Les pêcheurs de crabes sud-coréens sous tension

Lors du second Sommet intercoréen de 2007, il avait été envisagé de faire des îles Ongjin et de la côte nord-coréenne qui leur fait face une zone de paix, un projet qui n'est plus à l'ordre du jour depuis le tir controversé d'une fusée par la Corée du Nord.

Situé à une dizaine de kilomètres des côtes nord-coréennes, l’archipel des îles Ongjin est particulièrement sensible à toute montée des crispations dans la péninsule. Sur l’île principale de Yongpyong-do, les pêcheurs se rappellent qu’en 1999 et en 2002, des affrontements meurtriers ont eu lieu entre gardes-côtes des deux Corées.

Aussi les pêcheurs abordent-ils l’ouverture de la saison de la pêche aux crabes autour de l’archipel avec appréhension, dans ce climat de tension où un incident provoqué ou non est vite arrivé.

Du phare, sur un promontoire au nord de l'île, on voit distinctement la côte nord-coréenne. Entre l'île et deux pitons rocheux à 1,4 km au large passe la Ligne maritime nord qui prolonge en mer la zone démilitarisée séparant les deux Corées depuis l'armistice de 1953. Comme dans le cas de la ligne de démarcation terrestre, celle-ci comporte de chaque côté un espace maritime tampon de 4 km interdit aux bateaux des deux pays. Cette ligne, tracée arbitrairement par le commandement des Nations unies en 1953, n'a pas de statut juridique. Devenue de facto une ligne de démarcation, elle n'est pas reconnue par la République populaire démocratique de Corée (RPDC).

La zone de pêche de Yongpyong-do se trouve au sud de l'île, mais, dans le passé, les incursions ont été fréquentes. Richesse de cette région (2 000 tonnes ont été prises en 2008), la pêche aux crabes attire les Chinois qui, considérant le chenal entre les deux Corées comme une zone de non-droit, viennent y jeter leurs filets. "En saison, il y a de deux à trois cents bateaux chinois", dit le maire Shin Seong-man. Ils "dédommagent" le Nord et vendent une bonne partie de leurs prises au Sud, suscitant des frustrations qui poussent certains pêcheurs à des incursions risquées en zone interdite.

Selon M. Shin, la presse exagère les risques. Les accrochages du passé ont cependant fait plusieurs dizaines de morts dans les rangs nord-coréens en 1999 et six dans ceux du Sud en 2002 (plus treize marins nord-coréens).
d'après un article du Monde : Tension sur l'archipel sud-coréen d'Ongjin, face à la Corée du Nord (05/04/09)

Autre article :
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Le 20 avril 2012

ZEE de Corée du Sud : Des moyens pour se protéger de l'invasion chinoise !

La pêche illégale par des bateaux chinois est fréquente dans les eaux sud-coréennes, très poissonneuses, et les accrochages sont de plus en plus violents.

Jusqu'à 3.000 bateaux chinois ont pratiqué la pêche illégale chaque jour, d'avril à mai et d'octobre à décembre en 2011, à l'intérieur de la ZEE de Corée du Sud, selon le gouvernement. Les garde-côtes ont saisi 475 embarcations l'an dernier, contre 370 en 2010.

Séoul a demandé à plusieurs reprises à Pékin de prendre des mesures pour empêcher cette pêche illégale par ses ressortissants. La Chine avait présenté ses regrets après la mort du garde-côte.

Un pêcheur chinois écope de 30 ans pour le meurtre d'un garde-côte

Un pêcheur chinois jugé pour avoir mortellement poignardé un garde-côte sud-coréen et grièvement blessé un autre, lors de l'interception de son bateau soupçonné de pêche illégale en mer Jaune en décembre dernier, a été condamné jeudi à 30 ans de prison en Corée du Sud. Cheng Dawei, 43 ans, le capitaine du navire, a également été condamné à une amende de 20 millions de wons (environ 13.000 euros) par le tribunal d'Incheon, ville portuaire de l'ouest du pays.

L'incident, le second à provoquer mort d'homme en moins de 4 ans, s'était produit le 12 décembre alors que le bateau chinois de 66 tonnes avait été arraisonné à 85 km au sud-ouest de l'île de Socheong, dans la Zone économique exclusive (ZEE) sud-coréenne.

