Communiqué du PNUE : Avis aux Aménageurs « Durables »

Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) lance le fonds "Carbone bleu" destiné à l'entretien et la restauration des principaux écosystèmes marins et qui devrait être pris en considération par les gouvernements désireux de lutter contre le changement climatique.

Cependant, avant d’entretenir et de restaurer les écosystèmes côtiers, il serait d’abord urgent de stopper leur destruction. Assèchement des marais. Bétonnage des côtes. Multiplication des ports de plaisance et autres marinas qui fleurissent partout sur les côtes de l’Atlantique et de la Manche selon le nouveau concept « Port de plaisance Durable ».

Durable pour qui ?

Pas pour les marais, les prairies marines et autres zones humides, des écosystèmes parmi les plus riches de la planète et que l'agence onusienne Pnue veut prendre en considération dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Pas pour les communautés de pêcheurs dont la survie dépend de la richesse de ces écosystèmes côtiers (lieux de frayères et de nourricerie pour de nombreuses espèces marines)

Lire le communiqué de presse du PNUE : Un nouvel atout dans la lutte contre le changement climatique - La conservation et la réhabilitation des mangroves, des prairies sous-marines et des marais

Selon un rapport des Nations Unies, des océans sains constituent le système de piégeage et de stockage du carbone le plus efficace et le plus rentable de la planète

La mise en place d'un fonds "Carbone bleu" destiné à l'entretien et la restauration des principaux écosystèmes marins devrait être prise en considération par les gouvernements désireux de lutter contre le changement climatique.

Le Dr Carlos Duarte, l'un des chercheurs ayant participé à l'élaboration de ce rapport, basé à l'Institut méditerranéen de hautes études en Espagne a déclaré : « Nous savons que la modification de l'utilisation des terres participe au défi du changement climatique. Ce que nous connaissons peut-être moins c'est que la destruction généralisée de ce que nous pourrions appeler les habitats de la « forêt bleue » comme les mangroves et les prairies sous-marines, est en fait l'une des principales causes de l'augmentation des concentrations de gaz à effet de serre provoquée par ces nouvelles formes d'utilisation. »

Christian Nellemann, directeur de ce rapport, insiste : « C'est maintenant qu'il faut agir pour conserver et améliorer ces puits de carbone. Depuis les années 1940, plus de 30 % des mangroves, près de 25 % des marais et plus de 30 % des prairies sous-marines ont été détruits. Nous sommes en train de perdre ces importants écosystèmes et ceci au moment même où nous en avons besoin. Et ils pourraient bien avoir totalement disparu d'ici une vingtaine d'années.

« Les communautés qui dépendent de la pêche et de l'aquaculture vont gravement souffrir du changement climatique et ont un rôle important à jouer pour préserver l'état des écosystèmes océaniques qui y sont confrontés » a déclaré Ichiro Nomura, directeur général adjoint au département des pêches et de l'aquaculture de la FAO.

« Une approche écosystémique de la gestion des biotopes océaniques et côtiers permettra non seulement d'améliorer leur capacité naturelle à être des puits de carbone, mais aussi de préserver et renforcer la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des communautés dépendantes de la pêche » a-t-il ajouté.

Des fonctionnaires de l'UNESCO ont aussi souligné que les océans jouent déjà un rôle important dans la lutte contre le réchauffement climatique et son impact sur l'humanité, mais ils préviennent que cela ne sera pas sans conséquences.

« Comme les océans ont déjà absorbé 82 pour cent de l'ensemble de l'énergie supplémentaire accumulée sur la planète à cause du réchauffement mondial, il est juste de dire qu'ils nous ont déjà bien protégés contre ses dangers » précise Patricio Bernal, Directeur général adjoint de l'UNESCO, secrétaire exécutif de la COI. « Mais chaque jour nous rejetons 25 millions de tonnes de carbone dans les océans. En conséquence, ils deviennent plus acides, ce qui constitue une grave menace pour les organismes avec une structure calcaire. »

