Aquaculture : Diversification dans l'élevage d'Ormeaux

Conférence sur l'Aquaculture durable d'Ormeaux

Le 20 octobre 2010
Aber-Wrac'h (Finistère) - Bretagne - France

Présentation des résultats du projet et perspectives

Le programme détaillée de la journée d’information : Cliquer Ici

Pour de plus amples renseignements et pour s'inscrire (gratuit), contactez le coordinateur technique de SUDEVAB, Sylvain Huchette :

sylvain.huchette@francehaliotis.com ou par téléphone / fax : +33 298 371 739

Site Web : SUDEVAB


Des informations dans la presse :


Sylvain Huchette est ingénieur agronome. Quand il décide de créer une ferme aquacole d'ormeaux sur la côte Nord du Finistère, il applique des techniques mises au point à l'autre bout de la planète. En Australie. Histoire d'une entreprise remplie de promesses. L'ormeau est un mollusque bien connu sur les côtes bretonnes. Très recherché pour ses qualités gustatives, sa pêche fait l'objet d'une réglementation très stricte. Les gourmets en connaissent la saveur particulièrement recherchée qui en fait un produit de luxe dans de nombreux pays. Parmi ces derniers, les pays asiatiques en sont les plus friands. La France, et la Bretagne plus particulièrement, dispose naturellement d'une espèce d'ormeau, mais la faible quantité des stocks disponibles en interdit une exploitation importante. Dès lors, on peut se demander pourquoi l'aquaculture ne s'est pas déjà penchée sur cette espèce à forte valeur ajoutée a priori aisément commercialisable à l'export.
Les études sur cet animal ont été abandonnées en France il y a vingt ans, au profit d'espèces plus " commerciales " comme par exemple la coquille Saint-Jacques. La maîtrise du cycle de reproduction et de la croissance de l'ormeau, dans l'optique d'une possible exploitation aquacole, nécessite de nombreuses années de recherche et a été délaissée par les scientifiques…..


Un élevage d'ormeaux en pleine mer, on n'en trouve qu'un en France. Et plus précisément à Plouguerneau, dans les Abers. On les surnomme « truffes de la mer ». Un terme qui se justifie de plus en plus, vue la raréfaction des populations d'ormeaux dans nos mers. Si la production mondiale est passée en 20 ans de 20 000 à moins de 12 000 tonnes, la demande reste forte. Sylvain Huchette et Guirec Rolando ont flairé un bon filon, et ont parié sur l'élevage. Leur parc à ormeaux se trouve en pleine mer, au pied du phare de l'île Vierge. Le fruit d'un travail de longue haleine pour ces deux ingénieurs agronomes de 33 ans, aujourd'hui associés de la société France Haliotis (oreille de la mer, en latin).....

Conseil. Le « non » au parc à ormeaux

à Guisseny - Novembre 2013

Source : Le Télégramme

Au terme de l'enquête publique concernant la demande de France Haliotis pour l'implantation de parcs à ormeaux sur cinq hectares, le conseil municipal a donné sa position, négative. Raphaël Rapin a d'abord refait l'historique... En avril 2007, une première demande de concession avait été déposée par Haliotis pour un élevage sur dix hectares. Le conseil avait émis un avis défavorable par manque étude d'impact par rapport au rejet et à l'environnement du fait, notamment, de l'existence du site Natura 2000, de concertation globale avec les membres des associations utilisatrices et la faible distance par rapport aux côtes. « En avril 2008, nous avons exprimé notre refus auprès du sous-préfet et du directeur de cabinet de la préfecture », demandant de travailler sur un plan de zonage des activités dans le domaine maritime et terrestre. « Il est nécessaire de constater que rien n'a été fait dans ce sens depuis 2008 », précise l'élu. Et de rappeler qu'il « appartient bien au préfet d'accorder des concessions en mer ».

