluations des besoins après la catastrophe dans 48 pays en développement sur la période 2003-2013.

Ces dommages et pertes affligent souvent les communautés rurales et semi-rurales pauvres dépourvues d'assurance et manquant des ressources financières nécessaires pour rebâtir leurs moyens d'existence détruits. Pourtant, seulement 4,5 pour cent de l'aide humanitaire après la catastrophe durant la période 2003-2013 ciblait l'agriculture.

Ce chiffre de 22 pour cent ne représente que les dégâts constatés par le biais des évaluations de risque post-catastrophe, aussi ne donne-t-il qu'une indication de l'ampleur, l'impact réel étant vraisemblablement plus élevé. Pour obtenir une estimation plus proche du véritable coût financier des catastrophes pesant sur l'agriculture du monde en développement, la FAO a comparé les baisses de rendements durant et après les catastrophes avec les tendances de rendement dans 67 pays frappés par au moins un phénomène de moyenne ou de grande envergure entre 2003 et 2013.

Bilan final: 70 milliards de dollars de dommages aux cultures et à l'élevage pendant cette période de 10 ans.

L'Asie a été la région la plus touchée, avec des pertes estimées à 28 milliards de dollars, suivie de l'Afrique avec 26 milliards.

"L'agriculture et tout ce qu'elle englobe est non seulement déterminante pour nos approvisionnements alimentaires, mais elle demeure aussi une source principale de moyens de subsistance un peu partout dans le monde. Si le secteur est à risque, l'agriculture peut néanmoins constituer le fondement sur lequel bâtir des sociétés plus résilientes et mieux équipées face aux catastrophes", a déclaré le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva.

«C'est pourquoi une des priorités absolues de la FAO consiste à renforcer la résilience des moyens d'existence aux menaces et aux crises", a -t-il ajouté.

Quelques faits et chiffres

De l'analyse des dégâts signalés par les évaluations de besoins


Les estimations de la FAO basées sur les 78 évaluations des besoins après la catastrophe dans 48 pays sur la période 2003-2013 montrent que sur les 140 milliards de dollars de pertes enregistrés dans tous les secteurs économiques, 30 milliards concernent le secteur agricole (récoltes, bétail, forêts, pêches).

En cas de sécheresse, l'agriculture absorbe jusqu'à 84 pour cent de tous les impacts économiques.

Au sein du secteur agricole, ce sont les cultures qui essuient 42 pour cent des pertes estimées (13 milliards de dollars) – avec les inondations en tête de liste (responsables de 60 pour cent des dégâts aux cultures), suivies des tempêtes (23 pour cent).

L'élevage est le deuxième sous-secteur le plus touché après celui de l'agriculture, comptant 36 pour cent de tous les dégâts et pertes, pour un total de 11 milliards de dollars durant la période 2003-2013.


Sur les 78 catastrophes recensées, 45 concernaient le sous-secteur des pêches (1,7 milliard de dollars, soit 6 pour cent de tous les dégâts causés au secteur agricole). La part du lion (70 pour cent) revient aux tsunamis, des phénomènes généralement peu fréquents. Les tempêtes comme les ouragans et les typhons représentent environ 16 pour cent de l'impact économique sur les pêches, suivies des inondations (10 pour cent).

Le secteur forestier a subi 737 millions de dollars de dégâts et pertes, représentant 2,4 pour cent du total du secteur agricole.

Nouveau mécanisme de réduction des risques dans l'agriculture

Afin d'aider les pays à mieux se préparer et intervenir en cas de catastrophe touchant le domaine agricole, la FAO a lancé aujourd'hui un nouveau dispositif visant à acheminer un appui technique là où il s'avère le plus nécessaire et qui consistera à intégrer la réduction des risques dans l'agriculture à tous les niveaux par des activités diverses.

"Avec ce nouvel effort, nous comptons limiter l'exposition des populations aux risques, conjurer ou atténuer les impacts le cas échéant, et renforcer la préparation afin d'intervenir rapidement en cas de catastrophe", a souligné M. Graziano da Silva.

Des études ont montré que chaque dollar dépensé au profit de la prévention des catastrophes permet d'économiser au moins quatre dollars en termes d'impacts évités ou diminués, a-t-il fait remarquer.