Lucian Fonseca de l'UNESCO-COI compare l'absorption par l'océan de l'excédant de chaleur de la planète « à un verre de whisky avec un glaçon. Tant que le glaçon reste, le whisky reste frais. L'énergie qui se propage dans le verre, par le contact de la main ou la température ambiante, transforme le glaçon en liquide. Et dès qu'il a fondu, le whisky se réchauffe. »

Principaux résultats du rapport d'évaluation rapide

  • Ce sont les organismes vivants marins - et non terrestres - qui capturent plus de la moitié (55 %) du carbone biologique ou carbone vert, séquestré dans le monde. C'est pourquoi on l'appelle carbone bleu.
  • Parmi les organismes marins vivants, on trouve le plancton et les bactéries, mais aussi les pairies sous-marines, les marais et les mangroves.
  • Les habitats végétalisés de l'océan, en particulier les mangroves, les marais et les prairies sous-marines recouvrent moins de un pour cent des fonds marins.
  • Ils forment les puits de carbone bleu de la terre et sont à l'origine de plus de la moitié des séquestrations de carbone dans les sédiments océaniques, peut-être jusqu'à 71 %.
  • Ils ne représentent que 0,05 % de la biomasse végétale terrestre mais séquestrent la même quantité de carbone par an et se classent parmi les pièges les plus efficaces de la planète.
  • Les puits de carbone bleu et les estuaires piègent et séquestrent entre 235 et 450 terragrammes (Tg C, c'est-à-dire 870 to 1,650 millions de tonnes de CO2) par an, soit l'équivalent de la moitié des émissions de l'ensemble du secteur mondial des transports, estimé à environ 1000 Tg C par an.
  • En évitant la disparition et la dégradation de ces écosystèmes et en favorisant leur remise en état, on peut compenser 3 à 7 % des émissions actuelles de combustible fossile (7 200 Tg C par an) en vingt ans, plus de la moitié de la réduction prévue grâce à une baisse de la destruction des forêts pluviales.
  • L'effet serait comparable à au moins 10 % des réductions nécessaires pour que les concentrations de CO2 dans l'atmosphère se maintiennent en-dessous des 450 ppm pour que le réchauffement climatique ne dépasse pas 2° C.
  • Avec l'action conjuguée du REDD, la fin des dégradations et la réhabilitation des écosystèmes marins disparus pourraient représenter une réduction jusqu'à 25 % des émissions pour que le réchauffement climatique ne dépasse pas 2°C.
  • Contrairement à ce qui ce passe sur terre, où le carbone peut rester séquestré plusieurs décennies, voire plusieurs siècles, celui des océans reste pendant des millénaires.
Actuellement, on estime qu'en moyenne, entre 2 et 7 % de nos puits de carbone bleu disparaissent chaque année, soit sept fois plus vite qu'il y a un demi-siècle.
  • Dans certaines zones du Sud-Est asiatique, jusqu'à 90 % des mangroves ont disparu depuis les années 1940.
  • Des projets de réhabilitation à grande échelle des mangroves ont été réalisés avec succès, notamment dans le delta du Mékong au Vietnam ainsi dans les marais en Europe et aux États-Unis.
  • Plusieurs pays dont les côtes sont étendues et peu profondes pourraient envisager d'améliorer leurs puits de carbone marin, notamment l'Inde, de nombreux pays du Sud-Est asiatique, des pays riverains de la Mer Noire, d'Afrique de l'Ouest, des Caraïbes, de la Méditerranée, la côte Est des États-Unis et la Russie.
Les avantages de la conservation et la réhabilitation des écosystèmes marins

Les eaux côtières représentent à peine 7 % de la surface totale des océans. Cependant, la productivité des écosystèmes comme les récifs de corail et ces puits de carbone bleu montrent que cette petite étendue constitue la base des principales zones de pêche du monde, fournissant 50 % de la production piscicole mondiale.

Elles assurent l'alimentation de base de près de 3 milliards de personnes ainsi que 50 % des protéines animales et des minéraux de 400 millions d'habitants des pays les moins développés.

Les zones côtières, dont la productivité dépend largement de ces puits de carbone bleu, offrent de nombreux avantages à la société humaine.

