News de la pêche dans le monde : Janvier / Février / Mars 2014


News de la pêche dans le monde  : Afrique, Asie, Amérique et Océanie


1e trimestre 2014 : Janvier / Février / Mars 2014
  
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Le 31 mars 2014

Pêche à la baleine : le Japon dans le collimateur de la justice
Accusé par l'Australie d'utiliser la recherche scientifique comme prétexte à une chasse commerciale à la baleine, le Japon s'est vu ordonner lundi 31 mars l'arrêt de ses activités de pêche aux cétacés par la Cour internationale de justice (CIJ), saisie en 2010 par Canberra. La CIJ a notamment pointé du doigt le « manque de transparence » dans l'établissement de quotas « non raisonnables ». Bien que « profondément déçu », le Japon a affirmé qu'il « respectera[it] la décision de la Cour ». Selon l'Australie, le Japon a chassé plus de dix mille baleines entre 1987 et 2009, principalement des petits rorquals, ou baleines de Minke. Source : Le Monde

Le Japon sommé d'arrêter la chasse à la baleine dans l'Antarctique

Saisie en 2010 par l'Australie, qui accusait le Japon de pratiquer une chasse à l'échelle commerciale sous couvert d'un programme de recherche scientifique, la Cour internationale de justice (CIJ) a donné raison au plaignant et ordonné l'arrêt de la chasse à la baleine dans l'océan Antarctique par les Japonais. Dans un avis lundi 31 mars, le juge Peter Tomka a expliqué :

« Le Japon doit révoquer tout permis, toute autorisation ou toute licence déjà délivrée dans le cadre de [son programme de recherche] Jarpa II [Japanese Whale Research Program under Special Permit in the Antarctic] et s'abstenir d'accorder tout nouveau permis au titre de ce programme. Les permis spéciaux ne sont pas délivrés en vue de recherche scientifique. Des considérations financières, plutôt que des critères purement scientifiques, sont intervenues dans la conception du programme. »

La CIJ a notamment pointé  du doigt le « manque de transparence » dans l'établissement de quotas « non raisonnables ». Bien que « profondément déçu », le Japon a affirmé qu'il « respectera la décision de la Cour ».

Estimant que Tokyo détournait un moratoire de 1986 n'autorisant la chasse à la baleine qu'à des fins scientifiques, l'Australie avait demandé à la CIJ d'ordonner au Japon l'arrêt de son programme de recherche Jarpa II. Le Japon, pour qui la chasse à la baleine est une tradition ancestrale, soutenait que ses activités sont scientifiques, mais ne cache pas que la chair des baleines chassées termine sur les étals nippons.

Plus de 10000  Baleines

Selon l'Australie, le Japon a chassé plus de dix mille baleines entre 1987 et 2009, principalement des petits rorquals, ou baleines de Minke. Les militants de l'association Sea Shepherd — qui harcèlent les baleiniers japonais dans l'Antarctique pour les empêcher de chasser, une pratique pouvant mener à des affrontements musclés — suivent de très près les débats devant la CIJ.

En avril 2013, le Japon avait indiqué que le nombre de baleines chassées dans l'Antarctique lors de la campagne 2012-2013 était au plus bas en raison du harcèlement permanent des écologistes. De plus, les Japonais semblent perdre goût à la viande de baleine. Selon l'Institut nippon de recherche sur les cétacés, une structure semi-publique qui supervise les missions de pêche, 908,8 sur les 1 211 tonnes de chair issues de la campagne du pays l'an dernier n'ont ainsi pas trouvé preneurs, soit presque 75 % des stocks.

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Le 30 mars 2014

Bella Amigo : Bienvenue à Maurice


Mareyeur, importateur, exportateur et transformateur, Bella Amigo est un spécialiste des produits de la mer à l’île Maurice. Sa cible : l’hôtellerie haut de gamme.

Source : Pdm.seafoodmag  par B.Vaudour

Vous cherchez du mérou oriflamme ou de la vieille rouge, comme on dit à l’île Maurice ? Bella Amigo en expédie régulièrement par avion vers la France pour les Mauriciens ou les Réunionnais en mal du pays. Même si le métier de base de l’entreprise familiale a bien changé depuis quarante ans : « mon père pêcheur faisait de la vente directe et il m’a transmis la bosse du commerce. J’ai démarré en faisant de l’export sur la Réunion mais l’activité a vraiment pris son envol avec le développement du tourisme à l’île Maurice. On s’est recentrés ici car le marché hôtelier local offre un vrai potentiel » soutient Indiren Parasuraman, directeur général de Bella Amigo. L’entreprise, qu’il dirige avec son jeune frère et un associé, s’est taillée une vraie réputation en fournissant les hôtels trois à cinq étoiles en poisson ultra-frais acheté aux pêcheurs côtiers de l’île : du « rouge » beaucoup mais aussi du calamar d’avril à septembre, de la dorade coryphène et du thon en saison. « Principalement de l’albacore et du thon obèse ainsi que du gros marlin. Nous avons nos propres conteneurs à bord des bateaux et l’usine peut traiter jusqu’à 10 tonnes de thonidés par jour. »...



Suite sur Pdm.seafoodmag

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Le 24 mars 2014

En finir avec le bleu pétrole : pour une meilleure régulation des activités pétrolières et gazières offshore

Julien Rochette; Matthieu Wemaëre; Lucien Chabason; Sarah Callet        

Studies N°01/2014. Iddri, 2014. 40 p.

Source : Iddri

Face à la situation actuelle et aux évolutions prévisibles des activités offshore, ce rapport interroge la pertinence du cadre international régissant ces activités. Couvrant à la fois les aspects de sécurité et de responsabilité/indemnisation, il analyse les réglementations internationales et régionales en vigueur, met en évidence les vides juridiques et identifie différentes options pour y remédier, en s’attachant au niveau d’intervention le plus adapté et aux principes auxquels toute activité de forage offshore devrait obéir.

Une course sans fin au pétrole et au gaz offshore

Les activités d’exploration et d’exploitation du pétrole et du gaz offshore se sont considérablement développées ces dernières décennies. Du fait de la demande croissante d’énergie et grâce aux innovations technologiques, l’offshore a pris une nouvelle dimension en s’étendant aux zones situées en eaux profondes et ultra profondes. Actuellement, près d’un tiers du pétrole et un quart du gaz naturel consommés dans le monde proviennent de gisements sous-marins et cette course aux hydrocarbures offshore n’est pas près de s’arrêter : les experts prévoient en effet une progression constante de la production dans les régions traditionnellement exploitées et un essor dans de nouvelles zones.


Des menaces croissantes pour l'environnement

La recrudescence des forages à des profondeurs toujours plus importantes entraîne incontestablement une augmentation des menaces pour l’environnement et les ressources naturelles. Les récents accidents survenus sur des plateformes offshore ont démontré que les risques écologiques résultant de ces activités pouvaient concerner toutes les régions du monde et tous les acteurs de ce secteur, même les plus importants. Ces accidents ayant eu des impacts transfrontières, ils ont conduit à relancer les débats sur la pertinence du cadre international de régulation aujourd’hui en vigueur. Ce cadre comporte indubitablement d’importantes lacunes, à la fois sur le plan de la sécurité des activités offshore et sur celui de la responsabilité et de l’indemnisation en cas d’accident.


Entre stratégie et réalisme : S'appuyer sur l'échelon régional pour renforcer la réglementation des activités offshore

Le renforcement de la réglementation des activités offshore pourrait procéder avant tout d’initiatives régionales, pour deux raisons majeures. En premier lieu, l’adoption de conventions internationales sur les questions de sécurité d’une part, en matière de responsabilité et d’indemnisation d’autre part, paraît hautement improbable : la forte opposition de certains États et l’absence d’institutions « champions » interdisent actuellement d’envisager un tel scénario, à court terme tout au moins. En second lieu, certaines organisations régionales – comme les programmes de mers régionales – offrent aux États un cadre adapté à la réglementation des activités de forage offshore. Toutefois, dans la plupart des pays, l’adoption d’accords, même juridiquement contraignants, ne suffira seule pas à résoudre les problèmes écologiques découlant de l’exploration et de l’exploitation pétrolière et gazière offshore. C’est la raison pour laquelle l’élaboration d’un cadre stratégique s’impose afin de créer les conditions propices au succès des accords régionaux contraignants, en vigueur et à venir.

Cliquer Ici pour télécharger l'étude

En finir avec le bleu pétrole. Pour une meilleure régulation des activités pétrolières et gazières offshore
Study
N°01/14 février 2014 | BIODIVERSITé
Julien Rochette (Iddri), Matthieu Wemaëre (avocat),
Lucien Chabason, Sarah Callet (Iddri)

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Forage en eaux troubles - Pour une régulation internationale des activités pétrolières et gazières offshore

Julien Rochette          

Policy Briefs N°06/2014. Iddri, 2014. 4 p.

Source : IDDRI

Introduction et contexte :

Les récents accidents survenus sur des plateformes offshore ont démontré que les risques écologiques résultant de ces activités pouvaient concerner toutes les régions du monde et toutes les entreprises du secteur, même les plus importantes. Ces accidents ayant eu des impacts transfrontières, ils ont conduit à relancer les débats sur la pertinence du cadre international de régulation aujourd’hui en vigueur. Ce cadre comporte indiscutablement d’importantes lacunes, à la fois sur le plan de la sécurité des activités offshore que sur celui de la responsabilité et de l’indemnisation en cas d’accident.

Recommandations :

  • L’analyse du cadre régissant les activités offshore met en lumière d’importantes lacunes, tant aux niveaux national que régional et international. Si cette situation perdure, le risque est grand que les règlementations en matière de sécurité restent inadaptées, fragmentées, voire inexistantes, et que les dommages transfrontières dus à des plateformes ne soient pas indemnisés, faute de règles claires.
  • Élaborer ou renforcer des accords régionaux sur la sécurité environnementale des activités pétrolières et gazières offshore.
  • Promouvoir l’adoption d’une convention internationale relative à la responsabilité et l’indemnisation pour les dommages dus à la pollution résultant d’activités offshore. À défaut et à titre de solution transitoire, intégrer des dispositions en matière de responsabilité et d’indemnisation dans les accords régionaux, actuels et futurs.
  • Renforcer les capacités des États à exercer un contrôle effectif sur l’industrie offshore : la seule adoption de règles ne saurait en effet suffire si les États ne disposent pas des moyens (techniques, financiers, humains, etc.) nécessaires pour les mettre en œuvre.

Cliquer Ici pour télécharger le document

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Le 22 Mars 2014

Poissons d’Afrique et peuples de l’eau

L’Afrique a toujours nourri nos rêves d’aventure et de nature sauvage. Si les grands mammifères africains sont connus de tous, la faune aquatique reste, en revanche, fort méconnue.

Pourtant, les hommes installés au bord des fleuves vivent de la pêche et entretiennent des relations ancestrales avec ce monde aquatique qui participe à un très riche patrimoine culturel.

De l’origine des espèces et des premiers inventaires naturalistes aux pratiques de pêche traditionnelles et actuelles, en passant par la systématique et l’écologie des principales familles, ce livre dresse un panorama complet et richement illustré des poissons d’eaux douces africains.

Les représentations symboliques et artistiques ancestrales, ainsi que de nombreux témoignages actuels, invitent le lecteur à découvrir comment la pêche et les poissons continuent d’imprégner profondément les sociétés africaines. La domestication des espèces, à travers la pisciculture et l’aquariophilie, est également abordée.

Un ouvrage documenté et passionnant sur les relations étroites entre les peuples de l’eau et leur environnement naturel en Afrique.

Ed. : IRD, 2011

Didier Paugy (chercheur à l’IRD, écologue, spécialiste des poissons d’eau douce d’Afrique)
Christian Lévêque (chercheur à l’IRD, écologue, spécialiste des écosystèmes aquatiques africains)
Isabelle Mouas (documentaliste iconographe à l’IRD)

Poissons d’Afrique et peuples de l’eau

Film publicitaire pour le lancement de l’ouvrage.

De l’origine des espèces et des premiers inventaires naturalistes aux pratiques de pêche traditionnelles et actuelles, en passant par la systématique et l’écologie des principales familles, ce livre dresse un panorama complet et richement illustré des poissons d’eau douce africains...

Avec les contributions de :

Jean-François Agnèse, Viviane Baeke, Edmond Dounias, Fabrice Duponchelle, Yves Fermon, Michel Hignette, Philippe Lalèyé, Sébastien Lavoué, François Malaisse, Olga Otero, Elisabeth den Otter, Louis Perrois, François Soleilhavoup

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Le 21 mars 2014

Rori : une ressource à protéger dans tout le Pacifique sud


Un rori (ou concombre de mer ou holothurie ou bêche de mer) répertorié sur le site de Marau aux Iles Salomon en octobre 2011 - Crédit : Kalo Pakoa, Copyright: Secrétariat général de la Communauté du Pacifique (CPS)

Divers rapports nationaux sont en cours d’édition sous l’égide de la Communauté du Pacifique Sud (CPS) pour faire un état des lieux des stocks et des conseils de gestion des rori ou holothuries. Les îles Cook, Fiji, États fédérés de Micronésie, Palau, Iles Salomon, Samoa, Tonga et Vanuatu sont concernés par ces publications, dont les rapports peuvent servir à d'autres états confrontés à une problématique identique.

Source : Tahiti Infos  par Mireille Loubet

Même si la raréfaction de ces invertébrés côtiers est générale dans tout le Pacifique sud, la situation dans chaque pays appelle des recommandations différentes. Depuis quatre ans, la mise en œuvre du d’un projet, financé par l’Union Européenne, permet aux scientifiques de la Communauté du Pacifique Sud (CPS) de renforcer le personnel des services des pêches des pays du Pacifique dans le domaine de l’évaluation des ressources côtières en vue d’améliorer leur gestion. Une des priorités de la plupart des pays concerné par cette étude est la gestion durable des bêches (ou concombres) de mer ou holothuries. Ces invertébrés marins sont des met appréciés dans certains pays du Pacifique et très prisés en Asie, ce qui leur a valu d’être trop récoltés dans notre région.

Les autorités en charge de la pêche sont donc préoccupées par le maintien d’une ressource qui en étant d’une part à forte valeur ajoutée, apporte des revenus non négligeables aux pêcheurs, transformateurs et exportateurs. Certains pays producteurs ont réagi, il y a déjà quelques années, souhaitant que cette ressource puisse encore contribuer à la vie des générations futures, et ont mis en place des mesures de protection qui portent leurs fruits aujourd’hui. Mais, quelle que soit la situation, la conservation durable des holothuries nécessite une gestion délicate. L’ensemble des pays membres de la CPS en ont fait leur priorité du fait de leur préoccupation face au déclin visible et rapide de ce produit, et souhaitent renforcer leurs connaissances actuelles au sujet de ces invertébrés côtiers et de leurs modes de gestion.

Depuis 2008, le projet SciCOFish (soutien scientifique à la gestion des pêcheries) a permis la formation du personnel des directions de la pêche ou d’organisations non gouvernementales à l’évaluation des stocks d’invertébrés côtiers. Une fois ces formations acquises, un inventaire des holothuries sur une quarantaine de sites et dans neuf pays a été lancé. Kalo Pakoa, spécialiste des invertébrés marins à la CPS commente : «Nos collègues ont désormais les connaissances techniques pour mener des inventaires sur le long terme et interpréter les données. Il est important de réaliser des évaluations régulières des stocks pour évaluer l’impact réel des mesures mises en place pour la gestion des bêches de mer».

Les données récoltées en 2012 et 2013 donnent un aperçu de l’état des stocks à ce jour et peuvent être comparées aux précédents inventaires réalisés entre 2002 et 2009. Sur une trentaine d’espèces d’holothuries présentes dans le Pacifique, certaines, qui ont une forte valeur ajoutée, sont plus exploitées que les autres. Il peut donc y avoir des espèces relativement abondantes alors que d’autres ont disparu. Les inventaires permettent aussi de constater que les zones où la pêche a été interdite pendant au moins dix ans bénéficient de réels des repeuplements d’holothuries.

Les rapports produits par la CPS apportent des recommandations aux pays, en proposant des mesures à intégrer dans les plans de gestion nationaux des holothuries. Certains pays ont déjà mis en place un plan de gestion intégrant des mesures strictes de pêche avec sélection des espèces d’holothuries, taille minimum de récolte, zones de pêche définies ou encore interdiction de pêche avec bouteilles. Dans certains cas, le système de commercialisation est aussi contrôler pour distingues la pêche destinée à l’auto-alimentation, à vente locale ou en vue d’exportations.

Pour certaines zones, des actions de réintroduction de certaines espèces de rori sont aussi envisagées. Kalo Pakoa complète : «On peut déplacer des individus à partir d’une zone où ils sont abondants et les réintroduire là où ils ont été décimés. Cela peut se faire d’’une zone à une autre dans un même pays mais aussi d’un pays à l’autre, comme cela a déjà été fait avec succès pour les trocas». Une autre opportunité pourrait être aussi de réintroduire les holothuries à partir de fermes aquacoles. L’aquaculture des rori en est actuellement au stade d’essai dans divers pays du Pacifique et du travail est encore nécessaire en terme de collecte de données, avant d’évaluer l’efficacité réelle de cet élevage et ses applications.

Pour consulter et télécharger les différents rapports édités par la CPS sur les ressources en holothuries aux Cook, Samoa, Fiji, Tonga ou Tokelai, CLIQUER ICI "2013 status of sea cucumber resources for Pacific Island countries"

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Le 20 mars 2014

Océan Indien : Vers un groupement des pêcheurs artisanaux


Pendant deux jours –les 17 et 18 mars 2014–, une cinquantaine de représentants de la pêche professionnelle artisanale des pays du bassin indianocéanique (Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles et La Réunion) se sont réunis à Saint-Gilles à La Réunion, pour poser les bases d’une coopération régionale. L’objectif est de créer à terme une structure représentative des pêcheurs de l’océan Indien. Le Comité régional des pêches maritimes de La Réunion (CRPEM) a été chargé de mener une étude dessinant les contours d’une telle structure régionale.

Source : La Tribune de Madagascar

La volonté de fédérer les pêcheurs du bassin indianocéanique au sein d’une structure régionale émane d’un triple constat :
  • la pêche artisanale, qui représente l’écrasante majorité de la pêche en océan indien, n’est à l’heure actuelle pas en mesure de participer activement aux décisions qui affectent les modes d’exploitation des ressources communes du bassin indianocéanique ;
  • cette filière artisanale renferme un potentiel, indiscutable et pourtant peu reconnu, de création d’emplois et de revenus dans chacun des pays membres de la COI ;
  • les innovations portées localement par les professionnels ont généralement peu de répercussions à travers la région alors que leur diffusion ou leur partage permettrait de valoriser l’expertise des pêcheurs et de mettre en évidence le rôle de la profession dans les économies de la région.

Les deux jours de discussions qui viennent de s’écouler constituent l’aboutissement des échanges initiés il y a plus d’un an entre les pêcheurs artisans des îles de l’océan Indien grâce à l’appui du Programme SmartFish, dont l’un des objectifs est de promouvoir la participation du secteur dans la gestion des pêches.

Les participants ont pu bénéficier de l’expérience d’initiatives similaires comme celle de la Confédération africaine des organisations professionnelles de pêche artisanale (CAOPA).

Cette rencontre s’est tenue à l’invitation du CRPMEM de La Réunion et de la COI avec le soutien financier de l’Europe (FED- FEDER) et du Conseil régional.

Les activités des pêcheurs artisanaux de Madagascar sont souvent perturbées par les pêcheurs industriels mais aussi par les recherches pétrolières effectuées par des navires qui se déplacent le long de la côte ouest de Madagascar.

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Réflexion régionale sur la pêche durable… sans Mayotte

Si Mayotte n’a pu participer aux échanges de la Commission Océan Indien sur la gouvernance de la pêche dans la zone Océan Indien, elle bénéficiera malgré tout des moyens satellites de lutte contre la pêche illégale.

Source : Le Journal de Mayotte  par Anne Perzo-Lafond

La Commission Océan Indien, composée des Seychelles, Maurice, Comores, Madagascar et la France, a initié une réunion de haut niveau sur la recherche de «nouvelles approches pour une pêche durable». Elle s’est tenue du 9 au 11 mars dernier en présence de 80 participants. Mayotte n’étant toujours pas admise au sein de la COI où la France est représentée par La Réunion, elle n’a pu y assister.

La révolte des pêcheurs mahorais l’a montré, il faut avoir une réflexion urgente sur le volume de ressource prélevée dans notre zone par les thoniers français, espagnols et seychellois… C’est d’ailleurs précisément aux Seychelles que se tenaient les débats.

Les trois thématiques principales portaient sur le commerce et la sécurité alimentaire, le suivi en matière de surveillance, et la gouvernance et la gestion de la pêche. Autant de thèmes qui concernent notre île. Et les conclusions des trois journées de travail mettent davantage en relief le ridicule d’une situation qui exclut les professionnels locaux, puisque selon la COI, «la collaboration et l’intégration régionale sont essentielles, non seulement en terme de stocks partagés mais aussi pour la gestion de la pêche».

Inutile d’aller plus loin, les points suivants ne font que conforter l’idée qu’il manque une partie du puzzle pour qu’il soit réussi.

Des eaux inégalement surveillées, un satellite à la rescousse

Surtout que la réalité rattrape la politique : la mise en place de ces «nouvelles approches pour une pêche durable» a en effet été décidée dans le cadre du programme SmartFish, programme de pêche régionale financé par l’Union européenne… et qui concerne en partie Mayotte.

16 millions d’euros ont été débloqués par l’Union Européenne lors de la signature d’une convention ce 6 mars à Maurice avec la COI. Allouée aux actions qui concluaient la rencontre évoquée plus haut, la somme sera aussi consacrée à la lutte contre la pêche illégale, avec la mise en place d’un tout nouveau système de surveillance par satellite. «Nous bénéficierons pour notre zone de pêche Zone Economique Exclusive d’un contrôle depuis La Réunion, avec intervention de leurs moyens nautiques si nécessaire», nous indiquait Cécile Perron, directrice déléguée du Parc Naturel Marin de Mayotte.


Les zones des 24 et 100 milles sont par contre peu ou mal contrôlées à Mayotte qui manque de moyens nautiques, seul l’Odet de la gendarmerie maritime étant capable de s’y rendre, quand elle n’est pas affectée à la lutte contre l’immigration clandestine. « Le nouveau satellite permettra de détecter tout bateau identifié par sa balise VMS… pour peu qu’il en ait une, ce qui n’est pas le cas des Sri Lankais par exemple! », complète Régis Masséaux, président du Syndicat des pêcheurs mahorais. Les grosses unités de Mayotte en seront équipées.

En plus de la pêche illégale, le programme SmartFish est censé lutter contre les rejets post-capture de poissons morts de la part des thoniers senneurs, qui avait été dénoncé entre autres, par Régis Masséaux.

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Le 19 mars 2014

Parlement européen : non au libre-échange pour le thon de Thaïlande

Le Parlement européen s’oppose au libre-échange pour le thon en boîte de Thaïlande. Éthiquement, car cette industrie repose sur du travail forcé. Et sur le plan socio-économique, car l’importation de thon à tarif préférentiel mettrait en péril la filière européenne.

Source : Le Marin

L’Union européenne et la Thaïlande négocient un accord de libre-échange depuis mai 2013. Par une résolution votée le 12 mars, le Parlement européen réclame que les produits de la pêche préparés soient exclus des réductions tarifaires. Principal fournisseur de l’Europe en thon en conserve (90 000 tonnes), concurrençant la pêche et les usines européennes, la Thaïlande est « à des années-lumière d’appliquer les mêmes standards environnementaux et sociaux », souligne la délégation socialiste au Parlement.

Des ONG comme l’Environmental Justice Foundation (EJF) et l’OIT (Organisation internationale du travail) ont dénoncé des situations de travail forcé, travail des enfants et autres abus sociaux dans son industrie de la pêche, que ce soit à bord des navires ou dans les usines (rapport de l’EJF). Le Parlement réclame que la Thaïlande respecte les normes de travail internationales et cesse la pêche illégale.

Lire aussi l’article de l’Encre de mer, Cambodgiens et Birmans esclaves de la pêche en Thaïlande.


Nouveau rapport d'EJF sur le traite d'êtres humains dans le secteur de la pêche en Thaïlande

4 March, 2014

Dans un rapport publié aujourd'hui, l'Environmental Justice Foundation (EJF) révèle de nouvelles preuves sur la traite d’êtres humains et l'utilisation systématique de la violence dans l'industrie de la pêche thaïlandaise. Le rapport dénonce aussi l'échec du Gouvernement thaïlandais d'identifier et de sanctionner les criminels, les fonctionnaires corrompus et les opérateurs économiques sans scrupules d’une part, et d'appliquer des mesures visant a réglementer les flottes de pêche et les pratiques de recrutement des matelots d’autre part.

Source : EJT

La Thaïlande est le troisième exportateur mondial de produits de la pêche et son importance sur le marché international fait de la traite et de l'exploitation des êtres humains dans le secteur un problème d’envergure mondiale. Le nouveau rapport d’EJF 'Slavery at Sea' soutient que la Thaïlande n’a pas fait suffisamment de progrès pour réprimer et prévenir la traite des êtres humains dans l’industrie de la pêche. Le rapport recommande que la Thaïlande soit rétrogradée au niveau 3 par le ‘State’s Department’  (Ministère de l’intérieur aux États-Unis) dans son prochain rapport (TIP) en 2014. Le niveau 3 est le classement le plus bas.

Les enquêtes d’EJF de 2014 ont constaté que la corruption endémique, la non-application de la loi, l’aide insuffisante aux victimes, les conditions de travail inacceptables et la politique migratoire déficiente n'ont pas été résolues.


Un migrant birman de 21 ans interviewé par EJF a raconté qu'on lui avait promis un "bon travail avec rémunération des heures supplémentaires dans une usine d'ananas en Thaïlande" avant d'être victime de la traite dans le pays. Le 11 Mars 2013, lui et 36 autres migrants birmans ont commencé un voyage qui pour beaucoup a conduit à être vendus sur les bateaux de pêche thaïlandais. Trois voyageurs ont été perdus en cours de route, y compris un homme âgé probablement assassiné pour avoir refusé de continuer le voyage.

Cette victime de la traite a rapporté avoir été transportée avec cinq autres personnes dans une voiture de police conduite par des hommes en civil, avant d'être forcées à travailler sur un bateau de pêche a Samae San, dans la province de Chonburi en Thaïlande en Mars 2013. Il a été contraint de travailler sur le bateau pendant dix mois sans salaire avant de réussir à s'échapper. Lui et son compagnon d’équipage ont souffert d'abus et de violence par le capitaine du bateau, y compris une attaque qui l'a laissé partiellement sourd:

‘’ J’ai fait l’erreur d’ouvrir la boite ou le poisson est stocké et il m’a attaqué par derrière. C’était tellement fort que je me suis évanoui et il a ensuite fracassé ma tête contre la glace’’.

La ‘Myanmar Association of Thailand’ (MAT), un des partenaires locaux de EJF, a indiqué qu’entre Janvier 2013 et Février 2014, l’association a participé à 29 opérations de sauvetage individuelles, venant en aide à un total de 201 victimes de la traite a bord des navires de pêche thaïlandais.

Un interprète thaïlandais qui a travaillé sur des cas de trafic d’êtres humains sur des bateaux de pêche pendant plus d'une décennie, a révélé à EJF que les propriétaires de ces navires, la police, le personnel des refuges, certains fonctionnaires de justice et même les juges font régulièrement pression sur les victimes de la traite afin qu’elles abandonnent les affaires en justice et rentrent chez eux.

‘Slavery at Sea’ revisite le cas de 14 hommes sauvés d'un port à Kantang en Mars 2013, après des mois d'exploitation, d'abus et de violence à bord d'un navire de pêche thaïlandais (ref. rapport d’EJF de 2013 ‘Sold to the Sea’).

En revenant sur cette affaire toujours en cours, EJF présente les récits des victimes sur leur expérience à l'intérieur du système thaïlandais qui est un exemple de l'échec permanent du gouvernement à soutenir les victimes ou faciliter la mise en place d’un processus judiciaire efficace contre les auteurs de la traite. Un an après, les victimes interrogées par EJF parlent de leur frustration vis-à-vis de la lenteur du processus juridique,  leur incompréhension sur le non-lieu concernant le propriétaire du bateau, le manque de soutien des services et leur désir maintenant écrasant de rentrer chez eux, même si cela signifie que les auteurs échappent à la justice.

"Si nous rentrons chez nous par nous-mêmes, ils ont dit qu'ils vont nous arrêter. C'est pourquoi ils ont enregistré nos adresses ... Nous n'osons pas rentrer  chez nous par nos propres moyens mais ils ne veulent pas nous renvoyer".

Le passeur birman lié à l'affaire de Kantang, qui serait responsable de l'assassinat de 40 travailleurs migrants, a été arrêté suite à la publication du rapport d’EJF ‘Sold to the Sea’. Cependant,  aucune mesure n’a été prise contre le propriétaire du bateau ou les fonctionnaires locaux qui sont soupçonnés d'avoir été impliqués. Un officier supérieur de la Police Royale Thaïlandaise impliqué dans l'affaire de Kantang en 2013 a révélé à EJF qu'il a reçu des appels de nombreuses personnes influentes lui demandant de ne pas enquêter sur l'homme d'affaires local dont les quais et bateaux de pêche ont été mis en cause dans l'affaire.

EJF a également parlé à un officier supérieur au sein du Bureau de l'immigration thaïlandaise qui a dit que les inspecteurs chargés de l'identification des victimes de la traite utilisent régulièrement les services des membres de gangs impliqués dans le trafic pour communiquer avec les travailleurs migrants, bien qu'ils soient souvent des composants clés des réseaux de passeurs, de propriétaires d'entreprises et de responsables locaux corrompus impliqués dans le trafic sur les navires de pêche.

De nouvelles informations ont mis en évidence un lien entre la surpêche, résultant d'une mauvaise gestion de la pêche, et la traite d’êtres humains et abus a bord des navires. La réduction du nombre des captures liée à la surpêche oblige les opérateurs à pêcher plus loin et pendant de plus longues périodes. Cette tendance émergente signifie que les inspections se raréfient de plus en plus et un propriétaire de bateaux a rapporté à EJF que les travailleurs sont transférés entre les bateaux en mer, afin d'éviter les inspections dans les ports et pour les empêcher de s'échapper.

L'UE a importé plus de 1,15 milliards (€ 835,5 millions) de dollars de produits de la pêche en provenance de Thaïlande en 2012. Le rapport d’EJF ‘Slavery at Sea’ appelle les politiciens de l'UE à considérer la traite d’êtres humains dans les négociations commerciales en cours entre l'UE et la Thaïlande.

La valeur des produits de la pêche importés par les États-Unis en provenance de Thaïlande a dépassé 1,6 milliard de dollars en 2013. EJF appelle le Ministère de l’intérieur américain (State Department) à envisager la rétrogradation de la Thaïlande au niveau 3 dans son prochain rapport sur la traite des personnes (TIP) de 2014. Surtout, en 2013, une loi limitant le nombre d'années sur la Tier 2 Watchlist est entrée en vigueur. Cette loi exige donc que la Thaïlande intègre le niveau 2 ou soit rétrogradée au niveau 3 dans le rapport de 2014 qui devrait être publié en Juin.

Cliquer Ici pour télécharger le rapport d'EJT de mars 2014 : Slavery at Sea

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Le 17 mars 2014

La palourde royale, l'or de la côte pacifique canadienne

Du panier hissé à l'arrière du pont du chalutier, tombent des dizaines de membranes blanches et caoutchouteuses que Freddy s'empresse de nettoyer au jet d'eau, avant de trier avec minutie ces "palourdes royales" qui font la richesse d'une poignée de pêcheurs canadiens.




par Agence France-Presse official


Même si son aspect à de quoi susciter les plaisanteries, la Palourde Royale est un met très apprecié dans les restaurants à poisson d'Asie, où il est considéré comme un aphrodisiaque.. Une aubaine pour les pêcheurs canadiens qui pêchent ce mollusque dans l'océan Pacifique. Durée: 02:17.

"Ça, c'est un superbe spécimen", lance le pêcheur en brandissant un mollusque long d'une vingtaine de centimètres de l’extrémité duquel jaillit un filet d'eau de mer.

Source : Ouest France

Avec l'expérience de ses 35 ans passés au large des côtes du Pacifique Nord-Ouest, Freddy Gutmann remplit rapidement trois caisses orange qui fileront quelques heures plus tard vers l'aéroport de Vancouver, direction l'Asie.

Vendu par les pêcheurs environ 30 dollars le kilogramme, le mollusque trônera 24 heures plus tard sur une des meilleures tables de Hong Kong, Pékin ou Tokyo, à six fois le prix initial.

L'engouement pour ce coquillage, boudé par les Occidentaux, est année après année plus exponentiel, porté par les grandes fortunes chinoises qui lui prêtent des vertus prolifiques. "Il y a encore 15 ans, ça ne valait pas plus de 30 cents la livre", se rappelle Freddy.

Originaire de Tofino, une petite station balnéaire de Colombie-Britannique (ouest du Canada) prisée par les surfeurs et les hippies vieillissants, le pêcheur se rappelle qu'au début de sa carrière, les propriétaires de chalutiers achetaient les licences de pêche à la palourde pour une bouchée de pain: "à peine 100 dollars, et parfois même le gouvernement les donnait... Maintenant, chacune vaut quatre, cinq millions de dollars", confie-t-il.

Sur le petit port de Tofino, cerné par les montagnes Rocheuses aux cimes enneigées, des marins évoquent des sommes astronomiques telles que 50 millions de dollars par permis et des salaires annuels de 200.000 dollars. Impossible toutefois de vérifier car dans ce microcosme, la pudeur est de mise. Seuls 55 permis de pêche ont été distribués par les autorités canadiennes qui ne comptent pas augmenter les quotas, même si, de l'aveu même des groupes écologistes, la population de palourdes royales est surabondante.

- "C'est dur pour le corps" -

Ce mollusque à la forme ingrate est présent de la Basse Californie mexicaine à l'Alaska, mais c'est surtout sur les rivages de l’État américain de Washington et en Colombie-Britannique voisine que la population y est la plus nombreuse.

Hormis les prix, rien n'a véritablement changé dans cette industrie depuis les débuts de Freddy, il y a 30 ans. "Sauf peut-être la pompe à air à manivelle qui a été remplacée par une pompe mécanique", note le pêcheur.
Pour arracher les palourdes royales des fonds sablonneux du Pacifique, il faut toujours que deux plongeurs, lestés par des ceintures de plomb de 30 kilogrammes, se relaient chaque jour pendant une douzaine d'heures par 15 à 20 mètres de fond.

Reliés au bateau par un tuyau d'air de 300 mètres de long et équipés d'épaisses combinaisons étanches, ils écument le plancher océanique, à la recherche de minuscules trous suggérant la présence du mollusque, caché parfois sous un mètre de sable.

Allongé sur le fond à creuser, "tu as ton visage contre le sol, tu le tiens, mais ça se débat pour se libérer. C'est très difficile à attraper", décrit David Thomas, 48 ans dont 27 passés à traquer la palourde royale.
Carrure de footballeur américain et cheveux ras, il jure que cette saison est sa dernière. "C'est dur pour le corps", confie ce père de famille. "Parfois le courant sous-marin te plaque contre le sol, parfois tu peux te retrouver face-à-face avec un lion de mer (de grosses otaries qui raffolent du mollusque, ndlr)".

