Installation des jeunes pêcheurs. L’avenir des petits métiers dans la pêche européenne ?


L’avenir des petits métiers dans la pêche européenne ?
Beaucoup de pêcheurs côtiers pratiquent le chalut et la drague dans la zone des 12 milles…

Coureaulleurs des pertuis charentais… Coquillards de la Manche…. Langoustiniers du Golfe de Gascogne....

Pour des produits de la mer de toute première qualité vendus en direct aux consommateurs et aux restaurateurs : Crevette, langoustine, coquille saint-jacques, pétoncle, sole, céteau, turbot, moule,…

Ces petits métiers pratiquent le chalut et la drague. Des arts traînants dans le collimateur des organisations environnementales.... Ces pêcheurs artisanaux ciblent des ressources côtières à quelques encablures de leur port d'attache. Des ressources halieutiques convoitées qui pourraient du jour au lendemain devenir inaccessibles... Des ressources en voie de privatisation dans le cadre de la réforme de la politique commune de la pêche (PCP), avec la création des quotas individuels transférables (QIT) sur les stocks de poissons, coquillages et crustacés capturés à la drague et au chalut !

L’avenir de Mathieu Renaud, jeune patron pêcheur sur un chalutier de 8,80 mètres ?

Malgré la crise qui frappe la pêche, un jeune Noirmoutrin vient de s'installer patron pêcheur à bord du Laurmarythan, un chalutier de 8,80 mètres. Un grand-père pêcheur lui a légué son amour pour la mer et surtout pour la liberté. « Je navigue depuis 12 ans. J'ai quitté l'école à 16 ans pour embarquer comme matelot sur La Ville de Noirmoutier avec Joël Pénisson », résume Matthieu.

Aujourd'hui, père de 2 enfants, il n'hésite pas à voler de ses propres ailes. Pour l'épauler dans son entreprise, la plateforme Île-de-Noirmoutier initiative en partenariat avec l'association ETIC 85, dans le cadre de l'aide à la pêche, vient de lui attribuer un prêt sur l'honneur de 9.750 €.

Un équipage ? « Non, si j'ai acheté ce bateau c'est pour être seul car j'aime être libre, partir à l'heure que je veux. » La crise ? « On n'a pas le choix, c'est comme ça. » Et il innove en proposant, chaque samedi et l'été le lundi, une vente en direct de sa pêche aux particuliers : crevettes mais aussi rougets, margates, soles.. selon arrivages. Ouest France : Noirmoutier-en-l'Ile : Matthieu Renaud, jeune patron pêcheur

Pêche, activité "ultrapériphérique" de l'Union Européenne ?

Pierre Angelelli (1) : Pour conclure sur l’évolution de la justification de la PCP, on aura compris que la vision européenne ne privilégie plus la pêche en termes d’approvisionnement, de revenus, d’emplois ou d’aménagement du territoire. Comme dans d’autres secteurs des économies des pays développés, les importations pourvoient à l’approvisionnement, les activités de transformation, de négoce et de commercialisation pourvoient aux revenus et aux emplois, les alternatives de type touristique pourvoient à l’aménagement du territoire en lieu et place de beaucoup de ports de pêche, etc.

Explicitement, « il faut pouvoir mettre en œuvre deux types de mesures, les unes favorisant la durabilité et la viabilité économique du secteur de la pêche et les autres ayant pour objet d'aider les personnes qui y sont actuellement employées à trouver des emplois ailleurs. » « Pour avoir un avenir, le secteur a besoin de devenir auto-suffisant et par conséquent plus petit » (Union Européenne, 2001c). « Les aides communautaires à l’investissement doivent ainsi faire la place à des subventions pour aider les pêcheurs à trouver des emplois dans d’autres secteurs (…) » (Union Européenne, 2001e).

Philippe Favrelière (modifié le 19 août 2011)

(1) Pierre Angelelli : « Entre conservation et développement : les évolutions récentes de la politique européenne des pêches dans les régions ultrapériphériques de la Caraïbe », Études caribéennes [En ligne], 15 | Avril 2010, mis en ligne le 21 décembre 2010, consulté le 17 août 2011. URL : http://etudescaribeennes.revues.org/4356

Autres articles :

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Quel avenir pour la filière pêche française ?

Les Rendez-vous de la Mer

8e édition

Quel avenir pour la filière pêche française ?

Synthèse des interventions

Juin 2012

Pour télécharger le document, cliquer Pwc

Pourquoi ce thème ?

La pêche est un secteur en pleine mutation avec un certain nombre d’interrogations que nous essayerons de lever aujourd’hui au travers des débats et des tables rondes autour de la réforme de la Politique Commune de la Pêche (PCP).

Extrait du document

Présentation de la pêche en France
Présentation de Laurent Baranger (RICEP)

L’objectif de cette présentation est de vous exposer les enjeux socio-économiques de la filière pêche et de retracer les grandes tendances de ces 10 à 20 dernières années.

D’un point de vue économique, quatre composantes essentielles sont aujourd’hui une réalité pour les acteurs du secteur. D’un côté les volumes qui dépendent de la disponibilité des ressources et des captures que l’on peut en retirer. De l’autre côté, les marchés vers lesquels ces produits sont destinés. Cette rencontre de l’offre et de la demande conduit à la création de richesse. Cette richesse à un coût qui dépend des services mis en oeuvre par l’ensemble des opérateurs de la filière pour alimenter cette chaine de valeur ajoutée et les emplois qui en découlent.

La durabilité de la filière des produits de la mer, consiste donc à veiller à ce qu’il y ait, sur chacune de ces composantes, une visibilité suffisante pour pouvoir s’engager sur des objectifs de durabilité. D’un point de vue des investissements, il faut pouvoir renouveler les outils et s’adapter à la mutation de la filière. Et du point de vue de l’exploitation, il faut être en mesure de répondre aux enjeux d’une entreprise classique et en particulier pour le secteur de la pêche, ceux liés au contexte énergétique.

Pour le prix, le principe de valorisation optimale de la production est un enjeu majeur. Nous montrerons que le prix du poisson est fixé aujourd’hui non plus à une échelle nationale mais le plus souvent européenne, voire internationale. Même enjeu pour l’emploi, et en particulier l’attractivité de la main d’oeuvre....

(....)

L’autre constat important en amont de la filière : la modification du contexte énergétique de ces 20 dernières années (courbe de l’évolution du prix en euro du baril de pétrole).

Sur l’ensemble de la période jusqu’à la fin des années 90, on remarque un certain nombre de chocs. A la fin 2012, le cours du pétrole atteint un seuil encore jamais connu.

Comment les entreprises de pêche se sont-elles finalement adaptées à cette situation ?

Cette hausse du cours du gasoil s’est faite par palier. A chaque marche, la rentabilité des entreprises est affectée malgré le rôle « d’amortisseur » du système de rémunération à la part.

En observant la structure d’exploitation des entreprises de pêche, on note que dans les années 90, le niveau de carburant représentait 10 à 12% du chiffre d’affaires. A la fin des années 90, la structure d’exploitation subit une première modification avec une part beaucoup plus importante des carburants amortie en partie par les salaires.
En 2010, la situation s’aggrave du point de vue de la dépendance énergétique. Au niveau de la masse salariale, on constate une réduction encore importante de la part réservée à celle-ci, et petit à petit une rentabilité de plus en plus affectée.

D’après nos dernières analyses, certaines entreprises, qui dans quelques régions peuvent représenter une part importante des activités, passent en dessous du seuil de rentabilité si le prix dépasse 0.75€ du litre et jusqu’à 1.39€ pour les moins dépendantes du carburant.

Finalement, compte tenu du contexte énergétique et du contexte économique général, nous avons des entreprises qui rencontrent actuellement de réelles difficultés pour atteindre le point mort. Une situation critique pour elles, car elles perdent désormais de l’argent à chaque sortie en mer.

Le secteur commence donc à connaitre ses limites face à l’évolution inquiétante du cours du pétrole. Les efforts entrepris par les armateurs pour compenser la hausse du prix du carburant, comme par exemple la diminution de la consommation énergétique, sont de plus en plus restreints. Faute de solutions pour enrayer cette dépendance énergétique et compte tenu des perspectives de hausse importante du cours du pétrole, la nécessité d’une rupture technologique pour la pêche devient un enjeu majeur.

Si on regarde maintenant la répartition de la masse salariale en neutralisant l’inflation sur ces 25 dernières années, on remarque que l’ensemble des marins ont un pouvoir d’achat qui s’est maintenu. Il s’est maintenu par un mécanisme de réduction de parts allouées pour cette masse salariale : le nombre moyen de marins embarqués a diminué. Le salaire brut moyen pêche est d’environ 38K€ en 2010. Si on le compare aux autres secteurs d’activité, il est malgré tout légèrement au dessus de la moyenne (contre 33K€ pour les autres secteurs d’activité en 2010)....

(...)

