Mer de Chine Méridionale. Des récifs coralliens très convoités....


Il s'agit de récifs coralliens et sableux des îles Paracel en Mer de Chine Méridionale, archipel revendiqué par le Vietnam. Ces ilots de quelques centaines de mètres sont déjà occupés par la Chine qui s'y installe pour durer...

Alors que des Océaniens se préparent à fuir leurs îles avec l'élévation du niveau de la mer... Les chinois se précipitent sur le moindre rocher qui surgit de la grande bleue !!!

La Chine vient d'annoncer la construction d'un centre de recherche en aquaculture au Paracel.


Un centre de recherche sur l'aquaculture sera construit dans la ville de Sansha, en mer de Chine méridionale, ont annoncé jeudi les autorités locales.
 
Ce centre sera situé dans la région de Manbu Ansha, un haut-fond immergé des îles Zhongsha (Paracel sur la carte ndlr), a-t-on appris du département de l'océan et de la pêche de la province de Hainan. Le centre étudiera l'élevage de poissons, de crevettes et d'algues, ainsi que les ressources halieutiques en général. Le Conseil des affaires d'Etat, gouvernement chinois, a approuvé en juin l'établissement de la ville de niveau préfectoral de Sansha pour administrer les trois archipels de Xisha, Zhongsha et Nansha et leurs eaux adjacentes en mer de Chine méridionale, tandis que le siège du gouvernement se situera sur l'île de Yongxing, dans les îles Xisha, selon un communiqué du ministère des Affaires civiles. Source : Chine informations

Des archipels très convoités, riches en pétrole ?

En Mer de Chine Méridionale, les îles Paracel et Spratly sont deux archipels revendiqués par tous les pays riverains : Chine, Vietnam, Philippines et Malaisie (ainsi que Taïwan)...
Avec ce centre de recherche aquacole, la Chine montre sa volonté de s'installer définitivement sur les îles Paracel au large du Vietnam, un archipel potentiellement riche en pétrole...

Autre article :

Pour aller plus loin....

Le 8 Août 2014

Les Philippines condamnent des pêcheurs chinois

De 6 à 12 ans de prison...

Douze pêcheurs chinois, qui avaient été interpellés l'an passé sur le récif corallien de Tubbataha, aux Philippines, viennent d'écoper de lourdes peines de prison pour pêche illégale. Ils sont par ailleurs poursuivis pour possession d’espèces protégées, les gardes-côtes ayant retrouvé à bord de l’embarcation des centaines de pangolins morts et congelés. Il s'agit d'une espèce menacée.

Un tribunal de la province philippine de Palawan a condamné, mardi 5 août, 12 pêcheurs chinois à des peines allant de six à douze ans de prison, assorties d’une amende de 100 000 dollars chacun pour pêche clandestine.

Source : IHSNews par P. J. Solemande

Pour la Chine, le bateau de pêche s’est simplement échoué en avril 2013 sur le récif de Tubbataha, site inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO (illustration), après s’être égaré lors de son voyage retour entre la Malaisie et la Chine. La Chine a donc demandé aux Philippines de garantir les droits légitimes des 12 pêcheurs…

En pratique, si l’on omet les différends entre les deux pays, ce bateau chinois n’est pas le seul à se perdre dans les eaux philippines. Ainsi, en mai 2014, un autre équipage a été arrêté sur le récif Hasa Hasa (Banyue en chinois)… Mais au-delà de la pêche sur des sites protégés, c’est le contenu qui interpelle. En effet dans les deux navires perdus, les cales regorgeaient d’espèces protégées, pangolins ou tortues susceptibles d’être revendues à prix d’or sur les territoires chinois et vietnamiens.

Or les Philippines sont un acteur-clé de la lutte contre la pêche illégale dans l’océan Pacifique, où la possession d’espèces protégées est un crime, passible de 20 ans de prison. Mais jusqu’à présent les peines prononcées ne concernaient que les accusations de pêche illégale, désormais la justice devra se pencher sur la possession d’espèces protégées… De quoi rendre Beijing nerveuse, d’autant plus qu’elle en veut déjà aux Philippines d’avoir fait appel à l’arbitrage international aux sujet de leurs différends territoriaux notamment sur le récif Banyue !

Des eaux très convoitées

 Carte extraite de l'Atlas Blue Lobby : Le Pivot Maritime Asie Pacifique

Les Philippines sont un acteur-clé de la lutte contre la pêche illégale dans l’océan Pacifique. En juin dernier, la Commission européenne a menacé Manille de sanctions commerciales - pouvant aller jusqu’à la fermeture du marché européen - si un effort supplémentaire n'était pas observé dans les six mois. Le coup de semonce visait à protéger les stocks de thon du Pacifique occidental.

Comme le relate l’Agence France-Presse (AFP), des dizaines d’autres pêcheurs chinois et vietnamiens attendent actuellement un jugement aux Philippines. En mai 2014, un équipage composé de onze Chinois, dont deux mineurs finalement expulsés du pays, avait été intercepté sur le « récif de la demi-lune » (Banyue Jiao en chinois, Hasa Hasa en philippin), dans les îles Spratleys, situées le long d’autoroutes maritimes en mer de Chine méridionale. Ils sont inculpés de braconnage et pêche d'une espèce protégée. Ils avaient pris des centaines de tortues dans cette zone, revendiquée à la fois par Manille et par Pékin.

Le sujet est sensible. Le « récif de la demi-lune » se trouve dans la zone économique exclusive des Philippines, à une centaine de kilomètres de l'île de Palawan. Mais plusieurs pays revendiquent le contrôle des lieux. La Chine avait exigé la libération immédiate de ses ressortissants, mettant en avant sa « souveraineté indiscutable » sur le récif, comme sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, zone potentiellement riche en gaz et en pétrole. Pékin avait sommé Manille de « cesser les actes de provocation ».


Le pivot maritime Asie Pacifique

Les tensions géostratégiques dans la mer de Chine du Sud sont connues de longue date et maintenant régulièrement décrites dans la littérature spécialisée comme dans les grands médias. Les tensions en cours comme l’affrontement de mai et juin 2014 entre la Chine et le Viet Nam, ou les passes d'armes sino-américaines à la dernière rencontre du dialogue de Shangri-La, sont pourtant moins relayées dans les médias européens. Dans la mise en place du pivot  Asie Pacifique, les trusts caritatifs US ont joué et continuent à jouer un rôle important : par le renforcement des approches du pivot, à savoir la zone des Chagos et de Palau. Les trusts caritatifs utilisent la mise en place des Aires Marines Protégées de grande ampleur, telles que définies par le programme Global Ocean Legacy de PEW pour limiter l'emprise spatiale des flottilles de pêche chinoises en premier lieu, et asiatiques en second lieu.

Synthèse sur la notion de pivot maritime Asie Pacifique

Les ensembles du pivot maritime Asie Pacifique.

Le terme de "pivot Asie Pacifique" renvoie à une stratégie américaine déclinée en 2011 par Hilary Clinton qui désigne un processus de retransfert et ré-équilibrage des moyens diplomatiques et militaires de la zone du Moyen Orient / Afghanistan vers la mer de Chine du Sud. Néanmoins, ce terme désigne un ensemble d'entités et de logiques géostratégiques plus larges, qui concernent aussi bien les USA que les pays de la Région et la Chine. Nous parlerons donc de pivot MARITIME Asie Pacifique pour le distinguer du pivot américain Asie Pacifique. Le pivot maritime Asie Pacifique a pour limite Ouest la zone de la pointe de l'Inde et inclut les Maldives et les Chagos, qui constituent les approches Ouest du pivot maritime et l'accès Ouest à la Haute Mer de la Chine. Il a pour limite Est actuelle  un ensemble qui va jusqu'aux îles Salomon et la bordure de la Zone Economique Exclusive de la Nouvelle Calédonie, du fait des influences chinoises sur cette zone. Ce qui inclut Palau et Guam. Cela constitue les approches Est, qui incluent le coeur de chauffe de la production thonière mondiale et l'accès Est à la haute mer pour la Chine. Au Sud, la limite du pivot est l'Australie. La limite Nord inclut le Japon et les Corées, qui ferment l'accès Nord à la Haute Mer pour la Chine par la côte. Le coeur du pivot est constitué par le détroit de Malacca et la mer de Chine du Sud. Cette zone inclut un potentiel énergétique important et les revendications chinoises sur la mer de Chine du Sud.