Le gouvernement coréen s'est engagé à investir 932,4 milliards de wons (620 millions d'euros) entre 2012 et 2015 pour mieux équiper ses garde-côtes, lesquels doivent recevoir le soutien de la marine militaire pour ses opérations de surveillance. Source : AFP

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Le 23 novembre 2010

La violence d'aujourd'hui, qui a vu des dizaines d'obus s'abattent sur leurs maisons et plus de 60 bâtiments en feu, est l'acte le plus grave d'agression contre des civils en provenance de Pyongyang depuis l'attentat du vol 858 de Corée en 1987. C’est aussi la première sur le sol sud-coréen depuis 1953.

Yeonpyeong Island, qui s'étend sur seulement trois kilomètres carrés a été une fois revendiquée par la Corée du Nord dans les années 1970, et a toujours été un point de tension en raison de son emplacement près de la ligne limite nord, et de la frontière maritime entre les deux pays. Environ 1 600 personnes vivent sur l'île, la plupart sont des pêcheurs attirés par les eaux riches les entourant, ainsi que d'une garnison de 1 000 marins sud-coréens. Les habitants sont habitués aux actes d’agression nord-coréens. En juin, la Corée du Nord a répondu à des exercices militaires conjoints des Etats-Unis et de la Corée du Sud dans la mer Jaune par des obus d'artillerie en direction de Yeonpyeong Island. Cependant, seulement dix d’entre eux ont traversé la limite sans causer de dommages, atterrissant dans la mer.

L'attaque d'aujourd'hui semble également avoir été en réponse à des exercices militaires. "Nous avons effectué des exercices d'entraînement pour l’armée de l’air et la marine et ils semblent avoir ouvert le feu pour y faire face" a déclaré un responsable militaire à une chaîne de télévision sud-coréenne. L'attaque est intervenue alors que Stephen Bosworth, l'envoyé des Etats-Unis sur place ait quitté Séoul pour Pékin dans l’optique de trouver un consensus pour reprendre les pourparlers à six entre la Chine, la Corée du Sud, la Russie, le Japon, les États-Unis et la Corée du Nord sur la dénucléarisation de l' « Etat voyou »....

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Les habitants de l'île sud-coréenne de Yeonpyeong, bombardée mardi par des obus tirés par l'armée nord-coréenne qui ont fait un mort et treize blessés, ont raconté des scènes de panique et de terreur. "Des habitants terrifiés ont couru vers les abris les plus proches tandis que d'autres s'enfuyaient vers le port", a témoigné Woo Soo-Who, 62 ans, propriétaire d'une maison d'hôtes sur cette île de quelque 1.500 habitants située à seulement 12 km de la côte nord-coréenne. "On pouvait voir des éclairs accompagnés d'un bruit terrible ici et dans plusieurs villages, et plus de dix maisons ont été détruites par les flammes", a-t-il indiqué au téléphone.

La Corée du Nord a tiré mardi des obus, une cinquantaine selon la chaîne de télévision YTN, sur cette île située en mer Jaune, dans une zone disputée par les deux Corées et où se sont produits d'autres incidents par le passé. Un soldat sud-coréen a été tué et treize autres ont été blessés, a indiqué l'armée, qui a déployé un détachement sur l'île de 7 kilomètres carrés, où vivent 1.500 à 1.700 civils. Woo Soo-Who a indiqué ne pas se souvenir d'un précédent bombardement de son île par la Corée du Nord.

L'île est privée d'électricité….

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Le 1 août 2009

Pyongyang fait état de la saisie d'un bateau de pêche sud-coréen (Reuters)

Les autorités nord-coréennes ont arraisonné un bateau de pêche sud-coréen cette semaine parce qu'il était entré illégalement dans les eaux territoriales du Nord, écrit samedi l'agence de presse officielle nord-coréenne KCNA.

L'agence publie une dépêche sur cette affaire 48 heures après l'annonce par un responsable militaire sud-coréen que la marine du nord avait remorqué vers l'un de ses ports un bateau de pêche du Sud.

"Un patrouilleur de la marine de l'armée populaire coréenne a pris le contrôle d'un bateau sud-coréen le 30 juillet alors qu'il était entré illégament et profondément dans les eaux territoriales de la Corée du Nord, dans la mer de l'Est (mer du Japon)", écrit KCNA.

"Une institution appropriée mène une enquête sur cette affaire actuellement", ajoute l'agence.

Le Sud a demandé à Pyongyang d'autoriser le bateau de pêche et ses quatre membres d'équipage à regagner leur port d'attache.