Historique de la construction d’une politique commune des pêches
Présentation d’Yves Perraudeau (LEMNA, Université de Nantes)

L’économie cherche à satisfaire les besoins humains qu’ils soient privés ou sociaux c’est-à-dire individuels ou collectifs. Pour répondre à ces besoins, il faut des activités de production qui font appel à des ressources. Elles peuvent être naturelles ou anthropiques (prélèvement ou élevage), matérielles ou immatérielles, renouvelables ou non, marchandes ou non marchandes …
Ici nous sommes face à des ressources renouvelables, et il est important de savoir comment prélever les poissons tout en maintenant le renouvellement du stock. Ceci nous amène à nous poser la question fondamentale de la rareté de la ressource, notion qui différencie un bien économique (existe en quantité limité) et non économique (en abondance). Cette rareté va imposer des choix dans le prélèvement des ressources et dans le processus de transformation.
Concernant ces ressources marines, il faut également faire référence aux ressources communes qui ont deux caractéristiques : soustractive ou indivise. On parle de ressource soustractive quand, ce qui est prélevé par les uns ne peut pas l’être par les autres (les poissons), et, de ressource indivise quand on ne peut pas répartir la ressource (capacité trophique d’un bassin conchylicole)....

Chronologie de la politique Commune des Pêches (1957-2012)

La question est de savoir comment réguler l’accès à la ressource

(...)

Tables rondes
La gestion des droits de pêche
Les rejets et mesures techniques
Vers une nouvelle structuration de la filière
La pêche des grands fonds
Les outils : financements, formation

Synthèse des cinq tables rondes
Yves Perraudeau, LEMNA, Université de Nantes

La première table ronde concernait les QIT. Il en ressort une idée forte qui est d’accepter la diversité des réponses nationales pour permettre à chaque Etat membre de pouvoir gérer ces quotas. Derrière ce problème des QIT, il y a un véritable débat théorique, entre d’un côté une approche purement classique libérale, et de l’autre une approche plutôt interventionniste (keynésienne) pour apporter de la régulation à l’économie. C’est un débat théorique que l’on connait au sein de la science économique depuis de nombreuses années.

Quel système veut-on réellement ? L’idéal serait d’avoir une flexibilité microéconomique pour laisser l’initiative des entrepreneurs associée à une stabilité macroéconomique. Malheureusement ce n’est pas ce que montre l’histoire : si on laisse de la liberté aux agents économiques (qui favorise l’innovation et la productivité, mais aussi des abus et imperfections) on arrive à une instabilité macroéconomique. Si l’on encadre les activités (financières par exemple !) on gêne l’initiative individuelle (rigidité microéconomique) mais on assure la stabilité macroéconomique. Les réponses apportées par cette table ronde suggèrent de laisser de la souplesse aux pays dans leur régulation, et le choix des outils qui existent et qui seraient les plus adéquates pour répondre à la diversité des pêcheries (J. Pichon, E. Mariat Roy).

La deuxième table ronde a abordé le problème très actuel des rejets, exemple parfait du nécessaire pragmatisme espéré. L’idée du rejet n’est pas complètement nouvelle, elle rejoint en partie celle du « sous-taille ». Les pêcheurs ont posé la question il y a 25 ans à la Commission européenne en montrant qu’il avait des débarquements de poissons de sous-taille dans certains ports européens.

L’interdiction des rejets peut s’imaginer pour certaines pêcheries, mais pas pour d’autres, pluri-espèces. Au-delà de cet aspect pragmatique, lorsqu’on discute avec les techniciens de la Commission il apparaît qu’un certain nombre d’entre - eux ne partagent pas le point de vue du
Commissaire, témoignant d’une réelle ambigüité.

La troisième table ronde faisait référence à l’organisation commune des marchés et notamment aux notions de la valorisation de la marque et de la mise en place de l’interprofession (E. Sauvion). En tant qu’économiste, ce qui nous intéresse c’est la valeur du poisson débarqué. La valeur étant la quantité par les prix, cet aspect de valorisation ne peut faire que l’unanimité. Mais la démarche au quotidien n’est pas simple, comme l’ont montré Y. Foezon et L. Baranger, avec les nombreuses considérations d’offre et de demande à intégrer. L’approche « marché » est peu présente dans les approches bioéconomiques ce qui empêche d’approfondir la réflexion sur la filière. L’interprofession, renforçant la qualité de la filière, ne peut être qu’un élément positif pour la cohésion des acteurs et une meilleure transparence.

Les problèmes des espèces de grands fonds illustrent une gestion de la ressource influencée par la médiatisation. Lors de la 4ème table ronde, comme l’a si bien souligné T. Douard, nous sommes face à une « pression écologiste ». Il s’agit d’une pêcherie importante pour la France et les pêcheurs français sont un peu à la pointe de cette activité. Il y a de nombreuses années lorsque ces espèces n’étaient pas sous quotas, les français ne déclaraient pas forcément toutes leurs activités contrairement aux anglais qui, juste avant la mise en place des quotas, déclaraient des surpêches afin de bénéficier d’une part de quotas plus importante. Si l’on ne peut nier les caractéristiques de grands fonds qui rendent la gestion de stocks plus difficile, la surenchère de certaines ONG écologistes est aussi évidente...

Enfin, sur la cinquième table ronde, qui concernait la formation et le financement, en tant qu’enseignant je ne peux qu’être satisfait de retrouver les notions de travail et de capital qui sont la base de la fonction de production en économie. Il faut encourager les jeunes à entrer dans la profession mais, sans les encourager à sortir, il faut leur proposer des filières « ouvertes » avec des passerelles éventuelles vers d’autres métiers.

Quant au financement, c’est aussi une question majeure quels que soient les systèmes intermédiés ou désintermédiés qui dominent. On s’aperçoit que, même dans les économies désintermédiées, nous ne sommes pas avec un autofinancement total. Il y a un besoin de financement, assuré par un agent extérieur à l’armement de pêche. Pour cela, l’image du futur est essentielle, avec deux considérations importantes : le retour sur investissement et l’incertitude (prime de risque). Les changements de règles, imposés parfois par la Commission, compliquent le financement pour les investisseurs.

Mais n’oublions pas le principe basique et fondamental de l’économie : tous les revenus sont issus de la production. Si l’on ne produit pas, il n’y a pas de revenus. Si nous n’arrivons pas, que ce soit en France ou en Europe à produire et vendre, nos revenus vont être affectés à la baisse. Nous avons donc tout intérêt à trouver (ou retrouver) un outil productif pour pouvoir produire demain, sinon certaines zones géographiques vont produire à notre place. Et les activités tertiaires sont souvent des dérivées des activités primaires et industrielles, comme le mettent souvent en évidence les crises économiques…

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Parlement Européen. La pêche artisanale dans la réforme de la PCP


Audition publique

11 octobre 2011


Parlement Européen (Commission de la pêche)

Audition prévue pour le 11 octobre 2011 sur le thème "Viabilité socio-économique et solutions pour les pêches artisanale et côtière dans l'Union européenne dans le cadre de la PCP" (Socio-economic viability and solutions for small-scale and coastal fisheries in the EU in the context of CFP reform)

Deux tables rondes sont prévues avec la participation de 6 intervenants

Groupe de travail I : Quelles sont les caractéristiques de la pêche artisanale dans l'Union européenne et pourquoi mérite-t-elle de faire l'objet d'un traitement ou d'une approche spéciale dans le cadre de la PCP ?
  • Présentation d'une étude du Parlement sur "Les caractéristiques de la pêche côtière artisanale en Europe"
  • Exposé de M. John H. O'Brien, porte-parole d'une petite association de l'île d'Inishbofin, comté de Donegal, Irlande
  • Exposé de M. Jean-François Plessis, Comité national des pêches maritimes et des élevages marins, Saint-Quay Portrieux, France
  • Exposé de M. Bartlomiej Gościniak, président de l'association des armateurs, Pologne
Groupe de travail II : Que propose la Commission pour la pêche côtière artisanale dans son train de réformes de la PCP ? Ces propositions sont-elles appropriées ? Quelles autres possibilités pouvons-nous ou devrions-nous envisager ?
  • Exposé d'un représentant de la Commission (DG MARE) sur les propositions de la Commission relatives à la pêche côtière artisanale
  • Exposé de M. Miguel Ortega, chercheur à l'Université autonome de Barcelone, Espagne
  • Exposé de M. Frederico Pereira, président de la fédération des syndicats du secteur de la pêche, Portugal
  • Exposé de José Luis Rodríguez, Asoar-Armega (association des petits armateurs de la pêche artisanale de la Galice), Espagne

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Prime à l'installation des Jeunes Pêcheurs

Accompagner l'installation des jeunes pêcheurs Acquisition de navires d'occasion lors d'une première installation.

Bénéficiaires :
  • Première acquisition d’un navire de pêche en pleine propriété ou co-propriété
  • Etre âgé de moins de 40 ans
  • Pouvoir justifier d’une formation professionnelle maritime sanctionnée par un titre de formation professionnelle maritime à la pêche en rapport avec la fonction exercée à bord du navire
Nature :
15 % maximum du coût de l’acquisition du navire. La prime est co-financée pour moitié par le FEP et globalement plafonnée à 50 000 €

Condition :
  • Longueur du navire entre 7 et 24 mètres
  • Age du navire entre 5 et 30 ans
  • Transfert de navires proscrit à l’intérieur d’une même famille jusqu’au deuxième degré
  • Adhésion à une organisation de producteurs
  • Adhésion à un groupement de gestion agréé par le Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche et de la Ruralité
  • Analyse de viabilité des entreprises
  • Apport personnel minimal d’environ de 10 % en cas de première installation et de 20% hors première installation
  • Débarquement obligatoire en criée
Le bénéficiaire s’engage à conserver en sa possession le navire aidé pendant une durée de 5 ans, sauf en cas de sinistre conduisant à la perte du navire en le rendant définitivement inutilisable. Dans le cas contraire, l’aide régionale est remboursable prorata temporis.

