Saumon norvégien, pas sans risque pour la santé environnementale

Parmi les alertes thématiques de Google qui me servent à établir la revue de presse quotidienne, l’alerte « saumon » est la plus active de toutes. Plusieurs fois par jour, ma boite mail se remplit d’articles qui cuisinent le saumon à toutes les sauces et qui vantent les bienfaits naturels de ce poisson d’élevage. Les blogs de cuisine nous gavent de pavés de salmonidés !

Un vrai régal pour les papilles gustatives...

« Le Saumon de Norvège, un produit de la Mer de Norvège est un vrai régal pour les papilles gustatives, et représente en plus un élixir de santé. Qu'il s'agisse de rester en pleine forme, de faire le plein de vitalité ou encore de bien faire grandir les enfants, la santé passe également par les plaisirs de la table. Il est donc facile de se faire plaisir à table au moindre coût, tout en entretenant sa vitalité : c'est le « Pari Santé » gagné du Saumon de Norvège ! De part sa richesse naturelle en acides gras Omega 3, le Saumon de Norvège agit favorablement sur la santé, et en est un véritable allié à tout âge. »

Je garde pourtant cette alerte Google car de temps en temps, des articles tranchent avec les louanges habituelles et donnent une image moins rose.

Alors que les gastronomes français, les cuisiniers et les transformateurs font tout un plat pour le saumon de Norvège, des voix s’élèvent dans le pays des Viking pour condamner le développement anarchique des piscicultures et les atteintes à la santé de l’environnement littoral, les fameux fjords norvégiens.

Lisez cet article de l’AFP : Le poisson d'élevage fait des remous en Norvège.

A Oeygarden, dans un coin de fjord enchanteur, 600.000 truites juvéniles s'égayent à l'heure du repas dans des cages immergées en attendant d'atterrir à leur tour dans une assiette : le poisson d'élevage est un secteur en plein boom en Norvège mais qui n'est pas sans risque.

Installée à Oeygarden près de Bergen (ouest), la ferme de la famille Blom, une maison posée sur l'eau et trois bassins, est l'une des 800 installations qui jalonnent le littoral du pays scandinave où l'on produit aujourd'hui trois fois plus de salmonidés (saumons et truites) que de viande animale.

Production de saumon d'élevage en Norvège depuis 1982.
Source : Ministère de la pêche de Norvège

Mais, si elle permet d'atténuer les pressions que la pêche industrielle fait peser en mer, la pisciculture n'est pas sans poser de problèmes : fugues, maladies et polémiques sur les aliments ternissent la réputation d'un secteur qui a rapporté 2,5 milliards d'euros à la Norvège l'an dernier. »

« Dans certains domaines, les problèmes sont si graves qu'on ne peut pas certifier que l'activité est viable écologiquement », affirme Geir Lasse Taranger, scientifique à l'Institut de recherche marine de Bergen (ouest). « Nous devrions ralentir l'expansion du secteur et nous assurer que tous les problèmes sont sous contrôle », ajoute-t-il.

De telles concentrations de poissons favorisent la diffusion de maladies et de parasites aux effets dévastateurs, tel le Lepeophtheirus salmonis, un pou qui s'attaque à la peau et aux muqueuses.

Le problème n'est pas circonscrit aux seules fermes. Affichant une furieuse tendance à se faire la belle, les poissons d'élevage contaminent leurs cousins sauvages, dont ils appauvrissent par ailleurs le patrimoine génétique. « Le génotype sauvage finira par disparaître s'il y a trop de fugues », estime M. Taranger. Un temps dépassés par les fuites massives de saumons qui ont culminé en 2006 avec 920.000 évasions, les professionnels ont pris le problème à bras-le-corps. Inspections des filets par des plongeurs et contrôles par caméras ont permis de ramener ce nombre à 100.000 l'an dernier.

Mais leurs ennuis ne s'arrêtent pas là. Leurs pratiques concernant l'alimentation des poissons les placent aussi dans le collimateur. Un récent documentaire suédois a fait des remous en Scandinavie en accusant les pisciculteurs norvégiens de vider les océans. Pour produire un kilo de poisson d'élevage, il faut en effet l'équivalent de 2,5 kilos de poisson sauvage en nutriments (farine et huile). Les éleveurs, qui ont produit un peu plus de 800.000 tonnes de poisson l'an dernier, ont ainsi consommé 2 millions de tonnes de poisson sauvage.