Il s'agit notamment du filtrage de l'eau, qui diminue les effets de la pollution côtière, favorise le chargement en nutriment, la sédimentation, la protection des côtes contre l'érosion et limite les conséquences des événements climatiques extrêmes.
  • Les services de l'écosystème côtier ont été estimés à 25 000 milliards de dollars par an, ce qui en fait l'un des écosystèmes les plus intéressants économiquement.
  • La dégradation de ces écosystèmes n'est pas uniquement due à une utilisation non durable des ressources naturelles, mais aussi à une mauvaise gestion des bassins versants, à un développement côtier irraisonné et une gestion des déchets insuffisante.
  • Les communautés de ces zones tireraient de la protection et la réhabilitation des zones côtières, grâce à une gestion intégrée coordonnée, des avantages multiples et importants en matière de santé, de productivité au travail et de sécurité alimentaire.
Lire le texte intégral du PNUE : Un nouvel atout dans la lutte contre le changement climatique

Autres articles :

Image Google Earth : Port de Plaisance des Minimes à La Rochelle avec le projet d'extension (+ 1000 places)

Revue de presse :

Le 21 octobre 2009 : La prairie de zostères disparait dans le bassin d'Arcachon

Bassin d’Arcachon - La régression des zostères est à l'étude (Sud-Ouest)
Le Siba vient de s'associer à un partenariat financier afin de mieux connaître les causes de la régression des herbiers dans le bassin d'Arcachon
Les zostères (zostera noltii et marina) du bassin d'Arcachon, dont la régression est importante.
Pourquoi les zostères disparaissent-elles ? Quelles sont les conséquences de cette régression sur le bassin d'Arcachon ?

Vendée - Normandelière et les marais des Olonnes (normandeliere)
Comme co-propriétaire de marais sur l’île de la Chabossière à la Gachère, il m’est difficile de résister à l’envie de dire certaines choses qui dérangent .
Les marais des Olonnes sont cernés par des projets économiques anti-environnementaux (port de plaisance, barrage) qui, s’ils se réalisent, pourraient avoir un impact sur leur fonctionnement et sur leur biodiversité. Le projet de port de plaisance n’est qu’à 3 kms du Havre de la Gachère et le projet de barrage sur l’Auzance (au Petit Besson à Vairé) n’est pas très éloigné du pont de la Grève, limite de pénétration des eaux salées dans la rivière (voir carte jointe).

Kerivallan. Des lycéens réhabilitent les frayères (Le Télégramme)
Les terminales des Sciences techniques de l'agronomie et du vivant du lycée de Kerplouz avaient pris rendez-vous avec les bénévoles de la Gaule alréenne sur le ruisseau de Kerivallan en Brec'h, jeudi toute la journée, pour une mise en commun de leurs savoir-faire. L'objectif de cette rencontre était la construction de quinze «seuils», des barrages en pierres ou rondins, afin de favoriser les frayères des salmonidés (truites ou saumon), c'est-à-dire les endroits où ils vont déposer leurs oeufs. Les 21 lycéens ont déposé des blocs épars afin d'augmenter la capacité d'accueil en juvéniles et reproducteurs, mais également des graviers alluvionnaires pour éviter aux truites de se blesser.
Présence inhabituelle de gros specimens

Le 28 octobre 2009 : les aménageurs détruisent

Protection des zones humides : le club des entreprises contre attaque (Ouest France)
Le CEPR défend en particulier le projet de golf Le golf d’Aucaleuc avec son hôtel, qui selon lui « engendrera la création 80 emplois directs et de certainement autant d’emplois indirects. »