Contacts :
  • Direction Régionale des Affaires Maritimes - 02 40 44 81 10
  • Conseil régional : Magali PRIGENT- 02 28 20 64 04
Source : Conseil régional des Pays de Loire (8 décembre 2008)

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Finistère. Flottille de pêche - Aide à l'installation des jeunes pêcheurs

Conditions de recevabilité particulières

Il s’agit d’une acquisition pour la première fois de la propriété partielle (avec une convention de cession) ou totale d’un navire de longueur HT inférieure à 24 m et de plus de 5 ans d’âge.

Le pêcheur doit avoir moins de 40 ans et justifier de 5 années de pêche professionnelle ou d’un certificat de capacité de plus de 12 mois de navigation.

L’aide est réservée aux navires de pêche artisanale tels que définis par la loi 97-1051 du 18 novembre 1997 d’orientation sur la pêche maritime et les cultures marines.

Le navire doit être exploité dans les eaux communautaires, être immatriculé dans le Finistère et vendre au moins 80 % de sa pêche dans un port finistérien.

Le navire de pêche concerné doit répondre aux critères suivants :
  • être actif au fichier communautaire des navires de pêche,
  • disposer des autorisations nécessaires pour exercer l’exploitation envisagée.
Les demandes de subventions sont examinées par le Conseil général après avis de la Direction départementale des territoires et de la mer.

Financement départemental : Il s’agit d’une prime de 15 % maximum du coût d’acquisition de la propriété plafonnée à 50.000€.

Cette prime est financée par le FEP (7,5 %), par l’État et les collectivités territoriales (7,5 %).
Pour plus d’informations : Conseil Général du Finistère

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Les salaires à la pêche demeurent attractifs

Le salaire moyen à la pêche est supérieur au salaire moyen brut français (toutes activités confondues) de 15 % (38 K€ contre 33 K€). Sur longue période, on assiste à un maintien du pouvoir d'achat des pêcheurs. Les rémunérations indexées sur les résultats des ventes du bateau sont en progression et demeurent attractives.

Evolution du salaire moyen du marin en France entre 1987 et 2010

Cette analyse montre l'évolution du salaire à la pêche depuis 1987 jusqu'à 2010. Ce salaire correspond au revenu annuel brut moyen pour un pêcheur, quelle que soit sa fonction à bord du navire. Compte tenu de la spécificité du système de rémunération pour les marins, indexé sur les résultats de l'entreprise au cours d'une marée, l'analyse masque des variations parfois importantes du salaire mensuel au cours de l'année.

Néanmoins, le revenu moyen annuel brut est un standard qui permet des comparaisons avec d’autres secteurs d’activité. Son analyse permet également de mettre en évidence, à l’échelle annuelle, des écarts de rémunération, parfois importants, au sein du secteur. Ces différences de traitements peuvent alors dépendre des stratégies individuelles de pêche, ou être illustratives soit des difficultés soit d’une bonne campagne de pêche sur une espèce importante d’un métier. Mais ces différences par métier s’estompent souvent dans l’analyse de long terme.

En 2010, le salaire brut moyen des marins est de l'ordre de 38 K€ (euros courants). Le revenu brut annuel moyen en France en 2010 (tous secteurs confondus) est d'environ 33 K€ (source INSEE, DADS) soit un écart de 15 % par rapport au secteur des pêches. Rapporté au nombre de jours de mer, ce salaire unitaire se situe dans une fourchette de 180 à 200 euros par jour de mer.

Depuis 1987, le salaire moyen du marin pêcheur a progressé de plus de 60 % puisqu’il était de 23,5 K€ en 1987. Cette progression correspond à une revalorisation de 2,0 % en moyenne chaque année. Toutefois, sur plus de deux décennies, l’impact de l’inflation est loin d’être négligeable puisque si l’on se base sur le niveau général des prix (NGP), celle-ci a progressé de 55 % depuis 1987 (taux de croissance annuel moyen de 1,8 %).

La mise en parallèle de ces deux indicateurs tend donc à montrer une quasi stabilité du pouvoir d’achat des marins entre 1987 et 2009. En neutralisant l'effet de l'inflation, nous sommes passés d'un salaire de 23,5 K€ en 1987 à 24,6 K€ en 2010 (euros constants, base 100 en 1987).

D'autre part, l'accroissement des rémunérations entre 2009 et 2010 (+9 % en moyenne) s'explique en partie par une hausse du nombre de jours de mer moyens des navires français (+10 jours en moyenne entre les 2 années).

Enfin, un autre élément marquant de l’analyse tient au fait que cette hausse constante des revenus n’a été rendue possible que par la réduction progressive des effectifs embarqués. En 1987 on dénombrait en moyenne 4,8 emplois de marins (ETP) à bord des navires ; en 2010 ce nombre est réduit à 3,6. Cette baisse des équipages permet de conserver une rémunération attractive au sein du métier.

Source : Suivi des résultats économiques et analyse financière des entreprises de pêche dans les régions de l’Aglia. Pour télécharger le document cliquer Aglia

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Suivi des résultats économiques et analyse financière des entreprises de pêche dans les régions de l’Aglia

Bretagne / Pays-de-Loire / Poitou-Charentes / Aquitaine

(1987-2010)

Mai 2012

Laurent Baranger, Jean-François Bigot, Arnaud Souffez, CAPACITES SAS - Filiale de l’Université de Nantes
Yves Perraudeau, LEMNA Laboratoire d’Economie et de Management de Nantes Atlantique - Université de Nantes

Pour télécharger le document cliquer Aglia

Lorsqu'on analyse la situation économique d'une entreprise, il est important de distinguer l'ensemble des volets de la rentabilité globale. Il est également important d’intégrer l'environnement de "l'entreprise" et les difficultés ou opportunités à venir. Cette remarque vaut particulièrement ici pour l'analyse économique qui vient d'être menée sur les entreprises de pêche. Car selon que l'on se focalise sur tel ou tel pan de l'analyse, le bilan peut être contrasté et les jugements plus mitigés.

Au-delà de la rentabilité d’exploitation, il est primordial de s’intéresser aux conditions de renouvellement des entreprises de pêche (les outils et les hommes) et plus précisément aux politiques d’accompagnement que les collectivités territoriales pourraient mettre en oeuvre. Dans un contexte de vieillissement des outils de production, de réduction des aides à l’investissement et de réflexions sur les droits à produire, les prises en compte des coûts d’investissement (au sens des coûts d’accès au métier) et des coûts de financement (autofinancement, garantie, etc.) sont primordiales afin d' assurer de bonnes conditions de rentabilité financière des entreprises de pêche....et un avenir au secteur

Sur l'environnement sectoriel, la pêche appartient sans aucun doute à une économie mondialisée. Les prix de vente de la production française dépendent fortement du contexte conjoncturel de l'économie mondiale. Les difficultés de marché de 2009 sont, de ce point de vue, très illustratives puisqu'elles étaient fortement corrélées au contexte espagnol. De la même manière, l'accès aux matières premières, et à l'énergie notamment, rappelle que les entreprises de pêche sont très dépendantes du contexte géopolitique du marché du pétrole. Dernier exemple, les navires français sont en concurrence avec d'autres navires étrangers qui n'appliquent pas forcément les mêmes règles sociales. De ce point de vue, une harmonisation progressive au niveau européen devrait être un premier pas indispensable pour limiter le dumping social.

Au niveau des facteurs de production, le constat reste le même depuis plusieurs années, et aucune anticipation n'apparaît. Les bateaux vieillissent en même temps que les marins qui les patronnent.

Si l'on doit juger de l'environnement sectoriel, beaucoup de point apparaissent donc comme un handicap pour s’assurer d’un avenir « durable ». Pourtant, une lecture plus optimiste est possible. Chaque année en France, de jeunes diplômés accèdent au secteur, des navires sont construits. La diversité des métiers présents sur les trois façades maritimes françaises offre un panel de produits conséquent aux consommateurs et la demande en produits de la mer reste dynamique.

Au niveau de l'exploitation des entreprises, les résultats sont plutôt satisfaisants. A 14 -15 % en moyenne, les taux de marge brute d'exploitation sont suffisants pour garantir une activité pérenne et sont quasiment 2 fois plus élevés que la moyenne observée dans l'industrie. Cependant, ce bilan ne doit pas masquer des faits inquiétants.

En premier lieu, la part de plus en plus importante de l'énergie dans le chiffre d'affaires des entreprises. En 2010, la charge de carburant pouvait représenter jusqu'à 27 % du CA moyen d'un segment, en 2008 c'était 30 %, en 2012, certaines projections conduisent à des estimations jusqu’à près de 40 %. La question que tout le monde se pose est jusqu'à quel niveau de prix les entreprises peuvent-elles tenir ? Une analyse prospective montre qu’à plus de 75 centimes le litre de gasoil au début de l'année 2012, le point de rupture est proche, voir atteint pour certains segments de métier. Une simple estimation, à activité constante, sur l'ensemble de l'échantillon que nous analysons, admet le prix de 0,86 €/ litre comme point de rupture. Cette estimation ayant été faîte sur différents métiers, les résultats vont entre 0,75 et 1,39 €/litre. A ce prix de rupture, les entreprises de pêche sont juste à l'équilibre financier ; elles peuvent faire face à leurs engagements bancaires mais n'ont plus aucune liquidité disponible et elles ne font plus aucune réserve. A 1 €/litre, l’ensemble de ces entreprises génèrent un résultat opérationnel nul et elles ne couvrent plus leurs emprunts.

