Sénégal : Les prêcheurs vautours de la pêche durable

Les vautours planent sur l’Afrique prêt à dépecer leurs proies. Un vautour peut en cacher un autre. Après les « fonds vautours », maintenant les prêcheurs vautours de la pêche durable.

Les premiers concernent les fonds qui rachètent les dettes de pays pauvres à un prix extrêmement bas en vue de les contraindre par voie judiciaire à les rembourser au prix fort ; ils engrangent ainsi des plus values colossales sur le dos des populations du Congo, en Zambie, au Pérou, en Argentine ou au Nicaragua.

Les seconds concernent les prêcheurs de mauvaises augures de la pêche qui sur fond de catastrophe halieutique vont monnayer chèrement leurs services auprès des pays les plus pauvres.

Rappelez-vous dans le « Cauchemar de Darwin », un pasteur projetait un film sur la place du village de pêcheurs, pour attirer des fidèles. Maintenant, ce sont les organisations internationales qui utilisent la force des images en l’occurrence celle du film britannique très controversé « The End of the Line » pour estorquer quelques millions de US$ aux pays du Sud sous couvert de pêche durable.

Le cas du Sénégal en deux articles de presse

Le premier article : la démarche - Contre le pillage des ressources halieutiques : Une Ong américaine propose la certification des produits de la pêche (Walf )

La surexploitation des ressources de la mer pourrait se traduire par une disparition du poisson d’ici quelques décennies. Plutôt que d’adopter une position attentiste, les défenseurs de l’écosystème marin proposent des solutions. Pour l’Ong Light years Ip, l’application de quelques outils de la propriété intellectuelle peut sauver le poisson.

L’Organisation non gouvernementale (Ong) américaine Light years Ip a identifié une nouvelle stratégie pour faire face au pillage des ressources halieutiques. La directrice de l’Ong, Pauline Tiffen, assistée par un consultant Moctar Fall et un collègue a expliqué, en août dernier, après une projection de film-documentaire « The End of the Line » sur le pillage des ressources halieutiques...., la stratégie que son organisation veut vulgariser. Le concept de la propriété intellectuelle devrait, selon elle, être utilisé dans le domaine de la pêche. Il ne s’agit pas de protéger une œuvre faite de mains d’homme, mais d’assurer aux poissons et autres produits de mer une identité et une traçabilité quant à leur origine, notamment. Cette démarche permet aux pays d’exporter sous un label qui leur permet d’être identifiés partout. La marque des produits devient ainsi, la propriété intellectuelle du pays. Mais aussi bien les pêcheurs traditionnels que le gouvernement bénéficieront des retombées financières....

Le deuxième article : le financement de la certification - Le Sénégal invité à certifier ses produits de pêche pour les vendre plus cher (APS)

« Le moment est venu pour le Sénégal de développer cet outil stratégique (la propriété intellectuelle) pour vendre son poisson au prix fort sur le marché mondial », comme l’a fait il y a un an l’Ethiopie pour son café moulu, a ajouté M. Mengiste, citoyen éthiopien. La certification de son café a coûté deux millions de dollars (960 millions de francs CFA) à l’Ethiopie, a-t-il dit, avant d’ajouter que ce pays a obtenu de cet investissement « des résultats satisfaisants ». « En un an, ça nous a rapporté 100 millions de dollars (48 milliards de francs CFA) qui sont allés directement aux producteurs et aux exportateurs de café », a-t-il expliqué.

« Au Sénégal, qui serait bénéficiaire d’un programme pareil ? Ce sont les exportateurs, les pêcheurs et ceux qui font de la transformation de produits de la mer », a-t-il commenté. « Tous les acteurs de la pêche » (pêcheurs, exportateurs et gouvernement), a-t-il précisé, doivent contribuer à la certification des produits de la mer, au Sénégal.

Selon Getachew Mengiste, « la certification pourrait être un facteur de réussite pour la pêche sénégalaise », car elle est de nature à « améliorer la capacité de production des pêcheurs, qui ont un rôle à jouer dans la fixation des prix ». Au Sénégal, quelque 600.000 personnes travaillent dans le secteur de la pêche, qui représente 2,5% du PIB.

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Thon rouge : un film pour éveiller les consciences (Maville)

Le WWF Colombus connaît une seconde vie comme navire scientifique de la Wild World Foundation.
Fondation Albert II Demain, sera projeté un poignant document. En parallèle, le navire scientifique de WWF accostera dans le port HerculeLe WWF Columbus, ancien voilier de course de 17 m transformé en navire scientifique du WWF, sera demain sur le ponton face au Yacht Club de Monaco. Il doit arriver aujourd'hui. Un témoignage du partenariat passé depuis janvier 2008 entre WWF et la Fondation Prince Albert II de Monaco pour agir en vue de préserver le thon rouge de son extinction.
Ce projet, d'une durée de trois ans, a comme objectifs de promouvoir une consommation responsable, de créer un sanctuaire marin pour le thon rouge, protégeant l'une des dernières zones de reproduction en Méditerranée notamment.

Prise de conscience mondiale
Dans le cadre de cette démarche de protection du thon rouge, le film « The end of the line » sera projeté demain à 18 h 15 au cinéma le Sporting en présence de ses auteurs Charles Clover et Rupert Murray. Ce documentaire confronte l'avis de scientifiques, de pêcheurs, de gouvernements et de consommateurs sur la pêche telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui. « The End of the Line » est un appel à une prise de conscience mondiale sur les méfaits de la pêche intensive qui a entraîné un épuisement des stocks de très nombreuses espèces, voire leur disparition.

En Principauté, les restaurateurs ont été nombreux depuis 2008 à répondre à l'appel lancé par la Fondation Prince Albert II pour ne plus consommer de thon rouge. Un moratoire, de fait, a été instauré en relation avec les commerçants et métiers de bouche en faisant de Monaco le premier pays « sans thon rouge ». En parallèle, le gouvernement princier vient de lancer une procédure d'inscription du thon rouge en annexe 1 de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages en danger (CITES). Cette procédure d'inscription débute par une consultation des Etats de l'aire de répartition de l'espèce. De nombreux Etats ainsi que la Commission européenne ont déjà répondu favorablement à l'initiative monégasque.

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