Une fois que la période de pêche dans la zone de Tofino sera terminée, la petite flottille d'une trentaine de chalutiers naviguera plus au nord, aux confins de l'Alaska. "Il n'y a personne là-bas, certains endroits ne sont même pas cartographiés. Ici, tout est blanc", dit David en pointant la carte affichée par l'ordinateur de bord.
Mais après tant d'années passées en mer, aucun des trois membres d'équipages du Hideaway II n'a été séduit par le goût iodé qui rappelle l'huître et la texture unique de ce mollusque.

"C'est pour les Asiatiques", commente, laconique, David, le plongeur.

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Le 15 mars 2014

N’oublions pas Bikini... 

L'année 2014 est le soixantième anniversaire de Bikini : le 1er mars 1954, des bateaux de pêche japonais ont été irradiés lors des essais étatsuniens, de la bombe à hydrogène, près de l’atoll de Bikini, dans l’Océan Pacifique.

En janvier 1954, un bateau de pêche, The Lucky Dragon, partait du port de Yaizu au Japon. Alors que l’équipage pêchait en dehors de la zone interdite, la bombe à hydrogène a été mise à feu dans l’atoll de Bikini et des matières radioactives ont été projetées à une distance plus grande que celle prévue, si bien que le bateau et les marins pêcheurs ont été exposés à une forte irradiation.

Ōishi Matashichi faisait partie de l'équipage... Il témoigne...

Lire l'article du Blog Fukushima

Hiroshima, Nagasaki, … et Fukushima

Texte de Yasuo Hori et traduit de l'espéranto par Paul Signoret

On dit souvent que les Japonais, à trois reprises, ont eu à souffrir – et souffrent encore – du fait de la radioactivité : à Hiroshima, à Nagasaki et à Fukushima, or ce n’est pas exact. N’oublions pas Bikini. La présente année, 2014, est le soixantième anniversaire de Bikini : le 1er mars 1954, des bateaux de pêche japonais ont été irradiés à cause des essais, faits par les États-Unis, de la bombe à hydrogène, près de l’atoll de Bikini, dans l’Océan Pacifique.

En janvier 1954, un bateau de pêche, Le Cinquième Dragon Heureux, est parti du port de Yaizu, dans le département de Shizuoka. Alors que l’équipage pêchait en dehors de la zone interdite, la bombe à hydrogène a été mise à feu dans l’atoll de Bikini et des matières radioactives ont alors été projetées à une distance plus grande que celle prévue, si bien que le bateau et les marins pêcheurs ont été exposés à une forte irradiation.

M. Ōishi Matashichi, âgé alors de vingt ans et à présent octogénaire, membre de l’équipage du Cinquième Dragon Heureux raconte : “Une cendre mortelle tombait, semblable à de la neige, mais elle n’avait ni goût ni odeur. Quelques jours plus tard, sont apparues des boursouflures sur la peau des marins et leur cheveux tombaient. De retour au Japon, nous avons tous été hospitalisés. M. Kuboyama Aikichi, le radiotélégraphiste du bord est mort, victime du syndrome d’irradiation aiguë. Après ma sortie de l’hôpital, j’ai été en butte à la discrimination et aux préjugés, ainsi d’ailleurs qu’à l’envie, à cause de l’indemnité de 1 900 000 yens (soit 190 000 euros) que m’ont versée les États-Unis. J’ai décidé de vivre caché et j’ai ouvert une laverie à Tokyo.”.

Dans un premier temps, les États-Unis avait accusé le bateau de pêche d’être un navire espion, mais après la mort de M. Kuboyama et en raison de pluies radioactives sur tout le Japon, la colère de la population atteignit une telle ampleur que les États-Unis ont changé d’attitude et ont « résolu » le problème en payant une indemnité de deux millions de dollars à l’industrie de la pêche, au propriétaire du bateau et à son équipage.

Il y a trente ans, M. Ōishi a rompu le silence et s’est mis à donner des conférences dans tout le Japon. À ce jour, il en a fait plus de sept cents. Il répète maintenant au cours de ses conférences : “La technologie nucléaire à évolué de même que les armes nucléaires et les réacteurs nucléaires. Une radioactivité invisible influe inévitablement sur le corps humain. Vous devez le savoir. ”

Beaucoup de (vieux) Japonais savent que Le Cinquième Dragon Heureux a été victime de ces essais et que M. Kuboyama est mort, mais beaucoup ignorent que mille autres bateaux de pêche ont aussi été irradiés, tout comme le bateau de Kuboyama et que beaucoup de marins sont tombés malades et ensuite sont morts. Le gouvernement japonais a dissimulé les faits, à la demande du gouvernement américain, qui voulait faire du Japon l’une des bases importantes de sa stratégie. Il a réussi à maîtriser le mouvement, et en cette même année 1954 a été adopté le premier budget portant utilisation de l’énergie atomique. Et en 1955, la « Loi fondamentale sur l’énergie atomique », première loi relative à l’énergie nucléaire, a été approuvée.

Et seule une minorité de gens sait que 20 000 habitants de l’atoll Rongelap, distant de 240 kilomètres de Bikini, souffrent à présent encore des radiations dues aux essais et ne peuvent revenir dans leurs îles.

 M. Yamashita Masahisa, âgé de 68 ans, qui a découvert que, outre Le Cinquième Dragon Heureux, plus de mille bateaux ont eux aussi été victimes de l’essai américain, déclare : “Le gouvernement ne s’est jamais soucié de ces marins. Il estimait plus important de faire évoluer la politique énergétique initiée par l’Amérique sous le nom d’ “Usage pacifique de l’énergie atomique”, que de soigner ces victimes. Il craignait d’avoir à payer de fortes indemnités, ce qui mettrait en danger l’évolution de l’Etat. J’ai peur que la même chose se passe à Fukushima. L’avenir de Fukushima a de forts liens avec les essais de la bombe à hydrogène dans le sud du Pacifique.”

Autres informations : 

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Le 14 mars 2014

La puissance arctique de Russie


La 98ième Division russe a débarqué dans l’île Kotelni à côté de l’estuaire de Léna en Océan Arctique pour accomplir SON déploiement dans le cadre des grandes manœuvres dans cette région du Grand Nord russe.

Source : La Voix de la Russie

Le Jour J a vraiment sonné pour les Russes, car de l’autre côté de la calotte polaire les Canadiens s’activent de plus en plus en fourbissant leurs armes. Un contingent de quelques 2.500 fantassins fut déployé par les voisins des Américains pour asseoir leurs prétentions de présence musclée en ces contrées septentrionales. Personne n’est dupe de l’enjeu de ce poker qui en fait est UN vrai casse-tête de cette première moitié du vingt-et-unième siècle. Pour expliciter la chose, plusieurs éléments sont disputés par les grands concurrents, le contrôle de la Voie maritime reliant l’Europe à l’Asie, les zones de pêche des harengs et autres crustacés comme le crabe de Kamtchatka, l’exploitation des gisements des hydrocarbures dans les conditions cosmiques du Grand Nord, la prospection d’autres minerais pouvant s’avérer utile comme les diamants de Yakoutie ou d’Arkhangelsk ou la grande mine d’émeraudes du Nord de l’Oural, l’emplacement des bases militaires et des bases de ravitaillement pour la flotte arctique sans compter le droit de survoler cette région en transit de l’Asie en direction du continent américain, ou encore le développement d’une zone en friche rendu accessible par le dégel de la planète. Les pays limitrophes de cet océan ont tendance à s’affubler d’un nouveau terme qui est « la Suisse Polaire ». En effet, à regarder le Globe depuis le Pôle Nord, on aura vite fait de découvrir que les pays qui entourent l’océan polaire sont tous très industrialisés et peuvent facilement faire commerce entre eux en faisant fi du reste du monde. C’est une réponse en soi à la création d’une zone de conflit plus au Sud, sur le pourtour méditerranéen.

Il est notoire que les Russes ont deux régions de prédilection la première étant la Rus de Kiev c’est-à-dire là où l’on localise l’Ukraine de nos jours ; et la deuxième étant représentée par la côte arctique que les Russes considèrent comme leur ancienne Patrie tombée victime de la Période glaciaire. Ainsi donc le vrai théorème à décortiquer pour la Russie est tout d’abord la sauvegarde de son espace jusqu’aux mers chaudes, en l’occurrence la Crimée, et le maintien de sa domination au Nord du continent. Le Canada, lui, veut imposer son propre contrôle mais souffre de plusieurs handicaps à la fois, à savoir : l’absence de la flotte des brise-glaces nucléaires tandis que la Russie en a à profusion et une faible densité de population qui préfère habiter massivement le long de la frontière méridionale du pays. Pour leur part, les Russes ont réussi à implanter une dizaine de villes à l’époque de Staline qui sont toujours très actives la Voie maritime et le gaz obligent.

Alors les manœuvres russes sont bien là pour donner chair et vie aux grandes idées sur le début de l’exploitation commerciale et industrielle d’une région jusqu’alors délaissée. Ainsi donc le tristement célèbre par l’entremise d’Alexandre Soljenytsine Magadan est aujourd’hui très attrayant par le niveau des salaires frôlant joyeusement 4 mille euros en moyenne pour les grandes branches d’industrie et l’accès facile à la propriété immobilière.
Certains penseurs voyaient la Russie comme un grand cœur qui bat avec les stades de contraction et dilatation. A l’heure qu’il est, la Russie serait en train de se dilater en revendiquant haut et fort son dû et ce au nom des intérêts souverains du pays.

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Le 13 mars 2014

Morue : Nouvel accord Franco-Canadien sur la pêche à Saint-Pierre et Miquelon

Les diplomates français et canadiens ont signé le 5 mars un accord sur la pêche à la morue dans la zone 3PS de Saint- Pierre et Miquelon. Ce document amende le texte signé il y a presque 20 ans, qui a mis fin à ce qu'on a appelé à l'époque "la guerre de la morue".

Source : Saint-Pierre et Miquelon la 1e par Frédéric Dotte

L’accord franco-canadien du 5 mars revient en fait à amender pour l’année à venir le texte de 1994 qui régit la pèche commune de la morue dans la zone 3PS.

Chalutier canadien : l'affrêtement n'est plus obligatoire

Ce qui ne change pas, c’est la répartition 70/30 du quota attribué à l’archipel. 30% réservé aux pécheurs artisanaux, et 70% pour la pêche industrielle.
La nouveauté, c’est que ces 70% ne seront plus obligatoirement pêchés par un bateau canadien, comme c’était le cas jusqu’ici.

Le principe de la négociation

Le nouvel accord pose désormais le principe d’une négociation de gré à gré entre les professionnels canadiens et ceux de l’archipel, qui devront s'entendre pour se répartir la pêche du quota industriel attribué à la France. Pour la campagne en cours, Le pôle de Miquelon et son partenaire IceWater ont décidé d’un 50/50 sur les quotas industriels français, soit 600 tonnes chacun.

Une situation déjà "tolérée"

Il faut dire que depuis 3 ans déjà, Il n’y avait plus d’affrêtement de chalutier canadien, et nos voisins toléraient de voir le quota français pêché par le Béothuk, le bateau du pôle de Miquelon. Le récent accord ne fait qu’entériner une situation de fait.

Le pôle de Miquelon satisfait

L'accord satisfait les professionnels du pôle halieutique de Miquelon, dernière entité industrielle de l'archipel à traiter la morue. Les conditions techniques de leur usine, ajoutées à la faillite de leur concurrent de Saint-Pierre il y a 3 ans, ne permettent de toutes façons pas de traiter l'ensemble du quota français du 3PS.

Encore quelques formalités

Pour entrer en application définitive, l'’accord doit encore être formellement validé par les autorités canadiennes. Il sera alors publié au Journal Officiel français. Il devra en outre être revalidé chaque année, à l’occasion du conseil consultatif des pêches.

Nota :  pour cette année, les quotas autorisés pourraient être réellement atteints par les chalutiers. Les autorités canadiennes ont en effet décidé d’allonger la saison de pêche à la morue jusqu’à la fin mars.

Le reportage de Stéphane Raes et Stéphane Bry


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Le 12 mars 2014

Pollution de Fukushima : la chaîne alimentaire touchée par la contamination

L'eau de mer polluée par les rejets des centrales Tepco, au Japon, va bientôt toucher les côtes américaines. Pour l'association Robin des Bois, le risque sanitaire est réel pour les populations

Source : Sud Ouest par Philippe Belhache

Illustration : Evolution de la radioactivité des poissons au large de la préfecture de Fukushima : L'Agence japonaise des pêches nous montre que le taux de poisson radioactif, impropre à la consommation (> 100 Bq Ce / kg), diminue depuis la catastrophe du 11 mars 2011. La courbe (en vert) est passée de 57,7% en avril-juin 2011, à 9,6% à la fin de l'année 2012, et 1,7% début 2014... L'Agence des pêches est confiante !...

Regardez plus bas l'autre graphique établi avec les mêmes données de départ, les résultats sont beaucoup moins encourageants...

La pollution de l'eau de mer en provenance de Fukushima pourrait atteindre les côtes américaines – Hawaï puis la Californie – d'ici les prochaines semaines, annonce une simulation mise en ligne par la Woods Holes Oceanographics Institution, relayée notamment par le site SurferToday.com. Une situation préoccupante pour toutes les association écologistes, soucieuses de la préservation des océans. Pour Jacky Bonnemans, président de l'association Robins des Bois, le danger réside ailleurs, dans la contamination de la chaîne alimentaire.

Les courants contaminés par Fukushima vont toucher les côtes américaines. Etait-ce anticipé ?

Cette contamination sera comparable à la celle datant de 1960, après une longue série d'essais nucléaires américains et soviétiques. 

Jacky Bonnemains. Oui. Et c'est bien la pollution de l'Océan Pacifique qui est en jeu. L'article parle de la teneur éléments radioactifs dans l'eau de mer. Cette teneur, notamment en Césium 137, dont la signature est celle du Césium de Fukushima, va augmenter et culminer en quelque sorte sur les côtes californiennes en 2014.

Il y avait déjà dans les revues spécialisées des travaux de modélisation sur la distribution du Césium 137 de Fukushima. Ils mettent en évidence une diffusion progressive, qui à partir de 2012-2013 s'étend dans le Pacifique nord, puis en 2014-2015 atteint clairement les eaux de Californie.

Ces mêmes projections montrent qu'en plusieurs phases, en 2021, 2026, 2031, ce sera tout l'Océan pacifique qui sera marqué par le Césium 137. Les articles disent que cette contamination, quand elle sera uniforme, sera comparable à la contamination datant de 1960, après une longue série d'essais nucléaires américains et soviétiques.

Cette diffusion est donc particulièrement préoccupante ?



Oui. Mais au-delà de ça, et avant ça, il y a le problème de la contamination des poissons dans l'océan pacifique. De nombreux prélèvements ont été effectués. Au milieu d'eux, des algues, du wakamé, des algues comestibles, des oursins, des saumons, des anchois, des sardines, une raie, des morues, un thon rouge analysés fin 2013 ont présenté des taux importants de Césium 137. On ne peut pas parler de toute la population, ni dans son ensemble, ni au sein chaque espèce. Mais force est de constater qu'il y a de plus en plus de spécimens analysés contaminés. Notamment un bar, en juin 2013, dont la teneur mesurée était de 1000 bq par kilo ! Quand la teneur maximale admissible est de 100 bq par kilo.

Le véritable danger serait donc pas la pollution de l'eau elle-même ?

Exactement. La teneur en Cs 137 de l'eau de l'Océan Pacifique est préoccupante. Mais le danger réside bien dans la concentration de la radioactivité dans certains organismes marins tout au long de la chaîne alimentaire.

Illustration de l'IRSN :  les espèces benthiques et/ou carnivores concentrent la radioactivité


Il va y avoir concentration de la radioactivité dans les derniers maillons de la chaîne alimentaire, pêchés et consommés par l'homme. 

Cela commence par les organismes de fond, donc les benthiques, les mollusques, les oursins, certaines algues, les poissons plats qui vivent sur les fonds. Quand on suit les étapes de la chaîne alimentaire, on trouve ensuite les poissons herbivores, comme les sardines, qui mangent du plancton contaminé. Et ensuite les thons, poissons carnivores, qui vont manger les poissons contaminés par le plancton.

Et au bout du compte, il va y avoir concentration de la radioactivité dans ces derniers maillons de la chaîne alimentaire. Notamment dans les poissons carnivores comme les saumons ou les thons, pêchés et consommés par l'homme. Le problème est le même pour les mammifères marins, même s'ils ne sont pas consommés, et pour revenir au fond de la mer, avec les crustacés.

Les poissons ne connaissent pas les frontières administratives. 

Les poissons migrent, ils ne connaissent pas les frontières administratives. Les sardines, qui voyagent beaucoup, mais aussi les thons et les saumons qui sont de grands migrateurs. On peut ainsi se retrouver avec un thon fortement contaminé par Fukushima en mangeant du poisson à San Diego en Californie, parce qu'il aura été pêché par des pêcheurs américains et qu'il n'y a pas de contrôle systématique. Il n'y en a pas assez à notre avis.
Les professionnels américains sont-ils suffisamment informés ?

Suite de l'article de Sud Ouest

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Le 11 mars 2014
 
Un partenariat mondial pour des océans réservés...

Faire de la haute mer une AMP ?

Les Co-présidents de la Commission Océan Mondial David Miliband et José María Figueres ont présenté en avant première au World Ocean Summit en Californie quelques unes des idées que la Commission est en train de considérer pour la réforme de la gouvernance de l’océan.


Lors de la session “Taming the High Seas” du World Ocean Summit, José María Figueres et David Miliband ont abordé le besoin de réforme pour l’océan.

Son prochain rapport proposera des solutions aux menaces auxquelles est confronté l’océan, comme l’acidification, la pêche illégale et destructrice, la surpêche, la pollution plastique et le manque de gouvernance.

La volonté politique, les nouvelles technologies et les marchés sont tous les trois des aspects qui manquent à la réforme. La haute mer, zone de l’océan au delà des juridictions nationales recouvrant plus de 45% de la surface planétaire, nécessite non seulement d’une gestion mieux coordonnée mais aussi de l’application du principe de précaution.

Presque 50 organisations internationales et régionales ont un mandat lié à l’océan. Sur la Convention de l’ONU sur le Droit de la Mer (CNUDM), José María Figueres a souligné qu’à présent il existe une « mosaïque » d’organisations et lois adaptées aux divers intérêts et activités, et qu’il faudrait plutôt un « système plus holistique ». « Rappelons-nous que le Droit de la Mer datte d’il y a 30 ans. Il ne répond plus à nos ambitions, il faut qu’il évolue et se modernise ! », a-t-il déclaré.

David Miliband, aussi Co-président de la Commission, a fait référence aux chiffres de pêche non durable et a rajouté : « Ne pas inclure marchés et économie dans le processus de reforme de la gouvernance de l’océan serait une grande erreur. C’est justement en intégrant économie et environnement que vous ferrez la différence. »

La Commission est aussi en train de considérer comment renforcer le maintient de l’ordre de l’océan mondial. Les nouvelles technologies pourraient aider la haute mer, par exemple, exiger à tous les bateaux de pêche de porter un transpondeur permettrait aux autorités de les identifier et les suivre.

David Miliband a aussi signalé que « pointer du doigt » les pays et les entreprises qui participent à la pêche illégale pourrait contribuer au respect des réglementations et la transparence. Il s’est déclaré « de plus en plus frappé » par le fait que, tout simplement, un Accord de mise en œuvre de la CNUDM pour la préservation et l’utilisation responsable de la biodiversité marine, représente « un changement significatif ».

José María Figueres posa une question dirigée à l’audience : serrait-il bon de faire de la haute mer une Aire marine protégée ? Les réponses des présents furent variées, puis il répliqua : « Cela peut paraitre trop ambitieux, mais si nous voulons un océan pleinement sain, il nous faut des réponses ambitieuses ».

La Commission est en train de promouvoir un Objectif de développement durable spécifique à l’océan mondial, ce qui pourrait élever la thématique océan dans l’agenda politique et ainsi motiver des actions cohérentes. À partir de 2015, les Objectifs de développement durable succèderont les Objectifs du Millénaire – les huit objectifs internationaux pour le développement adoptés au Sommet du Millénaire de l’ONU en l’an 2000.

La Commission Océan Mondial se réunit à Hong Kong en mars pour achever ses propositions de réforme. Celles-ci seront publiées dans un rapport en juin 2014.

Le World Ocean Summit a été organisé par The Economist en partenariat avec National Geographic

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Le bras armé de Pew confirme la mise en réserve de la Polynésie Française


Jean-Paul Michel : « On va dans le mur si on continue à pêcher comme on le fait actuellement »

(Diplômé de l'Ecole de Guerre de Paris, Jean-Paul Michel a été recruté par Pew pour ses bonnes connaissances des rouages administratifs français... Géostratégie oblige... NDLR)

Source : 20 Minutes par Audrey Chauvet le 11/03/2014

INTERVIEW - Pour le directeur du programme Patrimoine océanique de l'humanité de l’ONG Pew charitable trust, la création d'aires marines protégées est indispensable pour préserver les océans...

Un objectif ambitieux, des réalisations plus modestes: alors que la Convention internationale sur la diversité biologique vise la protection de 10 % de la surface marine mondiale d’ici à 2020, moins de 3 % des océans sont aujourd’hui préservés des activités industrielles et commerciales. Pour Jean-Paul Michel, directeur du programme Patrimoine océanique de l’humanité de l’ONG Pew charitable trust, la création d’aires marines protégées est le seul moyen de sauver les stocks de poissons. Il sera l’invité d’une conférence ce mercredi à l’Institut océanographique de Paris.

Mettre les océans sous cloche, est-ce la seule solution pour les protéger d’une exploitation abusive ?


Il y a une ambivalence dans le terme d’aire marine protégée. Elles sont définies par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et catégorisées en six niveaux qui vont de la plus forte protection, le sanctuaire, à la plus faible, qui correspond à la gestion de la pêche dans la zone. L’enjeu entre les experts est de savoir s’il faut privilégier une gestion en vue de la pérennité de la pêche ou une protection qui interdit toute activité.

De quoi dépend le choix du degré de protection ?

Il fait l’adapter selon les zones: quand il y a une densité humaine très importante, comme en Méditerranée, c’est trop difficile d’interdire l’exploitation de la zone. Au contraire, certaines zones du Pacifique où la pression humaine est assez faible, par exemple en Polynésie française, peuvent être consacrées à la protection. On peut envisager de les soustraire à toute activité industrielle ou commerciale de grande ampleur pour permettre à la nature de se régénérer.

Est-ce la seule solution pour préserver les ressources marines?

On va dans le mur si on continue à pêcher comme on le fait actuellement. Il faut trouver des zones dans les océans qui soient en repos de la pêche industrielle pour permettre une régénération des écosystèmes et repeupler les stocks de poissons. Un réseau de zones soustraites à la pression de la surpêche permettra d’assurer la durabilité naturelle des ressources marines: l’océan donne ce qu’il veut et pas ce que les politiques disent qu’il faut pêcher à travers les quotas.

Parallèlement, on exploite de plus en plus la mer avec les parcs éoliens offshore, les plateformes pétrolières et la pêche en eaux profondes. Comment cela peut-il être compatible avec l’augmentation du nombre d’aires marines protégées?

Toute activité extractive et d’exploitation minière n’est pas compatible avec la protection. Il est évident que la mer recèle des richesses dont il serait inconcevable de ne pas profiter, mais il faut trouver un compromis, un juste partage des choses, entre ce qui est plus riche en termes de biodiversité et ce qui est plus riche en termes de développement. On peut établir des cartes pour séparer ce qui doit être préservé pour la biodiversité et ce qui permet le développement économique.

Propos recueillis par Audrey Chauvet

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La Banque Mondiale mettra tout son poids dans la croissance bleue


Une coalition de ceux qui agissent : voilà ce dont les océans ont besoin

Source : Banque Mondiale par Rachel Kyte le 04/03/2014

Un partenariat mondial pour les océans

Que se passe-t-il autour des océans ? Les événements liés à ce sujet semblent à la fois gagner en envergure et intéresser de plus en plus de gens. Qu'il s'agisse des représentants des États, des professionnels des produits de la mer, des fondations privées ou des organisations de protection de l'environnement, tous se retrouvent sur un point : la nécessité impérieuse de prendre des mesures radicales.

Les choses se sont vraiment bien déroulées cette semaine au World Oceans Summit (a) organisé par The Economist à San Francisco. Les uns après les autres, tous les intervenants de haut niveau ont souligné la nécessité d'agir rapidement, car le changement climatique exacerbe l'impact que des décennies de surpêche, de pollution et de destruction des habitats ont eu sur les océans du monde entier.

Pour ma part, j'ai ajouté la voix du Groupe de la Banque mondiale à ce concert. En ce qui concerne les océans, comme dans d'autres domaines, nous devons faire en sorte que les États, les entreprises et les autres parties prenantes parviennent à travailler ensemble pour trouver des solutions aux problèmes spécifiques auxquels nous sommes confrontés. Une « coalition de ceux qui agissent » peut être à même de répondre à la demande des États insulaires et côtiers qui cherchent de l'aide pour renforcer la résilience de leurs littoraux et restaurer la bonne santé de leurs écosystèmes océaniques.

À la tête de cette démarche, on trouve des pays qui sont en train de redéfinir leur futur autour du concept d'« État océanique ». Leur économie bleue et leurs zones côtières peuvent leur assurer la croissance, les emplois et la résilience qu'ils recherchent. Du Portugal à l'Irlande en passant par Maurice, ce recentrage se traduit par un changement des mentalités dans les secteurs public et privé.

Au niveau mondial, la bonne nouvelle réside dans le fait que nous disposons désormais d'un mécanisme susceptible de combler le fossé qui existait entre les acteurs du secteur public, du secteur privé et de la société civile, c'est-à-dire susceptible de nous aider à tirer parti de la convergence des intérêts. Le Partenariat mondial pour les océans, né il y a deux ans à l'occasion du premier World Oceans Summit, permet aux États d'accéder à l'expertise financière et technique dont ils ont besoin pour corriger leurs systèmes de gouvernance dans ce domaine, faire appliquer leurs législations efficacement, et attirer les investisseurs privés à la recherche de chaînes d’approvisionnement durables.
Avoir une plateforme est une chose, mais celle-ci doit aussi pouvoir s'appuyer sur la capacité d'action nécessaire pour atteindre l'envergure qui s'impose à l'heure actuelle dans le domaine de la protection des océans. C'est pour cette raison que nous travaillons actuellement à la constitution d'une table ronde consacrée aux investissements dans le domaine des océans. Cet organe complémentaire constitué d'investisseurs dans ce domaine issus d'organisations philanthropiques, du secteur privé et des ONG vise à aligner les capacités de financement et de montage de projet de ces acteurs sur les demandes d'intervention émanant des États.

Tout le monde est d'accord sur le fait que nous devons travailler de cette manière. Aucun donateur ou organisme individuel ne pourra jamais atteindre l'envergure nécessaire à lui seul.

Adopter une approche stratégique visant à faire travailler ensemble les États, le secteur privé et les organismes multilatéraux peut permettre d'accomplir des progrès sensibles. Prenons l'exemple de la ville de Carthagène des Indes, en Colombie. Jusqu'à peu, dans cette ville d'un peu plus d'un million d'habitants, les eaux d'égouts non traitées et d'autres déchets venaient souiller les cours d'eau côtiers, rendaient les gens malades et faisaient fuir les touristes. Grâce à un prêt du Groupe de la Banque mondiale et aux réformes juridiques et réglementaires entreprises par le pays depuis de nombreuses années, un partenariat public-privé a permis à la ville de prendre un tournant radical dans la résolution de ses problèmes de pollution. Près de 100 % des eaux usées de la ville sont désormais traitées, et les foyers bénéficient d'un approvisionnement en eau fiable. Les touristes reviennent, les plages sont propres, et les retombées économiques sont considérables.

Cela prouve qu'il est possible de changer les choses en coordonnant intelligemment les efforts de toutes les parties. Découvrez et rejoignez la coalition de ceux qui agissent !
Rachel Kyte - Vice-présidente et représentante spéciale du Groupe de la Banque mondiale pour le changement climatique@rkyte365

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Nous sommes déjà entrés dans l’ère de la croissance bleue


L’exploitation de pétrole, gaz et minerais : source de préoccupation du secteur de la pêche de nombreux pays ACP

Source : Agritrade CTA le 03 mars 2014

Ces dernières années, l’exploitation de pétrole, gaz et minerais a connu un véritable boom dans de nombreux pays ACP côtiers. Certains s’inquiètent de plus en plus de l’impact que cela pourrait avoir sur le développement du secteur de la pêche dans ces pays.

En Namibie, l’industrie de la pêche essaie actuellement de retarder un relevé sismique dans les eaux namibiennes puisqu’il coïncide avec le pic de la saison de pêche au thon. À la fin novembre 2013, une étude commandée par le gouvernement a révélé que les captures de thon ont baissé de 4 046 tonnes en 2011 à 650 tonnes en 2013, du fait de l’exploitation de pétrole et de gaz. Une exploitation similaire est à l’étude dans les eaux sud-africaines, à la frontière avec la Namibie ; « sur le chemin direct du thon migrant d’Afrique du Sud vers la Namibie », a souligné le directeur de la Planification politique au ministère de la pêche et des ressources marines  de la Namibie.

En Papouasie-Nouvelle-Guinée, plusieurs médias ont évoqué le projet de l’entreprise Nautilus Minerals visant à exploiter les minéraux des fonds marins, notamment un article de presse intitulé « Mining the Abyss », qui a souligné les impacts négatifs que cette exploitation aura sur les activités de communautés de pêche locales. Le manager de Nautilus Minerals en PNG a affirmé cependant que « les perspectives de coopération avec le secteur de la pêche au thon sont prometteuses », expliquant que la plupart des stocks de thon vivent dans les 400 premiers mètres de l’océan tandis que « les opérations d’extraction minière en eaux profondes seront réalisées à une profondeur de 1 600 mètres en dessous de la surface, où la vie marine est minime ».

Au Mozambique – qui est sur le point de commencer à renégocier son protocole d’APPD avec l’UE – une nouvelle entreprise thonière, Ematum, a été établie pour le développement d’une pêcherie thonière locale. Jusqu’à présent, les recettes du gouvernement provenant des pêcheries thonières ont été limitées à la vente de licences aux entreprises étrangères qui ne débarquent pas leurs captures dans le pays. Ematum a signé un contrat avec le chantier naval du nord de la France, CMN, pour la construction de 30 navires, comprenant 24 navires de pêche au thon et six patrouilleurs.

Les patrouilleurs sont nécessaires pour protéger la flotte de pêche, mais ils seront également utilisés pour sécuriser les installations pétrolières et gazières offshore. Les impacts de l’exploitation de pétrole et de gaz sur le développement des pêcheries thonières ne sont actuellement pas très clairs.

Suite et commentaire dans Agritrade CTA

Pour en savoir plus : Blue Charity Business

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Le 7 mars 2014

Renforcer la cohérence de la politique de pêche avec la sécurité alimentaire

Le Centre européen pour la gestion des politiques de développement (ECDPM) a publié un document sur la cohérence politique et la sécurité alimentaire. Celui-ci a fait suite au rapport biannuel de la Commission européenne sur la Cohérence des politiques pour le développement (CPD), qui a identifié la PCP comme un « des domaines prioritaires d’action de la CPD ».

Source : Agritrade - CTA

Présentation de l’ECDPM 

(European Centre for Development Policy Management)
Dans un monde où pays et régions doivent unir leurs efforts pour apporter une réponse à des problématiques urgentes telles que le changement climatique, les conflits, la sécurité alimentaire, la santé et l’éducation, le Centre aide les États d’Europe, d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) à mettre en place les partenariats efficaces qui leur permettront de relever ces défis mondiaux et d’autres enjeux du développement.

Les relations économiques et politiques entre le Nord et le Sud tendent à favoriser le partenaire le plus puissant: nous voulons atténuer cette « asymétrie » dans l’élaboration des politiques entre les pays de l’UE et les pays ACP. En conférant un plus grand équilibre et une plus grande efficacité au partenariat UE-ACP, nous incitons les régions et pays en développement à mobiliser tout leur potentiel et nous soutenons leurs processus essentiels de développement dans une perspective de long terme. Nous aidons ainsi les ACP à consolider leurs institutions et leurs capacités d’élaborer des politiques et des stratégies qui façonnent leur propre avenir et leur ouvrent des pistes pour sortir de la pauvreté. Pour plus d'informations : ECDPM

Cliquer Ici pour télécharger "Présentation du Centre européen de gestion des politiques de développement"

Dans son chapitre sur le secteur de la pêche, le rapport de la CE souligne l’importance du poisson et des produits de la pêche en tant que sources précieuses de protéines et d’oligoéléments essentiels : « en réalité, plusieurs populations, davantage dans les pays en développement que dans les pays développés, dépendent du poisson pour leur alimentation quotidienne. Pour eux, le poisson et les produits de la pêche représentent une source abordable de protéine animale qui peut bien souvent être meilleur marché que les autres sources de protéine animale, mais aussi un ingrédient préféré dans les plats locaux et traditionnels ». La CE salue les efforts consentis dans le cadre de la réforme de la PCP dans le sens de la CPD, soulignant plus particulièrement les progrès réalisés dans les APP durables, le soutien à la participation des pays en développement dans les organisations régionales de gestion des pêches (ORGP), le développement de la législation sur la pêche INN, et l’introduction d’une clause sur les droits de l’homme.

L’ECDPM reconnait que, d’un point de vue du développement et de la sécurité alimentaire, la dimension extérieure de la PCP réformée est une amélioration considérable par rapport à la législation précédente.

L’ECDPM considère qu’un des principaux problèmes est que « plus de la moitié des flottes externes de l’UE opèrent en dehors des APPD et des ORGP, et travaillent principalement au travers d’accords négociés en privé, d’entreprises conjointes ou de bateaux battant pavillon non-UE (…). La capacité de l’UE à surveiller le comportement de ces navires en matière de conformité à la législation de la PCP est limitée puisque, à proprement parler, il n’y a pas d’obligation pour les États membres d’informer la CE d’un tel accord hors-APP par les armateurs opérant sous leurs pavillons respectifs ». En outre, l’évaluation de la réglementation de base ne s’est pas penchée sur les implications potentielles d’une réforme de la PCP, qui est susceptible de pousser d’autres opérateurs européens en dehors des cadres réglementaires négociés. Cependant, l’ECDPM salue le fait que, dans la nouvelle législation, les principales dispositions relatives à la surveillance et à la réglementation des navires de l’UE opérant dans les eaux non-UE en dehors d’un APPD et des ORGP aient été maintenues. Cela est perçu comme un « effort tangible » pour renforcer la cohérence des politiques pour la sécurité alimentaire.

Certaines lacunes persistent encore. Généralement, la réglementation de base fait preuve d’une interprétation limitée du concept de la CPD, mettant exclusivement l’accent sur les obligations internationales de l’UE et les navires de l’UE opérant en dehors des eaux de l’UE. Elle néglige les liens avec des mesures, telles que les subventions pour le renouvellement des flottes, qui sont susceptibles d’avoir un impact, « quoique plus opaque », sur les pêcheries et la sécurité alimentaire dans les pays en développement.

L’ECDPM conclut son document par des recommandations clé pour renforcer plus encore les efforts en matière de CPD, en particulier dans le domaine de la sécurité alimentaire, notamment la détermination d’objectifs clairs de CPD liés à la sécurité alimentaire, ainsi que de cibles et d’indicateurs pour mieux orienter l’élaboration des politiques et le suivi des progrès : « Le programme de travail actuel semble avoir servi essentiellement de document de base pour le rapport bisannuel de la CPD, plutôt que comme un outil pour les décideurs politiques dans les institutions de l’UE et les administrations des États membres de l’UE pour se familiariser et respecter les engagements de développement de l’UE ». 

