De Rio à Nagoya, les enjeux de la biodiversité marine et côtière

Au mois d’octobre 2010, la Convention sur la diversité biologique (CDB) réunira près de 200 pays à Nagoya au Japon. De nombreuses publications et déclarations nous préparent déjà à cet évènement de portée internationale au même titre que la Conférence de Copenhague fin 2009 sur le changement climatique. Environnementalistes, scientifiques et politiques se positionnent en tant que gardiens de la biodiversité. Dans l’effervescence d’avant négociation, les professionnels de la mer, pêcheurs et aquaculteurs, semblent à cent lieux de tous les enjeux qui se trament autour de cette Convention sur la diversité biologique (CDB). Pourtant, l’avenir des pêcheries dépendra en grande partie des orientations données à cette convention internationale portant en particulier sur les ressources naturelles marines et côtières de la planète. Le Collectif international d’appui aux travailleurs de la pêche (Icsf) qui défend les intérêts de la pêche artisanale à travers le monde, l’a bien compris ; cette organisation de développement participera aux débats en défendant l’option : « Pêcheurs, gardiens de la biodiversité marine et côtière ».

Des aires marines protégées issues de la Convention sur la biodiversité

Issue du Sommet de la Terre de Rio en 1992, la Convention sur la biodiversité impacte déjà les activités halieutiques. Aires marines protégées, Natura 2000 en mer et autres Réserves marines et côtières sont autant de décisions prises suite à ce traité international signé par 193 États. Plusieurs ONG environnementales ont déjà affiché leurs intentions : Sanctuariser jusqu’à 40% des étendues océaniques mondiales. A Durban en 2003, l’objectif fixé pendant cette réunion-étape se situait déjà entre 10 et 20% des océans.

Selon certains spécialistes, la notion de biodiversité ne se limiterait plus aujourd’hui à « la diversité des êtres vivants et de leurs caractères génétiques ». Elle s’étendrait à « tout le matériel » susceptible d'être mis en valeur. Elle inclurait non seulement les plantes, les animaux, les gènes, mais également les paysages, les forêts, le captage et la filtration de l'eau, les savoirs faire traditionnels, les cultures, la «sensibilisation» du public, etc... (1)

Les convoitises du monde des affaires

Tous ces patrimoines culturels et naturels sont convoités par le monde des affaires notamment par l’industrie du tourisme (2)…. Que les entreprises japonaises participent activement à la Convention sur la diversité biologique à Nagoya n'a rien d'anodin. Les grands patrons veulent imprimer leur manière de voir sur l’utilisation des ressources naturelles de la planète. Le dernier rapport de l’OMC sur le commerce mondial ne portait-il pas sur les ressources naturelles y compris les ressources halieutiques !

A suivre : Aires de patrimoine communautaire : Pêcheurs, gardiens de la biodiversité marine et côtière

Autres articles :

Pour aller plus loin sur les enjeux....
  • (1) Biodiversité : alerte, l'ONU s'aligne sur l'OMC ! (Mondialisation.ca)
  • Aires Marines Protégées : Les pêcheurs du monde sont attendus à Nagoya (CLPM Le Guilvinec)
  • (2) Nagoya 2010: Un site web de l'ONU pour révolutionner l'écotourisme (Pnue)

    Aller des fjords de l'ouest de la Norvège aux volcans d'Australie, en passant par les 150.000 zones protégées de la planète, le tout en restant assis dans un fauteuil, c'est désormais possible grâce à un site internet lancé par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), à l'occasion de la 10ème Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique, qui se déroule à Nagoya, au Japon.

    Baptisé «http://www.protectedplanet.net/», ce portail est un site interactif basé sur les nouveaux réseaux sociaux en ligne, qui fournit des informations détaillées sur des lieux emblématiques ou des joyaux moins connus que la planète abrite et qui font l'objet de mesure de conservation. En utilisant les dernières images satellites transmises au site, les utilisateurs peuvent identifier en quelques clics les différentes zones protégées - comme les parcs nationaux ou les réserves marines- de la planète. En zoomant, ils peuvent ensuite obtenir des renseignements précis et détaillés sur les espèces menacées, le type de végétation et ses conditions de vie, ou encore les ressources de tels ou tels types de terrain ou d'écosystème.

    Le site http://www.protectedplanet.net/ offre également aux visiteurs la possibilité de télécharger des photos de leurs voyages dans les zones protégées, d'écrire des récits de voyage publiés ensuite sur Wikipedia ou encore de recommander des lieux d'intérêt à proximité des sites, à partager ensuite via les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter ou Flickr. Les informations partagées peuvent ensuite inspirer d'autres internautes à faire le voyage, au profit des communautés de ces zones souvent pauvres et éloignées du reste du monde.

