Les Seychelles, une base lointaine de la pêche thonière européenne

Article publié en mai 2009... Toujours d'actualité au moment de la sortie de l'ouvrage : "L'or bleu des Seychelles" (lire plus bas)

Retournez une conserve de thon… Pays d’origine : Côte d’Ivoire, Seychelles, quelquefois, Sénégal, Thaïlande, parfois, Espagne, rarement, France. Du thon albacore capturé dans les eaux tropicales au large de l’Afrique, côté atlantique et côté indien, et mis en conserve dans les ports d’Abidjan, de Mahé, de Dakar,…

La semaine dernière, le passage du commissaire européen à la pêche, Joe Borg (1), dans l’archipel des Seychelles, est passé inaperçu pour la plupart des médias et tout particulièrement pour les e-média du développement durable, se délectant de la « pêche fantôme ». Pourtant, il y aurait beaucoup à dire sur cette visite à Mahé. Elle montre l’importance qu’attache Bruxelles à l’un des derniers bastions de la pêche lointaine européenne. L’Océan Indien constitue l'une des principales zones de pêche des armements européens, principalement espagnols et français, en dehors des eaux communautaires.

Le thon, une espèce stratégique

Le thon est un produit stratégique dont il est nécessaire de sécuriser l’approvisionnement. Il fait partie des trois produits de la mer les plus commercés dans le monde avec la crevette et le saumon. Il se classe parmi les 10 espèces halieutiques les plus consommées en France (Etal de la France : Poissons des 5 océans).



Bien loin le temps où la pêche thonière française était pratiquée au large des côtes européennes au gré des migrations des mattes de thon et où des ports vivaient principalement de cet infatigable voyageur des océans comme Saint-Jean-de-Luz, Yeu, Groix, Concarneau,…

Depuis, la pêche thonière française s’est déplacée dans les eaux tropicales au large des côtes africaines et s’est transformée radicalement. Les Thoniers Dundées, les Thoniers-Coquillers et autres bateaux traditionnels ont été remplacés par des thoniers-senneurs parmi les plus grands bateaux de pêche dans le monde. D’une activité artisanale et hauturière, la pêche thonière est devenue une activité industrielle regroupée autour de quelques armements européens, espagnols, français et italiens. (La même tendance a été constatée pour le thon rouge en Méditerranée, bien que très médiatisée cette espèce est marginale parmi les thonidés). Après l’atlantique avec comme bases, Dakar puis Abidjan, les thoniers-senneurs européens se sont déplacés sur un nouveau territoire de pêche, l’Océan Indien avec comme base avancée, Mahé aux Seychelles.

Mahé, une base lointaine à sécuriser

En tant que base avancée, débarquement des captures, mise en conserve du thon, renouvellement des équipages et approvisionnement en carburant et en nourriture, Mahé est un grand port thonier d'où s'organise une grande partie de la pêche thonière dans l'Océan Indien .

Depuis quelques mois, l’économie des Seychelles est à bout de souffle et la piraterie somalienne gène considérablement les activités halieutiques. C’est pourquoi la visite du commissaire européen était très attendue.

Passage du discours du Commissaire Joe Borg à Mahé, Seychelles, 18 Mai 2009 : « Ouvrir la voie vers une économie durable... L'Europe et les Seychelles sont également liées par des liens commerciaux étroits. L'UE est, en fait, le principal partenaire commercial des Seychelles. Une composante essentielle de l'économie des Seychelles est, bien entendu, le secteur de la pêche. Les Seychelles ont le port de pêche en termes de débarquements de thon, le plus important de l'Océan Indien. Par conséquent, le poids de la filière thonière est important tant pour l'économie du pays et que pour l'emploi. En 2006, ce secteur a représenté 23% du PIB des Seychelles et les produits de la pêche représentent plus de 63% des exportations totales. L’accord de partenariat de la pêche (APP) entre l’Union Européenne et les Seychelles est le plus important de la région. »

Seychelles : Exportation des cartons de conserve de thon par pays pour les années 2006 et 2007

Pour les Seychelles, le marché principal (et même exclusif en 2007) est l’Union Européenne. L’archipel exporte surtout des conserves de thon représentant 9% du marché européen en 2007. Il détient la cinquième place parmi les principaux exportateurs vers l'UE.
Source : Atuna


« Ouvrir la voie vers une économie durable » pour qui ?

Alors que des armements renforcent leur présence dans le thon, comme la société française SAPMER qui a investi dans la construction de trois thoniers-senneurs, il était important que le commissaire européen à la pêche vienne soutenir le gouvernement seychellois.

Mais se posent des questions en cette période de renégociation des Accords de Partenariat Economique (APE) entre l’Europe et les pays d’Afrique, Caraïbes et Pacifique (ACP). Veut-on réellement aider les pays ACP à développer l’exploitation de leurs propres ressources naturelles, notamment leurs ressources halieutiques, ou souhaite-t-on sécuriser les sociétés européennes dans l’exploitation des ressources naturelles africaines ?

Dans une période où les médias se sont émus de la razzia des terres africaines, il serait important de réfléchir à la restitution des ressources halieutiques aux pays riverains de l’Océan Indien. Les pays des Grands Lacs en auraient bien besoin avec la surexploitation des ressources dans le lac Victoria. Récemment, les pêcheurs mauriciens en grève ont demandé à leurs autorités de donner une place plus importante à la pêche artisanale.

Cette ressource pourrait très bien être exploitée par une flottille artisanale à partir de la Tanzanie, du Kenya, des différentes îles (Seychelles, Comores, Maurice, Madagascar) et naturellement de Somalie qui démontre que les habitants de cette zone sont de très bons marins. L’article de Risham Badroudine publié dans le journal réunionnais Témoignages « Pêche : Un gisement d’emplois pour La Réunion et ses voisins », va dans ce sens.

Les médias parlent des terres convoitées par les sociétés coréennes, arabes et autres chinoises, mais jamais des mers déjà exploitées par les sociétés françaises, espagnoles et autres puissances halieutiques... Le thon, bien que d'origine, Côte d'Ivoire, Seychelles, Sénégal, est mis en conserve par les mêmes sociétés qui le pêchent, dans ces pays africains pour profiter des bas coûts de la main d'oeuvre !

Philippe Favrelière (publié le 22 mai 2009) (1751)

(1) Joe Borg est le prédécesseur de Maria Damanaki au poste de Commissaire européen chargé des Affaires Maritimes et de la Pêche. Sous son mandat, Maria Damanaki a adopté une autre stratégie de développement de la pêche communautaire, dictée par de grandes ONGE internationales...

Autres articles :

Pour plus d’informations :

Juillet 2014

L'or bleu des Seychelles

Histoire de la pêche industrielle au thon dans l'océan Indien

2014
Ed. : IRD,
Coll. : Hors collection
Format 16 x 24 cm
ISBN : 978-2-7099-1759-9
Langue(s) : français,
Prix : 25,00 €
           
Fonteneau A., Marsac F., Michaud P.,

En 1976, année de l'indépendance du pays, il n'existait aux Seychelles aucune pêche thonière industrielle, et peu d'experts prévoyaient un développement majeur de ces pêcheries. Aujourd'hui Victoria, la capitale, devenue l'un des ports thoniers les plus actifs au monde héberge l'une des plus grosses conserveries de la planète et l'industrie thonière constitue la clef de voûte de l'économie du pays. On ignore souvent que le thon en conserve consommé en Europe provient pour l'essentiel des eaux seychelloises, qui recèlent de très importantes ressources en thons, découvertes lors des campagnes expérimentales de pêche menées par des thoniers senneurs français et espagnols.

En l'espace de vingt ans seulement, les retombées socio-économiques ont été considérables, avec création d'emplois et par ailleurs la mise en place d'une flottille palangrière semi-industrielle conduite par des opérateurs locaux. La recherche scientifique a en permanence accompagné ce développement, en assurant un suivi continu de la pêche thonière pour une gestion raisonnée des stocks et la préservation des écosystèmes pélagiques.

Fruit d'une importante recherche documentaire et de témoignages recueillis auprès de scientifiques, de patrons thoniers et de personnalités politiques, cet ouvrage retrace les différentes étapes de cette " épopée thonière ", jalonnée d'échecs et de réussites. Il nous livre le récit détaillé et vivant de cette tranche d'histoire mal connue et pourtant décisive pour le développement et la diversification économique des Seychelles, et pour les pêcheries thonières de l'océan Indien.

Francis Marsac, océanographe biologiste, est directeur de recherche à l'Institut de recherche pour le développement (IRD).

Alain Fonteneau, halieute, est directeur de recherche à l'IRD.

