Réforme de l'Administration maritime : Fermeture des bureaux ruraux des Affaires Maritimes ?

Pendant plus de 10 ans, j’ai côtoyé régulièrement plusieurs bureaux des Affaires Maritimes dans le cadre de l’organisation des stages de formation professionnelle, principalement ceux de Marennes et de La Rochelle. Beaucoup de liens et d'affinités entre les professionnels de la mer et leur administration. Je comprends alors le désarroi des pêcheurs quand une circulaire signée du Premier Ministre en date du 15 juin 2009 leur annonce que les AFMAR installés dans leur port va probablement fermer.

A la fin de l'article : Revue de presse actualisée en lien avec la réforme de l'Administration des activités maritimes

Ces bureaux de quartier représentent plus qu’une administration aux yeux des pêcheurs. En effet, pour ces marins qui passent une grande partie de leur vie en mer, le bureau des AFMAR est un pied-à-terre entre deux marées.

C'est une administration à part qui n'a pas d'équivalent dans le paysage administratif français. Les AFMAR accompagnent les pêcheurs dans leur vie professionnelle et elles accompagnent aussi ce qui représente pour eux leur deuxième maison, toutes les embarcations depuis leur mise à l’eau, l’inscription des membres à bord, la sécurité,…. Pour les conchyliculteurs, c’est au « Quartier » où l’on va pour les concessions en mer, les parcs, les bouchots, les claires de sartières, les prises d’eau,…

D’autre part, pour de nombreux administrateurs qui sortaient de l’école de Bordeaux, le passage dans ces quartiers installés au plus profond des zones rurales littorales, était un bon apprentissage pour se mesurer aux réalités de terrain, avant leur mutation dans un bureau en ville.
Philippe FAVRELIERE

Pour plus d'informations :

Morbihan - Affaires maritimes : la réorganisation inquiète (Ouest France)

Il n'y aura plus de direction départementale mais une délégation interministérielle à la mer... à Vannes.La direction départementale des Affaires maritimes installée à Lorient, va devenir une délégation départementale à la mer et au littoral avec siège à Vannes, la ville-chef lieu. Le Premier ministre a signé le 15 juin dernier une circulaire modifiant quelque peu l'organisation.Ces modifications ne sont pas sans inquiéter les personnels. Ces derniers, une centaine de personnes avec le patrouilleur Iris et le centre de statistique, craignent un déplacement des bureaux. Le directeur départemental se veut plutôt rassurant : « Nous n'avons pas d'élément...Suite Ouest France

Affaires maritimes. Une réorganisation qui inquiète (Le Télégramme)

La circulaire du 15 juin portant sur la réforme de l'administration territoriale de la mer et du littoral inquiète sur les quais. Après l'annonce de la disparition de la direction régionale de Rennes, ce sont cette fois les antennes installées dans les quartiers maritimes dont l'avenir est incertain. Un projet de restructuration qui a conduit le comité local des pêches du Guilvinec à réagir auprès de l'administration. Toujours à l'état de projet, ce nouveau volet de la réforme de l'administration générale devrait conduire à la disparition de plusieurs postes d'administrateurs dans le Finistère. Seuls Brest et Le Guilvinec conserveraient ainsi un chef de service aux compétences élargies au littoral nord pour l'un et à l'ensemble de la Cornouaille pour le second. Les antennes de Concarneau, Douarnenez et Morlaix continueraient malgré tout à apporter les services administratifs aux professionnels comme aux plaisanciers. La nouvelle organisation doit prendre effet au 1erjanvier 2010.

Le 8 septembre 2009

Concarneau (29). Un nouveau chef de service des Affaires maritimes.(Le Télégramme)
Thierry Beisser qui était chef de service des Affaires maritimes de Brest vient de prendre ses fonctions à Concarneau en remplacement de Mikael Quimbert qui a été nommé, en juillet dernier, conseiller technique pour la pêche et l’aquaculture auprès de Bruno Le Maire, ministre de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche. Le nouveau chef de service ne devrait toutefois pas rester aussi longtemps que son prédécesseur. Avec la réforme des Affaires maritimes, il devrait rejoindre Quimper courant 2010.

