Île Maurice : Une taxe hôtelière en soutien à la pêche


Île Maurice : Une taxe hôtelière en soutien à la pêche

Lors des Assises de la pêche tenues le jeudi 10 mars 2011 à l'Île Maurice, Nicolas Von-Mally, Ministre de la Pêche, a proposé un fonds d’aide aux pêcheurs financé par les hôteliers.

Une initiative très intéressante qui devrait faire des émules à un moment où les activités touristiques s'accaparent d'une grande partie du littoral partout dans le monde....

Face aux problèmes que rencontrent de nombreux pêcheurs à chaque projet de développement hôtelier ou touristique sur le littoral, le ministre de la Pêche et de Rodrigues, Nicolas Von-Mally, souhaite développer un fonds financé par les hôteliers. Il appelle à la participation des hôteliers et autres « utilisateurs de la mer » à la création d’un fonds destiné à compenser les pêcheurs pénalisés par le développement hôtelier et touristique. Ce fonds spécial pourra épauler les familles des pêcheurs en cas de noyade ou encore en accordant des bourses d’études aux enfants de ces derniers, bien qu’il existe déjà un Fishermen Welfare Fund financé par l’Etat.

Le ministre répondait à une question du quotidien lexpress.mu à l’issue de son intervention aux Assises de la Pêche au Centre de conférence internationale de Grand-Baie. « Je propose aux hôteliers et aux prestataires d’activités nautiques de contribuer un pourcentage de leur profit à ce fonds», dit-il. A l’ouverture de ces Assises, Nicolas Von-Mally a indiqué que ce rassemblement facilite le dialogue entre les différents partenaires en vue d’un consensus.... Source : Île Maurice : Von-Mally propose un fonds d’aide aux pêcheurs financé par les hôteliers (lexpress.mu)

Autres articles :

Revue de presse

Le 22 février 2012

UE/Maurice. Les pêcheurs mauriciens demandent un débat national sur les accords de pêche

Les eaux territoriales de Maurice et Rodrigues sont vastes (ZEE : 1,287 million de km2). Elles attirent de nombreuses flottilles de pêche étrangères notamment européennes.

Des négociations sont en cours entre le gouvernement mauricien et la commission européenne dans le but de conclure de nouveaux accords de partenariat dans le domaine de la pêche.

Ashok Subron, le négociateur du Syndicat des pêcheurs, a demandé au gouvernement d’inviter les pêcheurs, les scientifiques, ainsi que les océanographes à prendre part au débat. « Il faut un débat national sur ce sujet, afin de permettre aux Mauriciens de bénéficier de tout éventuel partenariat. Les derniers accords avaient en effet ignoré les intérêts des Mauriciens », a laissé entendre le syndicaliste.



Le Syndicat des pêcheurs lance un appel au gouvernement pour que les contrats des opérateurs de pêche soient gelés aussi longtemps que ces derniers n’auront pas trouvé un terrain d’entente avec les pêcheurs.

Le gel des contrats des opérateurs de pêches qui exploitent les eaux mauriciennes. C’est ce que réclame Ashok Subron, le négociateur du Syndicat des pêcheurs. Il s’exprimait en présence du président de l’association, Judex Ramphull, ce mercredi 22 septembre, lors d’une conférence de presse.

En effet, les syndicalistes constatent que les compagnies de pêche essayent de gagner du temps lors des réunions tripartites. « Ils ont recours à un delaying tactics pour retarder les négociations », a expliqué Ashok Subron. Il faut souligner que ce comité tripartite avait été institué par le ministre du Travail, Shakeel Mohamed, à la demande du Premier ministre. Cette instance a pour but d’examiner l’une des principales préoccupations des pêcheurs, c''est-à-dire les difficultés qu’ils éprouvent à trouver de l’emploi sur les bateaux de pêche qui ont tendance à privilégier les marins-pêcheurs étrangers dont les services sont moins chers.

« Nous dénonçons aussi l’arrogance des opérateurs lorsqu’il s’adressent aux pêcheurs. C’est tout à fait révoltant. Le mieux serait de suspendre leurs permis d’opération, et cela les pousserait à reprendre les négociations plus sérieusement », a fait ressortir Ashok Subron.

Les syndicalistes ont aussi commenté les négociations en cours entre le gouvernement et la commission européenne dans le but de conclure de nouveaux accords de partenariat dans le domaine de la pêche. Ashok Subron a ainsi demandé au gouvernement d’inviter les pêcheurs, les scientifiques, ainsi que les océanographes à prendre part au débat. « Il faut un débat national sur ce sujet, afin de permettre aux Mauriciens de bénéficier de tout éventuel partenariat. Les derniers accords avaient en effet ignoré les intérêts des Mauriciens », a laissé entendre le syndicaliste.

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Le 27 octobre 2011


Accord de pêche avec l’UE : Les pêcheurs mauriciens demandent des comptes !

« Nous en avons assez de ces gros bateaux qui prennent nos poissons »



Le Syndicat des pêcheurs demande au gouvernement d’arrêter d’allouer des contrats d’exploitation de la zone de pêche à l’Union Européenne. Les représentants de cette association ont tenu un point de presse, ce jeudi 27 octobre 2011 au centre social Marie-Reine-de-la-Paix, Port-Louis.

« Nous en avons assez de ces gros bateaux qui prennent nos poissons », s’exclame le président du Syndicat des pêcheurs, Judex Ramphul. Ce dernier fait ressortir que plusieurs gros navires de pêche sillonnent les eaux mauriciennes privant ainsi les pêcheurs de leurs prises habituelles. Et c’est également ce qu’avance Mohamedally Lallmohamed, secrétaire du Syndicat des pêcheurs. « L’Union Européenne renouvelle régulièrement son accord avec Maurice afin de pouvoir pêcher dans notre territoire. En échange, elle alloue une somme d’argent à l’Etat, mais nous n’avons jamais bénéficié de quoi que ce soit », explique-t-il.