Philippe Michaud, économiste, actuellement conseiller au ministère des Affaires étrangères des Seychelles, est ancien directeur général de la SFA (Seychelles Fishing Authority).

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Conférence grand public sur l’Or Bleu des Seychelles

L’Ambassade de France aux Seychelles et l'Autorité de la pêche des Seychelles (SFA) ont organisé une conférence grand public sur l’Or Bleu vendredi 20 juin 2014 à Victoria, la capitale. Environ 70 personnes étaient présentes, dont le Ministre des Affaires Etrangères, M. Jean-Paul Adam, l’Ambassadeur des Seychelles pour la région Océan Indien, M. Calixte D’Offay, et l’Ambassadeur de France aux Seychelles, Mme Geneviève Iancu. Mme Iancu a salué le talent et l’expérience des trois co-auteurs qu’elle a qualifiés de témoins vivants du développement de la pêche au thon aux Seychelles.

Source : CTA

Le Seychellois Philippe Michaud et les Français Francis Marsac et Alain Fonteneau ont trouvé utile de retracer dans un livre, l’histoire de la pêche au thon aux Seychelles.L’ouvrage qu’ils ont intitulé ‘L’Or Bleu des Seychelles’, part des années 70 avec les premiers plans du gouvernement d’alors de l’exploitation du thon aux Seychelles. Il raconte ensuite les différentes étapes de cette activité importante pour l’économie du pays, allant des recherches, passant par la négociation avec les armateurs Européens et Japonais, l’arrivée des premiers thoniers, un début de pêche difficile, le développement des infrastructures, et les différentes évolutions dont la piraterie, jusqu'une activité importante et profitable aujourd’hui.

Aujourd’hui Victoria, devenue l’un des ports thoniers les plus actifs au monde, héberge l’une des plus grosses conserveries de la planète et l’industrie thonière constitue un des piliers économiques du pays.

En vingt ans seulement, les retombées socio-économiques ont été considérables, avec la création de milliers d’emplois et la mise en place d’une flottille palangrière semi-industrielle conduite par des opérateurs locaux. La recherche scientifique a en permanence accompagné ce développement, en assurant un suivi continu de la pêche thonière pour une gestion raisonnée des stocks et la préservation des écosystèmes pélagiques

Source: afrique-australe.aird.fr

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Juillet 2015

Valorisation des prises accessoires de la pêche thonière


Optimiser la valeur ajoutée issue de l'économie bleue : un entrepreneur des Seychelles transforme les " prises accessoires indésirables " en produits d'exportation

Le poisson, notamment le thon listao sous-dimensionné n’est pas utilisé pour les conserves. Les bonites, dorades, marlins, carangues, requins soyeux, carangues arc-en-coureurs ainsi que les wahoos constituent environ 5% de la pêche des senneurs.

Source : seychellesnewsagency par John Lablache, Sharon Uranie, et Severine Martin

James Lesperance de la compagnie Amirante Fisheries a trouvé un bon moyen de garantir que les prises accessoires provenant de l'industrie de conserve de thon ne soient pas gaspillées, en produisant une variété de différents produits transformés, tant pour la consommation locale que pour l'exportation. (Patrick Joubert, Seychelles News Agency) 

Le port de Victoria, port principal de la capitale des Seychelles, archipel de 115 îles de l'océan Indien, est l'un des ports de pêche les plus achalandés en thon dans le monde. Chaque année, en moyenne, près de 200000 tonnes métriques de poissons sont débarquées et transbordées.

Selon l’Autorité de pêche des Seychelles, la pêche représente un revenu de 370 millions de US$ annuel dans l'économie des Seychelles.

Un bon pourcentage du thon pêché par les senneurs étrangers dans la zone économique exclusive des Seychelles (ZEE) et débarqué au port de Victoria est destiné à la seule usine de conserve de thonde la nation insulaire.

La compagnie de thon de l'océan Indien Ltd, qui est l'une des plus grandes conserveries de thon dans la région, emploie 2300 personnes et produit jusqu'à 1,5 million de boîtes de thon par jour pour les grandes marques européennes telles que John West et Petit Navire.

Néanmoins, parmi les poissons capturés par les thoniers dans la zone, il y a toujours une proportion d'espèces de poissons indésirables connue sous le nom de «prises accessoires».

Dans le but d’augmenter la valeur ajoutée et les perspectives de croissance, tout en réduisant le gaspillage, une entreprise appartenant à un Seychellois a trouvé le moyen de s’assurer que les prises accessoires des senneurs étrangers, pêchant dans la zone économique exclusive des Seychelles soient utilisées à bon escient.

Depuis mars de cette année, la compagnie « Amirante Fisheries» qui se situe dans la zone industrielle de Providence, à environ trois kilomètres au sud de Victoria, la capitale des Seychelles, a été la première entreprise dans l'archipel à cibler les prises accessoires dans le but de maximiser les rendements de "l’économie bleue".

C’est un concept que les Seychelles s’emploient activement à promouvoir au sein de la région et au-delà tout en invitant à développer davantage les activités locales connexes  liées à l'océan.

Lors de la célébration de la journée nationale des Seychelles, qui a coïncidé au 39eme l'anniversaire de l'indépendance, l'entreprise, appartenant à James Lesperance, a attiré des milliers de visiteurs sur son stand d'exposition au Salon national qui a eu lieu le week-end dernier.

Lesperance fait partie d’un groupe d'entrepreneurs seychellois dans le secteur de la pêche,qui se sont vus attribués des unités de transformation de poissons pour générer de la valeur ajoutée aux poissons, en aout 2014, dans la zone industrielle de Providence, sur des terres asséchées au sud de la capitale.

L'installation se compose de trois usines de transformation de poissons avec trois unités chacune. Cette dernière  a été financée dans le cadre du Programme de développement sectoriel de la pêche Seychelles-UE pour un coût avoisinant 2,5 millions de dollars US. Une grande partie des fonds a permis de démarrer la production.

En dehors de l'exportation de poissons, certains sont également vendus localement ; par exemple, le Marlin est nettoyé et vendu à  Oceana Fisheries, l'une des plus anciennes entreprises de pêche des Seychelles, qui le fume  pour le marché local, en particulier pour l'industrie hôtelière.

Lesperance est aussi constamment à la recherche de nouveaux moyens d'augmenter la valeur ajoutée de ses produits issus de la pêche. Lors de l’exposition nationale, parmi ses derniers produits phares ont été exposés différents types de chutneys, mélanges de poissons et de divers fruits locaux.

Les principaux fruits utilisés sont les mangues, la papaye et le fruit Cythère qui sont  tous disponibles localement, ce qui apporte un goût différent à chaque chutney.

Lesperance a déclaré à la SNA que la pulpe des fruits constitue 10 pour cent du mélange, les feuilles de curry et la cannelle ajoutent une saveur tropicale. Environ 80 pour cent des chutneys de poissons sont destinés au marché de l'exportation.

Amirante Fisheries vise une production mensuelle de 100 tonnes.

« Ces initiatives sont toutes récentes. Nous sommes toujours à 40 pour cent de notre objectif et toujours en train d’établir nos marchés,» a déclaré Lesperance.

Amirante Fisheries dispose d’un effectif de 12 personnes et il n’est pas rare pour eux de travailler 24 heures sur 24 jusqu'à 5 heures du matin le jour suivant pour nettoyer une cargaison de prises accessoires.

« Nous devons travailler vite et nettoyer chaque cargaison sans interruption. Sinon, le poisson sera avarié et inutile. »

Selon l’Autorité de pêche des Seychelles, SFA, la majorité des prises accessoires en provenance des 40 senneurs pour la plupart français et espagnols opérant dans le port de Victoria aux Seychelles étaient  gaspillés jusqu'à cette année.

Le poisson, notamment le thon listao sous-dimensionné n’est pas utilisé pour les conserves. Les bonites, dorades, marlins, carangues, requins soyeux, carangues arc-en-coureurs ainsi que les wahoos constituent environ cinq pour cent de la pêche des senneurs.

Vincent Lucas, le chef de la direction par intérim de l’Autorité de pêche des Seychelles (SFA), a déclaré à la SNA que cela représente pour chaque senneur de retour au Port de Victoria, avec une pleine cargaison, entre 25 et 40 tonnes de poissons. La capacité de ces navires de pêche varie entre 1000 et 1200 tonnes.

Après avoir été attrapés dans des grands filets et séparés du thon, quelques poissons étaient tout simplement rejetés à la mer, tandis que d'autres, comme notamment les requins avaient leurs ailerons coupés et séchés pour l’export et les carcasses étaient tout simplement rejetées à l’eau.