    C'est l'une des facettes de l'écotourisme, dont l'industrie est en pleine croissance, avec actuellement 77 milliards de dollars du marché mondial du tourisme. Face aux inquiétudes liées au réchauffement climatique, de plus en plus de touristes optent désormais pour des vacances respectueuses de l'environnement, y compris dans des zones protégées….

  • Biodiversité : la conférence de Nagoya pour les nuls (Terra Eco) - Point d'orgue de l'année internationale de la biodiversité, ce sommet doit permettre d'enrayer la destruction à marche forcée de la nature. Un objectif que les bonnes résolutions de l'édition 2002 ont à peine effleuré. Mode d'emploi.

    Qu’est-ce que la COP10 ? La Convention sur la diversité biologique (CDB) est, avec les traités internationaux sur le climat et la lutte contre la désertification, l’une des triplées nées au sommet de la Terre de Rio en 1992. Tout comme, pour le climat, COP15 était le petit nom du sommet de Copenhague, COP10 signifie 10e conférence des parties de la CDB, qui a lieu tous les deux ans. Organisée à Nagoya au Japon du 18 au 29 octobre, elle réunira les 193 pays signataires.

    A quoi ça sert ? Le texte signé en 1992 affiche trois objectifs. Le premier est limpide : la « conservation de la biodiversité ». Le deuxième concerne « l’utilisation durable de ses éléments », c’est-à-dire « la mise en place de pratiques durables dans l’exploitation forestière, l’agriculture, l’utilisation des ressources halieutiques… », résume Sébastien Moncorps, directeur du comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature.....

Quelques jours avant la rencontre de Nagoya, le rayon "biodiversité" de la bibliothèque se complète...


L'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) ne pouvait rester en dehors de l’année de la biodiversité. Son président vient de remettre au gouvernement un rapport qui préfigure sa stratégie en la matière. Revue de détails. Disposant de la seconde zone économique exclusive du monde, la France est responsable du maintien de la biodiversité de milieux aussi différents que les barrières de corail de Nouvelle-Calédonie, les grands fonds des Kerguelen, les lagons de Polynésie ou la bande littorale de Saint-Pierre-et-Miquelon. Au total, grâce aux confettis d’empire, le drapeau tricolore est susceptible de flotter sur 11 millions de kilomètres carrés d’océan. Un océan que l’on connaît bien mal. D’où l’importance de relancer la recherche sur cet univers mystérieux et dont les ressources restent considérables. C’est tout l’objet du rapport que Jean-Yves Perrot, le PDG de l’Ifremer, a remis ce jeudi 26 août 2010 à la secrétaire d’Etat à l’écologie, Chantal Jouanno. Intitulé « Biodiversité en environnement marin », ce document de 138 pages est, en fait, le résultat d’une expertise collective, ayant associé des chercheurs de nombreuses disciplines et d’horizons très différents.
Télécharger le document d’Ifremer : « Biodiversité en environnement marin »
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Diversité aquatique : une richesse inexploitée (FAO) -
L’aquaculture et la production des pêches de capture sont indispensables à la sécurité alimentaire mondiale et représentent une source importante de moyens d’existence et de revenus pour beaucoup de familles pratiquant la pêche de subsistance et l’agriculture. La richesse des ressources génétiques halieutiques mondiales offre de grandes possibilités pour renforcer la contribution des secteurs de l’aquaculture et des pêches à la sécurité alimentaire et relever les défis qui se présenteront pour alimenter une population en expansion. Toutefois, alors que l’on estime que, d’ici à 2030, 40 millions de tonnes de poisson supplémentaires par an seront nécessaires pour satisfaire la demande mondiale, les opportunités qu’offrent la diversité génétique halieutique restent largement inexploitées…..

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Les ressources génétiques marines : un potentiel exceptionnel à protéger ! (Ifremer) -

Une étude conjointe du CSIC (Espagne) et de l'Ifremer, parue dans le dernier numéro de Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), souligne l'urgence de la mise en place d'un cadre légal international pour la protection de la biodiversité en Haute mer et l'utilisation des ressources génétiques marines. En effet, les avancées technologiques récentes dans l'observation et l’échantillonnage de l'océan ont permis le développement considérable de la bioprospection de zones vierges d'exploration en Haute mer.

Conséquence : une augmentation spectaculaire du nombre de brevets et d'applications associées à des gènes d'organismes marins. Aujourd'hui, l'augmentation du nombre de brevets issus de ressources génétiques marines est dix fois plus rapide que la description de nouvelles espèces marines....