Lors de ce point de presse, le Syndicat des pêcheurs a également fait mention de ce qu’il appelle « les fausses promesses du gouvernement ». Judex Ramphul fait référence aux compensations promises par l’Etat aux pêcheurs de Poudre-d’Or et à ceux dont les bateaux ont été endommagés lors du raz-de-marée qui a sévi récemment dans la région sud du pays. Les syndicalistes rappellent que le ministre de la Pêche, Nicolas Von-Mally, avait assuré aux pêcheurs de Poudre-d’Or qu’ils recevraient Rs 300 de compensation chaque jour que le cargo panaméen Angel 1 resterait au large de cette région. « Jusqu’à présent, ces pêcheurs attendent toujours leur compensation. Il faut cesser de jouer avec les gens. Voilà deux mois que le cargo panaméen est coincé dans les récifs de Poudre-d’Or et les pêcheurs ne peuvent pas travailler », affirme Judex Ramphul.

Un autre sujet a été à l’agenda de cette conférence de presse. Il s’agit du sort des pêcheurs sur les bancs qui se plaignent du fait que les navires étrangers aient des permis d’opération dans les zones de pêche et qui refusent d’employer des pêcheurs mauriciens.

Ces pêcheurs songent même à une grève de la faim pour faire agir le gouvernement. Ils accordent donc un délai d’un mois au ministre de la Pêche pour que leurs revendications soient satisfaites. 

Source : L'Express.mu

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Le 9 juin 2011


Rs 20 milliards, c’est le chiffre d’affaire réalisé par le secteur de la pêche pour l’année 2010. Ce qui représente un pourcentage de 18 % des exportations de la république mauricienne, ainsi que 1.5% du PIB. Nicolas Von Mally a fait part de son intention de présenter la pêche comme un des piliers de l’économie mauricienne.

L’industrie de la pêche est en train de voler la vedette à l’industrie du sucre. Le chiffre d’export de produits maritimes en un an a, selon le ministre de la Pêche, surclassé l’industrie sucrière. Ce n’est pas tout, en terme d’emplois, l’industrie de la pêche a créé 12.000 emplois directes et 24.000 emplois indirectes, « en rien qu''un an », a indiqué Nicolas Von Mally, lors d’une conférence de presse ce vendredi 3 juin, à Port-Louis.
Le ministre de la Pêche a aussi expliqué avoir renforci les coopérations internationales. « Nous sommes sur le point de conclure un accord de pêche bilatéral avec l’Union Européenne, sans compter que nous accueillons au mois de juillet des opérateurs japonais, nous travaillons aussi d’arrache pied afin d’améliorer l’exploitation des algues marines ainsi que l’aquaculture », a-t-il ajouté.

Il ne compte, toutefois, pas se reposer sur ses lauriers. Le ministre de la Pêche entend ainsi encourager plus de diversification. « Il faut savoir que l’exploitation maritime, ne se limite pas qu’à la pêche », a-t-il avancé. Nicolas Von Mally explique ainsi vouloir mettre les bouchées doubles dans l’aquaculture. « Nous pourrons ainsi exploiter d’autres ressources comme les concombres de mer et cela encouragera parallèlement la création de plus d’emplois », avance le ministre.

Au chapitre des investissements dans le secteur de la pêche, il annonce un décaissement de Rs 12.5 millions par le gouvernement mauricien, ainsi qu’une somme de Rs 37.5 millions par la Mauritius Post and Cooperative Bank (MPCB). « Ces fonds aideront à financer les coopératives de pêche. Nous avons constaté qu’il y a déjà pas mal de coopératives à Rodrigues et je conseille aux pêcheurs mauriciens d’emboîter le même pas afin de pouvoir bénéficier de ces aides financières », a conseillé Nicolas Von Mally.

Celui-ci a saisi l’occasion pour balayer, d’un revers de la main, les rumeurs concernant des éventuelles pénuries de poissons. « Nous ne sommes pas prêts de souffrir d’une pénurie car nos stocks de produits maritimes sont plus que suffisants. Nous disposons de plus de 600 tonnes, alors que la consommation annuelle est chiffrée à au moins 500 tonnes, mensuellement », a-t-il indiqué.

La consommation annuelle de produits maritimes est estimée à 22 kg par habitants alors qu’en Europe, la consommation annuelle est à la hauteur de 17 kg par habitant. « Ce qui démontre à quel point nous sommes dépendants de nos mers », a lancé le ministre Von Mally.

Autre satisfaction émise par le ministre de la Pêche, la préservation de l’environnement aquatique. « Nous sommes, certes, en train d’exploiter nos mers, mais nous parvenons à le faire sans créer de déséquilibre écologique », s’est targué Nicolas Von Mally. « Nous mettrons, par exemple, très bientôt de nouveaux casiers sur le marché ils pourront non seulement servir à attraper un nombre plus important de poissons, mais s’avéreront aussi être environment friendly », a-t-il assuré.

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Le 26 juin 2011


Le ministre de la pêche et de Rodrigues, Nicolas Von-Mally, est remonté contre le syndicat des pêcheurs. Excédé, il les traite ouvertement de « tireurs d’élite ».

Remonté contre le syndicat des pêcheurs, le ministre de la Pêche et de Rodrigues, Nicolas Von-Mally les a, dans une déclaration à lexpress.mu, comparés à des « tireurs d’élite ». « Ils sont comme des snippers, ils tirent constamment sur moi. Je ne comprends pas pourquoi, c’est peut-être pour se faire de la publicité », s’indigne-t-il.

