Côte d’Ivoire : Où sont passés nos quatre gardes-côtes ?

Le 11 mars 2009, quatre gardes-côtes ivoiriens ont disparu au large de Fresco ! Depuis une polémique s’en est suivie dans le pays au sujet de l’importance de la pêche illégale et de l’affectation des fonds versés dans le cadre de l’accord de partenariat sur la pêche avec l’Europe.

La mer est devenue tellement dangereuse au large des côtes ivoiriennes qu’il vaut mieux ne pas être garde-côte dans cette région ou du moins rester à terre pour ne pas risquer sa vie à contrôler les pirates de la pêche.

Des gardes-côtes tombés au front (de la piraterie) !

« On envoie les policiers à l`abattoir » dit Kouassi Yao Barthélémy, secrétaire général du Syndicat des marins-pêcheurs de Côte d’Ivoire. Après la disparition de quatre gardes-côtes en pleine mer, abattus, dit-on par des pirates, les marins-pêcheurs ruminent leur colère. Selon leur leader syndical, l’Etat ne joue pas correctement son rôle dans la sécurisation des eaux territoriales et la préservation de la faune et de la flore aquatiques.

Le commentaire de Kouassi Yao suite à l’invasion des eaux territoriales ivoiriennes par les bateaux pirates dans des proportions dramatiques :

« Le véritable problème dans notre secteur, c’est qu’on ne donne pas la place qui revient aux techniciens. C’est vraiment fondamental car nous dénoncions cela depuis 2005. Parlant justement des bateaux pirates, cela s’apparente au bandit qui, dans le but de vous cambrioler, prend le temps nécessaire pour vous étudier et s’armer pour venir vous attaquer. Quand on parle des ressources halieutiques, c’est une question de plusieurs milliards de Fcfa. La Côte d’Ivoire a plus de 500 kilomètres de côtes qui font l’objet de pillage systématique de jour comme de nuit. Ces bateaux pirates qui viennent piller nos ressources, sont des anciens navires de guerre, donc lourdement équipés et armés. Aujourd’hui, du fait du manque d’équipements, quatre gardes-côtes sont introuvables. Le comble, c’est que la Côte d’Ivoire n’a même pas les moyens de faire les plongées pour retrouver les corps de ces victimes tombées au front. Cela veut dire que ces agents vont à l’abattoir. C’est un danger pour toute la population. Parce que si les pirates ont pu les abattre aussi facilement, cela sous-tend qu’ils peuvent nous attaquer sur le territoire terrestre. Il ne s’agit pas seulement de pérenniser la flore et la faune aquatique, il s’agit aussi de notre survie et de notre sécurité. Les autorités doivent veiller à la sécurisation de nos côtes en prenant toutes les dispositions utiles. On dira qu’on n’a pas assez de moyens pour le faire parce qu’on est en crise, mais cela peut être fatal. N’oublions pas le Probo koala (ndlr ce bateau parti de France pour décharger des produits toxiques à Abidjan) qui a intoxiqué et coûté la vie aux populations. »

A quoi servent les contributions financières des accords de pêche ?

L'accord de partenariat sur le secteur de la pêche conclu entre la Commission européenne et la Côte d'Ivoire couvre la période du 1er juillet 2007 au 30 juin 2013. La contribution financière s'élève à environ 400 millions de Fcfa (595.000 euros) en vue de soutenir la politique de pêche de la Côte d'Ivoire. Tout comme les armateurs de la pêche, les gardes-côtes se demandent la destination de ces fonds qui selon eux, pouvaient contribuer réellement à soutenir les opérateurs et les aider à s'équiper. Pour eux, la signature de ces accords doit impliquer désormais tous les acteurs en vue d'une affectation rationnelle des ressources financières que cela engrange. «Ces accords de pêche sont devenus des accords mystérieux alors qu'ils devraient pouvoir soutenir correctement la filière », critiquent-ils. L'année dernière également, la Côte d'Ivoire avec l'aide du Fao et du Fonds international de développement agricole (Fida), a annoncé son intention de vouloir réunir la somme de 38 milliards de Fcfa en faveur du secteur de la pêche et de l'agriculture. D'ici 2012, ce plan de financement va valoriser la production de la viande, du lait et du miel. Mais c'est en particulier le secteur de la pêche qui a besoin d'un sérieux coup de pouce. Si Abidjan est le premier port thonier en Afrique et le 6ème mondial, l'ensemble de la filière est en plein marasme. C'est fort de ce constat que les opérateurs exigent une gestion transparente des ressources pour permettre à la pêche ivoirienne de sortir de la boue. (Source : Nord-Sud)