« Bien que d'autres prises accessoires soient recherchées par les usines de transformation de poissons, il est maintenant illégal de rejeter du thon en mer, » a déclaré Lucas dans une interview accordée à la  SNA.

Des caméras ont également été installées sur les senneurs, appartenant pour la plupart à des Français et à des espagnols, pour surveiller leurs opérations de pêche.

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2014

“Un thonier viendra au port si le port est bien équipé, compétitif”



Un entretien avec Philippe Michaud, Président de la Seychelles Fishing Authority

Philippe Michaud est un économiste, actif dans le secteur de la pêche aux Seychelles depuis 30 ans. Il est actuellement conseiller technique au -ministère des Relations étrangères des Seychelles, ainsi que président du conseil d’administration de la Seychelles Fishing Authority. Il est également membre du conseil d’administration de la Seychelles Ports Authority et du Haut comité contre la piraterie.

Source : Agritrade (05 mai 2014)

Q: Les pays côtiers en développement, comme les pays ACP, expriment aujourd’hui leurs aspirations légitimes à développer leur propre capacité de pêche. Quelle est l’expérience des Seychelles en la matière?

Il est effectivement très important pour les pays côtiers de pouvoir retirer plus de bénéfices de leurs ressources halieutiques, en développant leur capacité à les pêcher, mais cela doit se faire d’une manière qui permette d’éviter de développer une surcapacité.

Il faut aussi se rendre compte que, particulièrement dans le cas de la pêche thonière, le développement d’une pêche industrielle locale performante coûte très cher. Un thonier senneur, c’est un capital considérable; même un palangrier représente un investissement conséquent, difficilement abordable pour nos citoyens.

Aux Seychelles, nous avons pris plusieurs initiatives. En premier lieu, nous avons permis à des navires étrangers d’acheter des licences de pêche pour pêcher dans la ZEE seychelloise - c’est notamment le cas des flottes européennes active à travers les accords de pêche.

Nous avons aussi permis l’enregistrement de thoniers sous pavillon seychellois: nous avons aujourd’hui une flotte de 7 senneurs et 30 palangriers sous pavillon des Seychelles. Nous appliquons les mêmes normes de suivi et de contrôle des activités à tous les bateaux, qu’ils soient sous pavillon national ou étranger.

De plus, nous avons financé le développement d’une flotte de palangriers semi-industriels pour pêcher le thon et l’espadon avec des armateurs et des équipages qui sont à 100% seychellois.

Q: Selon vous, qu’est ce qui guide le choix d’un armateur européen, entre acheter une licence de pêche pour le thon, notamment dans le cadre d’un accord de pêche, ou changer de pavillon?

Pêcher sous accord de pêche apporte un certain degré de garantie aux armateurs, mais pour un laps de temps assez court. D’un autre côté, et même si cela n’est écrit nulle part, changer de pavillon offre à l’armateur une meilleure garantie de pérenniser son accès aux ressources et donc son activité.

Pour ce qui est des licences, un armateur paie plus lorsque son bateau est sous pavillon seychellois que lorsqu’il pêche dans le cadre d’un accord. Mais il faut aussi considérer l’intervention financière des pouvoirs publics européens dans le cadre des accords, comme l’appui sectoriel, qui est aussi un bénéfice pour le pays côtier.

Globalement, pour les états côtiers, les avantages des deux sont plus ou moins similaires, même si on peut parfois considérer qu’un bateau qui a changé de pavillon est mieux intégré à l’économie nationale : le bateau décharge ses captures localement, fait les réparations nécessaires dans le  port local, etc.

Pour ces raisons, nous souhaitons continuer à développer notre capacité de pêche, y compris par le biais de changement de pavillon de navires très contrôlés qui s’intègrent dans l’économie nationale.

Q: Comment évaluez-vous d’autres éléments des accords de pêche avec l’Union européenne, comme l’appui sectoriel?

Nous utilisons l’appui sectoriel pour aider toutes les pêcheries qui se déploient dans les eaux des Seychelles.

Récemment, un quai de 120 mètres de long a été construit grâce à cet appui, ce qui permet d’améliorer l’offre de services pour les senneurs qui peuvent ainsi débarquer leurs filets sans problème.

Cet appui sectoriel a aussi servi à la construction d’infrastructures pour la pêche artisanale, dont les populations dépendent beaucoup pour l’approvisionnement en poisson frais.

D’autres aspects sont également importants, comme l’introduction d’une clause sociale au sein des accords de pêche européens. Cela nous a forcé à réfléchir sur la formation que nous devions donner à nos membres d’équipage pour qu’ils aient toutes les certifications exigées par les navires, et puissent ainsi bénéficier d’un meilleur statut.

Il y a aussi eu des avancées importantes en matière de suivi et de contrôle, notamment avec l’introduction d’un système électronique d’enregistrement des données de captures. Cela nous rend ces données plus accessibles, plus rapidement, ce qui, au bout du compte, nous donne aussi plus de confiance dans la qualité de ces données de capture.

La transparence est aussi un élément important. Au niveau des Seychelles, - comme ce qui est fait pour l’accord avec l’UE-, nous allons rendre publics tous les accords de pêche que nous avons signés avec des pays étrangers, ainsi que cela a été recommandé par la CTOI. Cela va certainement permettre de fournir une meilleure information à tous et faciliter une harmonisation des conditions d’accès entre les pays de la région.

Il faut sur ce point saluer aussi d’autres initiatives de l’UE, comme le financement du programme Smartfish, qui fournit un excellent travail, notamment pour aller vers une harmonisation des conditions d’accès aux ZEE des différents pays de la région.

Q: Un élément des accords de pêche avec l’UE sur lequel certains pays partenaires insistent, c’est l’inclusion d’une obligation de débarquement local des captures. Qu’en pensez-vous?

C’est un élément important, mais il est difficile en pratique d’obliger des opérateurs privés à débarquer à un certain endroit: un thonier viendra au port si le port est bien équipé, si les services portuaires sont compétitifs, si les chambres froides et les conserveries respectent les normes élevées, etc.

Aux Seychelles par exemple, même si beaucoup de senneurs débarquent à Victoria, il y a encore trop peu de palangriers qui le font car nous n’avons pas encore les infrastructures nécessaires, en particulier des chambres froides à -60 degrés, qui permettent de garder le poisson au meilleur de sa fraîcheur. Des investissements sont nécessaires.

Q: Donc, les besoins sont importants mais, malgré cela, la plupart des pays ACP ne mettent pas la pêche comme secteur prioritaire en matière d’aide au développement, dans les programmes FED par exemple. Comment expliquez-vous cela?

Le secteur de la pêche n’a pas un poids politique très fort, car son importance n’est pas assez visible. Par exemple, pour les Seychelles, lorsqu’on donne des statistiques économiques, on parle surtout du tourisme, alors que la pêche a un poids économique équivalant!

Il faut améliorer l’information et les données sur la pêche, mais aussi sur ses effets induits. Par exemple, aux Seychelles, 60% des containers qui partent du port commercial transportent des conserves de thon fabriquées aux Seychelles pour l’exportation.

La filière thonière fait littéralement vivre le trafic de cargos, mais cela n’est pas suffisamment connu ou visible. Si c’était le cas, les autorités en charge de la pêche pourraient mieux convaincre leurs collègues de l’importance à donner à la pêche dans les programmes d’aide au développement.

Q: Le commerce des produits thoniers est un moteur de développement économique. Quel est votre point de vue par rapport au frein que peuvent constituer les règles d’origine?

Nous avons beaucoup de débarquements de thon d’origine aux Seychelles, au port de Victoria. Ce ne sont pas les règles d’origine en tant que telles qui nous posent donc des difficultés, mais plutôt les demandes croissantes des importateurs pour certains produits particuliers, comme le thon pêché à la canne, que nous devrions alors importer des Maldives, du Ghana ou d’ailleurs.

Nous pourrions bien sûr avoir une dérogation, mais les volumes sont trop limités. D’un autre côté, ce n’est pas évident non plus d’utiliser les possibilités de cumulation avec les autres pays ACP, car il faut les structures administratives nécessaires pour gérer tout cela. Ce sont de nouveaux défis !