Si cette situation est réellement alarmante, quelques éléments de l'exploitation des navires sont cependant positifs. Les rémunérations offertes pour le métier de marins pêcheur sont attractives puisque le niveau de salaire est 15 % supérieur au salaire moyen français (toutes activités confondues). Au final, les ratios d'exploitation sont plutôt bons et ils permettent de rembourser les emprunts contractés par les entreprises pour acquérir leurs bateaux. Aujourd'hui la rentabilité des capitaux investis est bonne (12,6 % en moyenne). C'est en deçà de la moyenne de l'industrie (13,1 %, source INSEE) mais supérieur à l'industrie automobile (8,8 %) et à l'industrie de l'énergie (7,5 %). Cependant l'âge des bateaux étant en moyenne de 25 ans, certaines unités doivent être remplacées. C'est ici que réside une autre difficulté majeure : l'accès aux sources de financement pour des outils de production qui coutent au moins 2 fois plus cher aujourd’hui que dans les années 1980.

L'investissement dans un bateau de pêche neuf aujourd'hui, compte tenu de la conjoncture énergétique notamment, peut permettre d'espérer un taux de rentabilité interne de l'ordre de 5% pour un investissement amorti sur 15 ans. Des travaux prospectifs menés sur la technologie hydrogène montre qu'elle pourrait être adaptée à la pêche et qu'un investissement dans cette technologie pourrait permettre un taux de rentabilité interne supérieur (6-7 %) (exemple pour un navire de 12 mètres polyvalent aux arts dormants). Renouveler la flotte avec des technologies favorisant la réduction de la dépendance énergétique demeure sûrement aujourd'hui l'enjeu prioritaire de la pêche de demain. Les conditions d'exploitation montrent que cette activité est viable même si un changement de modèle économique doit être envisagé. Enfin, l'accès aux sources de financement est également une problématique qui doit être traitée de manière collective, et le travail réalisé en ce sens par plusieurs régions littorales est encourageant. Des dispositifs spécifiques de fonds d'investissement compatibles avec les règles européennes permettront de favoriser un nouvel élan pour le secteur et les économies littorales.

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De l’urgence de renouveler les navires pour sauver la pêche française

De l’urgence de renouveler les navires pour sauver la pêche française

Rapport de Daniel Fasquelle, Député du Pas-de-Calais
Juin 2011

Premier ministre - Ministère de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l’aménagement du territoire - Daniel Fasquelle, Député du Pas-de-Calais, juin 2011

La flotte de pêche vieillit. Il ne se construit presque plus de navires neufs. Cette situation, très préoccupante est lourde de conséquences en matière de sécurité, de conditions de vie à bord, de performances économiques et de consommation d’énergie. C’est l’avenir même de la pêche française qui est aujourd’hui en danger. Il est indispensable également de renouveler les navires si l’on veut mieux préserver la ressource et poser les bases d’une pêche vraiment durable. Source : MAAP

Information complémentaire....

Compétitivité et énergie

Pour réduire la consommation énergétique des navires, qui grève la compétitivité de la filière, plusieurs pistes sont à l’étude et pourraient être soutenues par le fonds interprofessionnel privé. Trois types de mesures ont été retenus :
  • les diagnostics énergétiques pour permettre à chaque équipage d’identifier les pistes d’amélioration ;
  • la mise en oeuvre de techniques innovantes dont certaines sont déjà disponibles et validées : monitoring du chalut, carnet de bord électronique permettant un meilleur entretien des machines...
  • l’expérimentation de techniques nouvelles.
Le rapport commandé par le Premier Ministre à Daniel Fasquelle député du Pas-de-Calais sur le renouvellement de la flotte française devrait venir amplifier et compléter ces projets. L’objectif est de corriger le vieillissement de la flotte (une moyenne d’âge de 23 ans contre 15 ans au début des années 1990) et s’inscrit également dans les suites du Grenelle de la Mer et de l’élan ambitieux donné à la conception de navires du futur.... Suite MAAP

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Fiers d’être pêcheurs


Fiers d'être pêcheurs / Des hommes, des métiers, des bonnes pratiques....

Michèle Villemur, journaliste culinaire et auteur,
et Vincent-Pierre Angouillant, photographe

Ministère de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l’aménagement du territoire et le Comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM)

Ce livre plein d’images et de saveurs a pour objectif de valoriser 21 pêcheurs français au travers des techniques de pêches pratiquées sur les différentes façades maritimes de la France (Outre-mer compris). En 32 pages, il présente des pêcheurs, les espèces pêchées et les techniques de pêches responsables des ressources.

La parole est donnée aux anciens pêcheurs, mais également aux nouvelles générations de professionnels de la mer, ces novateurs qui expriment avec passion leur métier et leur volonté de mettre en œuvre de bonnes pratiques. Quelques recettes simples, rapides et délicieuses sont proposées par les pêcheurs à partir des produits de leurs pêches. Source : Ministère de l’Agriculture et de la Pêche

Pour télécharger le livre, cliquer Fiers d'être pêcheurs

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Stratégies locales pour défis globaux

Stratégies locales pour défis globaux
Planifier le développement durable des zones de pêche d’Europe

Farnet Magazine n°2 - Printemps-Eté 2010

« Des communautés de pêche avisées »

Maria Damanaki, membre de la Commission européenne, chargée des Affaires maritimes et de la Pêche

Bienvenue dans ce deuxième numéro de FARNET Magazine. Je suis ravie de pouvoir m’adresser directement à vous au tout début de mon mandat comme Commissaire pour les Affaires maritimes et la Pêche. Je me sens investie de grandes responsabilités à ce nouveau poste et suis consciente des défis considérables qui nous attendent mais je peux vous assurer que je serai à la hauteur de ma fonction et que j’emploierai toute mon énergie, toute mon expérience et tout mon enthousiasme à travailler avec vous pour trouver des solutions.

La réforme de la Politique commune de la pêche est l’occasion pour nous tous de tracer, ensemble, une nouvelle voie. Sans vouloir pré-juger de l’issue de ce processus, nous devons clairement répondre à certaines questions fondamentales. Nul doute que nous devons nous attaquer à l’énorme surcapacité de la flotte et assurer une gestion plus durable de nos ressources maritimes. Parallèlement, nous devons veiller à ne pas concentrer le secteur de la pêche dans un nombre limité de zones et permettre à la pêche artisanale d’être compétitive tout en reconnaissant son importante contribution sociale dans beaucoup de nos régions côtière….

Avec leurs modes de vie, culture, traditions et savoir-faire uniques, les communautés de pêche sont un élément important de cette diversité territoriale. C’est pourquoi l’Axe 4 du Fonds européen pour la pêche nous permet pour la première fois de tester l’approche territoriale intégrée du développement dans les zones dépendant du secteur halieutique. C’est un projet excitant mais qui suscite aussi de grandes attentes. C’est pourquoi, s’il est important de saisir cette occasion d’expérimenter, il faut aussi veiller à tenir compte des enseignements des programmes et dispositifs précédents, certains étant évoqués page 26.

Ce numéro de FARNET Magazine s’intéresse tout particulièrement aux stratégies de développement local, un élément essentiel de l’approche territoriale du développement et un outil important pour construire un consensus entre les partenaires locaux et convertir en actions locales des politiques émanant des niveaux supérieurs. Comme le montrent les reportages en Ostrobotnie (Finlande) et en Galice (Espagne), les démarches collectives de développement et la mise en œuvre de ces stratégies sont l’occasion de libérer l’ingéniosité et l’esprit d’entreprise qui, nous le savons bien, existent dans toutes les zones de pêche européennes. Ils fourniront les idées et l’élan dont nous avons besoin pour relever les défis de l’Europe.

Maria Damanaki, Membre de la Commission européenne, chargée des Affaires maritimes et de la Pêche

Sommaire
  • Elaborer les bonnes stratégies pour les zones de pêche d’Europe par delà l’horizon
L’élaboration de la stratégie locale est une occasion unique pour tous les acteurs de la zone de pêche de se rassembler au service d’une vision à long terme.
  • Reportage : La stratégie des synergies
Pêche et développement rural en Ostrobotnie (Finlande).
  • Interview : Danuta Hübner
Présidente de la Commission du développement régional au Parlement européen et ancienne Commissaire européenne pour la Politique régionale.
  • Reportage : Transformer l’essai
L’Axe 4 en renfort du développement côtier de la Galice (Espagne).
  • Le renforcement des capacités en Pologne
Les autorités polonaises se sont largement inspirés de l’expérience de Leader pour concevoir le programme de renforcement des capacités en faveur des zones de pêche.
  • Les experts FARNET se penchent sur la valeur ajoutée de l’approche territoriale
Une récente réunion du groupe conseil FARNET a rassemblé des experts de différents pays d’Europe pour évaluer les atouts de l’approche territoriale face aux défis auxquels sont confrontées les zones de pêche de l’Union.
  • Réseau FARNET
Pour télécharger Farnet Magazine, cliquer n°2

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Techniques innovantes pour une pêche durable

Conférence de Marc Meillat / Ifremer


(Cliquer sur l'image)


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Revue de presse

==== 28 septembre 2011 ====

Olivier Le Nézet : « Être pêcheur, c'est un métier noble »

Olivier Le Nézet, président du comité local des pêches de Lorient-Étel (élu CFDT).