Autre article :
Pour plus d'informations :
Auteur de la carte (Wikipedia) : Radosław Botev

Revue de presse :

Le 10 décembre 2011

Fresco : Un excellent pêcheur, candidat au législative 2011

Né le 17 juillet 1968, Alain Michel Agnima Lobognon est natif de Fresco. C’est à l’âge de huit ans qu’il touchera les bancs, lui qui naguère, était destiné à la pêche : « jusqu’à huit ans, j’étais pêcheur à Fresco auprès de ma grande mère. Et ma mère, arrivée un jour de son voyage, décida de m'inscrire à l’école. J’étais un excellent pêcheur à l’époque ! » Dira t-il.

La vie politique de l'homme débuta dans les années 1990 avec une fibre idéologique houphouétiste, aime t-il rappeler: « C'est en 1990 que je me suis mis à la politique avec l'houphouétisme. » En 1995, au sein de l’alliance Républicaine, il aiguisait ses premières armes dans la commune de Port Bouët par des marches au sein de groupes, partisans du RDR. Source : Législatives 2011 à Fresco: Alain Lobognon, Zadi Daniel, deux hommes, une même vision. / Pourquoi le candidat Alain Lobognon doit être élu.

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Côte d'Ivoire: opération de lutte contre la pêche illégale

La Côte d'Ivoire a lancé une opération de surveillance de ses eaux territoriales pour lutter contre la pêche illégale, à l'origine d'une baisse de plus de 30% de sa production halieutique en cinq ans, a annoncé mardi le ministre ivoirien de la Production animale, Alphonse Douati.

"Nous avons constaté une chute de 30 à 40% de la production halieutique" au cours des cinq dernières années, a indiqué M. Douati, soulignant que "52% des bateaux qui pêchent dans les eaux maritimes ivoiriennes ne détiennent aucune licence".
"Si nous n'y prenons garde, nous courons le risque de l'appauvrissement total des ressources des eaux maritimes ivoiriennes pillées par ces bateaux pirates", a-t-il averti.
Lancée la semaine dernière, l'opération a permis d'arraisonner le 9 avril six bateaux, dont deux battant pavillon ghanéen et nigérian et ayant à leur bord des équipages coréen et chinois.

Cette opération sera appuyée par un plan national de surveillance des 500 kilomètres de côtes ivoiriennes, mis en place par les autorités pour un coût de 16 milliards de francs CFA (24 millions d'euros), a ajouté M. Douati.
Un contrat devrait être conclu avec la société française Thalès International portant sur des systèmes de surveillance par satellite et des radars, a affirmé le ministre.

"Nous sommes très avancés dans les discussions, un protocole d'accord doit être signé à la fin avril", a-t-il indiqué.

La Côte d'Ivoire consomme chaque année 300.000 tonnes de poissons et crustacés, dont le tiers est pêché dans ses eaux. Le pays importe le reste de ses besoins en la matière, pour 100 milliards de FCFA (152,5 millions d'euros) par an. (Source : AFP - 15/04/09)

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Le 7 septembre 2009

Agression : Les pirates attaquent à Cap Cameroun (Africa presse)

Six des quinze membres du Stema et Elizabeth I ont été blessés vendredi dernier.
Encore des navires camerounais attaqués par les pirates aux larges de nos côtes. Ce sont les chalutiers Stema et Elizabeth I qui ont cette fois reçu la visite de ces bandits de mer, dans la nuit de vendredi, 4 septembre 2009 dans la zone de Cap Cameroun. Les malfrats armés qui ont pris d’assaut les navires de pêche aux environs de 20h ont agressé les membres de l’équipage. Sur le carreau, six membres des deux équipages ont été blessés par des armes blanches (machettes, coutelas) ainsi que par la crosse des fusils que portaient ces individus. Trois marins ont été grièvement blessés et trois autres légèrement touchés par les pirates.