Le pivot maritime Asie Pacifique inclut donc tous les déterminants classiques de souveraineté de la Chine et de la sécurisation de ses accès à la haute mer. Géostratégiquement parlant, le pivot américain est en fait (aussi) un pivot chinois. Son périmètre peut évoluer dans le temps. Cette évolution pourra se faire par exemple avec l'ouverture effective de la route du Grand Nord, via le détroit de Béring. L'accès à cette route pourra se faire par l'accès côtier Nord, ou par l'accès Est vers la Haute Mer, à l'Est du Japon. Auquel cas, les analyses devront inclure de manière plus importante la Russie et le Canada, et côté européen la Norvège et le Danemark (Groenland). Le coeur du pivot peut évoluer en prenant en compte les autres détroits indonésiens en cas d'évolution négative des conditions de sécurité dans le détroit de Malacca. Le détroit de Corée peut lui-aussi devenir un coeur secondaire en cas d'ouverture effective de la route du Nord.

Les acteurs....

Suite de l'article de Yan Giron dans l'Atlas Blue Lobby


Défense

Les Philippines redeviennent le pivot américain en Asie du sud-est

Le président Barack Obama a achevé lundi à Manille sa tournée asiatique. Un nouvel accord de défense a été signé entre les Etats-Unis et les Philippines

Source : Le Temps par Richard Werly (29 avril 2014)

Barack Obama a beau s’en défendre, la fin de sa tournée asiatique ressemble fort à un retour en arrière. Avec la signature, lundi, d’un nouvel accord de défense de dix ans entre les Etats-Unis et les Philippines – lequel permettra à l’armée américaine de stationner avions et navires dans l’archipel – le locataire de la Maison-Blanche a renoué avec un héritage stratégique mis de côté par Washington depuis le début des années 1990.

Colonie américaine de 1898 à 1935, les Philippines abritaient jusqu’en 1992 deux des bases militaires américaines les plus importantes au monde: la base navale de Subic Bay et l’aéroport de Clark. Toutes deux, fermées après un vote du parlement philippin en septembre 1991, servirent de pivot lors de la guerre de Corée (1950-1953) et de celle du Vietnam (1965-1973).

La donne géopolitique, depuis, a radicalement changé. La région n’est plus en prise à des conflits ouverts, mais à des tensions territoriales et commerciales toujours susceptibles de dégénérer. C’est le cas entre les deux Corées, entre le Japon et la Chine, entre la Chine et Taïwan, et entre la Chine et les pays d’Asie du Sud-Est à propos des îles Spratleys, en mer de Chine du Sud.

La question n’est donc pas, pour un Pentagone en pleines coupes budgétaires et qui dispose déjà de forces importantes au Japon (environ 50 000 hommes) et en Corée du Sud (environ 30 000 hommes), d’acquérir de nouvelles bases permanentes pour projeter des forces sur un théâtre continental asiatique. L’objectif est au contraire de disposer d’un maillage d’escales en Asie pour surveiller les couloirs maritimes et s’interposer au cas où avec les moyens de la VIIe Flotte basée au Japon, épaulée si besoin par d’autres bâtiments de la flotte du Pacifique basés à Hawaii. Un rôle taillé sur mesure pour les Philippines, avantageusement placées, face au Vietnam, à la confluence des zones maritimes chinoises et japonaises.

Avec cet accord, l’archipel devient ainsi le second point d’ancrage militaire américain dans l’Asean (Association des Nations de l’Asie du Sud-Est) avec Singapour, où les navires américains peuvent aussi faire relâche. Ce lien renoué avec les Philippines, tragiquement touchées en novembre 2013 par le cyclone Haiyan, permettra également à Washington de pré-positionner des moyens humanitaires pour faire face à de prochaines catastrophes, rendues très probables dans cette région tropicale en raison des changements climatiques: «Ce rapprochement présente d’excellentes opportunités de coopération et offre aux Etats-Unis la possibilité de se montrer sous leur meilleur jour dans une partie du monde décisive pour la prospérité et la stabilité mondiale», estime une note de la Brookings Institution.

La question plus compliquée à résoudre pour l’administration Obama est celle de la Chine. Le président américain n’a cessé de répéter durant sa visite d’une semaine au Japon, en Corée du Sud, en Malaisie et aux Philippines, que les visées asiatiques de Washington ne sont pas dirigées contre Pékin. «Notre objectif n’est pas de contrer la Chine. Notre objectif n’est pas de contenir la Chine», a-t-il d’ailleurs répété hier à Manille, d’où il repartira ce mardi pour les Etats-Unis.

La réalité est néanmoins têtue. Via cette présence navale américaine accrue, le président philippin Benigno Aquino espère notamment moderniser sa marine, dont l’un des derniers navires entré en service, le Gregario del Pilar, est… un ancien garde-côte américain de 1965! Or la mission principale des bâtiments de guerre de l’archipel est de hisser le pavillon philippin aux abords des îles Spratleys, dont les ressources pétrolières et gazières présumées sont contestées et où Pékin a installé des postes semi-permanents. Manille a saisi en janvier 2013 la Cour permanente d’arbitrage de l’ONU, basée à La Haye, à propos du récif de Scarborough (Huangyan en chinois) sur lequel les Philippines estiment avoir entière souveraineté.

Souvent présenté comme favorable à une présence américaine accrue en Asie, Barack Obama court en revanche le risque d’encourager tous ceux, surtout au Japon et à Taïwan, qui voudraient voir Washington tenir davantage tête à Pékin. «Tout en augmentant leur présence, les Etats-Unis doivent envoyer des signaux rassurants à la Chine pour la convaincre qu’ils ne tentent pas de l’encercler», juge l’analyste Rodger Baker, cité par l’Agence France-Presse.

Reprendre pied en Asie du Sud-Est

Le Sénat propose une feuille de route pour un « pivot » français vers l’Asie du Sud-Est



La France est le seul pays européen à maintenir une capacité militaire permanente dans la zone Asie-Pacifique, avec les Forces Armées de Polynésie Française (FAPF) de celles de Nouvelle-Calédonie (FANC). Et cela est un atout dans la mesure où cette région est stratégique à plus d’un titre. « Notre prospérité est liée à celle de l’Asie, toute crise dans cette zone affecterait nos intérêts », affirmait, en avril, Philippe Errera, le directeur aux affaires stratégiques (DAS).

Source : Zone Militaire par Laurent Lagneau  (26-07-2014)

Le dernier Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale (LBDSN) a également évoqué importance en soulignant que la zone Asie-Pacifique « joue un rôle déterminant dans la mondialisation » en étant « le principal foyer de croissance du monde » mais constitue aussi « l’une des régions où les risques de tensions et de conflits sont les plus élevés ».

Mais cette région est vaste… Aussi, un rapport du Sénat s’est plus particulièrement intéressé à l’Asie du Sud-Est, dont les 10 États qui la composent constituent la 4e puissance économique mondiale, avec 110 milliards d’investissements étrangers par an et des besoins importants. « Ils s’affirment, de plus en plus, comme des acteurs globaux sur la scène internationale », explique le document.

« Nous avons désormais en Asie du Sud-Est autant de ressortissants qu’en Afrique de l’Ouest, autant d’intérêts économiques qu’en Chine, et en plus nous partageons une vision commune des relations internationales », a fait valoir le sénateur Jean-Claude Peyronnet (Haute-Vienne), co-auteur du rapport. « Les opportunités sont immenses pour nos entreprises : défense, aéronautique, automobile, infrastructures, énergie, agro-alimentaire, santé, économie maritime… », a surenchéri son collègue Jean-Claude Requier (Lot).

