Huîtres : Dans son berceau asiatique, la Japonaise meurt aussi !

Huîtres : Dans son berceau asiatique, la Gigas meurt aussi (ancien titre)

Alors que la mortalité du naissain touche maintenant l’ensemble des bassins ostréicoles français, tous les ostréiculteurs s’interrogent sur leur avenir et se posent beaucoup de questions. N’y aurait-il pas une espèce d’huître plus résistante ailleurs dans le monde ?

En France, l’ostréiculture est la première activité halieutique, tant en chiffre d’affaires qu’en emplois. Cette activité pratiquée en mono-culture assure le maintien d’un tissus socio-économique dense dans de nombreuses régions littorales françaises, notamment le bassin de Marennes-Oléron (Charente-Maritime), la baie de Bourgneuf (Vendée), les côtes est et ouest Cotentin (Normandie), le golfe du Morbihan et Cancale (Bretagne), l’Etang de Thau (Hérault), le bassin d’Arcachon (Aquitaine)…. Des zones où les ostréiculteurs sont aussi les garants d’un milieu aquatique équilibré et sain. (Liste des zones ostréicoles françaises : Huître : Le grand rush de fin d’année)

Dans le monde, l’huître japonaise (Crassostrea gigas) est l’espèce animale la plus importante en tonnage dans le domaine de l’aquaculture marine, bien plus importante que n’importe quelles espèces de poisson (saumon, sériole, turbot, bar et dorade) ou de crustacés (crevette).

La distribution des huîtres japonaises dans le monde à partir de son berceau asiatique avec la production par pays important.

En dehors des pays d'origine de Crassostrea gigas, la France est le principal pays de production dans le monde

L’ostréiculture n’intéresse pas...

Pourtant, cette huître japonaise qui a envahi le monde à partir de son berceau extrême-oriental (Japon et Corée), ne tient pas le haut du pavé de l’aquaculture mondiale. Dans les stratégies de développement halieutique, à l’image de l’ensemble des coquillages (moules, saint jacques et palourdes), les huîtres sont reléguées derrière les espèces de poissons marins.

En fait, les intérêts économiques sont bien plus importants dans le domaine de la pisciculture, et les lobbies ne manquent pas pour influer et orienter les décideurs dans une direction aquacole plutôt qu'une autre. Pour être plus précis, ces groupes de pression favorisent les poissons carnivores plutôt que les coquillages. Si les bivalves s’alimentent gratuitement du phytoplancton dans l’eau de mer, les poissons carnivores sont quant à eux "gavés" d'aliments et de produits médicamenteux autour desquels gravite toute une industrie agro-alimentaire et pharmaceutique dans le prolongement des élevages terrestres (porcs, volailles et bovins).

Deux types d’aquaculture s’opposent sur les littoraux européens :· 
  • Une aquaculture industrielle orchestrée par les multinationales agro-alimentaires dont l’exemple type est la salmoniculture norvégienne avec ses antennes écossaises et irlandaises ainsi que les élevages de bars et dorades en Méditerranée. C'est le modèle de pisciculture que souhaite développer l'Union Européenne dans le cadre de la future politique commune de la pêche (PCP).
  • Une aquaculture d’entreprises familiales représentée par la conchyliculture (essentiellement huître et moule en Europe).


Les coquillages, espèces en danger ?

Alors que des chercheurs tirent la sonnette d’alarme et considèrent les coquillages comme des espèces en danger avec les changements climatiques, l’acidification des océans et la pollution littorale (développement des « zones mortes » lié au phénomène d’eutrophisation), les mortalités massives d’huîtres japonaises se multiplient partout dans le monde.

Ne serait-ce pas le retour de manivelle ? Cette huître japonaise choisie dans de nombreux pays pour ses performances de croissance et d’acclimatation, ne serait-elle pas plus fragile que ses cousines locales avec la dégradation des écosystèmes côtiers ?

Particulièrement agressive, la japonaise est reconnue comme une espèce invasive dans de nombreuses régions. Crassostrea gigas est connue pour s'installer en formant des agrégats denses, et pour exclure les espèces indigènes de la zone intertidale. Certains chercheurs prétendent même que la gigas détruit les habitats côtiers et favorise l'eutrophisation des masses d'eau. Toujours est-il que les américains de Chesapeake bay ont décidé au début de l'année de ne pas importer d’huitres asiatiques malgré les problèmes de leur Crassostrea virginica.

Des mortalités de gigas aussi en Corée du Sud

En Espagne, les ostréiculteurs de Galice viennent de demander à l’administration leur reconversion dans la mytiliculture. En Australie, les ostréiculteurs ont subi des mortalités importantes ces derniers mois. Il faut noter que ces deux pays ne sont pas des puissances ostréicoles.

Intéressons-nous plutôt à la Corée du Sud, le troisième producteur mondial de Crassostrea gigas (après la Chine et le Japon) qui a subi de très fortes mortalités à l’automne dernier. La Corée du Sud et le Japon sont le berceau de cette huître qui pose tant de problèmes actuellement. Dans cette région du monde, la Crassostrea gigas n’est pas considérée comme une espèce invasive et elle partage les écosystèmes côtiers avec plus d’une dizaine d’huîtres différentes.

En novembre 2008, le journal coréen, Hankyoreh, titrait : « Le réchauffement climatique menace l'ostréiculture.» Chute de production, augmentation des prix puis diminution des ventes. L'ostréiculture est en danger. Selon ce journal, les difficultés constatées sur toute la côte Sud de la péninsule coréenne sont liées à l'augmentation de la température.

En automne 2008, les températures anormalement élevées perturbaient aussi les cultures d'algues brunes qui servent à nourrir les ormeaux. Près de la moitié de la production d'algues a été perdue dans la région de Wando et beaucoup d'huîtres élevées sur les longues lignes sont mortes dans la région de Yeosu. En Septembre et en Octobre 2008, l'eau avait une température de plus de 1°C au-dessus de la normale, respectivement 25,57°C et 21,93°C.

Dans la région de Yeosu qui représente environ 20% de la production nationale (soit 40.000 tonnes pour une production totale de plus de 200.000 tonnes en Corée du Sud), près de la moitié des huîtres sont mortes et le reste a subi un retard de croissance. Tout le cycle de l’élevage est perturbé notamment la mise des huîtres en élevage sur les longues lignes en mai et juin. « La saison de vente approche, les huîtres meurent ou celles qui restent sont encore trop petites » raconte un ostréiculteur en larmes de la coopérative ostréicole de Yeosu.