Les blessés ont immédiatement été conduits à la garnison militaire de Douala après que les chalutiers ont accosté au port de pêche de Douala. Ces derniers sont en effet sous soins intensifs depuis samedi dernier, 5 septembre. Les dégâts matériels ne sont pas des moindres. “Les installations de communication ont été complètement endommagées. 16 téléphones portables et une somme de 37.000 francs Cfa ont aussi été emportés par les malfrats”, apprend-on à la brigade maritime. Par ailleurs, on indique que les sacs de voyage, effets vestimentaires appartenant aux membres des équipages et le dispositif de sécurité des navires ont été emportés par les agresseurs.

De sources concordantes, les malfrats, une vingtaine, tous cagoulés étaient à bord de deux chaloupes. Ils ont pu joindre les bateaux de pêche à l’aide des amarres. Une fois à bord, les agresseurs ont d’abord cassé les installations de communication. Mais l’équipage a eu le temps de prévenir la base. “Nous avons reçu l’appel de détresse de Stema et Elizabeth I, vendredi dernier à 20h15mn. Nous avons immédiatement informé le Bataillon d’intervention rapide (Bir), la marine nationale et la brigade maritime”, indique le capitaine d’armement de cette entreprise.

Aucune réaction immédiate de ces unités n’a été enregistrée. Malheureusement, les agresseurs armés de fusils de guerre, machettes, haches et couteaux ont brisé les cabines du chef mécanicien, du commandant et du second officier avant de s’en prendre aux membres de l’équipage. Les pêcheurs vont recevoir plusieurs coups sur la tête avec la crosse d’une arme à feu. Les armes blanches vont également être utilisées par ces pirates pour neutraliser certains pêcheurs. Après leur forfait, les pillards sont repartis avec leur butin dans leurs chaloupes sans être inquiétés. Et les navires Stema et Elizabeth I vont accoster au port de pêche de Douala, samedi dernier aux environs de 8h30mn. Une enquête a été ouverte à la police du port et à la brigade maritime. Sandrine Tonlio.

Le 28 juin 2010

Pêche artisanale en Cote d’Ivoire – Les étrangers, rois des eaux ivoiriennes (Connection ivoirienne)
Le poisson représente pour la population ivoirienne, estimée à 10 millions, la première source de protéines d’origine animale. Ce sont plus de 150.000 tonnes, qu’il faut pour la consommation nationale annuelle. Un défi qu’il faudra relever. Malheureusement, l’activité de la pêche a été abandonnée aux mains des non-nationaux qui font la loi, en se partageant les eaux ivoiriennes.

En septembre 1996, le Projet d’Étude Participative AISA/IDESSA a permis de faire l’historique des activités halieutiques et la typologie de la pêche. Cette activité, dans ce réservoir, est artisanale et de type individuel. Démarrée en 1980 avec l’implantation des pêcheurs étrangers originaires du Mali, les Bozos, la pêche était pratiquée dans le bas Sassandra par deux types d’acteurs : les professionnels (étrangers) et les occasionnels (Bakwés). Les engins de pêche sont ceux classiquement utilisés dans les pêcheries continentales de Côte d’Ivoire : filets maillants, mono et multifilaments, nasses (grillagées, en filets ou en bambou) et pièges en bambous de Chine. La densité des pêcheurs artisans sur le lac Faé dans cette zone, était de 6,4 pêcheurs/km2, soit trois fois supérieure à la norme optimale de 2 pêcheurs/km2 admise par la législation ivoirienne.