En outre, le document relève qu’ « avec une spectaculaire inversion – à son avantage – de la relation de dépendance économique avec l’Occident, l’Asie du Sud-Est émergente est le creuset des évolutions géopolitiques actuelles, et notamment de la remise en cause des principes « occidentaux » du droit international (liberté de circulation en mer, notamment…) ».


Seulement, cette partie du monde a été négligée par la France depuis une vingtaine d’années. Il y a 15 ans, l’on comptait ainsi 450 entreprises françaises implantées en Indonésie contre seulement 150 actuellement, alors que ce pays connaît une croissance économique rapide. « sommes depuis 20 ans des bailleurs d’aide publique au développement dans ces pays en rattrapage accéléré : où sont les résultats sur le plan économique? », s’est demandé Christian Cambon, co-rapporteur.

Aussi, étant donné l’importance de l’Asie du Sud-Est, le rapport estime que la France doit jouer aux mieux ses atouts afin qu’elle saisisse les opportunités offertes par cette région. Pour rappel, Paris a des liens profonds avec la Malaisie et des partenariats stratégique avec Singapour, l’Indonésie et le Vietnam. Mais cela n’est évidemment pas suffisant.

« Les ‘géants’ de l’Asie (Inde, Chine, Japon) ne doivent pas nous cacher l’Asie du Sud-Est », estime le rapport des sénateurs, qui regrette que la « France peine à définir ses objectifs, à maintenir ses priorités dans la durée, et à redéployer ses moyens, notamment diplomatiques, vers cette zone émergente ».

Aussi, les sénateurs ont défini trois priorités : définir une stratégie à haut niveau en s’appuyant sur 3 États pivots (Malaisie, Indonésie, Singapour) et sur l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud-Est), « faire de la diplomatie économique le fer de lance » du pivot, notamment autour des « besoins de ‘l’économie verte’ et de ‘l’économie bleue’ » avec l’objectif d’optimiser les retombées économiques de 20 ans d’aide au développement et, enfin, de « s’engager pour la sécurité » en élargissant la coopération militaire (contre-terrorisme, échanges d’officiers, exercices, escales…) et en y maintenant des « moyens crédibles ».

Pour cela, le rapport a établi une feuille de route à court et moyen terme. Ainsi, au cours des 6 prochains moins, il suffirait d’adhérer à l’organise de lutte contre la pirateurie ReCAAP « en réglant de façon pragmatique la question de la traduction en langue française » et de « lancer un audit global des différents programmes de personnalités d’avenir pour l’Asie du Sud Est ».

Le programme à un an est plus étoffé et met l’accent sur la diplomatie et le rétablissement de l’influence française. Pour commencer, il propose de faire du « rattrapage de nos positions économiques en Indonésie et au Vietnam » la « priorité numéro 1″ ainsi que d’avoir un rythme soutenu de visites officielles dans la région (déplacement du ministre de la Défense en Malaise, tournée présidentielle).

L’accent est aussi mis sur les questions de sécurité, avec la pérennisation de la présence française au au dialogue Shangri-La de Singapour, la signature du protocole sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie du sud-est (traité SEANWFZ), la proposition à la Kuala Lumpur d’un partenariat stratégique et le renforcement de la coopération de défense « en visant un pourcentage de 15% à 20% dévolus à l’Asie du Sud-Est » et en répondant favorable aux demandes de formation des armée locales.

Enfin, d’ici deux ans, la feuille de route des sénateurs préconise d’avoir un diplomate à plein temps auprès de l’ASEAN, de rééquilibrer les moyens diplomatiques vers l’Asie, et plus particulièrement l’Indonésie, d’assurer une « une présence de la Marine Nationale régulière et visible en Asie du Sud-Est, en privilégiant notamment, outre les missions des Frégates de surveillance, le déploiement de bâtiments modernes, puissants et visibles comme les Bâtiments de projection et de commandement (BPC), voire les sous-marin nucléaire d’attaque » (ndlr, un SNA n’est pas ce qui se fait de mieux en matière de visibilité) et d’appuyer « en tant que membre du Conseil de Sécurité, le rôle global joué sur la scène internationale par la Malaisie, Singapour et l’Indonésie (négociations climat, zone sans armes nucléaires…).

Reprendre pied en Asie du Sud-Est

Rapport d'information de MM. Jean-Claude PEYRONNET, Christian CAMBON, André DULAIT et Jean-Claude REQUIER, fait au nom de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées n° 723 (2013-2014) - 15 juillet 2014

Source : Sénat

Faut-il croire le ministre des affaires étrangères français lorsqu'il affirme, en août 2013, au siège de l'ASEAN, que « La France, elle aussi, a engagé un « pivot », non par effet de mode, mais parce que la France veut être présente là où se construit le monde de demain. L'Asie-Pacifique sera de façon évidente au coeur du XXIème siècle » ?

Le rythme des visites officielles françaises ces trois dernières années atteste, certes, de la prise de conscience tout à la fois du retard français en Asie du Sud-Est et des immenses opportunités offertes par cette aire au succès économique retentissant, au coeur du débat stratégique actuel.

Pour autant, notre « pivot » n'est qu'amorcé. Le but de ce rapport d'information est de proposer une « feuille de route » concrète pour le faire entrer davantage dans les faits, et de mobiliser sur l'urgence à être présents dans une région d'avenir. Faute de quoi nous risquons fort d'y « sortir des radars ».

Cliquer Ici pour télécharger la synthèse (4 pages) de "Reprendre pied en Asie du Sud-Est"

Cliquer Ici pour télécharger le Rapport "Reprendre pied en Asie du Sud-Est"
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Avis de conflit sur les Océans

Une analyse régionale des tensions sur les flux et les ressources maritimes

Colloque organisé par le l’Ecole de Guerre et le Centre d’études supérieures de la Marine (CESM)

Jeudi 14 février 2013

Amphithéâtre des Vallières – Ecole Militaire

14H00 – 18H00

Inscription obligatoire à : oceanopolitique@gmail.com

Pour plus d’informations, cliquer CESM

Les conflictualités maritimes vues sous le prisme régional.

La mer est un immense réservoir de richesses minérales et pétrolières qui vont suppléer à l’épuisement des richesses terrestres, c’est aussi une ressource majeure pour satisfaire les besoins alimentaires d’une population mondiale en expansion. Par ailleurs, l’économie mondiale est toujours plus irriguée par les réseaux maritimes… Ces réalités qui placent la mer au premier plan des enjeux du XXIème siècle ont pourtant une autre facette : ces richesses sont convoitées, les relations se tendent, les incidents se multiplient, des crises pourraient apparaître.

La mer peut-elle rester l’espace de liberté qu’elle est par nature ? Les puissances navales y voient leur intérêt, les compagnies commerciales mesurent leur vulnérabilité, les états côtiers cherchent à s’approprier les ressources en territorialisant la mer. Les uns remettent en cause le statut international des détroits et la libre circulation du commerce. Les autres recherchent un gain immédiat : l’exploitation des ressources se fait sans vision à long terme et menace l’environnement. Enfin, les systèmes mafieux, tirant parti de vides juridiques, s’y développent. Espaces internationaux par excellence, les océans sont régis par le droit de la mer et les rapports de puissance entre états : la gouvernance planétaire sera-telle à la hauteur des enjeux ?

L’exploitation des ressources, notamment celles qui reposent au fond des mers, peut-elle se faire sans affrontement ? La sécurité de la navigation peut-elle être garantie, en particulier sur les grandes routes qui traversent les zones de crise ? Comment continuer à développer l’activité humaine en mer et sur les côtes en préservant l’environnement ? Quel rôle la France et l’Europe peuvent-elles jouer ?

Pour tenter de répondre à ces questions, l’Ecole de Guerre et le CESM organisent un colloque pour étudier ces enjeux et risques. Il se concentrera sur l’analyse « océanopolitique » de quatre espaces maritimes particulièrement impactés par ces problématiques et se tiendra à l’Ecole Militaire le 14 février 2013.

