La Réunion : Le saumon noir vous connaissez ?

Un « saumon noir fermier » en gestation

Crue, sa chair est moelleuse et juteuse, comparable au thon Toro ou au bar de mer du Chili. Cuite, elle serait très savoureuse. Frit, poché, étuvé, poêlé ou servi en potage, le cobia s'accommode à toutes les sauces. Apprécié des gastronomes japonais pour sa chair blanche, voilà un poisson tropical qui pourrait faire fureur un jour dans nos assiettes. Du moins si les projets d'aquaculture en pleine mer débouchent sur des résultats…

« La pêche mondiale stagne depuis 1990 et il est entendu que la consommation de poisson passera en grande partie, demain, par l'aquaculture, remarque Pierre Bosc, directeur de l'Association réunionnaise de développement de l'aquaculture (Arda). Mais l'enjeu, c'est de trouver des choses intéressantes pour maintenir une gestion durable de la ressource et éviter de générer de nouveaux problèmes, comme dans les fjords norvégiens, où l'on élève des saumons…»

Pratiquant déjà une aquaculture d'ombrines à petite échelle en pleine mer, l'Arda mise beaucoup sur l'élevage de cobia, un mangeur de crabes qui, à la différence du saumon, n'est pas un carnassier strict. C'est tout le travail de recherche conduit à l'Arda sur la maîtrise de la reproduction et de l'élevage de ce « saumon noir ».

« Ne pas reproduire les erreurs du passé »

« En jouant sur la température de l'eau et la lumière on arrive à un excellent niveau de reproduction en éclosoir, expose notre interlocuteur. Une fois qu'ils ont pondu, il faut élever les larves. Or, c'est à ce niveau que cela bloque depuis plusieurs mois. On arrive jusqu'au 22e jour. Et là, lorsque l'on passe du plancton à de la nourriture artificielle, on garde à peine 300 ou 400 juvéniles sur 10.000 larves. »

En compétition avec les Américains, les Français espèrent évidemment être les premiers à pouvoir mettre au point et breveter ce cycle de reproduction et d'élevage en aquaculture. Car ils sont encore rares, les poissons pélagiques à pouvoir être élevés en « fermes marines ».

« Il va y avoir des espèces leaders comme le tilapia et la carpe pour l'eau douce, poursuit Pierre Bosc. Côté poissons de mer, les meilleurs candidats sont ceux qui croissent rapidement et ne sont pas exigeants du point de vue alimentaire. Les Japonais viennent de commencer le thon, on teste le cabillaud, le bar et la dorade au niveau européen. Et le cobia pourrait offrir de belles perspectives. »

Originaire du golfe du Mexique, le cobia ne représenterait pas une menace pour la biodiversité de l'océan Indien s'il s'échappe de ses cages, dit-on à l'Arda. Pas de « cauchemar de Darwin » à craindre : le cobia, dont la ressemblance avec le requin est frappante, ne déséquilibrerait pas les écosystèmes locaux et serait… déjà pêché localement ! Source : Le Soir.be

Autre article :

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Martinique, Guadeloupe, Réunion et Mayotte, un potentiel aquacole à développer (MAAP)

Selon le dernier recensement de la pisciculture et des élevages de crustacés outremer, 53 entreprises agricoles implantées à la Guadeloupe, la Réunion, la Martinique et Mayotte commercialisent annuellement 350 tonnes de poissons et crustacés presque exclusivement destinés à leurs marchés locaux respectifs.

La Guadeloupe, la Martinique, la Réunion et Mayotte bénéficient de conditions climatiques favorables à l’élevage de poissons de grande taille à croissance rapide comme le cobia et l’ombrine ocellée. La demande locale est forte. Avec une moyenne de 40 kg de poisson frais par habitant et par an, la consommation ultramarine, selon l’Ifremer, est presque deux fois plus importante que la consommation métropolitaine.

En 2008, quelque 2182 quintaux d’ombrines, ont été produits par 21 fermes aquacoles. Ce poisson marin carnivore, originaire du Golfe du Mexique, pèse entre 2 et 3 kg au bout de cinq à douze mois d’engraissage.

Quinze entreprises aquacoles se consacrent à l’élevage du tilapia, un poisson d’eau douce originaire d’Afrique et du Moyen-Orient. La production globale annuelle s’élevait à 625 quintaux en 2008.....