Pour plus d'informations et commentaires : Agritrade - CTA
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Le 6 mars 2014

Une coalition de ceux qui agissent : voilà ce dont les océans ont besoin

Un partenariat mondial pour les océans



World Bank Mise en ligne le 23 févr. 2012
Les océans sont soumis à rude épreuve. Le Partenariat mondial pour les océans est une alliance, ouverte à de nouveaux membres, qui compte déjà de nombreux gouvernements, organisations internationales, groupes de la société civile ainsi que des entreprises parmi ses membres. Ils mobiliseront les connaissances et les ressources financières nécessaires pour répondre aux menaces qui pèsent sur les océans du globe.

Que se passe-t-il autour des océans ? Les événements liés à ce sujet semblent à la fois gagner en envergure et intéresser de plus en plus de gens. Qu'il s'agisse des représentants des États, des professionnels des produits de la mer, des fondations privées ou des organisations de protection de l'environnement, tous se retrouvent sur un point : la nécessité impérieuse de prendre des mesures radicales.

Source : Banque Mondiale par Rachel Kyte le mardi, 04/03/2014 

Les choses se sont vraiment bien déroulées cette semaine au World Oceans Summit (a) organisé par The Economist à San Francisco. Les uns après les autres, tous les intervenants de haut niveau ont souligné la nécessité d'agir rapidement, car le changement climatique exacerbe l'impact que des décennies de surpêche, de pollution et de destruction des habitats ont eu sur les océans du monde entier.

Pour ma part, j'ai ajouté la voix du Groupe de la Banque mondiale à ce concert. En ce qui concerne les océans, comme dans d'autres domaines, nous devons faire en sorte que les États, les entreprises et les autres parties prenantes parviennent à travailler ensemble pour trouver des solutions aux problèmes spécifiques auxquels nous sommes confrontés. Une « coalition de ceux qui agissent » peut être à même de répondre à la demande des États insulaires et côtiers qui cherchent de l'aide pour renforcer la résilience de leurs littoraux et restaurer la bonne santé de leurs écosystèmes océaniques.

À la tête de cette démarche, on trouve des pays qui sont en train de redéfinir leur futur autour du concept d'« État océanique ». Leur économie bleue et leurs zones côtières peuvent leur assurer la croissance, les emplois et la résilience qu'ils recherchent. Du Portugal à l'Irlande en passant par Maurice, ce recentrage se traduit par un changement des mentalités dans les secteurs public et privé.

Au niveau mondial, la bonne nouvelle réside dans le fait que nous disposons désormais d'un mécanisme susceptible de combler le fossé qui existait entre les acteurs du secteur public, du secteur privé et de la société civile, c'est-à-dire susceptible de nous aider à tirer parti de la convergence des intérêts. Le Partenariat mondial pour les océans, né il y a deux ans à l'occasion du premier World Oceans Summit, permet aux États d'accéder à l'expertise financière et technique dont ils ont besoin pour corriger leurs systèmes de gouvernance dans ce domaine, faire appliquer leurs législations efficacement, et attirer les investisseurs privés à la recherche de chaînes d’approvisionnement durables.
Avoir une plateforme est une chose, mais celle-ci doit aussi pouvoir s'appuyer sur la capacité d'action nécessaire pour atteindre l'envergure qui s'impose à l'heure actuelle dans le domaine de la protection des océans. C'est pour cette raison que nous travaillons actuellement à la constitution d'une table ronde consacrée aux investissements dans le domaine des océans. Cet organe complémentaire constitué d'investisseurs dans ce domaine issus d'organisations philanthropiques, du secteur privé et des ONG vise à aligner les capacités de financement et de montage de projet de ces acteurs sur les demandes d'intervention émanant des États.

Tout le monde est d'accord sur le fait que nous devons travailler de cette manière. Aucun donateur ou organisme individuel ne pourra jamais atteindre l'envergure nécessaire à lui seul.

Adopter une approche stratégique visant à faire travailler ensemble les États, le secteur privé et les organismes multilatéraux peut permettre d'accomplir des progrès sensibles. Prenons l'exemple de la ville de Carthagène des Indes, en Colombie. Jusqu'à peu, dans cette ville d'un peu plus d'un million d'habitants, les eaux d'égouts non traitées et d'autres déchets venaient souiller les cours d'eau côtiers, rendaient les gens malades et faisaient fuir les touristes. Grâce à un prêt du Groupe de la Banque mondiale et aux réformes juridiques et réglementaires entreprises par le pays depuis de nombreuses années, un partenariat public-privé a permis à la ville de prendre un tournant radical dans la résolution de ses problèmes de pollution. Près de 100 % des eaux usées de la ville sont désormais traitées, et les foyers bénéficient d'un approvisionnement en eau fiable. Les touristes reviennent, les plages sont propres, et les retombées économiques sont considérables.

Cela prouve qu'il est possible de changer les choses en coordonnant intelligemment les efforts de toutes les parties. Découvrez et rejoignez la coalition de ceux qui agissent !
Rachel Kyte
Vice-présidente et représentante spéciale du Groupe de la Banque mondiale pour le changement climatique
@rkyte365

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Le 5 mars 2014

Les flottes de thoniers françaises testent un nouveau programme d’observateurs avec les pays africains

Orthongel, l’association française des producteurs de thon surgelé et congelé conduit le premier programme d’observateurs avec les pays africains. Celui-ci pourrait permettre d’atteindre une couverture de 100 % en matière de surveillance des thoniers français opérant dans l’Atlantique et l’Océan Indien. Dans le cadre des réglementations des organisations régionales de gestion des pêches (ORGP), les flottes thonières sont actuellement tenues d’embarquer des observateurs scientifiques sur 10% de leurs sorties en mer. Ce programme pourrait signifier que presque toutes les sorties des thoniers français seraient supervisées par des observateurs provenant d’un pool commun de fonctionnaires français et africains. Si l’on estime que les navires français effectuent chacun environ sept voyages par an, la mise à disposition de 30 à 40 observateurs communs uniques permanents (OCUP) dûment formés serait nécessaire pour atteindre une couverture totale de surveillance.

Source : Agritrade-CTA

Le nouveau programme international d’observateurs est financé par les trois entreprises membres d’Orthongel, à savoir la Compagnie française du thon océanique, la Sapmer et Saupiquet. Le projet OCUP, qui a démarré en juillet 2013, est chargé de mettre en œuvre le programme en collaboration avec les principaux producteurs de thons d’Afrique de l’Ouest et de l’Est et le Bureau Veritas, qui accréditera et dépêchera les observateurs. Le programme est encore dans sa phase expérimentale mais un groupe de travail, composé de membres provenant du Sénégal, de la Guinée et de la Côte d’Ivoire, a déjà été mis en place. Une première cohorte de huit à neuf observateurs, issus des pays susmentionnés et, – et éventuellement du Gabon – commenceront d’ici peu leur formation; ils seront déployés sur les navires de pêche au mois de mars 2014. D’autres États, notamment le Cap-Vert, les Comores, le Ghana, Madagascar, São Tome-et-Principe, les Seychelles et la Tanzanie, ont également fait part de leur intérêt pour le projet OCUP et des discussions sont actuellement en cours avec ces derniers.

D’après l’Orthongel, le programme a pour but (1) de renforcer la confiance entre l’État du pavillon et le pays où ont lieu les opérations de pêche, du fait que la priorité sera donnée aux observateurs issus d’un des pays de la région où le navire exerce son activité; et (2) de faciliter l’harmonisation de la collecte de données – améliorant ainsi la qualité de celles-ci – tout en garantissant une plus grande transparence et un plus haut niveau de responsabilité.

Le projet OCUP prévoit la nomination de deux principaux représentants pour, respectivement l’Atlantique et l’Océan Indien. Ils seront chargés de gérer l’ensemble des données ainsi que les tâches des observateurs et devront être basés, de préférence, dans les ports principaux, en Côte d’Ivoire et aux Seychelles.

Pour plus d'informations et commentaires : Agritrade-CTA

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Le 1 mars 2014

En Alaska, les autorités américaines veulent bloquer une mine pour sauver des saumons



L'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) a engagé une procédure administrative, vendredi 28 février, pour bloquer un vaste projet d'exploitation minière de cuivre et d'or en Alaska, qui pourrait menacer la plus grande zone de pêche de saumons sauvages au monde.

« D'importantes études scientifiques nous donnent braucoup de raisons de croire que le projet de Pebble Mine aura probablement des impacts néfastes significatifs et irréversibles sur les eaux de la baie de Bristol et sur l'abondance de ses pêcheries de saumons », a déclaré l'administratrice de l'EPA, Gina McCarthy. L'action de l'EPA vise donc « à assurer la protection de la zone de pêche de saumons la plus productive au monde contre les risques que représenterait l'une des plus grandes mines à ciel ouvert », a-t-elle ajouté.

Cette action, assez rare, pourrait conduire à l'interdiction, sans précédent par l'autorité fédérale, d'un projet d'exploitation minière avant même que la société ait soumis une demande de permis.

La pêche professionnelle de saumon dans la baie de Bristol (2013)




Menace pour les pêcheries et l'écosystème

La baie de Bristol produit près de la moitié des saumons sauvages rouges (sockeye) dans le monde avec en moyenne 37,5 millions de poissons par an. La qualité exceptionnelle de l'eau des rivières et des zones marécageuses offrent un habitat idéal à ces poissons.

L'exploitation minière serait située à la source de deux rivières où se trouvent ces pêcheries, qui représentent 480 millions de dollars et emploient plus de 14 000 personnes. Les promoteurs du projet devront démontrer que leurs activités ne menacent pas l'écosystème, ce qui paraît difficile.

L'action de l'EPA est une victoire pour les groupes environnementaux, les pêcheries et les autochtones mobilisés contre ce projet depuis trois ans. Les élus républicains d'Alaska, dont le gouverneur Sean Parnell et la sénatrice Lisa Murkowski, y ont apporté tout leur soutien. L'EPA a de son côté entrepris une vaste étude d'impact de la mine sur l'écosystème de la baie de Bristol, qui a recueilli 1,1 million de commentaires publics et des analyses de deux comités d'experts indépendants.

Selon les promoteurs du projet Pebble, cette région renferme l'un des gisements les plus vaste et riche au monde, avec le capacité de produire plus de 36 millions de tonnes de cuivre et plus de 3 000 tonnes d'or au cours des trente prochaines années.

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Le 28 février 2014

Algérie. Comment les habitants tentent de faire reculer le gouvernement
       

Un projet ministériel de construction d’un port a mis en colère les habitants et les pêcheurs de la région de Aïn Témouchent. Pétition, manifestation, sollicitation de la presse. En se mobilisant, les habitants ont réussi à faire venir le ministre du Tourisme sur place.

Source : El Watan

La plage a été entourée d’une clôture. Des rochers ont été transportés depuis les carrières avoisinantes. Une centrale à béton et du matériel de chantier attendent d’être utilisés. Le sol a été terrassé. Dans cette crique qui fait face aux îles Habibas, classées réserve naturelle marine depuis mars 2003, les autorités ont décidé de construire un abri de pêche. Une structure bétonnée qui menace la biodiversité de la zone, dernier refuge pour le phoque moine de la Méditerranée, espèce en voix de disparition. Cette décision, jugée illégitime par les habitants, a provoqué une mobilisation sans précédent à travers la région. Les pêcheurs sont les premiers interloqués. «On ne comprend pas. La zone est vide, pourquoi y faire un abri de pêche. Nous ne pêchons pas ici. Il n’y a aucun commerce aux alentours. Et il y a surtout un autre port à seulement 4 km de là», explique-t-on. Le projet menace aussi l’activité économique locale. «Nous ne sommes pas contre la construction de ports, mais la région de Madagh est touristique. Les gens y viennent pour la richesse de la nature.


Cette zone a déjà un intérêt local, quelque chose qui permet aux habitants de gagner leur vie. Si vous détruisez la nature, nous perdons notre gagne-pain», dira un habitant. La mobilisation s’est organisée de manière spontanée. Les pêcheurs qui étaient contre le projet ont été rejoints par des militants écologistes et par des estivants, habitués à venir passer leurs vacances dans cette région. Les réseaux sociaux et le bouche-à-oreille ont fait le reste. «Trois amis m’ont raconté cette histoire, j’ai décidé de me mobiliser», rapporte une jeune femme, responsable administrative à Alger. La jeune femme a créé une page facebook, rassemblé des dizaines de photos et s’est déplacée deux fois à Aïn Témouchent pendant ces jours de repos. Un groupe s’est occupé de contacter les journalistes. Le 31 janvier, ceux qui ont décidé de se mobiliser ont lancé une pétition sur internet. En moins d’un mois, le texte a recueilli plus de 1 000 signatures. Le 25 février, le ministre du Tourisme s’est rendu sur place. Mohamed Amine Hadj Saïd fut interpellé par Nouria Yamina Zerhouni, wali de Aïn Témouchent.

Une rumeur court : le projet serait suspendu. Mais rien n’est certain. A la direction des travaux publics qui assure le suivi du projet de réalisation, l’on assure que rien d’officiel n’a été communiqué. Par contre, on indique qu’une délégation dépêchée mardi dernier par le ministère de la pêche s’est déplacée dans la région avec pour mission «l’étude de la possibilité d’adaptation du projet au site», c’est-à-dire le rendre écologiquement acceptable. Il y aurait consensus sur cette solution intermédiaire, mais il faudrait qu’un comité interministériel l’avalise pour qu’elle devienne effective. L’affaire concerne trois ministères : le Tourisme, la Pêche et l’Environnement. La proposition de la wilaya de Témouchent n’avait jamais été de bétonner la zone.

Marina

Les bateaux de pêche qui l’utilisaient comme abri avaient même été expulsés et les taudis implantés par les marins sur la plage avaient été rasés. Elle avait été aménagée en plage et embellie par des milliers de mètres cubes de sable, son rivage étant de galets. Les autorités locales voulaient également créer un abri à Ouardania ou à Zouanif, à l’ouest de la wilaya à la demande de la population d’Oulhaça. C’est plutôt à la sollicitation des familles de marins qui mouillaient à Madagh et par le biais de la wilaya d’Oran que le projet a été retenu par l’ancien ministre de la Pêche. Certaines évoquent un lobby au profit de plaisanciers oranais, les pêcheurs étant utilisés en devanture car certains cadres de la wilaya estiment que le projet n’est pas viable : «Les plages, c’est le lieu de sable en mouvement, ce qui se traduit automatiquement par l’ensablement des abris. N’avons-nous pas déjà fort à faire pour désensabler les ports eux-mêmes pour aller nous coltiner aux abris ?» Les habitants, eux, évoquent la politique de développement des zones d’expansion touristique dans la région. Un projet de complexe touristique autour de Madagh existe. Il prévoit l’aménagement d’une marina.

M. Kali, Leïla B. , Salsabil C.

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Le 27 février 2014

Fukushima : vers une contamination planétaire ?

http://www.france3.fr/emissions/pieces-a-conviction/diffusions/26-02-2014_170742

Trois ans après l'accident nucléaire de la centrale de Fukushima (Japon), une autre catastrophe se profile, sanitaire cette fois. Quelle est l’ampleur réelle de la contamination, humaine et environnementale ? Les contrôles sont-ils efficaces ? Sommes-nous au bord d’une catastrophe sanitaire à l’échelle mondiale ? "Pièces à conviction" fait le point sur ces interrogations, mercredi 26 février à 23h15 sur France 3, dans une enquête réalisée par Lionel de Coninck.

Pour visualiser cette vidéo

Un documentaire de 52' de Lionel de Coninck / Une production Code 5 avec la participation de France 3

Partout, les scientifiques voient se profiler une catastrophe sanitaire mondiale. Chaque jour, des centaines de tonnes d'eau hautement contaminée se déversent dans le Pacifique, puis sur les plages californiennes, contaminant les poissons qui sont consommés sans aucun contrôle.

Trois ans après la catastrophe nucléaire de la centrale de Fukushima Daiichi, une autre catastrophe se profile. Sanitaire celle là. Les premiers cas de cancer sont apparus. 26 déjà, tous chez des enfants de 0 à 18 ans. Plus d’une trentaine de cas sont suspects, et des dizaines de milliers d’enfants n’ont pas encore été testés. Le gouvernement tente de minimiser l’ampleur du drame. Mais les familles s’angoissent, et des mères sont en colère. La contamination s’étend, au-delà du Japon.


Tous les jours, des centaines de tonnes d’eau hautement contaminée sont déversées dans le Pacifique. Sur les plages de Californie les chercheurs, témoins de l’arrivée quotidienne de déchets du tsunami sur leurs plages, tentent par tous les moyens d’alerter les autorités. Les scientifiques du monde entier redoutent les effets incalculables sur la santé des populations si les poissons du pacifique continuent à être consommés sans aucun contrôle : un laboratoire d’analyses suisse vient de découvrir du césium 131 et 134 dans des barquettes de poisson dans un supermarché, ou dans du thé vert venant du Japon !!

Quelle est l’ampleur réelle de la contamination, humaine et environnementale ? Les contrôles sont-ils efficaces ? Sommes-nous au bord d’une catastrophe sanitaire à l’échelle mondiale ?

Enquête sur le premier scandale nucléaire de l’ère de la mondialisation.

"Nous sommes assassinés à petit feu"



Depuis le début de la campagne de dépistage du cancer de la thyroïde lancée en 2011 par la préfecture de Fukushima, trente-trois cas de cancer de la thyroïde ont été recensés chez les jeunes de moins de 18 ans. Plus d’une trentaine d'autres cas sont suspects, et des dizaines de milliers d’enfants n’ont toujours pas été testés. La population visée est d’environ 375 000 jeunes de 0 à 18 ans. Seuls 254 000 Japonais ont été testés. Selon les autorités, à ce jour, rien ne permet de penser que ces cancers soient directement liés à l'accident du 11 mars 2011.

Face à l'inquiétude et à l'angoisse des familles, le docteur Nishio, spécialiste du cancer de la thyroïde, pratique des dépistages bénévolement. Selon l'avis du médecin, les tests des autorités de Fukushima ne sont pas fiables et le Japon est menacé par une épidémie de cancer.

"C’est une tragédie pour la faune"

A des milliers de kilomètres Fukushima, sur les plages de Californie, des chercheurs s’inquiètent de l’arrivée quotidienne de déchets radioactifs sur leur littoral, mais aussi dans les barquettes de poisson vendues dans les supermarchés. En effet, tous les jours, des centaines de tonnes d’eau hautement contaminées sont déversées dans le Pacifique depuis la centrale de Fukushima. Depuis, les scientifiques tentent d’alerter les autorités car tous redoutent des effets incalculables sur la santé des populations si les poissons du Pacifique continuent à être consommés. Source : France Tv info

Fukushima : la contamination est-elle planétaire ?

Trois ans après la catastrophe nucléaire, retour à Fukushima. Alors que des centaines de litres d'eau contaminée ont été rejetés dans la mer depuis l'accident, les résultats de l'enquête de Lionel de Coninck -Fukushima: vers une contamination planétaire?-, diffusée mercredi 26 février sur France 3 (23h15), est sans appel: au Japon, le discours officiel sous-évalue les risques auxquels la population est exposée.

Source : Le HuffPost  |  Par Stanislas Kraland

Voir la bande-annonce de l'émission



Hommes et animaux malades, crainte d'une épidémie de cancers de la thyroïde: le film documentaire fait également le point sur les risques de contamination au-delà des frontières de l'archipel nippon.

En Suisse, des chercheurs ont identifié de la radioactivité sur des thons pêchés dans l'océan Pacifique. Du césium 134 et 137 qui prouve que ces poissons ont été contaminés. Ils se livrent alors à un test sur du cabillaud acheté à Bâle, avec le même résultat.

Même chose sur la côte ouest des Etats-Unis. Alors qu'au printemps prochain, les débris de la centrale devraient gagner les côtes californiennes, les chercheurs se mobilisent. Là aussi, la présence de césium 134 a été décelée dans du thon pêché à moins de 150 km de San Diego.

Risque zéro ?

La consommation de ces poissons est-elle dangereuse pour l'homme? La communauté scientifique est divisée. Certes, les doses extrêmement faibles sont en-dessous des normes, mais plusieurs experts rappellent qu'en matière de radioactivité, il n'y a pas de seuil d'innocuité.

En France, près de Paris, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), qui a cartographié l'évolution du nuage radioactif depuis la catastrophe, évoque un "accident majeur". Parti du Japon, le nuage aurait traversé le Pacifique, l'Amérique du Nord et l'Atlantique avant de gagner le pôle Nord. Il aurait pénétré l'Europe par la Suède et les pays de l'Est, avant de gagner l'Europe de l'Ouest, et notamment l'Hexagone.

Les doses auxquelles les Européens ont été exposées n'ont rien de comparables à celles du nuage de Tchernobyl. Elles seraient en effet mille fois plus faibles que celles du nuage de 1986, mais comme le résume un scientifique de la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD), "toute dose augmente les risques".

"Le dernier homme de Fukushima"

 Naoto Matsumura "dernier homme de Fukushima" jette une pierre sur la centrale

Naoto Matsumura sera bientôt à Bure

de la tragédie de Fukushima à la folie de Bure


Naoto Matsumura a choisi de rester en territoire contaminé pour ne pas abandonner les animaux laissés à eux-mêmes après l’évacuation de leurs maîtres.


Aujourd’hui, il souhaite témoigner de l’horreur nucléaire directement aux Français et aux Européens, afin qu’ils saisissent réellement ce que veulent dire des mots comme « territoire contaminé », « exode », « abandon », « séparation », « désert », « désolation », « maladie », « mort », mais aussi « combat », « solidarité », « espoir ».

Naoto Matsumura dénonce TEPCO, exploitant de la centrale de Fukushima (le EDF local) et l’autorité de sûreté nucléaire qui assuraient que le nucléaire était propre et sûr, ainsi que les gouvernants qui ont minimisé et travesti l’ampleur de la catastrophe.

Comme nombre de ses compatriotes, Naoto Matsumura subit une double, voire une triple peine : la contamination de ses terres et de son terroir, le déchirement de voir détruit ce qui a fait sa vie, le rejet de la société considérant les habitants de la région de Fukushima comme des parias.

Le cas de Naoto Matsumura démontre, s’il en était encore besoin, que NON, nul ne peut vivre sainement en territoire contaminé, que ce soit dans les région de Tchernobyl et de Fukushima, ou de tout autre territoire qui dans un avenir plus ou moins proche pourrait subir une nouvelle catastrophe nucléaire (440 cocottes minutes atomiques parsèment toujours la planète)… et pourtant, les autorités japonaises viennent de décider que les populations de réfugiés pourraient revenir en territoire contaminé dès le 1er avril (!), la norme maximale d’exposition à la radioactivité ayant été multiplié par ces mêmes autorités… par 20 ! Et les autorités françaises viennent d’emboîter le pas par un sidérant « plan national de réponse à un accident nucléaire majeur »

Programme du voyage de Naoto Matsumura : Paris - Bure - Fessenheim…

Naoto Matsumura sera accompagné tout au long de son périple en France par Ren Yabuki (acteur-réalisateur), Kazumi Goto (interprète), Catherine Connan (à l’initiative de l’évènement), Pierre Fetet (auteur du blog de Fukushima) et Antonio Pagnotta (auteur du livre « Le dernier homme de Fukushima »)
 
Mardi 4 mars : arrivée à Paris de Naoto Matsumura et Ren Yabuki
Mercredi 5 mars : rencontres à Paris
Jeudi 6 mars : conférence (2ème arrondissement)
Vendredi 7 mars : étape à BURE (Meuse/Haute-Marne/Vosges), sous les feux de l’actualité par son site ciblé pour l’enfouissement de déchets nucléaires, fausse solution et controversée ô possible
Ø  Accueil en Mairie de BONNET vers 13H puis déjeuner
Ø  Déplacement à Bure > examen de « Cigéo », sur site
Ø  Conférence de presse > à Bonnet, horaire en cours de calage (vers 17H)
Ø  Rencontre avec les militants résistants de la région > fin ap midi 
Ø  Soirée publique, rencontre-témoignage-débat > BONNET – 20H30 – Salle des fêtes
Ø  Programme complet et horaires en cours de finalisation
Ø  Organisation locale : Mairie de Bonnet / CEDRA / EODRA …
Samedi 8 mars : visite des forêts vosgiennes et rencontre de militants anti-nucléaires
Dimanche 9 mars : participation à la manifestation pour la fermeture de la centrale de Fessenheim
Lundi 10 mars : rencontre avec des viticulteurs alsaciens, conférence et soirée de clôture de l’exposition inter-lycée (Molsheim, Obernai et Barr) des photos d’Antonio Pagnotta au lycée Schuré de Barr
Mardi 11 mars :  conférence de presse au Parlement Européen à Strasbourg
Mercredi 12 mars : participation à une table ronde sur Les leçons de Fukushima à Strasbourg
Jeudi 13 mars : rencontre avec les lycéens  du lycée Théodore Deck à Guebwiller, visite d’un agriculteur bio, visite de la centrale photovoltaïque de Feldkirch, réunion publique avec les riverains de la centrale nucléaire de Fessenheim
Vendredi 14 mars : rencontre à la mairie de Fessenheim, visite chez un riverain de la centrale nucléaire, rencontre avec des agriculteurs
Samedi 15 au 21 mars : périple en Allemagne et en Suisse
Dimanche 16 mars : Visite de Wyhl et de Weisweil, dans le Baden Würtemberg, hauts lieux de la résistance antinucléaire outre-Rhin
Lundi 17 mars : participation à la Mahnwache de Müllheim, rencontre avec les agriculteurs allemands
Mardi 18 mars : conférence à la Haute École Pédagogique du canton de Vaud (Lausanne)
Mercredi 19 mars : vigie devant l’OMS à Genève avec Independant Who
Vendredi 21 mars : retour au Japon

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Le 26 Février 2014

L'eau de mer trop acide tue des millions de pétoncles

Une ferme d'aquaculture de l'île de Vancouver est sur le point de fermer boutique, car elle a perdu dix millions de pétoncles en raison d'un changement du pH de l'eau de mer près de Qualicum Beach.

Source : Radio Canada  d'après les informations recueillies par Julie Landry.

Cliquer Ici pour voir le reportage (Vidéo)

Cette perte, dont la valeur est évaluée à dix millions de dollars, représente trois ans de production.

Les pétoncles sont morts après avoir été transférés des écloseries aux bassins situés en mer.

L'infortune de la compagnie Island Scallops créée beaucoup d'inquiétude dans l'industrie de la production des pétoncles au pays.

« On suit attentivement la situation qui se déroule dans le Pacifique, puisqu'[elle est] principalement dûe aux changements climatiques, par l'accumulation du CO2 dans les océans, la modification de pH », explique Jean-Philippe Hébert, un technicien en aquaculture et président de Fermes Marines du Québec.

« Puisque toutes les masses d'eau sont interconnectées, un impact à un endroit va éventuellement amener des impacts ailleurs, dont ici sur la côte est », ajoute-t-il.

Lorsque l'acidité de l'eau de mer est trop élevée, les pétoncles n'arrivent pas à construire une coquille adéquate et ceux-ci finissent par en mourir.

Vidéo de Fanny Bédard

http://ici.radio-canada.ca/regions/colombie-britannique/2014/02/26/005-petoncles-tues-ile-vancouver.shtml

La ferme de pétoncles Island Scallops farm de l'île de Vancouver. La ferme de pétoncles Island Scallops farm de l'île de Vancouver.

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Le 25 février 2014

Kilomètres équitables : redessiner la carte des kilomètres alimentaires

Fair miles : recharting the food miles map

Oxfam / IIED

Source : CTA 

Aujourd'hui, les produits alimentaires voyagent beaucoup. Un sachet de haricots verts dans un supermarché dans le Nord peut aussi bien avoir parcouru 9 000 km que 90.

Mais bien que les kilomètres alimentaires soient une préoccupation majeure à notre époque consciente de son empreinte carbone, il se peut que le transport des produits alimentaires pèse bien moins qu'on ne le pense.

Il faut voir la situation dans son ensemble.

L’alimentation ne se limite pas à une assiette d'émissions.

Il s’agit d’un problème social, politique et économique qui concerne des millions de petits agriculteurs dans les pays pauvres, qui exportent leurs produits dans le Nord. Ils ont construit leur vie et leurs moyens de subsistance sur ce commerce. Si l’on achète ce qu'ils cultivent, les kilomètres au compteur sont des ‘kilomètres équitables’.

Ce livre approfondit les réalités du commerce des produits entre l'Afrique et le Royaume-Uni, en examinant les deux membres de l'équation, à la recherche d'un régime équilibré du point de vue tant éthique que nutritionnel.


Cliquer Ici pour télécharger le document : Fair miles : recharting the food miles map

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Le 24 février 2014

Infraction en Antarctique : l’affaire "Wordie House"

Le "Wordie House" se cache sur cette île de Galindez (Îles Argentines) 
dans la Péninsule de Palmer (Antarctique)

Le 6 février dernier, une audience opposant la collectivité des Terres australes et antarctiques françaises à monsieur G. s’est tenue au Tribunal Correctionnel de Paris.

Saisie pour la première fois d’une infraction aux dispositions du Code de l’Environnement applicables au continent Antarctique, la juridiction avait l’occasion de confirmer par l’exemple les engagements pris par la France vis-à-vis des autres Etats Parties au Traité sur l’Antarctique.


Ressortissant français, monsieur G. était poursuivi pour avoir organisé sans autorisation préalable des TAAF, des séjours touristiques en Antarctique à partir du navire « l’Esprit d’Equipe ».

Selon les termes du Protocole au Traité sur l’Antarctique relatif à la protection de l’environnement, dit Protocole de Madrid (Madrid, 1991), transposé en droit français par les articles L.711 et suivants du Code de l’Environnement, de telles activités doivent obligatoirement donner lieu à une demande préalable d’autorisation par l’autorité administrative compétente (les TAAF), autorisation dont la délivrance est subordonnée à l’étude de l’impact sur l’environnement très préservé qui caractérise ce continent.

Non seulement ces activités n’avaient pas respecté le formalisme préalable, mais elles ont entraîné en sus l’endommagement en janvier 2010, par l’un des équipiers de l’opérateur, d’un bâtiment dit « Wordie House » inscrit sur la liste des Sites et Monuments Historiques établie dans le cadre du Protocole pour le classement et la préservation des infrastructures ayant une valeur historique.

Wordie House est le nom donné à un abri érigé lors de l’une des premières expéditions britanniques sur le continent Antarctique. Il est situé sur les îles Argentines, à proximité de la base ukrainienne Vernadsky et fait l’objet d’une restauration par l’United Kingdom Antarctic Héritage Trust (UKAHT).

Au regard de la réalisation de l’activité non autorisée de monsieur G. en Antarctique, et de l’avertissement qui en a découlé en 2010 lui interdisant toute activité en Antarctique jusqu’au 31 décembre 2015 conformément à l’Article L.713-4 du Code de l’Environnement, le tribunal a condamné celui-ci à une amende de 10 000 €.

Cette reconnaissance de l’infraction commise constitue une première, non seulement pour la France mais également au niveau mondial.

La décision du tribunal fait jurisprudence au niveau national et international. Elle sera communiquée aux 28 Etats membres lors de la Réunion Consultative du Traité sur l’Antarctique, qui se déroulera du 27 avril au 7 mai 2014 à Brasilia, en présence du préfet des TAAF.

Ce cas d’espèce a vocation à servir D’EXEMPLE ET D’AVERTISSEMENT pour toute éventuelle autre activité française non déclarée dans cette région du monde.

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Le 22 février 2014

Nouveaux records pour le commerce mondial de poisson

Carte du commerce mondial de poisson en 2008

Il faut aider les petits pêcheurs et pisciculteurs à accéder aux marchés régionaux et internationaux

Source : FAO

D’après les projections pour 2013, la production piscicole s’élève à 70 millions de tonnes, soit 44 % de la production halieutique totale

21 février 2014, Bergen/Rome – Le commerce mondial de poisson n'a jamais été aussi florissant, a déclaré la FAO aujourd'hui, mais les pays doivent aider les petits pêcheurs et pisciculteurs à en tirer parti.

La production mondiale des pêches de capture et de l'aquaculture devrait établir un nouveau record en 2013 avec 160 millions de tonnes, en hausse de 3 millions de tonnes par rapport à l'année précédente, tandis que les exportations atteindront 136 milliards de dollars, selon les données préliminaires publiées en vue de la réunion du Sous-comité FAO du commerce du poisson à Bergen (Norvège) la semaine prochaine.

"Ces chiffres record traduisent la forte croissance de la production aquicole et les prix élevés de plusieurs espèces, telles le saumon et les crevettes", a indiqué Audun Lem, Chef du Service des produits, des échanges et de la commercialisation à la FAO. "Ces résultats sont le fruit d'une demande soutenue de produits de la pêche en provenance des marchés mondiaux".

La production aquacole de 2012 devrait s'élever à quelque 67 millions de tonnes et les projections pour 2013 à 70 millions de tonnes, soit 44 pour cent de la production halieutique totale et 49 pour cent du poisson destiné à la consommation directe.

"La part du poisson échangé à l'échelle internationale est importante – environ 37 pour cent en 2013", a indiqué M. Lem. "Cela fait du secteur des pêches une des industries les plus mondialisées et les plus dynamiques de la production vivrière mondiale".


Aide à la pêche artisanale

Les pays en développement continuent à jouer un rôle essentiel dans l'approvisionnement des marchés mondiaux en poisson, avec 61 pour cent des exportations en volume et 54 pour cent en valeur en 2012. Leurs recettes d'exportations nettes (exportations moins importations) ont atteint un montant de 35,3 milliards de dollars, supérieur à celles de l'ensemble des autres produits agricoles réunis, y compris le riz, la viande, le lait, le sucre et les bananes.


Malgré tout, les avantages dérivant des échanges internationaux ne servent pas toujours les intérêts des communautés de pêche artisanale, même si les petits pêcheurs et pisciculteurs représentent quelque 90 pour cent de la main-d'œuvre mondiale du secteur.

La FAO exhorte les pays à aider ces catégories – dont la moitié environ sont des femmes – à surmonter un certain nombre d'obstacles, tels que leur manque de pouvoir de négociation et d'accès au crédit, la difficulté de se conformer aux réglementations d'accès au marché, et la médiocrité des infrastructures commerciales, pour leur permettre d'accéder aux marchés locaux et mondiaux, mais plus particulièrement, régionaux.

"Les marchés régionaux offrent actuellement des possibilités formidables car les économies émergentes (notamment Mexique, Brésil, Indonésie et Malaisie) ont une forte demande de poisson et se tournent vers leurs voisins pour y répondre", ajoute M. Lem. "Parallèlement, cette demande croissante stimule de nouveaux investissements dans l'aquaculture locale, y compris en Afrique".

Les pays doivent offrir aux petits pêcheurs un accès aux services financiers, à l'assurance et aux informations sur les marchés, ils doivent investir dans les infrastructures, renforcer les organisations de petits producteurs et négociants et veiller à ce qu'ils ne soient pas laissés-pour-compte ou affaiblis par les politiques nationales, selon la FAO.

Utilisation des sous-produits

Avec la transformation de quantités croissantes de poisson pour l'exportation, les sous-produits (têtes, viscères et arêtes centrales) peuvent être convertis en produits de valeur destinés à la consommation humaine, selon la FAO.

"Nous devons veiller à ne pas gaspiller ces sous-produits, aussi bien d'un point de vue économique que nutritionnel", souligne M. Lem. "Les sous-produits ont souvent une plus grande valeur nutritionnelle que les filets, en particulier pour leur teneur en acides gras essentiels, en vitamines et minéraux. De ce fait, ils peuvent constituer un excellent moyen de combattre les carences en micronutriments dans les pays en développement".