Pour Whitman Miller, scientifique dans le Maryland (USA) qui a fait une étude sur l'impact de l'acidification de l'eau de mer sur les larves d'huîtres, il est urgent de mieux comprendre comment les changements climatiques vont influer sur les écosystèmes estuariens et côtiers où abonde une très grande quantité d’organismes à coquille dont l’importance est vitale pour de nombreuses activités de pêche et d’aquaculture. Nous pourrions aussi ajouter comprendre et mesurer les impacts des rejets agricoles et de l'eutrophisation des écosystèmes côtiers afin d'adapter les techniques d'élevage ostréicoles à tous ces changements, sans quoi l'ostréiculture risque de connaitre des heures très difficiles en Europe et partout dans le monde. Pour moi, l'avenir de l'ostréiculture n'est pas dans la génétique ou la recherche d'une espèce "miracle" mais dans sa capacité à adapter des techniques d'élevage nouvelles par rapport aux bouleversemements environnementaux. Pour cela, il est nécessaire de connaitre les techniques d'élevage traditionnelles et évolutives pratiquées dans d'autres pays ostréicoles.

Philippe FAVRELIERE

Lire aussi :

Pour plus d'informations :

Photographie prise en 1987 dans la région de Chungmu, la principale zone ostréicole de Corée du Sud. (Philippe FAVRELIERE)

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Les huîtres et l'ostréiculture dans le monde


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Les transferts d’huître Crassostrea gigas à partir du Japon (Source : Ifremer)

En provenance du Japon, la première introduction de C. gigas a été réalisée en 1902 sur la côte ouest des Etats Unis (Andrews, 1980). De plus grosses quantités d’huîtres ont ensuite été transférées dans les années 1920 du Japon vers la côte ouest des Etats-Unis et du Canada (Figure 2). Ces transferts ont duré jusque dans les années 1970, jusqu’à ce que la productionde la côte ouest de l’Amérique du nord soit autosuffisante en naissain.

En effet, suite aux introductions successives, des populations naturelles d’huîtres C. gigas se sont établies dans certaines baies permettant de réaliser du captage sauvage, mais l’approvisionnement en naissain fut surtout pérennisé via le développement des écloseries commerciales (Chew, 1980). C. gigas fut également introduite à Baja California au Mexique via du naissain produit en écloserie aux Etats-Unis (Mann, 1983 ; Ruensik et al., 2005).

Le second transfert d’importance de C. gigas en provenance du Japon fut réalisé en Australie entre 1947 et 1952, puis en 1970 notamment sur la côte ouest et la Tasmanie (Figure 2) (Thompson, 1951, 1959 ; Medcof and Wolf, 1975). A partir des huîtres importées et l’établissement de populations naturelles, la dissémination volontaire dans l’état de Victoria fut entreprise en 1953 alors que la dissémination involontaire de C. gigas fut observée en Nouvelle-Galles du Sud en 1967 (Figure 2) avec l’apparition de populations naturelles établies dans la Pambula River (Pollard and Hutchings, 1990).

Suite à ces transferts de C. gigas et à l’établissement de populations naturelles en Australie, l’espèce s’est également implantée en Nouvelle Zélande dès 1970 (Figure 2),. mais la provenance des huîtres reste encore inconnue (Dinamani, 1971, 1974 ; Pollard and Hutchings, 1990) même si Chew (1990) propose deux théories : apport de larves de l’Australie vers la Nouvelle Zélande via les courants marins ou ponte d’adultes fixés sur la coque de bateaux dans les eaux de Nouvelle Zélande.

La troisième introduction fut également entreprise dans les années 1950 en Afrique du Sud, mais les premières populations naturelles n’ont été reportées qu’en 2001 et celles-ci restent limitées (Robintson et al., 2005).

L’introduction de C. gigas fut ensuite réalisée en Europe essentiellement dans les années 1970. Au Royaume-Uni, le premier transfert fut réalisé dés 1965 en provenance de la Colombie Britannique, puis répété en 1972, 1974 et 1978. Il est à noter que pour la première fois, seuls les descendants des huîtres importées furent mis dans le milieu naturel (Walne et Helm, 1979). Cependant, les populations naturelles y restent très limitées car le recrutement ne se produit que lors d’été particulièrement chaud dans des baies assez fermés et de faible profondeur, comme à Emsworth Harbor (Utting and Spencer, 1992).

En France, l’huître japonaise C. gigas a été introduite pour la première fois en mars 1966 par un ostréiculteur afin de comparer les performances de croissance de cette espèce avec celles de l’huître portugaise C. angulata (Grizel et Héral, 1991 ; Shatkin et al, 1997). Immédiatement après cette introduction, des épisodes de mortalités massives affectèrent C. angulata entraînant la décimation de cette espèce dans le début des années 1970. Il a été identifié que les mortalités avaient pour origine deux maladies d’origine virale : maladie des branchies (Comps et Duthoit, 1976 ; Comps et al., 1976 ) et maladie hémocytaire (Comps, 1983). Il faut noter la concomitance entre l’introduction de C. gigas et l’apparition immédiate de la maladie des branchies chez C. angulata comme le souligne Andrews (1980) et Shatkin et al. (1997). Grizel et Héral (1991) ont proposé quatre hypothèses expliquant l’apparition de ces maladies et donc des mortalités de C. angulata :
  1. Les maladies ont été introduites par l’importation d’huîtres C. angulata porteuses de maladies en provenance du Portugal,
  2. les maladies ont été introduites en mars 1966 avec la première importation de C. gigas, cette espèce étant alors un porteur sain,
  3. les maladies étaient présentes dans le milieu naturel ou dans les populations françaises, mais le signe clinique de ces agents pathogènes n’a été visible qu’après le déclin des stocks,
  4. combinaison des trois hypothèses ci-dessus….

Tiré du document de l’Ifremer : Mortalités anormales d’huîtres creuses en 2009 / Fiche 6 : Mortalités estivales : les pistes génétiques :


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Le 25 Décembre 2014

Gare à la contamination des huîtres de mangrove !

Des huîtres "made in Gabon"


Source : TF1 - 25 décembre 2014

Il quitte la Charente pour élever des huitres au Gabon

"Nées en France, élevées au Gabon" : les petites huîtres Alanza affichent fièrement leur origine... Dans les poissonneries de Libreville, c'est la cohue, on se presse pour acheter le coquillage tant attendu sur les tables de Noël.

"Vous les avez goûtées? Elles sont assez petites, mais délicieuses! Et en plus, elles viennent de chez nous", s'extasie Angélique, une Gabonaise venue faire des emplettes de dernière minute dans une poissonnerie de Libreville avant le réveillon. A quelques km de là, sur la plage du Cap Estérias, les employés de la ferme ostréicole Alanza ("huître" en fang, la langue majoritaire au Gabon) ne chôment pas.