Le club des entreprises du pays de Rance (CEPR) contre-attaque en réaction aux différentes voix qui se sont élevées pour protéger les zones humides contre le projet de golf à Aucaleuc et le projet de village aéronautique à Trélivan. « Les récentes communications des associations de défense de l’environnement parues dans la presse amènent le CEPR (Club des Entreprises du Pays de Rance) à réagir et à préciser quelques règles de bon sens si nous voulons effectivement suivre la voie du développement durable sur le pays de Dinan », expliquent les patrons du pays de Dinan. Si le CEPR reconnaît que le cadre de vie du pays de Dinan est un atout : « Il convient de rappeler que le développement durable implique aussi de conserver une composante économique et sociale. Nul n’a dès lors intérêt à s’opposer systématiquement à tout projet sur le pays de Dinan, du Golf d’Aucaleuc à Dinair, au prétexte de protéger des zones humides ou que ces projets seraient réservés aux catégories sociales les plus aisées. […] Si l’on devait s’en tenir à cette lecture, nous resterions propriétaires d’un environnement, certes préservé, mais en friche, et où toute activité humaine serait bannie. » Le CEPR défend en particulier le projet de golf à Aucaleuc avec son hôtel, qui selon lui « engendrera la création 80 emplois directs et de certainement autant d’emplois indirects. »

Le 30 octobre 2009

Les « dégâts collatéraux » de la loi littoral (La Voix du Nord)
Au Touquet, Olivier Caenen, dont le permis de construire est contesté par le GDEAM, ignore si son projet pourra se concrétiser ou non.
Adoptée en 1986 dans le but de protéger les rivages et leurs abords, la loi littoral reste « sous-appliquée », selon les défenseurs de l'environnement. Dans la région, Le Touquet a suscité les appétits des promoteurs immobiliers, encouragés par la municipalité de Léonce Deprez. Son successeur à la mairie, Daniel Fasquelle, qui se montre plus soucieux de protéger - et valoriser - les espaces de nature, hérite d'une affaire embarrassante. « L'application de la loi littoral, ce n'est pas au citoyen d'en faire les frais. On est pris en otages de tous les côtés, avec des dégâts collatéraux majeurs. » Comme sept autres détenteurs d'un permis de construire délivré par la mairie du Touquet sur un terrain de 3 000 m² en forêt, le chirurgien Olivier Caenen, locataire en transit, ignore s'il pourra bâtir sa « maison écologique » de 300 m², « à ossature bois, à énergie renouvelable et avec une toiture végétalisée ». Son projet est bloqué en raison du recours du Groupement de défense de l'environnement de l'arrondissement de Montreuil-sur-Mer (GDEAM) devant le tribunal administratif de Lille. Le juge des référés a ordonné le 16 septembre l'arrêt d'un chantier voisin, en attendant un jugement sur le fond dans plusieurs mois (notre édition du 13 octobre) ....

L’Onu préconise un fonds «Carbone bleu» (Jdle)

Dans le cadre du Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue), un rapport indique que la mise en place d’un fonds «Carbone bleu» destiné à l’entretien et la restauration des principaux écosystèmes marins serait un nouvel atout dans la lutte contre le changement climatique. «Les puits de carbone bleu et les estuaires piègent et séquestrent entre 235 et 450 terragrammes (Tg C, c'est-à-dire 870 à 1.650 millions de tonnes) de CO2 par an, soit l'équivalent de la moitié des émissions de l'ensemble du secteur mondial des transports, estimé à environ 1.000 Tg C/an», précise le rapport.

Or, au lieu de protéger ces puits de carbone naturels, l’humanité les détruits, jusqu’à 7% chaque année. D’après les auteurs de ce document, «une baisse de la déforestation terrestre combinée à une réhabilitation de la couverture et de l'état de ces écosystèmes marins permettrait une baisse de 25% de ces émissions, réduction nécessaire pour éviter un changement climatique ’dangereux’».

Le 6 novembre 2009

Finistère - Loi littoral : l'inquiétude des élus ruraux (Ouest France)
Alain Donnart (Primelin), Nadine Kersaudy (Cléden-Cap-Sizun), et Claude Bervas (Dirinon), respectivement secrétaire adjoint, présidente et trésorier de l'Association des maires ruraux du Finistère, tirent la sonnette d'alarme sur une application drastique de la loi littoral.
En vigueur depuis 1986, la loi littoral est, aujourd'hui, appliquée de manière plus drastique. Supérieure aux plans d'urbanisme, elle pourrait entraver le développement des communes rurales.
Qu'est-ce que la loi littoral ?
La loi littoral est une loi d'aménagement et d'urbanisme, qui détermine, depuis 1986, les conditions d'utilisation et de mise en valeur des espaces terrestres, maritimes et lacustres. Elle s'applique aux communes riveraines des océans, mers, étangs salés et plans d'eau naturels ou artificiels de plus de 1 000 ha. Parmi ses buts, la préservation des sites et paysages du littoral.