De nouveaux marchés de sous-produits sont en train de s'ouvrir, a-t-il ajouté, en soulignant la demande croissante de têtes de poisson sur certains marchés asiatiques et africains, tandis que les têtes et les os pourraient également servir à satisfaire la demande mondiale croissante d'huile de poisson et de suppléments en minéraux.

Les sous-produits présentent aussi un vaste potentiel d'utilisation dans la fabrication de farine et d'huile de poisson servant d'aliments pour l'aquaculture et l'élevage, ce qui pourrait offrir une contribution indirecte à la sécurité alimentaire, d'après la FAO, en détournant au profit de la consommation humaine directe certains poissons entiers utilisés aujourd'hui pour la production de farine et d'huile.
 
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Le 21 février 2014

Comité des pêches / Sous-Comité du commerce du poisson COFI/FT

Quatorzième session

Bergen - Norvège

24-28 février 2014

Source : FAO

Création:
Établi par le Comité des pêches (COFI) à sa seizième session (1985) conformément au paragraphe 10 de l’Article XXX du Règlement général de l’Organisation, et à l’Article II du Règlement intérieur du COFI.

Composition:
Le Sous-Comité sera ouvert à tous les pays membres de l'Organisation. Les pays qui ne sont pas membres de l'Organisation, mais qui sont membres de l'Organisation des Nations Unies, de l'une quelconque de ses institutions spécialisées ou de l'Agence internationale de l'énergie atomique, pourront être admis comme membres du Sous-Comité, par le Conseil de l'Organisation.

Première session : Octobre 1986

Fonctions principales:
Le mandat du Sous-Comité, arrêté par le COFI, est le suivant: Le Sous-Comité fournira un cadre de consultation sur les aspects techniques et économiques du commerce international du poisson et des produits de la pêche et sur les aspects pertinents de la production et de la consommation. Les travaux du Sous-Comité consisteront notamment:
  • à examiner périodiquement la situation et les perspectives des principaux marchés des produits de la pêche, en considérant tous les facteurs qui influent sur ces marchés;
  • à la lumière d'études spéciales, à examiner les problèmes spécifiques du commerce du poisson et les solutions qui peuvent leur être apportées;
  • à examiner les mesures propres à promouvoir le commerce international du poisson et des produits de la pêche et à formuler des recommandations pour améliorer la participation des pays en développement à ce commerce et aux services commerciaux;
  • avec le concours de la Commission FAO/OMS du Codex Alimentarius, à formuler des recommandations pour introduire des normes internationales de qualité et harmoniser les procédures et les règles de contrôle et d'inspection de la qualité;
  • à donner des avis et à formuler des recommandations pour le développement de produits de la pêche qui soient économiquement viables, notamment en ce qui concerne les méthodes de transformation, l'amélioration des produits et la préparation de produits finis dans les pays en développement.

Fait nouveaux concernant le commerce du poisson

Comité des pêches / Sous-Comité du commerce du poisson COFI/FT

Quatorzième session

Bergen (Norvège), 24–28 février 2014

Résumé
Le présent document a pour objet d’informer le Sous-comité des principaux faits et tendances observés depuis sa treizième session (février 2012) concernant le commerce international du poisson et des produits de la pêche. Il présente brièvement l’évolution de la production, de la consommation, du commerce et des prix du poisson sur le plan mondial. Il contient en outre un résumé de la situation actuelle du commerce des principaux produits de la pêche et des questions en rapport avec celui-ci tout au long de la filière. Il décrit les activités de la FAO et des autres organisations internationales dans le domaine du commerce mondial du poisson et aborde quelques questions nouvelles considérées comme importantes pour les diverses parties prenantes de la filière du poisson et des produits de la pêche faisant l’objet d’un commerce international, en particulier celles qui concernent les pays en développement.

Cliquer Ici pour télécharger le document

Rapport de la treizième session du Sous-comité du commerce du poison


Hyderabad, Inde, 20-24 février 2012

Cliquer Ici pour télécharger le rapport de la 13e session du sous comité commerce du poisson 

Autres documents de travail

http://www.fao.org/cofi/ft/73189/fr/
Documents de travail

Documents de travail              
COFI:FT/XIV/2014/1/Rev.1  Ordre du jour et calendrier provisoires
COFI:FT/XIV/2014/2            Rapport sur les activités de la FAO relatives au commerce du poisson
COFI:FT/XIV/2014/3            Rôle des objectifs stratégiques (OS) dans le processus de réforme de la FAO
COFI:FT/XIV/2014/4            Le commerce du poisson et la nutrition humaine
COFI:FT/XIV/2014/5            Faits nouveaux concernant le commerce du poisson
COFI:FT/XIV/2014/6            Rapport sur les efforts des programmes d'écolabellisation sur la pêche
COFI:FT/XIV/2014/7            Directives sur les pratiques optimales en matière de traçabilité
COFI:FT/XIV/2014/7/Sup.1  Résolution de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la pêche durable: programmes de documentation des prises
COFI:FT/XIV/2014/8            Examen des conditions de l’accès aux marchés
COFI:FT/XIV/2014/9           Le secteur de la pêche artisanale et sa contribution à des moyens d'existence durables
COFI:FT/XIV/2014/10         Le point sur les activités liées à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES)
COFI:FT/XIV/2014/11       Suivi de l'application de l'article 11 du Code de conduite pour une pêche responsable
             
Documents d'information       
COFI:FT/XIV/2014/Inf.1      Liste provisoire des documents
COFI:FT/XIV/2014/Inf.2     

Liste provisoire des délégués et participants
COFI:FT/XIV/2014/Inf.3      Texte de l’allocution d’ouverture
COFI:FT/XIV/2014/Inf.4      Rapport de la treizième session du Sous-Comité du commerce du poisson du Comité des pêches (R996), Hyderabad (Inde), 20 24 février 2012
COFI:FT/XIV/2014/Inf.5      Rapport de la septième session du Sous-Comité de l’aquaculture du Comité des pêches, Saint-Pétersbourg (Fédération de Russie), 711 octobre 2013
COFI:FT/XIV/2014/Inf.6      Examen et analyse des pratiques actuelles en matière de traçabilité  (English only)
COFI:FT/XIV/2014/Inf.7      Résumé du rapport du quatrième Groupe consultatif spécial d’experts chargé de l’évaluation des propositions d’amendement des Annexes I et II de la CITES concernant les espèces aquatiques faisant l’objet de commerce, Rome, 3 9 décembre 2013  (English only)
COFI:FT/XIV/2014/Inf.8      Résumé des réponses des membres au questionnaire sur l'application de l'article 11 du Code de conduite pour une pêche responsable  (English only)
COFI:FT/XIV/2014/Inf.9     

Données relatives à l'utilisation du projet de cadre d'évaluation de la FAO et incidences économiques de l'écolabellisation sur le secteur de la pêche  (English only)
COFI:FT/XIV/2014/Inf.10   

Déclaration relative aux compétences et aux droits de vote soumise par l’Union européenne et ses États Membres

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Le 20 février 2014

Des mangroves pour améliorer les moyens de subsistance en milieu côtier

Les forêts tropicales de mangroves, qui poussent dans les estuaires et les zones intertidales entre terre et mer, contribuent à protéger les zones côtières contre l’érosion et l’arrière-pays contre les hautes vagues.

Source : Cifor par Julie Mollins

BOGOR, Indonésie (17 février 2014) – L’impact global des projets actuels, qui visent à convertir 2,24 millions d’hectares (ha) de forêts de mangroves indonésiennes en étangs pour l’élevage de crevettes, est inconnu et pourrait mettre en péril les stratégies de gestion durable des terres, selon les hôtes de la conférence qui se tiendra au siège du Centre de Recherche Forestière Internationale (CIFOR).

Bien que le Ministère des Forêts indonésien ait mis en place une stratégie durable pour la protection et l’utilisation des mangroves, les plans actuels du Ministère des Pêches incluent l’expansion de l’aquaculture des 660 000 ha actuels à plus de 2,9 millions ha, selon le Mangrove Action Project (MAP).

Lors d’une conférence de trois jours, intitulée «Restoring Coastal Livelihoods» (Rétablir les moyens de subsistance en milieu côtier) et organisée par le MAP du 17 au 20 février, plus de 100 délégués débattront des sujets tels que les impacts de la conversion des mangroves, le potentiel de restauration des mangroves et les solutions alternatives pour assurer des moyens de subsistance durables dans les zones dégradées. Ils prévoient ensuite de développer des modèles et scénarios adaptatifs et de fournir des recommandations à la Stratégie nationale de l’Indonésie pour les mangroves.

Les forêts tropicales de mangroves, qui poussent dans les estuaires et les zones intertidales entre terre et mer, contribuent à protéger les zones côtières contre l’érosion et l’arrière-pays contre les hautes vagues. Leurs racines et feuilles, filtrant le sel, leurs permettent de survivre dans les zones humides salines.

Les mangroves séquestrent également de grandes quantités de carbone: «L’ensemble du stock de carbone dans les écosystèmes de mangroves est exceptionnellement élevé par rapport à la plupart des autres types de forêts», écrivent les auteurs d’un article du CIFOR de 2009, intitulé «Carbon storage in mangrove and peatland ecosystems» (Stockage de carbone dans les écosystèmes de mangroves et de tourbières). Par conséquent, le défrichement des forêts de mangrove libère des quantités relativement importantes de carbone, un des principaux facteurs du changement climatique.

Fermes d'élevage de crevettes en Equateur (1 bassin = 10 ha en moyenne)

Risques environnementaux

Depuis 1980, l’Indonésie a perdu plus de 26% de ses mangroves, celles-ci ayant diminué en surface de 4,2 millions ha à 3,1 millions ha. Cette diminution est en grande partie due à l’expansion des étangs aquacoles créés dans le cadre de la «révolution bleue» à la fin du 20ème siècle.

La révolution bleue a été initiée pour fournir des emplois et accroître l’accès aux protéines pour les communautés côtières de l’Indonésie. Néanmoins, l’accent mis sur la production industrielle de crevettes afin d’accroître l’entrée de devises étrangères, couplé à des constructions, un entretien et une gestion de mauvaise qualité des étangs de poissons ont réduit la santé écologique des systèmes côtiers et les moyens de subsistance des communautés côtières, selon le MAP.

Environ 60% de la perte des mangroves a été attribuée à leur conversion en étangs aquacoles en eaux saumâtres. Entre 2000 et 2009, le taux annuel de déforestation des mangroves en Indonésie était de 22 000 ha par an, selon le MAP. Un tel taux engendrerait des émissions annuelles de carbone de 23 millions de tonnes. La recherche montre que la déforestation génère environ 10% des émissions de carbone issues de la déforestation mondiale, même si elle ne représente que 0,7% du couvert forestier tropical du monde. La déforestation conduit également à l’affaissement des systèmes à proximité des côtes, aggravant ainsi les effets de l’élévation du niveau de la mer.

Note de la rédaction: Des parties de la conférence « Restoring Coastal Livelihoods » seront diffusées en direct sur Internet. Rendez-vous sur le site forestsasia.org  pour regarder les discours d’ouverture (18 fév., de 9h à 11h) ; une table ronde avec la modératrice Prita Laura de Metro TV (19 fév., de 9h à 11h) ; et la séance de clôture (20 fév., de 15h45 à 17h00). Tous les horaires indiqués sont en Heure de l’Indonésie occidentale (UTC+07:00).

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Où sont passés les crabes de palétuvier de Nouvelle-Calédonie ?

C'était la question que se posaient les clients au marché de Moindou qui inaugure la période de pêche de crabes de palétuviers. Elle est ouverte jusqu'en novembre mais les crabes se font rares. Retour sur la réglementation en vigueur.

Source : Nouvelle Calédonie la 1e par Karine Bopp du Pont (A.P)

Sheima Riahi et Christian Sfalli sont allés à la rencontre des vendeuses de crabes sur le marché de Moindou



La pêche au crabe de palétuvier (ou Scylla serrata) était fermée du 1er décembre au 31 janvier. Il était donc interdit de le pêcher, le consommer, l’acheter ou le vendre durant cette période. On lit aussi dans la réglementation en vigueur que la pêche du "crabe mou" (le crabe durant sa mue) est, quant à elle, interdite toute l’année, tout comme la vente de chair de crabe. Si la quantité de crabes pêchée pendant la période d’ouverture n’est pas réglementée, par contre leur taille doit être supérieure à 14 cm.

A noter qu'en cas d’infraction, le pêcheur est passible d’une amende de 180.000 F CFP, prévue par le code de l’environnement. En cas d’absence d’indication sur une nasse, celle-ci peut être saisie par les agents habilités. Car pour les pêcheurs utilisant des nasses à crabes, le maximum de nasses utilisées est limité à deux par pêcheur, pour les non professionnels. Et les nasses doivent être munies d’un flotteur, sur lequel sera indiqué le numéro de la nasse, ainsi que le numéro du bateau ou le nom de la personne pour les pêcheurs à pied.

C'est une pêche traditionnelle dans certaines régions du Nord du territoire. A Arama, des légendes racontent que le crabe représente la femme, arrivée sur une petite pirogue faite avec un fruit de palétuvier. Ainsi il ne faudrait jamais lui casser les pattes en l'attrapant car ce serait détruire la femme qu'il symbolise. Par ailleurs, la pleine lune et la lune montante seraient bénéfiques à la pêche au crabe.

Mais au marché de Moindou qui a eu lieu le premier week-end de l'ouverture de la pêche, les amateurs de crabes ont été déçus. Ils n'ont trouvé que très peu de crabes sur les étals. 

Quelle est la taille de la population de crabes de palétuviers ? Faudrait-il revoir la réglementation et augmenter la période de fermeture ? 

Globalement, les résultats d'une étude l'IRD datant déjà de 2010 sur la zone VKP laissaient apparaître certains éléments de réponse. Premièrement, ils indiquaient que la pression de pêche estimée en 2006 ne semblait pas avoir d’impact significatif sur l’abondance de la ressource et la taille des crabes, qui apparaissent surtout liées à l’habitat.

Conséquence de l'industrialisation de la zone VKP, le nombre d'individus n’est pas distribué de manière homogène. Mais surtout ces résultats confirment la nécessité d’une gestion spatialisée de la pêche au crabe. 
Par ailleurs, l’abondance de crabes varie fortement au cours du temps, d’une semaine à l’autre ou d’une année à l’autre. Une augmentation significative de la densité moyenne de crabes dans la zone avait ainsi été enregistrée en 2009 dans les suivis des deux pêcheurs équipés d’un GPS.

Pas d'affolement donc, vous pourrez jusqu'au 30 novembre arpenter les mangroves à pêche au crabe en respectant bien sûr la réglementation en vigueur ou plus simplement vous délecter d'un délicieux plat de crabes au curry !

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Huitre de mangrove. Mission Sénégal, le retour


Une semaine à Toubacouta, loin des tempêtes bretonnes, pour retrouver les groupements d’ostréiculteurs que nous avions rencontrés l’an dernier, un peu plus tard dans la saison. Jean Noël avait été missionné en 2013 pour faire une sorte d’expertise et d’état des lieux de l’ostréiculture dans le Sine Saloum.

Source : Les huîtres naturelles par Jean-Noël et Tifenn 

Beaucoup de gens connaissent l’huître de Casamance, peu celle des mangroves du Sine Saloum, et pourtant.
Nous avions visité 7 villages, rencontrés tous les pêcheurs, enfin surtout pêcheuses car sur les 7 villages, un seul fait travailler des hommes dans la mangrove.

Cette femme décortique des huîtres après avoir mis les coquillages sur le feu...

Il s’agissait alors plus de cueillette sur les palétuviers, dont la ressource allait en diminuant. Les sénégalais connaissent le problème de la Casamance et la disparition de la mangrove, et conscients de ce fait, voulaient passer à l’élevage. Au départ, pare qu’ils sont obligés d’aller de plus en plus loin pour pêcher, et aujourd’hui par une prise de conscience profonde de la nécessité de protéger la ressource.

Ces femmes sur la photo nous attendaient en écossant des arachides avant de nous emmener dans les bolongs voir le travail effectué depuis l’an dernier. C’est un groupe pour lequel nous avions une affection particulière car elles avaient déjà pressenti le travail ostréicole, et avaient, par leur dynamisme et leur courage, une production qui promettait d’être intéressante.

Nous avons pu constater qu’elles avaient bien vendu leurs huîtres, et bien mis à capter de nouvelles huîtres pour la production suivante. Le travail fourni était conséquent.

Notre problématique en 2013, était de permettre à tous les villages de vendre leurs huîtres "en frais".

En effet, traditionnellement au Sénégal, les huîtres sont consommées cuites par les locaux, presque jamais crues. Elles sont séchées au soleil après avoir été cuites à l’étouffée, puis transformées, soit mises en bocaux, soit cuisinées avec des oignons par exemple (et c’est très bon aussi).

Le marché de la vente en frais est dix fois plus rémunérateur que le marché en transformation.

Collecteurs de naissains à partir de cordées de coquilles d'huîtres disposées en lisière de mangrove...

Les huîtres sont alors acheminées vers Dakar en camion, au bassin des Almadies, le seul bassin agréé du Sénégal. Là, elles sont stockées, puis vendues essentiellement à des restaurateurs et hôtels où les touristes européens consomment l’huître de la même façon qu’ici en France, crue, et aux même périodes qu’ici également, à Noël essentiellement.

Un mois et demi après notre retour en avril 2013, la structure commerciale pour permettre à tous les villages de vendre en frais était créée, sous le nom d’Union des Ostréiculteurs du Sine Saloum.

Cette rapidité d’exécution à l’échelle sénégalaise montrait bien leur motivation.

Nous étions donc impatients de voir si les suggestions de Jean Noël avaient été appliquées et surtout de voir si ça fonctionnait! En tant que producteur d’huîtres en France, Jean Noël pouvait craindre, dans un milieu qu’il ne connaît pas (quelle salinité, quel courant…) et pour une huître qu’il ne connaît pas (la cassostrea gazar), de s’être fourvoyé.

Sur un autre site, nous avons pu constater immédiatement que ses craintes pouvaient s’envoler.

Toutes ses recommandations avaient été appliquées avec succès, et le groupe avait vu encore plus loin. Intégrant une donnée importante en ostréiculture, l’anticipation. Ce qui jusqu’à lors n’était pas le cas, loin sans faut, l’habitude de vivre au jour le jour étant bien ancrée dans la tradition.

Ainsi, avec la plus value de la vente d’huîtres, elles avaient pu acheter des perches pour continuer de mette des guirlandes et augmenter la production, sans appauvrir la mangrove.

L’activité ostréicole est devenue la principale pour ce groupement et elles envisagent de continuer de travailler de manière collective tout en mettant en place une production personnelle...

Suite sur : Les huîtres naturelles 

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Le 19 février 2014

Mayotte. Pêcheurs en colère


Les élus pêcheurs de la Chambre d'agriculture, de la pêche et de l'aquaculture de Mayotte (CAPAM) ont laissé éclater leur mécontentement dans une conférence de presse. Ils accusent l'État et l'Union européenne de les avoir sacrifiés aux bénéfices des thoniers senneurs espagnols et bretons.

Source : Mayotte Hebdo

Avec l'avènement de Mayotte en tant que région ultrapériphérique (RUP), les pêcheurs de Mayotte savaient que la réglementation communautaire s'imposerait à eux un jour ou l'autre. Mais, ils ne pensaient pas que toutes leurs revendications seraient balayées d'un seul trait. Vendredi dernier, ils apprennent de la bouche de l'eurodéputé Younous Omarjee que les propositions qu'ils avaient soumises à la Commission européenne et au Parlement européen n'ont pas été prises en compte par le Conseil de l'Union européenne le 17 décembre dernier. Parmi ces propositions figuraient notamment l'interdiction pour les thoniers senneurs de pêcher dans la zone des 24 milles nautiques, la demande d'une dérogation pour permettre aux navires mahorais (immatriculés à Mayotte) et aux navires ayant pêché au moins 40 jours dans les eaux de Mayotte durant les deux dernières années ou encore la reconnaissance du parc naturel marin.

Aucune n'a été retenue, ce qui a eu le don de faire sortir de leurs gonds les élus pêcheurs de la CAPAM. Ces derniers crient au lâchage du ministre de l'Agriculture qui aurait cédé aux pressions des lobbys de la pêche industrielle espagnole et bretonne.

"Nous regrettons que les demandes des pêcheurs de Mayotte n'aient pas été prises en compte par le Conseil de l'UE et que celui-ci décide de manière unilatérale, de ne pas prendre en considération l'aspect environnemental et durable de l'activité de pêche artisanale en privilégiant l'accès aux pêcheries industrielles" a déclaré Dominique Marot.


En effet, la décision du Conseil de l'UE rend la tâche très compliquée aux pêcheurs mahorais.

Ils devront cohabiter avec de plus en plus de thoniers senneurs dans la zone des 100 milles nautiques qui ne paieront plus de redevance au profit des professionnels mahorais (400.000 euros). "En 2007, on nous avait dit que le parc marin serait une façon pour les pêcheurs de pratiquer leur métier de manière exemplaire pour le respect de l'environnement.

Là, l'Europe balaie tout, on n'a plus que nos yeux pour pleurer" s'indigne Régis Masséaux.

Il est rejoint par un Pierre Baubet, particulièrement vindicatif. "C'est un signal très négatif qui vient d'être donné. La situation est défavorable et sans possibilité de retour. On nous bassine avec le développement durable et l'environnement.

Pour la piste longue, on a tout arrêté pour protéger des dugongs et des coquillages. Et là, le même ministère qui a supervisé la mise en place du parc marin ne se soucie pas de la ressource halieutique de celui-ci. La ressource diminue, on scie la branche sur laquelle on est assis."

Les pêcheurs mahorais ont fait remarquer que les usines de production à Maurice avaient doublé (de 15.000t à 30.000t annuelles) leur capacité de production et qu'il fallait bien les rentabiliser.

Pour se faire entendre, ils comptent sur la voie juridique et le recours du Parlement européen.

Mais, ils n'y croient pas vraiment. "Cela va prendre cinq ans et ceux qui ont fait la connerie ne seront plus là", affirme Pierre Baubet, exaspéré.

Régis Masséaux pour sa part rappelle que les petits pêcheurs mahorais ont fait de gros efforts pour se mettre aux normes.

Bien qu'ils soient accablés par ce qui s'est passé à Bruxelles, les pêcheurs mahorais ne comptent pas en rester là. "On n'attend plus rien des gouvernements, de l'Europe et des affaires maritimes. Mais on ne va pas se laisser mourir. On ira chercher le poisson là où il est. On ira au Geyser, aux Glorieuses. À ce propos, on a traité des pêcheurs qui s'y étaient rendus comme des voyous, alors que les thoniers senneurs vont tout massacrer en toute impunité."

Pour se faire entendre, les pêcheurs mahorais vont faire appel à des organisations telles que Greenpeace ou Sea Shepherd pour faire des opérations coups de poing sur les thoniers senneurs. Ils envisagent également d'alerter des syndicats de pêcheurs hexagonaux qui ont organisé des actions de désobéissance, mais aussi l'hebdomadaire le Marin, spécialisé dans l'information maritime.

"C'était pourtant si facile de faire quelque chose, d'obtenir un bon accord dans lequel tout le monde peut cohabiter", rappelle Pierre Baubet.

Plus d'informations sur Mayotte : A Mayotte, les Glorieuses sont les Îles de la Tentation

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Le 18 février 2014

François Hollande accueille les chefs d'entreprise étrangers autour d'une montagne d'huîtres


Rendre la France plus attractive pour les investisseurs étrangers. La France est un pays où l'on peut investir, tel est le message donné par le président de la République et le Premier ministre aux investisseurs étrangers, lors du Comité stratégique de l’attractivité qui s’est tenu, le 17 février à l’Elysée.

Retrouvez sur gouvernement.fr les principales mesures destinées à renforcer encore la politique d'accueil des investissements directs étrangers et d'attractivité de la France.

François Hollande promet la «visibilité fiscale» aux entreprises étrangères

Le chef de l'État a garanti aux entrepreneurs français et étrangers qui investissent dans l'Hexagone la stabilité des règles fiscales et administratives. Les contours de ce dispositif de rescrit, qui existe déjà, demeurent flous.

Source : Le Figaro par Marie Visot

C'est par une montagne d'huîtres que s'est terminée lundi l'opération séduction de la France envers les investisseurs étrangers. Trente-quatre patrons de groupes internationaux (Mars, Bosch, Siemens, Samsung, Intel, Nestlé, General Electric…) venaient de passer 24 heures sous les ors de la République. À Matignon d'abord, reçus à dîner dimanche soir par Jean-Marc Ayrault, puis à l'Élysée ce lundi avec François Hollande.
«Nous n'avons pas peur des capitaux qui viennent s'investir en France, nous ne voulons pas nous protéger», a souligné le président à l'issue de la matinée de travail. «Nous considérons même que la mobilité des investissements fait partie de la réussite d'un pays», a-t-il insisté. Il s'agissait pour le chef de l'État de tenter d'améliorer l'image de la France, écornée par la taxe à 75 % sur les hauts revenus ou la proposition de loi «Florange» qui pénalise les entreprises fermant un site et qui ne cherchent pas de repreneur. Il s'agissait aussi, pour le chef de l'État, de passer de la parole aux actes alors qu'il lui est souvent reproché un discours en décalage avec les décisions qu'il prend. Suite dans : Le Figaro

La Chine n'a pas attendu les mesures pour investir en France... Bientôt, les chinois nous vendrons des montagnes d'huître

De Peugeot à Tahiti

PSA-Dongfeng. La famille Peugeot vote l'accord avec les Chinois

Le protocole d'accord avec Dongfeng et le projet BPF-Santander sont "actés". La famille fondatrice de PSA voit sa participation ramenée à 14 %.

Les conseils d'administration d'Établissements Peugeot Frères et de FFP, la holding de la famille Peugeot, ont voté ce lundi soir en faveur du protocole d'accord conclu avec le chinois Dongfeng sur les modalités d'une augmentation de capital pour PSA Peugeot Citroën , a-t-on appris de deux sources proches du dossier. Suite dans Ouest France

Mahana Beach et ferme aquacole : deux délégations chinoises séjournent à Tahiti


PAPEETE, 17 février 2014 - (communiqué de la présidence du Pays)

Le Président Gaston Flosse a accueilli ce lundi une importante délégation chinoise composée du Groupe Tian Rui Aquaculture, conduite par le président de la société, M. WANG Cheng, lui-même accompagné de techniciens en aquaculture et en énergie photovoltaïque. Par le même vol est également arrivé une seconde délégation chinoise, du Groupe Forebase et Banyan Tree Resort, conduite par M. CAI Jianchu, directeur exécutif, lui aussi accompagné de techniciens et d’architectes.

Source : Tahiti Infos

Le Président de la Polynésie française était accompagné du député et président de l’Assemblée, Edouard FRITCH, du député Jean Paul TUAIVA, du ministre de l’équipement Albert SOLIA, et du consul général de Chine en Polynésie française, Monsieur WU Dong.

La délégation de Monsieur WANG Chen s'est dans l'après-midi à Makemo afin de visiter le terrain sur lequel le Pays propose que soient installées les infrastructures du futur complexe aquacole. Une rencontre avec les habitants de Makemo est également prévue, Monsieur WANG Chen souhaitant expliquer la nature exacte de son projet à la population de l’île, puisque celle-ci sera la première concernée par les développements de cette activité.

Les ingénieurs de la société Suntech, leader mondial de l’énergie solaire et appartenant également à la holding de Monsieur WANG Chen, se rendront sur différents sites susceptibles d’accueillir des fermes solaires. Ils étudieront les meilleures conditions de production d’énergie solaire, notamment pour l’hôpital.

Quant à la délégation du Groupe Forebase, elle a déjà visité ce matin, à peine sortie de l’aéroport, le terrain du futur projet Tahiti Mahana Beach. L’équipe d’ingénieurs et d‘architectes a pu découvrir le site, sur terre et depuis la mer. De nombreuses réunions de travail sont prévues avec TNAD, Tahiti Nui Aménagement et Développement.

La délégation de Forebase Group a également prévu de se rendre à Moorea sur la zone de l’ancien Club Méditerrané, pressentie pour accueillir le Moorea Mahana Beach. Ce projet intéresse fortement le Groupe Forebase, lorsque le Pays sera devenu propriétaire des lieux. Elle se rendra également à Bora Bora, cette fois pour visiter les différents hôtels de la Perle du Pacifique, et découvrir ce qui se fait déjà en termes d’architecture hôtelière.


Les deux délégations quittent le fenua à la fin de la semaine. Interrogé par la presse présente, le Président Gaston Flosse n’a pas caché sa satisfaction de voir enfin ces grands projets entrer dans une phase concrète. Les architectes américains du Group 70 international sont déjà venus la semaine dernière découvrir le site du Tahiti Mahana Beach et effectuer les relevés nécessaires à leur travail. La dernière délégation attendue, celle du groupe français AS Architecture Studio, doit arriver ce mercredi.

Le Président a rappelé que les trois groupes candidats sont accueillis de la même manière et qu’il sera présent mercredi à l’arrivée du groupe français, comme il a été présent pour celle du groupe américain. Un chapiteau a été installé à demeure sur le terrain de l’ancien hôtel Maeva Beach, avec des photographies aériennes du site, pour accueillir les différentes équipes candidates de passage. Celles-ci ont 14 semaines pour concevoir les plans du futur complexe Tahiti Mahana Beach, avant que le jury ne choisisse le projet qui sera retenu. Quelque soit le candidat qui l’emportera au terme du processus, le Pays sera propriétaire des trois projets.

Pour en savoir + :

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Le 17 février 2014

Dans l’univers de la pêche artisanale…

http://www.rti.ci/reportage-414-dans-l-univers-de-la-peche-artisanale.html

Reportage en Côte d'Ivoire de Serge Gogomin et Abou Sanogo

La pêche artisanale fait partie des activités économiques des populations pauvres. Cette pêche en mer permet aux habitants des quartiers situés en bordure de l’eau de se faire du sou et de subvenir aux besoins de leurs familles. Malheureusement une menace pèse sur cette activité et c’est une menace qui se révèle dangereuse pour le patrimoine marin et l’économie ivoirienne.

De quoi s’agit-il ? Suivons ce reportage de Serge Gongomin et Abou Sanogo.

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Le 14 février 2014

Le rapport de l’OCDE rappelle la nécessité d’une cohérence politique pour le développement des pêcheries et de l’aquaculture

Un nouveau rapport sur la Cohérence pour le développement (CODE) de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) examine le rôle des pêcheries et de l’aquaculture pour le développement durable, la croissance économique et la sécurité alimentaire mondiale. Il passe également en revue comment les politiques liées au commerce, à la gouvernance et aux régimes réglementaires ont un impact sur le secteur de la pêche et peuvent contribuer à maximiser les bénéfices du développement durable.

Source : Agritrade /CTA

La cohérence des politiques pour le développement (CPD) est définie dans le rapport comme étant un processus visant à prendre en considération les dimensions économiques, sociales, environnementales et de gouvernance du développement durable à toutes les étapes de l’élaboration de politiques.

La CPD dans les pêcheries et l’aquaculture est considérée comme un élément important permettant de libérer le potentiel de croissance supplémentaire. En identifiant et en exploitant les synergies positives dans les domaines et secteurs politiques de la sphère économique, sociale et environnementale, la CPD peut contribuer à créer un environnement favorable, soutenant les pays dans leur transition vers une croissance et un développement inclusif et durable.


Le rapport examine les domaines d’action politique clés, notamment :
  • l’utilisation plus efficace  des transferts financiers gouvernementaux;
  • la promotion d’un système commercial performant, évitant les obstacles inutiles au commerce ;
  • la gestion de la pêche INN ;
  • la conception d’accords d’accès aux pêcheries plus efficaces.

Concernant ce dernier point, le rapport épingle le fait que les accords d’accès génèrent souvent une surcapacité, évinçant potentiellement la pêche locale et portant préjudice aux moyens de subsistance. Ils constituent souvent une grande partie du budget du pays hôte, ce qui rend la réforme difficile, et peut générer de la corruption.

Le rapport exprime néanmoins son soutien pour « des accords d’accès aux pêcheries correctement conçus » : des instruments basés sur le marché peuvent garantir que les forces du marché jouent un rôle pour valoriser l’accès, par exemple, lorsque les autorités attribuent des licences ou des droits de pêche aux enchères, et assurer un retour financier équitable pour le pays hôte.

Sources :
  • OCDE, Policy Coherence for Development, site web

Lire le commentaire éditorial : Agritrade /CTA

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Le 13 février 2014

Le Cameroun et le Nigeria fixent leur frontière


En 2002, la Cour internationale de justice (CIJ) a attribué la souveraineté du territoire de Bakassi (1000 km2) au Cameroun au dépend du Nigéria... Douze ans après, les tensions entre les deux pays ont été surmontées. Les Nations Unies et les gouvernements des pays concernés progressent dans la démarcation physique de leur frontière et contribuent au développement de Bakassi, une zone riche en pétrole et longtemps marginalisée.

Source : Irin 

Cependant, si l’on peut tirer de nombreux enseignements du processus de démarcation de la frontière, le principal défi pour les autorités camerounaises et nigérianes sera peut-être de développer la région de Bakassi - qui a longtemps été marginalisée – et plus particulièrement de soutenir l’industrie de la pêche, pilier économique de la région, tout en développant une industrie pétrolière lucrative, mais dangereuse pour l’environnement. Consolider l’industrie de la pêche est la clé de la croissance à long terme de la région, ont indiqué des responsables.

Contexte

La délimitation de la frontière fait suite à une décision judiciaire prise en 2002 par la CIJ et qui se fondait notamment sur les textes des accords passés par les puissances coloniales – l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne (en 1913, 1939 et 1946). Cette décision a été suivie par des négociations judiciaires pendant dix ans.

La Commission Mixte Cameroun Nigéria (CMCN) a été mise en place en novembre 2011 afin de mettre en œuvre le jugement de la CIJ, avec le soutien politique, juridique et logistique des Nations Unies. La commission a été chargée de la démarcation physique des frontières, du transfert d’autorité dans les zones, de la démilitarisation de Bakassi et de la réactivation de la Commission du bassin du lac Tchad. Elle est présidée par le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, Saïd Djinnit, et se compose du Vice-Premier ministre du Cameroun Amadou Ali et du ministre de la Justice du Nigeria, Mohammed Bello Adoke.

Après d’intenses négociations, les troupes nigérianes ont accepté leur retrait de Bakassi en 2008 – il s’est effectué sur une période transition de cinq ans - lorsque la pleine souveraineté a été accordée au Cameroun. Le transfert d’autorité ne s’est pas fait sans difficultés : en 2012, alors que le processus s’achevait, certains au Nigeria ont pris position en faveur d’un appel de la décision de la CIJ, a dit M. Djinnit, avant d’y renoncer.

Le fond fiduciaire qui finance le processus de démarcation – géré par les Nations Unies – a reçu 10 millions de dollars depuis 2003, le Cameroun et le Nigeria ayant versé trois millions de dollars chacun. Mais des suspicions planent encore, a dit un officier du Bataillon d’intervention rapide du Cameroun stationné à Akwa, non loin de la frontière du Nigeria.

« Nous sommes là pour protéger le territoire et les populations, mais cela, beaucoup d’habitants ne le comprennent pas. Dès que nous, les militaires, nous passons, certains courent se cacher dans les buissons. Je pense qu’ils croient que nous sommes ici pour nous battre contre le Nigeria », a-t-il dit à IRIN. Il a tenu ces propos en 2013, une année marquée par la mort de neuf soldats et d’un grand nombre de commerçants locaux dans des incidents survenus à la frontière.