Le ministre de la Pêche ne compte évidemment pas démissionner de ses fonctions, comme le réclame le syndicat des pêcheurs. Il assure qu’il travail dans l’intérêt de ces derniers.

«Je ne compte pas me laisser faire ». a répondu Nicolas Von-Mally, en réponse aux critiques des syndicalistes à son égard. En effet, le syndicat des pêcheurs a organisé une manifestation devant le parlement, le jeudi 23 juin, pour réclamer la révocation du ministre. Il lui est reproché de ne pas respecter ses engagements envers les pêcheurs mauriciens et de se préoccuper davantage des Rodriguais.

Après cet élan de protestation, le ministre a annoncé qu’il ne compte pas rester les bras croisés. Il explique qu’il est ouvert aux propositions positives, sans pour autant se laisser marcher dessus.
 
«S’ils font des propositions positives, je les accepte. Mais cela ne veut pas dire que je vais me laisser faire. D’autres pêcheurs arrivent à reconnaître les efforts du gouvernement en leur faveur, surtout dans le développement de l’aquaculture et du Fishermen Investment Trust (FIT)» affirme le ministre de la Pêche.

Et Nicolas Von Mally de mentionner l’aquaculture comme alternative à la pêche. « Nous travaillons actuellement sur l’aquaculture. Le conseil d’administration du FIT doit, d’ailleurs, se réunir pour discuter du projet qui permettra aux pêcheurs de sortir de la pauvreté. Il faut donner du temps au nouveau président du FIT de faire son travail», dit le ministre de la Pêche Nicolas Von-Mally pour répondre aux manifestants.

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Le 15 septembre 2011


Divergences entre les pêcheurs à la senne et le ministre de la Pêche. Alors que ce dernier essaie de les convaincre de se reconvertir, les pêcheurs, eux, refusent d’opter pour d’autres techniques moins nocives pour l’environnement marin.

Malgré les dispositions qu’est en train de prendre le ministre de la Pêche, Nicolas Von Mally, pour décourager la pêche à la senne, les pêcheurs n’envisagent pas de renoncer à cette technique de pêche traditionnelle. «C’est une technique de pêche qui remonte aux temps de Jésus-Christ, et c’est un moyen efficace qui nous permet de gagner dignement notre vie», déclare Louis Arnaud Lenflé. Il était à la tête d’une délégation de pêcheurs qui s’est rendue au bureau du ministre ce jeudi 8 septembre afin de discuter du sort des pêcheurs à la senne.

«Nicolas Von Mally aura beau nous proposer des alternatives, nous refusons catégoriquement», poursuit-il. En effet lors de cette rencontre, le ministre de la Pêche a proposé toute une série d’options aux pêcheurs, afin que ces derniers renoncent à cette technique de pêche, que Nicolas Von Mally juge «dévastatrice pour la vie aquatique».

Sollicité pour une déclaration, le ministre de la Pêche a d’abord voulu préciser qu’il n’a aucunement l’intention d’éradiquer la pêche à la senne à Maurice. «J’essaie tout simplement de faire comprendre à nos amis pêcheurs qu’il existe aujourd’hui des moyens moins nocifs pour gagner sa vie», a-t-il indiqué.

L’aquaculture, le captage larvaire, l’élevage des concombres de mers, sont autant de mesures proposées par Nicolas Von Mally pour encourager la reconversion des pêcheurs à la senne. «Ce sont de nouvelles idées qui sont grandement utilisées par les rodriguais, pourquoi pas les Mauriciens», se demande-t-il.

Il explique ainsi que les pêcheurs pourraient commencer à avoir recours au captage larvaire. «Des millions de larves de poissons se perdent dans l’océan. Nous voulons offrir à ces pêcheurs les moyens nécessaires pour qu’ils se tournent vers cette technique qui est très profitable dans d’autres pays», poursuit-il.

Le ministre de la Pêche explique aussi qu’il compte organiser une journée portes ouvertes à Albion, d’ici un mois, afin de présenter toutes ces nouvelles techniques aux pêcheurs. Des techniques «vers lesquelles ils devraient se tourner», déclare-t-il. Des formations ainsi que des facilités de crédit seront également mises à la disposition de ceux qui souhaiteraient essayer ces nouvelles techniques de pêches.

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Le 13 novembre 2011

La culture de macro-algues se développe partout dans le monde, des algues à vocation alimentaire directe ou des algues à vocation industrielle comme Euchema aux Philippines (sur la photo ci-dessous) ou à Zanzibar (Tanzanie) et maintenant à Maurice et Rodrigues (l'article...)



Maurice s’est lancée dans la culture d’algues. Bien que sur une base pilote, ce projet a retenu l’aide du Dr Flower Msuya, une spécialiste tanzanienne évoluant dans ce secteur depuis maintenant 15 ans. Elle est chargée, par la Mauritius Research Council (MRA), de former une centaine de Mauriciens et de Rodriguais. Portrait.

«J’espère que cette formation aboutira à la naissance d’une industrie dans la culture d’algues ». Dr Flower Msuya parle ici d’un encadrement de deux semaines accordé aux pêcheurs et aux membres des institutions liées à la pêche et à la recherche sur la culture des algues. Selon la spécialiste, cette industrie s’est développée à grande échelle dans son pays natale. Elle est parmi celles qui attirent le plus d’investissement étranger dans le pays et dans les îles du Zanzibar.

La formation qui a débuté le 7 novembre dernier s’est étendue à deux niveaux. Le premier se concentre sur la théorie et la seconde partie est axée sur la pratique. «J’ai animé des conférence sur ce qui se fait déjà au Tanzanie, sur les méthodes utilisées. Ensuite, il a été question de déterminer les lieux où les pêcheurs pourront faire la culture », explique-t-elle.