L’autorité ghanéenne sur des mers
Zimbabwé. Ce n’est pas le pays de l’Afrique australe. Mais un quartier précaire de la commune de Port-Bouët. Il est 7h ce samedi 27 juin 2010. L’épais brouillard qui se dégage ce matin, n’empêche pas femmes, hommes et enfants parlant particulièrement le Fanti et l’Ashanti (deux langues parlées au Ghana voisin) dans leur majorité, de se disputer les premières places à proximité des vagues de la mer qui vont et viennent. Un véritable attroupement qui attire l’attention des visiteurs et autres revendeuses de poissons postées à une dizaine de mètres de la rive sableuse. Signe annonciateur de l’arrivée des premières pirogues de pêche. La fine pluie qui tombe sur la plage et le froid qui en résulte est loin de décourager ces femmes ghanéennes, le pagne noué à la poitrine et les enfants aux corps nus, sans chaussures. L’atmosphère gagne en intensité dès qu’une vingtaine de minutes après, on aperçoit des embarcations qui pointent à l’horizon. On se bouscule pour être en première ligne. C’est dans ce décor qu’accostent les pirogues, avec à leurs bords, 7 membres de l’équipage pour certaines et 8 pour d’autres. Avec une spécificité. Ils sont tous, ghanéens. Un constat qui saute aux yeux de toutes les personnes venues faire des achats. Ce fait ne laisse pas M. Guedé J. venu acheter du poisson pour des funérailles, indifférent. Et il le fait remarquer à un officier de la police présent sur les lieux également. « Les étrangers sont vraiment les rois des eaux ivoiriennes », lance-t-il dans un langage empreint de regrets. Et il n’a pas tort. Toutes les pirogues (13 au total) en provenance des mers, étaient composées que des hommes de ‘’ce peuple frère’’. Comme pour dire qu’ils sont maîtres de cette étendue d’eau.

Maliens, Béninois, Nigériens…’’propriétaires’’ des fleuves, lagunes et lacs
Si les Ghanéens dans leur diversité ethnique se partagent la mer et autres grandes étendues d’eau, Maliens, Béninois et autre Nigériens sont les rois des lagunes et lacs autres fleuves ivoiriens. Faites un tour dans la région de Dabou, de Jacqueville et de Grand Lahou, pour vous en rendre compte. Dans ces villes lagunaires, ces pêcheurs venant de la sous-région, dament le pion à leurs ‘’collègues’’ Adioukrou, Ahizi, Avikam, Alladian et Ehotilé. Installés dans presque tous les villages en bordure de lagune, ils sont les premiers à prendre d’assaut ces espaces. « Déjà à 5h du matin, on les voit en groupe sur la lagune », a soutenu Mme Sita Amélie, vendeuse de poisson à Dabou. Cela, souvent, en violation des lois et rituels de leurs tuteurs. Ainsi, avec de petites pirogues, ils défient les grosses vagues provoquées la plupart du temps par les orages et grands vents. Une situation qui ne laisse nullement indifférentes les populations qui les a accueillies. « Cela nous inquiète souvent », laisse entendre Amari G. responsables des pêcheurs autochtones du village d’Attoutou B (Jacqueville). Inquiétude partagée par M’Boua Martin, président des jeunes pêcheurs du même village : « Nous ne maîtrisons pas leur secret, mais force est de reconnaître qu’ils nous font souvent peur », nous a-t-il fait remarquer, avant de poursuivre : « Ils sont en général, seuls dans leurs pirogues. Quand survient la marée haute, avec de grands vents, nous nous faisons beaucoup de soucis pour eux, à cause de l’étroitesse de leurs moyens de pêche ». Une situation qui n’effraye nullement ces derniers. Moumouni Fosseni, de nationalité nigérienne, le dit à qui veut l’entendre. « Ces petites pirogues nous permettent de nous déplacer facilement ». Sans commentaire !

La place de leurs femmes dans la filière
Venues du pays dans leur majorité avec leurs maris, les femmes jouent un rôle prépondérant dans cette activité, notamment dans le micro-mareyage. Elles sont fortement impliquées dans la commercialisation du poisson. Comme nous a dit Moumouni Fosseni, « Dans la plupart des villages ou lieux où cette activité est exercée, lorsque nous revenons de la pêche, nous discutons avec notre femme ou une femme de confiance, membre ou très proche de la famille, pour établir un prix pour le poisson (quelque soit le type) selon les saisons, selon la quantité prise par l’ensemble des pêcheurs dans un village donné. Cette femme (en général, celle du propriétaire) a pour mission, soit directement sur la plage, soit au marché, de vendre le poisson aux autres femmes qui sont des revendeuses professionnelles ou des revendeuses d’occasion ». De plus en plus, on voit apparaître dans le circuit, des femmes qui n’ont aucun lien de parenté avec un pêcheur. Les femmes, selon les informations recueillies chez les pêcheurs ghanéens, ne sont aucunement impliquées dans les questions touchant les techniques ou les activités de la pêche à part quelques rares cas ci et là. Parfois, dans certaines communautés, on trouve des femmes qui commercialisent de petits matériels de pêche. Il y a des rôles qui leurs sont totalement exclusifs et d’autres qui ne le sont pas et qui ont tendance à être pris en main par les hommes. La conjointe (femme du propriétaire du bateau), comme nous l’a fait savoir Moumouni, ne paie pas le poisson qu’elle va commercialiser. Cela fait partie de ses responsabilités dans le couple. Dans ce cas, elle ne génère pas de revenus propres. Dans le cas des autres femmes, elles achètent le poisson à crédit ou au comptant. En somme, on peut le constater, les Ivoiriens ont abandonné le secteur de la pêche aux étrangers, qui font la pluie et le beau temps dans un secteur générateur pourtant de revenus.