Le 22 septembre 2009

Concarneau - Le lent retrait des services publics de Concarneau (Ouest France)
L'avenir du bâtiment des Affaires maritimes est incertain. Peu adapté, excentré, mais d'une bonne valeur patrimoniale, il pourrait être mis en vente par l'État.
Affaires maritimes
Au terme de la réorganisation, il ne restera à Concarneau que cinq ou six agents des Affaires maritimes, le responsable du centre de sécurité, le médecin et l'infirmière du centre médical. Au début des années 90, il y avait encore 24 agents des Affaires maritimes à Concarneau. En 2001, Gilbert Le Bris et Louis Le Pensec avaient protesté contre une éventuelle suppression du poste d'administrateur. Le ministre de l'époque, Jean-Claude Gayssot, les avait rassurés : pas question de toucher aux Aff'Mar'de Concarneau...

Concarneau - Les Affaires Maritimes réduites au minimum (Ouest France)
Thierry Beisser, 49 ans, le nouveau directeur des Affaires maritimes à Concarneau, doit rejoindre Quimper l'an prochain.
L'an prochain, les cinq agents restants rejoindront l'Équipement. Les autres, dont le directeur, partent à Quimper.
Entretien avec Thierry Beisser, directeur des Affaires maritimes à Concarneau

Vous venez de remplacer Mickaël Quimbert. Le poste d'administrateur disparaît-il de Concarneau ?
Une réorganisation des administrations est en cours dans le département. Les directions de l'Équipement, de l'Agriculture et des Affaires maritimes vont être regroupées au sein d'une grande Direction départementale des territoires et de la mer. Cela va avoir des conséquences au niveau local. Les cinq agents travaillant au rez-de-chaussée de l'actuel bâtiment resteront à Concarneau.
Ils vont constituer le service des affaires maritimes qui a une vocation locale. Par contre, ceux qui sont à l'étage et moi-même, nous travaillons déjà pour le service des gens de mer et de l'Enim (sécurité sociale des marins). Nous sommes appelés à rejoindre la direction départementale de Quimper.

C'est donc la suppression du poste d'administrateur à Concarneau ?
Depuis la réforme de 1997, les quartiers maritimes ont disparu. Il n'y a plus de chef de quartier. Ceux-ci avaient autrefois une réelle autonomie. Mais les services aujourd'hui se spécialisent. Demain, il y aura des services locaux, pour les affaires courantes, et les services départementaux, à Quimper, pour les questions qui dépassent l'échelle locale.

Le 3 octobre 2009

Surveillance en mer. Un audit des Cross qui inquiète (Le Télégramme)

Après les Affaires maritimes, les Cross font l'objet d'une attention toute particulière de l'État. Certains craignent déjà une baisse des moyens alloués à la surveillance en mer.
Élus et syndicalistes bretons s'inquiètent d'une éventuelle baisse des moyens alloués à la surveillance en mer, alors que l'État a lancé une mission d'audit sur les Cross (Centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage). Selon la lettre de mission, signée par le directeur des Affaires maritimes Damien Cazé, l'audit doit évaluer «la pertinence à envisager une baisse des effectifs de quart dans les trois Cross de la Manche et de la mer du Nord». «Concrètement, il s'agit d'évaluer si les missions actuellement assurées par quatre équipes de quart de personnels de la Marine nationale peuvent être conduites par trois équipes. (...) Bien entendu, l'efficacité du dispositif actuel et le niveau des prestations ne doivent pas être dégradés», poursuit Damien Cazé. Deux députés du Finistère, Marguerite Lamour (UMP) et Jean-Jacques Urvoas (PS), ont déposé à l'Assemblée nationale, fin septembre, des questions écrites au gouvernement, l'alertant de l'inquiétude suscitée par cet audit.
«Pas de plan secret en préparation» Suite Le Télégramme