Ensuite, un site sera choisi, dans un premier temps pour une expérience. Deux autres lieux côtiers accueilleront ce projet, dès que les essais porteront leurs fruits. Ce projet qui s’inscrit dans le cadre de la diversification du secteur de l’économie. De nombreux pêcheurs mauriciens souffrent de manque de poissons dans nos lagons.

A Rodrigues, la culture des algues cible principalement les piqueuses d’ourite. Ils sont d’ailleurs plus nombreux à s’être inscrits à ce cours de formation. « Plus d’une soixantaine de personnes sera encadrée. Mais la formation se passera autrement dans la petite ile. La pratique sera privilégiée », soutient le Dr Flower Msuya.

D’ailleurs, elle a déjà de l’expérience dans la formation des Tanzaniens. Le docteur travaille avec des cultivateurs d’algues dans plus de six villages de Zanzibar.

La spécialiste en est à sa deuxième visite à Maurice. Elle entreprend des recherches à l’Institut des Sciences Marines de l’Université de Dar-es-Salaam, au Zanzibar et a aussi décroché un doctorat en Algues en Mariculture, en 2004. Au total, celle-ci a consacré quinze années de sa vie à la culture des algues. Le docteur évolue aussi au sein du Zanzibar Seaweed Cluster Initiative. C’est justement à travers cet organisme qu’elle travaille sur des innovations à apporter à cette activité.

Le Dr Flower Msuya a grandi au Kilimanjaro. Cette mère de quatre enfants dit apprécier l’accueil des Mauriciens. « Je me suis tout de suite sentie comme chez moi. On dirait que j’ai toujours connu ces gens. Belle expérience », affirme-t-elle.

La formation pour les Rodriguais débute dès demain (lundi 14 novembre). L’experte tanzanienne regagnera son pays le 18 novembre prochain.

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Le 21 janvier 2012


Les avis sont partagés sur l’élevage en aquaculture.

Les opinions divergent. L’origine : l’élevage du poisson bar dans nos lagons. D’un côté, le ministre de la Pêche et de Rodrigues, Nicolas Von Mally, qui insiste sur le fait que cette démarche est sans risques, de l’autre, l’océanographe Vassen Kauppaymuthoo, qui, lui, affirme que le ministre est «mal conseillé».

Notre écosystème ne sera pas en danger avec l’élevage du poisson bar. C’est ce qu’estime le ministre Von Mally. « Certaines personnes, dit-il, font de la démagogie à ce propos», s’insurge-t-il. C’est vrai que le poisson bar est un carnivore, avance le ministre, comme 90 % des poissons. Il n'est pas plus dangereux que les autres ». Il n’y a pas de quoi s’inquiéter, dit le ministre, le poisson bar n’est pas dangereux. « Je déplore que certains ne veulent pas que le secteur de l’aquaculture aille de l’avant » avoue Nicolas Von Mally.

« L'élevage de bar est risqué. » Vassen Kauppaymuthoo est clair. Il avance que la flore et la faune de nos lagons ne sont pas prêtes à accepter la présence du bar, car c’est un prédateur dangereux. Il serait alors en haut de la chaîne alimentaire. De plus, l'aquaculture attire les requins dans le lagon. C'est le cas à La Ferme Marine de Mahébourg (FMM) où les cages sont attaquées et les ombrines s'échappent », rétorque l'océanographe Vassen Kauppaymuthoo.

Néanmoins, pour défendre l'aquaculture, Nicolas Von Mally assure que les Mauriciens qui se lancent dans ce créneau auront plus de revenus qu'en allant à la pêche. Il estime que l'élevage de poisson est pour la pêche, parallèlement de ce que l'agriculture est à la chasse ou à la cueillette.

Ces arguments sont démentis par Vassen Kauppaymuthoo. Celui-ci déclare que les pêcheurs peuvent mieux gagner leur vie allant à la pêche. Celle-ci, dit-il, est une ressource gratuite alors qu’être employé dans une ferme marine ne l’est pas. Il dénonce également la privatisation du lagon qui découlerait de la multiplication des cages en mer. « Nous allons en payer les frais si nous allons de l'avant avec l'aquaculture », conclut-il.

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Estelle Bastien

Le Ruanglap Charoench 1, bateau battant pavillon thaïlandais, a été surpris en flagrant délit de pêche illégale au banc de Nazareth, situé à 800 km au nord de Maurice, le dimanche 9 septembre dernier. Il a été arraisonné et est attendu au port ce jeudi.

La Commission de l’océan Indien (COI) a fait appel au patrouilleur français Osiris pour mission de surveillance qui avait démarré le 6 septembre dernier. Aidé par un avion de la National Coast Guard, ce navire se dirigeait vers le banc de Nazareth. Cette région de l’océan Indien est réputée comme étant très poissonneuse. En cette période de l’année, elle est peu fréquentée puisque les bateaux mauriciens ne s’y aventurent pas à cause des mauvaises conditions de navigation.

Cette zone est particulièrement exposée à la pêche illégale. « Le banc constitue un site exceptionnel, long de plus de 240 km et large de 150 km. Il est très exposé aux activités illégales étant très proche des eaux internationales et très difficile d’accès. Mais il est aussi riche en poissons à haute valeur ajoutée qui sont aussi fragiles car contrairement aux thons, ils ne se déplacent pas », précise le secrétaire général de la COI, Jean-Claude de l’Estrac.


Le patrouilleur Osiris effectuait un contrôle sur un navire taïwanais suspect le dimanche 9 septembre à proximité du banc de Nazareth. A 11h50, l’avion de la National Coast Guard a signalé un navire en campagne de pêche. En début d’après-midi, le Ruanglap Charoench 1 a été pris en flagrant délit de pêche illégale par le patrouilleur. Durant la soirée du dimanche au lundi soir, le bateau thaïlandais a tenté de prendre la fuite.