La particularité des Béninoises
A la différence des femmes venue du Mali, du Niger ou du Ghana, qui s’occupent exclusivement de la vente des produits de leurs maris, les Béninoises sont actives dans la pêche de crevettes. Activité très prisée dans leur pays d’origine, les femmes du pays de Mathieu Kérékou ont transposé celle-ci dans les lagunes ivoiriennes. Tôt le matin, elles vont à la chasse de ces crustacés. Avec bien sûr, des filets appropriés. « Elles peuvent passer plus de trois voir quatre heures dans les eaux souvent profondes. Pourvu qu’à la fin elles en trouvent pour la commercialisation et/ ou pour la nourriture du jour », nous a signifié Didier Codjovi, ressortissant de ce pays. Ces femmes se trouvent dans la zone de Jacqueville, dans les lagunes de Grand Lahou et près d’Assinie. Elles sont parfois propriétaires de leurs moyens de production parce qu’ayant elles seules le secret. Jules César

Le 17 août 2010

Forêt littorale exclusivement intertropicale, la mangrove est une formation végétale, en partie inondée. La mangrove est le lieu de reproduction par excellence de plusieurs types de poissons et de crustacés. C’est ce lieu qui subit de très forte pression humaine en Côte d’Ivoire. Ce milieu côtier original est aujourd'hui menacé par les populations riveraines….
Selon le ministère ivoirien de l'environnement la Côte d’Ivoire comptait au début des années 1990 une superficie de 15.000 hectares de mangroves autour de la lagune Ebrié, dans le sud du pays. En 2006 les mangroves ne couvraient plus que 5.000 hectares. En 16 ans, 10.000 hectares de forets de palétuviers ont été détruits. Les localités de Grand Lahou, Fresco, Sassandra etc. sont aussi concernées par cette situation.
Le déboisement de cette flore aquatique a des conséquences sur la pêche et les produits halieutiques. Selon le Dr Mathieu Egnankou, responsable de l’organisation non gouvernementale ‘’Sos Forêts’’ la mangrove est le lieu de reproduction par excellence de plusieurs types de poissons et de crustacés. Il s’agit en l’occurrence des crevettes, des huîtres, crabes poilus, coquillages et autres animaux marins comme le lamantin. « Le Trichechus senegalensis, appelé communement le lamantin est une mammifère aquatique très représentatif des lagunes ivoiriennes. Cependant, il est aujourd'hui fortement menacé de disparition », explique un scientifique.
En clair, la mangrove constitue une réserve de poissons et de gibiers, de bois de chauffe et de construction, de pâturage pour les troupeaux. Elle est encore source de produits de la pharmacopée traditionnelle, et de tannins. La disparition de cet habitat, l’un des plus riches et les plus productifs de la planète, selon les experts priverait les communautés littorales de leur cadre d'existence traditionnel. La mangrove fait encore vivre les pêcheries locales. Selon les experts, les systèmes de mangrove protègent aussi les côtes de l'érosion littorale. L’érosion côtière est portée par la dégradation de la mangrove. Cette érosion est estimée entre 1 et 2 mètres par an dans certaines parties du littoral de la Côte-d'Ivoire. Aujourd’hui, la salinité croissante de ce milieu, hérité des sécheresses antérieures et du déboisement, qui fragilise ce système côtier n’est devenu plus seulement une préoccupation scientifique. Mais une politique mondiale. Surtout face à la réaction des mangroves aux changements climatiques....