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Recensements 2008 de la salmoniculture et de la pisciculture marine et des élevages d’esturgeons

Recensements 2008 de la salmoniculture et de la pisciculture marine et des élevages d’esturgeons

Agreste les Dossiers n° 11 - avril 2011

Une analyse des résultats des recensements de la salmoniculture, de la pisciculture marine et des élevages d’esturgeons portant sur l’activité de l’année 2007.

Au sommaire de ce numéro :

Avant-propos

Les chiffres-clés

Salmonidés

  • La salmoniculture, un secteur en recul
  • Les marchés et la commercialisation des produits de la salmoniculture
  • La salmoniculture : gestion et protection des élevages, insertion dans l’environnement

Bars, daurades royales, turbots et maigres

  • Une activité d’alevinage en pointe
  • Une petite filière
  • Une activité et des exportations en hausse

Esturgeons et caviar

  • Une filière dynamique : l’esturgeon
Pour accéder au document, cliquer : Recensements 2008 de la salmoniculture et de la pisciculture marine et des élevages d’esturgeons (Agreste)

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Repères : les filières piscicoles en France (MAAP)

Le poisson fait partie intégrante de l’alimentation des Français. Mais les réserves dans l’océan diminuent. L’aquaculture est un bon moyen de remédier à ce phénomène. Le service de la statistique et de la prospective du ministère a recensé le poids des différentes filières d’élevages existantes.

Bar au citron , filet de turbot grillé, truite meunière … Les Français se nourrissent de plus en plus de poissons. En dix ans, la consommation de produits aquatiques a augmenté de 23 %. Mais le poisson se fait de plus en plus rares dans les océans. Pour continuer à en manger, l’aquaculture apparaît comme une solution. C’est une technique ancestrale et fortement développé en France depuis les années 70, qui permet la reproduction des poissons dans un milieu fermé. Pour mieux comprendre ces exploitations, un recensement de la salmoniculture, de la pisciculture marine et des élevages d’esturgeons a été réalisé par le service de la statistique et de la prospective (SSP) à la demande de la direction des pêches maritimes et de l’aquaculture (DPMA). Et dont les résultats complets viennent d’être publiés sur le site http://agreste.agriculture.gouv.fr.

En 2008, il apparaît que 39 entreprises pratiquent la pisciculture( élevage de bars, daurades royales, esturgeons et poissons maigres) et 456, la salmoniculture (saumons et truites).

Du caviar dans vos assiettes…

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Une charte d’engagement pour le développement durable de l’aquaculture française (MAAP)

L’aquaculture tant marine que continentale est à la fois génératrice et sentinelle des perturbations des écosystèmes aquatiques. C’est aussi un secteur économique important créateur d’emplois dans de nombreux territoires ruraux. Une charte engage les pouvoirs publics et la filière aquacole pour favoriser le développement durable des filières piscicoles en France.

Le 11 février 2011, le ministère de l’Ecologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement (MEDDTL), le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du Territoire (MAAPRAT), l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques (ONEMA), le Comité Interprofessionnel des Produits de l’Aquaculture (CIPA) et la Fédération Française d’Aquaculture (FFA) ont signé ensemble une Charte d’engagement pour le développement durable de l’aquaculture française et immédiatement installé le Comité national de liaison institué par celle-ci.

Les objectifs de cette Charte sont notamment les suivants :

  • conforter les relations positives de travail entre tous les partenaires signataires et les étendre aux organisations non gouvernementales à vocation environnementale ou aux associations de protection des consommateurs ;
  • faciliter l’application des normes environnementales par les filières piscicoles (salmoniculture d’eau douce, pisciculture marine, pisciculture d’étangs) ;
  • veiller à une approche aussi uniforme que possible de celles-ci sur le territoire national.

Le succès de cette démarche exemplaire revêt une importance particulière : cette charte fournit un cadre pour favoriser le développement durable des filières piscicoles, soucieuses de préserver un milieu naturel dont elles sont directement dépendantes et contribuer au bon état écologique des cours d’eau ou des zones estuariennes et côtières…..

Photo Wikipedia : Cobia (Rachycentron canadum)

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