« Le saumon et la truite ont un très bon rendement par rapport aux protéines qu'ils consomment, bien meilleur que le poulet, le porc ou le bœuf » qui nécessitent plus d'aliments par kilo obtenu, réplique Oeyvind Blom, le patron de la ferme d'Oeygarden. « Nous sommes donc une industrie viable et respectueuse de la nature », ajoute-t-il.

Une affirmation nuancée par les défenseurs de l'environnement.

« Ce ne sont pas les ratios quantité d'aliments/produit obtenu qui nous inquiètent », souligne Nina Jensen, biologiste marine de la branche norvégienne du Fonds mondial pour la nature (WWF). « C'est ce qu'on met dans les aliments ». Selon elle, les farines et huiles alimentaires proviennent en partie de stocks de poissons vulnérables à l'état sauvage, tels que le lançon, le maquereau islandais ou le tacaud. WWF réclame donc la traçabilité des contenus. « On sait bien comment de quoi sont nourris les autres animaux d'élevage, pourquoi ne le saurait-on pas pour le poisson », estime Mme Jensen.

Autres articles :
Pour plus d'informations :

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Le 28 décembre 2011

Le saumon, ruine écologique de la Norvège (Rue89)

Une association norvégienne a transmis à Rue89 les résultats catastrophiques de son étude sur l'impact environnemental de l'élevage, question ultra-sensible à Oslo.

Critiquer l'industrie du saumon est de très mauvais goût en Norvège. L'association Green Warriors a vu se déployer une puissante contre-attaque lorsqu'elle a publié l'an dernier son rapport sur l'impact environnemental de l'élevage du saumon.

Aujourd'hui, en livrant à Rue89 l'exclusivité de sa version française (la version anglaise vient d'être mise en ligne), ils poursuivent leur combat dans un domaine hautement sensible – la pêche y est le troisième secteur d'exportation après le pétrole et le gaz.

Et la France est le plus gros importateur de saumon norvégien, l'essentiel de ce que nous consommons (dont 30% pendant les fêtes de fin d'année) vient des fjords de ce pays. Un marché multiplié par trois en vingt ans, qui pèse 416 millions d'euros annuels.

« Le poisson gras renforce la santé mentale »

Pour les autorités norvégiennes, il est préférable que le consommateur français ne sache pas trop dans quelles conditions sont élevés ces poissons, au risque de perdre l'appétit. Le site internet des exportateurs norvégiens de saumon ne lésine pas pour nous faire rêver :

« Les médecins et scientifiques du monde entier s'accordent à dire qu'il faut manger plus de saumon et d'autres poissons gras, car ils sont bons pour le cœur, la circulation et la lutte contre certaines maladies inflammatoires, voire contre certains cancers.

De plus, le poisson gras renforce la santé mentale, les acides gras contenus dans l'huile sont essentiels pour le développement du cerveau et ont un effet bénéfique sur la dépression, la schizophrénie, la maladie d'Alzheimer et certaines formes d'hyperactivité. »

En Norvège, le ministère de la Santé recommande d'ailleurs de manger du poisson gras deux à trois fois par semaine, dont par exemple 200 gr de saumon par semaine.

Plus risqué que bénéfique ?

Mais derrière les vertus connues des Oméga-3 pour la santé, une autre réalité du saumon norvégien est bien dissimulée.

Selon l'enquête de Green Warriors :…

Suite Rue89

Pour télécharger le document de l'association norvégienne, cliquer Green Warriors

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Pérou, la face cachée du saumon d'élevage

Andrew Wasley et Jim Wickens in L’écologiste (juillet-septembre 2009)