Les travaux de ce nouveau mécanisme seront encadrés par le Programme-cadre de la FAO sur la réduction des risques de catastrophes pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

L'agriculture demeure un secteur clé

A l'échelle mondiale, 2,5 milliards de personnes dépendent de l'agriculture pour vivre. Ces petits agriculteurs, éleveurs, pêcheurs et communautés tributaires de la forêt génèrent plus de la moitié de la production agricole mondiale et sont particulièrement exposés aux catastrophes qui détruisent ou endommagent récoltes, matériels, fournitures, animaux, semences, cultures et aliments stockés.

Au-delà des conséquences évidentes sur la sécurité alimentaire des populations, les économies et les trajectoires de développement de régions et de nations entières peuvent être bouleversées si l'agriculture est victime d'une catastrophe. Le secteur représente 30 pour cent du PIB national dans des pays tels que le Burkina Faso, le Burundi, l'Ethiopie, le Kenya, le Mali, le Mozambique, le Niger, la République centrafricaine ou le Tchad.

Il faut compter également des pertes induites dans des sous-secteurs dépendant de l'agriculture, avec d'importantes conséquences pour les échanges commerciaux. Les pays analysés ont affiché une hausse des importations agricoles à raison de 18,9 milliards de dollars et un fléchissement des exportations agricoles de 14,9 milliards suite à des catastrophes naturelles entre 2003 et 2013.

Ce qu’il faut savoir sur la réduction des risques de catastrophe

Des organisations non gouvernementales (ONG) de développement ont critiqué le nouveau plan mondial de préparation aux futures catastrophes naturelles et climatiques issu de la conférence de Sendaï, au Japon, qui s’est terminée ce 18 mars. Elles lui reprochent de manquer d’ambition et de pénaliser les pays les plus pauvres qui sont les plus exposés.

Source : IRIN

La Conférence mondiale sur la réduction des risques de catastrophe a convenu d’un cadre d’action pour les 15 prochaines années privilégiant sept objectifs généraux, dont « une réduction substantielle de la mortalité mondiale liée aux catastrophes, une réduction substantielle du nombre de personnes touchées et une réduction des pertes économiques par rapport au [produit intérieur brut] mondial ». Les objectifs chiffrés ont cependant été évités et le plan ne présente pas d’engagements financiers concrets, contrairement à ce qu’espéraient les militants.

« Les gouvernements ont une fois de plus abandonné à leur sort les populations les plus pauvres du monde, qui sont les plus vulnérables face aux catastrophes naturelles, » a dénoncé l’ONG Oxfam. « À Sendaï, les négociateurs étaient censés se mettre d’accord sur un nouveau plan courageux et nécessaire pour renforcer la résilience des pays face à des évènements tels que le cyclone Pam, qui vient de balayer le Vanuatu, l’un de nos pays les moins développés. À la place, ils ont adopté une série de demi-mesures qui ne seront pas à la hauteur des risques de catastrophes qui se multiplient à toute vitesse dans le monde entier. »

Tout en saluant l’importance accordée dans l’accord aux femmes, aux enfants, aux personnes âgées et aux handicapés, « qui sont particulièrement vulnérables face aux catastrophes », Oxfam a averti que « l’incapacité de la communauté internationale à s’engager concrètement pour financer la réduction des risques de catastrophe menace d’entamer son ambitieux programme de lutte contre la pauvreté et augmente la pression sur les gouvernements pour que ces derniers prennent des mesures audacieuses lors de conférences internationales sur les objectifs de développement durable ayant plus de retentissement et pour mettre au point un nouvel accord mondial ambitieux sur le changement climatique plus tard cette année ».

Organisée par le Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNISDR), la conférence de Sendaï a réuni pendant cinq jours 187 représentants de gouvernements dans l’objectif de préparer le terrain pour deux conférences mondiales à venir. « Elles sont interconnectées, c’était l’occasion de partir du bon pied », a dit à IRIN Scott Paul, conseiller principal en politique humanitaire d’Oxfam. « Pour nous, les objectifs étaient une mise à l’épreuve obligeant les gouvernements à rendre des comptes. »

Bien que les militants pour la lutte contre la pauvreté soient déçus par l’issue de la conférence de Sendaï, cette dernière a propulsé le concept de réduction des risques de catastrophe en haut de la liste des grandes idées actuelles du milieu de l’aide mondiale. IRIN s’est donc penché sur ce qu’il signifie, au cas où ce terme ne vous serait pas encore familier.

Un nouveau terme à la mode ?