Le défi du développement

Le principal défi pour les autorités camerounaises et nigérianes sera peut-être de développer la région de Bakassi - qui a longtemps été marginalisée – et plus particulièrement de soutenir l’industrie de la pêche, pilier économique de la région, tout en étant développant une industrie pétrolière lucrative, mais dangereuse pour l’environnement. Consolider l’industrie de la pêche est la clé de la croissance à long terme de la région, ont indiqué des responsables.

La région de Bakassi accuse un retard important. Les habitants n’ont pas de réseau de communication mobile, pas d’électricité, et rares sont ceux qui ont accès à l’eau potable. Paradoxalement, bon nombre d’habitants de Bakassy, une région riche en pétrole, achètent du carburant près de Limbe, où le pétrole raffiné est plus facilement accessible.

« Le manque de services de première nécessité, comme l’eau, l’électricité et les infrastructures de communication, rend la vie particulièrement difficile », a dit Hilary Ndip, un enseignant du secondaire qui a quitté Bakassi et s’est installé à Limbe pour des raisons de santé.

Les principaux partenaires économiques du Cameroun sont l’Union européenne et le Nigeria en Afrique subsaharienne. Le Cameroun et le Nigeria construisent des routes transfrontalières pour soutenir l’industrie de la pêche. Ils ont également conclu un accord pour une gestion conjointe des ressources pétrolières de la région de Bakassi. « Le plus important maintenant, c’est de faire comprendre aux populations que la frontière ne constitue pas une barrière, mais un pont entre elles », a dit à IRIN un ancien observateur des Nations Unies basé à Yaoundé.

Services de base

En collaboration avec les équipes des Nations Unies, les gouvernements ont mis au point plusieurs projets pour soutenir les relations entre les communautés transfrontalières, cimenter la cohésion sociale, réduire la pauvreté et améliorer les services de base. Plusieurs projets sont actuellement en cours, y compris une campagne de vaccination contre la rougeole, un projet de radio communautaire et un projet de construction d’une salle d’entreposage réfrigérée destinée aux commerçants. Mais tous les projets n’ont pas bénéficié de financement et les progrès sont lents.

Et si le gouvernement joue un rôle de plus en plus important, les populations auront besoin de temps pour s’adapter, a dit un commerçant de 37 ans, qui a dit s’appeler Oyang. « Les villageois de Bakassi … ne connaissent pas le rôle des pouvoirs publics … Nous n’avons connu que les chefs traditionnels, mais aujourd’hui cela change », a-t-il dit.

Le gouvernement camerounais a instauré l’enseignement gratuit ; à Ija-Bato 2, le siège de la municipalité, il a équipé les hôpitaux universitaires pour offrir des services gratuits, a dit M. Ndip, mais « très peu de personnes en profitent ». Il a dit que si les taux de scolarisation dans l’enseignement primaire ont progressé, « Personne ne se soucie de l’éducation … Tous les matins, des enfants âgés d’à peine cinq ans partent en canoë pêcher avec leurs parents. Très peu de gens vont à l’hôpital … La plupart d’entre eux n’utilisent pas les moustiquaires qui leur sont données. Ils préfèrent les utiliser pour pêcher ». Certains habitants de Bakassi n’ont pas accès aux services de base, car ils n’ont pas de papiers d’identité, a dit Martin Edang, un commerçant qui habite à Ija-Bato 1. Selon Mme. Rochdi des Nations Unies, des personnes originaires du nord du Nigeria qui vivent dans les zones rétrocédées au Cameroun n’ont pas encore reçu leurs papiers d’identité ou les documents qui leur permettraient d’y résider légalement.

Le Cameroun a informé les résidents qu’ils peuvent obtenir des papiers gratuitement, ont dit à IRIN des résidents de Bakassi. Il s’agit plutôt d’une question de choix, a dit M. Edang. « Bon nombre d’entre eux ne veulent toujours pas se rendre dans les administrations publiques … Beaucoup ne savent toujours pas à quel pays ils veulent appartenir ».

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Le 12 février 2014

Opération « classes écologiques » au Costa Rica

En juillet 2013, des instituteurs US, originaires du Mississippi, Texas, Californie et Illinois, ont voyagé pendant 10 jours au Costa Rica. Ils s'y sont ressourcés dans les forêts protégées par des intérêts étatsuniens... En effet, la puissante ONG environnementale Conservation International s’est alliée avec un géant de l’armement, Northrop Grumman, pour organiser des « classes écologiques » dans ce petit Etat d'Amérique centrale. La protection de la biodiversité vaut-elle quelques bombes ? s'interroge Simon Gouin dans Bastamag : Quand industrie de l’armement et défenseurs de la biodiversité font bon ménage

Retour en 2012...

La fondation de Northrop Grumman, la 4e entreprise d’armement du monde [1], a signé un partenariat avec Conservation International (CI), une puissante ONG états-unienne de protection de l’environnement et de la biodiversité [2]. Ensemble, elles vont créer « une salle de classe écologique » (ECO-Classroom).

L’entreprise américaine, qui fabrique l’avion bombardier B2 – un avion utilisé par les forces armées américaines depuis la guerre du Kosovo, en 1999, jusqu’à celle de Libye, en 2011 –, financera le voyage de 16 professeurs de collèges et de lycées américains, cet été, dans la station biologique de La Selva et dans le parc national du Braulio Carrillo, au Costa Rica, où CI mène des recherches scientifiques. De retour aux États-Unis, les professeurs susciteront ainsi des vocations auprès de leurs étudiants. Ces derniers s’engageront ensuite dans la science ou la technologie, afin de sauver la planète.

« Nous attendons de ce programme qu’il aide à cultiver la prochaine génération de stewards de l’environnement », explique Sandy Andelman, vice-présidente de CI. Une petite goutte de sensibilisation qui suscitera peut-être quelques vocations ici ou là. Mais une belle opération de communication pour Northrop Grumman, qui a placé l’ECO-Classroom en première page de son site Internet.

Liaisons plus que dangereuses

Ce partenariat entre défenseurs de la biodiversité et industrie de l’armement est-il étonnant ? Pas vraiment. Wes Bush, le PDG de Northrop Grumman, est membre du conseil d’administration de CI. À l’instar des dirigeants de Wal Mart, Intel, Unilever, Starbucks, etc. L’ONG est d’ailleurs connue pour ses partenariats avec des entreprises peu exemplaires dans la protection de l’environnement. Interrogée par Basta ! en juin 2011, Christine MacDonald, ancienne salariée de CI, décrit comment l’ONG et ses consœurs « ont perdu de vue leur mission dans la compétition qu’elles se mènent pour récolter des dons d’entreprises ».

À l’époque, CI venait d’être piégée par le magazine anglais Don’t Panic. Ses journalistes s’étaient fait passer pour des représentants de Lockheed Martin, une entreprise d’armement états-unienne (voir la vidéo). Un mauvais coup de pub pour CI. Qui ne l’empêche pas, un an plus tard, de passer un « véritable » partenariat, cette fois, avec un autre géant de l’armement.

Simon Gouin

Notes
[1] D’après le Stockholm International Peace Research Institute
[2] Près de 80 millions de dollars de budget en 2010.

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Le 11 février 2014

Les perspectives de la pêche durable au sein et à l’extérieur de l’Union européenne


Une nouvelle génération d’accords de partenariat en matière de développement de la pêche durable (APD) entrera en vigueur pendant la période 2013-2017, et cette nouvelle politique va de pair avec une terminologie inédite. La durabilité, principe fondamental et mot d’ordre de ces accords, est désormais mentionnée dans l’intitulé de ceux-ci afin de mieux refléter leur objectif final.

Les modifications significatives dans l’élaboration et la mise en œuvre des APD, consécutives à la réforme de la politique commune de la pêche, ne sont pas fortuites. Selon l’Union européenne, les principes et les normes appliqués aux flottes qui sillonnent les eaux européennes devraient également être applicables à l’étranger. Et lorsque celles-ci pratiquent leurs activités de pêche dans les eaux des pays tiers, les pêcheries locales doivent bénéficier d’un soutien approprié susceptible d’assurer leur développement durable. 

C’est pourquoi les nouveaux accords sont :
• fondés sur des données scientifiques,
• équitables et durables,
• régis par des règlements exécutoires,
• dotés d’un cadre de surveillance et de contrôle renforcé,
• d’une totale transparence.

L’amélioration des pratiques administratives constitue l’un des principaux aspects de la réforme des APP. L’Union européenne s’est engagée à examiner de plus près le fondement scientifique des APD, à mieux évaluer l’évolution de ceux-ci et à garantir la transparence de l’information.


Les stratégies de meilleure gouvernance constituent la priorité des nouveaux accords. Le système ERS d’enregistrement et de communication électroniques, un outil performant de collecte des données qui enregistre les captures des flottes de pêche, assure un contrôle plus efficace des activités des navires de l’Union européenne. Le système ERS renforce également la transparence des opérations de pêche de l’Union européenne en dehors des eaux européennes et il facilite le partage de l’information avec les pays partenaires dans l’intérêt des deux parties.

Le financement des droits de pêche dans les ZEE des pays partenaires est en cours de révision. Auparavant, l’Union européenne finançait environ les deux tiers des dépenses mais, en vertu des nouveaux APD, les armateurs devront assumer jusqu’à 70 % des droits d’accès aux accords thoniers.

Les droits de capture sont également actualisés afin de tenir compte des prix actuels du marché, et si l’on pense à l’augmentation vertigineuse des prix du thon au cours des dernières années, cette adaptation est fondamentale. Les politiques en matière de droits d’accès et de capture respectent les principes d’équité comme la suppression des subventions cachées aux entreprises privées et le paiement d’un prix équitable aux pays tiers en échange de leurs ressources naturelles. En outre, la traçabilité des produits de la pêche capturés dans le cadre des APD est assurée tout au long de la chaîne d’approvisionnement pour contrôler qui fait quoi, assurer la transparence, et protéger les intérêts des consommateurs. Les nouveaux APD dissocient également le paiement de droits d’accès par l’Union européenne de la contribution financière consentie aux pêcheries du pays partenaire. Le soutien sectoriel de l’Union européenne à la pêche locale contribuera à renforcer les capacités scientifiques, administratives et techniques des partenaires locaux en vue du développement durable de leurs pêcheries. La gouvernance des accords a été renforcée, en particulier dans le domaine des droits de l’homme. La clause des droits de l’homme des nouveaux APD témoigne de l’engagement de l’Union européenne de défendre les mêmes principes à l’intérieur et à l’extérieur de son territoire.

Outre la durabilité qui constitue leur principal objectif, les APD offrent aux deux parties des opportunités et des avantages considérables susceptibles d’évoluer parallèlement à la progression des accords.

Le 10 mai 2013, l’Union européenne et les Seychelles ont signé, pour une durée de six ans, un nouveau protocole à l’APP conclu précédemment, qui garantit la prorogation à long terme du principal accord thonier de l’Union européenne dans l’océan Indien, tant en ce qui concerne les perspectives de pêche qu’il ouvre à la flotte de l’Union européenne que du point de vue des bénéfices financiers générés à terme pour les Seychelles par les activités de la flotte de l’Union européenne dans la région.

Le nouveau protocole à l’APP entre l’Union européenne et les Seychelles, à savoir l’accord thonier le plus important actuellement en vigueur, permet à quarante navires à senne et palangriers de l’Union européenne de capturer des thons et d’autres espèces fortement migratoires au sein de la ZEE des Seychelles. En contrepartie, l’Union européenne paiera plus de 5 millions d’euros par an pendant deux ans, dont la moitié financera la politique de pêche des Seychelles. Par la suite, l’Union européenne paiera 5 millions d’euros par an pendant les quatre années suivantes et la moitié de cette somme sera de nouveau consacrée au secteur de la pêche locale.

Le soutien sectoriel finance un équipement expérimental spécialisé destiné à garantir la conformité des produits de la pêche des Seychelles aux normes de l’Union européenne en matière de sécurité alimentaire et la possibilité d’importer ceux-ci. Grâce à cet accord, les Seychelles perçoivent un revenu équitable généré par leurs propres ressources et elles bénéficient de l’aide de l’Union européenne pour assurer la gestion durable et à long terme des pêcheries locales. Par exemple, l’Union européenne a financé la construction d’un nouveau quai à Victoria, permettant aux navires à senne de grand tonnage de décharger leur cargaison directement dans le port. Le financement de l’Union européenne a également favorisé le développement de petites unités de transformation du poisson destinées à la flotte palangrière semi-industrielle, ainsi que l’augmentation de la capacité de la flotte.

Les contributions financières prévues par les APP ciblent les besoins particuliers des pays partenaires. Par exemple, au titre du nouvel APP entre l’Union européenne et la Côte d’Ivoire, plusieurs initiatives distinctes ont été financées, allant de la fourniture d’un nouvel équipement d’aquaculture à deux stations piscicoles en activité, de la collecte d’informations sur les statistiques de capture dans les ZEE et de la formation des pêcheurs au réaménagement du ministère de la pêche au lendemain de la guerre civile.

Grâce à ces APD, l’Union européenne poursuivra sa lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (PNN) et elle a d’ores et déjà accordé un soutien sectoriel à la Côte d’Ivoire en vue d’améliorer l’infrastructure de contrôle de celle-ci. Les subventions de l’Union européenne sont également consacrées à la recherche scientifique en haute mer, à l’installation d’appareils de surveillance des navires par satellite (VMS) et à la formation de nouveaux inspecteurs.

La consolidation de la nouvelle génération des APP et l’élargissement du réseau des partenaires actifs constituent les étapes suivantes. Inspirée des principes solides d’équité, de durabilité, de transparence et de bonne gouvernance, et alignée sur la réforme de la politique de la pêche européenne, la nouvelle génération des APP utilise à bon escient l’argent public et est axée sur les avantages réels pour les citoyens européens et ceux des pays partenaires. L’objectif, dorénavant, sera d’accroître le nombre de partenaires actifs afin de promouvoir, à l’échelle internationale, l’attitude proactive de l’Union européenne dans le domaine de la conservation des ressources marines.


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Maroc: les députés votent à l'unanimité l'accord de pêche avec l'UE

Les députés marocains ont voté lundi soir "à l'unanimité" en faveur de l'accord signé entre Rabat et l'UE, qui va désormais permettre à plus d'une centaine de navires européens de pêcher à nouveau dans les eaux du royaume.

Source : Les Echos

Le montant de cet accord, déjà validé par le Parlement européen en décembre, s'élève à 40 millions d'euros. Sur cette somme, l'UE paie 16 millions pour l'accès aux ressources proprement dites tandis que 14 millions viendront soutenir la politique sectorielle du Maroc en faveur du développement durable, a rappelé la vice-ministère des Affaires étrangères, Mbarka Bouaida, citée par l'agence MAP.

Les 10 derniers millions d'euros seront à acquitter par la flotte de 126 navires battant pavillon de 11 pays européens --en grande majorité espagnols-- qui pourront pêcher durant les quatre prochaines années.
Le précédent accord avait été dénoncé fin 2011 par le Parlement européen, des députés considérant notamment qu'il ne prenait pas assez en compte les intérêts de la population du Sahara occidental, une ex-colonie espagnole contrôlée par le Maroc mais revendiquée par des indépendantistes sahraouis. Ce vaste territoire compte plus d'un millier de km de côtes.

"Le nouveau protocole est avantageux pour les deux parties et répond de façon directe aux préoccupations exprimées par le PE en 2011, sur les plans économique, écologique et social, c'est-à-dire sur l'impact pour les populations dans les zones de pêche", avait affirmé l'ambassadeur de l'UE au Maroc, Rupert Joy, au moment de la signature.

Lors d'une conférence de presse, lundi à Casablanca, M. Joy s'est à nouveau félicité de l'accord, et fait le point de la coopération avec Rabat.

Le royaume est le seul pays à disposer d'un statut avancé avec l'UE et les deux parties planchent actuellement sur un Accord de libre-échange complet et approfondi (Aleca). Trois rounds de négociations ont déjà eu lieu et le 4e est prévu au début du printemps à Bruxelles.

Devant la presse, le diplomate européen a par ailleurs souligné que l'année 2013 avait été "marquée par des dons de l'UE d'un montant exceptionnel de plus de trois milliards de dirhams" (près de 300 millions d'euros).
"L'UE et le Maroc sont engagés dans un rapprochement de plus en plus étroit, unique dans la région du voisinage", a fait valoir M. Joy, évoquant les projets pour 2014 dans la santé, l'agriculture ou encore l'éducation.

Accord de pêche UE-Maroc : un vol colonial

Alors qu’il avait dénoncé l’occupation marocaine du Sahara occidental, le Parlement européen a approuvé l’accord de pêche entre l’UE et le Maroc le 10 décembre 2013, avec 310 voix pour, 204 voix contre et 49 abstentions.

Source : Survie par Billets d’Afrique et d’ailleurs...

Cet accord autorise les bateaux de 11 Etats européens à pêcher dans les eaux du Maroc, y compris les eaux territoriales du Sahara occidental, en échange d’une contrepartie financière. Il entérine un droit au pillage des ressources sahraouis, puisqu’il s’applique à un territoire occupé et viole en cela le droit international.

Le débat précédant le vote au Parlement européen a été vif. Les partisans se sont égoïstement réjouis d’un bon rapport coût/bénéfices dans l’accord et se sont dits satisfaits de l’introduction d’une clause sur les droits de l’Homme et d’une obligation pour le Maroc de consacrer une partie de la contrepartie financière au Sahara occidental.

Les opposants à l’accord ont dénoncé un « vol colonial » et des obligations hypocrites, quand l’on connaît les nombreuses violations des droits des sahraouis commises par le Maroc, et alors que le fondement même de cet accord viole un droit fondamental, le droit à l’autodétermination.

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Sahara Occidental. Les pêcheurs de Dakhla dénoncent l’exploitation irrationnelle des ressources halieutiques

Dans un communiqué dont Libé a reçu copie, l’Association pour la protection des produits de la mer (APPM) s’est insurgée contre la surexploitation  des réserves de la zone de pêche C.

Source : Libération

Le président de l’association qui a organisé un sit-in devant le port de pêche de Dakhla a indiqué que ces réserves connaissent un déficit de plus de 60% de leur capacité du fait d’une surexploitation due à la présence dans cette zone de 120 palangriers, 75 sardiniers et 25 RSW.

Le programme d’intermittence décrété par le ministère en 2011, n’a jamais été appliqué, les 71 sardiniers qui exploitent cette zone sont à pied d’œuvre depuis plus de trois ans.

Les marins pêcheurs réunis dans le cadre de ce sit-in revendiquent l’application du décret relatif à la rotation et l’intermittence pour permettre à une nouvelle vague de pêcheurs de profiter des produits de la réserve C. Ils réclament l’application de la loi relative à la liberté de marché et de concurrence et notamment l’application des recommandations issues de la réunion entre le département, les Chambres et les professionnels des pêches, le départ des 71 sardiniers qui ont profité durant 31 mois des richesses de la zone, la limitation des novelles autorisations à 50 embarcations, vu le déficit que connaît la zone, l’attribution aux jeunes diplômés chômeurs détenteurs d’autorisations de commercialisation de poisson d’un quota d’achat sur toute embarcation et l’interdiction de tout renouvellement des autorisations de pêche pour l’année 2014.

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Le 10 Février 2014

Protégez les océans ! Nous, on les bétonne...

La protection des océans doit être du ressort du “devoir moral” pour l’industrie et les gouvernements a déclaré le Prince Albert II de Monaco.

Protéger les Océans est un enjeu encore plus primordial que l’argument économique

Source : Fish2Fork

Les pression que subissent les océans sont telles qu’il est primordial de faire passer la protection des océans bien avant les profits provenant des industries d’extraction pétrolière, minières ou encore de la pêche. (Et le bétonnage ! NDLR)

Cet appel a été lancé par le prince Albert lors d’un discours encourageant un rapprochement dans le dialogue entre les industries exploitant les océans et les organisations de défense de l’environnement.

Le prince, qui a fait de l’environnement une de ses missions principales depuis son accession au trône en 2005, affirme en effet qu’il est temps d’accorder aux mers et océans un niveau de protection approprié face aux menaces auxquelles ils sont confrontés. S’adressant à un public constitué de représentants d’organisations environnementales et de réalisateurs, lors d’un festival cinématographique, le prince identifia quelques-unes des menaces pesant sur l’environnement marin telles que la surpêche, la pollution sans oublier le massacre de baleines.

Il faut dit-il, prendre en compte les intérêts économiques et stratégiques de chacun mais sans oublier l’élément essentiel: l’importance de l’environnement, cette ressource commune qu’il nous faut aujourd’hui préserver en lui accordant un statut à part entière. « Il s’agit ici d’un devoir moral et d’un besoin vital et urgent. Car les risques encourus par les mers et océans de la planète sont énormes. C’est pour cette raison que je m’engage en mon nom personnel mais aussi pour la principauté pour la cause des océans. » dit le prince.

Debbie Kinder, Directrice du festival cinématographique “Blue Ocean”  qui s’est tenu récemment à Monaco, a elle aussi plaidé pour la protection des mers qui ont subi des décennies d’abus. Elle déclare notamment : « On a souvent l’habitude de parler de sauvegarde des mers et océans pour les générations futures. Nous semblons enfin comprendre que c’est aussi pour notre propre futur qu’il nous faut nous mobiliser.

Monaco veut marcher sur les eaux


Avec ses 2 km2, Monaco est le second plus petit État, après le Vatican. Avec plus de 16 000 habitants au km2, la Principauté monégasque détient le record du monde de la densité de population. Monaco est (très) à l’étroit sur son rocher et ça se voit : les gratte-ciel poussent ci et là, tentant depuis des décennies de repousser l’espace et de loger une population croissante.

Source : Consoglobe

Mais, les terrains vacants se font de plus en plus rares. C’est pour cela que la Principauté a décidé d’agrandir son territoire, grâce à une avancée sur la mer. Enquête sur un projet pharaonique et ambitieux sur lequel consoGlobe a pu interroger Marie-Pierre Gramaglia, Conseiller de Gouvernement pour l’Equipement, l’Environnement et l’urbanisme de Monaco.

Un projet ambitieux : gagner 5 à 6 hectares de terre

Agrandir un territoire exigu comme Monaco n’est pas chose aisée. Et pourtant, dans les années 60, le prince Rainier lançait le premier projet d’extension sur la mer, le plus ambitieux, visant à agrandir la principauté.

Ainsi, un quartier entier était construit sur la méditerranée : le quartier d’affaires et d’habitations de Fontvieille, situé à l’ouest du pays. Il représentait un gain de 22 hectares (l’équivalent de 15 terrains de football) et a valu au prince Rainier le titre de «Prince bâtisseur».

Cette 1ère extension, qui aura mis quelques 8 années à sortir de mer, est aujourd’hui un quartier qui comprend port de plaisance, plus de 600 logements, auxquels s’ajoutent des équipements collectifs tels que le Stade Louis II construit en 1985.

Selon René Bouchet, ingénieur conseil, il s’agirait là d’une véritable prouesse car «les contraintes sont considérables à Monaco si bien qu’on est appelé à réaliser – en matière de chantiers souterrains ou maritimes – des travaux qui sortent de l’ordinaire ». Pour lui, « Aucun pays au monde n’a encore fait de travaux comparables à ceux que nous devons réaliser à Monaco».

Depuis, les idées d’extension n’ont cessé de germer dans les esprits. Ainsi, en 2008, le Prince Albert lance un projet d’agrandissement du territoire d’une dizaine d’hectares. Mais ce dernier est vite retoqué.

(...)

L’extension sur la mer : l’impact écologique

On l’annonce comme un éco-quartier où verdure, calme et développement durable seront les maîtres mots.

D’ici une dizaine d’années, vers 2024, Monaco devrait compter sur un nouveau quartier et sur une place accrue de son territoire.

Mais tout est-il aussi vert qu’on voudrait nous le faire croire ?

A seulement 20 mètres sur la droite de la future avancée sur la mer, on trouve la réserve marine du Larvotto.

Cette dernière abrite une biodiversité très riche, avec notamment des espèces comme les mérous bruns, les posidonies ou encore les grandes nacres, à préserver. De l’autre côté, à gauche de l’avancée, se situe le tombant des Spélugues. Dans de nombreuses  cavernes sous-marines, y vit et s’y épanouit un  corail, qui a grand besoin d’oxygénation.

Alors, cette « agression » terrestre sur la mer ne va-t-elle pas forcément avoir un impact négatif sur cette faune et flore à protéger ?

Pour que cette extension soit possible, il y a un préalable : installer à 20 mètres de fond, un socle visant à soutenir toutes les futures constructions. Plusieurs techniques sont envisageables : le remblaiement ou la pose de caissons flottants acheminés par la mer, puis immergés. Cette dernière solution serait la moins violente pour la circulation des courants marins.

Le projet spécifie également qu’une étude d’impact complète devra être effectuée par le lauréat, sur l’ensemble des phases du projet. Qui plus est, le nouvel éco-quartier devra intégrer une gestion durable des déchets et de l’énergie. Les véhicules à moteur pourront accéder à cette avancée, mais elle restera un endroit privilégié pour l’usage piétonnier et les « modes doux » de circulation.

Ces prospections ne sont-elles pas déjà le moyen de se dédouaner de futurs impacts écologiques de cette avancée sur la mer ? La question reste en suspens.

Extension de la ville de Monaco – Une avancée qui a un coût

Pour l’instant, un seul chiffre est avancé. Le coût estimé des infrastructures s’élèverait environ à 1 milliard d’euros.

Un montant qui paraît bien trop faible. Sans compter la superstructure qui sera construite dessus, dont l’estimation n’est pas encore connue. Ainsi, le candidat qui emportera la mise devra être dans l’obligation de présenter des garanties financières sérieuses.

Si les négociations vont bon train et se finalisent rapidement, le projet pourrait être lancé à l’horizon 2015. Quant à sa réalisation, elle devrait durer une dizaine d’années avant d’être finalement achevée. A surveiller de près...

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Le 7 février 2014

Aux USA, le Marine Mammal Protection Act protège les mammifères marins

Le Marine Mammal Protection Act (MMPA) de 1972 fut le premier article de la législation visant une approche écosystémique de la gestion des ressources et de la conservation de la nature. 

Le MMPA interdit la prise de mammifères marins et décrète un moratoire sur l'importation, l'exportation et la vente de tout mammifère marin, ainsi que toute partie ou produit de mammifère marin aux États-Unis.

Le Congrès américain définit la « prise » comme « l'acte de chasse », tuer, capturer et/ou harceler tout mammifère marin, ou une telle tentative. Le MMPA prévoit l'application de ses interdictions, et l'établissement de règlements afin de mettre en œuvre ses objectifs légaux. (D'après Wikipedia)

Le Canada ne respecte pas les règles des USA, selon des écologistes


 Ces pêcheurs haïtiens sont montrés du doigt par l'Onge NRDC. Leurs nasses à langouste  seraient des pièges à mammifères marins... Il en de même au Canada pour les casiers à homard !!!

Un important groupe écologiste des États-Unis s'attaque aux importations de fruits de mer provenant de pays, dont le Canada, qui, selon lui, ne respectent pas les normes nationales en matière de pêche.

Source :  La Presse Canadienne (7 janvier 2014) 

Dans un rapport publié début janvier 2014, le conseil de défense des ressources naturelles (NRDC) fustige les pays fautifs au nombre desquels figure le Canada. L'organisation presse l'administration américaine de mettre en application une loi interdisant toutes importations de produits provenant d'États qui n'observent pas les règles américaines visant à assurer la protection des mammifères marins.

Ce rapport survient alors que les États-Unis songent à apporter des modifications aux règlements dans le domaine, ce qui pourrait durcir l'application de la loi — déjà existante —, sur les importations de poissons au pays. Le Canada étant le deuxième exportateur de poissons aux États-Unis, après la Chine, il va sans dire que tout changement aux directives américaines pourrait être ressenti de ce côté-ci de la frontière. Chaque année, le Canada exporte l'équivalent de 2,5 milliards $ de poissons.

Le document souligne également que, tous les ans, 650 000 mammifères marins sont tués, alors que pratiquement toutes les importations de poissons proviennent de pays - incluant le Canada -, qui ne fournissent pas de protections semblables ou ne respectent pas les directives américaines.


On y déplore notamment qu'au Canada, les baleines et marsouins communs meurent parce que les pêcheries de la côte Est, et plus particulièrement celles qui produisent du crabe et du homard, n'utilisent pas les mêmes techniques de pêche que celles exigées aux États-Unis.

Selon le NRDC, le volume de mammifères capturés a chuté d'environ 30 pour cent - soit 4356, en 2006 -, après l'adoption de directives nationales dans les années 1990 pour aider à l'application de la loi fédérale sur la protection des mammifères marins.

Or, les dispositions renvoyant aux importations, qui représentent plus de 90 pour cent des poissons consommés aux États-Unis, n'ont jamais été respectées.

Télécharger Ici le rapport "Net Loss: The Killing of Marine Mammals in Foreign Fisheries"et le résumé Ici

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Les dauphins ne sont pas le problème

Le mardi 10 décembre, un pêcheur de crevettes de l’Alabama a plaidé coupable d’avoir sciemment tiré sur un dauphin durant l’été 2012. Le crevettier pêchait activement dans le Détroit du Mississippi lorsqu’il a abattu le dauphin avec un fusil de chasse. D’après le Département de la Justice des États-Unis, Brent Buchanan a plaidé coupable du délit mineur d’avoir délibérément ôté la vie d’un mammifère marin protégé en vertu du Marine Mammal Protection Act (Loi pour la protection des mammifères marins), un crime fédéral pour lequel il risque une peine maximum d’un an d’emprisonnement, de 100 000$ d’amende et de 25$ de cotisation spéciale.

Source : Seashepherd

Alors que son jugement sera rendu le 24 février 2014, cet abominable acte de violence n’était qu’un exemple parmi une série d’attaques et de meurtres perpétrés le long de la Côte du Golfe l’année dernière. En plus de plusieurs dauphins retrouvés avec des blessures par balle ou par arme blanche ou avec la mâchoire ou l’aileron tranché, un dauphin a été découvert vivant et nageant, un tournevis enfoncé dans la tête. Le fondateur de Sea Shepherd, le capitaine Paul Watson, a personnellement offert une récompense de 20 000$ pour toute information menant à l’arrestation et à la condamnation de la ou des personnes responsables de ces horribles attaques sur les dauphins.

La plupart de ces affaires n’ont pas été résolues et feraient toujours l’objet d’une enquête, bien qu’il soit largement suspecté que beaucoup de ces dauphins soient les victimes des pêcheurs qui les accusent de leur voler "leurs prises" de poissons. La National Oceanic and Atmospheric Association (NOAA) a fait part de son inquiétude à voir les dauphins toujours blessés en déclarant "les pêcheurs sont de plus en plus frustrés de voir les dauphins prendre leurs appâts et leurs prises."

Ce n’est pas la première fois que nous entendons cette tentative illogique de justifier la violence faite à l’encontre des dauphins. Chaque année, environ 20 000 dauphins et marsouins sont tués dans les eaux japonaises, dont 2 000 rien qu’à Taiji durant la chasse annuelle...

Nous avons réagi avec effroi aux tueries dont sont victimes les dauphins dans la Côte du Golfe, ce qui était tout à fait légitime. Avec un peu de chance les enquêtes qui ont suivi rendront la justice. Mais tandis que nous nous soucions des dauphins tués aux États-Unis, qu’en est-il des dauphins tués brutalement et stupidement partout ailleurs? Ne ferons-nous donc rien contre ces crimes contre nature? Nous avons tendance à penser que les océans sont des entités d’eau séparées les unes des autres, mais ils sont tous connectés en un seul et même océan et cet océan connecte toutes les formes de vie. Nous avons des organisations internationales censées en assurer la protection et la gestion, mais elles sont tout au plus inefficaces. Bien qu’il existe des accords mis en place pour protéger la vie marine, ces accords ne sont pas toujours appliqués. Il est désormais temps qu’une organisation internationale mette en application ces protections pour la vie marine qui se trouve sérieusement en danger et qu’elle reconnaisse notre responsabilité concernant notre impact sur les océans.

La chasse de Taiji est-elle le prix que les dauphins doivent payer simplement pour manger les poissons dont ils ont besoin pour survivre? Les lions de mer du barrage de Bonneville doivent-ils être capturés, marqués et même tués simplement pour manger du saumon? Ceux-ci sont d’ailleurs les mêmes saumons que les hommes pêchent et que le barrage lui-même tue.

Les océans souffrent de la surpêche. C’est indéniable. Il existe un prédateur dont l’avidité et l’insatiable appétit privent les océans de toute vie. Ce prédateur n’est pas un dauphin, un lion de mer ou un requin. À travers les effets dévastateurs de la surpêche, de la pollution, des déchets, du trafic des navires et de bien d’autres impacts humains, les dégâts causés par les hommes sur la vie marine sont bien plus importants que ceux de n’importe quel autre animal, et nous prenons aux océans plus qu’ils ne peuvent perdre.

APPEL À L’ACTION: Le 24 février 2014, Brent Buchanan se tiendra devant le juge John M. Roper de la Cour de district des États-Unis du district sud du Mississippi pour son jugement. N’hésitez pas à contacter le juge Roper en utilisant les informations ci-dessous, en lui réclamant poliment que Buchanan reçoive la peine maximum pour son acte violent commis envers un dauphin.

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Le 6 février 2014

OMC : mise en place de 2 panels sur des conflits commerciaux contre les USA

Deux panels (groupe d'experts), chargés d'arbitrer deux conflits commerciaux contre les Etats-Unis, ont été mis en place par l'ORD (office de réglement des différends) de l'OMC (organisation mondiale du commerce), a-t-on appris mercredi auprès de l'organisation basée à Genève.

Source : AFP / Marine-Océans

Le premier panel concerne des mesures anti-dumping imposées par Washington et frappant des machines à laver sud-coréennes importées aux Etats-Unis. Ce panel a été constitué à la demande de la Corée du Sud, qui proteste contre ces mesures anti-dumping.

Le deuxième panel concerne l'application par les Etats-Unis d'une décision antérieure condamnant des pratiques d'importation et de vente de thon en provenance du Mexique.

Les Etats-Unis avaient été condamnés pour leurs pratiques par l'OMC, et devaient modifier leurs lois et réglements en conséquence, pour que leur politique en matière d'importation de thon soit conformes aux règles de l'OMC.

Le Mexique estime que les Etats-Unis n'ont pas rempli leurs engagements, conformément à une décision de l'OMC de mai 2012, et demande un nouvel examen de ce dossier, qui sera fait par ce panel.

Le conflit entre les Etats-Unis et le Mexique est plus vieux que l'OMC, car il a été porté pour la première fois devant son prédécesseur, le GATT, en 1991.

Le conflit porte sur l'étiquetage des produits du thon indiquant que les poissons ont été pêchés sans mettre les dauphins en danger.

Pour le Mexique, les règles mises en place par les Etats-Unis enfreignent les principes du commerce international établis par l'OMC. Les Etats-Unis estiment en revanche que leurs pratiques sont bien conformes au jugement de l'OMC concernant l'importation, la commercialisation et la vente de thon et de produits du thon.

Les Etats-Unis et le Mexique se disputent depuis plusieurs années sur la question des conditions d'utilisation d'un étiquetage "Dolphin Safe" pour les produits du thon.

Lors d'un premier jugement, l'OMC avait donné raison aux Etats-Unis, mais dans un jugement en appel, publié en mai 2012, l'OMC avait relevé que le fait que les Etats-Unis imposent l'étiquetage "Dolphin Safe" sur les boîtes de thon dont les conditions de pêche ne nuisent pas aux dauphins est un élément qui "modifie les conditions de concurrence sur le marché des Etats-Unis au détriment des produits de thon mexicains".

Selon le Mexique, le marché nord-américain du thon en boîte représente des "milliards de dollars".