Extrait

Les communautés humaines et animales sont menacées par l'industrie de fabrication de farine de poisson. La farine de poisson est fabriquée dans des usines où les conditions de travail sont laborieuses. Les familles qui y travaillent (vivent dans les villes minotières ndlr) accusent ces usines d'être à l'origine de l'asthme et de problèmes respiratoires et dermathologiques de leurs enfants. Ces usines ne respectent pas les zones tampons pour les séparer des habitations. En outre, les effluents non traités des usines contaminent certaines baies avec des impacts graves sur la biodiversité. Ces rejets forment des couches de matière organique dans la mer jusqu'à 1m d'épaisseur créant des "zones mortes". La pêche excessive d'anchois (permettant la production de farine), a un impact fort sur certaines populations d'oiseaux comme Le Cormoran de Bougainville, le Pélican Péruvien et le Fou Varié. Le Guano pourrait disparitre d'ici 20 ans si la surpêche se produit. La pèche étant la nourriture de base des péruvien, la diminution des bancs de poissons a un impact sur les populations locales.

Mais alors pourquoi produire de la farine de poisson ???

La farine de poisson produite mondialement va à 46% à l'aquaculture, 24% à l'alimentation des porcs, 22% aux ruminants, animaux domestiques et produits pharmaceutiques.


Source : L'âge de faire n°45 Septembre 2010, cliquer Ici

Remarque : Remettons le saumon à sa juste place !

Si le saumon atlantique d'élevage est bien l'espèce de poisson la plus consommée en France, il n'est pas le deuxième produit aquacole dans le monde après la crevette d'aquaculture.... Au niveau international, les carpes, les tilapias, les algues et les huîtres devancent largement les saumons et les crevettes dans le classement mondial des productions aquacoles....

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Impacts de l’aquaculture de saumon sur l’environnement et analyse des politiques de gestion

Impacts de l’aquaculture de saumon sur l’environnement et analyse des politiques de gestion

Kuypers Marine

Université Libre de Bruxelles

Institut de Gestion de l’Environnement et d’Aménagement du Territoire

Faculté des Sciences

Master en Sciences et Gestion de l'Environnement

Année Académique : 2008-2009

Directrice : Christiane Lancelot

Co-directeur : Pierre Kunsch

Depuis la fin des années 1980, la production aquacole de saumons d’élevage a cru de manière exponentielle. Cette expansion, accompagnée d'un recours massif à l'élevage intensif, a eu comme conséquence d’engendrer une série d' impacts écologiques négatifs : augmentation des besoins en farine et huile de poisson menaçant les stocks de poissons pélagiques, évasions de saumons d’élevage et propagation de maladies dans l'écosystème menaçant la survie des populations de saumons sauvages et d’autres espèces aquatiques et, production de déchets organiques et inorganiques augmentant la pollution de l’environnement aquatique et le risque d'eutrophisation. Vu la présence de résidus d’antibiotiques, de produits chimiques et de la bioaccumulation de polluants dans les saumons d’élevage, l’aquaculture représente également une menace pour la sécurité alimentaire de l'Homme. La salmoniculture permet toutefois de répondre à la demande croissante du consommateur et constitue une source importante d'emplois dans les régions où cette activité est fortement développée. De ce fait, seule une gestion durable de l’aquaculture de saumon permettra de concilier les impératifs environnementaux avec les intérêts de l'industrie et du consommateur. Une appréciation de l'efficacité des politiques et des instruments de gestion de l'aquaculture a été entreprise à travers l'exemple du dispositif règlementaire pour la salmoniculture écossaise. Il en ressort que l’Ecosse s'est progressivement dotée d'un des meilleurs ensembles d'outils de gestion pour l’aquaculture. Outre les dispositions découlant des Directives européennes relatives à l’aquaculture, la protection de l’environnement et la sécurité alimentaire, et l'adhésion à des accords et conventions internationaux, l'Ecosse s’est récemment dotée d’un cadre stratégique et d’un code de conduite visant à assurer un développement durable de son secteur aquacole respectueux de l'environnement. A l'heure actuelle, il reste encore un nombre de mesures à prendre pour atteindre cet objectif, notamment dans le domaine du respect et du contrôle des bonnes pratiques d'élevage. Il faudrait également promouvoir l’aquaculture multitrophique intégrée permettant un bon recyclage des nutriments. Des incitants financiers tels que des primes pour le respect des bonnes pratiques aquacoles ou, au contraire, un renforcement du principe du pollueur-payeur au moyen de pénalités financières plus élevées peuvent encore être envisagés. Enfin, les activités de l’aquaculture devraient mieux être prises en compte dans la gestion intégrée des zones côtières afin d’assurer que ses activités ne nuisent pas le cas échéant, aux communautés rurales, aux activités touristiques, à la pêche artisanale, ainsi qu’à la biodiversité marine...