«Dans des conditions très difficiles, l’équipe d’inspection a pu se rendre au contact du navire sans pouvoir monter à bord. Elle a pu relever son nom et identifier son pavillon thaïlandais. Après négociations, le capitaine du navire de pêche illégale a accepté l’arraisonnement et son déroutement vers Port-Louis sous escorte du patrouilleur Osiris », souligne Xavier Nicolas, coordonnateur du plan régional de surveillance des pêches à la COI.

Il faut dire que cela fait bien des années que Maurice détient des informations sur des activités illégales dans l’océan Indien, précisément au banc de Nazareth. Mais le directeur attaché au ministère de la Pêche, Daroomalingum Mauree, soutient que le gouvernement n’a pu agir, faute de moyens.

«Certains opérateurs nous avaient déjà informé de la présence de navires dans cette région qui péchaient illégalement. C’est d’ailleurs l’information que j’ai transmise à la COI dans le cadre de cette mission qui a été un succès », soutient Daroomalingum Mauree.

Le Ruanglap Charoench 1 est attendu à Port-Louis, le jeudi 13 septembre. Les coupables seront jugés à Maurice.

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Pillage des eaux mauriciennes au détriment de la pêche artisanale de l'archipel !!!

Des rafiots de fortune battant pavillon thaïlandais parcourrent des milliers de kilomètres et pillent les eaux mauriciens encore très riches, notamment sur les bancs de Nazareth (800 km au nord de Port Victoria)


Jean-Claude de l’Estrac (COI) : « Nazareth, zone de pêche stratégique pour Maurice » (Le Mauricien)

Le secrétaire général de la Commission de l’océan Indien (COI), Jean Claude de l’Estrac, a fait ressortir, hier, lors d’une conférence de presse, à Ebène, que bien que très éloigné de Maurice, le banc de Nazareth constitue une zone poissonneuse d’espèces auxquelles les Mauriciens sont très attachés. « Elle constitue une réserve pour la sécurité alimentaire de l’île et de toute la région », a-t-il déclaré, après l’arraisonnement d’un navire de pêche thaïlandais, le Ruanglap Charoench, surpris en flagrant délit de pêche illégale, dimanche, par le patrouilleur français Osiris sur ce banc de pêche. Le navire est actuellement escorté vers Port Louis.

Selon M. de l’Estrac, une surexploitation des stocks de poissons tels que le sacréchien ou la carangue aurait des effets irréversibles à très long terme par manque d’approvisionnement sur les étals à Maurice. « Les prix du poisson vont augmenter pour les Mauriciens, tout particulièrement pour les espèces qu’ils affectionnent le plus. Ces poissons sont aussi appréciés dans les autres pays de la COI », dit-il. Contrairement aux thonidés, ces poissons ne sont pas migrateurs et la surexploitation illégale aurait des conséquences irréversibles à long terme sur l’emploi des pêcheurs mauriciens qui sont plusieurs centaines à pêcher sur les bancs. Jean Claude de l’Estrac a plaidé en faveur de cette industrie semi-artisanale de pêche à la ligne qui doit donc être protégée. Les ressources halieutiques sur les bancs sont très importantes pour Maurice mais sont fragiles et très exposées à la pêche illégale, compte tenu de leur haute valeur et de la proximité immédiate des eaux internationales où les navires illégaux peuvent se réfugier.

Le banc de Nazareth, situé en zone exclusive mauricienne, à 800 km au nord, constitue un site exceptionnel, long de plus de 240 km et large de 150 km. Il est très exposé aux activités illégales car très proche des eaux internationales et très difficile d’accès. Il est aussi très riche en poissons à haute valeur ajoutée

M. de l’Estrac a souligné que la période d’hiver austral est la plus propice à la pêche illégale sur les bancs. « Au nord-ouest de l’océan Indien, le risque de piraterie est trop fort pour que les bateaux illégaux aillent s’y aventurer, et au sud, où se trouve actuellement la majeure partie de la flottille, les conditions de mer sont trop extrêmes pour les navires de moins de 30 mètres. Il leur reste donc la zone des bancs où malgré les alizés les conditions de mer restent acceptables. La tentation est d’autant plus forte qu’en hiver, la plupart des bateaux mauriciens se limitent à la zone de St Brandon à cause de l’état de la mer. Les bateaux illégaux peuvent donc opérer sans être vus », dit-il. D’autres opérations de la COI seront conduites tout au long de l’année avec le soutien financier de l’Union européenne. Les zones les plus éloignées et inaccessibles où les analyses font apparaître un fort risque de pêche illégale seront ciblées.

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La lutte contre la pêche illégale dans l’océan Indien est un véritable enjeu économique et de protection de la ressource. Ce genre d’activités illicites est encore bien présent dans la région. Pour preuve le coup de filet réussi par le patrouilleur Osiris. Le navire français, engagé dans une opération de surveillance des pêches financée par le programme dédié de la Commission océan Indien (COI), a arraisonné lundi matin un navire thaïlandais pris en flagrant délit sur le banc de Nazareth, à 440 milles au nord-est de Maurice.

Dimanche, l’Osiris, en plein contrôle d’un navire taïwanais suspect, a été prévenu par l’avion des garde-côtes mauriciens. Ce dernier a repéré le navire, sans aucun pavillon ni nom apparent, en pleine action de pêche. Le patrouilleur français s’est aussitôt dérouté. Il est arrivé sur zone vers 17 h Mais les creux de 6 m et la tombée de la nuit n’ont pas permis aux contrôleurs des pêches de procéder aux vérifications d’usages.