Qu'est-ce qui change ?
Sur le fond, pas grand-chose : la loi littoral est en vigueur depuis plus de vingt ans. Sur la forme, en revanche, son application semble, aujourd'hui, beaucoup plus stricte : elle ne se limite plus aux seuls aménagements côtiers. C'est la conséquence du Grenelle Environnement et une volonté de restreindre par tous les moyens les installations à la campagne, dénoncent les élus des communes rurales du Finistère. C'est simplement une évolution de la loi, liée à la jurisprudence, tempère la préfecture.

Cette rigueur nouvelle peut-elle poser un problème ?

Le 27 novembre 2009

Réflexion de Benoit Biteau, agriculteur bio en Charente-Maritime

Le même souci anime Benoît Biteau. Ingénieur, agriculteur bio, syndicaliste, l'homme se bat au quotidien pour une approche responsable du dossier. « Nous sommes actuellement sur un système qui ne nourrit pas la planète, mais qui nourrit le capitalisme, commente -t-il. Il existe quatre grands principes que sont la santé, la biodiversité, la recherche des équilibres et la gestion de la ressource, principalement de l'eau. Une agriculture qui s'appuie sur ces quatre piliers pourrait nourrir la planète sur le long terme. »

L'agriculture doit s'adapter. « Il nous faut limiter l'émission de gaz à effets de serre, mais aussi prévenir la disparition des puits de carbone - qui piègent naturellement le CO2 - comme les zones humides. Nous sommes dans un cercle vicieux. Il faut mettre en place un cercle vertueux. »
Source : Sommet de Copenhague : Ensemble pour élaborer un « cercle vertueux » (Sud-Ouest)

Le 28 novembre 2008 : Conséquences de l'assèchement des zones humides - exemple Marais Poitevin

Marais poitevin - « Un gigantesque réceptacle des polluants » (Sud-Ouest)
Le 1er janvier 2008, la France a été condamnée par la cour de justice de l'Union européenne pour manquement à ses obligations sur la qualité des eaux destinées à la consommation dans trois départements : la Vendée, les Deux-Sèvres et la Charente-Maritime. En cause, les teneurs en pesticides et en nitrates. Et quel est le cours d'eau commun aux trois départements ? La Sèvre Niortaise, colonne vertébrale du Marais poitevin.

Le rapport entre les algues vertes de la côte nord de l'île de Ré et les nitrates du fleuve semble couler de source.
« La Sèvre Niortaise dispose d'un gigantesque bassin versant : 630 000 hectares sur quatre départements. C'est le réceptacle de tous les polluants qui se déversent ensuite dans la baie de l'Aiguillon. C'est le même phénomène dans la baie de Bourgneuf et on a vu ce que ça a donné cette année, sur l'île de Noirmoutier, où deux plages ont dû fermer. Avec toujours les mêmes coups de fièvre saisonniers. S'il ne pleut pas pendant deux ou trois mois, du fait de l'imperméabilité du sol, tous les nitrates partent d'un seul coup, à la première pluie. Et encore, le marais joue un rôle de filtration », explique Yann Hélary, le président du Parc interrégional du Marais poitevin.