Le 4 décembre 2009

Affaires maritimes : Rennes aura la pêche, Nantes tous les autres services (Ouest France)
Le préfet de la région Bretagne, Michel Cadot, était aujourd'hui à Saint-Malo en réunion avec le comité régional des pêches. Il a annoncé la décision prise par le gouvernement dans le cadre de la réorganisation des services des Affaires maritimes, en 2010. Tous les services iront à Nantes, sauf la division de l’économie de la pêche, qui sera à Rennes, pour toute la zone côtière, allant de la Vendée à l’Ille-et-Vilaine. « 75 % de la pêche se trouve en Bretagne, il était légitime d’y installer cette direction. » André Le Berre, président du comité régional des pêches a profité de la présence du préfet pour lui signaler que les pêcheurs étaient « contre la proposition du Ministre », faite à Brest il y a quelques jours, sur la création d’unité de gestion concertée (invitant les ONG du monde marin à participer aux réflexions, aux côtés de pêcheurs et des scientifiques). « Nous sommes prêts à discuter avec tout le monde, mais les ONG ne doivent pas décider pour nous. »

Les Affaires maritimes prennent le large à Granville (Manche Libre)
Les Affaires maritimes de Granville n’ont plus de chef à demeure depuis le départ du dernier inspecteur. Etait-ce un signe précurseur d’un éventuel départ de leur antenne vers une autre destination ?
"Des rumeurs circulent sur le port," indique un pêcheur en retraite. "Coutances est évoquée pour être ville d'accueil."
Dominique Confonlent, maire de Longueville et représentant du personnel de l’UPA-Mer, estime qu’il est encore trop tôt “pour confirmer la nouvelle. En présence du conseiller général Jean-Marc Julienne, du patron du comité local des pêches et de René Piraud, je vais rencontrer notre directrice, Mado Botland”.
L’inquiétude….

Le 10 décembre 2009

Déménagement - La gendarmerie maritime va s'installer au Verdon (Sud-Ouest)
La vedette côtière de surveillance maritime (VCSM) quitte La Rochelle.
Le projet couvait depuis un certain temps. Il apparaît désormais au grand jour. Par courrier du 7 décembre, le vice-amiral d'escadre Anne-François de Saint-Salvy, préfet maritime de l'Atlantique, a informé officiellement le maire du Verdon (Gironde) du « déplacement de la VCSM (vedette côtière de surveillance maritime) "Charente" » de La Rochelle au Verdon.

Phares et balises de Saint-Nazaire - « On navigue à vue ! » (Presse Océan)
Le service des Phares et balises de Saint-Nazaire regroupe une trentaine d'agents, y compris les personnels administratifs.
Les personnels du service Phares et balises inquiets pour l'avenir. Ils ont manifesté la semaine dernière avec en ligne de mire des réorganisations encore peu lisibles.
On a beaucoup de questions et très peu de réponses ». Claude Houis, responsable CGT, résume à lui seul le malaise des personnels des Phares et Balises. Dans la ligne de mire, la fameuse réforme générale des politiques publiques (RGGP) qui se traduit sur le terrain par une réorganisation des services et le transfert de certaines activités. C'est la raison pour laquelle ils ont manifesté jeudi dernier, dans le cortège pour la défense des emplois. « C'est la quatrième réorganisation en cinq ans », tonne Claude Houis.

Le 5 février 2010

La DDTM, entre terre et mer (Manche libre)
DDTM. Ces quatre lettres désignent désormais la Direction Départementale des Territoires et de la Mer.
Une nouvelle organisation qui regroupe les anciennes directions départementales de l'Agriculture et de la Forêt (DDAF), des Affaires Maritimes (DDAM), et enfin de l'Équipement (DDE), dont elle conserve l'implantation territoriale, à savoir les trois délégations de Cherbourg, d'Avranches et de Coutances.
Sécurité routière
Ses missions ? “La DDTM se charge de l’aménagement et du développement durable du territoire, et notamment de la mise en œuvre des politiques agricoles ou relatives à la mer et au littoral”, explique Jacques Le Berre, son directeur….