Plus d’opérations coup-de-poing

À 22 h, le Ruanglap Charoench avait terminé de relever son filet, long de plusieurs kilomètres. Sans crier gare et tous feux éteints, il a pris la fuite malgré l’avertissement de l’Osiris. La course-poursuite, émaillée par plusieurs manœuvres d’intimidation de la part du navire pirate, s’est achevée à 7 h du matin lundi. Le fuyard ayant décidé d’y mettre un terme. Après négociations, son capitaine a accepté l’arraisonnement et son déroutement sur Port-Louis sous escorte où il est attendu d’ici à demain.

Le convoi se poursuit sous tension. À plusieurs reprises, le bateau thaïlandais a stoppé ses machines, faisant craindre une nouvelle tentative de fuite. Le navire arraisonné se servait d’un camouflage électronique pour brouiller les pistes. Le système d’information automatique identifiait ce bateau sous le nom de Onwa 1 255… Rien à voir avec le nom peint sur sa coque. Ni les tonnages en cale, ni la composition de l’équipage et encore moins le nom de l’armateur n’ont encore été communiqués, mais le capitaine risque une amende et la saisie du bateau. Pour la COI, qui vient de relancer le plan régional de surveillance des pêches grâce à une rallonge financière de l’Union européenne, se félicite de cette opération qu’elle qualifie de "coup-de-poing". Elle en promet d’ailleurs d’autres dans les zones les plus exposées à travers les 5,5 millions de km2 d’océan à surveiller dans les cinq pays qui la compose dont Agalega ou Rodrigues. Le programme régional de surveillance des pêches, financé à 75 % par l’Union européenne qui met au pot 12 millions d’euros de 2007 à 2014, a déjà à son actif 31 missions, 900 jours de patrouille en mer, 330 contrôles et 8 arraisonnements. Chassés du nord-ouest de l’océan Indien par les pirates somaliens, les bateaux de pêche illégale seraient de plus en plus tentés par les bancs riches (rouge, carangue, sacréchien…) et proches des eaux internationales au nord de Maurice

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Le 31 mars 2014

Bella Amigo : Bienvenue à Maurice


Mareyeur, importateur, exportateur et transformateur, Bella Amigo est un spécialiste des produits de la mer à l’île Maurice. Sa cible : l’hôtellerie haut de gamme.

Source : Pdm.seaofoodmag  par B.Vaudour

Vous cherchez du mérou oriflamme ou de la vieille rouge, comme on dit à l’île Maurice ? Bella Amigo en expédie régulièrement par avion vers la France pour les Mauriciens ou les Réunionnais en mal du pays. Même si le métier de base de l’entreprise familiale a bien changé depuis quarante ans : « mon père pêcheur faisait de la vente directe et il m’a transmis la bosse du commerce. J’ai démarré en faisant de l’export sur la Réunion mais l’activité a vraiment pris son envol avec le développement du tourisme à l’île Maurice. On s’est recentrés ici car le marché hôtelier local offre un vrai potentiel » soutient Indiren Parasuraman, directeur général de Bella Amigo. L’entreprise, qu’il dirige avec son jeune frère et un associé, s’est taillée une vraie réputation en fournissant les hôtels trois à cinq étoiles en poisson ultra-frais acheté aux pêcheurs côtiers de l’île : du « rouge » beaucoup mais aussi du calamar d’avril à septembre, de la dorade coryphène et du thon en saison. « Principalement de l’albacore et du thon obèse ainsi que du gros marlin. Nous avons nos propres conteneurs à bord des bateaux et l’usine peut traiter jusqu’à 10 tonnes de thonidés par jour. »

De mareyeur ayant pignon sur rue à Maurice, Bella Amigo est devenu transformateur avec un outil agréé par l’Union européenne. « Un strict plan de contrôle de la chaîne du froid intègre l’historique des températures sur 6 mois » souligne le responsable. Aussitôt livré, le poisson est vidé, reglacé et conditionné entier ultra-frais dans des caisses identifiées pour les cuisines d’hôtel ou découpé en filet, pavé et portions sous vide puis surgelé immédiatement. L’usine comprend deux ateliers dédiés, l’un au frais, l’autre au surgelé et des chambres froides associées. Calée sur 9 mois de saison touristique, l’activité poisson s’effectue à 90 % en surgelé.

Afin de fournir une gamme complète de produits de la mer, Bella Amigo importe des grosses crevettes, des céphalopodes et surtout des langoustes entières ou en queues ainsi que des coquillages surgelés. Origines : Afrique, Australie, Inde…, « tous mes produits viennent de l’Océan Indien » confirme Indiren Parasuraman. Et pour élargir son offre, l’entreprise va installer un fumoir cette année.

Non content de livrer la clientèle locale avec ses propres camionnettes frigorifiques, Bella Amigo dispose de son propre restaurant de poissons et fruits de mer. Sans oublier, une belle poissonnerie à proximité immédiate, dotée d’un rayon frais et surgelé. En somme tous les métiers, que les 70 employés exercent avec talent. Toutes activités confondues, Bella Amigo réalise un chiffre d’affaires de 3,4 millions d’euros par an.

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Juillet 2014

L'or bleu des Seychelles

Histoire de la pêche industrielle au thon dans l'océan Indien

2014
Ed. : IRD,
Coll. : Hors collection
Format 16 x 24 cm
ISBN : 978-2-7099-1759-9
Langue(s) : français,
Prix : 25,00 €
           
Fonteneau A., Marsac F., Michaud P.,

En 1976, année de l'indépendance du pays, il n'existait aux Seychelles aucune pêche thonière industrielle, et peu d'experts prévoyaient un développement majeur de ces pêcheries. Aujourd'hui Victoria, la capitale, devenue l'un des ports thoniers les plus actifs au monde héberge l'une des plus grosses conserveries de la planète et l'industrie thonière constitue la clef de voûte de l'économie du pays. On ignore souvent que le thon en conserve consommé en Europe provient pour l'essentiel des eaux seychelloises, qui recèlent de très importantes ressources en thons, découvertes lors des campagnes expérimentales de pêche menées par des thoniers senneurs français et espagnols.