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Le 5 Février 2014

La pisciculture assurera près des deux tiers de la production mondiale de poisson d'ici 2030

Un nouveau rapport conjoint Banque mondiale-FAO-IFPRI analyse les perspectives des pêches et de l'aquaculture. Il est téléchargeable Ici

Fish to 2030

Prospects for Fisheries and Aquaculture

World Bank Report Number 83177-GLB

5 février 2014, Washington/Rome - L'aquaculture (ou pisciculture) assurera près des deux tiers de la production mondiale de poisson destiné à l'alimentation d'ici 2030, compte tenu de la stabilisation des prises de poissons sauvages et de la demande croissante d'une classe moyenne émergente à l'échelle mondiale, et plus particulièrement en Chine.

Source : FAO

Ces projections font partie des principales conclusions du rapport Fish to 2030: Prospects for Fisheries and Aquaculture, établi en collaboration entre la Banque mondiale, la FAO et l'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI). L'étude, publiée aujourd'hui, souligne l'ampleur des flux commerciaux de produits de la pêche des pays en développement vers les pays développés.

Selon la FAO, actuellement 38 pour cent de tout le poisson produit fait l'objet d'échanges internationaux, et plus des deux tiers en valeur des exportations de produits halieutiques des pays en développement sont destinées aux pays développés. D'après le rapport, la Chine occupe une place primordiale et croissante avec 38 pour cent de la consommation mondiale de poisson projetée en 2030. Comme de nombreuses autres nations, elle renforce ses investissements dans l'aquaculture pour satisfaire cette demande en pleine expansion.

L'Asie - en particulier l'Asie du Sud, l'Asie du Sud-Est, la Chine et le Japon - devrait représenter 70 pour cent de la consommation mondiale de poisson d'ici 2030. L'Afrique subsaharienne, en revanche, devrait voir sa consommation de poisson par habitant fléchir d'un pour cent par an de 2010 à 2030 mais, compte tenu de la croissance démographique rapide de 2,3 pour cent durant la même période, la consommation totale de poisson de la région progressera de 30 pour cent.

D'après le rapport, l'aquaculture assurera 62 pour cent de la production de poisson destiné à la consommation d'ici 2030 avec, en tête, le tilapia, la carpe et le poisson-chat. La production mondiale de tilapia devrait pratiquement doubler, passant de 4,3 à 7,3 millions de tonnes annuelles de 2010 à 2030.

"Le dynamisme de l'aquaculture a fait de ce secteur un modèle à suivre - et, dans un même temps, incarne son aspect le plus stimulant en termes de perspectives futures de transformation et d'évolution technologique", a indiqué l'un des auteurs du rapport, Siwa Msangi de l'IFPRI. "En comparant ce rapport à une étude analogue réalisée en 2003, nous constatons que la croissance de la production aquicole a été plus importante que prévu".

Le Directeur de l'agriculture et des services environnementaux de la Banque mondiale, Juergen Voegele, a indiqué que le rapport offre des informations essentielles aux pays en développement intéressés à dynamiser leur économie par la production durable de poisson, tout en précisant qu'une gestion durable de la ressource nécessite des politiques élaborées avec soin.

"Un approvisionnement durable en poisson - qui consiste à produire sans appauvrir la base de ressources naturelles et sans porter atteinte au précieux environnement aquatique - est un enjeu colossal", a-t-il souligné. "Nous continuons à assister à une exploitation excessive et irresponsable des pêches de capture, tandis que la production aquicole est lourdement affectée par des problèmes comme les flambées de maladies. Si les pays parviennent à optimiser leur gestion de la ressource, ils seront les premiers à tirer parti de l'évolution positive du contexte commercial".


Les pêches et l'aquaculture sont une source vitale d'emplois, d'aliments nutritifs et d'opportunités économiques, en particulier pour les petites communautés de pêcheurs. Celles-ci pourraient néanmoins pâtir des risques d'épidémie à grande échelle dans l'aquaculture et des impacts du changement climatique.

Árni M. Mathiesen, Sous-Directeur général de la FAO chargé du Département des pêches et de l'aquaculture, a souligné que libérer le potentiel de l'aquaculture pourrait avoir des effets durables et positifs.

"Avec une population mondiale qui devrait atteindre les 9 milliards d'habitants d'ici 2050 - en particulier dans les régions souffrant de taux élevés d'insécurité alimentaire - l'aquaculture peut apporter une contribution significative à la sécurité alimentaire mondiale et à la croissance économique, à condition que son essor se fasse dans une optique éco-responsable", a-t-il affirmé.

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Le 4 Février 2014

RUP. Plus de FEAMP et Moins d'INN...



L'aide européenne en hausse pour la pêche dans les régions ultrapériphériques

Source : Guyane 1e  par Thomas Gouin

Le fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche sera augmenté pendant la période 2014-2020. Une somme de 192 millions d'euros sera attribuée pour l'ensemble des régions ultrapériphériques sur cette période. Cela constitue une augmentation de 12 millions d'euros.

Un accord politique a été obtenu entre le Conseil des ministres européens en charge de la pêche, le Parlement européen et la Commission européenne sur le fonds européen pour les affaires maritimes et la Pêche (FEAMP), pour la période 2014-2020. S'Il doit encore être adopté formellement fin février début mars, cet accord augmente sensiblement l’enveloppe allouée aux RUP (régions ultrapériphériques européennes) qui disposeront de 192 millions d'euros. Un accord bien accueilli par le député européen de la section Altantique d’Outre-mer Patrice Tirolien.

Voir le Reportage réalisé par Toufaili Andjilani : Guyane 1e 

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Pêche illégale : quatre gendarmes récompensés pour leur courage

Source : Guyane 1e par Thomas Gouin



Philippe Vernerey au micro d'Eric Boutin

Hier après midi quatre gendarmes appartenant à la section maritime de Guyane ont été récompensés pour le courage et l'abnégation dont ils ont fait preuve lors d'une opération le 9 décembre dernier. Les militaires devaient arraisonner une tapouille brésilienne.

Deux gendarmes blessés lors de l'opération
Tôt dans la matinée du 9 décembre, 19 gendarmes partaient à l'abordage du "Santa Rosa I" un navire bien connu des forces de l'ordre. Mais lors de cette intervention les marins illégaux ont opposé une résistance blessant deux militaires. L'opération était importante car il s'agissait d'une tapouille mère dont le but est de récolter tout le poisson péché par des embarcations plus petites, 6 tonnes de marchandise ont ainsi été saisies puis déversées dans la mer.

Courage et dévouement, deux qualités nécessaires
Lors des opérations de lutte contre les activités illégales (orpaillage et pêche en tête), les gendarmes doivent de plus en plus faire face à un comportement violent de la part de ces travailleurs clandestins. Des situations qui obligent ces hommes à faire preuve de courage et de dévouement, deux qualités qui ont été mises en avant lors de la remise des quatre médailles d'honneur à la préfecture.

Réunir les acteurs de la lutte contre la pêche clandestine
Philippe Vernerey, capitaine de vaisseau et commandant de la zone maritime de Guyane, nous affirme que cette cérémonie vise à rendre hommage aux hommes décorés mais permet aussi de rassembler tous les acteurs de la lutte contre ce fléau qu'est la pêche illégale et le pillage des ressources halieutiques. Cette mission n'est effectivement possible qu'avec l'action conjointe de la gendarmerie, de l'Etat mais aussi des professionnels du secteur de la pêche.

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Le 3 Février 2014

La France collabore avec la FAO pour l’aider à atteindre ses objectifs stratégiques

Institutions françaises de recherche et FAO partagent une vision commune

Source : FAO

Les Objectifs stratégiques de la FAO

La nouvelle FAO, ainsi renforcée, a toutes ses chances à présent de remporter la bataille contre la faim, la malnutrition et la pauvreté.

Rendre l’agriculture, la foresterie et la pêche plus productives et plus durables

Pour répondre aux besoins alimentaires d’une population mondiale qui, selon les prévisions, devrait atteindre 9 milliards d’habitants en 2050, il faudra considérablement augmenter la productivité des différents secteurs agricoles (cultures, élevage, foresterie et pêches), tout en préservant les ressources naturelles de la planète.

Développer l’agriculture constitue en outre le meilleur moyen de faire reculer la pauvreté dans la plupart des pays en développement. Toutefois, il faut veiller à ce que l’augmentation de la productivité ne profite pas qu’à une minorité réduite de personnes, et que la base de ressources naturelles puisse rendre des services qui renforcent la durabilité (pollinisation, cycle des éléments nutritifs dans les sols, eau de qualité, etc.).

Pour passer d’une agriculture concentrée sur l’accroissement de la productivité à une agriculture plus durable, il faudra miser sur la recherche et l’innovation. Il reste encore beaucoup à apprendre, par exemple, sur la contribution potentielle des services écosystémiques à l’accroissement de la productivité agricole. Et l’on connaît encore mal les moyens d’augmenter la productivité en faisant l’économie d’intrants rares ou coûteux comme l’eau, les engrais ou les pesticides. Ne pas vivre au-dessus de nos capacités: voilà un des principes clés de la durabilité. Cliquer Ici pour télécharger le document "Les Objectifs stratégiques de la FAO"

3 février 2014, Rome - La FAO et la France vont intensifier leur coopération dans des domaines de recherche clés et aligner leurs travaux sur le cadre stratégique renouvelé de la FAO. Deux accords signés aujourd'hui couvrent un large spectre d'activités conjointes sur l'agro-écologie, la biodiversité, la santé animale, les pertes alimentaires et les réformes agraires, ce qui contribuera à la réalisation des Objectifs stratégiques de la FAO.

Le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, la Présidente d'Agreenium, Marion Guillou, et le Directeur général du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), Michel Eddi, ont signé les accords lors de la visite d'une délégation française de haut niveau au Siège de la FAO.

Les accords visent à renforcer et à développer une approche plus coordonnée entre la communauté française en matière de science agro-alimentaire et de technologie et la FAO.

«Aujourd'hui, nous constatons ce que peut réaliser un partenariat solide: aligner des efforts communs sur des objectifs communs. La FAO est très heureuse de coopérer avec l'État français pour faire avancer les travaux dans des domaines scientifiques clés, ce qui est d'une importance cruciale pour la sécurité alimentaire et la réalisation de nos objectifs stratégiques», a déclaré Graziano da Silva lors de la cérémonie de signature.

Agreenium, créé sous la forme d'un établissement public de coopération scientifique, regroupe les principaux acteurs français de la recherche et de la formation supérieure dans les domaines de l'agriculture, de l'alimentation, de la santé animale et de l'environnement. Il compte parmi ses membres l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), Agrocampus Ouest, AgroParisTech, Montpellier SupAgro, l'Institut national polytechnique de Toulouse, AgroSup Dijon et Bordeaux Sciences Agro.

Le CIRAD, membre fondateur d'Agreenium, contribue au développement rural par le biais de la recherche et d'initiatives expérimentales, principalement dans les domaines de l'agriculture, de la foresterie et de l'alimentation. Le CIRAD a un réseau mondial de partenaires et douze bureaux régionaux dans le monde à partir desquels il mène, dans plus de 90 pays, des opérations conjointes sur six axes prioritaires de recherche: intensification écologique; biomasse; santé animale, accès à la nourriture; politiques publiques; environnement agricole et sociétés.

«Agreenium est une plateforme qui va faciliter, pour la FAO, la coopération avec les instituts de recherche que sont l'INRA et le CIRAD - et, élément nouveau, l'enseignement supérieur en agrosciences. L'enjeu est d'être encore plus efficace au service de la sécurité alimentaire et de la nutrition», a souligné Mme Guillou.

L'engagement de la France contre la faim et la malnutrition

Les institutions françaises ont approché la FAO afin de développer une collaboration concertée conforme au nouveau cadre stratégique de la FAO. En outre, la France souhaite aider la FAO à atteindre ses objectifs stratégiques à travers la recherche et son réseau mondial de partenaires.

Par cette initiative forte, la France s'engage vis-à-vis de la FAO et de l'éradication de la faim et de la malnutrition.

Selon les termes de l'accord, la FAO, Agreenium et le CIRAD mettent en commun leurs connaissances, conduisent des études collaboratives conjointes et coordonnent leur participation à diverses initiatives mondiales telles que la Plateforme pour l'agriculture tropicale du G20, l'Initiative Save Food, l'Observatoire des agricultures du monde, ainsi que des publications conjointes dans des revues scientifiques ou généralistes.

L'Accord prévoit des échanges mutuels de personnel entre les deux institutions et la FAO, au siège ou sur le terrain, pour des missions ou des formations de courte durée. Du personnel d'Agreenium et du CIRAD pourrait être détaché auprès de la FAO pour superviser et former ses équipes dans le cadre de ses projets de terrain ou autres activités.

La collaboration entre la FAO, Agreenium et le CIRAD prévoit aussi la promotion de réunions, de séminaires, de conférences, de consultations d'experts et d'événements.

Ces accords s'inscrivent dans un accord-cadre plus général entre la FAO et la France; signé en 2012, ledit accord renforce la coopération scientifique et technique entre universités et institutions de recherche françaises d'une part, et la FAO d'autre part.

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Le 1 Février 2014

La flotte chinoise appareille pour le Sahara Occidental ?

L'une des compagnies nationales géantes de pêche chinoise, Shanghai Fisheries General Corp, cherche à devenir une présence importante dans les « eaux marocaines ».


Selon Seafoodsource, Pu Shaohua, directeur de Shanghai Fisheries General Corp (SFGCG) voit « beaucoup d’opportunités » dans les eaux marocaines et prévoit d'envoyer davantage de bateaux à l’équipage de la compagnie de Agadir, dans le cadre de ce que l'entreprise appelle son « Projet Marocain ».

Pu s'est engagé à «promouvoir la capacité de développement de notre compagnie dans les eaux marocaines » en ajoutant plusieurs navires.

L’industrie de la pêche chinoise est particulièrement intéressée par la sécurisation des approvisionnements en sardines, thon et d'autres conserves de prédilection. L'industrie de la pêche chinoise n'a fait aucun secret de son intention de construire une industrie de conserve pour rivaliser avec la Thaïlande et mettre en relation l'exportation et une demande intérieure croissante.

L'ambition de la Chine semble bien correspondre à l'aspiration du Maroc de développer ses exportations de poissons et de poursuivre son programme politique sur le Sahara Occidental par le biais d'accords commerciaux.

Graphiques tirés du très bon document "Les accords de pêche avec les pays du sud : Problématique et enjeux" 
de Christian Chaboud, économiste de l’IRD (1)

Le Maroc a envahi le Sahara Occidental en 1975 et occupe une grande partie du territoire depuis, défiant ainsi le droit international et les normes fondamentales des droits de l'homme. L'exploitation par le Maroc des vastes ressources naturelles du Sahara Occidental - y compris les poissons – sont financièrement et politiquement intéressants pour le Maroc : le commerce des ressources du Sahara Occidental avec le gouvernement du Maroc donne un signe regrettable de légitimité à l'occupation par le Maroc du territoire.

Comme les propres stocks de poissons du Maroc sont surexploités, il y a toutes les risques que les chalutiers chinois deviennent bientôt une présence dans les eaux du Sahara Occidental, et non du Maroc.

Le porte-parole de la Fédération des Industries de Transformation et de Valorisation des Produits de la Pêche (FENIP ) a expliqué à Seafoodsource que la qualité des produits de la mer marocaine et l’expérience de l’approvisionnement des marchés de l'UE rend la production marocaine facile à vendre à la Chine.

Seafoodsource déclare que le Maroc prévoit d'étendre ses exportations de produit de la mer de 1,03 (2010) à 1,6 millions de tonnes en 2020 et d’augmenter les bénéfices du secteur de 1,5 milliards de dollars (1,1 milliard d'euros) en 2010 à 3,1 milliards de dollars (2,3 milliards d'euros) en 2020.

Un pourcentage croissant des captures sont débarquées au Sahara Occidental occupé. Le peuple sahraoui - les habitants autochtones du pays, vivant sous l'occupation marocaine ou dans des camps de réfugiés en Algérie - ne bénéficient pas de l'exploitation des ressources de leur pays.

Pour aller plus loin...

(1) Les accords de pêche avec les pays du sud : Problématique et enjeux de Christian Chaboud, économiste de l’IRD

Pourquoi des accords de pêche ?
  • Importance historique » de la pêche lointaine pour profiter du régime juridique de liberté qui domine jusque dans les années 1970 (et qui remonte au 17e siècle, et à la controverse Grotius– Selden)
  • Les grands pays pêcheurs sont confrontés dès le milieu du 20e siècle à la raréfaction des ressources de leurs zones de pêche traditionnelles (Atlantique Nord ...)
        – Redéployer les flottilles pour maintenir l’emploi, les filières de produits de la mer et la « grande tradition » de la pêche hauturière;
          – Satisfaire la demande intérieure croissante (course à la matière première);
         – Réponde à une demande mondiale croissante pour des produits qui ne sont accessibles en quantité que dans les zones intertropicales (thons, crevettes pénéides, céphalopodes ...)
  • Pour certains pays, développement des pêches tropicales à partir de leurs « possessions » ou bases avancées au Sud, qui seront poursuivies après les indépendances. Cf Travaux pionniers de Gruvel (1900-1920), appel de Postel en 1950, mission d’Anita Conti en AOF, mémoires de Jean Recher ... Tradition des pêches au «Sud » pour l’Espagne, le Portugal.
  • De 1950 à 1980 : compétition entre pays socialistes « URSS et pays satellites » et pays occidentaux pour le partage des ressources marines qui incite au développement de la pêche dans les eaux internationales puis dans les ZEE des pays partenaires, avec un fort soutien de la part des Etats
  • Dès les années 1950, la flotte japonaise est autorisée par Mc Arthur à se redéployer dans l’Océan Mondial, elle reprend sa place en quelques années..., vite relayée par Taïwan et la Corée du Sud....

Cliquer Ici pour télécharger le "Les accords de pêche avec les pays du sud : Problématique et enjeux" de Christian Chaboud, économiste de l’IRD

La question du Sahara occidental: une épine dans le pied marocain ?

Entretien avec Régine Villemont, présidente de l’association des amis de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD)

Quarante ans après la création du mouvement indépendantiste du Sahara occidental, le Polisario, la question de cette région située au sud du Maroc a occupé, cette année et particulièrement ces dernières semaines, une place importante dans l’actualité diplomatique et géopolitique. Visite de l’envoyé spécial de l’ONU, escalade des tensions avec Alger, rencontre du roi Mohammed VI avec Barack Obama... JOL Press fait le bilan avec Régine Villemont, présidente de l’association des amis de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD).... Suite de l'article de Jol


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Le 31 janvier 2014

La fraude fiscale dans le secteur de la pêche

Un nouveau rapport de l’OCDE intitulé « Evading the net: Tax crime in the fisheries sector » (Entre les mailles du filet : la fraude fiscale dans le secteur de la pêche) a été publié en novembre dernier. Il confirme que l’analyse des délits commis dans le secteur de la pêche commence traditionnellement avec le problème de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN). Cependant, « l’on déplore une activité criminelle plus générale due aux mêmes vulnérabilités qui permettent à la pêche INN de se produire – une gouvernance et une application des règlements déficientes dans certains pays où les navires de pêche sont enregistrés ; la difficulté à identifier les véritables propriétaires des entreprises de pêche et des navires, et des problèmes logistiques pour surveiller les activités des navires en mer ».

Source : Agritrade

Le rapport se penche sur l’impact que la fraude fiscale peut avoir sur la capacité des pays à percevoir des recettes publiques grâce au secteur de la pêche. Le rapport insiste sur le fait qu’il conviendrait d’enquêter sur l’ensemble de la filière de la pêche pour détecter et combattre les délits fiscaux, puisque « bon nombre des documents que les régulateurs et les autorités d’application de la loi exigent des participants dans la filière horizontale peuvent également être importants pour l’administration fiscale. Cependant, dans de nombreux cas, les contrôleurs fiscaux ne sont pas conscients de l’existence de ces informations précieuses ».

Le rapport examine les différents types de délits fiscaux que les pays ont identifiés comme étant liés au secteur de la pêche, notamment la fraude douanière, les fausses déclarations concernant l’origine, le volume ou la catégorisation des captures. Le rapport souligne que « l’effet de cette perte fiscale sur les pays en développement peut être particulièrement important, en ayant un impact sur les efforts visant à promouvoir la sécurité alimentaire, réduire la pauvreté et financer le développement à long terme ».


Le rapport passe également en revue des aspects du secteur de la pêche qui le rendent vulnérable, non seulement à la fraude fiscale mais aussi à la pêche INN. En particulier le manque de transparence et la difficulté à obtenir des informations sur les véritables propriétaires constituent un problème, et résultent de la prévalence des entreprises offshore et de la pratique consistant à enregistrer les navires sous des pavillons de convenance dans des pays autres que ceux de leurs propriétaires.

Enfin, il aborde les stratégies qui sont à la disposition des administrations pour prévenir, détecter et combattre la fraude fiscale ; en particulier comment les autorités et agences traitant avec les entreprises de pêche et autres participants dans la chaine de valeur horizontale coopèrent et partagent les informations.

L’annexe au rapport inclut un aperçu de la documentation de base qui est produite à chaque étape de la filière et qui peut être utilisée par les fonctionnaires gouvernementaux dans le cadre de leur travail.
Sources

Cliquer Ici pour télécharger le rapport "OCDE, Rapport « Evading the net: Tax crime in the fisheries sector », novembre 2013"

Lire le commentaire éditorial d'Agritrade

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Le 30 Janvier 2014

Rebondissement dans l’histoire des tortues

Dans les atolls des Iles Laquedives de l’océan indien, la prolifération des tortues vertes, ailleurs en voie d’extinction, détruit les herbiers marins et diminue les prises des pêcheurs. Des biologistes vérifient les observations des pêcheurs. Comment en tenir compte pour préserver à la fois les pêcheurs et les tortues ?

Illustration : Atoll d'Agatti dans l'archipel des Laquedives sur la côte occidentale de l'Inde...

Source : Crisla

La baisse des captures alimente le conflit entre pêcheurs et tortues dans les atolls des Laquédives

Les tortues vertes (Chelonia mydas), bien que globalement en voie d’extinction, sont présentes en très grand nombre dans les atolls coralliens autour des îles Laquédives dans l’Océan Indien. Elles se rassemblent ici pour se nourrir d’herbes dans des lagons peu profonds. Mais, ce qui est une bonne nouvelle pour les défenseurs de l’environnement, est considéré comme un désagrément par les pêcheurs. Les communautés de pêcheurs du récif de corail d’Agatti aux Laquédives accusent les tortues vertes de la chute de leur prise. Selon eux, les tortues vertes broutent, se frayant ainsi un passage à travers les herbiers marins, qui sont essentiels à la reproduction des poissons. Ainsi, ils tuent ces tortues et détruisent leurs nids clandestinement, mettant en danger les animaux en voie d’extinction.

La perception des gens vivant près de la faune et de la flore dans de telles zones de conflits influence leur interaction avec la faune et la flore. Les pêcheurs d’Agatti accusent les tortues vertes de la baisse de leurs prises, mais la perception est-elle juste ? Rohan Arthur et d’autres membres de la Fondation pour la Préservation de la Nature, basée à Mysore, en Inde, ont fait une enquête auprès des communautés de pêcheurs dans deux endroits aux Laquédives : Agatti et Kadmat. Les deux sont des atolls, des récifs de coraux en forme d’anneau encerclant un lagon, et qui sont similaires par de nombreux aspects comme la taille, la population, le nombre de pêcheurs, et l’étendue des prairies sous-marines. De plus, la capture de poissons avait baissé de manière importante dans les lagons des deux atolls.

La seule différence entre les deux atolls, c’est le nombre de tortues vertes qui y vivent. Leur nombre autour d’Agatti a beaucoup augmenté depuis les années 1970, grâce à d’efficaces mesures de préservation dans la région. En 2010, la densité à Agatti était de 27 tortues par km² dans les prairies sous-marines, ce qui représente six à sept fois la densité de tortues à Kadmat. Cependant, la perception des tortues vertes par les gens dans les deux atolls est extrêmement différente. A Agatti, près de 90% des sondés ressentent une baisse dans la capture de poissons au cours des années à cause de la présence des tortues, et le fait qu’elles se nourrissent d’herbes. A Kadmat, la plupart des gens accusent en revanche d’autres facteurs comme la surpêche.

Les pêcheurs d’Agatti disent que les tortues vertes réduisent la capture de poissons en endommageant des engins de pêche. Ils invoquent également un mécanisme « indirect » : les tortues en grand nombre consomment beaucoup d’herbes, réduisant ainsi la disponibilité d’un habitat naturel pour le poisson. Les chercheurs ont décidé d’analyser cette idée. La surveillance à long terme a montré que les tortues en densité élevée mangent en effet les herbes plus rapidement qu’elles ne poussent. En haute mer, 80% des pousses d’herbes avaient des marques de broutage par une tortue.

Hier et maintenant

Jusqu’en 2010, les tortues étaient concentrées autour d’Agatti, mais en 2011, Kadmat avait une très grande densité de tortues vertes. Kartik Shanker du Centre pour les Sciences Ecologiques, qui a longuement travaillé aux Laquédives, pense que le changement était dû au déclin de la disponibilité de la nourriture. Un des auteurs, Nachiket Kelkar, déclare :« Nous n’avons pas de preuves convaincantes, comme la surveillance par satellite, pour prouver que ce changement s’est produit. Mais, les changements en abondance ont été radicaux en seulement un mois ou deux ».

Depuis que la période d’études a inclus cette phase de transition, les chercheurs ont pu comparer la densité des tortues, la santé des herbiers et le nombre de poissons, avant et après les changements de population à Agatti et Kadmat. Ils ont découvert que la taille des herbiers a baissé radicalement quand le nombre de tortues a augmenté. Aussi, avant l’augmentation du nombre de tortues à Kadmat, il y avait 12 fois plus de poissons à Kadmat qu’à Agatti. Les chiffres confirment l’analyse des pêcheurs d’Agatti : les tortues vertes ont un impact sur la capture de poissons. Ensuite, les chercheurs ont calculé combien le pâturage des tortues de mer coûtait aux pêcheurs. Le prix s’élève jusqu’à 60,000 roupies par pêcheur et par an, selon Kelkar.

Mais les dégâts directs des tortues vertes sont minimes. Pourtant, le système de compensation gouvernemental a tendance à se focaliser sur les dommages directs, les « manifestations du conflit les plus visibles », comme l’écrivent les auteurs dans l’article. La perception des pêcheurs est souvent rejetée car considérée comme sans fondement, les forçant par conséquent à tuer les tortues.

Les tortues vertes se sont miraculeusement bien rétablies aux Laquédives. Abandonner les programmes de conservation efficaces en aliénant les gens vivant avec elles – les parties prenantes les plus importantes dans l’affaire, et les plus affectées – serait fâcheux. Pour résoudre le problème, les gestionnaires peuvent faire en sorte que les pêcheurs se tournent vers des espèces de poissons qui ne vivent pas dans les herbiers, tant que les tortues sont près des pâturages. Ils doivent réaliser que les pêcheurs ont des idées qui peuvent être légitimes, suggèrent les auteurs, dans l’article qui sera publié dans Biological Conservation en novembre 2013.

Sandhya Sekar
Down to Earth 16-30 septembre 2013
Traduction : Joana Neves

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Le 29 Janvier 2014

L'ONU trace une nouvelle frontière maritime entre le Pérou et le Chili


La Haye, Pays-Bas - Le plus haut tribunal des Nations unies a tracé lundi (27 janvier 2014) une nouvelle frontière maritime entre le Pérou et le Chili, octroyant au Pérou des secteurs de l'océan Pacifique mais laissant entre les mains chiliennes de riches zones de pêche le long des côtes.

La ligne dessinée par la Cour internationale de Justice met fin à des décennies de discussions concernant le partage de quelque 38 000 kilomètres carrés au large des côtes des deux voisins. Ces eaux sont riches en poisson et l'industrie péruvienne de la pêche estime que les prises annuelles dans la région valent environ 200 millions $ US.

Source : Peter Dejong / The Associated Press  Le 27 janvier 2014

Le Pérou souhaitait une frontière maritime en direction du sud-ouest, perpendiculairement au point où la frontière terrestre des deux pays rencontre l'océan. Le Chili affirmait plutôt que la frontière devait s'étirer de la côte, parallèlement avec l'équateur.

Le tribunal en est venu à un compromis en estimant qu'une frontière existait déjà en parallèle avec l'équateur sur une distance d'environ 130 kilomètres; la nouvelle frontière bifurque ensuite vers le sud-ouest, jusqu'au point où les 370 kilomètres d'eaux territoriales des deux pays se terminent.

À Lima, le président péruvien Ollanta Humala n'a pas immédiatement réagi à cette décision. Mais des centaines de personnes rassemblées devant le palais présidentiel ont lancé des cris de «Longue vie au Pérou!», même si on ne semblait pas comprendre si la décision représente une victoire ou une défaite pour le pays.

Le politologue Farid Kahhat, de l'Université catholique de Lima, a expliqué que le Pérou a remporté un peu plus de la moitié du territoire qu'il convoitait. Le leader des pêcheurs péruviens dans la région, David Patino, a toutefois déclaré à l'Associated Press que cette décision est une défaite pour le pays.

«Nous n'avons rien gagné. Nous nous retrouvons dans la même situation que dans le passé», a-t-il dit. Après le Pérou, le Chili est le deuxième exportateur mondial de farine de poisson.

L'historien et journaliste péruvien Nelson Manrique estime que la décision constitute un «verdict intelligent (qui) ne plaira à personne mais qui ne choquera pas non plus qui que ce soit».

La décision du tribunal est finale et contraignante. Les présidents des deux pays avaient déjà promis de s'y conformer.

Toutes les explications dans Espaces Latinos : Différend frontalier entre le Chili et le Pérou : La Haye donne raison… aux deux pays

Et télécharger le Jugement de la Cour International de Justice : CIJ

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28 Janvier 2014

De la possibilité d’un accord international sur la gouvernance de la biodiversité marine dans les zones au-delà de la juridiction nationale

Elisabeth Druel ; Julien Rochette ; Raphaël Billé ; Claudio Chiarolla
Studies TUDIES N°07/2013. IDDRI, 2013. 42 P.

Un article consacré aux discussions internationales en cours sur la gouvernance de la biodiversité marine dans les zones situées au-delà des juridictions nationales.

Source : Iddri

La nécessité de conserver et d'utiliser durablement la biodiversité marine située au-delà de la juridiction nationale

Représentant près de 50% de la surface totale de la planète, les espaces marins situés au-delà de la juridiction nationale abritent une biodiversité exceptionnelle, aujourd’hui menacée en raison d’une gouvernance lacunaire empêchant sa conservation et son utilisation durable. Ainsi, par exemple, il n’existe à ce jour aucun cadre juridique global permettant la création d’aires marines protégées, imposant le recours à des études d’impact environnemental ou clarifiant le statut des ressources marines génétiques situées au-delà des zones de juridiction.

Un enjeu débattu depuis plus d'une décennie

Depuis le début des années 2000, les États discutent, dans le cadre de différents forums, des enjeux liés à la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine située au-delà de la juridiction nationale. Ces discussions ont permis d’identifier les nombreuses menaces pesant sur ces espaces (surexploitation des ressources naturelles, changement climatique, acidification, pollution) et, notamment, de mettre en évidence la richesse des ressources marines génétiques. Dès lors, certains groupes d’États comme l’Union européenne et le G77/ Chine se sont entendus sur la nécessité d’élaborer un nouvel instrument international qui permettrait l’application d’outils de conservation et de gestion adaptés à la spécificité de ces milieux. À l’inverse, d’autres États, comme les États-Unis, s’y sont très vite opposés, arguant qu’une meilleure mise en œuvre des instruments juridiques existants pourrait suffire à conserver et utiliser durablement les espaces marins situés au-delà des juridictions nationales.

Une opportunité pour lancer les négociations d'un nouvel instrument juridique international

En 2011, au sein de l’Assemblée générale des Nations unies, les États se sont entendus pour que les futures discussions soient structurées autour de 4 thématiques, d’importance majeure pour les espaces marins situés au-delà des juridictions nationales : les ressources marines génétiques, les outils de gestion par zone, les études d’impact environnemental ainsi que le renforcement des capacités et le transfert de technologies. De même, en 2012, il a été acté qu’une décision sur le lancement éventuel des négociations d’un nouvel instrument juridique international serait prise avant la fin de la 69e session de l’Assemblée générale des Nations unies, ce qui donne à cette question une grande actualité.

Cliquer Ici pour télécharger le document "De la possibilité d’un accord international sur la gouvernance de la biodiversité marine dans les zones au-delà de la juridiction nationale"

Remarque personnelle : Beaucoup de confusions (ou de désinformation sur la pêche)... Parle-t-on bien de la pêche en haute mer (au-delà des 200 milles marins) ? Les pêcheries en haute mer concernent essentiellement des poissons migrateurs, tout particulièrement des thonidés. Pourquoi parler des poissons des Grands Fonds qui en haute mer sont techniquement inexploitables !!! Par ailleurs, les pêcheries en haute mer représentent tout au plus 5% des captures mondiales !!!

Extrait sur la pêche

Les obstacles à une gestion durable des pêches en haute mer

D’une manière générale, la situation globale des pêcheries est une source de grande préoccupation pour la communauté internationale. Selon la FAO, pratiquement 30 % des stocks de poissons qu’elle évalue étaient surexploités en 2012, contre 57 % pleinement exploités et seulement 13 % non pleinement exploités (FAO, 2012). L’organisation souligne, la même année, que « la situation semble encore plus critique pour certains stocks de poissons grands migrateurs, stocks chevauchants ou autres ressources halieutiques exploitées uniquement ou partiellement en haute mer » (ibid.). Deux problématiques différentes doivent être prises en compte au moment de discuter de la pêche en haute mer :

* la spécificité de la pêche hauturière en eaux profondes. Cette activité ne représente qu’une fraction du total des prises en haute mer mais cette exploitation commerciale suscite un intense débat, nourri par les craintes entourant la destruction d’EMV et la viabilité de cette forme de pêche. Les espèces concernées sont essentiellement longévives, avec de faibles taux de reproduction, et leur exploitation entraîne également des quantités considérables de prises accessoires. Certains scientifiques ont ainsi déjà constaté que « la pêche en eaux profondes accentue une caractéristique propre à la pêche en mer, à savoir la dichotomie pernicieuse entre les schémas spatiotemporels naturels de productivité des stocks et le besoin perçu de réaliser en permanence des prises importantes, qui a alimenté l’essor de l’industrie mondiale de la pêche en épuisant successivement les stocks. Les effondrements réguliers qui mettaient 50 ans à se manifester dans la pêche côtière ne prennent plus que 5 à 10 ans pour survenir dans la pêche hauturière. Cette industrie a souvent recours en large partie au chalutage de fond de sorte qu’il est difficile, voire impossible, de parvenir à un équilibre durable avec un faible volume de prises et un impact réduit sur les écosystèmes» (Norse et al., 2012) ;

* les problèmes actuels de gouvernance. Dans les ZAJN, la gestion de la pêche relève avant tout de deux types d’entités : l’État du pavillon sous lequel naviguent les navires qui sont autorisés à pratiquer la pêche en haute mer ; et les ORGP, où sont adoptées des mesures de conservation et de gestion. En ce qui concerne l’État du pavillon, l’absence de définition claire du lien substantiel (voir section 3.8) a favorisé l’apparition des fameux « pavillons de complaisance » et, en dernier ressort, la généralisation de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN). De leur côté, les ORGP qui sont censées offrir aux États un espace de concertation pour gérer les ressources halieutiques, rencontrent aussi de nombreux problèmes de gouvernance. Une étude réalisée en 2010 souligne des failles en matière de conservation : « Les ORGP ont échoué. Il ressort clairement des résultats que la priorité des ORGP – ou du moins de leurs États membres – est avant tout de guider l’exploitation des stocks de poissons. Alors que la conservation est inscrite dans pratiquement tous leurs mandats, elles n’ont encore pas fait preuve d’un engagement clair en sa faveur sur le terrain » (Cullis Suzuki et Pauly, 2010). En outre, plusieurs espaces maritimes ne sont pas encore couverts par une ORGP (dans l’Arctique, l’Atlantique, le Pacifique et l’océan Indien) et toutes les espèces ne sont pas gérées à travers ces organisations....