Réforme de la politique européenne des pêches, fusion des structures professionnelles, les gros dossiers de rentrée ne manquent sur le bureau du comité local des pêches.

Pour Olivier Le Nézet, le projet de réforme de la politique commune des pêches balaye dix ans de travail mené par les professionnels, notamment les sur la sélectivité des engins de pêche ».

Le comité recrute un chargé de communication. La pêche souffre-t-elle d'un déficit d'image ? Oui. Il s'agit de montrer une image positive, moderne, de la filière, que le grand public méconnaît. Être pêcheur, c'est un métier noble. Nous devons davantage le valoriser, car d'autres ¯ certaines organisations écologistes ¯ savent très bien communiquer pour montrer les pêcheurs du doigt. Article intégral d’Ouest France : « Être pêcheur, c'est un métier noble »

==== 16 septembre 2011 ====

Qu'est-ce qui a changé dans la pêche ?


Serge Larzabal (*) : La réglementation. Les contraintes, l'Europe... On a beau être en pleine mer sur un bateau, mais le métier de pêcheur n'est plus un métier de liberté, comme nous l'avons connu il y a vingt, vingt-cinq ans. Il y a des règles de plus en plus fortes, des quotas, l'aspect environnemental a pris une importance capitale.

J'ai envie de dire que nous sommes les premiers intéressés par cet aspect environnemental, ne serait-ce que pour la qualité de l'eau, pour avancer. Sauf qu'en face, et je vais être un peu méchant, il y a certains bobos parisiens qui se sont trouvés une vocation environnementale dans des institutions comme WWF, ou Greenpeace. Il faut que ces institutions existent, mais il ne faut pas oublier que seuls les pêcheurs sont garants de l'avenir de leur métier.

Je ne cache pas qu'il y a eu des excès de notre part, mais nous passons aujourd'hui systématiquement pour des prédateurs, des ravageurs. En face, ils ont des moyens de communication tellement énormes, que nous passons forcément pour les méchants, même si nous allons désormais vers une pêche durable, même si nous faisons des efforts considérables. Derrière tout cela, il y a quand même des hommes qui doivent tirer un revenu pour vivre. Ne les oublions pas, ils aiment leur métier, et la mer.

Xan Aire : Est-ce que l'état d’esprit de ces pêcheurs a évolué ?
S.L.: Heureusement ! La culture environnementale est entrée dans les moeurs, et ce dès la formation. Mais il n'y a pas que cela. La place de la femme aussi évolue. Elles ont un statut, un travail rémunéré. Par ailleurs, nous en voyons aussi qui choisissent le métier de marin-pêcheur. La vente directe est également un point positif, d'autant plus qu’elle est acceptée, soutenue et autorisée dans un port où il y a une criée, ici, à Saint-Jean-de-Luz. Je peux vous affirmer que c'est très rare ! Dans les point négatifs, mais c'est un analyse tout à fait personnelle, je dirais que l'accroissement de la réglementation et des quotas a amené beaucoup plus d'individualisme que par le passé. Parfois, les quotas sont imposés individuellement par bateau. C'est aussi une évolution sociétale, et la pêche est logiquement touchée.

X.A.: Est-ce que la culture de la pêche est toujours présente sur le port de Saint-Jean-de-Luz ?
S.L.: La solidarité entre pêcheur est là, présente. Puis on a des jeunes qui sont dans le métier, ce qui veut dire beaucoup : sans culture, nous n'aurions pas touché la jeune génération.

X.A.: Quelle est la clé de l'avenir, pour la pêche ?
S.L.: La transmission est la clé de l'avenir de la pêche. Il faut que nous sachions l'assurer. C'est un défi majeur. C'est à nous de travailler pour faciliter la transmission. C'est un métier difficile, mais on a un patrimoine derrière. Ce n'est pas n'importe quel métier, ce n'est pas comme passer huit heures dans une usine. C'est un savoir-faire, et on gagne correctement sa vie. C'est dans ce sens qu'il faut communiquer sur la pêche, à mon goût.

(*) Serge Larzabal (1962, St Jean de Luz) est le président du Comité Local des Pêches Maritimes de Bayonne. Il attend beaucoup de l'exposition itinérante Itsasturiak de l'Institut culturel basque, présentée à Saint-Jean-de-Luz en septembre 2011 : un outil de transmission et de communication, pour valoriser le métier de marin-pêcheur, souvent cantonné à une image négative ces derniers temps.


==== 23 août 2011 ====

Un nouveau marin pêcheur (Phare de Ré)


Les marins pêcheurs sur l'île de Ré ne sont plus qu'au nombre de deux. Un troisième, Sébastien Fays, vient de se lancer, à 26 ans, à son compte, malgré les difficultés de la profession.

Les jeunes qui prennent la relève dans le milieu des pêcheurs peuvent se compter sur les doigts d’une main, et encore. Entre une réglementation toujours plus contraignante, la concurrence des gros chalutiers, et des bancs de poissons en moindre nombre, il faut avoir la mer dans le sang pour avoir envie de se lancer dans l’aventure. Le Rétais Sébastien Fays l’a plus que de raison. La pêche, il en a toujours été mordu, et ce n’est pas demain que cela va changer. “Il n’y a tellement pas de relève que cela donne encore plus envie d’y aller”, affirme-t-il. Et ce ne sont pas les difficultés du métier et sa rudesse qui vont faire reculer le bonhomme. Au contraire. À partir du moment où il est en mer, Sébastien est heureux. C’est tout ce qui compte pour lui, comme être son propre patron, faire ce qui lui plaît et gagner sa vie par ce travail. Le reste est bel et bien quantité négligeable. Et l’a toujours été.

Tout petit déjà, quand il n’avait pas école, il demandait au meilleur ami de son père, un marin pêcheur, de l’emmener en mer. Sébastien savait déjà que le métier qui serait le sien, plus tard, serait celui de marin pêcheur, pour “la mer, le silence et les poissons”. Alors, l’école, très peu pour lui à partir du moment où ce qu’on lui apprend ne concerne pas la mer. Après la cinquième, il demande une réorientation et obtient une dérogation pour intégrer le lycée maritime de La Rochelle où il décroche son CAP. Il a alors quinze ans et se retrouve aussitôt embauché à bord de l’Atlas, à Saint-Martin-de-Ré. Mais le goût de la liberté et de l’indépendance le pousse à passer l’examen pour devenir patron de son propre bateau.

Parcours du combattant…

Retour à la case départ. Son patron ayant pris un autre matelot, Sébastien va faire une saison en poissonnerie, à La Noue, puis cinq ans à Grainocéan - une écloserie rochelaise spécialisée dans l’élevage de naissains d’huîtres - avant de revenir à son seul amour, la pêche, avec pour patron, l’ami d’enfance de son père, Fabrice Héraudeau. En juin dernier, celui-ci prend sa retraite. Au même moment, Sébastien a la possibilité de racheter un chalutier à un marin rochelais. Un autre jeune pêcheur convoite aussi le bateau, mais c’est Sébastien qui fait l’affaire. Pourquoi ? Il a décroché le premier les crédits nécessaires à l’achat du bateau, vendu à 100 000 €, avec tout le matériel de pêche. Une sacrée affaire..... Suite dans Phare de Ré

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Le 3 octobre 2011 : Pierre. A 23 ans, il est le plus jeune patron de la flotte de pêche du Havre


Les pêcheurs arment leur embarcation pour la coquille. La saison débute lundi prochain.

Elle va revenir dans nos assiettes. Fraîche, charnue, délicieuse. Le consommateur se délecte déjà. Côté professionnel, l'enthousiasme n'est pas forcément au rendez-vous. La dernière saison n'avait pas répondu aux attentes. Les clients avaient fini par bouder le produit.

« Nous avons connu un gros problème de vente. Et encore s'il n'y avait que ça », reconnaît Pierre. A 23 ans, il est le plus jeune patron de la flotte de pêche du Havre. Pas question pour autant de baisser les bras. Lundi prochain, le 3 octobre il sera en mer à la barre de son Saint-Pierre, embarcation de 12 mètres, accompagné de ses deux matelots, Hakim, 18 ans et Guillaume 26 ans, pour traquer la fameuse coquille. La campagne est ouverte hors baie de Seine, autrement dit au large d'une ligne tirée entre Barfleur et Antifer.

En attendant d'appareiller, l'équipage met à profit ces derniers à quai pour préparer le matériel. « Il y en a pour 10 000 euros d'investissements. Sans compter la liste des équipements obligatoires qui s'allongent et le prix du gazole toujours plus élevé. Tout ça coûte de l'argent alors que le prix de la coquille continue de baisser », se plaint Pierre.

Concurrence étrangère...

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Le 4 octobre 2011 : Olivier Azarété, à Urt, où il cherche à s'installer.


Malgré les fortes difficultés qui touchent aujourd'hui la pêche en estuaire, avec la raréfaction du poisson, les quotas européens, les problèmes environnementaux et en dépit d'une chute des licences sur le secteur (36 aujourd'hui contre 70 il y a trois ans), l'activité professionnelle garde malgré tout ses adeptes en Bas-Adour.
Olivier Azarété, jeune pêcheur trentenaire de Ciboure, croit plus que jamais en son métier. Même s'il sait que le combat pour le faire respecter et plus personnellement, pour survivre, devient plus dur à chaque saison.