Nouvelle demande

Nouvelle demande de France Haliotis puis mise à enquête publique où sur 71 pétitionnaires, 70 se sont exprimés contre le projet ! Dans la notice d'impact, le maire fait remarquer les incohérences et les contradictions... Située à 1,4 km des côtes, au large du Vougot, l'étude dit par exemple que cela « n'entraîne que peu de gênes ». « Peu est généreux ! », lance le maire : « Pour qui ? La navigation sera interdite, il y a méconnaissance des usages ! »

Quel impact réel ?

Raphaël Rapin rappelle que Guissény ne dispose d'aucune installation ostréicole ou autre. « L'installation de l'élevage d'ormeaux créerait un précédent sur la commune ». Lorsque le demandeur parle alors d'impact sur le milieu cinq à six fois plus faible que pour les huîtres, il répond que France Haliotis affirme bien qu'il y a un impact ! Les déchets rejetés par les ormeaux représentent 8 g par kilo, ce qui ferait pour l'exploitation choisie 44 tonnes par an. Et les élus de se demander ce que serait l'avenir des plages avec ces déjections ou de remarquer le flou et la subjectivité des propos qui ressemblent au premier projet... Le conseil s'est en définitive prononcé contre et demande au préfet d'établir une cartographie du domaine public maritime qui sera intégrée à l'enquête publique.


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Bibliographie en matière de diversification aquacole

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Culture expérimentale de l’algue Undaria pinnatifida sur les côtes de France

René Perez, Raymond Kaas et Olivier Barbaroux
ISTPM. B P 1049 - 44037 Nantes Cedex

Pour télécharger le document, cliquer Ifremer

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Revue de presse

Le 18 avril 2011


La réunion de mercredi, sur un projet de création d'un élevage d'ormeaux par les ostréiculteurs Jean-Jacques et Sylvie Bescond a fait quelques vagues.

Confrontés à la mortalité des huîtres, ils souhaitent diversifier leur activité par un élevage d'ormeaux en pleine mer et sollicitent l'avis de la municipalité avant l'octroi, par la préfecture, d'une concession de 6,7 ha. Cette dernière serait répartie en deux zones, à proximité des îles Trévors et Gueinioc.

Emplois locaux - « Élevé en pleine mer, l'ormeau ne nécessite ni farine ni antibiotique, il est nourri tous les 15 jours par des algues locales et produit peu de déjections, ont expliqué les porteurs du projet, qui sont soutenus par Sylvain Huchette de France Haliotis. Les cages sont à 10 m de profondeur et le balisage en surface est moindre que celui des moules. À terme, en association avec France Haliotis qui en élève déjà à l'Aber Wrac'h, nous pourrions créer un centre d'expertise qui apporterait de la notoriété et des emplois locaux. »

Ces arguments n'ont pas suffi à séduire les participants ! Présent, le maire de Guissény a réaffirmé son refus de voir un élevage d'ormeaux sur ses côtes, afin de préserver les plages et parce qu'il serait préférable de diversifier l'activité sur les concessions existantes. De leur côté, les plaisanciers et planchistes craignent d'être privés de surfaces de navigation ou de pêche et s'interrogent sur l'éventuelle transmission de maladies à l'ormeau sauvage.

« Donnant-donnant »....

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Le 20 mai 2011

Encore des élus sous influence…

Comment comparer activité touristique saisonnière à une activité permanente qui valorise le milieu ?

Biologiquement, ce donnant-donnant ne tient pas la route… Remplacer des huîtres mangeuses de micro-algues (phytoplancton) par des ormeaux mangeurs de macroalgues ne tient pas biologiquement… Même s’ils sont tous les deux herbivores !!!


Le conseil municipal, mercredi, était invité à se prononcer sur le projet de création de parcs à ormeaux par un ostréiculteur de Landéda qui entend faire face à la mortalité actuelle dans les naissains d'huîtres.

Ce projet de 6,7 ha à proximité des îles de Trévors et Gueinioc a fait l'objet d'une réunion publique en avril et la commission des cultures marines de la préfecture demande un avis de la mairie. Cette dernière ayant déjà voté un refus de toute nouvelle extension, elle demande donc à l'ostréiculteur de restituer au domaine public une surface équivalente de parcs à huîtres inutilisés.

