"Et c'est comestible ?" L'Homme ou le Requin

"Et c'est comestible ?"

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Quand des pêcheurs somaliens sont jugés pour piraterie à Paris… (*)

"Combien vous rapportait par mois votre métier de pêcheur? Vous avez dit aux enquêteurs 100 dollars", déclare la présidente.

"Ce n'était pas constant", répond l'un d'eux, "parfois il n'y a rien dans les filets, ni poissons ni requins, on rentre bredouille". "Après avoir tout payé, disons 30 dollars. Cela peut être en une nuit, ou en un mois, ça dépend", confirme un autre.

- "Des requins, c'est autorisé ?", demande la présidente.

- "Tout le monde le fait", répond le pêcheur.

- "Et c'est comestible ?"

- "On envoie les ailerons en Chine et la viande, on la commercialise avec l'Afrique du Sud".

- "Au début, vous pêchiez la langouste à la main, mais après ?", interroge aussi la présidente.

- "Je n'avais pas beaucoup progressé en termes d'équipement, j'avais un masque pour protéger les yeux", répond un ancien pêcheur. Un "masque à oxygène", complète l'avocate générale, qui lui rappelle que pendant l'enquête, il avait dit qu'il "gagnait bien sa vie".

Sous-entendu, qu'il n'était pas un pauvre hère contraint de s'adonner à une piraterie criminelle pour nourrir sa famille….

Les échanges entre la présidente, Nadia Ajjan, avide de comprendre, l'avocate générale, Anne Obez-Vosgien, suspicieuse, et les accusés, dont les propos en somali sont traduits par trois interprètes, attestent un choc culturel violent.

Extrait de l'article de Libération / AFP : Avant l'examen des faits, le procès des pirates découvre la Somalie

(*) 6 somaliens sont jugés pour la prise d’otage du voilier français Le Carré d’As en 2008 dans le golfe d’Aden....

Autres articles :

Illustration de la tête de Requin : Extrait du tableau "Watson and the Shark" - John Singleton Copley 1778 - huile sur toile - Museum of Fine Arts, Boston (wikipedia). Pour voir ce tableau remarquable en entier, cliquer sur l'image....

Le 22 novembre 2011

Requins : l'Europe veut mettre fin à la découpe des ailerons (sciencesetavenir)

La Commission européenne veut interdire la découpe des ailerons de requins sur ses bateaux de pêche, afin de mieux protéger ces poissons.

Pêcher un requin pour ses seuls ailerons, en rejetant à la mer le corps mutilé, mais généralement encore vivant, du poisson privé de ses ailerons... Cette pratique est malheureusement courante, y compris dans les eaux européennes, bien qu’elle soit théoriquement interdite. Maria Damanaki, commissaire européen de la pêche, a décidé de modifier la législation pour la rendre plus efficace. Elle propose donc l’interdiction de la coupe des ailerons sur les bateaux de pêche en obligeant les pêcheurs à débarquer les requins avec les ailerons attachés naturellement à la carcasse. Cette proposition de la commission sera soumise au Parlement et au Conseil européen.

Plusieurs dizaines de millions de requins sont tués chaque année pour alimenter le marché des ailerons de requins. L’UE représente 14% des captures mondiales, d’après les chiffres de l’organisation internationale Oceana pour la protection du milieu marin.

La découpe des ailerons sur les bateaux (souvent désignée par le terme anglais finning) est théoriquement interdite dans l’UE depuis 2003 mais la législation est inopérante : elle permet aux pêcheurs de débarquer les carcasses et les ailerons dans des ports différents, rendant tout contrôle impossible. De plus des dérogations sont accordées pas certains pays, qui autorisent le découpage à bord à condition que la viande de requin soit aussi conservée et que la quantité d’ailerons se limite à 5% du poids total des captures. L’Espagne et le Portugal, mais aussi la France et le Royaume-Uni, font partie des pays producteurs d’ailerons de requins pour les marchés asiatiques.

"Améliorer l’interdiction du finning sera un avantage important pour la gestion et la conservation des requins, non seulement en Europe, mais également dans tous les océans où les navires européens capturent les requins", estime dans un communiqué Allison Perry, d’Oceana Europe....

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