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Revue de presse :

Le 23 mai 2009 :

L’Union européenne donne son feu vert à l'extension d'Atalante jusqu'aux Seychelles (La Radio de la Mer)

La zone d'intervention de l’opération navale anti-piraterie sera donc élargie d’un quart. Cette décision prend effet sur le champ, hormis pour l’Allemagne. Berlin doit encore demander à ses députés d'avaliser le changement de mandat d'ici la fin juin. En revanche, les Etats membres n’ont pas annoncé de moyens supplémentaires.
“Les représentants des 27 au Comité politique et de sécurité se sont mis d’accord pour l’extension de la zone d’intervention d’Atalante jusqu’aux Seychelles” ainsi déclaré un diplomate à l’Agence France Presse. Jusqu’à présent, la force navale européenne avait pour mandat de patrouiller principalement dans le golfe d’Aden. Il s’agit ainsi de protéger les flottes de pêches hauturières françaises et espagnoles qui croisent au large des Seychelles et qui sont “spécialement vulnérables”, pour reprendre les mots de Mme Carme Chacon, le ministre espagnol de la Défense. Seuls les navires allemands resteront à l’écart de cette zone, dans l’attente que cette extension soit avalisée par les parlementaires d’outre-Rhin. Cela étant, la zone à surveiller pour les navires de la mission européenne s’est agrandit d’un quart par rapport au plan opérationnel précédent. Si les ministres de la Défense des Etats membres de l’UE se sont mis d’accord sur la nécessité de renforcer les moyens d’Atalante, aucune décision n’a été prise à ce sujet. Pour l’instant, il revient donc aux pays de décider des renforts éventuels qu’ils pourraient mettre à la disposition de la force navale européenne. Suite sur Zone Militaire

Le 3 août 2009 :

La marine néerlandaise prend le commandement d’Atalante (RFI)
 
La marine royale néerlandaise s’apprête à prendre la relève de la flotte espagnole à la tête de la force navale de l’Union européenne, dans l’océan Indien. Futur quartier général sur la zone, la frégate Evertsen a quitté le port de Den Helder, au nord des Pays-Bas, dimanche…. « L’Union européenne, avec les Nations unies et l’Union africaine, font leur possible pour essayer de stabiliser la Somalie. Mais d’ici là, nous devons faire notre possible pour minimiser l’impact de la piraterie sur le commerce mondial » estime l’amiral Hudson.
Atalante n’a pas pour mandat de combattre la pêche illégale
 
L’Union européenne, comme les Nations unies, pointent volontiers les problèmes politiques somaliens pour expliquer l’explosion de la piraterie dans l’océan Indien. Certaines ONG comme Human Rights Watch et Amnesty International évoquent la pêche industrielle illégale, la pollution des côtes somaliennes, utilisées à moindre coût pour y enfouir les déchets toxiques de l’Occident. Plusieurs pirates, arrêtés par les forces navales depuis un an, ont eux aussi exprimé leur désarroi. Anciens pêcheurs, ils se sont convertis à la piraterie pour survivre arguent-ils. Pour l’amiral britannique, « il y a des personnes en Somalie, qui évoquent la pêche illégale, la pollution des eaux somaliennes, et différentes sortes d’activités qui menacent leur vie. Bien sûr, si nous sommes témoins de ce type d’activités, notre responsabilité est d’en référer au gouvernement en Somalie. Mais ce n’est ni mon rôle, ni mon mandat de traiter de la pêche illégale. La Somalie a l’ambition de pouvoir assurer le contrôle de ses côtes, mais d’ici là, je leur réfère tel ou tel cas, de sorte à leur permettre d’avoir une image claire de ce qu’il se passe. »

Le 15 septembre 2009

L'armée espagnole met une frégate pour protéger les pêcheurs (Bruxelles2)

Comme attendu, la fin de la mousson a eu effectivement comme conséquence une recrudescence des attaques de pirates dans l'Océan indien. En quelques jours, ce sont ainsi trois bateaux de pêche espagnols qui ont subi des attaques. Le premier "Campolibre Alai" avait été attaqué fin août. Jeudi suivant, c'était au tour de "l'Alakrana A". Et "l'Intertuna II", mercredi 9 septembre échappe de peu à une nouvelle attaque, à 420 miles des côtes somaliennes. L'équipage, composé de marins galiciens et basques, avait été averti au petit matin qu'un bateau les suivait, a mis en place les procédures d'urgence, abandonné certains filets et mis les moteurs pour fuir la zone.

Un début de polémique a été esquivé. Les pêcheurs espagnols estiment que leurs homologues français travaillent en toute quiétude, étant protégés par des marins armés à bord. La ministre espagnole de la Défense, Carme Chacon, a répliqué que les embarcations de pêche étaient hors de la portée de navires de guerre présents dans la zone, d'Eunavfor Atalanta. "Je comprends que vous cherchez des lieux de pêche mais cela ne va pas sans difficulté pour la frégate espagnole comme pour toute l'opération Atalanta". L'atmosphère s'est un peu calmée après une réunion, tenue à Madrid, entre les principaux ministères concernés (Défense, Environnement, Mer) et les représentant des deux principales associations de propriétaires de thoniers congélateurs (OPAGAC ANABAC). Le ministère espagnol de la Défense a annoncé diverses mesures.

Mesures prises. Carme Chacon l'a précisé (lire le communiqué après la réunion, en espagnol) : la frégate "Canarias" patrouillera dans la zone de pêche des bateaux espagnols, en étroite coopération avec les autres moyens déployés dans le cadre de l'opération Atalanta, notamment les avions de patrouille maritime P3 Orion, afin d'échanger toutes les informations nécessaires. Un agent des organisations de pêche pourrait également etre envoyé au quartier-général d'opérations, à Northwood. Le COVAM, le centre de surveillance et d'action maritime de l'armée espagnole à Carthagène, envoie également, tous les jours, un rapport sur la situation sécuritaire dans la zone, ainsi que des informations en temps réel, en cas de danger, aux propriétaires de navires.

Les avions de patrouille maritime espagnols ou français se relaient à Mombasa, voire en faisant des escales aux Seychelles, afin d'être plus proches des zones de pêche.

Les gardes privés assurant la sécurité des thoniers espagnols contre les pirates somaliens pourront désormais se servir de fusils à longue portée, a annoncé mardi le secrétaire d'Etat espagnol à la Défense, Constantino Mendez. Trois thoniers espagnols opérant entre les Seychelles et la Somalie ont échappé depuis début septembre à des attaques de pirates somaliens. Madrid avait autorisé en avril les navires espagnols frayant dans cette zone à embarquer des agents de sécurité privés seulement munis d'armes à courte portée, peu adaptées aux attaques des pirates, parfois lourdement armés. Le secrétaire d'Etat espagnol à la Défense a annoncé l'autorisation d'employer des fusils de longue portée à l'issue d'une réunion sur la sécurité des thoniers espagnols dans l'Océan indien avec la responsable régionale basque de la pêche à Vitoria (nord). Les pêcheurs espagnols réclamaient que des militaires de la marine espagnole puissent embarquer à bord de leurs navires, comme le font depuis juillet des marins français pour protéger leurs collègues français. Mais Constantino Mendez a expliqué que la législation espagnole empêchait de satisfaire cette demande. Cinq équipes de fusiliers marins français ont embarqué depuis début juillet à bord de thoniers français opérant depuis les Seychelles dans des zones où sévissent les pirates somaliens. Ces escortes se poursuivront pendant la saison de pêche, jusqu'à fin octobre environ, à bord d'une dizaine de thoniers. Les attaques et les détournements de navires étrangers se sont multipliés depuis 2008 au large de la Somalie, dans le golfe d'Aden et dans l'océan Indien. La marine espagnole participe activement au large de la Somalie à l'opération antipiraterie européenne "Atalante", déclenchée en décembre 2008 sous l'impulsion de la France et de l'Espagne.

Concarneau - Piraterie. La dissuasion militaire rassure les pêcheurs (Le Télégramme)

Près d'un an après l'attaque sur le Drennec, au large de la Somalie, les militaires déployés à bord des thoniers de l'Océan Indien ont rétabli la sérénité parmi les marins.

Les militaires ne sont pas là pour casser du pirate, mais avant tout pour faire un travail de veille et rassurer les équipages», explique Yvon Riva, président d'Orthongel, l'organisation des producteurs de thon congelé. C'est à sa demande que l'armée a placé un dispositif de protection pour la dizaine de thoniers français qui opèrent dans le secteur oriental de l'Océan Indien.

Coexistence pacifique
Depuis le début juillet, environ quarante fusiliers marins se relaient à bord des thoniers français, à partir de leur État-major opérationnel basé à Port Victoria, aux Seychelles. «Il n'y a pas grand-chose qui a changé», résume par téléphone Jacques Cannevet, le commandant du senneur Via Avenir. «Nous comptons quatre personnes de plus dans l'équipage, et nous devons naviguer à moins de 50milles du thonier Via Mistral». Cette distance de sécurité doit permettre aux navires de se porter assistance en cas d'approche d'un bateau suspect. Après l'alerte, il s'agit de ne pas aller au-devant du danger et de s'écarter. L'intervention des soldats n'est rendue nécessaire que si le bateau est en pêche, et inopérant à la manoeuvre.