Renseignements et inscription : écrire à oceanopolitique@gmail.com en précisant vos titres, grades, fonction, organismes, nom et prénom

Programme

14h00 – Accueil et Introduction : Une démarche « océanopolitique »
CV Emmanuel Gouraud, chef du groupement Marine de l’Ecole de guerre
Modérateur du colloque : Bertrand de Lesquen, rédacteur en chef de la revue Marine & Océans

14h10 - 14h40 – Ouverture : Des activités maritimes, sources de tension
L’exploitation des grands fonds, genèse de nouvelles crises / Cyril Poirier–Coutensais, conseiller juridique à l’EMM
Les enjeux de l’exploitation off shore / Hubert Loiseleur des Longchamps, directeur des affaires publiques de Total
Tensions sur les ressources biologiques / Serge Beslier, Directeur honoraire de la Commission Européenne
Les flux maritimes, menaces et perspectives / Paul Tourret, directeur de l'Institut Supérieur d'Economie Maritime

14h40 – « Océan Indien, espace d’échange sous tension »
VAE2S Laurent Merer, ancien Commandant de la Zone Maritime Océan Indien

15h25 – « Mer de Chine, théâtre de nouveaux rapports de force »
Hugues Tertrais, Professeur à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne
Pierre Journoud, chercheur à l’IRSEM

16h25 – « Mer Méditerranée, une concentration de risques »
CRG2S Jean-Loup Velut, Ancien adjoint du préfet maritime de la Méditerranée

17h10 – « Océan Arctique, émergence de nouveaux enjeux »
Viviane Du Castel, analyste géopolitique

17h50 – 18h00 Clôture : Christian Buchet, Directeur du Centre d’études de la Mer, membre de l’académie de marine

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Des bateaux armés à Hainan pour un exercice de pêche en Mer de Chine Méridionale...

Des navires en route pour Nansha

Une opération conjointe de pêche en haute mer qui regroupe 30 bateaux ont appareillé jeudi (12 juillet 2012) pour les îles Nansha en mer de Chine méridionale, dans la province de Hainan au sud du pays.

C'est l'une des activités de pêche les plus importantes dans l'histoire de Hainan, selon l'autorité de la pêche locale.

Un exercice de pêche de vingt jours qui aura lieu à proximité des eaux du récif de Yongshu.

Selon les autorités locales de pêche, la flotte se compose d'un navire de ravitaillement de trois mille tonnes et de vingt-neuf bateaux de pêche. Parmi eux, dix-huit appartiennent à l'Association des pêcheurs Sanya Hiayu et onze à Association Sanya Yufeng. Ils seront répartis en plusieurs équipes lors de la pêche. La flotte a un commandant en chef, trois commandants adjoints et une équipe de contrôle qui prend les toutes les dispositions et coordonne le fonctionnement de chaque équipe, a expliqué Zhang Huazhong, directeur du bureau de la marine et de la pêche de Sanya.

Des navires de patrouille autour de la zone de Sansha et des départements concernés seront prêts à répondre à des situations d'urgence pour le fonctionnement de la pêcherie, a-t-il dit. "Les bateaux sont totalement différents des anciens navires. Ils disposent d'un système de navigation Beidou et les personnes à bord sont tous des professionnels," a confié à China daily, Lu Guangxian, le capitaine de Qiong Sanya 72029, l'un des 29 navires de pêche.

Chaque année, les pêcheurs de Hainan organisent eux-mêmes une opération de pêche d'un mois, mais cette fois les associations de pêcheurs sont aussi impliquées. "Avec la participation des associations, nous serons mieux organisés et pourrons nous soutenir mutuellement en cas d'urgence. L'opération est un test de pêche en haute mer. Les îles Nansha ont de nombreuses ressources halieutiques. Si cette fois nous avons une bonne récolte, nous irons à Nansha plus souvent », a déclaré Zhang Guanfu, capitaine de Qiong Sanya 7250.

Les eaux autour de Sansha ont un volume de pêche potentiel de 5 millions de tonnes métriques chaque année. Mais actuellement, Hainan tire seulement 80.000 tonnes de production de la pêche....

Photo : Les bateaux de pêche en attente dans le port de Sanya, province de Hainan, avant le départ pour les eaux autour des îles Nansha.
Source : le Quotidien du Peuple en ligne

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Le 9 août 2012


Les Etats-Unis ont critiqué vendredi la décision chinoise d'établir une garnison militaire sur le groupe d'îlots contestés des Paracels en mer de Chine méridionale, et ont appelé au calme dans la région.

Pékin a annoncé lundi, sans préciser de calendrier, que des troupes seraient fixées à Sansha, dans les Paracels, un des deux archipels de mer de Chine méridionale revendiqués par la Chine et le Vietnam. Cette décision a déclenché la colère du Vietnam et des Philippines, qui ont accusé la Chine de tentative d'intimidation.

"Nous sommes inquiets de l'accroissement de la tension dans le sud de la mer de Chine et nous suivons attentivement la situation", a déclaré dans un communiqué Patrick Ventrell, porte-parole du département d'Etat.

"En particulier, l'installation par la Chine d'une nouvelle garnison militaire dans la ville de Sansha ne va pas dans le sens des efforts diplomatiques pour apaiser les différends dans la région, cela risque au contraire d'accroître la tension", a-t-il ajouté.

M. Ventrell a également insisté sur la "rhétorique de confrontation" et les incidents en mer: "Les Etats-Unis demandent à toutes les parties d'agir pour faire baisser la tension".

La Chine a affirmé qu'elle contrôlait la plus grande partie de la mer de Chine du Sud, mais Brunei, la Malaisie, Taïwan, les Philippines et le Vietnam en revendiquent tous une partie....

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Les Etats-Unis, qui "cherchent à faire davantage de vagues" dans la Mer de Chine méridionale, théâtre de disputes territoriales entre la Chine et ses voisins, devraient cesser leur "ingérence", a jugé samedi l'agence Chine nouvelle.

"Les situations volatiles exigent de la prudence et de la discrétion" et non pas qu'un "intrus y cherche à faire davantage de vagues", a écrit l'agence officielle chinoise en réponse aux récentes critiques et appel au calme de Washington.

Les Etats-Unis ont critiqué vendredi la décision chinoise d'établir une garnison militaire sur le groupe d'îlots contestés des Paracels en Mer de Chine du Sud...

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18 septembre 2012


Départ de bateaux chinois pour la pêche vers les îles Diaoyu

De nombreux bateaux chinois partent pour la pêche depuis l'un des six plus grands ports chinois – le port Shipu dans la commune de Xiangshan, du Zhejiang (est de la Chine), le 16 septembre 2012.

Le 16 septembre 2012, Un grand nombre de bateaux de pêche lèvent l'ancre sous la direction d'un navire de surveillance maritime.


L'interdiction de la pêche en été, qui a duré trois mois en mer de Chine orientale, a pris fin le 16 septembre. Plus de 10 000 bateaux des provinces du Zhejiang et du Fujian (sud-est de la Chine) lèvent l'ancre pour la pêche. Selon des statistiques incomplètes, plus de 1 000 bateaux de pêche de ces deux provinces chinoises entrent dans les eaux autour des îles Diaoyu pour la pêche chaque année. Un responsable de la surveillance maritime chinoise a déclaré qu'ils continueront à mener à bien la patrouille et l'application de la loi dans les eaux près des îles Diaoyu.


"La Chine ne sera plus jamais humiliée", "A bas l'impérialisme japonais", "Vive la République populaire de Chine ", figuraient parmi les slogans entonnés par la foule.

Des milliers de Chinois sont à nouveau descendus dans la rue mardi 17 septembre dans plusieurs villes du pays pour exiger que le Japon restitue à la Chine les îles Diaoyu/Senkaku. Le choix de la date de cette nouvelle vague de manifestations, autorisées par le pouvoir communiste, était destiné à marquer l'anniversaire de "l'incident de Moukden" qui, le 18 septembre 1931, avait fourni le prétexte à l'invasion de la Mandchourie par le Japon, l'un des préludes à la IIe guerre mondiale.