En l'espace de vingt ans seulement, les retombées socio-économiques ont été considérables, avec création d'emplois et par ailleurs la mise en place d'une flottille palangrière semi-industrielle conduite par des opérateurs locaux. La recherche scientifique a en permanence accompagné ce développement, en assurant un suivi continu de la pêche thonière pour une gestion raisonnée des stocks et la préservation des écosystèmes pélagiques.

Fruit d'une importante recherche documentaire et de témoignages recueillis auprès de scientifiques, de patrons thoniers et de personnalités politiques, cet ouvrage retrace les différentes étapes de cette " épopée thonière ", jalonnée d'échecs et de réussites. Il nous livre le récit détaillé et vivant de cette tranche d'histoire mal connue et pourtant décisive pour le développement et la diversification économique des Seychelles, et pour les pêcheries thonières de l'océan Indien.

Francis Marsac, océanographe biologiste, est directeur de recherche à l'Institut de recherche pour le développement (IRD).

Alain Fonteneau, halieute, est directeur de recherche à l'IRD.

Philippe Michaud, économiste, actuellement conseiller au ministère des Affaires étrangères des Seychelles, est ancien directeur général de la SFA (Seychelles Fishing Authority).

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Conférence grand public sur l’Or Bleu des Seychelles

L’Ambassade de France aux Seychelles et l'Autorité de la pêche des Seychelles (SFA) ont organisé une conférence grand public sur l’Or Bleu vendredi 20 juin 2014 à Victoria, la capitale. Environ 70 personnes étaient présentes, dont le Ministre des Affaires Etrangères, M. Jean-Paul Adam, l’Ambassadeur des Seychelles pour la région Océan Indien, M. Calixte D’Offay, et l’Ambassadeur de France aux Seychelles, Mme Geneviève Iancu. Mme Iancu a salué le talent et l’expérience des trois co-auteurs qu’elle a qualifiés de témoins vivants du développement de la pêche au thon aux Seychelles.

Source : CTA

Le Seychellois Philippe Michaud et les Français Francis Marsac et Alain Fonteneau ont trouvé utile de retracer dans un livre, l’histoire de la pêche au thon aux Seychelles.L’ouvrage qu’ils ont intitulé ‘L’Or Bleu des Seychelles’, part des années 70 avec les premiers plans du gouvernement d’alors de l’exploitation du thon aux Seychelles. Il raconte ensuite les différentes étapes de cette activité importante pour l’économie du pays, allant des recherches, passant par la négociation avec les armateurs Européens et Japonais, l’arrivée des premiers thoniers, un début de pêche difficile, le développement des infrastructures, et les différentes évolutions dont la piraterie, jusqu'une activité importante et profitable aujourd’hui.

Aujourd’hui Victoria, devenue l’un des ports thoniers les plus actifs au monde, héberge l’une des plus grosses conserveries de la planète et l’industrie thonière constitue un des piliers économiques du pays.

En vingt ans seulement, les retombées socio-économiques ont été considérables, avec la création de milliers d’emplois et la mise en place d’une flottille palangrière semi-industrielle conduite par des opérateurs locaux. La recherche scientifique a en permanence accompagné ce développement, en assurant un suivi continu de la pêche thonière pour une gestion raisonnée des stocks et la préservation des écosystèmes pélagiques

Source: afrique-australe.aird.fr

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Le 19 Septembre 2014

Le pari gabonais du mauricien IBL

Copie d'écran du portail groupe Ireland Blyth Limited (IBL)

Après s'être hissé au rang de deuxième holding du pays, le groupe a fait escale chez ses voisins insulaires, puis mis le cap sur le continent. Destination Kampala et Libreville.

Source : Jeune Afrique par Olivier Caslin 

Depuis sa création en 1972, le groupe Ireland Blyth Limited (IBL) multiplie les bonnes prises. Né de la fusion entre deux des plus grandes compagnies d'import-export de Maurice, Ireland Fraser et Blyth Brothers, établies à Port Louis depuis le début du XIXe siècle, IBL se veut le gardien d'une tradition commerciale et d'un savoir-faire entrepreneurial qui assurent depuis longtemps la bonne fortune de l'île.

Avec le temps et l'appui de ses investisseurs (le groupe est coté à la Bourse de Maurice depuis 1994), IBL a su se diversifier et se développer. Fort d'un chiffre d'affaires de plus de 650 millions de dollars (près de 485 millions d'euros) pour l'exercice 2012-2013, il est devenu le deuxième holding mauricien après son compatriote, le Groupe Mon Loisir (GML), l'un des plus grands conglomérats sous-régional, qu'il a d'ailleurs intégré depuis 2010.

Présent dans les secteurs de la grande distribution, de la logistique maritime et aérienne, des services financiers, de la représentation commerciale, de l'ingénierie mécanique et des produits de la mer, IBL compte 88 sociétés actives, 7 500 employés et représente plus de 200 marques.

Le marché local étant de plus en plus étroit et concurrentiel, nous devons forcément aller voir ailleurs pour assurer notre expansion

Concurrence

Depuis quelques années, il cherche à repousser les frontières et s'intéresse de très près à l'Afrique. "Le marché local étant de plus en plus étroit et concurrentiel, nous devons forcément aller voir ailleurs pour assurer notre expansion", explique Nicolas Maigrot, le directeur exécutif du groupe, depuis son bureau qui domine les bassins portuaires de la capitale mauricienne.

