Les guides de poissons en question

De plus en plus de guides (en ligne) orientent le consommateur dans le choix des poissons à acheter. Ces guides sont portés pour la plupart par des ONG environnementalistes internationales et par des associations de consommateurs qui se basent sur les guides des premiers.


Quels poissons consommer ?

Les produits de la mer sont réputés pour être des aliments sains. Leur consommation amène cependant à se poser des questions liées à la surexploitation des ressources et à la pollution.
Selon le WWF, la pêche est engagée dans une spirale infernale de surpêche : 75% des espèces marines pêchées sont surexploitées ou en passe de l'être.

Commentaire : Toutes les espèces sont mises dans le même sac. Il serait important d'indiquer que les espèces les plus en danger (d'extinction) sont plus particulièrement les poissons océaniques (les grands migrateurs, thon, marlin, requin, ....) capturés surtout par les flottilles industrielles, que les espèces côtières.... Voir les documents de la FAO, en français : "Pêche : situation préoccupante pour les stocks de haute mer", et en anglais : "Fisheries management : status and challenges".

Depuis les débuts de la pêche industrielle dans les années 50, les moyens mis en œuvre pour augmenter la rentabilité des navires de pêche n'a cessé d'augmenter. Le développement de cette pêche intensive a conduit à exploiter les ressources marines de façon extensive en dépassant la capacité de renouvellement des océans. Cette surpêche est aujourd'hui responsable de la raréfaction et de l'extinction de nombreuses espèces et conduit à la destruction d'eco-systèmes indispensables à l'équilibre de nos océans. Parmi ces pratiques, le chalutage de fond apparaît comme la plus destructrice puisqu'elle touche d'anciennes forêts de coraux des fonds marins et d'autres éco-systèmes délicats.

Commentaire : Il est important de responsabiliser les terriens par rapport au problème de la raréfaction des ressources en poisson :
  • Parler des pollutions d'origine terrestre (agricole, industrielle et urbaine) qui ont créé des zones mortes comme dans le golfe du Mexique, en Mer Baltique et un peu partout le long des côtes de nos pays dit développés ;
  • Parler de la destruction des écosystèmes littoraux et de la pollution d'origine anthropique sur ces milieux situés entre terre et mer (marais, estuaires, vasières, bassins, mangroves,...) qui sont primordiaux à la vie marine. La plupart des espèces de poisson se reproduisent dans ces écosystèmes côtiers qui ont disparu ou qui leur sont devenu inhospitaliers, non pas à cause des hommes de la mer mais bien à cause des terriens.

Les pratiques de pêche modernes entraînent en outre énormément de pertes. Ainsi, chaque année, les filets de pêche tuent jusqu'à 300 000 baleines, dauphins et marsouins dans le monde... pour rien !

Que pouvons-nous faire pour sauver la pêche... et les poissons ?

Il parait indispensable et urgent de limiter et de contrôler notre consommation en choisissant avec attention les espèces qui ne sont pas menacées d'extinction. Parmi celles-ci on trouve notamment la sardine, le maquereau, les harengs, le lieu noir et le colin d'Alaska.
A l'inverse le thon rouge, le requin, le cabillaud, le saumon sauvage d'Atlantique ou les espèces de grand fond (empereur, grenadier, sabre, lingues) sont à éviter car menacées d'extinction.
La réglementation européenne, qui impose l'étiquetage des produits de la mer (nom de l'espèce, zone de capture, pêche en mer, produit d'élevage), ne permet pas de connaître la situation au regard des problèmes de sur-exploitation.
Le WWF a ainsi diffusé un guide mémento : Pour une pêche durable qui classe poissons, coquillages et crustacés en trois catégories :

  • "A éviter" pour les espèces surpêchées dont certaines sont en voie d'extinction (cabillaud, anguille, espadon, loup de mer, raie, requin, thon rouge etc.),
    à consommer
  • "Avec modération" pour les espèces à problèmes (thon albacore, bar, calamar, coquille St Jacques, dorade royale etc.)
  • "A privilégier" pour celles qui ne sont pas menacées (huitre, moule, maquereau, colin d'Alaska, sardine, etc.).
Il est par ailleurs recommandé d'opter de préférence pour des produits labellisés MSC, garantissant que les pêcheries sont engagées dans une démarche durable.
Enfin, Greenpeace propose une liste de 10 moyens d'actions à mettre en oeuvre.

Commentaire : Dans le guide de WWF , les poissons "MSC" sont mis en avant "à privilégier" : 8 espèces MSC sur un total de 23. D'où viennent ces poissons labellisés pêche durable ? : 3 du Pacifique + 2 de l'Atlantique du Sud !
En prenant un autre critère de classement comme l'empreinte écologique de la pêche et du transport, nous aurions un autre classement !!! Nous pourrions avoir un classement en tenant compte des impacts sociaux de la pêc
he industrielle d'exportation sur les populations locales etc...

D'autre part, le site du WWF a un lien avec un sponsor IGLO (une société qui vend des filets et des préparations à base de poisson). Regardez le dossier qui s'adresse aux enfants : Kit Ecole. Les documents sont très bien présentés, mais, ils orientent les enfants vers un type de consommation et de poissons. Le Panga est mis à l'honneur. Le colin d'Alaska est recommandé, c'est l'une des espèces avec le merlu blanc d'Afrique du Sud la plus utilisée par les entreprises de transformation comme IGLO pour leur préparation et la vente de filets congelés Qualité Sans Arrète.

Ce type de guide est sujet à question, notamment celui distinguant les bons poissons et les pas bons durablement parlant, qui avantage plutôt les pêcheries industrielles.

Pour défendre la pêche artisanale, il est nécessaire de mettre en valeur les poissons locaux et de saison, à l'image des produits agricoles au sein des AMAP. Par exemple : Ofimer a établi une liste de poissons en fonction de la saison et des ports de pêche : Tableau des saisonnalités

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Le 28 décembre 2009 : Guide Poisson de la Fondation Nicolas Hulot

Quels poissons consommer ? (Défi Terre)
Près de 75% des ressources halieutiques[1] sont pleinement exploitées voire surexploitées, selon la FAO (Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation). Des études scientifiques démontrent que les plus grands poissons prédateurs des océans — requins, marlins, morues, mérous, etc. — ont vu leur nombre diminuer de 90% ces cinquante dernières années. Les espèces vivantes des mers et des océans n’ont pas le temps de s’adapter au rythme de prélèvements que l’homme leur impose.

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