Cet incident s'est produit sur fond de refroidissement des relations intercoréennes et au moment où, selon des experts, Pyongyang est plongé dans le délicat processus de résoudre la question de la succession d'un Kim Jong-il à la santé fragile.

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Le 29 août 2009

La Corée du Nord libère quatre marins (
AFP)

La Corée du Nord a libéré ce matin les quatre pêcheurs sud-coréens dont le bateau avait été arraisonné fin juillet pour avoir pénétré "illégalement" dans ses eaux territoriales, a annoncé la police maritime.

"Le (bateau de pêche) Yeonanho et les quatre pêcheurs ont été remis à la Corée du Sud à 17H00 locales (08H00 GMT)", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la police.

Escortés par deux patrouilleurs sud-coréens, le bateau et son équipage se dirigeaient vers le port de Sokcho, en Corée du Sud, un trajet de trois heures par la mer, a-t-il précisé.

Les quatre pêcheurs se trouvaient à bord d'un bateau qui avait dérivé le 30 juillet dans les eaux nord-coréennes à la suite d'une panne de son système de navigation GPS, selon Séoul.

Pyongyang, qui avait annoncé leur libération dès vendredi, multiplie en ce moment les gestes d'apaisement envers la Corée du Sud.

Vendredi, les deux Corées ont décidé d'autoriser à nouveau les familles séparées à se rendre visite.
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Le 10 avril 2013

Corée : Kim gesticule, l'île de Baegnyeong reste zen

Source : Ouest France

Cet îlot disputé de la mer Jaune a été désigné comme cible par le dirigeant nord-coréen en cas de guerre entre les deux Corées. Les touristes s'y font rares, mais les habitants ne paniquent pas.

Les plages de Baegnyeong ne sont qu'à une douzaine de kilomètres de la Corée du Nord. Le mois dernier, le leader communiste Kim Jong-un a fait savoir qu'il n'hésiterait pas à attaquer cette petite île de la mer Jaune, qui dépend de la Corée du Sud.

La position stratégique de Baegnyeong, à l'extrême ouest de la ligne de démarcation maritime tracée au lendemain de la guerre de Corée (1950-1953) en a fait un point sensible du conflit intercoréen. C'est ce que rappelle, notamment, le mémorial érigé en haut d'une falaise, en hommage aux 46 victimes du Cheonan, une corvette sud-coréenne torpillée en mars 2010 au large de l'île.

Des abris souterrains

Alors que le régime de Kim Jong-un multiplie les rodomontades ¯ Pyongyang a invité hier les étrangers à quitter la Corée du Sud, en prévision d'une guerre nucléaire ¯ les autorités de Baegnyeong assurent qu'elles sont prêtes à protéger leurs 5 500 habitants.

L'île abrite quelque 89 refuges souterrains, prévus pour accueillir la population en cas d'évacuation. L'an dernier, au vu de l'accroissement des tensions dans la région, 26 abris supplémentaires ont été construits et un nouveau plan d'urgence mis en place.

À Baegnyeong, pourtant, la plupart des habitants se disent peu inquiets. « Les tensions actuelles ne me font pas peur : j'ai vécu la guerre de Corée entre 1950 et 1953 », assure Kim Song-keun, 73 ans, qui effectue sa collecte quotidienne de déchets sur une plage du nord de l'île. « Les résidents de Baegnyeong habitent en face de la Corée du Nord depuis 60 ans. C'est leur quotidien ! Ils restent malgré tout sur leurs gardes, car une attaque est plus probable ici qu'ailleurs », confie Kim Jin-guk, chef du département de défense civile sur l'île.

Le tourisme, moteur de l'économie de l'île, est en berne depuis les menaces de Kim Jong-un, le mois dernier. Malgré l'arrivée du printemps, la plupart des restaurants restent fermés. Les militaires sont bien plus nombreux que les visiteurs. Park Dong-sik, qui gère un hôtel depuis treize ans, a constaté une baisse significative du nombre de ses clients ces trois dernières années ¯ depuis qu'en novembre 2010, le Nord avait tiré 200 obus contre un autre îlot sud-coréen de la mer Jaune, Yeongpyong, y faisant quatre morts. Pourtant, pour l'hôtelier, pas question de quitter l'île : « J'ai confiance en nos militaires, dit-il. Je ne partirai jamais ».

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Image Google Earth : Archipel des îles d'Ongjin

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