Ce matin-là, le patron, Didier Tastet, a enfilé ses bottes à l'aube, en direction de ses parcs à huîtres. e l'eau jusqu'aux genoux, cet ostréiculteur français de 58 ans vérifie que la récolte se passe bien, avant de préparer ses livraisons du jour. Les huîtres partiront ensuite vers les restaurants et supermarchés de Libreville, mais aussi de Port-Gentil, la capitale économique, où vivent de nombreux expatriés.

"Les fêtes de Noël sont un moment important en Europe mais également au Gabon (...) 70% des ventes ont lieu au mois de décembre alors évidemment il y a une surcharge de travail. En ce moment on fait du non-stop", explique l'ostréiculteur, qui emploie une petite dizaine de personnes. Importés du bassin de Marennes-Oléron, sur la côte atlantique française, les naissains viennent grandir dans les eaux gris perle de l'Equateur, à 30 degrés. Et d'après John, le jeune bras droit du patron passionné d'ostréiculture, la chaleur n'est pas forcément un handicap pour ces coquillages qui "s'adaptent bien". Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le long du littoral gabonais, de grosses huîtres poussent à l'état sauvage, bien qu'elles ne soient pas commercialisées.

"La chaîne du chaud"

Didier Tastet a mis les pieds au Gabon pour la première fois il y a seulement cinq ans. Dans sa famille, on est ostréiculteur depuis quatre générations en Charente-Maritime. Mais lui caressait "des rêves d'Afrique", lointain souvenir des quelques années passées en Côte d'Ivoire durant sa jeunesse. "J'ai donc cherché, au crépuscule de ma carrière en France, un endroit où je pourrai faire mon métier, apprendre à des gens qui ne connaissaient pas comment on produit une huître et comment on la déguste", explique-t-il.

Les plages et les mangroves préservées du Gabon s'y prêtent bien. Mais le pari semblait osé. Malgré ses 800 km de côtes, ce petit pays, qui tire l'essentiel de ses revenus du pétrole, n'a que très peu d'expérience dans la pêche et l'aquaculture. "Quand j'ai débarqué à Libreville pour présenter mon projet, les gens éclataient de rire!", affirme l'ostréiculteur.

Mais Didier Tastet s'accroche, et la ferme "Alanza" voit le jour en 2010. Environ 100.000 huîtres y ont été produites en 2014, mais l'objectif est d'atteindre un volume d'un million par an, affirme-t-il. Très vite, le "kongossa" (bouche-à-oreille, rumeur populaire) fonctionne, et au bout de quelques mois, les commandes des restaurants et magasins de grande distribution de la capitale commencent à affluer. "Je voulais faire beaucoup de produits autour de la mer", explique Christophe Liger, le patron de La Guinguette, restaurant convivial où se retrouve une clientèle de locaux et d'expatriés.

En revanche, gare au choc thermique: les amateurs d'huîtres doivent "respecter la température de l'Afrique" et ne pas les servir dans la glace car "ce sont des êtres vivants", rappelle Didier Tastet. "Nous inventons le concept de la chaîne du chaud!"

Au Brésil, l'élevage des huîtres de mangrove, ça marche...

Perlas Marinhas da Ilha Rasa

http://perlasmarinhas.wordpress.com/



Depuis 1998, les pêcheurs d'Ilha Rasa dans la baie de Guaraqueçaba (Parana - Brésil), élèvent des huîtres de mangrove en poche sur des tables ou dans les lanternes. Le naissain de cette huître locale est capté en bordure de mangrove sur des coquilles d'huîtres ou des tuiles...

Cliquer Ici pour en savoir plus sur l'élevage des huîtres de mangrove "Perlas Marinhas da Ilha Rasa"...

Remarque : Dans la baie de Guaraqueçaba, il est interdit d'élever des huitres étrangères, notamment l'huître japonaise (Crassostrea gigas)

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Le 17 août 2011

Maroc. Oualidia : Un plan d'action pour les huîtres (Les Echos)


Comment organiser des activités conchylicoles respectueuses des milieux et des habitats naturels marins ? C’est dans ce contexte que le département de la Pêche maritime a décidé de réaliser une étude au niveau de la lagune de Oualidia. Réalisée en trois phases par la société «Chanakya Corporation», l’objectif de cette étude est de faire un «diagnostic et un état des lieux des activités» pour sa première partie, pour ensuite passer à la «définition des aspects biologiques et cartographiques» et finir avec «l’étude d'impact sur l'environnement». Selon l’étude, les installations ostréicoles dans l’eau occupent près de 16 ha, sans compter les aménagements des locaux administratifs et techniques sur les berges de la lagune. La production des parcs varie entre 15 et 120 tonnes d’huîtres, dont seulement deux parcs principaux réalisent des productions annuelles comprises entre 80 et 120 tonnes. Le potentiel total de production est estimé à 500 tonnes par an.

Pour l’heure, la production des huîtres est destinée au marché local et national. Globalement, le rapport conclut que les impacts potentiels, liés aux activités d’élevage des huîtres ainsi que des palourdes dans la lagune de Oualidia, sont négligeables. La dégradation du système lagunaire est plutôt reliée aux rejets domestiques dans la zone, qui connaît ces dernières années une augmentation des projets immobiliers et touristiques. Les activités agricoles ont également contribué à fragiliser la lagune.....

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L'huître américaine au Canada....


Reportage : Comme une huître…

À Négouac, dans le golfe du Saint-Laurent, l'eau est fraîche, claire, propre et idéale pour élever l'huitre américaine (Crassostrea virginica). Les huîtres Beausoleil sont cultivées dans des poches flottantes tout près de la surface. C'est la nature qui fait le travail. Il suffit de pouvoir attendre de trois à cinq ans !

Des huîtres élevées sur des filières (1 million d’huîtres dans 6000 casiers flottants)

Des huîtres calibrées automatiquement

Des huitres expédiées à San Francisco en Californie

Pour voir la vidéo, cliquer Radio Canada

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Coupe du Monde de Rugby : Saison des huîtres Bluff prolongée

En Nouvelle Zélande, Phil Heatley, ministre de la pêche et l'aquaculture, veut prolonger la saison de récolte des huîtres Bluff afin que les supporters de la Coupe du Monde de Rugby puissent déguster l'un des plats les plus chères du pays.