Vice de forme

Avant le vote, le maire, Christian Tréguer, a apporté quelques précisions sur ce dossier. « Nous comprenons la situation de cette entreprise qui emploie 11 salariés mais il ne faut pas oublier que l'ostréiculture et le tourisme pèsent le même poids dans l'économie locale. Je note aussi que, lors de la mise en place du rejet en mer de la station d'épuration, nous avions, à l'époque, dépensé 28 millions de francs pour l'éloigner suffisamment des cultures marines. Aujourd'hui, le projet de création rapprocherait les parcs à ormeaux de ce rejet ! »

Enfin, et ce n'est pas le moindre argument, le maire a constaté un vice de forme sur l'enquête publique dont la date de clôture était fixée au 5 mai. En effet, les documents présentés à la population n'évoquaient qu'un site de création et omettaient celui situé près de l'île de Gueinioc. Les remarques sur une partie du projet n'ayant pas pu être exprimées, on se dirige donc vers une annulation de l'enquête et vers l'ouverture d'une nouvelle, après révision de la copie !

En attendant, le conseil municipal a donné, à l'unanimité, un avis conditionnel au projet en ces termes : « Pourquoi pas, à la condition sine qua non qu'une surface identique de parcs inexploités soit remise dans le domaine public ». De son côté, la municipalité de Saint-Pabu a déjà rendu un avis défavorable et ceux de Tréglonou et Lannilis seront mis en délibéré prochainement.

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Le 11 août 2011

Japon. Stocks d'ormeaux balayés par le tsunami

Des chercheurs ont constaté que le nombre de jeunes ormeaux sauvages au large des côtes de la préfecture de Miyagi a diminué de plus de 90% à la suite de l'énorme tsunami déclenché par le tremblement de terre du 11 Mars dans le Grand Est du Japon.

Les scientifiques soupçonnent que la plupart des ormeaux ont été balayés de leurs aires d'alimentation par le tsunami.

"Nous craignons que le niveau de capture ne se rétablira pas aux niveaux d'avant la catastrophe avant trois à cinq ans à partir de maintenant", explique Hideki Takami, chercheur principal à l'Institut de recherche de la pêche du Tohoku et de l'Agence gouvernementale de recherche des pêches (FRA) .

En juin, les chercheurs ont plongé sur des fonds de 2 à 7 mètres, entre 10 et 50 mètres au large du district de Tomarihama à Ishinomaki et du district d'Iwaisaki à Kesennuma pour vérifier le nombre de jeunes ormeaux sauvages. Chaque plongeur a comptabilisé une moyenne de 2,8 spécimens en 1 heure à Tomarihama, alors qu'en février (juste avant le tsunami), une moyenne de 28,6 avait été constatée. A Iwaisaki, pas un ormeau en juin, contre 10,3 en moyenne par plongeur en février.

Les chercheurs ont également confirmé que le nombre d'oursin (Strongylocentrotus nudus) a fortement diminué (+ 90%) au large de Tomarihama depuis la catastrophe, passant de 3,2/m2 en novembre 2010 à 0,2/m2 en juin 2011. Toutefois, le nombre d'oursin n'a pas diminué au large d'Iwaisaki.

Selon les statistiques du Ministère de l'agriculture, des forêts et de la pêche, la Préfecture de Miyagi se classe au deuxième rang national pour la production d'ormeaux et à la quatrième place pour la production d'oursins en 2008.

L'Agence des pêches prévoit de mener une enquête similaire au large de la préfecture d'Iwate.
(NDT : L'ormeau (ou abalone) fait partie de la cuisine japonaise ; cet excellent coquillage est recherché à la fois pour ses qualités gustatives et sa nacre. Photo wikipedia : Sashimi d'ormeaux



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France Haliotis sur France 3 vendredi soir (Ouest France)


Sylvain Huchette est un chercheur et un précurseur : après un doctorat sur les ormeaux obtenu en Australie, il installe à Plouguerneau le seul élevage d'ormeaux en pleine mer, France Haliotis, en 2004.