Établissement public de l'eau
« Je ne pense pas que les élevages intensifs de volailles, qui se sont installés dans le sud Vendée, soient responsables de cette pollution. Depuis les excès bretons, les normes sont beaucoup plus strictes pour les élevages hors-sol. Si ces normes sont respectées, et je crois qu'elles le sont à peu près, l'impact sur le milieu est minime », affirme-t-il.
« En revanche, les zones céréalières, très gourmandes en pesticides et en eau et qui n'ont cessé de s'accroître, jouent un rôle essentiel dans la pollution de la Sèvre Niortaise. On le sait depuis des années. Un établissement public de l'eau vient d'être créé. Il est désormais du ressort de l'État de résoudre ce problème », poursuit Yann Hélary, également élu vert de la région Pays de la Loire.

Usine à nitrates
Deux chiffres : il y avait 60 000 hectares de prairies humides dans le Marais poitevin en 1974. Vingt-cinq ans plus tard, il n'en restait plus que 24 000. Tout ce qui a disparu a été reconverti en céréales, donc en usine à nitrates.
La boucle est bouclée : la France avait déjà été condamnée pour non-respect de la directive oiseaux dans le Marais poitevin, puis le Parc s'est fait retirer son label de parc naturel, enfin c'est la qualité des eaux qui est vilipendée par l'Europe.
Jusqu'alors, hormis les associations de protection de la nature, il n'y avait pas grand monde pour s'en émouvoir. L'arrivée des algues vertes, avec son impact sur le tourisme et - cas extrême - sur la santé, pourrait bien changer la donne. Auteur : Thomas Brosset

30 novembre 2009 : Opposition agrandissement portuaire

Granville - Le projet d'extension portuaire remis en cause (Ouest France)
Manche-Nature estime que le projet d'extension portuaire est incompatible avec la protection de l'estran et la préservation des îles Chausey.
Pour l'association Manche-Nature, « le juge administratif remet les pendules à l'heure concernant le projet d'extension du port de Granville ».
L'annulation partielle du plan local d'urbanisme (PLU) concerne notamment le projet d'extension portuaire, piloté par le conseil général. Vendredi, le maire a fait part de son soulagement, estimant que le secteur de l'estran où est prévu l'agrandissement « n'est pas reconnu comme zone remarquable par le juge administratif et n'empêche pas le projet » (Ouest-France de samedi 28 novembre).
Manche-Nature….

Le 17 septembre 2010

Biodiversité : les entreprises au banc des accusés (Le Monde)

Les entreprises qui depuis quelques années tentent de convaincre qu'elles se sont converties au développement durable risquent de recevoir une douche froide en découvrant le sondage publié jeudi 16 septembre par l'IFOP pour le compte de l'ONG WWF-France. 81 % des personnes interrogées considèrent que les entreprises ont un impact négatif voire très négatif sur la biodiversité. Et dans 67 % des cas, elles pensent également que les actions que les grandes firmes mènent pour limiter leur empreinte écologique sont avant tout de la communication. Chez les cadres supérieurs, traditionnellement plus sensibles à la thématique environnementale, la perception négative des activités économiques atteint même 89 %.

La débauche d'initiatives dans lesquelles se sont lancées les entreprises pour répondre aux critiques de l'opinion ne semble donc pas avoir de prise sur la conviction solidement ancrée qu'elles continuent à faire du green washing, du "verdissement d'image". "Ce jugement s'inscrit dans un contexte général marqué par le grand scepticisme que ressentent les Français à l'égard de l'entreprise. Ce regard critique s'est renforcé avec la crise", commente Jérôme Fourquet, directeur adjoint de l'IFOP…..

Mais l'agriculture est aussi pointée comme une source majeure de nuisances, à égalité avec le transport routier. Recours massif aux pesticides, pollution des eaux, interrogations sur l'impact des agrocarburants, etc., sont autant de raisons de mal noter le monde agricole. En revanche, l'industrie du bois, en cause dans la disparition des forêts tropicales, ou la pêche industrielle, à l'origine de l'érosion des réserves halieutiques mondiales, semblent épargnées par l'opinion.

WWF, commanditaire du sondage, ne s'étonne pas des résultats. "La biodiversité est un sujet neuf pour les entreprises. Nous avons réussi à les sensibiliser au changement climatique, mais nous n'avons pas encore réussi à les convaincre que sauvegarder la nature est un enjeu vital", constate Serge Orru, son directeur général.

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