Le 18 septembre 2010

La lagune qui longe les localités de Songon, Jacqueville, Gran-Lahou et Dabou est de plus en plus envahie par une race de pêcheurs indélicats. Ces derniers utilisent des produits chimiques très toxiques qu’ils y déversent pour tuer les poissons et autres crevettes vendus ensuite sur les marchés locaux et ceux d’Abidjan, la capitale économique. Les conséquences sont tragiques sur les plans écologique, social, humanitaire et économique. Cette pratique n’est pas du tout du goût de la population de Dabou qui a décidé de déclarer la guerre à ces pêcheurs. Le phénomène de la pêche avec les produits toxiques est une réalité très préoccupante dans les localités de la côtière, dans presque toutes les contrées qui donnent sur le plan lagunaire ouest. A Songon, à Jacquevile, à Grand-Lahou et à Dabou, cette pratique est entrée dans les mœurs de nombreux pêcheurs. A Dabou, on ne s’en cache plus. D’ailleurs sur le marché local, un site leur est réservé, notamment la gare des villages où des femmes, certainement des épouses de ces pêcheurs, écoulent aisément leurs « marchandises empoisonnées » aux gérantes des nombreux maquis qui jonchent cette gare, véritable lieu de convergence des villageois de ce département. C’est souvent avec ses poissons souillés qu’elles réalisent des mets accompagnés de foufou ou l’attiéké huilé qu’elles mettent ensuite à la disposition des nombreux clients. Mais une fois ces repas consommés, attendez vous à ses conséquences parfois irréparables.
Comment reconnaître les poissons intoxiqués.....

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Le 8 juin 2011

Adiaké: La lagune Aby fermée à la pêche (AIP)

La lagune Aby, département d’Adiaké, sud-est (Sud-Comoé) sera fermée pour quatre mois aux activités de pêche, a annoncé, le 1er juin, le directeur départemental de la Production animale et des ressources halieutiques, Gogbeu Akpolleh. Au cours d’une rencontre avec les pêcheurs du département, présidée par le préfet d’Adiaké, le directeur départemental de la Production animale et des ressources halieutiques a expliqué que, pour permettre aux alevins de mieux se développer, un arrêté ministériel interdit, de la mi-juin à la mi-octobre, les activités de pêche sur le plan d’eau lagunaire Aby. "Ces quatre mois vont permettre aux poissons de bien grossir et cela peut améliorer leur valeur marchande", a déclaré M. Gogbeu Akpolleh. Cette interdiction à la pêche sur la lagune Aby intervient chaque année à la même période, signale-t-on.

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Le 8 septembre 2011

Côte d’Ivoire : Modernisation de la pêche: Les acteurs constituent une banque statistique (Abidjan.net)

Parce que la pêche peut devenir un secteur d’activité-clé capable de générer des ressources et surtout de l’emploi, les pouvoirs publics ont décidé d’en maîtriser tous les contours. C’est le sens de l’atelier initié par le ministère de la Production animale et des ressources halieutiques sous le thème «Diagnostic du système statistique des pêches et harmonisation des techniques de collecte des données». A ouverture des assises, mercredi, à Abidjan, le ministre Adjoumani Kobenan s’est appesanti sur la nécessité de moderniser l’activé de pêche par la constitution d’une banque de données statistiques viables. Selon M. Adjoumani, le secteur est d’autant important qu’il constitue aujourd’hui 0,8% du Produit intérieur brut agricole et 0,3% de la richesse nationale. En effet, la production annuelle ivoirienne oscille entre 70. 000 et 100. 000 tonnes. Mais 60% de cette production proviennent de la pêche artisanale avec une main-d’œuvre d’environ 400. 000 personnes. Pour le ministre de la Production animale, la filière ivoirienne de la pêche est à repenser dans la mesure où 75% de ces pratiquants vivent uniquement de l’activité. «Des projets sont en cours en vue de satisfaire tous les acteurs de cette structure dans un délai raisonnable », a-t-il fait savoir.

Remarque personnelle : J'ai pu constater pendant mon séjour à Fresco sur la côte de la Côte d'Ivoire que la cueillette des huîtres et des crabes de mangrove prélevés dans la lagune n'était pas comptabilisée dans les statistiques nationales. Cette récolte représente quelques dizaines de tonnes !!! Il doit en être de même dans les autres lagunes ivoiriennes... Les crabes partaient en direction d'Abidjan... Les huîtres étaient auto-consommées...

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