Pour télécharger le document, cliquer Université Libre de Bruxelles

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Risk assessment – Environmental impacts of Norwegian aquaculture

Risk assessment – Environmental impacts of Norwegian aquaculture

Institute of Marine Research

August 2011

The Institute of Marine Research has conducted an initial risk assessment of the environmental effects of Norwegian Aquaculture for the Ministry of Fisheries and Coastal Affairs. The assessment builds on goals specified in the Ministry’s “Strategy for an Environmentally Sustainable Norwegian Aquaculture Industry” from 2009. We have focused on the environmental goals for disease dispersal, genetic impact of escapees and the release of nutrient salts, organic waste and drugs.

Pour télécharger le document, cliquer Ici

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Revue de presse :

Le 15 décembre 2009

Les poissons d'élevage norvégiens passent sans problème les tests de résidus chimiques (Fishnewseu)
Au nom de Norwegian Food Safety Authority, l'Institut national de recherche sur l’alimentation des produits halieutiques (NIFES) a analysé un total de 9066 poissons (saumon, truite arc en ciel, turbot, flétan, morue, omble chevalier et lieu noir). Les échantillons ont été prélevés dans toutes les régions du pays durant l'année 2008, représentant environ 10% des piscicultures en Norvège.

Aucun résidu d'agents thérapeutiques illicites, y compris hormones de croissance, n’a été trouvé dans les échantillons analysés.

Les analyses d’échantillons prélevés dans les usines de transformation n’ont donné aucun résultat au-dessus des normes européennes. Aucun produit interdit tel que DDT, PCB7, hexachlorocyclohexane, hexachlorbenzene, heptachlor, aldrin, chlordan, nonachlor, endosulphane and toxaphene, dioxins, furanes and dioxin-like PCBs, as well as bromated frame retardants, PAH and PFOS. Les taux d’arsenic, cadmium, mercure et plomb n’ont pas dépassé les limites de l’UE dans tous les échantillons et restent généralement à des niveaux très bas….. Suite…

Le 12 novembre 2009

La Norvège veut lutter contre la pollution piscicole (Le Monde)
L'Agence norvégienne de contrôle de la pollution (SFT) réclame un durcissement des règles contre la pollution issue de la pisciculture, très développée dans ce pays. Selon ses calculs, les rejets d'une ferme piscicole de moyenne importance produisant 3 120 tonnes de saumons sont équivalents aux rejets d'une ville de 50 000 habitants.

Tout au long de la côte, l'élevage de poissons est devenu la plus importante source de pollution à cause des rejets de nourriture. L'Agence veut renforcer les contraintes dans les zones à risque, mais rendre la réglementation plus simple dans les zones où la situation reste satisfaisante. Dans ces dernières, où sont situées 90 % des fermes, les règles seront assouplies.
"Mais dans les eaux de mauvaise qualité, où sont aujourd'hui installées 1 % des fermes, il sera interdit d'agrandir ou d'installer de nouvelles fermes. Et dans les eaux où la qualité de l'eau est incertaine, concernant 9 % des fermes, les conditions seront beaucoup plus strictes", souligne Ellen Hambro, directrice de SFT. L'Agence s'appuie sur la directive sur l'eau adoptée par l'UE en 2000 pour renforcer les règles.

SFT avait tiré la sonnette d'alarme en mars 2008, indiquant que les rejets de nitrates et de phosphates des fermes piscicoles avaient respectivement augmenté de 20 % et 55 % depuis 2000, alors que la pisciculture s'est développée en moyenne de 10 % par an et a doublé en dix ans.
Ces fermes de poissons représentent désormais les trois quarts des rejets de phosphates, et la moitié de ceux de nitrates, alors que les rejets issus de l'agriculture et de la population ont diminué et ceux de l'industrie sont stables.

