Pêcheurs, conchyliculteurs, pisciculteurs, consommateurs... donnez votre avis sur la Politique de la Pêche !

L'Union Européenne a adopté le livre vert pour la réforme de la Politique Commune de la Pêche. Dans ce document, la commission européenne propose la mise en place des quotas individuels transférables (QIT) qui "équivaut" à une privatisation des ressources halieutiques....

Dans le livre vert, la place donnée à l'aquaculture est faible malgré son importance dans de nombreuses régions européennes comme la conchyliculture en France, Espagne, Italie et Hollande. Le commissaire européen, Joe Borg, propose de développer en priorité la pisciculture marine....

Voir les documents officiels de l'Union Européenne :

Nos propositions pour la défense des activités artisanales et familiales dans la pêche et la conchyliculture européenne

Voir tous les articles de regard sur la pêche et l'aquaculture sur le sujet : Dossier Politique Commune des Pêches-PCP


En réponse au Livre Vert sur la pêche de l’Union Européenne : l’Antenne Méditerranée du Collectif Pêche et Développement et L’encre de mer vous proposent une réflexion collective à partir d’une vision de la pêche en 2020.

La pêche en 2020 : une démarche environnementale à l’échelle planétaire, une organisation économique et sociale à l’échelle humaine

Les interactions environnementales sous l’angle de la biodiversité et du plancton…
Cela fait bientôt 10 ans que l’on a cessé de raisonner par « stock » de poissons pour aborder pleinement les interactions environnementales à l’échelle planétaire : La chaîne alimentaire de nos océans et de nos mers est appréhendée à partir de l’observation régulière du planton et de sa diversité, particulièrement aux abords des côtes. De l’état du plancton dépend le recrutement des poissons fourrages qui à leur tour nourrissent les poissons qui composent nos menus. La biodiversité fondée sur la diversité de la faune et de la flore fait la richesse de nos territoires maritimes. L’accent est mis sur l’observation de cette diversité et sur la compréhension des écosystèmes marins et littoraux. Les pêcheurs artisans et les conchyliculteurs, de par leurs connaissances et leur présence régulière sur l’eau, nourrissent au quotidien ce suivi effectué par les scientifiques.

… qui conduisent à une vision planétaire de la ressource et à une attention particulière à la gestion littorale
L’on a compris que la ressource marine présente au large, qui était le plus souvent exploitée par la pêche industrielle, dépendait de l’état de nos rivages, souvent entretenus par les pêcheurs artisans, et que par conséquent l’ancien clivage « sectoriel » ne reposait pas sur des stocks indépendants. L’on a compris également l’intérêt stratégique à réduire la pollution venant de la terre, voire de l’air pour des zones à forte pollution atmosphérique, puisque celle-ci appauvrit la diversité planctonique et par suite nos sources futures d’approvisionnement halieutique. Une grande vigilance est donc apportée aux rejets et écoulements des bassins versants, aux rejets atmosphériques qui, par le jeu des vagues, se retrouvent dans nos eaux, à l’impact des différentes activités maritimes dont le transport, les extractions… Les milieux lagunaires et littoraux, source d’une richesse extrême, font l’objet d’une attention soutenue. Compte tenu de l’engouement pour la pêche de loisirs et la chasse sous-marine, ces activités sont strictement limitées (plafonnement des captures par pêcheur, restriction des engins utilisés, interdiction de moyen de relevage mécanique pour la pêche de loisirs…). Tout le monde est surpris de la productivité naturelle des zones côtières depuis qu’elles sont restaurées et bien gérées.

Des choix de production halieutique et aquacole adaptés aux interactions environnementales…
La pêche et l’aquaculture industrielles d’espèces carnivores sont devenues marginales depuis qu’elles ont du intégrer les coûts environnementaux (gas-oil, rejets de CO², pourcentage de rejets et déchets, gaspillage protéinique, pollutions…) et sociaux, et que les consommateurs sont devenus très vigilants sur la qualité des produits (perte de qualité des produits congelés, concentration de polluants dans les farines de poissons…). D’ailleurs la pêche minotière, qui représentait près d’1/4 des captures mondiales , a été arrêtée, depuis quelques années,...

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Le merlu à la farine, le hoki à la cantine et les pêcheurs à la ruine.

Une crise Globale. La pêche est en crise, c’est une réalité indéniable, mais il s’agit d’une crise globale, une réalité complexe, qui ne peut se réduire à la crise de la ressource et à l’épuisement des stocks. La crise touche l’environnement littoral profondément dégradé, bouleversé par les modifications climatiques, la gouvernance des pêches, les conceptions scientifiques de la gestion, la commercialisation, le renouvellement des marins pêcheurs, leur place sur le littoral, etc. Il faut donc apporter des réponses globales, complexes et toujours adaptées aux réalités sociales, culturelles, géographiques et environnementales des communautés concernées.

Les QIT sont présentés par de nombreux scientifiques, plusieurs ONG et la Commission Européenne comme l’outil le plus adapté et le moins coûteux pour ajuster la capacité de pêche aux objectifs de rendement maximal durable et lutter contre la surpêche. Les exemples multiples et anciens montrent que ces QIT mènent à la catastrophe sociale sans donner de garantie pour la restauration des ressources. D’autres modèles de gestion fondés sur le contrôle de l’effort de pêche et diverses mesures techniques se montrent plus efficaces sans avoir les mêmes effets sociaux négatifs. Cette approche est bien plus pertinente dans le cas le plus fréquent de pêcheries multispécifiques. La distinction opérée entre pêche artisanale et industrielle pour la mise en oeuvre des QIT ne protège en rien le secteur artisan des effets pervers du système.

Réserves marines. De nombreuses ONG environnementalistes font la promotion des réserves marines comme outil majeur pour la protection de la biodiversité et la restauration des ressources. Certaines proposent de mettre en réserves interdites à la pêche 40% des océans, considérant qu’il s ‘agit là du seuil minimum qui permet une restauration des capacités des océans. Si une telle proposition est favorable à la biodiversité, elle condamne à la disparition une bonne moitié des pêcheurs dans le monde. Pour les pays du Sud où la pêche fait vivre des millions de personnes, cela veut dire pour ces dernières, la misère et la faim, en l’absence de solution alternative. Cela signifie aussi pour les espaces restant la poursuite et l’aggravation de la surexploitation. Tout cela est déjà constaté dans de nombreuses réserves des pays du Sud. Les réserves, quand elles sont justifiées, doivent être intégrées dans des projets de gestion territoriale, auxquels sont étroitement associés les pêcheurs. Le parc marin d’Iroise et les aires protégées de Méditerranée constituent des exemples soutenus par les pêcheurs, qu’il est possible de reproduire.

La casse des bateaux. De nombreuses ONG environnementalistes, la commission Européenne et de nombreux députés européens n’ont de cesse de réclamer une diminution, de 1/3 à 2/3 suivant les cas, du nombre de bateaux et de pêcheurs, alors que la puissance des navires a déjà diminué de 30% de 1995 à 2007 pour les bateaux de 12 à 24m.... Voir la suite sur Pêche et Développement...

Après avoir lu tous ces documents, faites un commentaire ci-dessous. Nous ferons une synthèse à la fin de l'année 2009....

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