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Parlement européen : Rapport sur la mise en œuvre de la législation européenne visant à la protection de la biodiversité (Parlement européen) -

Commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire / Rapporteure: Esther de Lange

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Les entreprises face à l’érosion de la biodiversité : Une étude du WWF-France -

Cette étude offre aux entreprises un outil de sensibilisation pour « penser globalement » et « agir localement » au regard de la biodiversité. Car si la biodiversité peut être complexe, les solutions concrètes pour améliorer la situation le sont souvent beaucoup moins.

Les entreprises sont au cœur des enjeux environnementaux à la fois par leurs impacts et dépendances, mais également par leur capacité à contribuer à une solution globale. Cependant, les outils pour les aider sont encore rares aujourd’hui. Le WWF-France a donc souhaité apporter son expertise aux décideurs politiques et économiques afin d’agir concrètement pour la restauration et la préservation du vivant…..

Téléchargez l'étude en cliquant Ici

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Le 5 novembre 2011

Des agences des Nations Unies dévoilent dix propositions pour la sauvegarde des océans

Plusieurs agences des Nations Unies - la COI/Unesco, le Pnud, l’OMI et la FAO - ont un plan visant à améliorer la gestion des océans et des zones côtières.

Le document Blueprint for Ocean and Coastal Sustainability (Plan pour la durabilité de l’océan et du littoral) sonne l’alarme à propos de l’état des océans et explique à quel point ceux-ci influencent notre vie quotidienne, en régulant le climat, en nous fournissant une nourriture hautement nutritive et en contribuant à nos économies et à nos moyens de subsistance. Il rappelle que si les océans représentent soixante-dix pour cent de la surface du globe, seul un pour cent bénéficie d’une protection.

* Présentation détaillée des 10 mesures en Français

* Téléchargement du document en Anglais

Présenté au siège de l’UNESCO durant la 36e session de la Conférence générale, le Blueprint a été préparé en vue de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20, juin 2012). Il propose toute une série de mesures concrètes en vue de :

  • créer un marché mondial du carbone bleu (dioxyde de carbone stocké dans les océans) afin d’engendrer des gains économiques directs via la protection de l’habitat
  • pallier les manques de gouvernance en haute mer, en renforçant la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer
  • appuyer le développement d’économies vertes dans les petits Etats insulaires en développement
  • promouvoir la recherche sur l’acidification des océans, sur la façon de s’y adapter et de la réduire
  • augmenter la capacité institutionnelle en matière de suivi scientifique des océans et des zones côtières
  • réformer et renforcer les organisations régionales de gestion des océans
  • renforcer les cadres légaux en vue de répondre au problème des espèces invasives marines
  • « verdir » l’économie des nutriments afin de réduire l’hypoxie des océans et d’encourager la sécurité alimentaire
  • améliorer la coordination, la cohésion et l’efficacité du système des Nations Unies face aux questions concernant les océans

Le Blueprint a été préparé par la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’UNESCO, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l’Organisation maritime internationale (OMI) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Il souligne que 60% des grands écosystèmes marins de la planète ont été dégradés ou sont surexploités, ce qui se traduit par d’énormes pertes économiques et sociales. Au cours des cinquante dernières années, les mangroves ont perdu de 30 à 50 % de leur surface et les coraux près de 20%, ce qui augmente la vulnérabilité de nombreuses zones côtières fortement peuplées. Les océans piègent près de 26% des émissions de carbone, ce qui provoque leur acidification qui est néfaste pour certaines variétés de plancton et menace toute la chaîne alimentaire marine, ainsi que les activités socio-économiques qui en dépendent.

Certains de ces phénomènes ne sont pas nouveaux mais ils ont été aggravés par l’accumulation des pressions que représentent les changements climatiques, l’accroissement des activités humaines et les progrès technologiques. De plus, les écosystèmes situés dans les profondeurs des océans - dont la biodiversité et les habitats ont souvent une grande valeur mais sont souvent encore méconnus – ne bénéficient de pratiquement aucune protection.

La communauté internationale a promis de prendre en compte ces défis lors des sommets de Rio de Janeiro (1992) et de Johannesburg (2002). Mais les engagements pris restent souvent sans effet et les objectifs n’ont pas été atteints. C’est notamment le cas de la promesse de ramener d’ici 2015 les stocks de poissons à des niveaux permettant leur durabilité et de la promesse de créer d’ici 2012 des réseaux de zones marines protégées. Très peu de pays ont adopté des lois en vue de réduire la pollution marine émanant de la terre, ce qui a amené une augmentation du nombre de zones océaniques mortes. Plus de 400 zones marines sont aujourd’hui considérées comme « biologiquement mortes ».