Un dispositif qui arrive à échéance
«Nous sommes beaucoup plus sereins», affirme Jacques Cannevet. «La coexistence à bord se passe très bien. Et nos conversations gagnent d'autres horizons». En l'occurrence, les thoniers s'approchent actuellement des côtes somaliennes, là où le Drennec était attaqué par des tirs de roquettes, c'était le 13 septembre 2008. «Jusqu'alors, grâce à la mousson, les conditions météo n'ont pas été à l'avantage des pirates», souligne Yvon Riva, qui veut rester prudent toutefois. «Un excès d'optimisme et deconfiance serait une erreur. Nous ne devons pas baisser la garde». Jusqu'à renouveler un dispositif qui doit arriver à échéance fin octobre, et sur lequel Orthongel a des frais de participation ?

Le 17 septembre 2009

Un nouveau thonier espagnol échappe à une attaque de pirates somaliens (AFP)

Un nouveau thonier espagnol est parvenu à échapper à une attaque de pirates somaliens, le quatrième depuis début septembre, a annoncé jeudi le gouvernement régional basque. Le gouvernement basque "exprime sa préoccupation et sa solidarité à la famille et aux armateurs du bateau +Izurdia+, qui a échappé à une nouvelle attaque de pirates", selon un communiqué. L'exécutif régional n'a pas donné plus de détails sur les circonstances de l'attaque qui a visé ce bateau de pêche basé à Bermeo au Pays Basque (nord). Il s'agit du quatrième thonier espagnol opérant entre les Seychelles et la Somalie à échapper depuis début septembre à des attaques de pirates somaliens. Le gouvernement espagnol a annoncé mardi que les gardes privés assurant la sécurité des thoniers espagnols contre ces pirates pourraient désormais se servir de fusils à longue portée, plus adaptés aux attaques des pirates, parfois lourdement armés. Les pêcheurs espagnols réclamaient que des militaires de la marine espagnole puissent embarquer à bord de leurs navires, comme le font depuis juillet des marins français pour protéger leurs collègues français. Mais la législation espagnole empêche de satisfaire cette demande. Le gouvernement basque a demandé jeudi aux armateurs "d'assumer leur part de responsabilité dans l'implantation de mesures d'autoprotection" pour faire face à ces attaques. Les attaques et les détournements de navires étrangers se sont multipliés depuis 2008 au large de la Somalie, dans le golfe d'Aden et dans l'océan Indien. La marine espagnole participe activement au large de la Somalie à l'opération anti-piraterie européenne "Atalante", déclenchée en décembre 2008 sous l'impulsion de la France et de l'Espagne.

Le 3 octobre 2009

Le thonier basque Alakrana capturé (Le Journal du Pays Basque)

La conseillère de la Pêche du Gouvernement basque, Pilar Unzalu, a confirmé que le thonier Alakrana a été capturé hier vers 5h30 dans les eaux de l'océan Indien, à mi-chemin entre la Somalie et les Seychelles.
«Le thonier Alakrana (...) a émis un signal de secours en raison d'une attaque de pirates. Depuis cet instant, il a été impossible d'établir le moindre type de contact avec le bateau», a confirmé l'armateur du navire, Echebastar Fleet, basé à Bermeo (Bizkaia),
«Son capitaine a lancé une alerte par radio: +attaque de pirates+. Il a juste eu le temps de donner sa position. Puis tous les équipements électroniques du navire ont été éteints», a raconté le capitaine d'un autre bateau dans la zone, interrogé par téléphone depuis Nairobi.
Le navire compte 36 membres d'équipage : sept Basques, huit Galiciens, un Andalou, huit Indonésiens, quatre Ghanéens, trois Sénégalais, deux Malgaches, deux Ivoiriens et un Seychellois.

Deuxième attaque
L'incident a eu lieu à 2 degrés 40 Sud en latitude, et 49 degrés Est en longitude, selon la même source. L'Alakrana avait déjà échappé à une attaque de pirates début septembre, selon l'armateur. Selon la présidence des Seychelles, le bateau a été arraisonné à 400 milles nautiques (720 km) au nord-ouest de l'archipel et avait fait escale deux jours auparavant à Port Victoria.
Un navire de guerre, la frégate Canarias, qui participe à l'opération européenne Atalante de lutte contre la piraterie, a été immédiatement prévenu et devrait mettre près de 35 heures à se rendre sur la zone de l'attaque, selon l'état-major espagnol à Madrid.
Un avion Orion d'Atalante a observé deux pirates armés de fusils sur le pont du navire, a indiqué l'armée espagnole, tandis que Madrid soulignait sa volonté de «préserver la sécurité des marins».
Selon l'Otan à Lisbonne, «le navire a été observé pour la dernière fois à 400 milles nautiques au nord-ouest des Seychelles, avec des hommes armés à bord et un esquif à ses côtés».
Après un relatif répit pendant l'été dû à la mousson et ses difficiles conditions de navigation, cet incident marque la reprise des actes de piraterie au large des côtes de la Somalie.
En plus du thonnier Alakrana, deux autres embarcations de la ville bizkaitar - Intertuna II et Campo Libre Alai - auraient été victimes d'attaques ces jours-ci.

Concarneau - Un thonier espagnol pris en otage (Ouest France)
 
L'affaire de l'Alakrana est paradoxalement à la fois inquiétante et rassurante pour les marins concarnois.
Avec la fin de la mousson, les pirates somaliens redoublent d'audace : hier, un thonier espagnol, l'Alakrana a été intercepté au nord-ouest des Seychelles, à 370 milles des côtes somaliennes. L'affaire a été menée très rapidement. Le capitaine n'a eu le temps que de lancer un message « attaque de pirates ». Seize marins espagnols et une vingtaine d'Asiatiques, Africains et Seychellois sont pris en otages. Mais pas de Français…..

La flotte française travaille bien plus au nord de cette zone, dans un secteur aussi exposé, mais où la flotte s'est organisée pour ne pas se laisser surprendre. Résultat : depuis le début de l'été, les thoniers travaillent normalement, avec des résultats encourageants par rapport aux deux années calamiteuses qui ont précédé.
La mission des fusiliers marins est prévue pour ne durer que jusqu'à la fin octobre, mais les familles espèrent qu'elle sera prolongée jusqu'à la fin de la campagne dans la zone dangereuse, fin novembre-début décembre. Ce qui est d'arrivé à l'Alakrana plaide en ce sens.

Notons enfin qu'une ONG, Ecoterra International, évoque de la part des thoniers, des cas de pêche illégale dans les eaux somaliennes (200 milles). On peut espérer que ce n'est pas pour justifier la piraterie. En ce qui concerne les Français, on les imagine mal se lancer dans une pareille aventure dans le climat actuel, surtout avec des militaires à bord. Texte intégral Ouest France

Le 5 octobre 2009

Piraterie - Madrid refuse à ses pêcheurs la protection de la marine (Le point)
Par Jean Guisnel

La marine espagnole n'a pas les moyens de faire embarquer des commandos de marine sur ses thoniers opérant dans les eaux de l'océan Indien, infestées de pirates. Telle est la déclaration faite aujourd'hui par la ministre espagnole Carme Chacon, alors que l'arraisonnement du thonier industriel Alakrana par des pirates somaliens, le vendredi 2 octobre, provoque un scandale en Espagne . Interrogée par des journalistes qui voulaient savoir pourquoi, contrairement à la France, l'Espagne ne plaçait pas de militaires en armes à bord des navires de pêche opérant dans les eaux somaliennes, la ministre a répondu : "Tout d'abord, [c'est] la loi. Légalement, cela n'est pas possible. (...) Il y a une deuxième raison : d'un point de vue opérationnel, il est impossible que certains navires soient protégés par des militaires individuels". La France, elle, déploie des commandos marine sur les thoniers opérant dans l'océan Indien, mais la ministre espagnole relève que les Français disposent sur la seule base de Djibouti 

Suite Le point

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Le 16 novembre 2012

La France dans la gouvernance des pêches de l'Océan Indien

Participation à l'Organisation Régionale de Gestion de la Pêche au Sud de l'Océan Indien :  South Indian Ocean Fisheries Agreement (SIOFA)


Pour plus d'information sur SIOFA, cliquer FAO

Projet de loi autorisant la ratification de l'accord relatif aux pêches dans le sud de l'océan indien

Accord relatif aux pêches dans le sud de l'océan Indien

Présentation des pêcheries dans l'Océan Indien et place de la France

Rapport fait au nom de la commission des affaires étrangères sur le projet de loi n° 7, autorisant la ratification de l’accord relatif aux pêches dans le sud de l’Océan Indien,

Par Serge Janquin

Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 24 juillet 2012.

