Le climat change… Redistribution inégalitaire des cartes de la pêche

Nous savions les ressources en poisson des Pays du Sud pillées par les écumeurs des mers (des pays du Nord). Avec le changement climatique, un autre fléau pointe sur ces régions tropicales où le poisson constitue la principale source alimentaire en protéines animales. Les pays tropicaux qui participent faiblement aux émissions de gaz à effet de serre, vont connaitre dans les prochaines décennies un dépeuplement halieutique de leurs côtes. C’est une redistribution inégalitaire des ressources en poisson qui se met progressivement en place à l’échelle planétaire. Dans le même temps, les pays nordiques qui contribuent le plus aux modifications océanographiques, vont connaitre un accroissement de leur potentiel de pêche.

Selon une étude prospective de Sea Around Us Project initié par Daniel Pauly de l’Université de Colombie Britannique, les capacités de la pêche des pays vont dépendre en grande partie du changement climatique. Certains pays seront gagnants, d’autres perdants. Le potentiel des captures doublerait dans les régions arctiques, alors qu’il diminuerait de moitié dans les régions tropicales.

L'impact du changement climatique sur le potentiel des captures entre 2005 et 2055, dans le cas où les concentrations de gaz à effet de serre doubleraient d’ici 2100 :

  • Potentiel de captures des pays gagnants : Norvège (+ 45%), Groënland (+ 27%), Alaska (+25%), Russie (+20%), Islande (+17%),...
  • Potentiel de captures des pays perdants : Indonésie (-22%), Brésil (-7%), Mexique (-4%),...

« Nos projections montrent que le changement climatique va conduire à une augmentation de 30 à 70 % des captures potentielles dans les régions du Nord, proche de l’Arctique, et à une baisse jusqu'à 40 % dans les régions tropicales », dit l'auteur William Cheung, chercheur à l'Université d'East Anglia au Royaume-Uni et qui a réalisé l'étude en Colombie Britannique. « Les populations des îles tropicales dépendent beaucoup des océans pour leurs repas quotidiens. Cette étude montre qu'une source importante de leur alimentation diminuera fortement en raison du changement climatique. »
D’après Sciencedaily

Autres articles :

Pour plus d'informations :

Revue de presse :

3 novembre 2009

Impact du changement climatique sur les pêcheries mondiales (BE Canada)
Le réchauffement climatique pourrait affecter gravement les pêcheries des régions tropicales et mettre en cause la sécurité alimentaire de ces dernières qui dépendent largement des ressources halieutiques pour leur approvisionnement. C'est l'une des conclusions auxquelles aboutit une étude menée par des chercheurs de l'Université de Colombie Britannique (UBC) et de Princeton dans le cadre du projet "Sea Around Us" de UBC et publiée dans la revue Global Change Biology.Cette étude, conduite par Daniel Pauly, professeur à UBC, est la première à examiner de manière globale les effets du changement climatique sur la pêche. Elle montre qu'alors que les stocks de poissons devraient accroître dans les régions aux latitudes élevées (dans une proportion de 30 à 70%), ils devraient au contraire diminuer de manière drastique (40%) dans les régions tropicales. A l'horizon 2055, la Norvège, le Groenland, l'Alaska et la côte est de la Russie sont les pays dont le potentiel de pêche pourrait le plus augmenter, alors que la Chine, les Etats-Unis (hors Alaska), le Chili et l'Indonésie seraient le plus durement frappés par la diminution du stock de pêche....

Le 1 décembre 2009

La boussole des poissons indique la direction du nord (Sud-Ouest)
On voit arriver de nouvelles espèces au large de nos côtes depuis une quinzaine d'années
Les pêcheurs doivent parfois consulter le manuel. C'est quoi, ces machins qu'ils ramènent dans leurs filets ? « On voit arriver de nouvelles espèces au large de nos côtes depuis une quinzaine d'années. Le baliste est celle dont la présence est la plus régulière, c'est un poisson subtropical », témoigne Éric Renaud, le directeur de l'organisation des producteurs de La Cotinière, en Charente-Maritime.
Nombreux sont les témoignages sur l'arrivée graduelle dans les parages d'espèces réputées abondantes plus au sud. Le saint-pierre est désormais débarqué à La Cotinière, comme le bleu maigre. « 15 tonnes au début des années 1990, 1 000 tonnes aujourd'hui », précise Éric Renaud. Des spécimens de sériole, un grand pélagique qui croise habituellement vers les Açores et le Sud-Portugal, de requin-marteau et de requin-tigre ont, eux aussi, été pêchés récemment. Depuis une demi-douzaine d'années, ces amateurs d'eau tiède que sont les poulpes (Octopus vulgaris) se bousculent au portillon, au point que des bateaux s'y sont spécialisés.
Dans le même temps, la langoustine, à la limite sud de son aire de répartition devant les pertuis charentais, se fait plus rare. Et l'anchois s'est évanoui. « Je note que ça s'est produit en 2003, l'été de la canicule, avec des températures de 26 à 27 degrés pour les eaux de surface », avance Éric Renaud.
De multiples facteurs, comme les pollutions du milieu ou la surpêche, régulièrement dénoncée pour l'anchois, sont susceptibles d'intervenir dans la variation des stocks. Mais tout concorde : le peuple des poissons migre vers le nord. Il suit l'eau chaude ou il la fuit, en somme.....

Les poissons du Sud migrent vers le Nord (Les Echos)
Tel le poisson-flûte de la mer Rouge arrivé dans les eaux corses, diverses espèces migrent, peut-être à la faveur de la hausse des températures. Ce qui risque de perturber les écosystèmes.
Fistularia commersonii : aussi appelé poisson-flûte à cause de son museau long et étroit, ce poisson est arrivé dans les eaux corses, après une traversée express de la Méditerranée. Patrice Francour, chercheur à l'université de Nice, en est pratiquement certain, après l'appel à témoignages qu'il a lancé au printemps dernier.
Venu de la mer Rouge, le poisson-flûte n'a pourtant passé le canal de Suez que tout récemment, à la différence d'autres espèces lessepsiennes (néologisme en référence à Ferdinand de Lesseps), restées confinées dans l'Est. Observé au sud d'Israël en 2000, en Turquie dès 2003, il a franchi, avant 2007, le seuil tuniso-sicilien, qui fait souvent barrière. Et, dès 2008, on le trouvait en Algérie et dans le golfe de Gênes.

Commentaires