Bluff Oyster Management Company est chargé de la gestion de la pêche des huîtres Bluff dont la saison se termine normalement le 31 août - juste avant le lancement de la Coupe du monde. « Nous avons un délai relativement court pour présenter le meilleur de la Nouvelle-Zélande aux milliers de visiteurs qui se rendront sur nos côtes pendant la Coupe du Monde de Rugby. La délivrance d'un permis spécial aux pêcheurs pour la période du 5 septembre au 23 octobre permettra aux visiteurs de goûter quelques-unes des meilleures huîtres du monde », a annoncé Heatley. FIS : Bluff oyster season extended

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Le 2 janvier 2012


L'huître a l'origine d'une pensée reliant écologie et économie.....

L’Europe au chevet de l’ostréiculture, ou comment un zoologiste initie une première forme d’écologie économique (1870-1880)

Patrick Matagne. Université de Poitiers – IUFM Poitou Charentes, Laboratoire Ruralités

Cette communication est une contribution à l’histoire de la pensée écologique et économique, inscrite dans le contexte européen de la seconde moitié du XIXe siècle. A l’occasion d’une étude des causes de l’épuisement des bancs d’huître, le zoologiste allemand Karl August Möbius crée, en 1877, le néologisme biocénose, qui va devenir une des deux composantes de l’écosystème (l’autre est le biotope). Croisant les apports et les analyses des naturalistes et des économistes, il dénonce les effets néfastes d’une exploitation non durable des bancs d’huîtres. Il est aux racines d'une pensée reliant écologie et économie.

En 1869, le zoologiste allemand Karl August Möbius est envoyé en mission pour étudier l’ostréiculture. La situation est alors préoccupante. En Prusse comme en France, l’épuisement des bancs d’huîtres compromet l’avenir d’une activité littorale naissante.

Quelle est alors la situation de l’ostréiculture ? Quelles sont les causes de l’épuisement des bancs d’huîtres ? Comment restaurer la productivité ?

C’est à toutes ces questions que le gouvernement prussien demande au professeur Möbius de trouver des réponses. Le zoologiste, dans le cadre de cette mission, va développer une pensée qui relève d’une première forme d’écologie économique, qui le conduit à réfléchir à la durabilité de nos modes d’exploitation des ressources naturelles…. Suite Oeconomia

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Le 21 février 2012


Au Brésil, la Gigas meurt aussi !!!

Pour ceux qui croyaient en l’huître brésilienne pour sauver l’ostréiculture française...

Pour les brésiliens, c'est l'huître chilienne qui pourrait sauver l'ostréiculture de Santa Catarina....

Les brésiliens se tournent vers la Triplo pour contrer les mortalités estivales…

Des huîtres chiliennes vont être importées pour sauver les Gigas brésiliennes, en produisant des huîtres triploïdes plus résistantes...

Après avoir introduit l’huitre japonaise, Crassostrea gigas, il y a 20 ans, l’Etat de Santa Catarina produit près de 2000 tonnes d'huîtres. Cette région au Sud du Brésil est maintenant confrontée aux mortalités estivales quand la température atteint 30°C.

Une société de Florianopolis spécialisée dans l’aquaculture a été autorisée par le Ministère de la pêche pour importer et utiliser des huîtres chiliennes afin de fabriquer des « Triplo » résistantes…

Fis : Triploid oysters, a solution to summer mortality

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Le 17 mars 2012

Tunisie. La revanche des huîtres de Bizerte (Medinapart)

Des ostréiculteurs en Tunisie ! Le concept semble insolite. Dix entreprises de ce genre sont pourtant implantées sur la lagune de Bizerte, à la pointe nord du pays.

1 500 tonnes d'huîtres sont produites chaque année sur la lagune de Bizerte...
« Quand les Français ont quitté Bizerte en 1963, ils nous ont dit que jamais on ne réussirait à élever des huîtres ici ! » Othman Boukoum, vieux marin de 73 ans, a relevé le défi : depuis 14 ans, il est ostréiculteur. « Mon premier patron était le pionner de l’ostréiculture tunisienne. Un entrepreneur italien venu ici dans les années 1950. Il a disparu je ne sais où après l’indépendance mais les huîtres sont restées. » Othman a monté sa propre entreprise conchylicole (l’élevage des coquillages, huîtres, moules et autres palourdes).

Chaussons aux pieds et bonnet sur la tête, l’ostréiculteur se tient face à l’étendue d’eau, son territoire. Entêté et passionné, il témoigne : « À 60 ans, l’État m’a forcé à prendre ma retraite. Mais, je continue de m’occuper à mes huîtres avec mes cinq fils. »

Othman Boukoum, 73 ans, travaille comme ostréiculteur sur la lagune de Bizerte depuis l'adolescence....

Othman Boukoum est l’un des dix entrepreneurs ostréicoles qui ont fait le pari d’implanter une telle activité dans la région. La production est minime, environ 1.200 tonnes par an (contre 130.000 en France) mais les parqueurs sont pleins de ressources. « Je voudrais que l’on s’organise en coopérative pour mieux promouvoir notre production », explique l’éleveur de mollusques.

La consommation d’huîtres n’est pas ancrée dans les pratiques culinaires du pays. Il n’existe même pas de couteau pour ouvrir la coquille. Un tel détail technique qui ne risque pas de freiner la gourmandise du vieil homme : « J‘ouvre moi-même le coquillage avec une lame trafiquée. Je les cuisine ensuite avec une sauce aux pommes de terre et aux pois chiche. Et, pour finir, ma femme sert des pâtes faites maison. Le goût est excellent. »

Les pêcheurs accusés de braconnage

Plein d’espoir, il voudrait même lancer une foire aux huîtres locale, pour initier les habitants de la région à la dégustation d’huître. « Il faut leur montrer qu’on peut les consommer localement. On est dans un pays musulman, il faut faire comprendre aux gens que le plat peut se manger selon notre culture : sans vin par exemple. »

Nader Oueyemi pose près du logo de sa société sur le port de Zarzounia...

Si la vie sur la lagune de Bizerte est paisible, la Révolution a tout de même semé son lot de troubles. Ainsi, Nader Oueryemi, 37 ans, à la tête de Cultimer, une autre société conchylicole, s’inquiète de l’absence de réservations dans les hôtels de la côte. Depuis sa station de triage (une fois arrivée à maturation, les huîtres sont triées en fonction de leur taille), sur le port de Zarzounia, il explique que les touristes sont les premiers consommateurs d’huîtres. En leur absence, la production est bonne à jeter.