Pour télécharger le rapport qui présente les pêcheries françaises dans l'Océan Indien, cliquer Assemblée nationale 

Sénat - 24 octobre 2012

Examen du rapport et du texte de la commission des Affaires étrangères

La commission examine le rapport de M. André Trillard et le texte proposé par la commission pour le projet de loi n° 714 (2011-2012) autorisant la ratification de l'accord relatif aux pêches dans le sud de l'océan Indien.

M. André Trillard, rapporteur. - Monsieur le Président, mes chers collègues, vous savez que les ressources de la mer ont cessé d'apparaître inépuisables, du fait de l'augmentation des besoins d'une population en progression, qui a engendré des campagnes de pêche de plus en plus lointaines avec des équipements de plus en plus sophistiqués.

La gestion inadaptée des ressources marines vivantes et les perspectives de surexploitation, voire de disparition des stocks ont été perçues depuis longtemps pour certaines espèces, comme la baleine dans les années 30. Mais c'est surtout après 1945 que les organisations régionales de gestion des pêches (ORGP) se sont développées comme un moyen privilégié pour sauvegarder des ressources menacées par la pression démographique et l'industrialisation du secteur de la pêche.

Ces ORGP sont des organisations internationales qui se consacrent à la gestion durable des ressources halieutiques dans les eaux internationales. Les règles et le mode de fonctionnement de chaque ORGP sont adaptés à sa situation géographique et à ses priorités. Il en existe deux types : certaines sont responsables des grands migrateurs comme le thon ou l'espadon, d'autres, des espèces pélagiques, c'est-à-dire vivant en pleine mer, et démersales, c'est-à-dire vivant au contact du fond dans la zone marine littorale.

Vous savez que les compétences en matière de pêche ont été entièrement transférées à l'Union européenne, avec une exception pour les pays et territoires d'outre-mer non inclus dans le territoire de l'Union. L'Union européenne est déjà partie au présent accord. Dans le sud de l'océan Indien, l'Union européenne a, comme la France, le statut d'« État côtier », au titre de l'île de la Réunion, et celui d'État pêcheur car plusieurs navires battant pavillon de pays de l'Union y pratiquent la pêche. La France a la qualité pour devenir partie à l'accord, en son nom propre, aux côtés de l'Union, car les territoires d'Amsterdam et de Crozet sont des pays et territoires d'outre-mer.

Notre pays participe activement au renforcement de la gouvernance des pêches : elle est ainsi membre actif de la plupart des ORGP mondiales thonières et non thonières.

S'agissant de l'océan Indien, la France a un intérêt particulier à ratifier cet accord puisque l'insularité qui caractérise les territoires français de l'océan Indien lui confère une zone économique exclusive de 2,7 millions de km2, soit environ un quart du domaine maritime français.

L'océan Indien représente un quart des captures de la flotte de pêche française, tous poissons confondus, et de 62 % des prises de thonidés (cette proportion est de 3,5 % pour l'Atlantique, et de 1,9 % pour le Pacifique). La frontière entre sa zone économique exclusive (ZEE) et la haute mer est une des plus longues, dans la zone de compétence de l'accord : elle est donc un État côtier majeur qui doit veiller à ce que la pêche réalisée dans sa ZEE ne soit pas altérée par une surpêche qui aurait lieu en face de sa ZEE. Cet accord lui permettra de défendre ses ressources naturelles, en particulier les stocks pélagiques dits « chevauchants » (c'est-à-dire circulant entre sa ZEE et la haute mer), qui se situent majoritairement dans les eaux internationales jouxtant sa ZEE. Il lui donne également les moyens de combattre la surpêche pratiquée, en face de sa ZEE, par des États cherchant à optimiser leurs droits de pêche tant que l'accord n'est pas entré en vigueur.

Deux organismes existent déjà dans cette zone : la Commission du thon de l'océan Indien, compétente pour le thon et les espèces apparentées et couvrant les ZEE et la haute mer, et la Commission des pêches de l'océan Indien du Sud-Ouest, dont la France est membre. Mais, jusqu'à présent, aucune ORGP ne couvrait les espèces non thonières en haute mer. Le présent accord vise précisément à protéger ces espèces.

Conclu en juillet 2006 à Rome, sous l'égide de la FAO, il a pour objectif d'assurer la conservation à long terme et l'utilisation durable des ressources halieutiques dans l'océan Indien du sud-ouest par la coopération entre les Etats, et d'y promouvoir le développement durable des pêches. Cet objectif passe par le suivi de l'état des ressources halieutiques et de leur niveau d'exploitation, l'évaluation de l'impact de la pêche sur ces ressources halieutiques et le milieu marin, la coordination avec les États côtiers pour la conservation et la gestion des stocks chevauchants qui circulent entre les eaux sous juridiction de ces États et la haute mer, et l'élaboration d'un ensemble normatif visant, notamment, à éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, dite « pêche INN ».

Le budget de la future organisation, en cours de création, sera comparable à celui de l'ORGP du Pacifique Sud, soit 600 000 euros par an, dont 30 000 à la charge le la France.

Sur les onze Etats signataires (Australie, Comores, Union européenne, France, Iles Cook, Kenya, Madagascar, Maurice, Mozambique, Nouvelle-Zélande et Seychelles), quatre ratifications seulement sont intervenues à ce jour : celles des Seychelles, en 2006, de l'Union européenne en 2008, de Maurice, en 2010, et de l'Australie, en mars 2012.

La France doit ratifier cet accord qui tarde à entrer en vigueur. Je vous engage donc à l'adopter, comme l'a déjà fait l'Assemblée nationale, et à prévoir son examen en séance publique sous forme simplifiée, conformément à la décision prise par la conférence des présidents du 17 octobre dernier.

La commission adopte le projet de loi et propose son examen sous forme simplifiée en séance publique.

Source : Sénat 

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Le 14 Août 2014

Thonier-senneur. Les tortues marines passent entre les mailles des filets géants


 Thonier-senneur "Glénan" en action de pêche sur Youtube

La pêche à la senne se déroule à bord de thoniers-senneurs, des navires puissants pouvant atteindre plus de 100 mètres de longueur, utilisant des filets (les "sennes") de plus de 1,5 km de long et ciblant les thons tropicaux. Afin d’optimiser les captures, cette pêche industrielle au thon utilise notamment des dispositifs de concentration de poisson (DCP), des systèmes flottants au milieu de l’océan servant à attirer les grands poissons pélagiques et particulièrement les thons tropicaux. Ces méthodes sont souvent accusées de générer des captures accidentelles importantes.

Les tortues marines passent entre les mailles des filets

Bonne nouvelle ! Dans une étude parue le 12 aout 2014 dans la revue scientifique "Biological Conservation", publiée par Elsevier Science, un groupe de chercheurs de l’Ifremer, de l’IRD, de l’IEO et de l’AZTI ont pu affirmer que "l’impact de la pêche à la senne était très faible sur les captures des six espèces de tortues marines présentes dans les océans indien atlantique".



Souvent pointés du doigt au sujet de pêches accidentelles massives et catastrophiques, ces grands navires, les thoniers-senneurs, et leurs filets d'1,5 km de long, ne peuvent finalement pas être accusés de balayer les tortues marines sur leur passage en cherchant à pêcher les thons tropicaux.

Les scientifiques ont ainsi analysé 15 913 données collectées entre 1995 et 2011 par des observateurs embarqués à bord des thoniers-senneurs européens. Pour l’océan Atlantique et l’océan Indien, cela représente respectivement 10,3% et 5,1% de la totalité de cette activité de pêche réalisée pendant cette période. En parallèle, de 2003 à 2011, 14 124 observations liées aux dispositifs de concentration de poisson (DCP) ont été réalisées pour vérifier si les tortues étaient prises dans les filets des DCP.

Le résultat de l’étude n’est pas une surprise pour les chercheurs : "Globalement, l’impact de la pêche à la senne est très faible sur les captures des six espèces de tortues marines présentes dans ces océans. Seulement un petit nombre de tortues restent coincées dans les filets" explique Jérôme Bourjea, premier auteur de la publication. "En plus, 75% des tortues pêchées accidentellement ont été relâchées vivantes".

Bien sûr, les DCP restent un problème car ils "attirent des jeunes tortues marines qui peuvent se retrouver prises dans les filets utilisés pour fabriquer ces DCP. Mais dans l’ensemble, cela joue un faible rôle dans les captures accidentelles", toujours selon l'auteur. Cependant, depuis 2013, "la construction de ces DCP a été modifié par la flottille européenne pour limiter le nombre de tortues emmêlées dans les filets et les premiers retours semblent très positifs".