Le lieu a été soigneusement choisi pour la richesse de la ressource en algues (nourriture de l'ormeau) et pour la température idéale de l'eau. En 2011, après avoir essuyé une tempête dans l'Aber Wrac'h qui lui fera perdre une partie de sa production, et après avoir surmonté diverses difficultés d'ordre technique et économique, l'entreprise se porte plutôt bien, son carnet de commande, notamment auprès de restaurants étoilés, se remplit, son activité à l'export est en plein essor.

Le stress de l'ormeau

Mais Sylvain Huchette ne saurait se contenter de cette réussite : son objectif numéro un est de développer l'élevage d'ormeaux en Bretagne. Inciter d'autres éleveurs à se lancer dans la production, mais aussi étudier de très près le comportement de l'ormeau, et notamment ce qui peut le stresser. Un projet de recherche est actuellement en cours sur le site, financé par le Pôle Mer de la région et piloté par Sabine Roussel, chercheuse à l'UBO.

Étiquetés et scrutés 24 h/24 par des caméras, les moindres déplacements des ormeaux, qui font preuve d'une intense activité nocturne, sont ainsi étudiés à la loupe.

Thalassa, dont la nouvelle émission de rentrée se fera en direct de l'Aber Wrac'h (lire par ailleurs en Landéda), est venu filmer Sylvain Huchette en juin dernier, ce sera l'un des trois reportages diffusés vendredi soir.

France Haliotis commercialise ses ormeaux d'élevage (4 cm) mais aussi des ormeaux de pêche (9 cm) pêchés par des pêcheurs professionnels.

------ 6 novembre 2011 ------

Le marché de l'algue en plein essor (TF1)
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Résumé : On parle bien souvent des conséquences désastreuses des algues, mais depuis quelques années, le marché de l'algue connait un rebond inattendu : de la cosmétique à la gastronomie, c'est une filière économique en plein essor. Une activité complémentaire à la conchyliculture...

Basée dans les Côtes d'Armor, la société d'algoculture Aleor cherche des collaborateurs....


Un projet collectif qui affiche ses premiers résultats

CHACO (Co-culture Huitres-Algues sur Concessions Ostréicoles) est un projet dans lequel aleor a une place déterminante. Vous pouvez accéder à une description complète de ce projet ici. Nous vivons actuellement les premières récoltes issues de ce test, qui sera conclu par une restitution avec le CNC et le CEVA le 9 juin. Mais le sujet intéresse déjà, et suffisamment pour que la presse locale en fasse sa une cette semaine.

L’accroche utilisée par la journaliste, »pour sauver son emploi », n’est certes pas la plus aspirationnelle, mais elle reflète bien la réalité, et la nécessaire diversification actuelle de certains ostréiculteurs, heurtés par la mortalité des juvéniles d’huîtres.

Je vous laisse lire l’article dans son intégralité pour découvrir la teneur exacte du propos mais cette une est révélatrice de l’intérêt croissant pour ce qui est maintenant enfin perçu comme une filière industrielle en plein essor, et au devenir prometteur....

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Le 30 novembre 2011


À un mois de Noël, Yvan Le Gall, éleveur d'oursins, surveille avec attention la phase de remplissage en corail des oursins adultes qu'il commercialisera pour les fêtes. Cet entrepreneur a fait le pari de l'innovation pour promouvoir un produit rare et exercer un métier entre biologie marine et gastronomie.