La réduction des risques de catastrophe n’est pas un terme nouveau. Il est apparu à la fin des années 1970, quand la compréhension des causes des catastrophes et des techniques d’atténuation des risques a commencé à s’améliorer. La réduction des risques de catastrophe a pour objectif de réduire les dommages causés par les aléas naturels grâce à la prévention, à la préparation et à l’atténuation des effets. Elle cherche en outre à créer un lien entre les interventions humanitaires et le développement durable. Le changement climatique et les réflexions relatives à la résilience ont donné un nouvel élan à la réduction des risques de catastrophe, inscrite dans le Cadre d’action de Hyogo pour 2005-2015, remplacé par celui de Sendaï.

La réduction des risques de catastrophe est « une façon de penser, une cause importante, mais ce n’est pas un bon outil d’analyse », a dit à IRIN Simon Levine, du groupe de réflexion britannique Overseas Development Institute (ODI). « Je ne suis pas sûr de ce que les évènements de Sendaï et le processus de Hyogo ont à voir avec le monde réel. En même temps, nous disons que nous voulons de meilleures innovations, de meilleurs entrepreneurs – [mais cela implique de prendre des risques, ce qui est quelque peu] contradictoire. »

Présenté comme une solution économique

La logique de la réduction des risques de catastrophe est souvent réduite à un calcul économique. Le nombre de catastrophes dans le monde est en augmentation, tout comme les coûts pour y faire face. Si la prévention permet de réduire ces coûts de manière significative et puisque l’aide au développement ralentit, il est logique d’investir dans la réduction des dommages...

Qui bénéficie de financements pour la réduction des risques ?

Une question politique

Les humanitaires sont-ils d’ailleurs les mieux placés pour comprendre ces économies politiques locales ?

Démarche descendant ou soucieuse des populations ?


Comment les catastrophes entraînent le déplacement – et comment y remédier


Le risque que des personnes soient déplacées par des catastrophes naturelles a quadruplé au cours des 40 dernières années. Si les États n’adoptent pas des programmes nationaux et mondiaux pour s’attaquer aux principales causes de déplacement, de plus en plus de personnes vont perdre leur logement à cause des inondations, des séismes et des glissements de terrain à l’avenir.

Source : IRIN, Londres, le 16 mars 2015

C’est le message principal du rapport publié jeudi par le Centre de surveillance des déplacements internes (IDMC) à l’occasion de la troisième Conférence mondiale sur la réduction des risques de catastrophes qui se déroule à Sendai, au Japon, du 14 au 18 mars. Les États membres des Nations Unies doivent adopter un programme mondial pour réduire les risques de catastrophes, dans le prolongement du Cadre d’action de Hyogo (CAH) adopté il y a 10 ans.

Le CAH a porté sur la réduction des risques de catastrophes, mais pas sur le risque d’être déplacé par une catastrophe naturelle. Depuis lors, des centaines de milliers de personnes ont péri dans des "méga-catastrophes" – séismes, tsunamis et cyclones – et il y a une prise de conscience croissante de la nécessité d’inclure dans les accords futurs le déplacement causé par les catastrophes.

Le rapport de l’IDMC mesure le risque de déplacement en évaluant la vulnérabilité d’une population donnée lorsque cette dernière est exposée à un risque. D’après la conclusion du rapport, les régions où l’urbanisation rapide et non planifiée a concentré un grand nombre de personnes dans des zones exposées à des risques graves et fréquents continueront d’être les premières touchées par les catastrophes.


Les petits États insulaires en développement comme Haïti, ainsi que les Philippines, présentent le plus fort indice de risque de déplacement futur en cas de catastrophe établi par le rapport. En Asie du Sud et du Sud-Est, le risque de déplacement devrait continuer à augmenter.

« Haïti est l’un des pays qui seront marqués par un déplacement incessant si nous ne prenons pas des mesures radicalement différentes », a déclaré à IRIN le directeur de l’IDMC, Alfredo Zamudio. « Les petites îles vont être particulièrement touchées à cause de la fréquence et de l’intensité des risques, mais il est possible de réduire leur vulnérabilité. »

Il a souligné que lors du tremblement de terre dévastateur qui a frappé Haïti en 2010, le Chili, son pays d’origine, a été beaucoup moins touché par un séisme d’une magnitude encore plus élevée. « La différence était qu’il existait au Chili une réglementation en matière de construction qui a commencé à s’établir au début des années 1960 et qui a été respectée. Ainsi, lors du grand tremblement de terre, les personnes ont eu plus de temps pour quitter les bâtiments construits de façon à les rendre plus flexibles. Cette réglementation a donc sauvé des vies. »

En revanche, il n’existait pas de normes de construction en Haïti où l’accès difficile à la propriété foncière et aux moyens de subsistance obligeait également la population à s’installer dans des zones à risques.