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Le 27 Janvier 2014

Bukama: renforcement de la lutte contre la pèche clandestine


Plus d’un mois après la fermeture de la pêche au Katanga, la mesure est diversement appliquée. Dans d’autres coins de la province, la fermeture de la pêche  n’est pas bien respectée, contrairement à Bukama, renseigne le service local chargé de la surveillance de la pêche. Les autorités locales saluent l’intensification de la lutte contre d’éventuels pêcheurs clandestins.

Source : Radio Okapi

Pour l’inspecteur de l’agriculture, pêche et élevage du territoire de Bukama, le respect de la suspension de la pèche serait dû au changement des stratégies adoptées cette année différentes par rapport à celles de l’année dernière.

Les surveillants ne se limitent plus à saisir et incendier les filets à maille prohibée.

Cette année, la brigade  de la pêche à Bukama arrête les pêcheurs clandestins et les  réfère aux instances judiciaires. En outre, la elle  délocalise les pêcheurs qui habitent dans les camps de pêche situés le long des lacs et brûle leurs cases.  Au total, vingt-deux mille cases ont été brûlées dans les différents camps des pêches.

Plus  de  deux mille filets  à maille prohibée, dont les moustiquaires  ont été  saisies  et  incinérés dans les camps de pêche. Quarante-trois pécheurs, dont douze femmes,  ont arrêtés et référés aux instances judiciaires.

A cela s’ajoute  l’interpellation  d’autres personnes accusées de pousser les pêcheurs à ne pas respecter la fermeture. Il s’agit notamment des étudiants, de chefs coutumiers et de commerçants.

L’administrateur du territoire de Bukama, qui salue le travail de la brigade de la pèche, demande à ses collaborateurs de s’impliquer davantage en vue de sauvegarder la diversité des poissons dans son entité, qui constitue une partie de la réserve halieutique de Kamalondo.

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Le 23 Janvier 2014

Projet de loi d'orientation et de programmation relative à la politique de développement et de solidarité internationale

Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE)

Traitée par : Section des affaires européennes et internationales

Rapporteur/Intervention : Francis CHARHON - Groupe des associations

Pour télécharger l’avis et la note de synthèse

Source : CESE Publié le : 27/11/2013

Le gouvernement a soumis pour avis au conseil économique, social et environnemental le projet de loi d’orientation et de programmation sur la politique de développement et de solidarité internationale. En se dotant pour la première fois d’une loi de programmation et en ouvrant ainsi un vrai débat devant le Parlement, la France marque sa volonté et son ambition d’inscrire sa politique dans une nouvelle dynamique sur la scène nationale et internationale. Dans le droit fil de plusieurs avis rendus récemment, le CESE a souhaité rassembler ses observations autour des grands axes suivants : la définition des objectifs et priorités ; l’importance d’une cohérence entre la politique de développement et les autres politiques sectorielles mises en œuvre par la France ; l’articulation, au plan européen et mondial, des politiques de développement avec les grands défis globaux ; la recherche de l’efficacité de l’aide et son évaluation ; l’enjeu d’une mobilisation des acteurs publics et privés autour de partenariats Nord/Sud forts ; le financement de l’aide publique au développement.

Le CESE a voté son avis sur le «Projet de loi d’orientation et de programmation relative à la politique de développement et de solidarité internationale»

Le gouvernement a soumis pour avis au CESE le projet de loi d’orientation et de programmation sur la politique de développement et de solidarité internationale. En se dotant pour la première fois d’une loi de programmation et en ouvrant ainsi un vrai débat devant le Parlement, la France marque sa volonté et son ambition d’inscrire sa politique dans une nouvelle dynamique sur la scène nationale et internationale. Dans le droit fil de plusieurs avis rendus récemment, l’avis confié à Francis Charhon par la section des affaires européennes et internationales a souhaité rassembler ses observations autour des grands axes suivants : la définition des objectifs et priorités ; l’importance d’une cohérence entre la politique de développement et les autres politiques sectorielles mises en œuvre par la France ; l’articulation, au plan européen et mondial, des politiques de développement avec les grands défis globaux ; la recherche de l’efficacité de l’aide et son évaluation ; l’enjeu d’une mobilisation des acteurs publics et privés autour de partenariats Nord/Sud forts ; le financement de l’aide publique au développement. Cet avis a été voté en assemblée plénière du Conseil économique, social et environnemental le 27 novembre, avec 162 votants, 158 pour, 4 abstentions

Télécharger le résumé

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22 Janvier 2014

Au Sénégal, la pêche est un tremplin pour l'emploi des jeunes diplômés !


Sénégal : les volontaires de la pêche, "tremplin pour un emploi" des jeunes

"Je n'ai aucune garantie mais j'espère au bout de deux ans être recruté dans la Fonction publique", lance Mame Thierno Gningue, un volontaire de la pêche, nouveau corps créé au Sénégal pour lutter contre le chômage des jeunes diplômés.

Source : AFP via Marine-Océans

"J'encadre les acteurs de la pêche en les aidant par exemple à monter des dossiers de crédit" bancaire, explique à l'AFP M. Gningue, 25 ans, rencontré à Kayar, une des principales zones de pêche du Sénégal à environ 60 km de Dakar. "C'est difficile de trouver un emploi. Généralement, on est remercié au bout de deux mois de stage. Je suis volontaire pour ne pas me cantonner dans l'inactivité. C'est un tremplin pour un emploi stable", ajoute ce diplômé, titulaire d'une maîtrise d'économie.

Il est debout parmi une cinquantaine de collègues dans la cour du siège de l'administration des Pêches de Kayar, où le président sénégalais Macky Sall s'est rendu jeudi, pour parler au monde de la pêche. Parmi les collègues de Gningue figure Khady Lèye, jeune femme de 26 ans, chargée sur l'île de Dionewar (centre) du respect de la réglementation de la pêche. Volontaire pour "acquérir de l'expérience", elle estime que "c'est mieux que de ne rien faire". "Nous sommes venus nous faire entendre par le président (Macky Sall) pour une insertion dans la Fonction publique", indique Mamadou Mbacké Diop, diplômé d'une école de pêche et d'aquaculture.

Au Sénégal, pays de quelque 13 millions d'habitants, la jeunesse constitue "60% de la population active", et 65% de cette jeunesse de 18 à 35 ans est frappée par un chômage des diplômés, explique le ministère chargé de la Jeunesse. Le sujet du chômage des jeunes est au centre d'une rencontre de cinq jours, à Dakar, de jeunes leaders d'Afrique et de la diaspora africaine, coorganisée par le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) et l'ONUSIDA, et qui prend fin vendredi. Cette rencontre doit déboucher sur des recommandations pour l'emploi des jeunes, à transmettre à l'Union africaine et à l'ONU.

Les jeunes Sénégalais Gningue et Lèye font partie des 150 premiers volontaires de la pêche recrutés en mai 2013 pour deux ans pour, selon les autorités sénégalaises, renforcer l'Administration et appliquer les mesures de gestion dans la pêche. "Nous avons un déficit de personnel. Tous les deux ans, il peut y avoir un recrutement de volontaires", explique Ibrahima Lô, membre de l'équipe de formation. La pêche, important pourvoyeur de recettes au Sénégal, a contribué en 2011 aux recettes d'exportations à hauteur de près de 12,5%. Elle occupe 17% de la population active, soit près de 600.000 personnes.

"La rémunération est faible"

Mais "depuis 2003, l'Etat s'est désengagé dans le recrutement automatique" des diplômés de la pêche, explique M. Lô. "Rien n'est garanti mais on fait le nécessaire pour leur recrutement dans la Fonction publique. Tout dépend du mérite de chaque volontaire" dont le gain mensuel est de 80.000 FCFA (122 euros), précise t-il. "Ce n'est pas un salaire mais un pécule", insistent en choeur plusieurs volontaires. "La rémunération est faible", fait remarquer Mamadou Diop. En outre, il se pose, selon Abdou Lahat Ndiaye, des problèmes de paiement. "Nous sommes restés trois mois sans être payés d'août à septembre" 2013, affirme-t-il.

Pour le ministre chargé de la Jeunesse, Benoît Sambou, le président Macky Sall, élu en mars 2012 face à Abdoulaye Wade qui était au pouvoir depuis douze ans, a "inscrit parmi ses priorités la jeunesse dont l'emploi est le plus grand problème" au Sénégal. Pour le résoudre, le gouvernement s'appuie, selon lui, sur des programmes d'emplois dans des secteurs à fort potentiel de main-d'oeuvre, de croissance et d'investissement comme l'agriculture, l'artisanat et les technologies de l'information et la communication (TIC). Ces programmes, outre l'Etat, sont notamment financés par la Banque africaine de développement et la Banque islamique de développement. "Nous promettons, si tous ces programmes sont réalisés, de dépasser 500.000 emplois à l'horizon 2017-2018. Notre politique est de faire comprendre que la Fonction publique n'est pas le cadre pour absorber l'emploi. Il faut promouvoir l'initiative privée", dit à l'AFP M. Sambou.

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Le 21 Janvier 2014

2014. Année Internationale de l'Agriculture Familiale

L’agriculture familiale englobe toutes les activités agricoles reposant sur la famille, en connexion avec de nombreux aspects du développement rural. L’agriculture familiale permet d’organiser la production agricole, forestière, halieutique, pastorale ou aquacole qui, sous la gestion d’une famille, repose essentiellement sur de la main-d’œuvre familiale, aussi bien les hommes que les femmes. 

Dans les pays développés comme dans les pays en développement, l’agriculture familiale est la principale forme d’agriculture dans le secteur de la production alimentaire. Elle joue un rôle important au niveau socio-économique, environnemental et culturel.

Source : FAO

L’Année internationale de l’agriculture familiale 2014 (AIAF) vise à rehausser l’image de l’agriculture familiale et de la petite agriculture en focalisant l’attention du monde entier sur leur contribution significative à l'éradication de la faim et de la pauvreté, à l’amélioration de la sécurité alimentaire, de la nutrition et des moyens d’existence, à la gestion des ressources naturelles, à la protection de l’environnement et au développement durable, en particulier dans les zones rurales.

L’objectif de l’AIAF 2014 est de remettre l’agriculture familiale au centre des politiques agricoles, environnementales et sociales dans les programmes d’action nationaux, en identifiant les lacunes à combler et les opportunités offertes afin de favoriser la transition vers un développement plus équitable et plus équilibré. L’AIAF 2014 favorisera le débat et la coopération aux niveaux national, régional et mondial, pour faire mieux connaître et comprendre les défis qu’affrontent les petits exploitants et aider à identifier des moyens efficaces pour soutenir l’agriculture familiale.

En quoi l'agriculture familiale est-elle importante ?

L’agriculture familiale et la petite agriculture sont liées de façon indissociable à la sécurité alimentaire mondiale.

L’agriculture familiale préserve les produits alimentaires traditionnels, tout en contribuant à une alimentation saine et équilibrée, à la conservation de la biodiversité agricole mondiale et à l’utilisation durable des ressources naturelles.

L’agriculture familiale peut être un moyen de stimuler les économies locales, surtout si elle est combinée avec des politiques spécifiques axées sur la protection sociale et le bien-être des communautés.

Quatre objectifs clés

1- Apporter un appui à l'élaboration de politiques favorables à une agriculture familiale durable en encourageant les gouvernements à créer des conditions propices au développement durable de l’agriculture familiale (politiques favorables, législation adéquate, planification participative pour un dialogue sur les politiques, investissements).

2- Améliorer la diffusion des connaissances, la communication et la sensibilisation du public
• Faire mieux connaître au public l’agriculture familiale, la petite agriculture et la pêche artisanale, ainsi que leur contribution (effective et potentielle/inexploitée) à la sécurité alimentaire, à l’amélioration de la nutrition, à la lutte contre la pauvreté, à la croissance économique, à la création d’emplois, à la mise en valeur du territoire, à l’utilisation durable des ressources naturelles, et à l’amélioration des moyens d’existence en particulier des agriculteurs, des pêcheurs et des travailleurs des pêches disposant de peu de ressources (OMD1)
• Sensibiliser le public en l’informant sur la diversité et la complexité des systèmes de production et de consommation de l’agriculture familiale, de la petite agriculture et de la pêche artisanale
• Renforcer le dialogue et la coopération internationaux
• Sensibiliser le public en l’informant sur l’agriculture familiale, la petite agriculture et la pêche artisanale, ainsi que sur les tendances actuelles des politiques et des investissements, en mettant en lumière les expériences réussies, les bonnes politiques et les pratiques optimales
• Renforcer les opportunités de dialogue, la participation des petits exploitants agricoles et de leurs associations, ainsi que leur accès à l’information.

3- Mieux comprendre les besoins, le potentiel et les contraintes de l'agriculture familiale, et garantir un soutien technique
• Identifier et promouvoir un appui technique pour des activités de renforcement des capacités, y compris des politiques, et en tirer parti
• Communiquer avec des acteurs non agricoles (institutions financières, banques de développement, décideurs, etc.) afin de les sensibiliser en les informant sur le potentiel de l’agriculture familiale et de la petite agriculture pour le développement durable  
• Promouvoir des actions aux niveaux mondial, régional, national et local
• Suivre l’évolution des exploitations familiales et des politiques relatives à l’agriculture familiale et à la petite agriculture.

4- Créer des synergies pour renforcer le développement durable
• Promouvoir l’intégration de la vision de l’AIAF dans les processus et les comités internationaux
• Faire en sorte que des actions à long terme axées sur l’agriculture familiale figurent à l’ordre du jour international (Cadre de développement pour l’après 2015)
• Créer des synergies avec d’autres années internationales, en particulier celle des coopératives.

Pour plus d'information  : FAO

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Le 20 Janvier 2014

« On pille nos poissons pour nourrir les porcs des pays développés ! »

La pêche illégale au large des côtes sénégalaises sera-t-elle bientôt un mauvais souvenir ? Ministre de la pêche et des affaires maritimes du Sénégal depuis septembre 2013, Haïdar El Ali semble vouloir tirer son pays vers une voie nouvelle : protéger la ressource halieutique des appétits étrangers et promouvoir une pêche artisanale de subsistance. Le nouveau ministre, excellent plongeur et écologiste actif, a expliqué au Journal de l’Environnement la nouvelle politique qu’il entend mener.

Source : Journal de l'environnement par Marine Jobert

JDLE – Le récent arraisonnement, musclé, et le remorquage d’un chalutier russe –l’Oleg Naydenov- soupçonné d’avoir pêché illégalement dans les eaux territoriales du pays marquerait-il un tournant dans la façon dont le Sénégal entend gérer ses ressources halieutiques? Etes-vous soutenu dans cette démarche?

Haïdar El Ali - Le président Macky Sall est dans de bonnes dispositions par rapport à ces questions et me soutient beaucoup dans ma volonté de mettre un terne à ce pillage. Notre problème, c’est que nous avons des ressources et des compétences limitées au sein du ministère des pêches et des affaires maritimes. Notamment pour la réalisation des inventaires scientifiques des espèces présentes au large de nos côtes. Les petits pélagiques[1] représentent pour le Sénégal la sécurité alimentaire. Mais ils nourrissent aussi toute la sous-région, car nous exportons ces poissons vers le Burkina Faso, le Ghana et le Mali. Or quand on sait que les bateaux-pirates les pêchent pour les transformer en farines de poisson pour nourrir des animaux… Rendez-vous compte: on pille nos poissons pour nourrir les porcs des pays développés! Et dans le même temps, vous avez toute cette jeunesse démunie, qui s’embarque sur des pirogues dans l’espoir de trouver des petits boulots! C’est inadmissible moralement.

JDLE – De quels outils disposez-vous pour agir?

Haïdar El Ali - On va se servir du droit pour mettre un terme à cette situation, avec un projet de loi plus musclé. Aujourd’hui, nous ne sommes en mesure que de saisir la cargaison et les filets et d’infliger une amende de 200.000 francs CFA (300.000 euros) maximum, qui peut être doublée en cas de récidive. C’est totalement insuffisant. Je souhaite que dans la nouvelle loi, les membres d’équipage puissent être envoyés en prison, car ils savent très bien ce qu’ils font: du pillage à but lucratif. En outre, nous voulons pouvoir saisir le bateau lui-même, soit pour le couler, soit pour le vendre, soit pour qu’il devienne la propriété de l’Etat sénégalais. Nous butons aussi sur un problème de moyens en matériel. A titre d’exemple, il faut savoir que l’Oleg Naydenov est le 6e bateau repéré ces trois derniers mois [depuis la prise de fonction d’Haïdar El Ali], mais le premier que nous parvenons à arraisonner et à contraindre à nous suivre vers les côtes.

JDLE – Les accords régissant les quotas de pêche ont beaucoup évolué ces dernières années. Où en êtes-vous aujourd’hui?

Haïdar El Ali - En 2010, des contrats ont été signés, autorisant ces chalutiers étrangers de 120 mètres [ils seraient une quarantaine] à venir pêcher chez nous. Il s’agissait de contrats totalement léonins. D’autant que les propriétaires des chalutiers s’étaient engagés à verser 35 FCFA par kilo de petits pélagiques pêchés, alors qu’en fait, ils le payaient 100. Donc 65 FCFA disparaissaient dans la poche de certaines personnes, avec la complicité des propriétaires des chalutiers. Le président Macky Sall a mis un terme à ces pratiques en refusant, en 2012, de reconduire ces contrats. Les bateaux concernés se sont donc repliés sur la Guinée Bissau [au sud du Sénégal], avec qui les chalutiers ont conclu de nouveaux accords de pêche. Et c’est depuis là qu’ils réalisent des incursions dans nos eaux. Ce qui est d’autant plus facile qu’il s’agit d’une partie de la côte très peu surveillée. Il faut se rendre compte que nous avons 700 kilomètres de côtes à patrouiller, à quoi se rajoutent 200 milles marins (370 km), qui sont sous notre souveraineté. Or au-delà de 50 miles, nous surveillons très peu, faute de moyens. C’est pour cela que le partenariat que nous venons de nouer avec l’association Sea Sheperd –et d’autres s’ils veulent nous aider- va nous être précieux.

JDLE – Sea Sheperd est une ONG internationale qui s’est fait une spécialité d’intervenir, souvent physiquement, contre les chasseurs d’espèces marines. C’est notamment le cas contre les baleiniers japonais, qui ont dû rentrer au port sans pouvoir réaliser les prises escomptées. L’ONG annonce qu’elle met à votre disposition un navire[2], le carburant et un équipage, qui passeront plusieurs mois à patrouiller les eaux sénégalaises. Pourquoi avoir fait appel à eux, qui se désignent volontiers comme des pirates?

Haïdar El Ali - Mais qui les accuse donc d’être des pirates? Les pilleurs eux-mêmes! Cette réputation me réconforte et me conforte dans mon choix: ils vont aller sur le terrain pour démasquer les vrais pilleurs. Leur première mission va consister à réaliser un inventaire de la situation. Ils vont recenser l’ampleur des dégâts sur la faune halieutique, mais aussi géo-localiser les bateaux étrangers. Notre marine nationale prendra le relais. Ce sont des gens d’action, qui ne perdent pas de temps en grandes théories et qui se battent vraiment contre les bateaux pilleurs. On est demandeur de ça. J’ai toujours l’image de ce petit enfant qui jette une pièce dans la tirelire du WWF en pensant que ça va sauver les pandas… Il y a trop d’ONG internationales qui accaparent les subventions et organisent des tas de séminaires ou vendent des animaux en peluche… Et pendant ce temps-là, la planète meurt ! Nous, on le voit au quotidien: la ressource est en train de disparaître! Le désert avance, les réserves halieutiques disparaissent et notre jeunesse prend des pirogues dans l’espoir de trouver un Eldorado de l’autre côté de la mer…

JDLE – Cette révolution dans la gestion des ressources que vous appelez de vos vœux, quels effets en escomptez-vous?

(...)

[1] Selon un rapport de la FAO, ces termes désignent les sardinelles (Sardinella aurita et Sardinella maderensis), la sardine (Sardina pilchardus), le pilchard (Sardinops ocellatus), l'anchois (Engraulis encrasicolus), les chinchards (Trachurus trachurus et Trachurus trecae), l'alose rasoir (Ilisha africana), l'ethmalose (Ethmalosa fimbriata), les maquereaux (Scomber japonicus et Scomber scombrus), le Brachydeuterus auritus et le Decapterus ronchus, le poisson-sabre (Trichiurus lepturus).
[2] Il s’agit du Jairo Mora Sandoval, du nom d’un activiste costa-ricain de 26 ans, tué par balles en mai 2013 sur une plage. Il protégeait les nids de bébés tortues sur la plage.

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Le 18 Janvier 2014

La justice chilienne donne raison à des pêcheurs en colère contre une centrale d'Endesa


Illustration : Pêcheurs de la Caleta Lo Rojas sur la commune de Coronel / Centrale thermique Endesa / Mortalité massive de crevette en mars 2013 (Facebook - soycoronel.cl)

La Cour suprême du Chili a intimé vendredi au géant espagnol de l'électricité Endesa de s'assurer que la centrale thermoélectrique de Bocamina (sud) respecte les normes environnementales, après la plainte d'un collectif de pêcheurs.

Source : Afp via Marine-Océans

La Cour a relevé "l'existence de lacunes technologiques dans les pompes" de la centrale à charbon qui entraînerait "l'aspiration massive d'organismes dans ses systèmes de captation d'eau de mer", selon l'arrêt dont l'AFP a reçu une copie.

Cette décision contraint Endesa à corriger ces dysfonctionnements, sous la surveillance de la Superintendance de l'environnement (publique), dans cette centrale d'une capacité de production de 750 mégawatts. La centrale fournit 8% de l'électricité distribuée par le système central interconnecté, qui assure 94% de la distribution nationale.




Après cette décision, qui ne mentionne pas de délai, Endesa, filiale du groupe italien Enel, a annoncé qu'un plan était déjà en cours "pour éviter l'aspiration des organismes" par les pompes de la centrale.

La plainte à l'origine de cette décision avait été déposée par un groupe de 500 pêcheurs de Lo Rojas, une localité située à 550 km au sud de Santiago. Selon ces derniers, la captation de ressources halieutiques par la centrale perturbe fortement leur activité. Selon eux, algues, crabes et autres crustacés étaient en voie de disparition dans la zone.

En première instance, un tribunal de Concepcion (sud) avait décidé la suspension de l'unité II de la centrale, qui demeure à l'arrêt aujourd'hui. Bocamina I poursuit en revanche sa production.

"Nous sommes satisfaits de cette décision parce qu'Endesa a généré des dommages économiques en provoquant la mort et la perte de l'écosystème marin qui alimente la pêche artisanale", a déclaré à l'AFP Lorenzo Soto, avocat des pêcheurs.

En mars 2013, la justice avait déjà gelé la construction d'une centrale thermoélectrique d'Endesa à Punta Alcalde (nord) après un recours judiciaire présenté par un groupe de pêcheurs accusant le projet de contaminer le parc national Llanos de Challe et la réserve nationale Pinguinos de Humboldt.

Le système électrique chilien, qui présente un déficit important, devra augmenter de 50% sa capacité de production actuelle de 16.900 MW au cours des 20 prochaines années, selon le gouvernement.

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Le 17 Janvier 2014

La destruction de la mangrove, danger écologique pour les côtes du Bénin


Illustration : Bénin. A Ouidah, la mangrove est à l'interface Ville/Océan (Wikimedia)
   
Selon les chercheurs, si rien n’est fait pour freiner le rythme de destruction des mangroves, elles pourraient disparaitre d’ici à 2040

Ils recommandent par conséquent, outre une sensibilisation des pouvoirs publics, des actions spécifiques visant à protéger l’écosystème

Une étude menée au Bénin conclut que la destruction des mangroves dans les zones côtières du pays pourrait avoir des conséquences désastreuses pour la vie humaine.

Source : SciDev par Hugues François

Les travaux de recherche menés par Gédéon Anagonou, chercheur en aménagement et gestion des ressources naturelles et de la biodiversité au Laboratoire d’écologie appliquée à la Faculté des Sciences Agronomique de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC), au Bénin, concluent que les mangroves qui jalonnent les côtes du Bénin, sont en péril, avec à la clé, des conséquences incommensurables pour la vie humaine.

L’étude, intitulée "L’Evolution des mangroves dans la commune de Ouidah", a été menée dans le sud-ouest du Bénin, dans le cadre de la mise en œuvre prochaine du projet touristique "la Route des Pêches", qui prévoit la construction de multiples infrastructures le long des côtes australes du pays, de Cotonou, la capitale économique, jusqu’à la ville historique de Ouidah.

Pour le directeur du laboratoire d’écologie appliquée de l’UAC, Marcel Houinato, "lorsqu’on évoque le projet de la Route des Pêches, on ne voit généralement que les buildings qui seront érigés à perte de vue, passant sous silence le drame écologique inhérent susceptible d’être fatal aux mangroves." D’où l’intérêt de cette étude, qui attire l’attention des pouvoirs publics porteurs de ce gigantesque et ambitieux projet d’implantation d’infrastructures touristiques, sur les conséquences potentielles du projet.

Ouidah est une ville touristique chargée d’histoire.  Depuis quelques années, sa population ne cesse d’augmenter, grâce à un début de modernisation. La ville abrite comme d’autres localités de la zone côtière, des mangroves, qui revêtent une importance cruciale pour l’écosystème…

Risques écologiques

En effet, comme l’a souligné le chercheur, les mangroves assurent la protection des côtes contre les vagues et l’érosion due au vent, la conservation de la diversité biologique, la réduction des quantités excessives de polluants, la fourniture de frayères et de nutriments pour de nombreuses espèces de poissons et de crustacés.

Selon les précisions de  Gédéon Anagonou, elles servent d’abri et d’habitat à une faune diversifiée, notamment l’avifaune et alimentent des pêcheries estuariennes et côtières. Elles constituent  des  ressources halieutiques et aussi des sites pour l'écotourisme.

Seulement, la forte pression démographique qui s’exerce sur lesdites localités a entrainé la réduction et la dégradation des mangroves. Au nombre des activités décriées, on compte la production du sel, généralement assurée par les femmes, ce qui nécessite une forte utilisation du bois de mangroves, notamment l’avicemia africana et risofora racephora, les principales espèces qu’on y retrouve.

A en croire Gédéon Anagonou, la création de nouvelles « taches »  (agglomérations, plantations) et la perforation dans les classes (sol nu) sont les types de changements détectés dans le paysage, entre 1980 et 2010. "Lorsque l’évolution des proportions pour chaque classe est la même, quelle que soit l’année (tendance linéaire), et que cette tendance continue jusqu’en 2050 sur la base des données de 1980 et 2010, les superficies des agglomérations, plans d’eau, plantations et prairies connaitront une augmentation», a-t-il expliqué. "Par contre, celles des mangroves régresseraient et finiraient même par disparaitre en 2040 si rien n’est fait pour conserver la ressource", a averti le chercheur.

Selon les résultats de la recherche, au Bénin, environ 38% des écosystèmes côtiers tels que les mangroves se trouvent sous la menace de divers aménagements; ceci se caractérise par une diminution importante de leurs étendues. Pour freiner la dégradation de l’écosystème, le chercheur recommande, outre les actions de sensibilisation à grande échelle, la création de plantations de bois-énergie et l’introduction dans les villages riverains d’autres activités génératrices de revenus susceptibles de contribuer à lutter contre la disparition de cette ressource.

"Il faut protéger les mangroves pour les générations futures qui risquent de ne pas connaitre en leur temps ces espèces", a recommandé  le chercheur.

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Le 16 Janvier 2014

La fuite est-elle le dernier recours contre le changement climatique ?


Pour Salustiano Albert, une relocalisation est tout simplement inconcevable

Salustiano Albert vit depuis plus de trente ans dans les Palaos, un archipel de plus de 500 îles situé dans l'océan Pacifique occidental. Une partie de la maison familiale - où se côtoient trois générations - était régulièrement inondée par les marées. Depuis quelques années toutefois, c'est l'ensemble de la maison qui est inondée. La famille survit en vendant des gâteaux collants cuits à la vapeur et faits à base de taro et de noix de coco. Elle a par ailleurs puisé dans ses économies limitées pour réparer les dommages causés par les inondations. Se réinstaller ailleurs n'est pas une option. « C'est ma maison », dit fermement M. Albert. « Nous nous battons. et nous tenons le coup. »

Comme de nombreux autres États micronésiens, les Palaos sont extrêmement vulnérables à l'augmentation du niveau des océans et aux ondes de tempêtes. Plusieurs îles de l'archipel se trouvent en effet à moins d'un mètre au-dessus du niveau de la mer. Dans d'autres pays de faible altitude, comme le Bangladesh, les habitants se sont faits à l'idée de quitter leur foyer, mais, dans cette région du Pacifique, l'idée de « relocalisation planifiée » rencontre une forte opposition.

Les Palaos ont obtenu leur indépendance des États-Unis en 1994 et signé un Accord de libre association qui demeurera en vigueur jusqu'en 2044. En vertu de cet accord, les États-Unis fournissent une aide financière substantielle aux Palaos et leurs ressortissants peuvent se rendre aux États-Unis et y travailler relativement facilement. Presque tous les habitants des Palaos ont un parent qui vit aux États-Unis, mais personne ne parle d'aller y vivre de manière permanente.

Louis Josephs a travaillé pendant plusieurs années comme garde-côte aux États-Unis. Le taux d'enrôlement des Palauans dans l'armée américaine est supérieur à celui des habitants de n'importe quel État américain, selon le témoignage d'Edgard Kagan, vice-secrétaire adjoint du Bureau américain des Affaires de l'Asie de l'Est et du Pacifique. Quand M. Josephs a décidé qu'il était temps de s'arrêter, il est rentré « chez lui dans les Palaos ».


« Certains pays ont exprimé des réserves face à la possibilité de parler de relocalisation planifiée dans le texte sur les pertes et dommages, car cela implique de demander à ces pays, qui n'ont pratiquement pas contribué aux changements climatiques dangereux (en particulier les petits États insulaires), de renoncer à des pouvoirs significatifs comme l'administration de populations viables et d'un territoire habitable - deux éléments clés de la souveraineté d'un pays »

M. Josephs a toujours navigué et il est conscient de la menace climatique qui pèse sur son pays, mais il a malgré tout décidé d'investir toutes ses économies dans l'achat d'un bateau à moteur. « Nous entretenons des liens culturels très étroits avec notre terre et notre mode de vie », a-t-il dit en observant le bleu intense de l'océan. « Nous avons protégé ces terres contre les grandes compagnies minières et contre la pollution. Elles sont pures et intactes. J'ai grandi avec cet océan et j'aimerais être enterré ici, sur ma terre, avec les gens de mon peuple. Je n'attends rien d'autre de la vie. »

Partir ou couler

Les habitants de certaines îles voisines, comme Kiribati et Tuvalu, sont contraints de quitter leur foyer en raison de la menace constante de la mer, qui gagne du terrain. Les autorités des pays et des îles de faible altitude doivent prendre des mesures pour trouver des terres à acheter, offrir à leurs ressortissants la possibilité d'obtenir une double citoyenneté et leur permettre d'acquérir de nouvelles compétences afin de faciliter leur recherche d'emploi dans un autre pays.

De nombreux insulaires du Pacifique partagent toutefois le sentiment de M. Josephs. Tony de Brum, ministre attaché à la présidence de la République des îles Marshall, a dit à IRIN que la relocalisation planifiée ne faisait même pas partie des options étudiées. « Considérer cette option reviendrait à admettre notre échec » sur deux plans - celui des efforts d'adaptation et celui des efforts d'atténuation à l'échelle mondiale.

Un statut non désiré

La perception selon laquelle tous les petits États insulaires et tous les pays de faible altitude font pression pour obtenir la création d'un statut de « réfugié climatique » dans le monde développé est fausse. Lors des plus récentes négociations sur le climat, qui ont eu lieu en Pologne en 2013 dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), le terme de « relocalisation planifiée » a été retiré du texte traitant de la nouvelle approche - le mécanisme international de Varsovie - qui considérera les pertes et dommages causés par les changements climatiques.

« La relocalisation planifiée figure uniquement dans la section 'adaptation', qui est souvent interprétée comme survenant au niveau national [à l'intérieur du pays] », a dit Koko Warner, chercheuse auprès de l'université des Nations Unies (UNU) et membre du groupe de travail II du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), qui s'intéresse aux conséquences, à l'adaptation et à la vulnérabilité.


« Les pertes et dommages pourraient être interprétés comme les conséquences négatives du changement climatique ne pouvant être évitées grâce aux efforts d'atténuation et d'adaptation d'un pays... Certains pays ont exprimé des réserves face à la possibilité de parler de relocalisation planifiée dans le texte sur les pertes et dommages, car cela implique de demander à ces pays, qui n'ont pratiquement pas contribué aux changements climatiques dangereux (en particulier les petits États insulaires), de renoncer à des pouvoirs significatifs comme l'administration de populations viables et d'un territoire habitable - deux éléments clés de la souveraineté d'un pays », a souligné Mme Warner.

De nombreux petits États insulaires doivent cependant déjà faire face à une nouvelle réalité. Le Cadre d'action contre le changement climatique des îles du Pacifique (PIFACC, selon le sigle anglais), qui voyait la relocalisation planifiée comme un dernier recours, reconsidère actuellement sa décision.

Cela survient à la suite d'une consultation récente sur la situation des îles du Pacifique organisée par l'Initiative Nansen, une entité créée dans le but d'examiner la question de la protection des « réfugiés climatiques ». Tout projet de relocalisation dans un autre pays doit définir le statut légal de la communauté relocalisée dans le nouvel État ; aider les communautés à s'adapter aux coutumes et lois locales ; inclure une consultation avec les communautés hôtes potentielles ; et aider la diaspora à conserver ses liens culturels, par exemple en autorisant la double citoyenneté.

Besoin de la participation des Nations Unies

Depuis un certain temps déjà, des représentants de pays et des experts exercent, dans le cadre du processus de la CCNUCC, des pressions pour que les problèmes de déplacements de population dus au changement climatique soient reconnus. Cette reconnaissance permettrait d'avoir accès aux fonds et aux programmes de soutien technique offerts par divers mécanismes, dont certains font toujours l'objet de négociations.

Même les militants qui ne croient guère à l'efficacité du processus des Nations Unies sont d'accord sur le fait qu'il est nécessaire de trouver des fonds publics. Cela inclut des gens comme Scott Leckie, le fondateur de Displacement Solutions (DS), une organisation non gouvernementale (ONG) basée à Genève qui apporte son soutien aux réfugiés et aux personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays (PDIP) et aide les gouvernements à planifier la relocalisation des personnes déplacées par des événements climatiques

M. Leckie conseille régulièrement plusieurs agences des Nations Unies sur les affaires de logement et les questions foncières. Il croit que tous les habitants de la planète ont des droits en ce qui concerne le logement, la terre et la propriété en vertu des législations nationales et des traités internationaux en matière de droits de la personne. Il estime aussi que ces droits devraient, avec l'application des lois et des politiques nationales pour régler les problèmes de déplacements de population dus au changement climatique, être au cour des efforts de développement.