Après une première approche régionale, dans les secteurs du transport et de la logistique à la Réunion, aux Comores et à Madagascar, ainsi que dans celui de la pêche aux Seychelles, le groupe a pris pied sur le continent en 2012. D'abord en Ouganda, avec l'acquisition de 50 % de la compagnie Fresh Cuts, spécialisée dans la production et la distribution de viande. Puis au Gabon, avec lequel le groupe mauricien semble avoir tissé les liens les plus solides.

Partenariats

En février 2013, IBL a signé avec Libreville un accord de partenariat public-privé (PPP) pour le développement, pour une durée de vingt-cinq ans, d'une industrie locale de transformation des produits de la mer.

L'investissement initial est estimé à 25 millions d'euros, financés à 60 % par IBL et à 40 % par le Fonds gabonais d'investissements stratégiques (FGIS), mais il pourrait atteindre 100 millions d'euros à long terme, en fonction des projets réalisés. Car, à l'image de ce que le groupe développe à Maurice depuis quinze ans, "il s'agit de créer une véritable filière intégrée, de la pêche à la commercialisation de produits transformés", précise Nicolas Maigrot.

Le dossier, soutenu par le président gabonais Ali Bongo Ondimba (qui s'est rendu à Maurice en octobre 2013), porte sur la réorganisation et la modernisation de l'usine de Gabon Seafood, à Libreville, et la création des structures industrielles nécessaires à la mise en place d'une filière locale de pêche hauturière, ainsi que d'un chantier naval pour l'entretien de la flotte. "Nous sommes très fiers que le Gabon ait vu en nous un partenaire privilégié pour développer son industrie marine", se félicite le patron du groupe, qui signe ainsi le premier PPP de son histoire.

Sans inquiétude

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A Maurice, IBL associé au réunionnais Sapmer

Seafood hub : La baisse du prix du thon affecte les opérateurs


Source : Defimedia.info par Kervin Victor

Le ‘seafood hub’ fait partie des secteurs économiques émergents du pays.

Sapmer, armateur réunionnais et géant du secteur seafood à Maurice vient de connaître un revers financier pour le premier semestre 2014. Ce groupe gère deux usines à Maurice. Sapmer exploite une flotte de pleine propriété de quatre palangriers congélateurs pour la pêche à la légine, un chalutier caseyeur congélateur pour la pêche à la langouste et cinq thoniers senneurs-surgélateurs pour la pêche au thon (Albacore et Listao) dans l’océan Indien.

À Maurice, Sapmer en joint-venture (50/50) avec Ireland Blyth Limited, gèrent l’usine Mer des Mascareignes (MDM) où  les thons « processables » (supérieurs à 3,5 kg) sont transformés et valorisés. MDM possède une capacité de production de 9 000 tonnes/an et une capacité de stockage de 1 800 tonnes/an.

Baisse du prix du thon sur le marché mondial

Sapmer gère également Tuna Processing Services Indian Ocean (TPSIO) aussi basée à l’Île Maurice, qui a une capacité de production de 21 000 tonnes/an et une capacité de stockage de 4 300 tonnes/an à -40°C. Pour les six premiers mois de l’année, Sapmer est néanmoins dans une situation financière délicate, enregistrant un déficit, un ‘résultat net’ négatif, de l’ordre de 3,75 millions d’euros, soit des pertes d’environ Rs 150 millions.

Les conditions de marché difficiles du « seafood » sont aussi constatables chez le conglomérat mauricien, Ireland Blyth Limited (IBL). Son segment « Seafood & Marine », a vu ses profits chuter de près 10,4% pour les neuf mois de son exercice financier 2014. Rien qu’au cours du troisième trimestre, ses profits ont chuté de 46,7 %.

Sapmer souligne, dans ses résultats financiers, que ses activités sont principalement impactées par une « forte baisse du prix du thon brut » alors que les volumes pêchés sont équivalents à ceux de 2013. Mais aussi « par un effet de stockage sur l’activité  pêche australe » et par un « effet de change défavorable pour la légine, la langouste et le thon valorisé dont les ventes sont principalement réalisées en dollar. »

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Le 28 août 2012




Le combat des pêcheurs artisanaux contre les bateaux de pêche étalé dans une vidéo de l’AFP

Le feuilleton explosif sur l’île Maurice tourné par l’Agence France Presse (AFP) se poursuit. Après la vidéo intitulée Le tourisme de masse, un danger pour l’île Maurice, diffusée le 31 juillet dernier, place cette fois-ci à Mauritian fisherman battle against new fishing legislation.

Cette vidéo en anglais publiée le 25 août, toujours par l’AFP, lève le voile sur la situation des pêcheurs artisanaux à Maurice, qui se dégradera avec l'entrée en opération de 86 nouveaux bateaux de pêche dans les eaux mauriciennes. D’une durée d’une minute et 53 secondes, cette vidéo démarre avec deux pêcheurs revenant d’une partie de pêche dans leur pirogue. La scène se déroule dans les alentours du port. Gros plan également sur les gros bateaux de pêche. La vidéo met aussi en scène Mohamed Ally et Judex Rampaul, secrétaire et président respectivement du syndicat des pêcheurs. Ces derniers déplorent la surexploitation des poissons dans les eaux mauriciennes par les gros bateaux de pêche, au détriment des pêcheurs artisanaux. Quant à la voix off, elle dresse un bilan sur ce secteur dans l’île avec des chiffres à l’appui.

Interviewé, Vassen Kauppaymootoo qui est présenté comme Consultant en environnement révèle que «la rébellion s’organise et que des groupes européens ont déjà été contactés pour mettre un frein à cette surpêche». Du côté du ministère de la Pêche, la parole est donnée à Daroomalingum Mauree, président de l’Indian Ocean Tuna Commission, qui défend la politique du gouvernement : «Nous devons apporter un système de quotas. Je ne crois pas que les opérateurs de l’industrie essaieront de faire des choses qui auront un impact négatif sur les ressources marines».

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