A Pékin, en milieu de matinée, plus d'un millier de manifestants, calmes pour la plupart, se sont approchés de l'ambassade du Japon, protégée par six rangées de policiers anti-émeute et des barrières métalliques de deux mètres de haut. Des protestataires ont jeté sur la mission diplomatique des bouteilles d'eau en plastique et des oeufs. Quelques échauffourées ont eu lieu entre manifestants et forces de l'ordre, tandis qu'un hélicoptère survolait la scène. "Les Japonais dehors des Diaoyu !" , "Boycottons les produits japonais !" , pouvait-on lire sur les caliquots, tandis que beaucoup de protestataires arboraient des portraits de Mao Tse-toung, le fondateur de la République populaire de Chine , mort en 1976.

A Shanghai, plus de trois mille personnes se sont dirigées vers le consulat du Japon, selon ce dernier joint au téléphone, en dépit des tentatives de la police pour les en dissuader. Pu Lingkuang, 34 ans, déclarait en brandissant un portrait du "Grand timonier" : "J'adore Mao. Si Mao était toujours là, nous irions tout simplement nous battre contre le Japon" . Certains manifestants portaient des badges les identifiant comme des membres d'une organisation intitulée Alliance patriotique des volontaires de Chine. Les autorités avaient organisé le transport par autobus devant l'hôtel de ville et d'autres endroits de la capitale économique, ont déclaré des participants à la manifestation.

A Shenzhen (sud), où des violences avaient éclaté lors de précédentes manifestations anti-japonaises la semaine dernière, plusieurs milliers de protestataires - 4 000 selon un policier -, jeunes pour la plupart, ont commencé à défiler dans le centre-ville en arborant des drapeaux chinois, des portraits de Mao et en scandant "Allez la Chine !" "La Chine ne sera plus jamais humiliée", "A bas l'impérialisme japonais", "Vive la République populaire de Chine " , figuraient parmi les slogans entonnés par la foule.

"Nous souhaitons toujours une solution pacifique et négociée"

Des centaines d'entreprises et de restaurants japonais ont mis leurs employés en congé par précaution. Toyota, Sony ou encore Uniqlo ont dû fermer des usines, des concessionnaires et des boutiques pour protéger leurs employés. Les autorités chinoises ont menacé de représailles commerciales lundi 17 septembre, via l'organe officiel du Parti communiste chinois. "L'économie du Japon n'est pas immunisée contre des mesures économiques chinoises" , a affirmé le Quotidien du Peuple .

La Chine est le premier partenaire commercial du Japon qui représente le troisième partenaire de la Chine après l'Union européenne et les Etats-Unis. Leurs échanges commerciaux ont représenté en 2011 quelque 343 milliards de dollars.

Le conflit autour de la souveraineté des Diaoyu/Senkaku provoque en Chine des poussées de fièvre nationaliste récurrentes. Selon le ministre chinois de la défense, la Chine se réserve le droit de prendre des  "mesures supplémentaires" dans son bras de fer avec le Japon. "Evidemment, une fois dit cela, nous espérons toujours une solution pacifique et négociée" , a-t-il ajouté.

Arrivé lundi 17 septembre dans la soirée dans la capitale chinoise, le chef du Pentagone, Leon Panetta a appelé à la retenue comme il l'avait fait auparavant à Tokyo. "Concernant les tensions présentes, nous appelons au calme et à la retenue par toutes les parties , a-t-il déclaré. Il n'est dans l'intérêt d'aucun pays que la situation dégénère en un conflit qui nuirait à la paix et la stabilité dans cette région très importante" .

La-Croix.com avec AFP


Le conflit avec le Japon autour de cet archipel continue à faire des vagues. A Pékin, ils étaient plus d'un millier à manifester.

Onze navires gouvernementaux chinois sont arrivés mardi après-midi à proximité des îles administrées par le Japon et revendiquées par la Chine, ont annoncé les garde-côtes japonais.

«Vers 16h30 (9h30 en France), dix navires de surveillance ont été repérés à la limite des eaux autour de l'île Uotsuri», a indiqué un porte-parole des garde-côtes, selon lequel un onzième navire du service de contrôle des pêches était arrivé dans la même zone un peu plus tôt. Aucun des bateaux n’est entré dans les eaux territoriales autour de ces îles contrôlées par le Japon, a-t-on précisé de même source.

La décision mardi dernier du gouvernement japonais de nationaliser ces îles avait mis le feu aux poudres côté chinois. Depuis plusieurs semaines, les deux pays se livrent à des démonstrations intransigeantes autour du petit archipel, situé à environ 200 km à l’est des côtes de Taïwan, qui le revendique également, et à 400 km à l’ouest de l'île d’Okinawa (sud du Japon).

Suite à l’achat de trois des îles par le Japon à leur propriétaire privé japonais, Pékin avait envoyé six navires similaires autour des îles Diaoyu, leur nom chinois, les Senkaku pour le Japon. Parallèlement démarrait dans tout le pays une série de manifestations anti-japonaise, parfois violentes. Le week-end dernier, Tokyo a demandé à Pékin d’assurer la sécurité de ses ressortissants.

Evoquant ce différend territorial, le ministre chinois de la Défense, le général Liang Guanglie, a averti mardi que Pékin se réservait «le droit de prendre des mesures supplémentaires». «Evidemment, une fois dit cela, nous espérons toujours une solution pacifique et négociée», a toutefois ajouté le ministre à l’issue d’une rencontre avec son homologue américain Leon Panetta. Il était interrogé sur un éventuel recours à la force.

Manifestations nationalistes

Mardi, des milliers de Chinois sont à nouveau descendus dans la rue dans plusieurs villes du pays pour exiger que le Japon restitue à la Chine les îles Diaoyu/Senkaku, ont constaté les journalistes de l’AFP.

Le choix de la date de cette nouvelle vague de manifestations, autorisées par le pouvoir communiste, était destiné à marquer l’anniversaire de «l’incident de Moukden» qui, le 18 septembre 1931, avait fourni le prétexte à l’invasion de la Mandchourie par le Japon, l’un des préludes à la Deuxième Guerre mondiale.

Des centaines d’entreprises et de restaurants japonais avaient mis leurs employés en congé par précaution. A Pékin, en milieu de matinée, plus d’un millier de manifestants, calmes pour la plupart, se sont approchés de l’ambassade du Japon, protégée par six rangées de policiers anti-émeute et des barrières métalliques de deux mètres de haut.

Des protestataires ont jeté sur la mission diplomatique des bouteilles d’eau en plastique et des oeufs. Quelques échauffourées ont eu lieu entre manifestants et forces de l’ordre, tandis qu’un hélicoptère survolait la scène.

«Les Japonais hors des Diaoyu !», «Boycottons les produits japonais !», pouvait-on lire sur les calicots, tandis que beaucoup de protestataires arboraient des portraits de Mao Zedong, le fondateur de la République populaire de Chine, mort en 1976.

A Shanghai, plus de trois mille personnes se sont dirigées vers le consulat du Japon, selon ce dernier joint au téléphone, en dépit des tentatives de la police pour les en dissuader. Pu Lingkuang, 34 ans, qui travaille à Shanghai, a déclaré à l’AFP en brandissant un portrait du «Grand timonier» : «J’adore Mao. Si Mao était toujours là, nous irions tout simplement nous battre contre le Japon».

Certains manifestants portaient des badges les identifiant comme des membres d’une organisation intitulée Alliance patriotique des volontaires de Chine. Les autorités avaient organisé le transport par autobus devant l’hôtel de ville et d’autres endroits de la capitale économique, ont déclaré des participants à la manifestation.

A Shenzhen (sud), où des violences avaient éclaté lors de précédentes manifestations anti-japonaises la semaine dernière, plusieurs milliers de protestataires -4 000 selon un policier-, jeunes pour la plupart, ont commencé à défiler dans le centre-ville en arborant des drapeaux chinois, des portraits de Mao et en scandant «Allez la Chine !»