« La croissance économique d’un pays n’est pas suffisante [pour réduire le risque de déplacement] », a ajouté M. Zamudio. « C’est une question de développement, de gouvernance et de droits à donner aux habitants afin qu’ils puissent trouver eux-mêmes de meilleures solutions. »

L’étude a également révélé que près d’un tiers des éleveurs du nord du Kenya, du sud de l’Ethiopie et du sud et du centre de la Somalie pourraient être déplacés de façon permanente au cours des 25 prochaines années en raison de la sécheresse. Et cela sans même tenir compte du risque accru lié au changement climatique.

C’est l’Asie qui compte le plus de déplacements causés par les catastrophes

D’après le rapport, même si le changement climatique devrait contribuer à des phénomènes plus fréquents et extrêmes à l’avenir, il n’a pas été jusqu’à présent un facteur significatif de déplacement. Au cours des dernières décennies, le facteur principal a été le développement rapide et non planifié dans les zones à risques des pays pauvres, où les structures de gouvernance limitées ou corrompues poussent les habitants à vivre sur des terrains dangereux. Les conflits peuvent mettre davantage en péril la capacité des communautés vulnérables à se prémunir contre les catastrophes et à s’adapter.

Réinstaller les communautés exposées hors de la zone de danger, comme le gouvernement des Philippines tente de le faire depuis le passage du typhon Haiyan qui a déplacé quatre millions de personnes en 2013, est une stratégie qui peut s’avérer hasardeuse. Un récent rapport de Refugees International a révélé que la politique de réinstallation mise en place après Haiyan avait été mal planifiée et appliquée, et qu’elle avait aggravé la vulnérabilité des populations touchées au lieu de les soulager.

« La réinstallation doit bénéficier de financements suffisants et être organisée en concertation avec les populations touchées », a signalé M. Zamudio. « Si la réinstallation consiste à déplacer les habitants dans des zones où ils n’auront pas accès aux moyens de subsistance ni aux services, alors cela ne va pas améliorer leur vie. »

Pour réduire le risque de déplacement causé par les catastrophes, les États devront s’employer à résoudre toute une série de problèmes de fond tels que la nécessité d’un meilleur aménagement urbain et d’un meilleur accès à la propriété foncière et aux moyens de subsistance. « Une politique seule ne résoudra pas le problème », a déclaré M. Zamudio.


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Bientôt suite de la revue de presse : Pêche dans le monde 

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Le 13 Mars 2015

Le dossier de l'IRSN : « Fukushima en 2015 »

L’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) vient de publier un dossier d’information « Fukushima en 2015 » sur la situation au Japon, quatre ans après l'accident du 11 mars 2011 à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi.

Source : IRSN

Ce dossier porte sur la situation à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi (Japon) ainsi que sur les impacts pour la santé et l’environnement de l’accident nucléaire et des rejets radioactifs :

« Point sur l’état des installations à la centrale de Fukushima Daiichi en 2015 » 

Concernant la centrale de Fukushima Daiichi, l’IRSN fait le point sur les actions mises en œuvre pour contrôler les installations, maîtriser les rejets radioactifs ainsi que gérer et traiter les eaux chargées en éléments radioactifs.

« Impact environnemental en 2015 de l’accident de Fukushima Daiichi »

L’institut analyse également l’impact sur l’environnement des rejets radioactifs (contamination de l’air, du milieu forestier et des cours d’eau), leurs conséquences pour la population et le niveau de contamination des denrées alimentaires.

« Impact sur la santé en 2015 de l’accident de Fukushima Daiichi »

Un bilan est tiré des premiers résultats des études épidémiologiques sur la population de la région de Fukushima, en particulier l’estimation des doses potentiellement reçues et les conséquences psychologiques de l’accident de Fukushima Daiichi. L’IRSN fait également le point sur la situation des travailleurs impliqués dans les opérations menées sur le site de la centrale.

« Accident de Fukushima : Décontamination et gestion des déchets en 2015 »

Enfin, l'IRSN évalue l'avancée des travaux de décontamination et les stratégies en cours pour gérer les volumes très importants de déchets.