« Une véritable mise en œuvre de la plupart de ces objectifs demandera de nouveaux efforts de la part des Etats, des organisations intergouvernementales et de la communauté internationale », affirment les auteurs du document. Ils soulignent que la situation actuelle tient au manque de volonté politique, à l’insuffisance des ressources, à des capacités institutionnelles inadaptées, à des données scientifiques insuffisantes et aux déséquilibres du marché.

Ils concluent : « Verdir l’économie bleue doit se faire en s’appuyant sur la science et la technologie (…) Mais le succès dépendra de processus politiques pertinents et de véritables améliorations institutionnelles. Il demandera aussi davantage d’engagement et de financement de la part de la communauté internationale mais aussi des pays et des industries ». Source : Unesco

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Changement climatique : Un œil sur les océans (Irin)

Des centaines de millions d’humains dépendent de la pêche pour leur alimentation et leurs revenus

Johannesbourg, 10 avril 2012 (IRIN) - Le vent semble enfin tourner pour les océans. Après des années de négligence, on s’intéresse de plus en plus à la santé des océans. Ceux-ci contribuent en effet à alimenter la vie sur terre de façon durable, un aspect particulièrement important au vu des effets de l’augmentation actuelle des taux de gaz carbonique (CO2) et des températures.

L’augmentation des taux de CO2 provoque l’acidification des océans à des niveaux jamais observés au cours des 20 derniers millions d’années, fait remarquer Wendy Watson-Wright, Sous-Directrice générale de la Commission océanographique intergouvernementale de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (COI-UNESCO).

Sous l’égide de la COI-UNESCO, plusieurs agences onusiennes ont établi un Plan pour la durabilité de l’océan et des zônes côtières , pour souligner le rôle joué par les océans dans le maintien de la vie. Elles présentent des suggestions, en prévision de la Conférence des Nations unies sur le développement durable (CNUDD ou Rio+20).....

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Des océans mieux gérés et protégés

Plus de trois milliards de personnes dépendent de la biodiversité marine et côtière pour leur subsistance.

Les océans -- leur température, leurs propriétés chimiques, leurs courants et la vie qu'ils abritent -- sont la source d'écosystèmes qui rendent la Terre habitable pour l'humanité.

Notre eau de pluie, notre eau potable, le climat, les littoraux, une grande partie de notre nourriture et même l'oxygène de l'air que nous respirons, tout cela est en fait fourni et régulé par la mer. A travers l'Histoire, les océans et les mers ont été des axes vitaux pour le commerce et les transports.

Une gestion prudente de cette ressource mondiale essentielle est un élément fondamental d'un avenir viable.

Faits et chiffres

Les océans recouvrent les trois quarts de la superficie de la Terre, contiennent 97 % des réserves en eau de la planète et représentent 99 % de son espace vital en volume.

Globalement, la valeur marchande des ressources et des industries marines et côtières est estimée à 3.000 milliards de dollars par an, soit environ 5 % du PIB mondial.

Les océans abritent près de 200.000 espèces non encore identifiées mais il est possible qu'en réalité, leur nombre se compte en millions.

Les océans absorbent environ 30% du dioxyde de carbone produit par les humains, atténuant ainsi les effets des changements climatiques.

Les océans sont la première source de protéines du monde et plus de 2,6 milliards de personnes dépendent principalement des océans pour leurs besoins en protéines.

Les pêcheries maritimes emploient directement ou indirectement plus de 200 millions de personnes.

Près de 40 % des océans sont considérés comme ‘lourdement affectés’ par les activités humaines, dont la pollution, la diminution des stocks de poisson, la destruction d'habitats côtiers tels que les récifs de coraux, les mangroves et les algues marines, ainsi que l'implantation d'espèces aquatiques envahissantes.

Les récifs de coraux rendent de nombreux services de grande valeur – dans les domaines de la gestion des risques naturels (en hausse, à 189.000 dollars par hectare et par an), du tourisme (en hausse, à 1 million de dollars/hectare/an), du matériel génétique et de la bio-prospection (en hausse, à 57.000 dollars/hectare/an) et des pêcheries (en hausse, à 3.818 dollars/hectare/an).

Les subventions accordées aux secteurs de la pêche contribuent à la diminution rapide des stocks de nombreux poissons et entravent les efforts déployés pour sauvegarder et restaurer les pêcheries à travers le monde et les emplois qui leur sont liés, et il en résulte pour les pêcheries maritimes un manque à gagner de 50 milliards de dollars par an.



Photographie de Philippe Favrelière : Ce paysage côtier a une très grande valeur touristique - Île des Pins (Nouvelle-Calédonie)

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