Grenelle de la mer : France Nature Environnement reste sur sa faim

Alors que les quatre groupes de travail du grenelle de la mer ont remis hier leur copie au Ministre de l'Ecologie, France Nature Environnement qui regroupe près de 3000 associations, reste sur sa faim.

Pour FNE, le Grenelle de la Mer a été affiché comme voulant déboucher sur une stratégie ambitieuse. Mais il s’est engagé sous des auspices très différentes de celles du Grenelle de l’environnement : crise économique et financière, crise de la pêche et confrontations sur les quotas…

De plus, toujours selon FNE, le fonctionnement des quatre groupes de travail du Grenelle de la mer a été confronté à la difficulté d’un débat entre acteurs dont beaucoup étaient plus habitués aux cénacles restreints et aux négociations de cabinet qu’au dialogue à cinq parties. A certains moments, le poids des intérêts en cause a conduit à des confrontations difficiles, à des blocages par tel ou tel acteur, voire à des manœuvres regrettables autour de la mise en forme de l’un des rapports.

Toutefois, la majorité des groupes et sous-groupes ont fonctionné de manière satisfaisante, et généralement dans une ambiance constructive d’écoute réciproque et de recherche de compromis. Et la qualité du dialogue s’est considérablement développée, surtout au regard des délais extrêmement brefs.

FNE avait la charge de porter la voix de ses 3000 associations avec 13 sièges, dont 4 pour les associations d’Outre-Mer -un par groupe. Elle a pris le parti de mobiliser ses membres et de construire sa représentation et ses propositions avec ses associations concernées au premier chef : Surfrider Foundation, Bretagne Vivante, URVN, SEPNB, Naturalistes de Mayotte, LPO, Univem, etc…

Comme d’habitude, il n’a pas été possible de partir d’un constat rigoureux des causes de la situation existante. Exception notable, le rapport de mission de Pierre-Yves Bouis (représentant FNE pour la mission Antilles-Guyane) n’a pas mâché ses mots, et a été annexé au rapport officiel de la mission (présidée par Christian Buchet).

D’une manière générale, beaucoup de pistes ont pu être ouvertes, notamment par FNE qui a présenté un grand nombre de propositions dont certaines en rupture sur des sujets tels que la gouvernance, la pêche et la gestion des ressources, la protection des milieux ultramarins, le port du futur, la qualité des eaux, les pollutions en mer, l’éducation à la mer, etc. Des avancées importantes méritent d’être saluées, notamment pour ce qui concerne l’Outre-Mer.

Les positions plutôt convergentes d’un groupe à l’autre sont marquées en revanche par des degrés de volontarisme très inégal, et le danger subsiste donc de voir arriver à la table ronde des engagements imprécis ou a minima.

Alors que nous sommes aujourd’hui confrontés à des défis majeurs pour le milieu marin : changement climatique, biodiversité, ressources halieutiques, pollutions, exploitation des océans, urbanisation du littoral, nous n’avons pas le sentiment que les mesures seront à la hauteur des enjeux. Et cela vaut tout autant pour l’environnement que pour l’économique et le social, avec les plans d’adaptation nécessaires et le développement innovant d’emplois au service de nouvelles activités réellement durables.

Par ailleurs contrairement au Grenelle de l’Environnement, il a été presqu’impossible d’obtenir des montants financiers et des calendriers en face des propositions.

Un long chemin reste donc à parcourir jusqu’aux futures lois de finances ou aux programmes publics nationaux et locaux, et pour les lois et règlements à introduire ou à revoir.

La tonalité des rencontres régionales et de la consultation publique qui vont se dérouler d’ici la table ronde finale jouera sans doute un rôle important dans la force des propositions qui seront présentées à la négociation à la fin de ce mois. (Source : Actualités News Environnement)


Voir les dossiers : grenelle de la mer et Pollution côtière / Mer morte

Les rapports des 4 groupes de travail mis en ligne le 9 juin 2009 sur le site du Grenelle de la Mer (MEEDDAT):

Autre information :
Les 12 comités de bassin de France métropolitaine et d’outre-mer vont prochainement se réunir à La Baule pour apporter leur contribution à la stratégie nationale pour la mer et le littoral initiée par Jean-Louis Borloo, le Grenelle de la mer.
Dans le cadre de leurs activités, et du grenelle de la mer, tous identifient des enjeux et des orientations d’actions pour réduire les pollutions venues de la terre et préserver les usages et les milieux sensibles du littoral.
Connaissance des eaux littorales et des interactions terre-mer, reconquête de la qualité des eaux de baignade, des sites de pêche à pied et de production de coquillages, lutte contre la pollution des activités portuaires, lutte contre les marées vertes et les développements d’algues toxiques… Les présidents et leurs comités examineront le 16 juin les propositions du Grenelle de la mer et ils feront le point des actions d’ores et déjà engagées par les agences de l’eau.
Dans le cadre du grenelle de la mer, ils s’interrogeront aussi sur le renforcement et la cohérence des actions et sur les questions soulevées par l’émergence de nouveaux usages sur le littoral, les conséquences du changement climatique ou la croissance démographique des régions côtières. (Source : actualités news environnement)

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