La pollution provient des résidus de nourriture et des excréments des poissons. Les poissons sont élevés dans de vastes paniers circulaires placés dans des fjords et se nourrissent de granulés secs. Ces fermes sont parfois situées dans des fjords très fermés où l'eau se renouvelle peu. "Nous sommes inquiets, insiste Ellen Hambro, car ces rejets, combinés à l'augmentation de la température de l'eau, peuvent créer de l'eutrophisation (accumulation graduelle de débris organiques dans les eaux stagnantes). Cela peut signifier moins de faune et de flore dans les eaux et un fond des mers sans vie."

Mauvaise réputation
La pisciculture n'a pas toujours bonne réputation. Si ses partisans affirment que c'est l'une des réponses indispensables au développement de la population mondiale, les critiques sont nombreuses : emploi d'antibiotiques ou de pigments pour colorer les saumons, poissons d'élevage qui s'échappent (9 % des poissons élevés) et déciment les espèces sauvages, méthodes d'élevage qui forcent le développement des poissons par l'éclairage la nuit ou l'alimentation à outrance donnant des poissons très gras. Ces derniers jours, la presse norvégienne a même diffusé des photos de morues déformées, pêchées en mer mais échappées de fermes, signes de mauvaises conditions d'élevage lorsque les poissons sont très jeunes.

Le gouvernement norvégien, qui a lancé en avril 2009 une stratégie pour une pisciculture durable, encourage toutefois son développement afin, entre autres, de consolider l'emploi dans les régions du Nord. L'organisation écologiste Bellona réclame une croissance zéro des concessions et un contrôle accru des conditions d'élevage.
"Avec le gouvernement, nous avons limité la croissance à 5 % cette année, note Aina Valland, directrice de l'environnement à FHL, la Fédération des industries piscicoles. A part certains fjords très fermés, la pisciculture ne pose pas problème grâce aux courants. Et la nourriture représente 60 % des coûts de l'élevage, donc les éleveurs font très attention à en perdre le moins possible. Les poissons sont surveillés et s'ils mangent moins, on arrête le flux de pellets (des comprimés médicamenteux)." Il existe au total 1 200 concessions employant 5 000 personnes en Norvège. En 2008, elles ont produit 840 000 tonnes de poissons (85 % de saumons et 9 % de truites arc-en-ciel), dont 95 % ont été exportés pour une valeur d'environ 2 milliards d'euros. Olivier Truc

Le 21 décembre 2009

Alerte aux poux pour le saumon de Norvège (AFP)
Incontournable aux réveillons de fin d'année, le saumon de Norvège est assailli par les poux qui prolifèrent parmi les poissons d'élevage mais qui menacent aussi et surtout leurs cousins sauvages.
Cet automne, le Lepeophtheirus salmonis, un petit crustacé de 8 à 12 mm qui se nourrit de la peau, du sang et du mucus des poissons, a été signalé dans des proportions trois fois plus importantes que l'an dernier, selon les pisciculteurs.
Présent en mer à l'état naturel, le pou ne rend pas le saumon impropre à la consommation: il lâche généralement prise lors du transport ou du traitement du poisson, les saumons esthétiquement endommagés étant débités en filets plutôt que vendus entiers.
Mais sa prolifération dans les fermes piscicoles qui fourmillent dans les fjords norvégiens est source d'inquiétude.
"Aujourd'hui, le pou constitue la principale menace contre l'élevage écologiquement viable en Norvège, tant pour ses effets sur le poisson d'élevage que pour son impact sur le saumon sauvage", selon Ole Fjetland, haut responsable des Autorités norvégiennes de contrôle alimentaire.....Suite

Voir des photos sur les Echos

Le 25 avril 2010

Un vaccin prometteur contre le pou du saumon (BE Irlande)
Une équipe de chercheurs de University College Dublin travaillant sur un vaccin contre le pou de mer, un parasite s'attaquant au saumon d'élevage et menaçant les saumons sauvages, aurait obtenu des résultats prometteurs. Ces chercheurs travaillent en collaboration avec le "Marine Institute", centre de recherche irlandais sur les sciences de la mer et l'université McGill au Canada.