Bien étrange vocation que celle d’Yvan Le Gall, qui avait imaginé, à l’âge de l’adolescence, qu’il aurait un jour une entreprise d’élevage d’oursins… Il est vrai que, dès son enfance, petit dernier d’une fratrie de quatre enfants, il baigne dans un univers où il est souvent question de biologie et de mer : papa Le Gall est professeur de biologie marine à l’université de Caen, et maman Le Gall est chercheur au CNRS, dans le même domaine. La famille est installée à Luc-sur-Mer, petite commune balnéaire du Calvados, aussi réputée pour ses plages et son casino que pour exposer, dans son parc municipal, le spectaculaire squelette d’une baleine naturalisée. Comme tous les autres gamins du village, le petit Yvan est fasciné.

Lui, est en plus déjà sensibilisé à la richesse et à la diversité des créatures venant de l’océan ! Car, dans le cadre de leurs activités de scientifiques, les parents d’Yvan possèdent un laboratoire à Luc-sur-Mer. Il n’est pas rare que, quand le professeur Le Gall organise des “sorties marée” avec ses étudiants le mercredi, le garçonnet se joigne à eux. Il passe aussi du temps dans le laboratoire de ses parents, pose des questions, jette un œil dans les bassins. Il est même autorisé à regarder dans les microscopes. Pierre Le Gall, son père, a choisi d’étudier les oursins et leur mode de reproduction. Dès les années 1980, il a mis au point une méthode unique au monde d’élevage de ces curieux “hérissons de la mer”.

Yvan grandit. Il s’inscrit à un club de plongée sous-marine et passe ses différents degrés, jusqu’au niveau 4. Il est au lycée, où il prépare un bac D, intitulé ainsi à l’époque. Bac en poche, il suit un cycle court en IUT de gestion des entreprises. Yvan a toujours dans l’idée, qu’un jour, il sera entrepreneur. Puis, c’est l’appel sous les drapeaux. Entre-temps, sa famille a quitté le Calvados pour s’installer à La Flotte. Au sortir de l’armée, Yvan Le Gall ne sait pas trop quoi faire et il enchaîne les boulots “pour manger”, quand il entend dire que l’Aquarium de La Rochelle va s’agrandir. Il se présente alors avec son CV au biologiste de l’Aquarium. Celui-ci lui conseille de suivre une petite formation qui validera son niveau en biologie et, bien sûr, d’obtenir le brevet de plongeur professionnel. Un an plus tard, Yvan frappe de nouveau à la porte de l’Aquarium rochelais, un DEUG de biologie et son brevet en poche.

Les mêmes passions que son épouse

Il quitte ainsi son boulot de magasinier pour devenir plongeur-soigneur. À lui les différents bassins, les anémones, les éponges, tous les poissons, les requins, mais aussi les méduses. Dans les sous-sols de l’Aquarium, il participe déjà à des travaux de génétique sur des animaux marins, puisqu’il fait de la reproduction de méduses. “C’était très varié, parfois j’accompagnais Pascal Coutant (co-directeur de l’Aquarium avec sa sœur Roselyne, ndlr) sur son bateau lorsqu’il allait faire des prélèvements en pleine mer. Il nous est arrivé d’aller jusqu’en Méditerranée pour cela.” L’Aquarium sera, à plus d’un titre, un lieu déterminant dans sa vie, puisqu’il y rencontre sa future épouse, Fabienne, comme lui, plongeur-­soigneur. Elle arrive d’un aquarium à Boulogne-sur-Mer. Ils partagent les mêmes passions : plongée sous-marine, animaux marins et, surtout, celle de la biodiversité, de la Nature avec un grand N.

Bien qu’il affectionne son métier, après dix ans de bons et loyaux services rendus aux créatures de la mer, Yvan commence à se sentir à l’étroit dans les bassins de l’Aquarium : “Il n’y avait pas beaucoup de possibilité d’évolution”. Il est temps pour lui de mener son projet personnel à bien. Fabienne le soutient. En 2006, il se lance dans l’aventure de la création du premier élevage d’oursins au monde. “Nous avions la chance de déjà disposer du terrain sur la zone ostréicole du Preau. Mon père l’avait acheté en prévision…”. Après, il a fallu obtenir l’accord de la banque pour un emprunt de 300 000 €. L’activité démarre doucement, mais sereinement. “Il faut trois ans pour que des oursins deviennent adultes.” Au moment où Yvan Le Gall allait commencer à avoir une belle production d’oursins matures, survient Xynthia…