Le 12 mai 2010

Aff Mar : école à venir (Presse-Océan)
L’école nationale des Affaires maritimes de Bordeaux va rejoindre Nantes
L’École nationale de la marine marchande accueillera bientôt celle des Affaires maritimes.
Administrateurs et contrôleurs, syndics des gens de mer, tous seront désormais formés à Nantes.
En septembre, la cité des ducs de Bretagne accueillera l’école des Affaires maritimes (Aff Mar) de Bordeaux. Cette institution créée en 1964 s’installera dans les locaux de l’École nationale de la marine marchande (ENMM), rue Gabriel-Péry, le long du boulevard René-Coty, où les Affaires maritimes ont déjà une antenne pour les formations techniques. Ce déménagement s’inscrit dans le cadre de la réforme de l’administration territoriale de la mer et du littoral. « Aujourd’hui, les Affaires maritimes comptent deux écoles qui relèvent du ministère de l’Écologie, de l’Énergie et du Développement durable : la première à Bordeaux, c’est la maison mère ; la seconde, créée plus récemment, à Nantes, explique Fabrice Richou, professeur à l’ENMM. Par souci de rationalité, tout est ramené pour la prochaine rentrée sur le seul site nantais ».
Plusieurs formations
Aujourd’hui, les deux sites recensent une vingtaine de salariés, dont huit cadres et professeurs. « Ils recouvrent plusieurs entités qui assurent la formation de l’ensemble des personnels des services des Affaires maritimes ». De l’administrateur à l’inspecteur et au contrôleur en passant par l’officier du corps technique et administratif et le syndic des gens de mer…
Actuellement, l’unité nantaise compte trois chargés d’enseignement experts, un contrôleur des Affaires maritime et deux secrétaires. Placée sous la direction de Dominique Bataille, elle instruit chaque année, au titre de la formation initiale, une cinquantaine d’élèves.
Parallèlement, au titre de la formation continue, le centre accueille plusieurs centaines de stagiaires.
« Cette formation qui est dispensée tout au long de l’année calendaire, absorbe un flux constant de promotions inégales en nombre ».
Renforcement
Le regroupement de l’école des Aff Mar à Nantes, où est déjà implantée la nouvelle direction de la région Atlantique, va dans le sens de la création du campus maritime. Ce réseau en construction associe l’université, des grandes écoles, des labos de recherche et des entreprises de la métropole Nantes Saint-Nazaire.

Le 23 juillet 2010

Transfert de l’Enim à La Rochelle : Implantation confirmée (Sud Ouest)

Concédée en échange du départ du 519e régiment, la sécu des marins viendra à La Rochelle.

L'Enim gère la retraite de 120 000 marins.

« Le transfert du siège de l'Établissement national des invalides de la marine à La Rochelle est définitif. » Le doute n'est donc a priori plus permis : le secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau, vient de l'affirmer sans détour, en réponse à une question écrite du député rochelais Maxime Bono, qui exprimait ses inquiétudes.

L'Enim, la sécu des marins, déménagera bien - avec armes, bagages et quelque 119 personnels - son siège parisien à La Rochelle. Lot de consolation proposé par l'État en échange du départ du 519e Régiment du train en 2011, le transfert de l'Enim en Charente-Maritime avait suscité cet hiver les foudres des élus bretons, après celle des agents concernés.

Tous bords confondus, 83 conseillers régionaux s'étaient élevés contre la décision du ministère de tutelle, arguant de l'incohérence de cette délocalisation. « S'il faut fermer Paris, qui représentait un bon point de ralliement depuis 1935, la logique commande de déménager l'Enim dans une région où vivent la plupart des marins français », expliquait Hélène Tanguy, élue UMP au parlement de Bretagne et maire du Guilvinec.