Avec l'aide de juristes, il a développé un cadre mondial basé sur ces principes : les Peninsula Principles on Climate Displacement. Il souhaite que toute personne déplacée puisse utiliser ces principes pour demander des comptes à son gouvernement.

Il faut cependant des fonds pour réussir à garantir le respect de ces droits. « Des fonds doivent être alloués de toute urgence aux mesures d'adaptation. ils doivent être clairement affectés à la mise en ouvre de solutions foncières aux déplacements climatiques », a dit M. Leckie.

Une tâche titanesque

Suite sur IRIN

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Le 16 Janvier 2014

‘Nous devrions développer une filière d’approvisionnement alternative, basée sur la pêche artisanale’

Un entretien avec Micheline Dion Somplehi, responsable du programme ‘Femmes’ de la CAOPA

Micheline Dion Somplehi est présidente d’une coopérative de 1650 membres, femmes transformatrices et mareyeuses, du secteur de la pêche artisanale de Côte d’Ivoire. Elle est vice-présidente de la Fédération Nationale des Coopératives de Pêche de Côte d'Ivoire (FENACOPECI) et responsable du programme ‘Femmes’ de la Confédération africaine des organisations professionnelles de pêche artisanale (CAOPA), qui, depuis 2010, rassemble des organisations de 13 pays africains.

Source : Agritrade

Q : Vous revenez du Kenya, où le NEPAD et l’Union africaine ont organisé une consultation de la société civile sur la future réforme de la politique africaine de la Pêche et de l’Aquaculture. Qu’en retenez-vous ?

Tout le monde, y compris les organisateurs, ont reconnu que les parties prenantes n’avaient pas été suffisamment consultées jusqu’ici. Le fait que le NEPAD ait souhaité une consultation plus large, notamment des organisations professionnelles, est une bonne chose.

Pour la Confédération des organisations professionnelles de la pêche artisanale (CAOPA), que j’ai représenté là-bas, la stratégie de réforme de la politique africaine de la pêche doit s’appuyer sur la transparence dans les pêcheries africaines, afin que les parties prenantes, y compris les femmes impliquées dans le secteur de la pêche, puissent donner leur avis et faire des propositions de façon informée aux décideurs nationaux et régionaux.

Pour renforcer cette démarche participative, nous venons de lancer une consultation en ligne jusqu’en février, pour permettre au plus grand nombre des parties prenantes de la pêche africaine et de la société civile de s’exprimer par rapport à cette future réforme de nos politiques de pêche, qui devrait être avalisée par nos ministres de la pêche et de l’aquaculture mi-février.

Un point important pour que les femmes actives dans le secteur de la pêche artisanale participent à ce processus de réforme de la pêche africaine, c’est que leur légitimité en tant que professionnelles du secteur soit reconnue par les décideurs.

En Côte d’Ivoire, nous recevons un grand appui de nos autorités dans ce sens. Nous souhaitons prochainement organiser une rencontre avec des parlementaires ivoiriens, et partager avec eux nos propositions pour améliorer les conditions de vie et de travail des femmes dans la pêche ivoirienne.

De manière générale, nous pensons que si de telles propositions étaient discutées et validées par les assemblées nationales des pays africains, le développement de la pêche artisanale, et la reconnaissance du rôle des femmes, deviendra une priorité pour nos pays tout entiers.


Q : Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez, en tant que femmes transformatrices, au niveau de la Côte d’Ivoire ?

Comme la plupart des femmes dans la pêche artisanale africaine, je vous répondrai que l’aménagement de sites de débarquement, dotés d’infrastructures adéquates répondant aux normes d’hygiène et de qualité, demeure la priorité. Sans ça, pas de production de qualité, et des revenus de misère qui ne nous permettent pas de faire vivre nos familles dignement.

Mais une particularité que la Cote d’Ivoire partage avec d’autres pays, comme le Nigéria, c’est que notre approvisionnement en poisson dépend en grande partie des importations. Plus des trois quarts du poisson consommé en Côte d’Ivoire nous est apporté par des bateaux étrangers.

Q : Est-ce que vous approvisionner auprès de ces bateaux représente un problème ?

Bien sûr. D’abord, les débarquements des poissons par les bateaux industriels étrangers se font dans les ports, surtout Abidjan, ce qui rend le poisson difficile d’accès pour les femmes qui vivent dans des communautés disséminées sur tout le littoral.


Ensuite, le poisson débarqué, surtout des petits pélagiques congelés, pêchés par des chalutiers russes en Mauritanie et un peu au Sénégal, est aux mains de quelques grossistes, pour qui l’approvisionnement des femmes transformatrices en matières premières n’est vraiment pas la priorité.

Il y a bien aussi d’autres bateaux étrangers, coréens et autres, qui débarquent leurs prises accessoires, le résidu de leur pêche, mais la qualité de ces débarquements laisse à désirer, car ces bateaux ne les conservent pas dans de bonnes conditions.

Il y a un marché important, que ce soit en milieu urbain ou dans les villages plus reculés, pour des produits transformés de façon artisanale traditionnelle, de bonne qualité et à un prix raisonnable. Mais si nous n’avons pas de source d’approvisionnement adéquate, en quantité, en qualité et en prix, ce sont nos marchés qui partent en fumée.

A terme, vu le rôle des femmes dans le maintien des communautés de pêche, ce sont nos perspectives de développement qui sont affectées.

Car il faut savoir que l’activité du pêcheur artisan dépend autant de l’argent de la femme transformatrice que la femme transformatrice dépend du poisson que le pêcheur lui ramène. En effet, dans beaucoup de pays africains, ce sont les femmes qui préfinancent les sorties de pêche dans le secteur artisanal.

Or, une sortie en mer à préfinancer, ça coûte cher. Les systèmes de micro crédits qui nous sont proposés ne nous conviennent pas car ponctuellement, nous avons besoin de montants importants. Nous avons alors recours aux banques commerciales pour avoir ces crédits mais les taux d’intérêt sont trop élevés. Finalement, tous nos bénéfices partent pour payer les intérêts des banques. Il faut que nous puissions développer un dialogue avec ces banques commerciales, pour qu’elles comprennent la dynamique spécifique de la pêche artisanale. Nous avons là un grand chantier!

Q : Les pêcheurs sénégalais et mauritaniens s’opposent de plus en plus à l’exploitation des petits pélagiques par les flottes étrangères, surtout russes et est-européennes. Cela signifie-t-il des problèmes d’approvisionnement accrus pour la Côte d’Ivoire ?

Je pense qu’on doit mettre en place une filière alternative d’approvisionnement via la pêche artisanale. Au niveau de la pêche ivoirienne, les perspectives de développement de la pêche artisanale sont limitées pour l’instant : la zone réservée à la pêche artisanale est réduite, et dernièrement, elle s’est encore plus réduite à cause de l’exploitation pétrolière en mer. Les zones les plus poissonneuses se trouvent là où se font les forages pétroliers, et les pêcheurs ont des difficultés pour y avoir accès, d’autant qu’avec le trafic que cela engendre, plusieurs ont déjà perdu leur matériel de pêche emporté par des bateaux de passage, sans aucune compensation.

Ce qu’il faut, c’est réfléchir à la mise en place d’un commerce entre les zones où se trouve le poisson, comme les petits pélagiques, et où la pêche artisanale développe sa capacité de les capturer, comme en Mauritanie et au Sénégal, et voir la possibilité d’organiser un transport par container, par voie maritime vers nos pays qui sont demandeurs.

Il y a quelques mois, la Mauritanie a signé un accord de pêche avec l’Union européenne. En particulier, la zone de pêche des chalutiers pélagiques européens a été reculée. Et ce nouveau zonage s’applique aussi aux bateaux russes, ce qui donne de l’espace à la pêche artisanale. Nos collègues pêcheurs artisans mauritaniens réfléchissent à développer une petite flotte de senneurs artisans, qui font de la pêche fraîche de petits pélagiques. Si la pêche artisanale mauritanienne et sénégalaise a un accès prioritaire et protégé à ces ressources de petits pélagiques, dans le cadre d’une gestion régionale de ces ressources partagées, cela peut donner un coup de fouet pour le développement du commerce de poisson à transformer avec nos pays.

Bien sûr, le commerce régional, cela suppose une relation de confiance entre les pêcheurs et les mareyeurs qui vendent et les femmes transformatrices qui achètent, puisque les transactions se font de loin, mais comme nos organisations font partie d’une même Confédération, c’est une opportunité à saisir!

Nous allons d’ailleurs nous réunir au sein de la CAOPA, dans quelques mois, pour examiner les possibilités de développer une telle filière d’approvisionnement régionale.

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Le 15 Janvier 2014

World Ocean Summit 2014


24 au 26 février 2014 à San Francisco

The oceans are "a natural subject" for a global publication that seeks to apply the tools of economics to policy problems: "Oceans issues affect billions of people, in ways that bring together business, politics, academia and science"

John Micklethwait, Editor-in-Chief, The Economist

Pour plus d'informations et inscription : World Ocean Summit 2014

The Economist continues its global ocean sustainability initiative with the second World Ocean Summit. Taking place in San Francisco from and chaired by John Micklethwait, Editor-in-Chief of The Economist, the summit will convene global leaders from government, business, international organisations, NGOs, think-tanks and academia to continue the unique outcome driven dialogue first established at the 2012 summit.

The World Ocean Summit 2014 will offer delegates the opportunity to better understand the risks bought about by ocean degradation and help shape debate about governance of the ocean.

Key themes to be discussed:

- The ocean as the new economic frontier
- Sustainable strategies for business operating in and around the ocean
- Governance of coastal areas and the high-seas
- Managing fisheries sustainably

Featured speakers include:

HSH Prince Albert II, Principality of Monaco
Aníbal Cavaco Silva, President, Portuguese Republic
Ali Bongo Ondimba, President, Gabonese Republic
Sri Mulyani, Managing Director, World Bank
Rupert Thomas, Vice President Environment, Royal Dutch Shell
José María Figueres, former President, Republic of Costa Rica and Co-chair, Global Ocean Commission
Maria Ignacia Benitez Pereira, Minister of the Environment, Republic of Chile
Sharif Sutardjo, Minister of Marine Affairs and Fisheries, Republic of Indonesia
Frits van Paasschen, Chief Executive Officer, Starwood Hotels and Resorts
Masamichi Morooka, President and Chief Executive Officer, NYK-Hinode Line, Chairman, International Chamber of Shipping
Trevor Manuel, Minister in the Presidency responsible for the National Planning Commission, Republic of South Africa, and Co-chair, Global Ocean Commission
Maria Damanaki, Commissioner for Maritime Affairs and Fisheries, European Commission
Achim Steiner, Executive Director, United Nations Environment Programme and Under-Secretary-General, United Nations

Cliquer Ici pour la liste des intervenants au World Ocean Summit 2014


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Le 14 Janvier 2014

Maroc. Accord de pêche renouvelé... Les affaires remontent à la surface...

L’affaire des licences de pêche provoque l’ire des habitants de Boujdour

Marche de protestation en direction de la commune rurale de J’Rifia

Source : Libération

C’est pour protester contre la manière dont ont été attribuées les licences de pêche traditionnelle que plus de cent professionnels mécontents ont organisé une marche en direction de la commune rurale de J’Rifia, située à quelques dizaines de kilomètres de la ville de Boujdour.

Après avoir parcouru une distance de plusieurs kilomètres, les protestataires ont été empêchés de continuer leur marche par des éléments de  la gendarmerie Royale secondée par les  forces auxiliaires qui ne sont pas intervenus.

Les autorités locales ayant voulu ouvrir le dialogue avec les marcheurs, se sont entendu dire que l’attribution des licences est entachée d’irrégularité, de favoritisme et de clientélisme et qu’elle doit être revue. Un parlementaire, des commerçants, des élus et des notables n’ont rien à voir avec la pêche. Leur attribuer des licences, c’est en priver des chômeurs qui sont du secteur et qui nourrissent des familles nécessiteuses. Les marcheurs de Boujdour qui ont fait parvenir leurs doléances aux autorités concernées menacent de dresser un camp comparable à celui de G’Dim Izik, si elles ne donnaient pas suite à leurs revendications, à savoir la révision des règles d’attribution de ces licences, de manière à ce que seuls les nécessiteux du domaine en soient bénéficiaires.

La marche des habitants de Boujdour coïncide avec une autre marche de protestation organisée, celle-là, par les auxiliaires de l’administration qui dénoncent l’exclusion dont ils sont l’objet et l’indifférence quant aux  revendications qu’ils ont formulées, à travers plusieurs lettres adressées par voie hiérarchique et qui sont restées sans suite alors que les auxiliaires de Dakhla et Tan Tan ont vu leurs revendications satisfaites. Les auxiliaires de l’administration indiquent que le sit-in organisé, fin décembre, a été suivi de demandes d’explication de la part de leurs chefs  directs. Des sources proches des auxiliaires nous ont indiqué que ceux-ci sont déterminés à poursuivre leur mouvement jusqu’à satisfaction de leurs doléances et qu’ils continueront à organiser des attroupements devant le siège de la préfecture. Pour rappel, leurs revendications portent sur le logement, le classement, les cartes de la Promotion nationale ainsi que les denrées alimentaires subventionnées.

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Boujdour : tentative d'un nouveau camp de Gdeim Izik (vidéo)



Source : Diaspora Saharaui   Samedi, janvier 11, 2014

Boujdour (Sahara Occidental).- C'est une nouvelle qui a été relayé par le site makhzénien Goud. Les forces de répression marocaines ont empêché mardi une sortie massive des citoyens sahraouis de la ville de Boujdour, dans la partie du Sahara Occidental occupée par le Maroc, pour protester contre la politique de marginalisation sociale et économique pratiquée par le Maroc.

Les manifestants portaient des drapeaux de la RASD et scandaient des solgans contre l'occupation. Ils demandaient aussi l'élargissement du mandat de la MINURSO pour la supervision des droits de l'homme pour proteger la population sahraouie des atrocités commises par les forces d'occupation marocaines.

Des unités de la police et de la gendarmerie marocaines ont brutallement chargé contre les manifestants laissant des dizaines de blessés.

Selon le site Goud, les manifestants protestaient contre l'exclusion des sahraouis lors de la distribution des licences de pêche.


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La flotte européenne battant pavillon marocain contribue à la surexploitation des petits pélagiques

Le mois dernier, l’attention publique s’était focalisée sur l’approbation du protocole de l’APP UE-Maroc par le Parlement européen, qui permet aux navires de pêche de 11 pays de l’UE de pêcher dans les eaux marocaines en échange d’un paiement annuel par l’UE de 30 millions d’euros.

Un rapport de Greenpeace a cependant mis en exergue la problématique des activités de pêche des flottes d’origine suédoise au large des côtes du Sahara occidental/Maroc.

Note personnelle : Un accord de pêche rejeté par les Verts européens en raison de la question "non réglée" du Sahara Occidental, des Verts avec comme chef de file l'eurodéputée suédoise, Isabelle Lovin...

Source : Agritrade  (le 13 janvier 2014)

Début 2000, la flotte pélagique suédoise a été évaluée comme ayant une surcapacité de 50%, qui affectait de manière négative la rentabilité du secteur. L’industrie a accepté d’introduire un système de quotas individuels, qui est devenu totalement « transférable » fin 2009. Ce système de quotas individuels transférables (QIT) signifie qu’une part du quota total de pêche des pélagiques a été distribuée gratuitement à chaque armateur de navire, en se basant sur l’historique des captures de l’armateur. Les quotas de pêche individuels pouvaient ensuite être vendus à d’autres opérateurs.

Les quotas de pêche de pélagiques de la flotte suédoise se sont très vite concentrés sur quelques navires et opérateurs. L’introduction des QIT a immédiatement évincé 20 navires de la flotte suédoise, provoquant un net déclin de la capacité et une hausse de la profitabilité pour ceux qui sont restés. « Mais les navires n’ont pas été démantelés, où sont-ils donc partis ? » s’interroge le rapport.

Greenpeace a retracé le parcours des navires ayant quitté la flotte des pélagiques après l’introduction des QIT en Suède. Cinq de ces navires sont actuellement en train de pêcher au large des côtes du Sahara occidental. Avant que les quotas individuels ne deviennent officiellement négociables (2007–2009), trois navires avaient déjà été transférés pour pêcher dans les eaux du Sahara occidental.

Initialement, toutes les opérations de pêche suédoises au large des côtes du Sahara occidental sont intervenues dans le cadre d’accords d’affrètement, ce qui signifie que les navires restaient enregistrés en Suède et sous le contrôle d’un personnel suédois en collaboration avec des entreprises marocaines. Ceci a changé lorsque pratiquement toute la flotte de navires réfrigérés a été rachetée par des entreprises marocaines. Mais avec d’autres pays scandinaves, la Suède continue d’être un grand exportateur de navires ; plusieurs ont été transférés début 2013 et d’autres ventes sont prévues.

Le rapport souligne : « La FAO avertit que les captures de la plupart des stocks de petits pélagiques devraient être réduites » et conclut que « cette exportation de la surcapacité a eu des conséquences socio-économiques et environnementales négatives importantes pour la région ». Greenpeace demande par conséquent que les États membres de l’UE évitent de transférer l’excédent de capacité de pêche à d’autres régions.

Cliquer Ici pour télécharger le rapport de Greenpeace, How retired EU fishing vessels are devastating West African fish stocks, novembre 2013

Pour plus d'informations : Agritrade

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Le 13 Janvier 2014

L’état des ressources halieutiques récifales, côtières et aquacoles dans les îles du Pacifique

Rapport 2013


Secrétariat général de la communauté du Pacifique (CPS)

Le présent rapport fait le point sur l’état des pêcheries récifales de poissons et d’invertébrés, des pêcheries côtières d’espèces pélagiques, notamment les thonidés, des pêcheries de poissons démersaux, en particulier le vivaneau, et de la filière aquacole.

Les pêcheries doivent faire l’objet d’une gestion avisée permettant d’optimiser les rendements de la pêche d’espèces démersales et d’invertébrés, et de réduire l’importance du « déficit vivrier » entre le volume de produits de la mer disponible et les besoins alimentaires des populations océaniennes en augmentation. Toutefois, le complément devra venir en grande partie des stocks pélagiques côtiers, en particulier les thonidés, et de l’aquaculture.

Le changement climatique aura des impacts différents selon les pays et les pêcheries. Il est essentiel d’élaborer les outils de suivi nécessaires, et de mettre en oeuvre au plus vite des programmes de suivi climatique à long terme, au plan national et régional. En effet, plus la période couverte par le programme de suivi sera longue, plus grandes seront les chances de déceler des changements et de fournir les informations nécessaires à une gestion adaptative.

Les données de la CPS laissent à penser que de nombreuses pêcheries récifales exploitant les poissons et les invertébrés font l’objet d’une pêche non viable, et qu’il est urgent d’introduire une gestion solide pour maintenir les captures à un niveau durable.

Un bagan typique, radeau flottant équipé de lampes utilisées 
pour rassembler les poissons et d’un carrelet pour les capturer

Cliquer Ici pour télécharger le Rapport 2013 : L’état des ressources halieutiques récifales, côtières et aquacoles dans les îles du Pacifique

Pêche thonière

Comment concilier les intérêts des industriels et des artisans pêcheurs

En 2011, la valeur à la livraison des thons capturés par le secteur industriel dans les eaux océaniennes était d’environ 3 milliards de dollars É.-U.

La vente de licences à des flottilles étrangères les autorisant à pêcher dans les eaux nationales océaniennes représente jusqu’à 150 millions de dollars É.-U. de recettes annuelles pour les États et Territoires insulaires océaniens (ÉTIO). De plus, les flottilles locales opérant dans les eaux des ÉTIO contribuent au PIB de la région pour plus de 300 millions de dollars É.-U.


Parallèlement, la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des populations rurales et urbaines dépendent de petites pêcheries locales ou pêcheries «  artisanales  ». Or, le risque de conflits d’intérêts entre artisans pêcheurs et industriels ne fait que croître.


Pour plus d'informations sur la pêche dans les Îles du Pacifique : CPS. Programme Pêche côtière

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Le 11 Janvier 2014

Japon : des surgelés empoisonnés au pesticide neurotoxique

La police japonaise enquête dans une usine appartenant à une filiale de Maruha Nichiro Holdings, un géant national de la pêche et de l’agroalimentaire  afin de déterminer pourquoi certains de ses produits surgelés contiennent des substances toxiques.
 
Depuis maintenant quelques mois, des produits alimentaires surgelés contenant du malathion, un insecticide neurotoxique, circulent au Japon. Près de 1 700 consommateurs ont déclarés avoir été malades après en avoir ingérés. Les entreprises incriminées ont pourtant tardé à réagir.

Source : Novethic par Karyn Nishimura, à Tokyo

La ministre japonaise de la Consommation, Masako Mori, est fâchée: « Sans rapport de votre part, les autorités ne peuvent pas agir », a-t-elle sermonné début janvier Yutaka Tanabe, patron du fabricant de mets surgelés Aqlifoods englué dans un scandale de produits empoisonnés.

Quelques jours auparavant, le 29 décembre, Aqlifoods avait en urgence convoqué la presse pour lancer un rappel massif portant sur une cinquantaine de références de pizzas, croquettes et autres préparations. Motif: une importante concentration de malathion, un insecticide neurotoxique, avait été découverte dans plusieurs produits sortis de la même usine Aqlifoods de Gunma, au nord-est de Tokyo. Cela faisait deux jours que le groupe était au courant, mais il a voulu conduire des tests plus approfondis avant d'avertir le grand public.

Un scandale de grande ampleur

Aqlifoods avait reçu dès le 13 novembre une première alerte d'un client qui se plaignait d'une « odeur de pétrole ou d'huile de vidange » dans des pizzas. Neuf autres réclamations similaires ont ensuite été enregistrées entre le 15 novembre et le 3 décembre. C'est à partir de ce moment que l'entreprise, une entité du groupe Maruha Nichiro Holdings, a commencé à prendre l'affaire au sérieux et à effectuer une enquête avec des analyses confiées à des laboratoires extérieurs. Toutefois, il a fallu plus d'un mois entre la première plainte et l'analyse du problème et avant que le grand public ne soit mis au courant. Dans ce laps de temps, plusieurs personnes ont consommé des produits contaminés sans le savoir, sont tombées malades et n'ont compris qu'après coup la raison de leurs malaises. D'après les données compilées par les médias japonais, à la date du 8 janvier, plus de 1 700 consommateurs ont reconnu avoir été rendus malades par l'ingestion de surgelés. Certains ont même été hospitalisés, dont un bébé de 9 mois.

Plus de 6,4 millions de produits d'une cinquantaine de références différentes ont été rappelés, mais au 7 janvier, seulement 1,82 million (28%) avaient été récupérés, dont 1,74 million dans les circuits de distribution et seulement 80 101 auprès de consommateurs. Cela signifie qu'il reste d'importantes quantités d'aliments impropres dans les congélateurs de particuliers qui n'ont toujours pas réagi et risquent de manger ces plats en dépit de la couverture médiatique et des pleines pages d'avertissement publiées dans la presse. Aqlifoods a reçu quelque 720 000 appels de consommateurs inquiets entre le 29 décembre et le 8 janvier inclus.

Une teneur en pesticide 2,5 millions de fois plus élevé que la limite légale


De très nombreuses questions restent pour le moment sans réponse. Comment se fait-il qu'une teneur en pesticide jusqu'à 2,5 millions de fois supérieure à la limite légale ait pu se trouver dans des produits certes fabriqués dans la même usine mais de natures diverses et sur des lignes différentes ? Comment ont-ils pu franchir toutes les étapes du processus de production sans que quiconque ne s'en rende compte ? Une enquête des services de police est ouverte pour déterminer les causes de cette intoxication d'aliments, mais d'ores et déjà est soupçonnée une introduction délibérée de malathion au cours de la fabrication. Cependant, d'après des ouvriers interrogés par les médias japonais, des fouilles ont lieu à l'entrée et à la sortie de l'usine et de nombreuses caméras sont installées à l'intérieur, ce qui rend a priori difficile le transport dans le site de production d'une bouteille de pesticide.

Cette affaire est d'autant plus choquante pour les Japonais qu'ils ont a priori plutôt confiance dans les mesures d'hygiène prises dans leur pays vis-à-vis des aliments, normes extrêmement sévères en général, trop jugent même des industriels étrangers soumis aux mêmes règles lorsqu'ils exportent dans l'archipel. Les Nippons achètent d'ailleurs autant que possible des produits préparés et conditionnés au Japon. Cette affaire est très mauvaise pour le secteur des produits surgelés dans son ensemble et l'on peut être certain que les congélateurs des supermarchés ne vont pas être très fréquentés dans les prochaines semaines.

Un manque de réactivité des entreprises et de l’Etat

Suite : Novethic

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Le 10 Janvier 2014

Pêche : Pékin réplique à Washington


 Paracel et Spratly : récifs et îlots revendiqués par le Vietnam et les Philippines

Les autorités chinoises ont défendu aujourd'hui, face aux critiques américaines, les nouvelles restrictions qu'elles ont imposées sur la pêche dans les eaux de la mer de Chine méridionale, affirmant qu'elles étaient conformes au droit international. Ces restrictions, imposées par la province insulaire de Hainan, sont entrées en vigueur le 1er janvier. Elles stipulent que les bateaux de pêche étrangers obtiennent un permis avant de pouvoir entrer dans les eaux relevant de la juridiction de la province.


Washington a estimé que ces restrictions étaient des actes "provocateurs" et pouvaient être "dangereuses", ce qui a entraîné aujourd'hui une réplique du ministère chinois des Affaires étrangères. Le gouvernement chinois "a le droit et la responsabilité de fixer des règles pour les îles et récifs en question, ainsi que pour les ressources non biologiques" comme le prévoient le droit international et le droit chinois, a déclaré Hua Chunying, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

"Depuis plus de trente ans, les lois et réglementations chinoises sur la pêche ont toujours été appliquées normalement, et n'ont jamais provoqué de tensions", a-t-il ajouté lors du point de presse quotidien du ministère.

Une organisation de pêcheurs vietnamiens, affiliée au gouvernement de Hanoi, a critiqué les nouvelles réglementations chinoises et à Manille, les autorités philippines ont estimé qu'elles faisaient monter les tensions dans la région.

Pour la porte-parole du département d'Etat américain Jen Psaki, "L'adoption de ces restrictions sur les activités de pêche de pays tiers dans certaines zones contestées de la mer de Chine du Sud est un acte provocateur et potentiellement dangereux."

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Le 9 Janvier 2014

Mayotte : Des pêcheurs abandonnés au milieu de l'océan par l'armée


 Les Glorieuses : Vue sur l'ilot situé au Sud-Ouest du lagon

Ce lundi 6 janvier 2014, France Mayotte Matin rapporte que cinq embarcations de pêcheurs ont été prises en flagrant délit par un navire de l'armée française en train de pêcher sur une zone que leur est interdite : le site des Glorieuses. L'histoire qui s'est passée il y quelques jours aurait pu s'arrêter là sans faire de bruit. A la nuance près que les militaires ont abandonné les auteurs du délit en plein océan, à 250 kilomètres des côtes mahoraises, avec seulement 60 litres d'essence, et ce, sans aucune forme de procès.

Source : IPR

"C'est une nouvelle histoire abracadabrantesque dont Mayotte semble être la seule à connaître le secret", commente France Mayotte Matin au début de son article. Il y a quelques jours, cinq embarcations de pêcheurs ont bravé les interdictions pour pêcher sur les Glorieuses, zone exclusive économique qui est aussi un site protégé. Malheureusement pour les pêcheurs, ils croisent sur place le Siroco, un navire militaire. 

Face aux gendarmes de la marine, trois barques réussissent à prendre la poudre d'escampette. Les deux autres échoueront dans leur tentative de fruité. "En temps normal, les pêcheurs auraient dû être acheminés à bord avec butins et matériels pour être ramenés à terre afin d'être jugés, risquant ainsi la confiscation des barques et de tous leurs outils de travail avec peine de prison ou d'amende à la clef", précise France Mayotte Matin.

Mais il en a été tout autrement. Tout d'abord, les marins de l'armée française n'avaient pas de mandat pour ce type d'opération : le TCD Siroco est un navire transporteur de chalands de débarquement qui a comme mission de lutter contre les pirates somaliens. Malgré l'absence de mandat d'intervention, "c'est la manière dont ont été traités les pêcheurs qui pose problème aujourd'hui", relève Samuel Boscher, le rédacteur en chef du journal.

Dans un premier temps, le matériel et le butin des navigateurs pris sur le fait ont été détruits, sans aucun de procès. Les choses se compliquent lorsque leurs réserves d'essence sont vidées et leurs embarcations abandonnées à 250 kilomètres des côtes avec seulement 60 litres de carburant, de quoi regagner Mayotte et son lagon d'après les gendarmes. Une estimation erronée, puis que les pêcheurs se retrouvent en panne sèche au large de l'île. "Ils ont ainsi dérivé pendant trois jours avant d'avoir la chance de tomber sur d'autres pêcheurs qui leur son venus en aide", indique France Mayotte.

Cette histoire a évidemment fait du bruit à Mayotte. Régis Masseaux, le président de l'association des pêcheurs professionnels majorais a été saisi, et a écrit au procureur de la république, "pour dénoncer les faits d'une gravité extrême relevant d'une marine d'un autre temps." Le journaliste de FMM rapporte que "l'affaire embarrasse au plus haut niveau, d'autant que le Sirocco était à Mayotte en fin de semaine dernière et qu'il a repris la mer samedi matin vers 9 heures. Il aurait donc pu prendre en charge les pêcheurs pour les ramener à terre en mettant en remorque les embarcations." "Le dossier est à suivre car il n'a pas fini de faire du bruit", conclue France Mayotte Matin.

Remarque personnelle :

Deux poids, deux mesures !

Les pêcheurs mahorais continuent leurs activités dans le Parc Naturel Marin de Mayotte. Mais, ils sont interdits de pêche aux Glorieuses dans le Parc Naturel Marin des Glorieuses créé en 2012. (1)

Le Parc naturel marin de Mayotte a été créé par décret le 18 janvier 2010. C’est le premier parc naturel marin créé en outre-mer. Situé dans le canal du Mozambique, un des hauts lieux de la biodiversité mondiale, le Parc naturel marin de Mayotte couvre l’ensemble de la zone économique exclusive (68 381 km²). Sur une île où les ressources de la mer constituent la principale source de protéine et la pêche, le second secteur d’activité, concilier protection du milieu marin et développement durable des activités constitue un des défis à relever par le Parc. (2)

Le Parc naturel marin des Glorieuses, quatrième parc marin français et deuxième de l’océan Indien,  a été créé par décret le 22 février 2012. Situé à l’entrée du canal du Mozambique, un des hauts lieux de la biodiversité mondiale, le Parc s’étend jusqu’à la limite de la zone économique exclusive. Il sert de zone refuge à de nombreuses espèces menacées : tortues marines, mammifères marins, requins et raies, oiseaux marins. Il couvre plus de  43 000 km². Avec le Parc naturel marin de Mayotte, dont il est contigu, la France se dote d’une aire marine protégée de plus de 110 000 km2, la plus grande créée en France, à ce jour. (3)

Pour plus d'informations :

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Le 8 Janvier 2014

Un rapport dévastateur sur les « prises accidentelles »

Un peu de dauphin avec votre salade de thon? C’est malheureusement ce qui arrive aux États-Unis, souvent à l’insu des consommateurs, estime le Natural Resources Defense Council (NRDC).

Cet influent organisme américain a rendu public hier un rapport dévastateur sur l’impact des différentes techniques de pêche dans le monde. Et de nombreux pays, dont le Canada, sont montrés du doigt pour leur laxisme en matière de pêche durable.

Au Canada, les baleines et marsouins communs meurent parce que les pêcheries de la côte Est, et plus particulièrement celles qui produisent du crabe et du homard, n’utilisent pas les mêmes techniques de pêche que celles exigées aux États-Unis.

Voici six faits saillants.

Source : La Presse par Éric-Pierre Champagne

Une réglementation vieille de 40 ans

Adopté en 1972 par le Congrès américain, le Marine Mammal Protection Act interdit la prise de mammifères marins et l’importation de tout produit de mammifère marin aux États-Unis. En théorie, cette loi devrait protéger plusieurs espèces trop souvent capturées au cours d’une activité de pêche commerciale. Mais ces prises, dites accessoires ou accidentelles, sont monnaie courante partout dans le monde. Or, les Américains importent 91 % des fruits de mer et poissons qu’ils consomment. Le rapport du NRDC cible les pratiques de pêche de plusieurs pays, dont le Canada, la Chine, le Japon et la Nouvelle-Zélande.

Populaires, les produits de la mer

Poissons et fruits de mer sont de plus en plus populaires au sud de la frontière. Pour faire face à cette demande grandissante, les États-Unis doivent se tourner vers les marchés extérieurs. En 2012, on y a importé quelque 31 milliards en produits de la mer. Parmi les plus populaires, la crevette, avec des importations totalisant 4,46 milliards US, dont le tiers en provenance de la Thaïlande. De son côté, le Canada fournit du crabe et du homard à l’Oncle Sam. Le Chili, la Thaïlande et la Chine l’approvisionnent également en saumon, thon et tilapia.


Des victimes « collatérales »

Plusieurs techniques de pêche font des victimes « collatérales ». Le NRDC estime que plus de 650 000 mammifères marins sont tués ou sérieusement blessés chaque année au cours des activités de pêche hors des eaux américaines. « Pendant 40 ans, le gouvernement américain a échoué à donner plus de mordant à une loi qui aurait pu sauver des milliers de baleines et de dauphins tués à cause des pratiques de pêche négligentes des autres pays », affirme Zak Smith, avocat au NRDC et coauteur du rapport.

La baleine franche de l’Atlantique Nord

Parmi les principaux mammifères marins menacés par la pêche commerciale se trouve la baleine franche de l’Atlantique Nord. L’espèce est considérée comme en voie de disparition. Selon les derniers estimés, il ne restait que 509 baleines franches en 2011. La pêche au homard et au crabe des neiges est particulièrement dangereuse pour les baleines au printemps et à l’automne. Selon le NRDC, il n’existe pas de réglementation sur les « prises accidentelles » pour ces deux industries au Canada. La pêche au crabe serait responsable de 60 % des cas de baleines blessées par la pêche commerciale entre 1979 et 1998.

Le dauphin à long bec

Le problème n’est pas nouveau. La surpêche du thon n’est pas sans conséquence pour l’espèce, mais elle fait aussi depuis des années une victime collatérale : le dauphin à long bec. Dans l’océan Indien, jusqu’à tout récemment, l’industrie de la pêche sri-lankaise tuait ou blessait 15 000 dauphins par année. Par ailleurs, une réglementation plus sévère dans l’océan Pacifique a permis de réduire considérablement les prises accidentelles, mais les scientifiques s’inquiètent de voir la population de dauphins stagner malgré ces nouvelles mesures. Pour expliquer cet état de fait, le NRDC émet entre autres l’hypothèse que la réglementation n’est pas respectée par toute l’industrie.

Une loi plus sévère

Aux États-Unis, la loi sur la protection des mammifères marins a connu un certain succès, puisqu’elle a permis de réduire de 30 % les prises accidentelles en eaux américaines. Le Natural Resources Defense Council invite maintenant le gouvernement américain à revoir sa loi pour la rendre encore plus contraignante, notamment en ce qui a trait aux importations de produits de la mer. Le NRDC croit que l’importance du marché américain pour les pêcheurs étrangers pourrait les amener à revoir leurs pratiques en mer. Les consommateurs américains sont aussi invités à acheter seulement des produits qui respectent les standards gouvernementaux.


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Cliquer Ici pour la Suite de la revue de presse de la pêche dans le monde 2013

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