Les locaux de l’élevage ne seront pas inondés, au contraire des cabanes ostréicoles autour. En revanche, une panne électrique du transformateur du secteur du Preau entraînera un arrêt de quelques heures de l’oxygénation des bassins d’oursins entre zéro et deux ans. La catastrophe est totale : les larves et les oursins juvéniles sont tous morts et l’entreprise d’Yvan Le Gall ne peut être indemnisée, car elle n’a pas été inondée. “C’est vrai que j’ai pensé mettre la clé sous la porte.” Finalement, Yvan retrousse ses manches pour replonger ces bébés oursins dans les bassins. Aujourd’hui, il ne regrette pas ce choix. Non seulement, la gamme de produits en bocaux réalisée à partir de corail d’oursins qu’il a développée, seul, connaît un succès croissant auprès des grands chefs des meilleures tables gastronomiques, mais, en plus, son élevage est sollicité par différents comités locaux de pêche (lire aussi en page 36) pour permettre la réintroduction d’oursins juvéniles dans les lieux de pêche français. L’oursin a de l’avenir. Yvan Le Gall aussi…

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Le 18 juillet 2012


À l'Agrocampus de Beg-Meil, à Fouesnant, l'élevage d'ormeaux fait l'objet de toutes les attentions. Différentes techniques de production ont été expérimentées au sein de l'écloserie, en lien avec les professionnels.

«Actuellement, je travaille sur les techniques d'anesthésie des ormeaux. Ils sont élevés dans des bacs en plastique en mer. Les ormeaux sont hémophiles et quand on veut les enlever pour la vente ou le tri, on est obligé de les endormir. Là, c'est le clou de girofle qui est en essai», explique Morgane Nédélec, responsable de l'écloserie à l'Agrocampus de Beg-Meil en Fouesnant, qui surveille attentivement le comportement de ces bébés ormeaux âgés d'un an, dont la taille avoisine un centimètre. Doit être aussi prise en compte la question du coût et de son utilisation en production où «ce ne sont pas des seaux de 4 litres mais des bassins de 4.000litres».

Un projet labellisé «pôle mer»

Une expérimentation menée dans le cadre d'un projet labellisé Pôle mer et financé par la Région, les départements du Finistère et du Morbihan et Brest Métropole Océane afin d'accompagner les producteurs dans leurs techniques d'élevage. Une production qui n'est pas encore très développée en France et concerne une poignée d'entreprises réparties sur la façade Atlantique pour 5 à 10 tonnes produites par an. «On a démarré en 2004 et on est rentré en phase de rentabilité, il y a deux ans seulement. La production d'ormeaux, c'est compliqué. Ce sont des animaux qui nécessitent d'être attachés et qui, en même temps, ont besoin de beaucoup de volumes d'eau. Ce projet nous a permis de fédérer les efforts de chacun», explique Sylvain Huchette, responsable de France Haliotis, entreprise pilote implantée à Plouguerneau, dans le pays des Abers. Le projet a la particularité d'associer des professionnels: France Haliotis, Les Coquillages du phare et Groix Haliotis, ainsi que des centres de recherche et de formation: l'UBO, le Muséum national d'Histoire naturelle et la Station biologique de Concarneau, Ifremer et l'Agrocampus de Beg-Meil. «On a aussi travaillé sur l'alimentation. Les ormeaux sont des herbivores, ils broutent, comme les bigorneaux. On a expérimenté les algues mais aussi des granulés à base d'algues», précise la jeune femme. Au niveau de la croissance, les résultats sont en cours d'interprétation mais elle a déjà pu constater que la couleur de la coquille varie en fonction de celle des algues.

Un lieu de ressources ouvert...