« Aujourd'hui, 120 000 personnes reçoivent une retraite collectée et gérée par l'Enim. 40 000 de ces pensionnés sont bretons, 30 000 habitent en Normandie et dans les Pays de la Loire, soit plus de la moitié autour de Rennes ». Si la fronde bretonne n'aura pas fait ployer le large ministère Borloo (notamment en charge de la mer), la localisation future de l'Enim à La Rochelle reste encore inconnue. Un comité de pilotage étudie actuellement les différentes hypothèses.

Le 10 juillet 2010

La France a désormais ses gardes-côtes (Jdle)

Le ministre chargé de l’environnement, Jean-Louis Borloo a visité aujourd’hui 10 septembre le nouveau centre opérationnel de la fonction garde-côtes, au coeur de l'hôtel de la Marine (Paris).

Créée officiellement le 8 décembre 2009 lors du comité interministériel de la mer, cette fonction a été mise en place par le décret du 22 juillet 2010. Il s’agit d’une première en France, qui résulte de la nouvelle organisation de l’action de l’État en mer (AEM) [1].

Objectif : mutualiser les moyens humains et matériels des différentes administrations de l’Etat qui interviennent en mer et sur le littoral. Le centre opérationnel présenté, qui est adossé à l'état-major de la marine, devra tenir à jour la « situation maritime de référence », et la « synthèse des informations recueillies par les différents services » afin de permettre au secrétaire général de la mer (SGM) de conseiller le gouvernement.

Pour Jean-Louis Borloo, il s’agit d’une « profonde mutation historique », une application concrète du Grenelle, et un « changement de cap pour le littoral, la mer et les océans ». Le ministre a rappelé que près de 70 % de la surface de la terre est recouverte d’eau (97 % d’eau salée), dans laquelle se trouvent quantités de richesses (nourriture, biodiversité, énergie…). La France possède 4000 km de côtes. Celles-ci pourront désormais faire l’objet d’une surveillance accrue, tant en ce qui concerne les sauvetages, que la découverte de pollutions, le terrorisme et les trafics en tous genres……

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Le 20 novembre 2010

Le transfert à La Rochelle de la sécu des marins est officiel (Sud-Ouest)

L'arrêté a été publié hier au «Journal officiel ». Le transfert de l'établissement à la Rochelle est prévu en 2012. Le lieu n'est pas encore choisi. En réponse à une question de Maxime Bono cet été, Dominique Bussereau avait affirmé que l'Établissement national des invalides de la marine (ENIM) serait bien transféré à La Rochelle. Maintenant, c'est officiel, le décret ministériel signé par Jean-Louis Borloo et Dominique Bussereau fixant cette localisation a été pris. Et hier, un arrêté a été publié au « Journal officiel ».

Peut-être aux Minimes - Certes la présence à la Rochelle de cet établissement - la sécurité sociale des marins - où travaillent 119 personnes ne compensera pas le départ du 519e régiment du train en 2011 mais il s'agit tout de même d'une consolation proposée par l'État. Une décision qui d'ailleurs n'avait pas fait l'unanimité, même au sein de l'UMP.

Les Bretons notamment auraient trouvé plus légitime que leur région devienne le port d'attache de l'ENIM actuellement basé à Paris. Pour l'heure on ne sait toujours pas où sera implanté cet établissement.

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Le 16 décembre 2010

Marine marchande. Quid de l'Enim? (Le Télégramme)

Samedi, la MPT de Penmarc'h accueillait une réunion de secteur des pensionnés de la marine marchande et de pêche. Maurice Omnès, responsable local, accueillait Alain Pocher nouveau président depuis le 9octobre. Maurice Omnès, en début de séance, a tenu à mettre en avant que marines marchande et de pêche avaient le même livret professionnel maritime: «Nous sommes tous de la marine marchande». Pourtant, «l'encre de ce livret, au fil des ans, s'estompe au même titre que l'Établissement des invalides de la marine (Enim), que l'on va délocaliser à LaRochelle» expose poétiquement Maurice Omnès qui a décrit une situation dégradée de l'Enim.