«La Chine ne sera plus jamais humiliée», «A bas l’impérialisme japonais», «Vive la République populaire de Chine», figuraient parmi les slogans entonnés par la foule. Le conflit autour de la souveraineté des Diaoyu/Senkaku provoque en Chine des poussées de fièvre nationaliste récurrentes.

La référence à Mao, assez rare aujourd’hui, survient alors que se tient à Chengdu (sud-ouest) le procès de Wang Lijun, ex-bras droit du dirigeant néo-maoïste Bo Xilai, déchu en début d’année suite à un retentissant scandale qui a exposé au grand jour les luttes intestines au sommet du pouvoir en Chine.

(AFP)

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Le 21 Juin 2014

Les navires chinois au clash avec les navires vietnamiens


Nombre de navires d’escorte chinois ont suivi de près samedi 21 juin 2014 des navires de la Surveillance des ressources halieutiques du Vietnam afin de les empêcher de mener leurs activités dans les eaux vietnamiennes.

Source : Vietnam plus

Dans la matinée, le navire des Garde-côtes chinois immatriculé 2168 s’est approché à toute allure d'un navire du Garde-côte du Vietnam, jusqu'à une distance de 30 mètres l’un de l’autre, tout en cherchant à le percuter et l’attaquer aux canons à eau. Dans l’après-midi, le navire chinois immatriculé 2506 et le remorqueur Haishan ont croisé des navires vietnamiens à faible distance, créant une situation très dangereuse, ont constaté des correspondants de l’Agence vietnamienne d’information présents sur place. Les scènes se sont produites alors que les navires vietnamiens poursuivaient leur mission de 10 à 12 milles de la plate-forme pétrolière Haiyang Shiyou-981 illégalement implantée par la Chine dans la zone économique exclusive et sur le plateau continental du Vietnam, pour exiger de cette dernière de se retirer des eaux vietnamiennes.

Les forces chargées de l’application de la loi du Vietnam ont découvert dans la matinée un avion de reconnaissance chinois survolant à 12 - 35 milles marins de la plate-forme de forage. Un autre avion de reconnaissance immatriculé CMS-B3843 a survolé le site à une altitude de 200 à 500 mètres et à une distance de 12 milles avant de repartir vers le Nord-Ouest, selon la Surveillance des ressources halieutiques du Vietnam.

Samedi, la Chine maintenait 118 navires de toutes catégories, dont 43 des garde-côtes, 14 de transport, 17 remorqueurs, 38 navires de pêche et 6 navires militaires qui sont positionnés de 6 à 9 milles marins de la plate-forme.

Les bateaux de pêche du Vietnam ont continué leurs activités normales dans leur pêcherie traditionnelle Hoang Sa, de 34 à 38 milles de la plate-forme. Ils ont été perturbés par 38 navires de pêche chinois soutenu le navire des garde-côtes chinois immatriculé 46102. Les navires chinois ont cherché à percuter les navires chargés de l’application de la loi du Vietnam et les ont obligés à s'éloigner de la plate-forme à 13 milles de celle-ci.


Du 3 mai au 5 juin, les navires d’escorte chinois ont attaqué avec des canons à eau et délibérément percuté les navires vietnamiens en mission, blessant 12 surveillants de la pêche et endommageant 24 navires, parmi lesquels figurent 19 de la Surveillance des ressources halieutiques du Vietnam et 5 autres du Garde-côte du Vietnam.

Plus gravement encore, le 26 mai 2014, un bateau de pêche chinois a télescopé puis coulé un bateau de pêche vietnamien dans une pêcherie traditionnelle de l’archipel de Hoang Sa du Vietnam. Les navires chinois ont transpercé le premier juin le navire CSB 2016 de la Garde-côte du Vietnam et embouti le 7 juin le navire KN-635 de la Surveillance des ressources halieutiques du Vietnam.

Ces actions chinoises ont gravement violé la souveraineté du Vietnam, le droit international, dont la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982, et la Déclaration sur la conduite des parties en Mer Orientale (DOC) dont la Chine est partie. Elles affectent la sécurité et la sûreté maritime en Mer Orientale, et nuisent à la paix, à la stabilité et à la coopération dans la région et le monde. – VNA

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Le 8 Août 2014

Les Philippines condamnent des pêcheurs chinois

De 6 à 12 ans de prison...

Douze pêcheurs chinois, qui avaient été interpellés l'an passé sur le récif corallien de Tubbataha, aux Philippines, viennent d'écoper de lourdes peines de prison pour pêche illégale. Ils sont par ailleurs poursuivis pour possession d’espèces protégées, les gardes-côtes ayant retrouvé à bord de l’embarcation des centaines de pangolins morts et congelés. Il s'agit d'une espèce menacée.

Un tribunal de la province philippine de Palawan a condamné, mardi 5 août, 12 pêcheurs chinois à des peines allant de six à douze ans de prison, assorties d’une amende de 100 000 dollars chacun pour pêche clandestine.

Source : IHSNews par P. J. Solemande

Pour la Chine, le bateau de pêche s’est simplement échoué en avril 2013 sur le récif de Tubbataha, site inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO (illustration), après s’être égaré lors de son voyage retour entre la Malaisie et la Chine. La Chine a donc demandé aux Philippines de garantir les droits légitimes des 12 pêcheurs…

En pratique, si l’on omet les différends entre les deux pays, ce bateau chinois n’est pas le seul à se perdre dans les eaux philippines. Ainsi, en mai 2014, un autre équipage a été arrêté sur le récif Hasa Hasa (Banyue en chinois)… Mais au-delà de la pêche sur des sites protégés, c’est le contenu qui interpelle. En effet dans les deux navires perdus, les cales regorgeaient d’espèces protégées, pangolins ou tortues susceptibles d’être revendues à prix d’or sur les territoires chinois et vietnamiens.

Or les Philippines sont un acteur-clé de la lutte contre la pêche illégale dans l’océan Pacifique, où la possession d’espèces protégées est un crime, passible de 20 ans de prison. Mais jusqu’à présent les peines prononcées ne concernaient que les accusations de pêche illégale, désormais la justice devra se pencher sur la possession d’espèces protégées… De quoi rendre Beijing nerveuse, d’autant plus qu’elle en veut déjà aux Philippines d’avoir fait appel à l’arbitrage international aux sujet de leurs différends territoriaux notamment sur le récif Banyue !

Des eaux très convoitées

 Carte extraite de l'Atlas Blue Lobby : Le Pivot Maritime Asie Pacifique

Les Philippines sont un acteur-clé de la lutte contre la pêche illégale dans l’océan Pacifique. En juin dernier, la Commission européenne a menacé Manille de sanctions commerciales - pouvant aller jusqu’à la fermeture du marché européen - si un effort supplémentaire n'était pas observé dans les six mois. Le coup de semonce visait à protéger les stocks de thon du Pacifique occidental.

Comme le relate l’Agence France-Presse (AFP), des dizaines d’autres pêcheurs chinois et vietnamiens attendent actuellement un jugement aux Philippines. En mai 2014, un équipage composé de onze Chinois, dont deux mineurs finalement expulsés du pays, avait été intercepté sur le « récif de la demi-lune » (Banyue Jiao en chinois, Hasa Hasa en philippin), dans les îles Spratleys, situées le long d’autoroutes maritimes en mer de Chine méridionale. Ils sont inculpés de braconnage et pêche d'une espèce protégée. Ils avaient pris des centaines de tortues dans cette zone, revendiquée à la fois par Manille et par Pékin.

Le sujet est sensible. Le « récif de la demi-lune » se trouve dans la zone économique exclusive des Philippines, à une centaine de kilomètres de l'île de Palawan. Mais plusieurs pays revendiquent le contrôle des lieux. La Chine avait exigé la libération immédiate de ses ressortissants, mettant en avant sa « souveraineté indiscutable » sur le récif, comme sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, zone potentiellement riche en gaz et en pétrole. Pékin avait sommé Manille de « cesser les actes de provocation ».