« Fukushima en 2015 » 

Impact environnemental en 2015 de l’accident de Fukushima Daiichi

Près de 4 ans après les rejets radioactifs qui ont suivi l’accident de mars 2011 à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, l’IRSN fait un nouveau point sur la contamination environnementale et les expositions des personnes à partir des évolutions observées.

L’institut analyse également les impacts des rejets radioactifs en milieu marin, notamment le césium 137. Ces investigations concernent trois aspects : la modélisation de la dispersion des rejets dans l’ensemble du Pacifique nord, la contamination des sédiments et les conséquences sur les espèces marines.

Télécharger la note « Actualisation des connaissances à l’évolution de la pollution radioactive de l’eau de mer, des sédiments et des espèces marines »



Impact sur le milieu marin

La centrale de Fukushima est située sur la côte de l’océan Pacifique, à proximité de la zone d'interaction de deux courants, qui entraînent des courants giratoires variables. Ces courants sont déterminants pour la dispersion de la pollution radioactive à moyen et long terme.

Les rejets en mer continuent depuis le site de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi et l’ensemble du Pacifique Nord est maintenant marqué par le césium 137 jusqu'à environ 500 mètres de profondeur. Les outils de modélisation ne permettent pas de s’affranchir des mesures sur des prélèvements en mer pour estimer la dispersion de la contamination.

Les espèces marines sont encore parfois contaminées en radiocésium à un niveau qui dépasse la limite fixée par les autorités sanitaires japonaises (100 Bq.kg-1), essentiellement dans la préfecture de Fukushima, comme indiqué dans le rapport de l’Agence des Pêches Japonaises (*). Dans ce contexte, il est important que les mesures de contrôle des produits de la pêche soient maintenues dans la région de Fukushima.

Actualisation des connaissances relatives à l’évolution de la pollution radioactive de l’eau de mer, des sédiments marins et des espèces marines issue du site nucléaire accidenté de Fukushima Daiichi



Les poissons restent globalement les organismes marins qui présentent les niveaux de contamination en césium les plus élevés, même si une légère tendance à la baisse dans le temps apparaît. En effet, cet élément présente des facteurs de concentration plus élevés chez les poissons par rapport aux invertébrés (AIEA, 2004) et une légère biomagnification avec le niveau trophique est reportée dans la littérature (Harmelin-Vivien et al., 2012; Kasamatsu et Ishikawa, 1997; Zhao et al, 2001). Cependant, à ce jour, on ne note pas d’augmentation significative dans les évolutions temporelles qui puisse être directement liée à des fuites massives sous la centrale. L’incertitude sur les sources de contamination et leur quantification ne permet pas de donner une prédiction de l’évolution temporelle des concentrations au sein des chaînes trophiques. Les demi-vies écologiques données par Wada et al. (2013) et Iwata et al. (2013) sont de plusieurs centaines de jours, attestant que la surveillance sur des organismes marins devra se poursuivre.

Depuis l’accident toutes les pêches dans la préfecture de Fukushima ont été interdites à l’exception des pêches à la senne coulissante au large pour des thons obèses et au filet de surface pour les "balaou du Pacifique" (poissons vivant au large près de la surface). Madigan et al. (2012) ont observé du 134Cs dans des thons (Thunnus orientalis) pêchés au large de la Californie à des niveaux très bas (de l’ordre de quelques Bq kg-1 poids sec pour les individus pêchés en 2011 et de moins de 1Bq kg-1 poids sec pour les individus pêchés en 2012). L’IRSN avait également observé un marquage en 134Cs chez un tazard du large (Acanthocybium solandri, Cuvier 1832), pêché par l’expédition TARA en octobre 2011 au Nord des îles Hawaï dans le Pacifique Nord. Ces marquages attestent de la migration de certaines populations de grands poissons pélagiques dans le Pacifique Nord.

Télécharger la note « Actualisation des connaissances à l’évolution de la pollution radioactive de l’eau de mer, des sédiments et des espèces marines »



Retour de la population dans certaines zones évacuées

La diminution du débit de dose dans l’air extérieur et les mesures individuelles qui attestent que la dose externe effectivement reçue par les personnes est de l’ordre de 4 à 10 fois plus faible que celle dans l’air extérieur, ont permis dès 2012 aux autorités japonaises d’envisager le retour des populations dans certaines zones évacuées.
 