Croire de toutes ses forces

Son goût pour la pratique lui est venu de son oncle. « Il était fidèle à la pêche traditionnelle de la civelle (civelle ou pibale, noms régionaux désignant l'alevin de l'anguille européenne) et c'est comme cela que j'ai découvert cette activité », raconte-t-il.

Il poursuivra ses études par un BEP pêche à l'issue duquel il décrochera un travail sur un navire pendant cinq ans. Mais exercer sur l'Adour le tente plus que tout. Il s'engage alors dans une petite activité sur le fleuve. Sus à la lamproie, l'alose, l'anguille et, perle des lieux, la pibale sur ce secteur qui va de l'embouchure à Tercis-les-Bains (environs de Dax dans les Landes).

Positionné à Ciboure, ce n'est pas l'idéal pour couvrir ce vaste secteur. Ainsi, Olivier s'est mis en recherche d'un lieu de vie privé et professionnel dans les environs d'Urt, site approprié puisqu'à mi-chemin entre les deux extrémités de la zone. Mais sa quête n'est pas simple. Pas plus que les années qui se dessinent.
Car si le jeune pêcheur veut croire de toutes ses forces en l'avenir de son métier, qu'il souhaite mieux en vivre, « sans craindre la suivante », il faudra tenir, face à l'administration. Et on en revient forcément aux quotas fluctuants européens.

Ils touchent essentiellement le produit le plus intéressant qu'est la pibale. « L'Europe, c'est une énigme. Que pourra-t-on pêcher dans cinq ans ? », interroge Olivier Azarété. Mais ce dernier garde ses convictions. Comme ses confrères, il veut rester une sentinelle de la qualité, signe de transmission d'un savoir-faire certain malgré l'incertitude de l'avenir.

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Rudy Amand, Socio-anthropologie des marins pêcheurs,

Socio-anthropologie des marins pêcheurs

Rudy Amand

Paris, L'Harmattan, coll. « Sociologies et Environnement », 2011

Baisse des effectifs, crise écologique, redéfinition des techniques de travail... Le monde des marins pêcheurs est en pleine mutation. L'arrivée d'une population touristique et "rurbaine" dans les villages portuaires transforme l'organisation spatiale et la façon "d'être ensemble" des communautés traditionnelles. Quel est l'état d'esprit des professionnels et des membres de la communauté dans ce contexte ? Quelles résistances opposent-ils à cette vague qui semble devoir les submerger ?

L’ouvrage de Rudy Amand met au jour les évolutions d’un métier, celui de marin pêcheur, qui semble destiné à disparaître, face à la montée des exigences écologiques. Le nombre de marins pêcheurs en France a diminué d’un tiers entre 1990 et 2006 (passant de 25.726 à 17.088). Face aux transformations techniques, à l’émergence des questions écologiques et des normes européennes en matière de pêche, « les communautés locales de marins pêcheurs ont développé des modes de résistance originaux ». L’étude de l’évolution des classifications de l’INSEE montre que les marins pêcheurs étaient considérés comme une catégorie à part entière dans la table des groupes professionnels en 1936 mais avec la table des PCS, cette catégorie s’efface. Ils sont à la fois assimilés aux ouvriers, aux agriculteurs et aux artisans. Pourtant, ce métier connaît certaines spécificités liées aux rythmes de travail et de vie, interdit aux femmes : « la difficulté du métier, les conditions de travail intenses, sont des éléments constitutifs de l’identité des marins pêcheurs ».

L’exercice du métier rend difficile le travail de l’enquêteur « ils sont soit en mer, soit à terre en train de travailler, ou bien encore chez eux en train de se reposer. Afin d’éviter les refus, il nous fallait aller sur les ports, guetter l’arrivée des bateaux, attendre la fin de la débarque et sauter sur nos victimes avant qu’elles ne se dépêchent de rentrer chez elles ». L’enquête multiplie donc les portes d’entrée : entretiens avec des informateurs, entretiens avec des femmes de marins pêcheurs et des jeunes en lycée maritime, exploitation de données statistiques, cartographie, photographies, expérience à bord d’un navire, promenades dans les ports, observations de pots servis aux cercles familiaux et amicaux de l’équipage du navire, revue de presse.
L’ingéniosité de l’enquêteur permet de rendre compte des évolutions de la répartition spatiale des marins pêcheurs : les littoraux, devenus des espaces attractifs, accueillent de nouveaux habitants, modifiant ainsi l’organisation de la vie communautaire : « Avec leur adresse, et grâce aux images satellitaires des communes, nous avons cartographié l’habitat des marins pêcheurs. Il nous fut alors possible de mesurer la mobilité géographique intergénérationnelle en comparant les lieux de résidence des actifs actuels avec celui de leurs parents lorsque l’un des conjoints exerçait la même activité que son enfant : les marins pêcheurs sont-ils exclus du littoral qui serait investi par les touristes et les travailleurs urbains ? ». Les espaces d’habitation à proximité du port ne sont plus occupés par les actifs de la commune en raison de la montée des prix des biens ; Les marins pêcheurs et leur famille investissent les confins des communes portuaires, voire migrent vers les villages limitrophes.

Les promenades dans les ports donnent souvent à voir une carte postale inanimée : « Ils sont peu nombreux, peu visibles, ils pénètrent les quais qui leur sont réservés grâce à des badges contrôlant les lourdes barrières qui interdisent leur accès au commun des mortels ». « Ce sentiment est renforcé par l’absence de bateaux, le jour de notre promenade, à proximité des écluses, à une place qu’ils occupent habituellement. Peu importe de toute façon : même lorsqu’ils sont là, ils sont absents ». Le port détient un rôle important dans la construction des sociabilités marines : c’est un lieu qui favorise la constitution de clans familiaux et les regroupements amicaux.

Le bateau est représenté comme un « espace de vie protecteur et infaillible contre une nature hostile et imprévisible. Il est si important qu’on lui prête des caractères anthropomorphiques en le baptisant (les prénoms des bateaux). Un bateau mise à la casse, c’est un crève-cœur pour son patron et les membres de l’équipage. Certains feront tout leur possible pour ne pas arriver à cette solution extrême ». Les fêtes qui entourent la bénédiction religieuse des navires apparaissent de plus en plus comme des spectacles folkloristes à destination des touristes. Si le navire est un lieu protecteur, c’est également en raison du maintien de la hiérarchie et du respect de cette hiérarchie par les marins ; les espaces sont dévolus aux hommes en fonction du statut qu’ils occupent au sein du bateau. La non remise en cause de l’ordre établi passe également par l’interdiction de faire monter les femmes à bord des navires (à l’exception des manifestations festives) puisque la présence des femmes est « assimilée à une anomalie ». La promiscuité entre les hommes participe à une tension sexuelle qui se manifeste dans des verbalisations de pulsions ou bien encore dans un passage à l’acte symbolique entre marins.

D’autres aspects du mode de vie des marins pêcheurs sont évoqués dans l’ouvrage : la remise en cause du couple traditionnel en raison de la montée du travail des femmes, les retours des marins au sein des domiciles, les nouvelles règles en matière de pêche et les tensions environnementales sur leur activité, les formes que prend la contestation, et l’impuissance face à l’écologie et les lois du marché.

Si l’originalité du travail de Rudy Amand réside dans le choix de l’objet de recherche et la pluralité des méthodes d’investigation, le lecteur peut se sentir parfois « noyé » dans des explications techniques qui s’avèrent longues (cela n’enlève rien à la qualité de l’ouvrage). On aurait également pu interroger les processus d’entrée dans la carrière de marin pêcheur et les parcours de ces jeunes qui décident de s’engager dans des formations menant à ce métier : comment se fait la transmission du métier avec les jeunes ? Que deviennent les enfants de marin pêcheur ? Rudy Amand nous donne quelques pistes qui mériteraient d’être approfondies dans d’autres enquêtes : la profession de marins pêcheurs est plus jeune que les autres actifs : « cela s’explique certainement par le faible capital scolaire requis pour y entrer, et aussi, par le départ à la retraite anticipée dont bénéficient les marins pêcheurs. Ceci n’est pas sans conséquence sur les perspectives d’évolutions rapides offertes par le secteur. Ainsi, les jeunes marins pêcheurs espèrent-ils rapidement connaître une ascension dans la hiérarchie des navires ». Ainsi, on pourrait mettre en avant les capacités de résistance de ces gens de la mer en étudiant les différentes formes de mobilisation collective et individuelle, dans le quotidien, dans les navires, et au cours d’actions symboliques (les manifestations). Comment se construit la culture professionnelle des marins pêcheurs et comment ces derniers perçoivent leur devenir ?
Référence électronique

Joachim Benet, « Rudy Amand, Socio-anthropologie des marins pêcheurs », Lectures [En ligne], Les comptes rendus, 2011, mis en ligne le 07 décembre 2011, consulté le 08 décembre 2011. URL : http://lectures.revues.org/6970

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Le 6 janvier 2011

Morgan Lecuyer est le plus jeune armateur du port de Saint-Malo. À 27 ans, il est propriétaire d’un fileyeur de 18 m, qu'il a racheté en juin dernier. Son bateau, spécialisé dans la pêche de l’araignée et du poisson en filet, compte sept employés. Mais il peine à recruter ses marins, et à les garder longtemps. « C’est infernal, se désole le jeune patron. Beaucoup viennent parce qu’ils savent qu’on gagne bien sur de gros bateaux comme ça. Mais c’est aussi très dur, ils s’en rendent vite compte ».