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Le 11 septembre 2012

L'unique éleveur d'oursins au monde vit sur l'Ile de Ré
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L'Oursine de Ré est le seul élevage d'oursins au monde. Un métier exigeant mais aux débouchés illimités.
Yvan Le Gall produit chaque année 90 000 oursins.

Yvan Le Gall a un secret. Un secret qu'il tient de son père. Que les deux hommes sont les seuls au monde à partager. Ce secret, c'est celui de l'élevage d'oursins. Depuis qu'il a créé son entreprise en 2006, Yvan est le seul à accompagner ces « châtaignes de mer » de la fécondation à la cuisson.

La subtile alchimie qui permet la reproduction de ces échinidés hors de leur milieu naturel, c'est Pierre Le Gall, le père d'Yvan, qui l'a découvert dans les années 80. Enseignant chercheur en biologie marine, comme son épouse, il était spécialiste des oursins à l'université de La Rochelle. « J'ai grandi entouré d'oursins, se souvient Yvan. Tous les mercredis après-midi, j'étais dans le labo, les mains dans l'eau. ». La fascination familiale pour l'océan, ce trentenaire ne pouvait y échapper. Saisonnier pour les ostréiculteurs, il devient ensuite soigneur-plongeur à l'Aquarium de La Rochelle, avant de lancer sa propre activité.

50 fois plus de demande

« Allez voir un banquier en lui détaillant votre projet d'élevage d'oursins, il va vous rire au nez », lance le passionné. Mais, malgré les réticences et les ravages de Xynthia, son obstination a fini par payer. Dans un bâtiment qui ne laisse rien deviner, 90 000 oursins sont produits chaque année. Cinq tonnes finissent en conserves, une tonne est vendue fraîche. « J'aurais une demande pour 50 fois plus », confie l'entrepreneur. Alors Yvan a des projets : une écloserie doit voir le jour avant la fin de l'année et un nouveau bâtiment d'élevage devrait permettre de produire 20 tonnes par an. Mais, pour l'instant, l'éleveur choisit ses clients : « Lorsque des chefs étoilés se tournent vers nous, on ne peut pas refuser », sourit-il avec fierté.

Un kilo d'oursins frais se vend 45 euros. Un peu plus cher que les animaux pêchés. Mais, alors que la pêche n'est autorisée que pendant six mois, l'élevage en produit toute l'année. « On a même des demandes qui viennent de Chine et du Japon », s'enthousiasme l'éleveur.

Indicateur de pollution

Si Yvan reste seul sur le marché, c'est que l'oursin est une espèce fragile et exigeante. « La température, l'oxygénation, la salinité et l'acidité : tout doit être étroitement contrôlé », indique-t-il. Une sensibilité qui fait de ces animaux de très bons indicateurs de pollution. Mais, pour ceux qui tentent d'en élever, c'est vite un motif d'abandon.

Face aux velléités de reconversion de certains ostréiculteurs, Yvan coupe court : « Pour l'instant, notre méthode reste en famille et on ne compte pas la breveter. » Mais des industriels espèrent le rattraper. « Ils ont de gros moyens et ont déjà réintroduit des larves dans le milieu naturel », reconnaît le Rétais.

Yvan, lui, a réintroduit de jeunes oursins. Car derrière l'entrepreneur se cache un défenseur de la biodiversité. « Dans notre pays, la demande d'oursins est tellement forte qu'en Bretagne comme en Méditerranée, on a vidé les océans. Aujourd'hui, on va les chercher en Espagne », soupire-t-il.

Alors, à la demande des pêcheurs, Yvan s'apprête à réintroduire 100000 échinidés près de Marseille. Un premier pas encourageant mais une goutte d'eau dans l'océan.

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Le 12 octobre 2013

Pêche aux ormeaux : dans une ferme aquacole


 Présenté par Laurent Delahousse

Cliquer : France 2 pour visualiser le reportage du JT 20 Heures le samedi 12 octobre 2013

Sylvain Huchette de la société Haliotis présente son élevage d'ormeaux en mer comme à terre... Dans la région des Abers (Finistère)

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