Zonage des territoires évacués en octobre 2014. Bilan à cette date des personnes évacuées en fonction de leur lieu de résidence d’origine


Une fois l’ordre d’évacuation levé, le retour effectif de la population et les intentions même de retour sont très variables d’une localité à l’autre. Si la santé reste la préoccupation principale des habitants qui se posent la question du retour, les raisons financières, liées à l’emploi et la vie sociale, viennent immédiatement après.

La levée de l’ordre d’évacuation nécessite d’abord la restauration préalable des infrastructures (eau, gaz, voiries, télécommunications) et des services publics (médical, postal, éducatifs). Ils dépendent également de la perception du risque radiologique mais aussi des conditions socio-économiques. Fin 2014, suite à la levée en avril et octobre des ordres d’évacuation d’une partie des communes de Tamura et Kawauchi respectivement, la moitié des populations concernées était revenue chez elles.

Télécharger la note « Préparation au retour de la population dans certaines zones évacuées »

Naoto Kan : "Comment Fukushima m’a rendu définitivement anti-nucléaire"

On trouvera ci-après l’interview de Naoto Kann, Premier ministre du Japon au moment de la catastrophe de Fukushima, réalisé par le rédacteur en chef du site Reporterre Hervé Kempf pour le film « Libres ! » de Jean-Paul Jaud, en salle le 11 mars prochain.



Interview de Naoto Kan par Hervé Kempf ©Youtube/Jaud

Naoto Kan a vécu comme Premier ministre du Japon les heures terribles qui ont suivi le tsunami et la catastrophe nucléaire de Fukushima. Une expérience qui l’a transformé en profondeur.

Source : Sciences et Avenir Par Loïc Chauveau Publié le 26-02-201

TÉMOIGNAGE. Naoto Kan témoignait le 24 février 2015 sur la scène du théâtre du Rond-Point à Paris. Il y a près de quatre ans, le cœur de 3 des 6 réacteurs de la centrale nucléaire  de Fukushima fondait en émettant une forte radioactivité dans l’air et dans la mer de cette région de l'est du Japon. Le Premier ministre Kan a vécu de près ces évènements mais, démissionné six mois plus tard de son poste. On a par la suite peu entendu cet homme du Parti démocrate du Japon (PDJ, Centre gauche), toujours député au Parlement japonais. A l’invitation de l’ONG Green Cross, il entreprend aujourd’hui une tournée européenne de témoignage.

C’est peu de dire que cette catastrophe a transformé l’homme. Rappelant les heures qui se sont égrenées entre le tremblement de terre de magnitude 9 qui s’est déclenché à 14h46 le 11 mars et le 15 mars, où on a pu enfin évaluer correctement l’ampleur des dommages, Naoto Kan ne cesse d’avouer : «j’ai eu peur». Cette peur est évidemment due à l’intensité des événements, mais elle a été amplifiée par l’impossibilité de connaître l’évolution de la situation et l’impréparation totale du gouvernement, de la sécurité civile et de Tepco, l’exploitant de la centrale. Si les ravages provoqués par le tsunami ont pu faire l’objet d’une évaluation rapide après le retrait de la vague, comment faire quand il s’agit de réactions nucléaires en chaîne au sein d’un réacteur hors de contrôle dans une enceinte détruite par une explosion?

"J'ai eu peur"

Suite : Sciences et Avenir 


En 2011, la pêche japonaise a chuté de 550 000 tonnes soit 10% de production nationale 


Après une baisse de 550 000 tonnes en 2011, l'année des catastrophes sur les côtes japonaises du nord-est, la pêche (compris l'aquaculture) a repris 100 000 tonnes en 2012...

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Le 4 Mars 2015

Comment les japonais vivent-ils quatre ans après le tsunami ?


Certains villages de préfabriqués s’étant peu à peu vidés, des réfugiés sont amenés à déménager et à rejoindre une nouvelle communauté. Photo : Quentin Weinsanto

Source : Ouest France

Quatre années ont passé, depuis l’effroyable tsunami et la catastrophe de Fukushima, au Japon. Les situations divergent pour les réfugiés de la préfecture d'Iwate.