Depuis le mois de juin, il en a ainsi vu passer 40. Actuellement, il recherche trois matelots. Pour les trouver, il a passé une petite annonce au Pôle emploi. « C'est encore là que j'ai les candidatures les plus fiables ».

Photographie Wikipedia de Remi Jouan : Petit chalutier du Croisic (Loire-Atlantique)

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Le 17 mars 2012 : La galère d'un jeune pour s'installer

Stéphane Charleux essaye en vain, depuis trois ans, de convaincre les banques de lui prêter l'argent nécessaire pour s'installer pêcheur. Mission impossible.

La motivation de Stéphane Charleux force le respect. Sûr que beaucoup, à sa place, auraient baissé les bras depuis longtemps. Mais lui reste calme. Assis devant sa table de salle à manger, il déroule son histoire. Oui, il a déjà pensé à abandonner, mais sa volonté a toujours repris le dessus, peut-être avec l'énergie du désespoir.

Pourtant, son rêve n'a rien de fou. Tout ce qu'il veut, depuis trois ans, c'est travailler : acheter un bateau pour pouvoir exercer à son compte le métier de pécheur. Il a l'expérience, les diplômes, les dossiers de montage financier, les subventions. Ce qui lui manque, c'est l'argent. Le nerf de la guerre.

Un projet qui tient la route

Tout commence il y a trois ans et demi. Stéphane Charleux, scaphandrier de profession, décide de changer de métier. Fin 2008, il décide de retourner sur les bancs du Lycée maritime, à La Rochelle, pour passer son brevet de capitaine. « J'ai toujours adoré la pêche. J'avais déjà travaillé sur des bateaux. »

Dès le départ, il sait que son but ultime est d'être son propre patron. Il s'intéresse à la pêche à la coquille Saint-Jacques, aux pétoncles et aux crevettes. Mais avant de s'installer, il souhaite faire ses premières armes sur un navire. Il embarque comme matelot sur l'« Apollo » de Serge Artus, marin rochelais. Rapidement, « j'ai voulu reprendre son bateau, car il partait à la retraite ». Soutenu par son patron, il monte au cours de l'année 2009 un dossier de reprise de l'entreprise avec Chargeco, le groupement de gestion spécialisé dans la pêche.

« J'étais plutôt confiant car le projet tenait la route. L'entreprise se portait bien et faisait des bénéfices. » Le bateau est expertisé. Stéphane Charleux obtient ses licences de pêche. Il part donc démarcher les banques pour obtenir un crédit de 135 000 euros. Toutes feront la même réponse : non.

« On se prend une claque »

Les raisons invoquées ? « Elles me disent que la pêche est en crise, qu'elles ne peuvent pas donner suite à ma demande, ou elles ne donnent pas de motif du tout. »

Ni Stéphane Charleux, ni Serge Artus ne souhaitent abandonner. « Assez rapidement, il me fait une proposition : un prêt d'honneur pour aider à la reprise. » Un geste généreux qui diminue alors considérablement le crédit demandé aux banques.

En octobre 2010, les deux hommes refont un montage financier et retournent voir les banques. Mais ce n'est toujours pas suffisant pour les convaincre. Stéphane Charleux reçoit de nouvelles lettres de refus. Son patron décide alors, à contrecœur, de profiter du plan de sortie de flotte, la casse des bateaux de pêche. « Là, on se prend une claque ! »

Aides et apport personnel

« On repart donc de zéro. » Stéphane Charleux sort abasourdi de ces deux premiers échecs, mais avec une meilleure connaissance de ce que les banques attendent. « Le crédit demandé était trop important, j'ai donc baissé mes ambitions. » En mars 2011, il embarque à nouveau comme matelot sur un caseyeur-fileyeur rochelais, le « Saint-Hubert ».

Il continue à regarder les petites annonces à la recherche d'un bateau autour de 70 000 euros. « Une gamme correcte, modeste, mais assez grand pour travailler. » Il repère quelques embarcations, vérifie avec les Affaires maritimes qu'elles sont conformes à l'activité de pêche rochelaise. La plupart se trouvent en Bretagne. Il commence donc en enchaîner les allers-retours, avec les frais que ça engendre.

« Je finis par en trouver un vers le mois de juillet 2011. » Stéphane Charleux remonte un dossier avec Chargeco et signe un compromis de vente. Cette fois-ci, il peut prétendre à des subventions européennes « puisque le bateau a moins de trente ans et que c'est une première installation ». Grâce à cette aide, 15 % du prix du bateau est déjà financé, soit environ 9 000 €. S'ajoute un apport personnel de 10 000 €. Il demande aux banques un crédit de 50 000 €. Même refus. Même réponse. Mêmes motifs invoqués.

La dernière chance

Stéphane Charleux est tout près d'abandonner. Mais son entourage le soutient. Ironie de l'histoire, entre-temps, il s'achète une maison avec sa compagne. Là, il n'a aucun problème pour obtenir un crédit de 200 000 euros, bien supérieur à ce qu'il demande pour acquérir son bateau. « Car on est tous les deux en CDI. »
Échaudé par les refus des banques, il continue à distance à surveiller les bateaux à vendre. En décembre 2011, une occasion en or se présente : une proposition de reprise avec un prêt du vendeur. Pas besoin de passer par les banques ; dans un cas comme celui-ci le propriétaire du bateau accepte d'être payé par mensualités.

Devant une aubaine pareille, Stéphane Charleux quitte son travail par rupture conventionnelle. Mais, coup de théâtre, au dernier moment, le vendeur se rétracte. « Je me retrouve au chômage, sans bateau et sans projet ! »

Aujourd'hui, Stéphane Charleux arrive à travailler quelques jours par mois sur des bateaux. Il a décidé d'essayer encore une fois de convaincre les banques pour l'achat d'un bateau, le « P'tit Charles », pour lequel il ne leur demande que 22 000 euros. Il a dans son dossier 10 000 euros d'apport personnel, 8 000 € de prêt à taux zéro Nacre, 15 % du prix du bateau subventionné par l'Europe et la Communauté d'agglomération. Il bénéficie de 50 % de caution par l'organisme Oséo. Ses parents se portent garants des 50 % restant. Le risque est donc quasiment nul pour les banques.

Pour l'instant, il commence à peine à les démarcher. « Mais j'ai déjà reçu un premier refus ! »

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Le 9 mai 2012

Susciter l'appel du large avec Savoir-faire et Découverte

Saisir la bonne image des métiers de la mer...

Et la transmettre aux jeunes qui prendront ensuite la relève...

Réorienter et faire découvrir les métiers de la pêche, c'est ce que propose l'association Savoir faire et découverte. Elle propose à des jeunes âgés de 18 à 25 ans de devenir reporters.

Ils seront huit, âgés de 18 à 25 ans, qui pourront jouer aux apprentis reporters, sur les côtes du pays d'Auray, auprès des professionnels de la mer, et encadrés par l'association Savoir faire et découverte. La structure, basée à Caen, et qui bénéficie du soutien des régions Basse-Normandie, Bretagne et de l'Europe, et qui s'attache aussi bien à la formation qu'à la valorisation de certaines filières, est partie d'un constat. «Les métiers de la mer et plus particulièrement la pêche n'ont pas une bonne image auprès des jeunes. Devant la nécessité de prendre soin des ressources, de préserver l'environnement, et en lien avec les politiques touristiques, des Régions s'engagent dans des politiques favorisant la petite pêche côtière, l'aquaculture écologique et des filières locales de qualité».

Formation à Étel

Le projet s'attache donc à la «mise en valeur de la pêche durable et des métiers de la mer auprès des jeunes et des habitants, à travers des reportages vidéo associés à des débats publics». L'appel à candidature s'adresse donc «à tous les jeunes intéressés par la vidéo, les voyages, qui sont curieux et qui aiment le travail en équipe». Accompagnés et formés aux interviews et à la prise de vue par des professionnels, les candidats retenus filmeront des initiatives de professionnels de la pêche éco-responsable et des métiers de la mer... Une formation leur sera proposée au lycée maritime d'Etel, au début du mois de septembre, avant plusieurs sessions dédiées à la préparation, puis au tournage et au montage des reportages. Les films réalisés serviront à illustrer tables rondes et débats consacrés aux métiers de la pêche, mais aussi des problématiques de formation.

Pratique

Date limite de réception des candidatures : 26 mai. Envoyez une lettre de motivation à : arnaud.trolle@lesavoirfaire.fr Date prévisible des entretiens de motivation: entre le 1er juin et le 15 juin 2012. Début du projet: août 2012.

Savoir-Faire et Découverte, c'est qui ?

Savoir-Faire et Découverte conçoit et anime régulièrement des projets visant à :
  • Améliorer l’attractivité des territoires ruraux, en France et en Europe
  • Développer les savoir-faire porteurs de relocalisation
Objectifs

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Plus de 200 artisans, agriculteurs et artistes proposent de découvrir et de partager leurs savoir-faire, dans le cadre de stages-découverte, de tests métiers et de formations-actions.

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Le 30 novembre 2012

2ème vague de l’Observatoire de l’image de la filière pêche auprès des Français


Le Comité National des Pêches Maritimes et des Elevages Marins (CNPMEM) a mandaté Ipsos pour réaliser la seconde vague de son Observatoire.