Autre effet négatif du changement politique : l’insécurité. En effet, le patron s’insurge contre les actes de vandalisme perpétrés à l’encontre de sa profession : « Les pêcheurs se sont transformés en véritables braconniers. Comme la police est occupée ailleurs, ils en profitent pour piller nos parcs. La liberté ne signifie pas avoir le droit de faire n’importe quoi ! »

Les déchets jonchent les bords de route reliant les villages de pêcheurs de la lagune. En fond, les nombreuses usines implantées dans la région....

Forte de ses 40.000 hectares, la lagune de Bizerte est un territoire disputé. La centaine d’employés ostréicoles est malmenée par les quelque 400 pêcheurs qui exercent sur le site. « C’est une guerre de toujours. Les parcs ostréicoles restreignent les voies de circulations des bateaux de pêche qui, de leur côté, participent à la pollution du lieu. »

« Ils vendent des huîtres toxiques à un prix qui casse le marché »

Les huîtres se nourrissent de l’eau dans laquelle elles baignent. Si l’environnement est pollué, elles ingèrent toutes les substances toxiques. Les coquillages doivent donc passer par l’une des quatre stations d’épuration locale avant d’être commercialisée. « Et encore, certains de mes collègues ne se gênent pas pour échapper à cette étape coûteuse. Ils vendent des huîtres toxiques à un prix qui casse le marché », s’indigne Nader Oueyemi. Mais le principal sujet d’inquiétude concerne surtout la pollution engendrée par les zones industrielles bordant le lac. « On a une industrie de matériaux lourds, une société pour le carénage des bateaux, une cimenterie et plein d’autre choses », énumère Othman. Le paysage de Bizerte s’entrecoupe de cheminées d’usine, de grues… et de décharges en plein-air. « Eux, ils produisent des emplois, regrette le vieux loup de mer. Mais, que voulez-vous, la mer c’est le plus beau des métiers. »
Laurène DAYCARD, à Bizerte

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Les huîtres de la mer jaune en Corée

La vie difficile de ces petits paysans de la Corée duSud...qui élèvent des petites huîtres au bord de la Mer Jaune à Naeri



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Dakhla -Elevage d'huîtres



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Le 18 mai 2012

Danemark : La première pêcherie d’huîtres plates certifiée MSC

La pêcherie d’huîtres à la drague du Limfjord au Danemark est devenue la première pêcherie d’huîtres au monde à obtenir la certification MSC. Une nouvelle espèce s’ajoute donc au programme. Le client de la pêcherie, Vilsund Blue, a déjà prouvé son engagement fort pour la pêche durable avec l’évaluation de ses trois pêcheries de moules bleues. Toutes ont réussi à répondre au référentiel environnemental du MSC pour des pêcheries durables et bien gérées.

Au sujet de la pêcherie

Le total autorisé de captures (TAC) de l’huître plate européenne (Ostrea edulis) dans la zone danoise du Limfjord est attribué en totalité à la pêcherie certifiée. Soixante-seize pêcheurs bénéficiant d’une licence capturent environ 600 tonnes d’huîtres à bord de bateaux de 12 mètres de long ou plus petits, comme ce fut le cas l’année dernière au cours de la saison de pêche.

Les huîtres sont capturées d’octobre à mai, dans les zones à l’ouest du Limfjord, à l’aide de dragues règlementées en taille et en poids. Pas plus de deux dragues peuvent être utilisées à la fois, et les pêcheurs ont interdiction d’avoir des dragues de moules à bord lorsqu’ils pêchent l’huître.

Un engagement actif des parties prenantes
 
Les représentants d’organisations environnementales, les organismes de recherche scientifique, les pêcheurs et les centres d’informations publics ont été associés à l’évaluation et ont pu apporter des informations et soulever des questions. Une analyse documentaire minutieuse a pu apporter des données supplémentaires qui ont servi de bases solides pour conseiller à la pêcherie de se lancer dans l’évaluation. Chaque pêcherie qui rentre dans le programme MSC suit un processus de certification entièrement transparent.

La gestion de la pêcherie

La pêcherie est gérée par le Conseil d’Administration Danois de la Pêche. A Limfjorden, les stocks d’huîtres plates ont été géo-localisés et chaque année, les agences scientifiques danoises, comme DTUAqua, réalisent des évaluations de stocks dans le Limfjord. Ces informations sont alors utilisées par le Ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche pour définir le TAC pour la pêcherie d’huîtres. Le Conseil d’Administration Danois de la Pêche et les municipalités locales se chargent ensuite de l’attribution des licences et des quotas.

Célébrer la certification

Sören Mattesen, de Vilsund Blue a/s commente la certification MSC : “Au sein de Vilsund Blue, nous sommes fiers d’annoncer que toutes les pêcheries qui distribuent nos produits sont maintenant certifiées MSC. La durabilité est une priorité majeure à Vilsund Blue et obtenir notre quatrième certification représente l’accomplissement de nos objectifs stratégiques. Nous allons continuer notre travail sur la durabilité dans le futur afin de garantir un approvisionnement durable et d’offrir aux amateurs de moules et huîtres du monde entier les meilleurs produits.

Un engagement confirmé

Minna Epps, Responsable MSC pour la Région de la Mer Baltique témoigne : « Nous félicitons la pêcherie d’huîtres de Vilsund Blue pour l'obtention de la certification. Nous n’avons pas de doutes quant à l’accueil que réservera le marché à la première pêcherie d’huîtres à répondre au référentiel MSC. »

Le marché commercial

Les huîtres sont vendues principalement fraîches sur les marchés européens, et majoritairement en Espagne.

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Le 18 juin 2012


La capitale ostréicole du bassin d'Arcachon accueillera, en novembre, le premier Mondial de l'huître, avec des producteurs et scientifiques des cinq continents.


L'idée d'un Mondial de l'huître a germé dans l'esprit de la sénatrice maire de Gujan-Mestras, Marie-Hélène des Esgaulx, et du président des ostréiculteurs du bassin d'Arcachon, Olivier Laban, il y a deux ans, lors de leur séjour à Knysna, en Afrique du Sud.

C'était en même temps que le Mondial de football. Un simple hasard du calendrier. Ils étaient invités à une fête de l'huître dans cette région d'Afrique du Sud, qui partage également le tourisme et la construction navale avec la capitale ostréicole du bassin d'Arcachon où la maire de Knysna est justement invitée début juillet.
C'est donc en visitant des entreprises ostréicoles en Afrique du Sud que les Gujanais ont imaginé rassembler des producteurs du monde entier, tous touchés, à des degrés divers, par une mortalité des jeunes huîtres, victimes d'un herpès virus.

Une préoccupation commune, confortée lors de la visite d'une délégation d'ostréiculteurs australiens cet hiver à Gujan-Mestras.