D'après les articles d'Ifremer : Quels sont les impacts de la pêche thonière à la senne sur les tortues ? et de zinfos974 : Pêche à la senne: Les tortues marines passent entre les mailles des filets   

Pour plus d'informations sur les programmes auxquels la délégation Ifremer Océan Indien participe : 

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    Le 1 décembre 2014

    Quand le thon nous met en boîte



    fredeau le recif du belon       
    96
    15 vues
    Ajoutée le 1 déc. 2014

    Reportage sur mon métier passe, je fais un passage dessus et ainsi mon bateau

    30/11/14 20:40 sur france 5

    Synopsis

    Les Français mangent chaque année près de 70 000 tonnes de thon en boîte. Mais sait-on vraiment ce qui se cache dans cette petite conserve si familière ? La majeure partie du thon pêché l'est aujourd'hui très loin de France et parcourt des milliers de kilomètres avant d'arriver dans les supermarchés. En Côte d'Ivoire, aux Seychelles, au Ghana, ou en Thaïlande, des milliers de petites mains s'activent jour et nuit pour produire du poisson pas cher. Comment s'y retrouver dans ce marché mondialisé ? Toutes les espèces se valent-elles ? Peut-on encore manger du thon sans risque pour la planète ou pour la santé ? Enquête, de la mer à l'assiette.
    • Frédérique Mergey / Réalisateur
    Dimanche 30 Novembre 20h41
    Documentaire Durée : 52min Tous publics / 16:9 / stereo
    Prochaines émissions
    Quand le thon nous met en boîte Le 7 Décembre 2014 à 16h00
    Quand le thon nous met en boîte Le 18 Décembre 2014 à 16h35


    Quand le thon nous met en boite dans Le doc du dimanche ce soir sur France 5

    Dans le cadre de la case "Le doc du dimanche" présentée par Valérie Durier, France 5 diffusera ce soir à 20h35 "Quand le thon nous met en boite".

    Le Doc du dimanche s’intéresse cette semaine à un produit acheté par 90% des ménages : le thon en conserve.

    Source : Le Zapping du Paf

    Les français mangent chaque année près de 70 000 tonnes de thon en boîte. Riches en protéines, très économiques, les conserves ont permis de démocratiser largement la consommation de ce poisson en France.

    Mais sait-on vraiment ce qui se cache dans cette petite boite si familière?

    Qui sait par exemple que plus de la moitié des conserves que nous consommons contient de la bonite à ventre rayée, un poisson très courant dans les mers chaudes, surnommé "le poulet des mers"?

    Qui sait encore que Petit Navire, la marque leader du marché, n'est plus bretonne depuis longtemps, mais appartient aujourd'hui à un groupe thaïlandais?

    La majorité du thon que nous achetons est aujourd'hui pêchée très loin de la France et parcourt des milliers de kilomètres avant d'arriver dans nos assiettes.

    En Côte d'Ivoire, aux Seychelles, au Ghana, ou en Thaïlande, dans d'immenses usines, des milliers d’ouvriers s'activent jour et nuit afin que nous puissions acheter du poisson bon marché. Aux Seychelles, l’une de ces usines a ouvert ses portes, afin de montrer comment le thon est réellement mis en boîte.

    Pour alimenter le marché mondial, près de 5 millions de tonnes de thon sont capturés chaque année. Une pêche "industrielle", accusée par certaines ONG de vider les océans. Dans leur viseur, des techniques de pêche de masse qui génèrent aussi des prises accessoires, comme les requins, les raies ou les tortues accentuant ainsi de manière dramatique l'effort de pêche sur une ressource à la limite de la surexploitation.

    Les pêcheurs français réagissent.

    Autre point noir : la pêche illégale. 15% du poisson que nous consommons serait capturé de manière frauduleuse. L'Europe doit aujourd'hui faire le gendarme pour assainir la filière.

    Comment s'y retrouver dans ce marché mondialisé? Toutes les espèces se valent- elles? Pouvons-nous encore manger du thon sans risque pour la planète ou pour notre santé ? Enquête de la mer à l'assiette...

    Rédigé par Sarah

    Quand le thon nous met en boîte : scandales et secrets sur France 5 Replay / Pluzz

    C’est en première partie de soirée ce 30 novembre que France 5 diffusait le reportage « Quand le thon nous met en boîte » intégralement consacré à ce poisson dont les Français raffolent. Et pour cause puisque près de 70 000 tonnes de thon en boîte sont consommées chaque année !

    Source : Terra Femina Par Elise Petter 

    « Les Français mangent chaque année près de 70 000 tonnes de thon en boîte. Mais sait-on vraiment ce qui se cache dans cette petite conserve si familière ? La majeure partie du thon pêché l'est aujourd'hui très loin de France et parcourt des milliers de kilomètres avant d'arriver dans les supermarchés. En Côte d'Ivoire, aux Seychelles, au Ghana, ou en Thaïlande, des milliers de petites mains s'activent jour et nuit pour produire du poisson pas cher. Comment s'y retrouver dans ce marché mondialisé ? Toutes les espèces se valent-elles ? Peut-on encore manger du thon sans risque pour la planète ou pour la santé ? Enquête, de la mer à l'assiette. »

    Si l’on en croit Greenpeace, la pêche au thon serait catastrophique pour l’écosystème et totalement irrespectueuse de l’environnement. Et pourtant, ce poisson est l’un des plus consommés en France et fait le bonheur de milliers de Français au quotidien car il est très facile à accommoder.

    C’est pour tirer une nouvelle fois la sonnette d’alarme et faire le point sur le fameux thon en boîte que France 5 diffusait ce 30 novembre en première partie de soirée le document « Quand le thon nous met en boîte ». Un reportage intelligent et bien fichu qu’il ne fallait surtout pas manquer pour en savoir plus sur ce qui se trouve dans nos assiettes au quotidien.

    Le document « Quand le thon nous met en boîte » est d’ores et déjà visible dans son intégralité en replay, et cela durant 7 jours.

    Audiences : "Le Prénom" bat "De rouille et d'os", le thon attire sur France 5

    Les audiences de la soirée du dimanche 30 novembre 2014.

    France 5 est largement en tête avec sa case documentaire dominicale. L'enquête inédite "Quand le thon nous met en boîte" a intrigué plus d'un million de téléspectateurs, soit 3,7% du public.

    Source : Ozap

    Dimanche soir, TF1 a remporté la bataille du cinéma. La première chaîne s'est hissée largement en tête des audiences avec la première diffusion du film "Le Prénom". Cette comédie française écrite et réalisée par Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière a été un grand succès au théâtre, avant d'être adaptée au cinéma avec un casting quasi-identique : Patrick Bruel, Guillaume De Tonquedec, la regrettée Valérie Benguigui, Judith El Zein et Charles Berling. Hier soir, "Le Prénom" a été regardé par 7,7 millions de téléspectateurs jusqu'à 23h05, selon Médiamétrie. La part de marché s'élève à 29,8% sur les individus de quatre ans et plus et 36,2% sur les ménagères de moins de cinquante ans.

    France 2 suit avec la première diffusion de "De rouille et d'os" de Jacques Audiard. Ce drame français avec Marion Cotillard et le Belge Matthias Schoenaerts a attiré 3,4 millions de personnes, soit 13% du public de quatre ans et plus. M6 est troisième avec un nouveau numéro de "Zone interdite". Le magazine bi-mensuel dominical, présenté par Wendy Bouchard, qui revenait sur le tsunami asiatique de 2004, a intéressé 2,9 millions de téléspectateurs. Les parts de marché s'élèvent à 11% sur les individus de quatre ans et plus et 15% sur les ménagères de moins de cinquante ans.

    France 3 est au pied du podium avec la suite de la saison 7 inédite de la série canadienne "Les Enquêtes de Murdoch", avec Yannick Bisson. Les trois premiers épisodes de la soirée - qui en comptait quatre et dont seul le premier était inédit - ont réuni près de 2,8 millions de fidèles en moyenne, soit 10,6% du public. A noter que l'épisode de 20h50 a rassemblé 3,3 millions d'habitués (11,7% de PDA).

    Du côté des autres chaînes, France 5 est largement en tête avec sa case documentaire dominicale. L'enquête inédite "Quand le thon nous met en boîte" a intrigué plus d'un million de téléspectateurs, soit 3,7% du public.
    A noter qu'avec le film "Inception" de Christopher Nolan (360.000 téléspectateurs et 1,5% de PDA), HD1 a battu D8. La première chaîne de la TNT a réalisé une contre-performance avec le film "Je préfère qu'on reste amis" d'Eric Toledano et Olivier Nakache qui a intrigué 270.000 téléspectateurs seulement (1% du public).