Au Japon, Ofunato est l’une des villes les plus touchées par le tsunami du 11 mars 2011. À certains endroits, la vague a pu atteindre plus de 23 mètres de hauteur et pénétrer jusqu’à 3 kilomètres à l’intérieur des terres...Sur le site de Yamagishi Danchi, plus de deux tiers des 80 familles qui résidaient dans un village de préfabriqués temporaires ont déménagé dans leurs nouvelles maisons, construites dans des endroits plus élevés. « Pour moi, le plus difficile, c’est de voir moins souvent mes amis, déplore Misaki, qui a déménagé fin 2014. Nos voisins ne sont pas encore tous installés. De plus, nous n’avons encore aucun magasin à proximité. » Mais à proximité de là, à Rikuzentakata, la situation est bien différente. Cette ville a été pratiquement rasée par la catastrophe...

Les plaies du Tsunami toujours douloureuses


Un reportage de Quentin Weinsanto dans deux communautés de pêcheurs de la Préfecture d'Iwate : Ofunato et Rikuzentakata

Cliquer Ici pour voir le reportage dans l'Edition du soir de Ouest France

Ofunato : La vague destructrice




Japan tsunami 2011 -  4 year anniversary



Joseph Friedman
 
Pour rappel (à la date du 3 octobre 2012)

15870 morts
2813 disparus

Au nord-est du Japon, le Sanriku est la zone la plus touchée par le tsunami du 11 mars 2011


Dans la province du Tohoku, Iwate et Miyagi sont les deux préfectures les plus dévastées par le tsunami. Elles produisaient plus de 600.000 tonnes de produits halieutiques chaque année (416.000 tonnes tirées de la pêche + 188.000 tonnes de l'aquaculture en 2007). Soit 11% de la production nationale totale (et 16% de l'aquaculture japonaise). Pour rappel, la production halieutique de la France est de 733 000 tonnes dont 200 000 tonnes issues de l'aquaculture.

Sur 300 km de côtes, ces deux départements abritaient plus de 200 ports de pêche et près de 30.000 bateaux professionnels. Avec une diversité d’activités aquacoles remarquable : ostréiculture (notamment le captage pour l'approvisionnement en naissain des ostréiculteurs de la baie d'Hiroshima au sud de l'archipel nippon), pectiniculture, algoculture, élevage d’ascidies et pacage marin de saumons, d’oursins et d’ormeaux. Et un élevage de saumon Coho en cages...

Pacage marin : A deux pas du port de pêche ravagée, l'écloserie de saumon de la coopérative de pêcheurs de Miyako (Iwate - 1987)

Pacage marin (ou sea ranching) consiste à produire des juvéniles en écloserie... Puis à ensemencer la mer en jeunes saumons (smolts), petits oursins ou ormeaux... Les pêcheurs récoltent ensuite saumons (montaison), oursins et ormeaux à la taille adulte... C'est ainsi que le Japon est l'un des 4 plus grands producteurs de saumons "sauvages" avec des captures moyennes de 250 000 tonnes chaque année...

Comparaison avec la Bretagne, première région halieutique française : La longueur de la façade maritime du Sanriku équivaut approximativement à celle de deux départements bretons (Miyagi + Iwate = Finistère + Morbihan). Cette région côtière japonaise bordée des baies profondes et encaissées  ressemblent aux abers bretons. Deux régions rurales et agricoles... Cependant la comparaison s'arrête là. Au Sanriku, l'espace maritime est occupé principalement par des ports de pêche et des cultures marines, alors qu'en Bretagne, les ports de plaisance et les bateaux au mouillage s'imposent de plus en plus dans le paysage...



Depuis le train côtier, très belle vue sur les champs d'algue Wakame dans une baie du Sanriku (Miyagi - 1987)


Tsunami : 11,5 milliards d'euros de dégâts dans la pêche et l'aquaculture

Tous les détails dans la version japonaise datée du 17 juin 2014 : cliquez Ici  (sur Google chrome) ou (sur Firefox)

11,5 milliards d'euros sur un total de 21,7 milliards pour l'ensemble Agriculture + Forêt + Pêche
  • 28 612 bateaux de pêche détruits ou endommagés
  • 319 ports de pêche détruits ou endommagés
    A cela s'ajoute les coûts liés à l'arrêt de l'activité des pêcheurs (principalement dans les ports de la préfecture de Fukushima) suite à la radioactivité des produits de la pêche après à la catastrophe de Fukushima


    Les poissons au-dessus de 100 bq de Cesium/kg sont interdits à la vente


    Les pêcheurs surmontent le tsunami mais pas la catastrophe de Fukushima


    Au Japon, le secteur de la pêche surmonte le tsunami, mais pas la radioactivité de la centrale de Fukushima... 3 ans après 11 mars 2011, les captures retrouvaient la pêche avec 70% et 72% en volume comparé aux chiffres d'avant tsunami (85% et 82% en valeur) respectivement dans les  préfectures d'Iwate et de Miyagi... Mais, 34% en volume et 29% en valeur dans la préfecture de Fukushima où les pêcheurs sont toujours interdits de poisson à proximité de leurs ports....