« Face à ces questions sans réponses, il nous a semblé important de rassembler des producteurs et des scientifiques afin d'échanger des témoignages et des expertises » résume Olivier Laban.

Le comité régional conchylicole d'Aquitaine, qui regroupe 310 entreprises ostréicoles sur le bassin d'Arcachon, et une poignée au Verdon et sur le lac d'Hossegor (Landes), a recruté un chef de projet, Marie Bournazel, pour organiser ce premier Mondial de l'huître.

Canada et Japon

Aux côtés de toutes les régions de production françaises (Méditerranée, Normandie, Bretagne, Vendée, Marennes, Arcachon), plus d'une centaine de producteurs des cinq continents sont attendus, des Européens d'Irlande, Écosse, Espagne, Pays-Bas, Portugal, Croatie, des ostréiculteurs de Californie, du golfe du Mexique, du Brésil, du Maroc, du Sénégal, de Chine, d'Australie, de Nouvelle-Zélande. Sans oublier le Canada et le Japon, chers au cœur des ostréiculteurs du Bassin.

Olivier Laban raconte comment les anciens, dans les années 70, pour remplacer les portugaises décimées par une épizootie, sont partis à Vancouver : « Ils ont débarqué sur les rochers avec des piolets, ils ont chargé un avion et aussitôt de retour, ont ressemé dans le Bassin. C'était comme la ruée vers l'or ». La gigas est également arrivée de Sendai, au Japon, sur des clayettes de bois : « Aujourd'hui, 90 % des huîtres exploitées dans le monde sont des gigas, assez creuses et dentelées ». 40 ans après, l'histoire se répète.

Ateliers et visites

« Face à la mortalité des jeunes huîtres, nous sommes assez désemparés » confie Olivier Laban. Deux solutions sont actuellement à l'étude, la recherche d'une nouvelle souche par croisement qui résiste à ce virus : « Ça peut prendre des années », ou la réintroduction d'huîtres d'un autre pays : « Une réponse à plus court terme ».

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Le 21 décembre 2012

Huîtres du Portugal

Le temps des fêtes - Le temps de huîtres


Les fêtes sont là… allez en route pour les huîtres histoire de donner quelques étincelles à votre noël et à votre jour de l´an.

Les huîtres au Portugal existent, bien qu'elles soient peu consommées par les Portugais...

Un peu d'histoire pour en savoir plus

L'huître portugaise dite “angulata” était produite en quantité au Portugal dans les années 70; les maladies, la pollution ont eu raison d'elle! Aujourd'hui la majorité des huîtres produites au Portugal viennent  de “maternités” françaises, il s'agit d'une variété japonaise.

La production

1.000 tonnes d'huîtres sont produites environ par an au Portugal, la plus grande partie en Algarve (Rias Formosa et de Alvor (photographie ci-dessus)); il existe aussi une production très intéressante d'huîtres à Setubal dans l'estuaire du Sado où grâce à la qualité des eaux de la réserve naturelle elles ont une couleur verte prononcée; à signaler encore les huîtres d'Aveiro que l'on trouve facilement à Lisbonne et celles du Nord du Portugal autour de Caminha mais qui viennent souvent de la région de Vigo en Espagne.

On notera enfin à Sagres des structures offshore c´est à dire en mer ouverte pour la production d'huîtres; un projet similaire est en cours sur la côte de Lagos.


L'eau / La qualité des eaux

La qualité de l'eau et le plancton alimentent les huîtres; 10 à 25 litres d'eau peuvent être filtrés par une huître en une heure, elle retient au passage les micros-organismes qui vont la nourrir.

Au final, si l'eau est propre et riche en plancton l'huître offre de grandes propriétés nutritives en minéraux et vitamines et particulièrement en iode. On lui prête aussi et pourquoi pas des vertus aphrodisiaques.

La consommation

Le plus simple est de la consommer fraîche et froide avec un léger filet de citron, un peu de beurre sur du pain de seigle et surtout avec un verre de vin blanc sec (au Portugal on pense d'abord à un verre de vinho verde mais un vin blanc  sec de Bucelas type Arinto conviendra mieux).

On peut aussi la déguster chaude, au four; une recette simple de la part d'un grand chef français: un peu de vin blanc sec, un peu d'échalote coupée fine et de gruyère ou d'emmenthal râpé dans l'huître, le tout au four, quand les bords à l'intérieur de la coquille brunissent, c'est prêt.

Enfin à noter que les français restent en ce domaine les champions du monde de la consommation d'huîtres à raison de 150.000 tonnes par an !

À Lisbonne... un coup de coeur pour déguster des huîtres

L'Enoteca Chafariz do Vinho/Chafariz da Mae d'Agua da Alegria - Rua da Mae d'Agua (tel: 213 42 20 79). Jour de fermeture le lundi et sera fermé du 23 décembre au 3 janvier.
Pour un apéritif par exemple avec 6 huîtres du Sado et deux verre d'Arinto de Bucelas pour 12 euros ou quand le bonheur existe. Avis aux amateurs.

Alors avant les fêtes, pendant et après (c´est à dire en automne et en hiver), pourquoi ne pas vous laisser tenter par quelques huîtres même si ce coquillage “visqueux et glaireux" figure dans “Le dictionnaire du Diable” d'Ambroce Pierce !

Philippe Despeysses (www.lepetitjournal.com/lisbonne.html) 2eme partie - lundi 17 décembre 2012

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Mondial de l'huître : nées à Arcachon, élevées au Portugal

Source : Sud Ouest

Denis des Touches élève ses huîtres dans la région d'Algarve. Une histoire de famille

Quand Sébastien Béguilhas a quitté le Portugal au milieu des années 1960, il ne savait pas qu'il y reviendrait un jour. Il ne savait pas non plus qu'il y retournerait pour y faire pousser des huîtres. Il était jeune et il voulait juste fuir le régime dictatorial de Salazar qui voulait l'envoyer mener une guerre coloniale en Angola.

C'est ainsi qu'il s'est, après de multiples péripéties, marié sur le bassin d'Arcachon où il est devenu ostréiculteur, aujourd'hui associé avec son gendre Denis des Touches au sein d'Ostréatlantique, sur le port du Rocher à La Teste-de-Buch.

Désormais, Sébastien Béguilhas va au Portugal environ six fois par an, tout au Sud, en Algarve, dans la lagune de Valdelama. Là-bas, via la société Ostrea Select, les deux ostréiculteurs font pousser tout leur stock d'huîtres nées dans le Bassin avant de les ramener à la maison pour les affiner et les vendre.