Perte de pouvoir - Le décret du 30 août 2010 portant organisation administrative et financière de l'Enim a été publié au journal officiel. Dans les faits, les changements avaient été mis en oeuvre par anticipation, depuis plusieurs mois. En résumé, l'Enim reste un établissement public de l'État à caractère administratif, mais n'est plus une direction d'administration centrale du ministère de tutelle. En clair, cela veut dire qu'il subit une dégradation: s'il est toujours chargé de gérer les affaires courantes, il a néanmoins perdu beaucoup de pouvoir puisqu'en matière de législation, il est désormais placé sous la coupe d'un simple sous-directeur des Affaires maritimes.

Dans la tourmente - «La direction départementale (DDAM) et les quartiers des Affaires Maritimes n'existent plus en tant que tels. La réduction du nombre de fonctionnaires dû au regroupement radical avec les services de l'équipement (DDE) et L'agriculture (DDAF) pour former une seule direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) ne manque pas de logique dans la mesure où il y a moins de pêcheurs de marins de commerce et d'agriculteurs...». «Mais le moins que l'on puisse dire, c'est que la spécificité maritime de l'administration française risque de n'être qu'un souvenir de plus en plus lointain» a commenté Maurice Omnès.

Ne pas baisser les bras ….

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20 décembre 2010

Marchande et pêche : les révolutions de l'Enim (Ouest France)

Michel Le Bolloc'h, ancien directeur de l'ENIM (Etablissement national des invalides de la marine, c'est-à-dire la sécurité sociale de la marchande et de la pêche) a essayé de répondre aux inquiétudes et interrogations des marins, suite aux réformes qui ont provoqué trois bouleversements majeurs au sein de l'Enim.

D'abord, la révolution des outils de gestion par l'arrivée de l'informatique. Puis, la révolution statutaire : le milieu marin qui comprenait 100 000 actifs, il y a 50 ans, n'en réunit plus que 34.000 (et 120 000 pensionnés). « Le régime général, lui, compte 52 millions de cotisants. Il faut, désormais, s'adapter aux règles du plus fort, celles du régime général. Notre administration centrale disparaît, suite à la réduction de fonctionnaires. » L'Etablissement public subsiste, ce qui nécessite de mettre en place un conseil d'administration, lequel n'est pas toujours formé (alors que les nouveaux statuts ont paru au Journal Officiel le 20 août 2010), et où n'apparaît pas la représentation des pensionnés.

Troisième révolution : la délocalisation. Le siège parisien de l'Enim est transféré à la Rochelle. « Son fonctionnement va être source de dysfonctionnements, à l'image de ceux rencontrés à Saint-Pol et Lorient, où il a fallu tout recréer. On ne peut pas, non plus, s'appuyer sur les structures locales, en voie de paupérisation. » Sans compter les déplacements qui seront plus longs. Le siège, en Bretagne, près des centres de production, semblait plus pertinent.

En résumé, la tutelle de la sécurité sociale va être contraignante. « Au monde maritime de faire valoir ses spécificités, notamment en termes économiques. Je suis confiant. L'Enim ne disparaîtra pas. »

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Le 11 janvier 2011

La juridiction maritime en cale sèche (Sud-Ouest)

Estimant sa composition partiale, le Conseil constitutionnel immobilise la juridiction maritime. Explications.

Le tribunal maritime commercial de Bordeaux est en sommeil. Comme les 13 autres juridictions pénales basées dans les quartiers de l'inscription maritime. Le 2 juillet dernier, le Conseil constitutionnel, saisi par des prévenus, a annulé l'article 90 du Code disciplinaire et pénal de la marine marchande déterminant la composition du tribunal maritime. Il a estimé que sa composition était partiale.