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    Le 1 décembre 2014

    La conserve de thon pêché à la ligne fait des remous chez Saupiquet


    La mise en avant du côté «respectueux des ressources marines» du thon à la ligne fait débat...

    La conserve de thon subit depuis quelques semaines une campagne médiatique de Greenpeace, visant particulièrement la marque Petit Navire, qui fustige l’usage des dispositifs de concentration de poisson (DCP) par les senneurs.

    Pour plus d'explications dans le marin

    Ce qui ne vous empêche pas de participer au Grand Jeu Thon Pêché à la Ligne sur la page facebook de Saupiquet



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    Le 12 Mai 2015

    Accord de pêche : Vous avez dit reliquat ! mais de quel reliquat ?


    Concernant les accords de pêche conclus avec des Pays Tiers, la nouvelle Politique Commune de la Pêche tend à se concentrer sur le reliquat, voir à le présenter comme quelque chose de nouveau... Or la référence au reliquat lors de la négociation des accords de pêche n’est pas nouvelle à la PCP réformée, puisque l'Union Européenne doit se conformer à la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer (CNUDM) (voir encadré ci-dessus).

    La référence au reliquat lors de la négociation d’accords d’accès n’est pas nouvelle à la PCP, étant donné que l’UE doit se conformer à ses obligations internationales. Dans le cadre de la précédente PCP (Règlement (CE) no 2371/2002), les Conclusions du Conseil de 2004 sur les accords de pêche déjà déclaré, entre autres, que la « Communauté doit : (1) contribuer à l’exploitation rationnelle et durable des reliquats des États côtiers sur les ressources marines, en particulier en empêchant la surpêche des stocks qui sont d’intérêt pour les populations locales ».

    Le nouveau règlement de base tend à se concentrer sur le reliquat, voir à le présenter comme quelque chose de nouveau, afin de réitérer l’importance de l’évaluation des stocks antérieurs et le seul accès des navires de l’UE aux stocks qui ne sont pas exploitable par l’effort de pêche nationale de l’État côtier.

    Il ressort en effet clairement du nouveau règlement que l’objectif général de la PCP ne peut être respecté en l’absence de données scientifiques de haute qualité et il s’ensuit que l’Union ne peut faire abstraction de l’absence de données scientifiques lorsqu’elle agit au niveau externe. La Commission, dans sa Communication sur la dimension externe de 2011 (COM 424 (2011)) a clairement indiqué que « Les APP (*) doivent toujours être fondes sur les meilleurs avis scientifiques disponibles, en utilisant le concept de rendement maximal durable (RMD) comme référence » (point 3.2). La Commission confirme également que les APP doivent se conformer à la CNUDM en accordant l’accès des navires de l’UE seulement aux ressources ayant un reliquat (point 3.1).

    Dans sa résolution de 2012, le Parlement européen s’est félicité de l’intention de la Commission d’inclure plusieurs dispositions dans les futurs accords bilatéraux, y compris : le respect du principe de la limitation de l’accès aux ressources dont il a scientifiquement été démontré qu’elles étaient en excédent pour l’Etat côtier, en conformité avec les dispositions de la CNUDM. Cette approche est maintenant reflétée à l’article 31(4) du règlement 1380/20139.


    En plus de cet article qui promeut la durabilité en soutenant l’État côtier dans l’accomplissement de ses propres obligations au titre de la CNUDM, l’article 31 contient une disposition particulière au point 4 qui prévoit que :
    « Les navires de pêche de l’Union pêchent uniquement le reliquat du volume admissible des captures visé à l’article 62, paragraphes 2 et 3, de la CNUDM, et établi de façon claire et transparente sur la base des meilleurs avis scientifiques disponibles et des informations pertinentes échangées entre l’Union et le pays tiers concernant l’effort de pêche total exercé sur les stocks concernés par l’ensemble des flottes. En ce qui concerne les stocks chevauchants ou les stocks de poissons grands migrateurs, il y a lieu de prendre dûment en compte, pour la détermination des ressources accessibles, les évaluations scientifiques réalisées au niveau régional ainsi que les mesures de conservation et de gestion adoptées par les ORGP compétentes ».

    Ainsi, lors de la négociation d’un APPD (**), l’UE doit seulement discuter l’accès aux stocks ayant un reliquat préalablement identifié, selon les évaluations scientifiques pertinentes et mises à jour, pour les ressources autres que thonières. S’agissant des stocks chevauchants et grands migrateurs (thonidés et espèces assimilées), l’UE doit respecter les recommandations et résolutions des ORGP compétentes et les TAC qu’elles ont déterminés; le tonnage alloué à l’UE fait partie de son quota global pour l’espèce spécifique relevant de la compétence de l’ORGP.

    Si aucun reliquat n’a été établi conformément à la CNUDM, ou si les conditions de l’article 31(4) ne sont pas réunies, (y compris la nécessité d’avoir le meilleur avis scientifique disponible et la transparence), l’Union européenne ne peut pas négocier d’APPD avec le pays concerné et ses navires ne devraient pas avoir accès à ses eaux.

    (*) Accord de Partenariat dans le domaine de la Pêche (APP)
    (**) la nouvelle PCP parle dorénavant d’Accord de Partenariat pour une Pêche Durable (APPD)

    Extrait de l'analyse de Cape (Coalition pour des accords de pêche équitable) -11 Mai 2015

    Pas de reliquat, pas de pêche ?

    L’intégration du concept de reliquat dans les accords de pêche UE



    Dans son nouveau rapport, CAPE examine comment le principe de 'reliquat' est intégré dans le nouveau règlement de la Politique commune de la Pêche de l'UE. La nouvelle PCP fait de ce concept un élément fondamental de l’accès de l’UE aux eaux des pays tiers à travers ses accords bilatéraux de pêche.

    L’UE a présenté cette approche comme étant un progrès enregistré dans le cadre de la réforme de la PCP. Il s’agit néanmoins d’un principe juridique de base des accords d’accès, codifié par la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM) depuis 1982 et qui n’est pas nouveau à la dimension extérieure de la PCP.

    Il doit s’entendre dans le cadre de la création de Zones Economiques Exclusives (ZEE), où un État côtier exerce des droits souverains aux fins d’exploration et d’exploitation, de conservation et de gestion des ressources vivantes des fonds marins, sous-sol et les eaux surjacentes dans sa ZEE.

    En parallèle de ces droits souverains, Les Etats côtiers ont le devoir d’évaluer l’état des ressources dans leurs eaux à des fins de gestion et de conservation, afin de répartir les possibilités de pêche entre leurs flottes nationales. L’Etat côtier a le droit d’allouer aux Etats étrangers le «reliquat» qu’il ne peut pas exploiter lui-même.

    La disponibilité d’un reliquat suivant la détermination de sa capacité de pêche par l’État côtier est la ‘raison d’être’ de la conclusion des accords d’accès. Les accords bilatéraux entre l’UE et les pays tiers, principalement les pays en développement d’Afrique et de l’Océan indien, ont toujours été basés sur ces règles, mais pas toujours appliqués à la lettre : dans le passé, on peut trouver de nombreux exemples où l’accès par les flottes de l’UE aux ressources des pays tiers par des accords bilatéraux n’étaient pas fondés sur l’existence prouvée d’un reliquat.

    Les choses ont elles changé aujourd’hui, avec l’entrée en vigueur de la nouvelle PCP ?

    Télécharger Ici l'analyse de Cape : Pas de reliquat, pas de pêche ? L’intégration du concept de reliquat dans les accords de pêche UE

    La Banque Mondiale donne son avis sur les accords de pêche 

    « Le commerce de services dans la pêche: Perspectives émergentes sur les accords de pêche étrangers »


    Le dernier rapport de la Banque mondiale sur les accords de pêche étrangers, promeuvent « l’importation de services de pêche », grâce à des investissements privés (sociétés mixtes par exemple) au lieu de prendre en compte les intérêts des Etats côtiers en termes de développement de leur secteur de la pêche et surtout pour les communautés locales. Cette approche n’est pas en ligne avec les principes de la CNUDM, en particulier l’article 62 qui se réfère expressément à ‘d’autres Etats’ pour l’allocation d’un accès au reliquat, ce qui exclurait l’accès au reliquat pour des compagnies privées à travers des accords privés.


    Veuillez trouver une analyse détaillée de ce rapport par CAPE : Revue du rapport de la Banque Mondiale « Le commerce de services dans la pêche: Perspectives émergentes sur les accords de pêche étrangers » : https://cape-cffa.squarespace.com/blog-en-francais/revue-du-rapport-de-la-banque-mondiale-le-commerce-de-services-dans-la-pche

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