150 à 200 tonnes

« C'est une occasion qu'on a saisie, raconte Denis des Touches. Rui Ferrera, qui est de là-bas, est venu voir Sébastien Béguilhas un jour pour lui proposer le truc. C'était un coup de poker et on s'est associé avec lui. » Depuis dix ans, les deux hommes envoient leurs 150 à 200 tonnes d'huîtres pousser là-bas, après les avoir fait naître dans le Bassin sur 20 000 tuiles et 980 000 coupelles.

Avant, Ostréatlantique avait travaillé pendant quinze ans à Paimpol, en Bretagne, pour faire grossir les huîtres. L'Algarve est loin de la Bretagne, très loin, à vingt heures de camion du Bassin, mais pas seulement. Quand Paimpol collectionne les averses, Valdelama bronze toute l'année. Mais si le soleil est un argument, il n'est pas celui qui a engagé Denis des Touches et son beau-père à investir au Portugal.

« Il y a le choix du cœur, de par l'histoire particulière de Sébastien, explique Denis des Touches, mais c'est aussi un choix économique. Les charges sociales sont évidemment moins fortes là-bas qu'ici. Or, le but, c'est de faire de la plus-value sur son produit. » Oui, au sud de l'Europe, tout est moins cher : les salariés, l'essence, les impôts. Et sur les rives du Bassin, qui valent bien celles de l'Algarve, le coût de production est forcément bien plus élevé.

C'est aussi et surtout une question technique. « Nos parcs sont installés dans une lagune très protégée qui était à l'origine une baie à palourdes. Il n'y a que du sable et c'est très facile à travailler. Pas besoin de bateaux, on peut y aller à pied ou en bulldozer. » Et puis comme partout dans le monde, il y a deux marées sauf que là-bas, c'est toujours accessible. Ostrea Select emploie quatre à cinq salariés qui peuvent aller sur les parcs deux fois par jour pour nettoyer et retourner les poches : « Nous n'avons pas ce luxe sur le Bassin. Comment voulez-vous retourner vos poches plusieurs fois par semaine chez nous ? Ça n'arrive jamais. Là-bas, si. »

Un milieu exceptionnel

Enfin, le milieu est exceptionnel. « On trouve peu de compétiteurs de l'huître à Valdelama. Sur le Bassin, les moules sont une plaie. Il n'y en a pas là-bas. La richesse du milieu favorise la pousse et les huîtres restent grasses toute l'année sans jamais se reproduire parce que la température de l'eau est toujours à 16 ou 17 degrés. Or, il faut un choc thermique, avec une eau plus chaude, pour que les huîtres libèrent leur laitance. » De plus, si l'herpès virus, qui ravage depuis quelques années les jeunes huîtres, est bien présent à Valdelama, la casse est moindre que dans le Bassin.

Un paradis ? Non. D'abord, parce que, comme on l'a dit, les huîtres ne s'y reproduisent pas, mais aussi parce qu'elles ne s'y vendent pas. « L'huître est un produit marginal au Portugal, assure Denis des Touches. Ce n'est pas dans les habitudes. J'ai un copain qui a monté un Intermarché là-bas, et il a essayé de vendre des huîtres d'Arcachon, mais franchement, ça ne marche pas. » Tant qu'elles y poussent…

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Archives INA

1966
La culture des huîtres en Bretagne



21 déc. 1966
06min 46s

La culture des huîtres est pratiquée en Bretagne, notamment à Brest, Cancale et à La Trinité sur Mer. A Brest, M. BERTHOU explique le processus d'élevage d'une huître en haut profonde. M. DERRIEN, président de la Coopérative de Cancale évoque les solutions de captage. Enfin, explication pour ouvrir une huître et dégustation.

Production
Office national de radiodiffusion télévision française Rennes
Générique
journaliste
Fabre, Georges

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1969
Des japonaises à Marennes



15 oct. 1969
05min 50s

Des Japonaises à Marennes : Reportage sur l'importation de 76 tonnes de naissains d'huîtres japonaises dans le bassin de Marennes. En effet, les huîtres françaises sont trop vieilles et ne poussent plus. Les Japonaises s'adaptent bien dans les eaux françaises et arrivent plus vite à maturité.
Images de la baie de Sendaï, au Nord du japon, où on vit de la culture des huîtres. Divers plans des ostréiculteurs japonais
Autres plans des ostréiculteurs français de Marennes au travail.

Production
Office national de radiodiffusion télévision française Poitiers
Générique
Journaliste : Rambeau, Yves
Journaliste reporter d'images : Sauvage, Henri
Monteur : Martinez, Hélène
Opérateur de prise de son : Martinez, Alain

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Pub. Huître Marennes Oléron



01 oct. 1988
00min 10s
Production

Producteur, Saint-Yrieix sur Charente : Maximum Vidéo
Générique
réalisateur
LEGARGEANT Yann

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Pub. Huître Marennes Oléron



19 oct. 1993
00min 09s

Production
Agence, Paris : Grand Public

Générique
réalisateur
Simon Gérard

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Mars 2014

Le "Père" de l'ostréiculture japonaise survit à la catastrophe du 11 mars 2011


Shinsho Miyagi est le "Père" de l'ostréiculture japonaise. Dans les années 1920, il vulgarise la technique de l'élevage des huîtres en suspension (sur des coquilles saint-jacques ensemencées naturellement en naissain). En 1979, un monument est construit en son honneur à Ishinomaki dans la baie de Sendaï (Miyagi). C'est là dans cette ville où la catastrophe du 11 mars 2011 frappe le plus fort. Près de 6000 morts et disparus. Le monument de Shinsho Miyagi résiste mais il est cassé en deux morceaux !

Fin 2012, les autorités locales et les professionnels de la mer se mobilisent... Ils se mobilisent tant que Shinsho Miyagi revit dans deux mausolées...

En octobre 2013, deux monuments sont inaugurés en l'honneur du "Père" de l'ostréiculture japonaise !


Réhabilitation de l'ancien monument en souvenir du 11 mars 2011


A côté, le nouveau monument...

Sources : Les photos du haut sont extraites de cet article : Monument honoring Shinjo Miyagi - father of the cultured oyster - to be restored. Puis, les deux photos des nouveaux mausolées viennent de ce blog Pour plus de précisions voir ce compte facebook  d'un amoureux des huîtres à la française !

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Le 27 février 2015

L’embargo commercial russe, une bénédiction pour les huîtres de Crimée.



