Hollande : le gouvernement vote 1 million d'euros pour la certification des pêcheries

Après l'annonce en juin que la pêcherie démersale hollandaise en Mer du Nord serait certifiée MSC, le parlement vient de voter un amendement dans le budget de 2009 afin d'attribuer un million d'euros pour cette labellisation.
Selon le député Koppejan "Au cours de l'année, la pêche hollandaise a fait un pas important vers l'amélioration de la gestion des stocks de poisson et des pratiques durables de l'industrie de la pêche. L'accord signé en juin entre les acteurs de la pêche, le WWF, la Fondation de la Mer du Nord et le Ministre de la Pêche, fixe à 2012 la certification MSC de toutes les pêcheries chalutières nationales. C'est une première mondiale que cette certification à l'échelle d'un pays. "
Source : Fishnews.eu

Filière pêche néerlandaise bien structurée

Les Pays-Bas disposent d’une flotte de pêche comparativement moderne et efficace. Mais, en pleine restructuration, elle enregistre des pertes pour la cinquième année consécutive, en raison de la réduction des quotas de capture de poissons plats, la diminution des jours de mer et l’augmentation structurelle du coût des carburants. Le chiffre d’affaires des pêches a atteint 438 millions € en 2006, les revenus des chalutiers ont augmenté de 7% à 256 millions €, tandis que la pêche pélagique chute de 9 % à 125 millions €. Les 11 criées néerlandaises ont vu leurs ventes baisser de nouveau en 2006. Elles ont atteint 333,6 millions €, pour 97 000 t de poisson.
La filière est comparativement bien organisée, avec une interprofession depuis 1956 et un taux d’organisation de 96%. Mais ce sont les groupements de cogestion des quotas qui font l’originalité de la filière néerlandaise. Chaque membre confie la gestion au groupement de son quota individuel. Au nombre de 9, ces groupements gèrent également les jours de mer. Les membres élaborent ensemble un plan de pêche, répartissent l’effort de pêche et les débarquements sur l’année et fixent le niveau des pénalités financières infligées aux membres en cas de dépassement. Ils organisent aussi la location de quotas au sein de l’OP. Ils se substituent donc au Ministère de l’Agriculture dans la gestion des quotas, ce dernier intervenant dans le cadre d’un contrôle de deuxième niveau. En contrepartie, le Ministère accorde des avantages aux membres comme la possibilité d’achat et de vente de quotas toute l’année, alors que la période de transaction est limitée à janvier-mars pour les navires indépendants.
Doté de 146,6 M€ (97,9 M€ pour la part nationale) le plan stratégique néerlandais 2007-2013 repose sur 3 priorités :
1. le renforcement de la durabilité de la filière au travers d’innovations en matière de navires, de moteurs, d’engins de pêche, de techniques de pêche sélectives et du développement de nouveaux couples produits/marchés ;
2. la création d’une plate-forme publique-privée chargée d’inventorier les innovations prometteuses pour subventionner des projets pilotes ; outre les subventions du FEP, les investisseurs disposeront d’un fonds de garantie public à hauteur de 300 à 400 M€.
3. la restructuration du secteur pour adapter la pression de pêche aux TAC et quotas en Mer du Nord (-15% en deux ans soit 23 navires de grande taille) et la diversification et l’accompagnement des mutations socioéconomiques et socioculturelles des communautés de pêcheurs concernées.

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