    Point sur la pêche dans la préfecture de Fukushima en septembre 2014

    Extrait de La Presse Canadienne : Les fantômes de Fukushima

    Les pêcheurs du port d'Iwaki, à 30 km de la centrale nucléaire de Fukushima, ne pêchent presque plus : au pays du sushi, les consommateurs ne veulent pas manger de poissons qui ont frayé dans une mer contaminée.

    Ont-ils raison d'avoir peur ? Le point en quelques questions.

    L'océan près de la centrale de Fukushima est-il radioactif ?

    L'eau contaminée utilisée pour refroidir les réacteurs endommagés de la centrale est entreposée dans d'immenses réservoirs. Cette eau est censée être en partie décontaminée au moyen d'appareils spéciaux, avant d'être rejetée dans l'océan. Mais à cause de plusieurs incidents, de grandes quantités de particules radioactives se sont retrouvées dans la mer. Les autorités assurent qu'elles sont inoffensives une fois diluées dans l'océan.

    Le poisson de la région est-il dangereux pour la santé ?

    Une trentaine d'espèces auraient des niveaux de radioactivité acceptables, soit moins de 100 becquerels - une unité de mesure de la radioactivité dans les aliments. Certaines espèces, comme la raie, absorbent des niveaux de radioactivité plus élevés et ne peuvent être consommées, note Maeda Hisashi, président de l'Association des pêcheurs d'Iwaki. La production d'algues de la région est aussi complètement arrêtée.

    Que font les pêcheurs ?

    Ils ne pêchent que 1% de la quantité de poisson qu'ils pêchaient anciennement. Ils rapportent surtout des débris emportés au large par le tsunami. Le gouvernement les paie selon le poids des déchets récupérés. Ils sont aussi indemnisés pour leurs pertes, en fonction de leur revenu d'avant la catastrophe. Certains ont abandonné la pêche côtière pour s'engager sur les gros chalutiers qui partent plusieurs semaines pêcher le maquereau en haute mer. Mais la majorité des 1700 pêcheurs de la région restent oisifs et touchent leurs indemnités gouvernementales, ce qui contribue à l'augmentation des problèmes sociaux....

    Pour plus d'explications dans RPA :

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    Le 3 Mars 2015

    Chine, Japon, Corée et Taïwan s'unissent pour protéger l'anguille japonaise...

    L'anguille japonaise est inscrite sur la liste rouge de l'IUCN, mais pas sur la liste de la Cites qui imposerait des restrictions sur son commerce international...

    Anguille Japonaise "Anguilla Japonica" Crédit photo : Opencage CC BY-SA 3.0

    Depuis juin 2014, l'anguille japonaise, Anguilla Japonica, est inscrite sur la liste rouge des espèces menacées de l'IUCN. Cependant, Chine, Japon, Corée et Taïwan espèrent empêcher l'inscription de l'anguille japonaise sur la liste de la  Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), une étape qui mènerait à des restrictions sur son commerce international. 

    En Septembre 2014, ces quatre pays asiatiques se sont mis d'accord sur des quotas annuelles de civelles pour l'élevage : 21,6 tonnes pour le Japon, 36 tonnes pour la Chine, 11,1 tonnes pour la Corée du Sud et 10 tonnes pour Taiwan. Cette limitation qui a pris effet à partir de novembre, correspond à une baisse de 20% par rapport aux années précédentes. Ces pays espèrent ainsi enrayer le déclin de l'anguille japonaise...

    Commentant la mesure, Kenzo Kaifu, professeur de biologie à l'Université Chuo, indique que, bien que ce soit une "étape importante" pour les quatre pays, cette nouvelle réglementation reste insuffisante étant donné l'importance du braconnage et du marché noir des civelles.

    "Sans mesures visant à combattre le marché noir des civelles, l'effort de la conversation des ressources sera inefficace", a souligné Kaifu.

    D'après FIS : Four countries join efforts to protect Japanese eel

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    Suite de la revue de presse internationale : Mois de février 2015

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