Le pou du saumon est un parasite s'accrochant au saumon, qui cause des dommages à sa peau et à ses écailles et qui provoque un déclin général de l'état de santé du poisson. Les saumons attaqués par ce parasite grossissent moins vite que les poissons sains. Il s'agit d'un problème majeur des éleveurs de saumons qui pourrait à terme se propager à la population sauvage.
En Irlande, jusqu'à présent, les taux d'infestation ont été mesurés régulièrement et des produits chimiques ont été utilisés pour traiter les poissons atteints par ce parasite. Ces traitements chimiques posent des problèmes environnementaux.....

Le 26 avril 2010

Défense du saumon sauvage au Royaume-Uni : The Atlantic Salmon Trust

Atlantic salmon and sea trout…. Sentinels for our environment

The Atlantic Salmon Trust is a UK based charity with Atlantic wide interests which champions the wild salmon and sea trout - it does not represent any other interests or body, only the fish themselves. Although called the 'Atlantic Salmon Trust', it is equally concerned with sea trout. Set up in 1967, the Trust address concerns many people have about the decline of fish stocks, as well as the need for practical research into the problems that have become apparent…..

Priority for Action 2.5 from: A Strategic Framework for Scottish Freshwater Fisheries March 2010

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Le 7 janvier 2012

Les saumons d’élevage, gavés aux pesticides ? (bastamag)

On le dit bon pour le cœur, la circulation et la lutte contre certains cancers. Le saumon, paré de ses vertus en Oméga-3, cache pourtant une autre réalité. Depuis plusieurs mois, le saumon d’élevage norvégien est nourri au pesticide. C’est la seule solution qu’auraient trouvée les pisciculteurs pour lutter contre un parasite naturel. Avec de possibles effets cancérogènes pour l’Homme. Et une catastrophe environnementale avérée pour la faune aquatique.

Les saumons d’élevage norvégiens qui finissent en filet dans les rayons réfrigérés des supermarchés avant d’atterrir dans nos assiettes sont nourris aux pesticides. Cette information, révélée en juin 2010 dans l’émission Pièces à conviction (France 3), fait l’objet d’un nouveau rapport d’une ONG norvégienne, Green Warriors. Les Français sont directement concernés puisque 80 % des saumons qu’ils consomment – près de 100 000 tonnes importées chaque année ! – viennent des fjords norvégiens. Or, c’est au cœur de ces vallées glaciaires que le saumon est victime des attaques d’un parasite naturel, le pou de mer.

Connu depuis longtemps des biologistes, le pou de mer est un petit crustacé de 8 à 12 mm qui se nourrit de la peau, du sang et du mucus des poissons, provoquant de grosses tâches marrons sur le dos du saumon. Sa prolifération est devenue le cauchemar des propriétaires de fermes piscicoles norvégiennes. Pendant des années, les pisciculteurs ont traité les poux de mer à coups d’antibiotiques, mais cela ne fonctionne plus. Pour « épouiller leurs stocks », ils utilisent désormais du diflubenzuron, un produit chimique reconnu comme pesticide. Ils le mettent dans la nourriture avant de le déverser dans les cages où se pressent des dizaines de milliers de saumons.

Un pesticide interdit en Europe mais autorisé en Norvège

Dès juin 2010, cette information conduit Bruno Le Maire, ancien ministre de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche, à écrire à son homologue norvégienne : « Cette substance ne dispose pas d’autorisation de mise sur le marché (AMM) communautaire ou française en tant que médicament vétérinaire. Elle est réservée au traitement phytopharmaceutique de certaines espèces végétales et à la désinsectisation des bâtiments d’élevage ». Et de conclure :« Pour ces raisons, son administration aux poissons destinés à la consommation humaine n’est pas autorisée » [1]. Le saumon norvégien traité au diflubenzuron ne devrait donc pas arriver dans les assiettes des consommateurs français.

Invitée à expliquer les conditions d’emploi de ce pesticide, la Ministre norvégienne ne tarde pas à répondre. Dans un courrier du 23 juin 2010, Lisbeth Berg-Hansen dénonce des « informations fallacieuses » [2]. Car si elle reconnaît l’utilisation de cette substance chimique dans les élevages norvégiens, elle assure qu’elle « est soumise à un strict contrôle vétérinaire » et que le pesticide a obtenu une autorisation nationale de mise sur le marché comme produits vétérinaires. Se voulant rassurante, elle précise qu’un délai de 100 jours est respecté entre l’administration du produit et la commercialisation. De quoi éviter le dépassement des limites maximales de résidus de pesticides [3] dans la chair animale, assure-t-elle.