Le tribunal maritime, héritier d'une ordonnance de 1681 de Colbert, chargeait des hommes de la mer de juger les infractions commises en mer.

S'il était présidé par un magistrat professionnel du siège, le tribunal maritime était composé d'un administrateur des affaires maritimes, d'un agent de cette administration, d'un capitaine au long cours, d'un marin…

Vitesse, abordage…

Son rôle ? Juger le non-respect des règles de navigation par les plaisanciers, les infractions commises par le personnel sur les bateaux naviguant au large des côtes… Le tribunal maritime de Bordeaux a ainsi eu à condamner un navire qui avait pris quelques libertés avec le rail d'Ouessant et avait été verbalisé lors de son escale bordelaise. Autre exemple : les abordages en mer entre deux bateaux soit par agression volontaire soit suite à l'avarie de l'un d'eux.

Mais l'essentiel de l'activité de la juridiction maritime bordelaise portait sur le non-respect des vitesses dans la bande côtière des 300 mètres et sur le bassin d'Arcachon. « La plaisance représente entre 70 et 80 % des infractions, notamment le respect des 20 nœuds maximum sur le Bassin », témoigne Jean-Marie Le Loc'h, greffier du tribunal. Lors de son audience du 22 juillet 2009, le tribunal maritime commercial de Bordeaux avait ainsi infligé une amende de 150 euros à un jet-skieur filant trop vite à moins de 300 mètres du rivage et d'un club de voile et une amende de 1 500 euros au pilote d'un bateau à moteur surpris à 33 nœuds entre le Petit Nice et le banc d'Arguin. Dans les deux cas, un procès-verbal avait été dressé par les gendarmes de la brigade nautique.....

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Le 13 janvier 2010

Pensionnés de la marine. Tempête sur l'Enim (Le Télégramme)

Une quarantaine de personnes étaient présentes, samedi à la réunion annuelle d'information des marins pensionnés de la pêche et de la marine marchande qui accueillait Alain Pocher, le nouveau président départemental, un ancien capitaine de pétrolier. Représentant à ce titre les 4.900pensionnés du Finistère, Alain Pocher a souhaité, en début de séance, mettre en avant que marins de la marine marchande et pêcheurs étaient tous dans le même bateau. «Nous avons le même livret professionnel maritime et le même tatouage Enim, s'est exclamé le président. Mais l'encre de ce livret au fil des ans s'estompe, au même titre que l'établissement des Invalides de la marine, que l'on va délocaliser à LaRochelle». La formule est poétique, mais retranscrit bien le malaise des pensionnés sur la situation de leur caisse de retraite.

Les pensionnés écartés - «Cette délocalisation est une ineptie, tempête Alain Pocher. L'Enim sera inévitablement confronté à une perte importante de ces compétences et connaissances du monde maritime qui sera très préjudiciable aux ayants droit». Dans les faits, l'Enim a perdu l'autonomie d'une direction d'administration centrale, depuis un décret du 30août 2010: s'il reste un établissement public de l'État à caractère administratif, ce n'est plus une direction d'administration centrale du ministère de tutelle. Par ailleurs, sur les huit membres qui composent le conseil d'administration de l'Enim, pas un seul pensionné n'apparaît. «Les 122.360 pensionnés de la marine marchande française (pêche et commerce) ont été volontairement écartés du CA de l'Enim, remarque Alain Pocher. Devant cette situation inacceptable, une pétition est en cours pour revendiquer une légitime représentation».

D'une seule voix - Alain Pocher a également évoqué le regroupement des directions départementales et des quartiers des affaires maritimes avec les services de l'équipement et de l'agriculture au sein d'une unique direction départementale des territoires et de la mer (DDTM). Devant cet état de fait, «le moins que l'on puisse dire, c'est que la spécificité maritime de l'administration française risque de n'être qu'un souvenir de plus en plus lointain». Face à ces bouleversements, «il est nécessaire de s'exprimer d'une seule voix, a exprimé Alain Pocher. Et plus nous seront nombreux, meilleures seront nos chances de mener à bien nos démarches et d'aboutir dans nos revendications».