Le pivot maritime Asie Pacifique

Les tensions géostratégiques dans la mer de Chine du Sud sont connues de longue date et maintenant régulièrement décrites dans la littérature spécialisée comme dans les grands médias. Les tensions en cours comme l’affrontement de mai et juin 2014 entre la Chine et le Viet Nam, ou les passes d'armes sino-américaines à la dernière rencontre du dialogue de Shangri-La, sont pourtant moins relayées dans les médias européens. Dans la mise en place du pivot  Asie Pacifique, les trusts caritatifs US ont joué et continuent à jouer un rôle important : par le renforcement des approches du pivot, à savoir la zone des Chagos et de Palau. Les trusts caritatifs utilisent la mise en place des Aires Marines Protégées de grande ampleur, telles que définies par le programme Global Ocean Legacy de PEW pour limiter l'emprise spatiale des flottilles de pêche chinoises en premier lieu, et asiatiques en second lieu.

Synthèse sur la notion de pivot maritime Asie Pacifique

Les ensembles du pivot maritime Asie Pacifique.

Le terme de "pivot Asie Pacifique" renvoie à une stratégie américaine déclinée en 2011 par Hilary Clinton qui désigne un processus de retransfert et ré-équilibrage des moyens diplomatiques et militaires de la zone du Moyen Orient / Afghanistan vers la mer de Chine du Sud. Néanmoins, ce terme désigne un ensemble d'entités et de logiques géostratégiques plus larges, qui concernent aussi bien les USA que les pays de la Région et la Chine. Nous parlerons donc de pivot MARITIME Asie Pacifique pour le distinguer du pivot américain Asie Pacifique. Le pivot maritime Asie Pacifique a pour limite Ouest la zone de la pointe de l'Inde et inclut les Maldives et les Chagos, qui constituent les approches Ouest du pivot maritime et l'accès Ouest à la Haute Mer de la Chine. Il a pour limite Est actuelle  un ensemble qui va jusqu'aux îles Salomon et la bordure de la Zone Economique Exclusive de la Nouvelle Calédonie, du fait des influences chinoises sur cette zone. Ce qui inclut Palau et Guam. Cela constitue les approches Est, qui incluent le coeur de chauffe de la production thonière mondiale et l'accès Est à la haute mer pour la Chine. Au Sud, la limite du pivot est l'Australie. La limite Nord inclut le Japon et les Corées, qui ferment l'accès Nord à la Haute Mer pour la Chine par la côte. Le coeur du pivot est constitué par le détroit de Malacca et la mer de Chine du Sud. Cette zone inclut un potentiel énergétique important et les revendications chinoises sur la mer de Chine du Sud.

Le pivot maritime Asie Pacifique inclut donc tous les déterminants classiques de souveraineté de la Chine et de la sécurisation de ses accès à la haute mer. Géostratégiquement parlant, le pivot américain est en fait (aussi) un pivot chinois. Son périmètre peut évoluer dans le temps. Cette évolution pourra se faire par exemple avec l'ouverture effective de la route du Grand Nord, via le détroit de Béring. L'accès à cette route pourra se faire par l'accès côtier Nord, ou par l'accès Est vers la Haute Mer, à l'Est du Japon. Auquel cas, les analyses devront inclure de manière plus importante la Russie et le Canada, et côté européen la Norvège et le Danemark (Groenland). Le coeur du pivot peut évoluer en prenant en compte les autres détroits indonésiens en cas d'évolution négative des conditions de sécurité dans le détroit de Malacca. Le détroit de Corée peut lui-aussi devenir un coeur secondaire en cas d'ouverture effective de la route du Nord.

Les acteurs....

Suite de l'article de Yan Giron dans l'Atlas Blue Lobby

Défense

Les Philippines redeviennent le pivot américain en Asie du sud-est

Le président Barack Obama a achevé lundi à Manille sa tournée asiatique. Un nouvel accord de défense a été signé entre les Etats-Unis et les Philippines

Source : Le Temps par Richard Werly (29 avril 2014)

Barack Obama a beau s’en défendre, la fin de sa tournée asiatique ressemble fort à un retour en arrière. Avec la signature, lundi, d’un nouvel accord de défense de dix ans entre les Etats-Unis et les Philippines – lequel permettra à l’armée américaine de stationner avions et navires dans l’archipel – le locataire de la Maison-Blanche a renoué avec un héritage stratégique mis de côté par Washington depuis le début des années 1990.

Colonie américaine de 1898 à 1935, les Philippines abritaient jusqu’en 1992 deux des bases militaires américaines les plus importantes au monde: la base navale de Subic Bay et l’aéroport de Clark. Toutes deux, fermées après un vote du parlement philippin en septembre 1991, servirent de pivot lors de la guerre de Corée (1950-1953) et de celle du Vietnam (1965-1973).

La donne géopolitique, depuis, a radicalement changé. La région n’est plus en prise à des conflits ouverts, mais à des tensions territoriales et commerciales toujours susceptibles de dégénérer. C’est le cas entre les deux Corées, entre le Japon et la Chine, entre la Chine et Taïwan, et entre la Chine et les pays d’Asie du Sud-Est à propos des îles Spratleys, en mer de Chine du Sud.

La question n’est donc pas, pour un Pentagone en pleines coupes budgétaires et qui dispose déjà de forces importantes au Japon (environ 50 000 hommes) et en Corée du Sud (environ 30 000 hommes), d’acquérir de nouvelles bases permanentes pour projeter des forces sur un théâtre continental asiatique. L’objectif est au contraire de disposer d’un maillage d’escales en Asie pour surveiller les couloirs maritimes et s’interposer au cas où avec les moyens de la VIIe Flotte basée au Japon, épaulée si besoin par d’autres bâtiments de la flotte du Pacifique basés à Hawaii. Un rôle taillé sur mesure pour les Philippines, avantageusement placées, face au Vietnam, à la confluence des zones maritimes chinoises et japonaises.

Avec cet accord, l’archipel devient ainsi le second point d’ancrage militaire américain dans l’Asean (Association des Nations de l’Asie du Sud-Est) avec Singapour, où les navires américains peuvent aussi faire relâche. Ce lien renoué avec les Philippines, tragiquement touchées en novembre 2013 par le cyclone Haiyan, permettra également à Washington de pré-positionner des moyens humanitaires pour faire face à de prochaines catastrophes, rendues très probables dans cette région tropicale en raison des changements climatiques: «Ce rapprochement présente d’excellentes opportunités de coopération et offre aux Etats-Unis la possibilité de se montrer sous leur meilleur jour dans une partie du monde décisive pour la prospérité et la stabilité mondiale», estime une note de la Brookings Institution.

La question plus compliquée à résoudre pour l’administration Obama est celle de la Chine. Le président américain n’a cessé de répéter durant sa visite d’une semaine au Japon, en Corée du Sud, en Malaisie et aux Philippines, que les visées asiatiques de Washington ne sont pas dirigées contre Pékin. «Notre objectif n’est pas de contrer la Chine. Notre objectif n’est pas de contenir la Chine», a-t-il d’ailleurs répété hier à Manille, d’où il repartira ce mardi pour les Etats-Unis.

La réalité est néanmoins têtue. Via cette présence navale américaine accrue, le président philippin Benigno Aquino espère notamment moderniser sa marine, dont l’un des derniers navires entré en service, le Gregario del Pilar, est… un ancien garde-côte américain de 1965! Or la mission principale des bâtiments de guerre de l’archipel est de hisser le pavillon philippin aux abords des îles Spratleys, dont les ressources pétrolières et gazières présumées sont contestées et où Pékin a installé des postes semi-permanents. Manille a saisi en janvier 2013 la Cour permanente d’arbitrage de l’ONU, basée à La Haye, à propos du récif de Scarborough (Huangyan en chinois) sur lequel les Philippines estiment avoir entière souveraineté.