Toxique pour les poissons, cancérogène pour les humains

Faut-il, comme Bruno le Maire, se contenter de cette explication en assurant que« l’ensemble des conditions de sécurité » sont réunies (voir sa réponse) ? L’Autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA) a clairement établi en 2009 que le diflubenzuron est « hautement toxique pour les organismes aquatiques » [4]. L’Agence de protection de l’environnement des Etats-Unis (EPA) confirme cette toxicité « pour les invertébrés aquatiques d’eau douce et les mollusques marins » [5], affectant leur reproduction et leur croissance. Le mode d’emploi du diflubenzuron stipule précisément que ce pesticide est« dangereux pour l’environnement » et « très toxique pour les poissons ». Rien n’y fait : en Norvège, on continue d’en gaver les saumons.

Le rapport de l’ONG Green Warriors fait mention d’une autre étude de l’EPA. Elle montre que lorsqu’un mammifère ingère du diflubenzuron, une nouvelle substance (dite « 4-chloroaniline » ou « PCA ») peut se former dans leur intestin et leur estomac. Or, comme l’indique l’Agence américaine mais aussi l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris), la PCA comporte des effets cancérogènes pour l’homme et constitue un possible perturbateur endocrinien [6]. Le diflubenzuron ne serait donc pas cancérigène en lui-même mais peut en revanche devenir, lorsqu’il est ingéré, une substance cancérigène. Cette substance serait également « très toxique par inhalation, ingestion ou pénétration par la peau », ajoute l’Université d’Oxford.

Un marché de 5,3 milliards d’euros...

Ce que craint l’ONG Green Warriors, c’est que ce pesticide contamine les espèces sauvages. « Environ 90 % du diflubenzuron ingéré par les poissons s’échappe par les matières fécales », mentionne leur rapport. Or, ces substances sont emportées par les courants du fjord et se répandent dans l’environnement, en adhérant fortement aux sédiments et matières organiques. D’après Green Warriors, les pesticides sont diffusées dans un rayon de 5 km depuis les fermes d’élevage. On s’aperçoit dans l’émission de France 3, que seul le saumon y survit, à la différence de toutes les autres espèces marines proches des bassins d’élevages. « Le traitement peut être désastreux pour tous les crustacés le long des côtes, y compris pour les crevettes, crabes, homards et langoustes », précise l’ONG.

Malgré les impacts sanitaires et environnementaux du traitement au diflubenzuron des saumons d’élevage, les autorités norvégiennes poursuivent leur campagne de communication autour du saumon. Il faut dire que cette production, estimée à 1,4 millions de tonnes, constitue un marché mondial juteuxpour la Norvège : 5,3 milliards d’euros. Et le monde politique a aussi ses intérêts dans cette production. La ministre de l’Agriculture Lisbeth Berg-Hansen défraie la chronique depuis plusieurs mois du fait de son implication dans l’entreprise familiale de salmoniculture. Ce type de conflits d’intérêts pourraient expliquer la pression menée sur les autorités sanitaires pour permettre l’autorisation du diflubenzuron en Norvège. Les menaces sur la santé publique pèsent décidément bien peu dans la course infernale au profit.

Green Warriors exige le passage des fermes piscicoles à des systèmes de confinement, ce qui résoudrait en grande partie la contamination de l’environnement, le problème des poux de mer, et supprimerait la nécessité de recourir aux pesticides. Des normes et des contrôles plus stricts concernant l’utilisant de produits chimiques dans les fermes piscicoles sont également demandés. En juin 2010, Monica Frassoni, co-présidente du groupe des Verts au Parlement européen, a suggéré un boycott du saumon d’élevage norvégien si les pratiques d’élevage n’évoluaient pas. Quelques mois après voir formulé cette menace, un autre pesticide, le teflubenzuron [7], est venu s’ajouter à la nourriture du saumon...

Sophie Chapelle

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