Les Français sont aujourd’hui convaincus de la réalité du réchauffement climatique et toujours très inquiets de l’état de l’environnement. Ils se montrent de plus en plus critiques vis-à-vis des acteurs considérés comme ayant des impacts négatifs sur la nature et expriment à leur égard des attentes fortes. Dans ce contexte, les résultats de la 2nde vague de l’Observatoire sont particulièrement intéressants.

Très longtemps critiqué pour son impact sur la faune marine et son irresponsabilité, il semble que le secteur français de la pêche bénéficie depuis peu d’une réelle amélioration de son image auprès de la population. En 2012, l’attachement que les Français expriment vis-à-vis de leurs pêcheurs se renforce par rapport à 2011. La donne semble avoir changé. Ils ont de plus en plus le sentiment que le secteur a pris conscience de son rôle dans le domaine de la protection de l’environnement. Mieux, les pêcheurs sont aujourd’hui considérés comme des acteurs à part entière de la protection des espèces et des fonds marins. Pour la 1ère fois depuis la création de l’Observatoire, une majorité de Français considère que le secteur évolue dans le bon sens.

Il n’en reste pas moins vrai que les Français attendent probablement plus d’actions encore de la part du secteur de la pêche dans le domaine de la préservation de l’environnement, car leurs efforts sont encore perçus comme seulement « plutôt » importants. Par ailleurs, la filière est toujours considérée comme socialement sinistré tandis que la profession de marin pêcheur est à la fois perçue comme formatrice et intéressante, mais aussi difficile, dangereuse et peu rémunératrice. Elle attire toujours aussi peu les Français qui déconseilleraient à leur enfant d’embrasser cette carrière

L’image des pêcheurs et de la filière continuent de s’améliorer auprès des Français

Les Français confirment leur attachement à la profession et au secteur d’activité : près de 9 Français sur 10 ont une bonne image des pêcheurs (89%) et les trois quarts considèrent que depuis ces 10 dernières années l’image qu’ils ont des pêcheurs s’est améliorée (74%, + 1 pt par rapport à la vague d’enquête précédente réalisée en 2011).

58% des Français (+3 pts) se disent être attachés à ce secteur, secteur qu’ils considèrent d’ailleurs comme faisant partie du patrimoine français (87%, +2 pts).

Un secteur qui évolue dans le bon sens : 70% des Français pensent que ce secteur fait beaucoup d’efforts pour améliorer son image (+8 points) et qu’il évolue dans le bon sens (55%, +7 pts par rapport à 2011).

Les Français estiment de plus en plus que les pêcheurs font de réels efforts dans le domaine de la préservation de l’environnement

Les efforts du secteur en matière de protection de l’environnement sont davantage perçus : près de 8 Français sur 10 estiment que ce secteur fait des efforts dans le domaine de la protection de l’environnement depuis ces 5 dernières années (77%). Ce résultat enregistre d’ailleurs une forte progression depuis la précédente vague d’enquête (+ 10 pts par rapport à 2012).

Une large majorité des Français considère que le secteur fait depuis ces 10 dernières années des efforts pour préserver l’espèce du thon rouge en respectant ses quotas de pêche (73%) ou pour éviter le plus possible les captures accidentelles de mammifères marins (70%, + 8 pts par rapport à 2012).

7 Français sur dix trouvent également que ce secteur se montre plus respectueux de la sauvegarde des espèces menacées (69%, +7 points par rapport à 2012). Enfin, une large majorité des Français estime que les pêcheurs font évoluer leurs pratiques de pêche (76%, + 3pts) et participent à la sauvegarde du patrimoine marin (64%, + 10 pts).

Une majorité de Français considère en effet que le secteur de la pêche joue un rôle de vigie depuis ces dernières années, en rendant davantage compte aux autorités de l’évolution des stocks de poissons et de crustacés (70%) ou en témoignant des changements et des perturbations qui surviennent en mer par la faute du changement climatique (72%).

Cette conscience environnementale est d’ailleurs une spécificité des pêcheurs français : pour une grande majorité des Français, les pêcheurs français sont plus soucieux de l’environnement (73%) et plus sensibles à la sauvegarde des espèces (75%) que ceux des autres pays au sein de l’Union européenne.

La qualité des produits et l’engagement en matière de sécurité alimentaire font aussi la force du secteur de la pêche et des pêcheurs français

La qualité des produits, un atout maître de la filière : plus de 8 Français sur 10 considèrent que ce secteur fournit des produits et des services de qualité (84%, + 2 pts). 81% des Français déclarent que le secteur de la pêche a acquis un niveau de sécurité sanitaire élevé (+1 pt), signe de la qualité de ses produits.

Les produits pêchés par des pêcheurs français plébiscités : la grande majorité des Français font attention à l’origine des produits qu’ils consomment (81%). En déclaratif, un Français sur deux (52%) dit acheter le plus souvent des produits issus de la mer pêchés par des pêcheurs français. Plus de 9 Français sur 10 qu’ils seraient prêts à acheter en priorité la marque « Pavillon de France » (93%).

Un attachement fort au « made in France » : cet attachement repose d’une part sur du patriotisme économique, les Français achetant le plus souvent des produits pêchés en France ou proche de leur région le font pour aider la filière de la pêche française (45%) ou parce qu’ils pensent qu’il faut le plus possible consommer français en temps de crise (35%). La qualité des produits favorise également ce réflexe d’achat (26%).

Mais si le secteur de la pêche est perçu comme indispensable à l’économie française, il est aussi considéré comme socialement en crise tandis que le métier de marin ne suscite pas de fortes vocations

Un secteur d’activité indispensable mais encore perçu comme peu dynamique : 85% des Français considèrent en effet que le secteur de la pêche est indispensable au dynamisme économique du pays (+2 pts). Par ailleurs, 6 Français sur 10 (60%, + 5 pts) estiment que la filière participe à la croissance de la France (dont seuls 12% de tout à fait) et 1 Français sur deux considère que la France est compétitive dans ce secteur (50%, + 2 pts). Pire, une large majorité pense que ce secteur est socialement en crise, 65% considérant que ce n’est pas une activité créatrice d’emplois.

Un métier respecté mais qui pâtit de sa pénibilité : 81% des Français trouvent qu’il s’agit d’un métier intéressant (81%, + 4 pts) et formateur (76%).

Mais ils considèrent aussi que ce métier est difficile (97%), dangereux (94%, - 1 pt) et incompatible avec la vie de famille (86%). Plus grave pour l’avenir de la profession, il n’est pas non plus considéré comme rémunérateur (84%) ou d’avenir (72%, - 6 pts). Conséquence : seuls 29% des Français estiment que les pêcheurs donnent envie aux jeunes d’en faire leur métier. Notons toutefois que la profession gagne en attractivité depuis la précédente vague (+4 points par rapport à 2011).

Fiche technique

L’Enquête pour le CNPMEM a été réalisée par Ipsos/Logica Business Consulting auprès d’un échantillon représentatif de 1 014 Français âgés de 18 ans et plus interrogés du 16 au 23 octobre. Méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne de référence du foyer, catégorie d’agglomération et région).

Emilie Rey-Coquais
Chargée d'études sénior Ipsos Public Affairs

Documents associés

Perception et image de la filière pêche et des pêcheurs Télécharger le document

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Le Monde : Réaction de Martine Valo

Martine Valo essaie de trouver des failles dans l'enquête d'Ipsos. Elle ne comprend pas pourquoi les pêcheurs ont autant succès parmi ses lecteurs qui sont pourtant sur-informés de surpêche dans les colonnes de son journal...


Alors que le gouvernement français défend pied à pied, à Bruxelles, son droit de poursuivre les poissons jusque dans les grands fonds, s'attirant les foudres des ONG écologistes, la pêche hexagonale tâche, elle, de présenter son meilleur visage aux consommateurs.

C'est donc son profil "responsable et durable" que met en avant le Comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM) dans l'enquête qu'il a commandée pour la deuxième année consécutive.

Selon ce sondage sur la perception du métier et de la filière, réalisé par Ipsos en octobre auprès de 1 014 personnes, non seulement 89 % des Français déclarent avoir une bonne image des pêcheurs, mais celle-ci s'améliore même aux yeux de 75 % d'entre eux.

Une grande majorité estime que, depuis quelques années, le secteur de la pêche "fait des efforts" pour protéger l'environnement, respecter ses quotas de pêche en général et de thon rouge en particulier, éviter d'attraper des espèces protégées et de capturer accidentellement des mammifères marins. Plus de 70 % des sondés parent les pêcheurs français de plus de vertus que leurs homologues européens vis-à-vis de l'environnement.

Secteur "socialement en crise"

Nulle question cependant ne porte sur la mauvaise grâce française à se plier aux futurs règlements européens visant à interdire les rejets en mer de poissons morts. A partir de 2013, la Commission veut en effet réduire le plus possible le gaspillage des espèces qui ne sont pas commercialisées.

Le sondage reste aussi muet sur la bataille du ministre de la pêche, Frédéric Cuvillier, pour obtenir les fonds nécessaires à la modernisation de la flotte, ce qui lui permettra de maintenir sa capacité de pêche, même quand la ressource faiblit. Une utilisation des fonds publics contraire aux préconisations de la commissaire européenne à la pêche, Maria Damanaki.

Mais les sondés sont de plus en plus nombreux à penser que le secteur "est socialement en crise" et à considérer que "ce n'est pas une activité créatrice d'emplois". Sur ce triste constat, tout le monde s'accorde.


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