Souvent présenté comme favorable à une présence américaine accrue en Asie, Barack Obama court en revanche le risque d’encourager tous ceux, surtout au Japon et à Taïwan, qui voudraient voir Washington tenir davantage tête à Pékin. «Tout en augmentant leur présence, les Etats-Unis doivent envoyer des signaux rassurants à la Chine pour la convaincre qu’ils ne tentent pas de l’encercler», juge l’analyste Rodger Baker, cité par l’Agence France-Presse.

Reprendre pied en Asie du Sud-Est

Le Sénat propose une feuille de route pour un « pivot » français vers l’Asie du Sud-Est



La France est le seul pays européen à maintenir une capacité militaire permanente dans la zone Asie-Pacifique, avec les Forces Armées de Polynésie Française (FAPF) de celles de Nouvelle-Calédonie (FANC). Et cela est un atout dans la mesure où cette région est stratégique à plus d’un titre. « Notre prospérité est liée à celle de l’Asie, toute crise dans cette zone affecterait nos intérêts », affirmait, en avril, Philippe Errera, le directeur aux affaires stratégiques (DAS).

Source : Zone Militaire par Laurent Lagneau  (26-07-2014)

Le dernier Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale (LBDSN) a également évoqué importance en soulignant que la zone Asie-Pacifique « joue un rôle déterminant dans la mondialisation » en étant « le principal foyer de croissance du monde » mais constitue aussi « l’une des régions où les risques de tensions et de conflits sont les plus élevés ».

Mais cette région est vaste… Aussi, un rapport du Sénat s’est plus particulièrement intéressé à l’Asie du Sud-Est, dont les 10 États qui la composent constituent la 4e puissance économique mondiale, avec 110 milliards d’investissements étrangers par an et des besoins importants. « Ils s’affirment, de plus en plus, comme des acteurs globaux sur la scène internationale », explique le document.

« Nous avons désormais en Asie du Sud-Est autant de ressortissants qu’en Afrique de l’Ouest, autant d’intérêts économiques qu’en Chine, et en plus nous partageons une vision commune des relations internationales », a fait valoir le sénateur Jean-Claude Peyronnet (Haute-Vienne), co-auteur du rapport. « Les opportunités sont immenses pour nos entreprises : défense, aéronautique, automobile, infrastructures, énergie, agro-alimentaire, santé, économie maritime… », a surenchéri son collègue Jean-Claude Requier (Lot).

En outre, le document relève qu’ « avec une spectaculaire inversion – à son avantage – de la relation de dépendance économique avec l’Occident, l’Asie du Sud-Est émergente est le creuset des évolutions géopolitiques actuelles, et notamment de la remise en cause des principes « occidentaux » du droit international (liberté de circulation en mer, notamment…) ».


Seulement, cette partie du monde a été négligée par la France depuis une vingtaine d’années. Il y a 15 ans, l’on comptait ainsi 450 entreprises françaises implantées en Indonésie contre seulement 150 actuellement, alors que ce pays connaît une croissance économique rapide. « sommes depuis 20 ans des bailleurs d’aide publique au développement dans ces pays en rattrapage accéléré : où sont les résultats sur le plan économique? », s’est demandé Christian Cambon, co-rapporteur.

Aussi, étant donné l’importance de l’Asie du Sud-Est, le rapport estime que la France doit jouer aux mieux ses atouts afin qu’elle saisisse les opportunités offertes par cette région. Pour rappel, Paris a des liens profonds avec la Malaisie et des partenariats stratégique avec Singapour, l’Indonésie et le Vietnam. Mais cela n’est évidemment pas suffisant.

« Les ‘géants’ de l’Asie (Inde, Chine, Japon) ne doivent pas nous cacher l’Asie du Sud-Est », estime le rapport des sénateurs, qui regrette que la « France peine à définir ses objectifs, à maintenir ses priorités dans la durée, et à redéployer ses moyens, notamment diplomatiques, vers cette zone émergente ».

Aussi, les sénateurs ont défini trois priorités : définir une stratégie à haut niveau en s’appuyant sur 3 États pivots (Malaisie, Indonésie, Singapour) et sur l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud-Est), « faire de la diplomatie économique le fer de lance » du pivot, notamment autour des « besoins de ‘l’économie verte’ et de ‘l’économie bleue’ » avec l’objectif d’optimiser les retombées économiques de 20 ans d’aide au développement et, enfin, de « s’engager pour la sécurité » en élargissant la coopération militaire (contre-terrorisme, échanges d’officiers, exercices, escales…) et en y maintenant des « moyens crédibles ».

Pour cela, le rapport a établi une feuille de route à court et moyen terme. Ainsi, au cours des 6 prochains moins, il suffirait d’adhérer à l’organise de lutte contre la pirateurie ReCAAP « en réglant de façon pragmatique la question de la traduction en langue française » et de « lancer un audit global des différents programmes de personnalités d’avenir pour l’Asie du Sud Est ».

Le programme à un an est plus étoffé et met l’accent sur la diplomatie et le rétablissement de l’influence française. Pour commencer, il propose de faire du « rattrapage de nos positions économiques en Indonésie et au Vietnam » la « priorité numéro 1″ ainsi que d’avoir un rythme soutenu de visites officielles dans la région (déplacement du ministre de la Défense en Malaise, tournée présidentielle).

L’accent est aussi mis sur les questions de sécurité, avec la pérennisation de la présence française au au dialogue Shangri-La de Singapour, la signature du protocole sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie du sud-est (traité SEANWFZ), la proposition à la Kuala Lumpur d’un partenariat stratégique et le renforcement de la coopération de défense « en visant un pourcentage de 15% à 20% dévolus à l’Asie du Sud-Est » et en répondant favorable aux demandes de formation des armée locales.

Enfin, d’ici deux ans, la feuille de route des sénateurs préconise d’avoir un diplomate à plein temps auprès de l’ASEAN, de rééquilibrer les moyens diplomatiques vers l’Asie, et plus particulièrement l’Indonésie, d’assurer une « une présence de la Marine Nationale régulière et visible en Asie du Sud-Est, en privilégiant notamment, outre les missions des Frégates de surveillance, le déploiement de bâtiments modernes, puissants et visibles comme les Bâtiments de projection et de commandement (BPC), voire les sous-marin nucléaire d’attaque » (ndlr, un SNA n’est pas ce qui se fait de mieux en matière de visibilité) et d’appuyer « en tant que membre du Conseil de Sécurité, le rôle global joué sur la scène internationale par la Malaisie, Singapour et l’Indonésie (négociations climat, zone sans armes nucléaires…).

Reprendre pied en Asie du Sud-Est

Rapport d'information de MM. Jean-Claude PEYRONNET, Christian CAMBON, André DULAIT et Jean-Claude REQUIER, fait au nom de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées n° 723 (2013-2014) - 15 juillet 2014

Source : Sénat

Faut-il croire le ministre des affaires étrangères français lorsqu'il affirme, en août 2013, au siège de l'ASEAN, que « La France, elle aussi, a engagé un « pivot », non par effet de mode, mais parce que la France veut être présente là où se construit le monde de demain. L'Asie-Pacifique sera de façon évidente au coeur du XXIème siècle » ?

Le rythme des visites officielles françaises ces trois dernières années atteste, certes, de la prise de conscience tout à la fois du retard français en Asie du Sud-Est et des immenses opportunités offertes par cette aire au succès économique retentissant, au coeur du débat stratégique actuel.

Pour autant, notre « pivot » n'est qu'amorcé. Le but de ce rapport d'information est de proposer une « feuille de route » concrète pour le faire entrer davantage dans les faits, et de mobiliser sur l'urgence à être présents dans une région d'avenir. Faute de quoi nous risquons fort d'y « sortir des radars ».

Cliquer Ici pour télécharger la synthèse (4 pages) de "Reprendre pied en Asie du Sud-Est"

Cliquer Ici pour télécharger le Rapport "Reprendre pied en Asie du Sud-Est"

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