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Le 26 mai 2011

Organisation maritime. Le Drian fustige l'Etat (Le Télégramme)

Face à la manière dont l'Etat traite «la maritimité bretonne», la Bretagne ne se laissera pas faire et passera à l'offensive. Tel est le message envoyé par Jean-Yves Le Drian.

Hier, le conseil régional a détaillé son implication dans le processus de la réforme de la politique commune de la pêche. Cette présentation intervient à l'heure où la Bretagne est attaquée de tous les côtés sur la gestion des affaires maritimes. Jean-Yves Le Drian, son président, a critiqué le «déni de maritimité dont est victime la Bretagne à la suite de décisions récentes et insupportables». Le président du conseil régional dénonce le plan d'actions pour le milieu marin, énoncé par le ministère de l'Ecologie le 5mai. Ce décret dit «PAMM», qui détaille le programme pour atteindre ou maintenir un bon état écologique des eaux marines, redéfinit également la répartition des autorités... Et divise la Bretagne en trois: la Bretagne Nord sous l'autorité conjointe du préfet maritime de Cherbourg et du préfet de la Région de Haute-Normandie (Rouen); la Bretagne Sud sous la coupe du préfet maritime de Brest et du préfet de la région Pays-de-la-Loire; et une petite «Bretagne Celtique» sous l'autorité du préfet maritime de Brest et du préfet de région de Nantes....

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Le 28 septembre 2011

Administration maritime : « Dans 24 mois, nous serons dans l'impasse » (Sud Ouest)

Le Gujanais Nicolas Mayer a été élu délégué national du syndicat CGT des personnels de l'administration en mer. Il dépeint une situation alarmante.

« Si l'on ne maintient pas la vigilance, on sera vite débordés et cela peut avoir des conséquences terribles sur la filière. »

Contrôleur aux Affaires maritimes, le Gujanais Nicolas Mayer vient d'être élu secrétaire général du Syndicat national des personnels de l'administration de la mer (SNPAM-CGT). Il dresse sans concessions le bilan très noir d'une profession en danger.

Les Affaires maritimes ont été refondues entre la Direction interrégionale de la mer (Dirm) et la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM). Quelles sont les conséquences de cette refonte ?

Les craintes que nous avions exprimées en 2008 et en 2009 se sont vérifiées. Les missions restent les mêmes, mais les unités ont été éclatées. Certains agents accomplissent des missions relevant des deux entités. Cela devient très compliqué. Dans le même temps, les réductions d'effectifs se poursuivent. Le mouvement de grève, qui a eu lieu en février pour dénoncer cette situation, a été suivi par 85 % des agents.

Concrètement, la sécurité est-elle en jeu ?

Évidemment. Je prends l'exemple le plus extrême mais bel et bien réel. Dans le Sud-Est, une seule personne suit 562 navires à elle toute seule, alors que le maximum est de 200 visites par an… par binôme. Conséquence : des autorisations de naviguer sont délivrées sans contrôle. Or, je rappelle que si un emploi en mer génère quatre emplois à terre, la pêche reste le premier secteur accidentogène !

La CGT s'est battue contre le décret concernant la sécurité des navires qui prévoyait que les contrôles, jusqu'ici assurés par les Affaires maritimes, soient confiés à des sociétés privées. Nous avons obtenu gain de cause pour les bateaux de moins de 12 mètres. Nous gardons nos prérogatives, mais devrons diminuer la fréquence des contrôles…

Mais pour les plus de 500 tonneaux, nous n'avons pas été écoutés et ce sont à présent des sociétés privées qui vont prendre en charge le volet sécurité, avec les conflits d'intérêt que l'on peut attendre…

Et selon vous, la question des effectifs prend là aussi tout son sens…

Image Google Earth : Quartier des Affaires Maritimes de Marennes au milieu des claires à huîtres et des marais

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