Depuis que l’Europe est sous le coup d’un embargo russe, Sergeï Koulik, seul producteur d’huîtres et de moules en Crimée, rêve de prendre d’assaut le marché russe. L’embargo alimentaire décrété en aout 2014 par Moscou contre l’occident est une bénédiction pour Sergeï Koulik. Cet homme fait figure de nouveau pionnier.

Source : allboatsavenue

Moscovite, il fait des allers-retours entre la capitale russe et la Crimée (péninsule située au sud de l’Ukraine et à l’ouest de la région du Kouban en Russie, qui s’avance dans la mer Noire), et possède le seul élevage d’huîtres et de moules de la presqu’île. Une affaire pas encore rentable mais prometteuse.

Selon ce producteur d’huîtres et de moules « Pour les huîtres, il y a en maximum 500 d’accrochées par ligne d’élevage, donc 500 fois 2 euros, ça fait 1000 euros par ligne. » Ces huîtres seraient plus douces et sucrées que leurs concurrentes européennes en raison d’une eau moins iodée.

Pour l’heure, elles ne sont vendues qu’en Crimée. Mais depuis l’embargo alimentaire décrété par Moscou envers l’occident, les restaurateurs russes ont dû changer leurs chaînes d’approvisionnement. Terminées, les huîtres françaises. Le téléphone de Sergeï n’arrête pas de sonner. les grandes tables de la capitale et de Saint-Pétersbourg convoitent ses précieux coquillages. Si ses projets se concrétisent, sa production aujourd’hui modeste pourrait bien exploser pour atteindre le million d’huîtres produites par an.

A savoir :

Cet embargo décrété par Vladimir Poutine, a une durée d’un an, et concerne l’ensemble des produits alimentaires, à l’exception de quelques produits comme les vins et spiritueux ou les produits pour bébés. La viande, le poisson, les produits laitiers et les fruits et légumes sont particulièrement ciblés.

Source de l’article : http://www.capital.fr

Les huîtres de Crimée rêvent de conquérir la Russie



Sergueï Koulik hisse lentement une cage des profondeurs de la mer Noire et la regarde avec admiration: remplie d’huîtres de Crimée, elle concentre les espoirs de cet ostréiculteur qui rêve de conquérir la Russie, privée d’huîtres occidentales en raison de l’embargo de Moscou.

Source : Libération/AFP

Depuis six ans, M. Koulik fait des aller-retours entre Moscou, où il habite, et la péninsule de Crimée, où il se targue de diriger le seul élevage d’huîtres et de moules de la presqu’île.

Une affaire plutôt discrète jusqu’à présent, mais à laquelle le retour de la Crimée dans le giron de la Russie depuis son annexion en mars pourrait donner un sacré coup de pouce.

Depuis l’embargo mis en place en août par Moscou contre les pays qui ont pris des sanctions contre la Russie, le marché local est privé d’huîtres venant d’Europe occidentale. Les coquillages de M. Koulik ont alors commencé à intéresser les amateurs russes.

«Ici, les gens réservent leur place pour des dégustations une semaine à l’avance, il y a une file d’attente!», se réjouit l’ostréiculteur, qui se dit par ailleurs harcelé de coups de téléphone de clients à Moscou et Saint-Pétersbourg.

- 'un luxe hérité de l’époque tsariste' -

Lieu de villégiature favori des Tsars jusqu’à la révolution de 1917, la côte sud de la péninsule, notamment la ville de Yalta, est parsemée de palais et de stations thermales datant du XIXe siècle.

La presqu’île était devenue la destination favorite de l’aristocratie après la Guerre de Crimée, qui en 1856, avait opposé la Russie à la Grande-Bretagne, la France et l’Empire Ottoman.

A cette époque, l’huître de la mer Noire était devenue si populaire qu’un élevage gigantesque avait été créé à Sébastopol en 1894, dans le sud-ouest de la péninsule. Sa production à la fin du siècle permettait d’approvisionner la Cour de Russie et de nombreux restaurants en Europe. Mais la Révolution bolchévique a vite sonné le glas de ces plaisirs gustatifs.

Aujourd’hui, Sergueï Koulik souhaite remettre les huîtres au goût du jour non seulement en Crimée mais dans toute la Russie et il envisage pour cela de passer à l’échelle industrielle.

Depuis que l’espèce locale a été décimée par les attaques répétées d’escargots de la mer Noire, il élève une variété du Pacifique (huîtres creuses) qu’il achète en France avant de les faire croître sur les côtes de Crimée.

Il a déjà réussi à convaincre plusieurs restaurants locaux à mettre l’huître à l’honneur dans leurs menus.

Ainsi, les coquillages et crustacés sont devenus «un +must+» pour les clients du restaurant de l’hôtel Elena, à Yalta, malgré leur prix: 580 roubles l’unité, soit 8 euros. «Les huîtres sont légères et délicates, mais avec un goût marin prononcé», analyse le chef Bogdan Parinov.

- 'de grandes ambitions' -

Après l’entrée en vigueur de l’embargo, de nombreux restaurants moscovites ont été contraints de chercher de nouveaux fournisseurs. Certains n’ont pas trouvé, comme le restaurant «Bar à huître», qui s’appelle désormais «l’Anti-Bar à huître» et sert des hamburgers.

Mais pour Sergueï Koulik, sept mois après le début de l’embargo, le bilan est largement positif: ses revenus ont augmenté de 50%.

Afin d’accroître la capacité de son élevage, l’ostréiculteur a acheté un bateau qui permet de trier les huitres: celles de petite taille sont rejetées à la mer, et celles arrivées à maturation sont vendues ou servies dans des chambres d’hôtes tenues par M. Koulik.

Pendant l’hiver, son bateau est immobilisé à cause de la météo, et ses employés doivent plonger pour recueillir les huîtres, «un labeur infernal» selon eux.

«Je dois prendre une corde, débloquer la cage puis la remonter avec la corde», raconte à l’AFP Evgueni Stepine, qui reprend avec difficulté son souffle après avoir plongé.

A plein régime, la ferme pourrait fournir 500.000 huîtres par an et jusqu’à 50 tonnes de moules. «Si on parvient à produire autant, cela représentera un million d’euros», calcule M. Koulik. La demande est là, assure-t-il: «Les restaurants veulent acheter mais je n’ai pas suffisamment de stocks».

L’ostréiculteur espère bénéficier de subventions de Moscou, le gouvernement russe affichant haut et fort sa volonté de développer la Crimée après son annexion.

Il a ainsi reçu la visite du président de la chambre basse du Parlement russe, Sergueï Narychkine, qui en compagnie d’une délégation de députés a pu déguster ses huîtres.

«Comment pourraient-ils ne pas m’aider maintenant?», s’exclame M. Koulik en riant.

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